27 juillet! Sainte Thalie! XD Ca mérite un petit chapitre
Bon, je me suis dit qu'il n'y avait pas assez de méchants yokai qui venaient embêter nos cinq loustics alors voilà! J'écris le chap 15 tissuite (jai eu un éclair d'inspiration cette nuit)
J'espère que ça ne vous déplaira pas trop...
Et n'oubliez pas de me le dire dans une review si vous n'aimez pas ou si y a des trucs pas bien dits ou incompréhensibles, etc...:)
KisuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuChapter XIV : Oniromancy
« Vous m'avez fait demander ?
« On m'a parlé de ton art…
« Ce n'est pas grand chose…
« J'aimerais te confier une mission.
« C'est un grand honneur. Mais, je n'accepterais que s'il s'agit de personnes intéressantes.
« Connais-tu Genjo Sanzo ?
« Qui ne connaît pas les hauts moines Sanzo ? Les bonzes les plus proches de dieu, dit-on… Un simple humain récitant des prières ne m'intéresse pas. Ça serait tellement facile que ça en serait ennuyeux.
« Celui-là est particulier. Mes assassins sont après lui depuis plusieurs mois et aucun n'en est revenu vivant.
« Ils étaient trop faibles.
« Il n'est pas seul. Trois yokais l'accompagnent et un quatrième a rejoint leur groupe depuis peu.
« Qu'ai-je à y gagner ?
« On m'a dit aussi que tu n'acceptais que les travaux « intéressants ». Ils ont des âmes complexes. Ce sont tous des meurtriers.
« On en trouve partout…
« Ils ont vaincu trois dieux guerriers.
« So desu ne ?
« Et je pense t'intégrer à mon équipe de scientifiques qui travaillent sur la résurrection de l'âme.
« Expérience originale et compliquée…
« Ta réponse ?
« Que dois-je faire ?
« Me ramener le sutra du ciel maléfique. Leurs vies ne m'intéressent pas, fais en ce qu'il te plaira.
« C'est comme si c'était fait, dame Gyokumen. »
…
« - C'est étrangement calme en ce moment, constata Hakkai.
- Tant mieux, lâcha Sanzo en allumant une cigarette.
- Bah, il ne faut pas s'inquiéter, dit Gojyo. Ils veulent toujours les sutras. Ils finiront bien par nous tomber dessus un jour.
- En attendant, bailla Selenia, c'est pas mon p'tit Kokû qui va stresser.
- Rzzzzz… waah des Nikumans…
- Baka saru, s'exclama Gojyo. Même en pionçant, il pense qu'à la bouffe ! En plus il met de la bave partout, c'est dégueu !
- S'il dort dans son assiette, commenta Hakkai, c'est que c'est l'heure d'aller au lit.
- Zannen, râla Gojyo. J'vais encore passer la nuit tout seul. Nini…
- Non, coupa-t-elle. J'suis fatiguée.
- Ero kappa, grommela Sanzo.
- Bon ! Bonne nuit !
Hakkai se leva et quitta la table. Sanzo le suivit. Selenia jeta un regard endormi vers le hanyo.
- Tu vas devoir porter Kokû, on dirait.
- Quoi ! Jamais de la vie ! Oy saru ! Les animaux, ça dort pas sur les tables !
- T'es pas gentil, le réprimanda mollement Selenia.
- Gnkoi ? Déjà l'heure du p'tit dèj' ?
- Rah, laisse tomber ! »
Gojyo rejoignit sa chambre. En soupirant, Selenia alla secouer gentiment son petit frère et le traîna hors de la salle à manger.
…
Une fine silhouette brumeuse se tenait devant la porte de l'auberge. L'inconnu frissonna de plaisir.
« Il y a ici de fortes personnalités. »
Il eût un rictus inquiétant.
« Ça promet d'être intéressant. »
Il disparut. Un souffle glacé pénétra dans l'établissement endormi.
…
« Kanan !
« Gôno !
« Kanan ! Je suis heureux que tu ailles bien. Viens ! Le cauchemar est terminé. Rentrons à la maison.
« Non Gôno…
« Hein ?
« Dans ce ventre se trouve l'enfant de ce monstre.
« Kanan !
« Sayonara, Gôno. »
Kanan gisait dans son propre sang. Sa main sans vie serrait encore le couteau. Hakkai était paralysé devant l'horreur de ce spectacle. Le temps s'était arrêté, le monde s'était effondré, quand le cœur de son amante avait cessé de battre.
