Titre: Le destin de l'élue / Chapitre 12: Douce solitude partagée.
Auteur: Angel Boo
Genre: Action, suspens, romance. Fic Hétéro.
Base: Final fantasy VII&VIII…
Disclaimer: Je ne fais qu'emprunter les personnages à Squaresoft… Quant à l'histoire, elle m'appartient. Pour le reste, ce n'est qu'une question personnelle.
Chapitre 12: Douce solitude partagée.
J'ai finalement pu sortir de l'infirmerie. Je recevais encore de nombreux soins, mais j'ai pu enfin revoir la lumière du jour ailleurs que depuis mon lit. Accompagnée de Léo, j'ai posé mon premier pied dans le parc de l'Université avec délectation.
''- Tu es sûre que ça va aller?
- J'en ai vu d'autres, tu sais…
- Tu tombes
tous les jours des toits?''
Je laissai la question de Léo en suspend. Je n'avais pas envie d'y répondre et même si je le faisais, rien n'y changerai. On m'avait toujours conditionné pour affronter les dangers… et souffrir de mes blessures, tel un soldat. Alors je suivais une fois de plus les lignes dictées par mon éducation. Seulement, je sentais en moi une force grandir…
Dans ce parc… Le vent soufflait légèrement en une faible brise. Derrière mes pas encore faibles, mes cheveux voletaient avec grâce. Une douce odeur d'herbe vint jusqu'à moi… elle me rappela alors ce que c'était que…
Ce que c'était que de jouer avec grand frère. Il avait un rire cristallin et me protégeait tout le temps des autres gamins du quartier. Il y avait Léo… Zell et Clad. Ils habitaient dans la même rue et… on aimait vraiment jouer à la chasse au trésor. Seulement on en trouvait jamais. Je savais qu'il n'existait pas réellement, ce trésor, mais j'aimais me retrouver avec eux pour simplement chercher après ce que nous appelions ''L'or des pirates''. Avec ces rêves répétés qui me dévoilaient un peu plus chaque nuit mon enfance, je découvrais pas à pas le véritable trésor. Les détails de mes songes ne me révélaient en aucun cas où se trouvait le butin des pirates, mais ils me montraient l'or de la vie.
Depuis que j'ai à nouveau croisé le chemin de mon frère, je ne l'ai pas entendu une seule fois rire. Avec cette violence et ce sang… il a perdu son sourire. Cela me manque… de ne plus l'entendre s'amuser avec moi.
Et puis… j'étais encore tombée. Je me demandai sur le coup si j'étais vraiment capable de ce pourquoi on m'avait éduquée. Alors que Léo continuait à faire quelques pas pour me promener, je m'arrêtai sur place. Mes yeux se posèrent instinctivement sur mes mains. Mes doigts tremblèrent légèrement sous cette inspection, puis ils se refermèrent lentement sur eux-même pour venir rejoindre l'intérieur de ma paume. D'un geste négatif de la main, je tentai raisonnablement de prendre une décision, mais mon esprit resta confus. Léo s'interrogea sur mon comportement alors je repris ma marche, le rejoignant rapidement.
Arrivé à une petite place, il me demanda timidement si je souhaitai ou non m'asseoir sur l'un des bancs. Je lui expliquai brièvement que je passai déjà la plupart de mon temps allongée alors… je souhaitai seulement profiter un peu de cette espace qui s'offrait à moi. Tout autour de nous, de grandes haies fleuries délimitaient la petite place qui était à cette heure-ci déserte. Les autres élèves étaient pour la plupart tous en cours et Léo avait sûrement réclamé une autorisation auprès du Leader de cette université pour se libérer.
