Elle se regarde dans le miroir.
La sensation est étrange. Comme si en une fraction de seconde, son âme s'était scindée en deux parties distinctes.
Qu'est-ce que je fais devant ce miroir ?
Mais la partie originelle d'elle-même continue à bouger et à se mouvoir. Elle finit d'arranger le col de son chemisier, coiffe ses cheveux autant qu'elle peut et finit de s'apprêter. Elle ramasse un foulard d'un beau vert intense, qu'elle enroule autour de son cou délicat et descend vers la salle commune d'un pas allègre.
Sans se soucier des autres élèves, elle prend directement le portrait et s'enfonce dans les couloirs de Poudlard.

Mais où est-ce que je vais ?
Apparemment, Hermione le sait. Enfin une partie d'elle-même.
L'autre, celle qui s'interroge, a l'étrange sentiment de ne rien contrôler. De n'être qu'un spectateur dans son propre corps sans le moindre pouvoir de décision.
Elle remonte un couloir, se cache pour éviter Peeves, fait encore de nombreux détours pour finir par arriver devant un mur vide. Elle ferme les yeux et s'entend dire : "Je veux notre endroit secret".
La Salle sur Demande !
Elle ouvre les yeux. La porte est là. Le cœur d'Hermione bat de plus en plus vite, elle ouvre la porte et entre dans ce qui semble être une chambre très confortable.

Un tapis en poil d'Ours des Mers du Sud trône devant le feu allumé. La coiffeuse de style Empire déborde de produit de beauté pour les cheveux. À coté d'un splendide lit à baldaquin, sur une petite desserte en fer forgé, est dressé un plateau avec deux verres, du champagne et des fraises.
Mais qu'est-ce que c'est que cet endroit ?
Elle avance dans la pièce, cherchant visiblement quelque chose, espérant.
Elle appelle : "Drago ! "
Drago?

Deux bras l'enlacent doucement par derrière, un baiser vient faire frissonner sa nuque.
- Bonjour, ma douce.
Ma douce ?
Elle se retourne et fait face au serpentard. Sa moue dédaigneuse a disparut. Le feu projette dans ses yeux bleus de fines paillettes dorées. Il sourit, tend la main et caresse tendrement la joue d'Hermione.
Non, mais ho ! Ça ne va pas la tête ?
Mais comme elle se jette dans ses bras, elle s'entend dire : "J'ai attendu ce moment toute la journée. Je n'en pouvais plus."
Quoi? Mais je déraille ou quoi?
Un sentiment de bonheur et de sécurité envahit son corps tandis qu'elle s'abandonne dans les bras de son amant. Drago lui caresse les cheveux avec délicatesse et renverse doucement la tête d'Hermione en arrière.
Euh, mais il fait quoi lui?
Lèvres entrouvertes, elle se donne totalement à Drago, langoureuse, prête au baiser qu'elle a attendu toute la journée.
Quoi? Non ! Mais bouge idiote, BOUGE !
Les yeux fermés, le souffle court, Drago approche ses lèvres des siennes.
Non ! Non ! AU SECOUUUUUUUUUUURS !

Malaise. Nausée.
Un bras solide lui entoure la taille et la soutient tandis qu'elle vacille.
À coté d'elle, Harry semble sur le point de suffoquer de rire.
Ron lui retire l'étrange objet d'un mouvement sec et le dépose sur la table avec brusquerie. Il n'a pas vraiment tout compris mais il sait que c'est cette chose qui en est responsable. Cet appareil de moldu.
Il lance un regard venimeux à Harry qui tente tant bien que mal de s'arrêter de rire.
Hermione reprend ses esprits à présent et se trouve partagée entre le rire et l'effroi.
- Mais Harry. Qu'est-ce que c'était exactement?
Plié en quatre, Harry lui tend le descriptif du jeu.

« Borderline
Nouveau dans le domaine du jeu vidéo; Borderline, grâce à son système de capteur neuronal, vous emportera dans les tréfonds de votre subconscient à la découverte de vos propres peurs.
Du jamais vu.
Oserez-vous y faire face ? »

Harry est de nouveau hilare : " La prochaine fois que tu testes un casque de réalité virtuelle, regarde le descriptif du jeu avant. Allez, viens, on continue de faire visiter ce salon à Ron."