Konnichiwa!!!!
Je me suis enfin décidée à poster le chapitre 5!
Je ne suis pas très contente du récit du passé de Selenia. Je pense que je le réécrirais plus tard, quand j'aurais plus de temps libre.
Ce chapitre contient des termes de Mahjong. Donc, ne vous étonnez pas de trucs du genre "chanta Hakkai". (c'est un terme "professionnel"...)
Bon, l'histoire va devenir intéressante (enfin, j'espère... en tout cas je trouve que c'est mieux à partir de là)
Merci d'avoir lu jusque là, y'en a encore plein après (au moins 10 chapitres!).
Bonne lecture!
R&R!!!!!! (ça me ferait très plaisir!)
Chapter V : Remembrance
Selenia voyageait avec eux depuis deux semaines. Ils ne savaient toujours rien sur elle, à part qu'elle était la sœur de Gokû et qu'elle se défendait bien en combat. Chaque fois que l'un d'entre eux tentait de lui soutirer des informations, elle perdait sa joie de vivre jusqu'à ce qu'il laisse tomber.
Elle était très lunatique, elle perdait le sourire et le retrouvait presque aussitôt. Quand elle était dans une phase silencieuse, ils avaient appris que ce n'était pas la peine d'aller lui parler, elle était coupée du monde, et de toute façon, elle finissait toujours par s'en sortir toute seule.
Ce soir-là, elle était assise sur le lit de Sanzo, accoudée à la fenêtre, le regard dans le vide. Les quatre « hommes » jouaient au Mahjong à côté. Les seuls bruits étaient ceux des tuiles sur la table.
Elle se leva et sortit dans le jardin de l'auberge. Ils la suivirent du coin de l'œil.
« - Elle pulvérise son record de silence, dit Gojyo.
- Tant mieux, lança Sanzo en jetant une tuile dans la rivière.
- Kan, chanta Hakkai en récupérant la tuile. Elle doit repenser à un moment particulièrement douloureux de son passé.
- Pourquoi elle dit jamais rien ?, ragea Gokû en le regardant piocher dans le trésor.
- Elle préfère se débrouiller toute seule, répondit Hakkai. On est mal placés pour la critiquer.
- Mais moi j'ai pas de secrets, c'est pas juste !
- Si elle remonte pas à la fin de la manche, j'vais la voir.
- En attendant, joue, ero kappa ! »
...
La nuit était belle. Les étoiles scintillaient dans le ciel. Une légère brise l'enveloppait, soulevait ses cheveux, caressait sa peau, lui rappelait une multitude de souvenirs.
La même brise les accompagnait, quand ils étaient tous les deux, loin des regards méprisants, dans leur coin préféré, sous les cerisiers éternellement en fleurs du paradis céleste.
Ils se battaient pendant plus d'une heure puis se laissaient tomber dans l'herbe, joue contre joue, les yeux fermés. Ils avaient l'impression de flotter, portés par cette même brise.
Cette brise les avait suivis jusqu'au bout, jusqu'à leur séparation, jusqu'à sa mort.
C'était cette brise qui les avait fait se rencontrer, cette même brise qui l'avait éloigné d'elle.
Elle le revoyait s'en aller vers son destin, il souriait, il lui avait fait promettre de ne pas pleurer.
Elle ne l'avait jamais revu.
Une brindille craqua, elle se retourna.
« - Kenren ?! »
C'était Gojyo.
« - Quoi ? Oh là ça a l'air grave ! »
Elle avait l'air de ne plus savoir ou elle était. Elle avait le regard fixe. Il la secoua.
« - Moshi moshi ! Tu m'entends ? »
Elle cligna des yeux.
« - Gojyo ?
- Qu'est-ce qu'il t'arrive, Nini ? »
Elle sourit et baissa la tête. Kenren l'appelait Nini. C'était bien lui. Elle l'aimait toujours beaucoup, mais le sentiment grisant, qui s'emparait d'elle quand il prenait sa main, avait disparu avec lui.
Il la prit dans ses bras. Elle se reposa contre son torse et se mit à entortiller une mèche rouge autour de son doigt. Il observait sa poitrine sans rien dire. Elle sentait bon, comme une fleur de cerisier qui vient d'éclore. Elle déposa un baiser sur sa joue.