Au centre de cet espace de nature, je replongeai dans mes questions. Devais-je… m'entêter à suivre les lignes tracées de mon conditionnement…?Tout en réfléchissant davantage, je fis apparaître magiquement mon épée. Je l'attrapai d'une poigne ferme et décidée. De ma main libre, j'étudiai minutieusement cette lame que je connaissais déjà par cœur. Pour cause…Sephiroth me l'avait offerte le jour de mon départ pour la grande vie…Le jour où il considéra que j'étais assez formée pour voler de mes propres ailes. Alors j'en ai toujours pris soin, tel le seul cadeau fraternel que mon maître a pu un jour me faire…Seulement, à cet instant, une haine coulait lentement dans mes veines. Mon doigt vint glisser le long de la lame dans une caresse dangereusement en symbiose avec mon arme. Je sentais le regard de Léo posé sur moi… ma lame, ma main, mon visage. Il se demandait sûrement ce qu'il me prenait… Mais un sentiment étrange de dégoût me parvenait aux lèvres. J'en voulais tellement à cette lame…
Brusquement, je relevai le visage pour planter mes yeux dans ceux de Léo. Ces iris de mer semblèrent confus, mais il soutint mon regard. A ce stade psychologique, je ne pouvais plus reculer. Telle une bombe à retardement qui en veut à tout l'univers entier… D'un geste rapide et précis, je fis quelques mouvements avec mon arme, tenant rapidement en joue le cou de mon vis à vis. Léo ne bougeait toujours pas. Je savais que dans le fond, il me faisait une confiance aveugle mais… il n'aurait pas dû. Je n'étais pas assez bien… pour avoir cette arme entre mes doigts.
''Prends-la.''
Dans les premiers temps, il n'osa pas ciller du regard, soutenant avec force mes deux iris empreint d'une folie sombre. M'impatientant légèrement, je donnai un petit coup brusque qui se répercuta le long de mon arme, frôlant à peine sa peau.
''Prends-la je te dis!''
Je savais qu'il avait compris où je voulais en venir. Que c'était bien de mon arme dont je parlais. Je lu dans ses yeux de l'incompréhension puis de l'inquiétude. Il ne voulait tout simplement pas se porter garant de ma propre descente… Alors il ne cilla toujours pas. Et je savais qu'il ne bougerait pas plus. Alors je fis volte face et je plantai avec force ma lame dans le sol. La lame y a glissé toute seule… comme si elle avait toujours voulu y être. Sans me retourner, j'adressai quelques mots à mon double.
''Demande à Clad de t'apprendre et manie-la. Je n'en suis plus capable… je me demande même si j'en ai été capable un jour.''
J'entendis Léo commencer à réagir. Il avait déjà prit sa respiration pour me répondre lorsque je repris précipitamment.
''Je ne supporte plus ma situation. Et ceci est ma décision.''
Sans lui laisser le temps de répliquer, je parti à la hâte, laissant Léo et ma lame derrière-moi. L'esprit chamboulé, je traversai le parc dans le sens inverse, voulant retrouver rapidement un endroit calme et dénué de toute présence. Je savais… que Squall était là. Où, je n'ai pas réussi à le déterminer mais… j'ai senti sa présence et… Je commençai à entendre les pas de Léo qui tentaient de me rattraper. Via un rapide sort de téléportation, je me retrouvai seule et dans ce cocon de silence qui m'apaisait.
Je m'assis à même le sol du toit de la BGU. D'ici, la faible brise du parc ressemblait plus à un petit vent, mais je ne m'en souciai guère. Je ne savais même pas si mon corps ressentait un quelconque froid ou s'il se plaisait à être là, en plein vent.
Je n'en étais plus capable… me battre pour une cause qui se perdait à cause de cette violence… Je ne voulais juste… que son sourire.
Des pas se rapprochèrent de moi. Je n'ai pas eut besoin de me retourner. Je savais que c'était lui. Il prit place à mes côtés et j'entendis une bruit mat de fer rencontrant le sol. Je n'ai pas tourné le visage. Pas que sa présence me déplaisait ni même le fait de vouloir le repousser… juste une profonde lassitude. De toute façon, il savait ce que je pouvais ressentir au fond de moi… savoir apprécier cette solitude. Juste ce silence comme allié. Juste ce rien comme compagnie.
Il n'ouvrit pas le bouche. Pour me dire quoi, de toute façon? Seule sa présence me suffisait… je savais qu'il était là, pour moi… à mes côtés. Que ce rien était enfin partagé.
