Hermione s'éveilla en sursaut.
- Maman ?
Non, pas sa mère. Ses parents étaient partis en France, chez de lointains cousins. Hermione leur avait expliqué la situation dans le monde des sorciers, la menace de Voldemort, la mort de son directeur d'école, le danger du à sa position de meilleure amie de Harry. Ils avaient accepté d'émigrer pour un moment.
- Un long moment, peut-être, pensa-t-elle tout haut.

Elle ne se sentait pas totalement à l'aise dans la maison vide, et le violent orage de juillet ne faisait rien pour arranger la situation. Elle avait hâte d'être le lendemain. Demain, Ron et ses frères viendraient la chercher. Demain, elle partirait pour le Terrier où elle serait en sécurité.

Elle se leva et éteignit la télévision. Décidément, les programmes moldus la laissaient de plus en plus de marbre et la télévision lui servait tout au plus de somnifère ou de fond sonore. Elle regarda autour d'elle, frissonnant légèrement lorsqu'un roulement de tonnerre se fit entendre.

C'est ça qui t'a réveillée, ma vieille. Ça ou une connerie quelconque à la télévision.

Mais, elle n'arrivait pas à en être sûre. Il lui avait semblé entendre un craquement. Un pop étrange et à la fois familier.
Un autre roulement de tonnerre se fit entendre et elle sursauta. Cette fois, elle en était sûre, enfin, presque sûre. Elle avait entendu un craquement à l'étage. Quelqu'un avait transplané chez elle !

Elle s'élança, ravie de savoir qu'elle avait enfin de la compagnie, se demandant déjà qui de Harry ou Ron avait eu la bonne idée de venir la voir ce soir. Arrivée au pied de l'escalier, elle s'arrêta dans sa course. Si Harry ou Ron avait transplané chez elle, n'auraient-ils pas plutôt apparu dans son salon ? Si ce n'était eux, qui?

Méfiante, elle prépara sa baguette. Les attaques s'étaient intensifiées depuis le décès de Dumbledore, et elle avait pris l'habitude de toujours se déplacer avec elle.
Féline, elle grimpa doucement les marches sur la pointe des pieds. Arrivée à la dernière marche, elle stoppa net. Cette fois-ci, elle l'entendait. Un léger raclement contre la porte de sa chambre. Le ou la personne était donc caché derrière la porte. Il ou elle n'aurait pas le loisir de la surprendre.
La baguette prête, elle se cala silencieusement contre le chambranle tentant de percer les ténèbres de sa chambre par l'interstice derrière la porte. Elle fini par s'élancer.
D'un geste souple et rapide, elle ouvrit la porte et se retourna baguette tendue... vers son portemanteau vide. Elle saisi la ruse avec une fraction de retard. Son assaillant la plaqua face contre la porte et la désarma sans la moindre difficulté.

La main contre sa nuque la maintenait tel un étau comprimant sa respiration dans une limite juste supportable. De son autre main, son agresseur caressait doucement ses cuisses sous sa jupe. Hermione commença à avoir vraiment peur et tenta vainement de se défendre. Il saisi sans peine ses deux poignets graciles de sa main libre.
Statut quo.
Elle était totalement à sa merci mais il se trouvait désormais dans l'incapacité de terminer son agression. Elle se força a respirer calmement. La panique engourdissait son esprit et l'empêcherai de trouver une solution, le moment opportun. Et elle se refusait à le laisser passer. Elle ne s'en sortirait pas indemne mais lui non plus. Elle réfléchissait à une façon de s'en sortir quand il parla.

- Alors, on est un peu coincé, je crois. Qu'en penses-tu, Granger?
Comprenant enfin, elle écarquilla les yeux.
- Malefoy ! Mais tu as totalement perdu l'esprit ? Comment oses-tu venir ici ?
- Devine ce qui m'amène... Je ne pouvais plus tenir, ça fait trop longtemps que j'attends.
D'un geste brusque, il la retourna la tenant toujours mais d'une main moins ferme. Il souriait.
Avant qu'il ait pu prévoir son geste, elle avait dégagé une de ses mains et lui avait asséné une gifle magistrale. L'un de ses ongles lui laissa une estafilade sanglante sur la joue.
- Va-t-en, Malefoy. Va-t-en avant que ça ne s'envenime. Je ne sais pas comment tu as pu pensé que...
Ses yeux brillèrent un instant d'excitation, puis s'emplirent de larmes.
- Va-t-en, je te dis.
Elle souffrait, visiblement en proie à une bataille intérieurement cruelle.
Il continuait à sourire, la détaillant avec gourmandise, se délectant de sa douleur.
- Mais, je suis là pour que ça s'envenime, susurra-t-il. Hermione, je ne suis là que pour ça.
Il la lâcha et la frappa à son tour au visage. Elle s'écroula sur le sol, comme une poupée désarticulée, en pleurant. Caressant amoureusement l'entaille sur sa joue, Drago la regardait, attendant le dénouement, si prévisible, de son combat intérieur.

Elle porta les mains à sa figure et pleura de rage et de dépit. Elle savait aussi qu'elle ne tiendrait pas. Jamais elle ne tenait face à Drago. Elle se mit à gémir.
- Je ne peux pas faire ça, Drago. Je ne peux plus, je ne veux plus. Il y a Ron. Je l'aime. Je l'aime, tu le sais. Et puis, tout ça ce n'est plus du jeu à présent. Je ne peux pas.
- Ton précieux Weasley n'en sauras jamais rien, Hermione. Tu le sais aussi bien que moi. PERSONNE n'en saura jamais rien.

Elle secoua la tête.
- Je te hais Drago. Je te hais. Tu es ma plaie, mon péché, ma honte...
Les yeux rougeoyants, elle redressa la tête vers son bourreau. Elle se releva d'un mouvement souple et sensuel, colla son corps contre celui de Malefoy et murmura :
- ... mon plaisir...
Drago souri et se pencha vers elle. Il lui embrassa le cou et lui mordilla l'oreille assez fort pour y laisser l'empreinte de ses dents.
- J'en ai autant à ton service, Granger, chuchota-t-il, si proche de sa peau qu'elle en frémit de plaisir.

Leurs lèvres se joignirent et le plaisir retenu les envahit. Elle lui tira les cheveux en arrière, lui mordit violemment la lèvre et planta ses yeux farouches dans les siens.
- Ca ne change rien, tu sais. Nous sommes toujours ennemis...
- ... mortels, Granger. C'est bien pour ça que je te désire.