« - On remonte ? J'ai un truc à vous raconter. »
...
« - Ero kappa !
- Qu'est-ce qu'il y a, Gokû ?
- Il peut pas s'empêcher de draguer !
- Tu devrais arrêter de les espionner.
- Mais j'veux pas qu'il lui fasse des trucs dégueulasses !
- Y'a qu'elle qui peut l'en empêcher...
- S'il font du bruit, j'les bute !
- Bah, ils sont où ? »
La porte de la chambre s'ouvrit. Gojyo rentra en tenant Selenia par la main.
« - Tu la touche, t'es mort, ero kappa !
- Essaye un peu de m'en empêcher, baka saru ! Et puis, j'la touche déjà, j'te signale.
- T'inquiète pas, Gokû, il me forcera pas à faire ce que j'ai pas envie de faire.
- Tch
- En tout cas, je suis content que tu aies retrouvé le sourire, Selenia-chan.
- Je commence à dire au revoir à mon passé.
- Tu racontes ? »
Gokû balançait les couettes de sa sœur avec une moue implorante. Elle rit.
« - On ne peut rien refuser à ta bouille de chien battu !
- Sukenda !
- C'est pas très rigolo. Et pas très intéressant. »
Elle s'assit contre le lit.
« - Vous avez déjà rencontré des dieux ?, demanda-t-elle.
- Oui, répondit Hakkai.
- Homura, Zénon et Shien, compléta Gokû.
- Et on leur a foutu une raclée, enchaîna Gojyo.
- Surtout Gokû, corrigea Hakkai.
- Tch
- Et est-ce qu'ils vous ont donné l'impression de déjà vous connaître ? Est-ce qu'ils vous appelaient par un autre nom ?
Ils se concertèrent du regard.
- Oui, hasarda Hakkai. Comment le sais-tu ?
- Par où commencer... disons qu'eux et moi vous connaissons depuis plus de 500 ans.
- 500 ans ! Le singe peut-être, mais j'en ai que 22, moi.
- C'est vrai...
- Ben alors ?
- ...il n'empêche que vous quatre viviez il y a 500 ans. À part Gokû, vous êtes les réincarnations de personnes que j'ai connues à cette époque.
- Dato... ?
- Pas n'importe quelles personnes : des dieux.
Sanzo s'arracha à sa contemplation de la fumée de sa cigarette. Ils la regardèrent, stupéfaits.
- Je ne vais pas trop m'étaler sur les détails. Kanzeon Bosatsu, vous voyez peut-être qui c'est,...
Le moine afficha un rictus hargneux.
- ...elle m'a séparée de mon petit Gokû, sous prétexte que je lui faisais faire trop de bêtises. À l'époque, on avait un peu plus d'années d'écart, mais, comme il a été enfermé après moi et en est sorti avant, il m'a rattrapé. On n'avait pas de contrôleur de force, et même sans la perturbation, on mettait beaucoup de bazar.
- M'étonne pas, siffla Sanzo.
- Ça donnait une excuse à Bosatsu, l'ignora Selenia, pour perturber les petites habitudes du paradis céleste, alors elle m'a mis cette boucle d'oreille et elle m'a fait intégrer les rangs de l'armée divine. C'est là que j'ai rencontré Tenpo Gensui et Kenren Taisho. C'était mes deux meilleurs amis. Tenpo, c'est Hakkai, sauf qu'il avait les cheveux plus longs. Il était très estimé dans l'armée, plusieurs fois on lui avait proposé d'occuper un poste haut placé. Mais, il n'aimait pas trop attirer l'attention sur lui, il préférait passer son temps dans sa bibliothèque à lire des bouquins sur Togenkyo. Il souriait tout le temps, mais quand il n'était pas content, valait mieux pas être son ennemi. Kenren était son meilleur ami. Il s'appelait lui-même « le trublion en chef du paradis céleste ». C'était un général qui se battait la plupart du temps contre les autres dieux. Il fumait et buvait beaucoup et rêvait d'aller sur Terre pour draguer toutes les mortelles.
- Pas de doute, c'est Gojyo !, ricana Gokû.