Après quelques minutes de solitude partagées, je me décidai enfin à lui adresser la parole. Était-il là pour… ça?Pour me dire de reprendre les armes? Mais par son silence, j'avais déjà compris qu'il respectait mon choix. Il était juste là… pour me soutenir et peut-être aussi me faire comprendre que j'avais tord. Mais tord de quoi? Tord de souffrir parce qu'on m'avait arraché de force mon enfance? Tord de revendiquer mes droits.; ceux de faire ma vie comme je l'entendais? Alors… d'une voix calme et paisible, je laissai mes mots se perdre dans le vent.
''Je ne supporte plus de devoir être un soldat. Je ne l'ai pas choisi… Jamais. Je pense même que ça ne me correspond pas. Je veux juste… voir des sourires. Ton sourire… Comme dans mes rêves. Et à cause d'elle… de mon épée… je ne vois que souffrance et sang. Je ne peux plus…''
Je savais qu'il m'avait écouté attentivement mais qu'il ne voulait pas me répondre. Il ne savait tout bonnement pas quoi dire. Que répondre à sa petite sœur qui n'a connu que la violence? Qui n'a connu que le sang…? Et puis je ne pouvais lui en vouloir… Si je ne lui avais pas parlé, je m'en serai voulu toute ma vie. Et je ne l'ai pas non plus fait pour qu'il me sorte tout un discours philosophique sur la question. De toute façon, le problème n'était pas là. Et puis sa présence me suffisait. Je me sentais… être quelqu'un.
Au bout de quelques instants, je l'entendis se relever. Il s'excusa brièvement de ne pas pouvoir rester plus longtemps, qu'il avait des choses à régler pour la BGU. Il me demanda aussi de prendre soin de moi, que j'étais encore faible et que je ne devais pas prendre froid. Puis il partit, me laissant seule face à moi-même, face à mon choix.
Pourquoi… l'avoir posée près de ma main? Pourquoi m'avoir ramené mon épée?
Squall désapprouvait mon choix, et même s'il ne m'avait fait aucun reproche, cela me contrariait. Il comprenait mon choix mais… ne l'approuvait pas. Alors… pourquoi…? Qu'avait-il voulu me dire dans son silence?
Son sourire… j'avais cru le percevoir ou le ressentir alors qu'il était à mes côtés. Je savais bien qu'il n'avait pas esquissé le moindre signe de joie, mais… j'avais ressenti ce même sentiment au fond de moi. Si fort… comme dans mes rêves.
Comment faire pour à nouveau ressentir cette sensation? Se mettre au service de la BGU en tant qu'aide-soignante? Traiter les affaires relationnelles avec les autres université? Me… lancer dans la politique!
Je divaguais réellement concernant mon futur. Je n'arrivais pas à trouver un emploi digne de mes compétences et surtout qui pourrait rendre Squall fier de sa sœur. Je voulais avant tout être utile… lui être utile. Pour pouvoir ainsi le rendre heureux et peut-être lui arracher un sourire mais… je n'étais pas convaincu qu'en devenant politicienne j'arriverai à mon but.
Je laissai alors un soupir sortir de mes poumons. Comment… obtenir ce dont je rêvais? En faisant rapidement le tour de la situation, je me suis rendu compte que Squall était irrémédiablement imbriquée dans une sorte de guerre. Étant le Leader de la BGU, il se devait de rester au contact des combats et ainsi faire face à d'éventuels dangers. Et… avec toute cette violence autour de lui et ce sang, il ne pourrait inévitablement pas sourire. Sauf si tout s'arrêtait.
Ainsi, il fallait que je me batte pour sauver ces sourires. Les faire revivre en leur apportant une félicité.
Mais… pourquoi avais-je toujours autant envie de reculer face à un nouveau duel de violence? Je réfléchis alors calmement et posément. Tout était question de confiance. Je ne m'en sentais plus capable? Oui, sûrement… Je n'avais pas réellement été brillante dernièrement et puis… je n'avais personne pour qui me battre, personne pour me dire qu'il me faisait confiance. Squall venait de le faire, lui, en me ramenant mon épée.
A quelques centimètres de ma main, ma lame brillait sous les rayons du soleil. Dans un de ses reflets, j'y ai vu la vie. Alors je l'ai attrapé d'une poigne ferme et décidée tandis qu'une nouvelle force venait de couler dans mes veines.
A suivre…
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