- Oui, à peu près. Il ne supportait pas qu'on l'appelle « monsieur ». Je passais tout mon temps avec lui, quand je n'étais pas à la bibliothèque de Ten-chan, ou avec mon petit bouchon numéro 2, Nataku. C'était le dieu de la guerre. Les autres le considéraient comme une machine à tuer, une aberration. J'allais le voir en cachette, parce que son père, Ritoten, l'empêchait de sortir. Il avait l'âge de Gokû. Je lui décrivais le Togenkyo, dont il n'avait vu que les champs de bataille, et je lui parlais beaucoup de Gokû...
Elle marqua une pause, puis soupira.
- Je suis restée presque un an au paradis céleste. J'avais appris à vivre loin de mon petit Kokû. Même si la vie chez les dieux est très ennuyeuse, on s'amusait bien avec Keni-chan et Ten-chan. Jusqu'au jour où ils m'ont enfermée.
- Pourquoi ?, s'étonna Gojyo.
- Le simple fait d'être une aberration leur donnait toutes les raisons pour m'enfermer dans une montagne pour l'éternité.
- Et moi ?, demanda Gokû
- Et Sanzo ? demanda Gojyo
- J'y arrive. La suite, c'est Kenren qui me l'a racontée les dernières fois qu'on s'est vus. Gokû avait fait encore plus de bazar qu'avec moi. Comme la « distraction » avait été enfermée, Bosatsu a fait amener Gokû dans son palais. Elle l'a confié à son neveu, Konzen Dôji.
- Tss
- Konzen, c'était Sanzo. Je ne l'avais vu qu'une fois. C'était un ami de Tenpo. Il avait les cheveux super longs et un caractère très asocial.
- C'était le dieu de la mauvaise humeur ?, ricana Gojyo
- Damare, lança l'intéressé en pointant sur lui son revolver.
- Il s'occupait de la paperasse. Lui qui aimait bien le calme, ça ne lui a pas beaucoup plu d'avoir à s'occuper d'un petit ouistiti. C'est lui qui a donné un nom à Gokû. Gokû fouinait partout, il a fini par s'infiltrer dans les quartiers des dieux guerriers. Il a rencontré Nataku et ils sont devenus amis. Ça lui faisait du bien d'avoir un copain. Son père était particulièrement dur avec lui en ce moment, il devait tuer Gyumao. Quand il est rentré de son combat, il était gravement blessé, et Ritoten voulait qu'il reparte se battre. Kenren a voulu défendre Nataku, mais ils l'ont relevé de ses fonctions, torturé et enfermé. Tenpo s'en est mêlé. Il est allé voir Ritoten pour lui exposer « posément » son point de vue, Gokû aussi est allé le tabasser. À partir de là, ça a commencé à bouger chez les dieux.
- L'histoire n'est pas finie, dit Hakkai alors qu'elle contemplait le sol sans rien dire, n'est-ce pas ?
- Pas tout à fait. Nataku et Gokû ont été séparés. Il y a eu une altercation avec Ritoten qui a tourné au carnage. Konzen a été tué, Gokû a massacré plein de monde, dont Ritoten et Tenpo...
- Tenpo ?! Pourquoi je l'aurais tué ?
- Je ne sais pas... C'est à cause de tes crimes qu'on t'a enfermé.
- Et moi, enfin, Kenren ?
- Il a réussi à s'enfuir, mais il était blessé. Il est venu à l'endroit où j'étais emprisonnée, pour me dire au revoir, et ... »
Elle se mordit la lèvre pour ne pas pleurer. Elle ravala ses sanglots et sourit.
« - On s'est retrouvé maintenant. »
Gojyo et Hakkai lui renvoyèrent son sourire. Sanzo la fixait froidement en allumant une autre cigarette. Gokû était horrifié. Il ne pourrait jamais tuer ses amis. Comment avait-il pu faire une chose pareille ? Sa sœur le serra dans ses bras. C'était du passé, on ne pouvait plus rien changer.
« - Ne te mets pas dans un tel état. Tu ne t'en souviens même plus. Et regarde, ils sont là, vivants. »
Il les regarda et opina de la tête. Elle l'avait convaincu, et elle avait enfin réussi à se convaincre elle aussi.
Le temps avait passé, les choses avaient changé. Elle avait retrouvé les personnes à qui elle tenait le plus. Tout allait pouvoir recommencer.
Mais elle se jura que l'histoire ne se terminerait pas de la même façon.
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