…
« Quelle tragédie ! Ce pauvre jeune homme a dû beaucoup souffrir à ce moment-là ! Je suis curieux de savoir comment il a pu continuer à vivre après ça… »
Assis en tailleur sur la table de nuit, deux doigts pressés contre la tempe d'Hakkai, l'oniromancien souriait. Pour faire durer le plaisir, il ne chercha pas la suite dans la mémoire de sa victime. Il se repassait sans cesse les images du suicide de Kanan tout en réfléchissant. Hakkai, maintenu endormi par ses pouvoirs, avait le visage crispé de douleur.
« Tu vas pouvoir contempler ta copine pendant que j'irai mettre les autres en condition. Ne bouge pas ! Les épreuves dures rendent les âmes plus consistantes. »
Il bloqua les pensées du jeune homme sur l'image qu'il jugeait la plus atroce, puis il passa à travers le mur.
…
Gojyo rentra en courant dans la maison.
« Maman ! Regarde
« ...
« C'est le fleuriste qui m'a dit de te les donner
« Quelle belle couleur… rouge sang !
« Maman !
« Elles sont laides ! »
Elle jeta le bouquet et, en pleurant, se mit à battre le petit garçon aux cheveux pourpres. Il essayait de se protéger, instinctivement. Mais au fond de lui, il préférait qu'elle le batte plutôt que de la voir pleurer.
Sans le vouloir, il la rendait malheureuse. Il essayait de lui faire plaisir, d'être gentil avec elle. Mais dès qu'elle voyait ses yeux écarlates, elle éclatait en sanglots et le tapait. Et il subissait, jusqu'à ce que son frère intervienne.
…
L'oniromancien caressa la cicatrice de Gojyo.
« Un tabou… Hum »
Il mit un moment à trouver le souvenir qui conviendrait le mieux à ses projets. Il y avait de nombreux souvenirs pratiquement identiques, tous finissant par des coups. Il aimait bien le moment où sa mère lui avait fait la blessure à la joue. Mais il se le réservait pour la fin.
« Désolé, cheveux rouges. Je n'aime pas le sang humain. »
Il enferma le hanyo dans un épisode particulièrement violent de son enfance. Avec l'excitation d'un gamin attendant le marchand de glace, il lévita au-dessus de Gojyo. Celui-ci s'agitait furieusement dans son sommeil. Lorsque du sang commença à couler de son nez et de sa lèvre, l'oniromancien passa à travers le mur.
…
« Kuso !
« Ken…
« Non, lâche-moi.
« Mais…
« Tiens, je veux que tu le donnes à ton futur p'tit copain. J'espère que ce sera moi… »
Il déposa dans sa main un pendentif d'argent.
« Tu ne vas pas mourir !
« T'inquiète pas, on se reverra un jour. Hey ! Les belles femmes ne doivent pas pleurer. Allez sèche tes larmes ! Je veux que tu me promettes de ne pas être triste à cause de moi. D'accord ?
« …
« J'aurais aimé pouvoir te sortir de là… Urgs !
« Ne me laisse pas toute seule !
« Matane !
« Kenren ! »
Elle le regarda s'éloigner péniblement en serrant contre son cœur le collier qu'il lui avait donné. Elle entendit un gémissement, des bruits de pierres qui tombent, puis plus rien. Ses larmes glissèrent le long des barreaux et se mêlèrent à la flaque de sang qu'il avait laissé derrière lui.
…
L'oniromancien soupira. Celle-là lui avait demandé plus d'efforts que les deux autres. Pourquoi y a t-il des gens que rien ne déprime ? Il s'en était arrêté à cette séparation. Il n'y avait après que de longues années de solitude. Il s'était attardé sur le Tenkai, par curiosité. Cette mission était fort distrayante.
« 500 ans… Y'en a des événements ! »
La solitude était la pire des tortures pour Selenia. Il l'emprisonna donc 400 ans après la mort de Kenren, car elle était déjà bien rongée par le chagrin et la douleur lancinante des chaînes.
« Je m'occupe du moinillon et je reviens abréger tes souffrances. »
Il passa à travers le mur.
…
« Laissez-moi passer ! Poussez-vous ! Maître Sanzo ! Kôryu !
« …
« Kôryu ! Que s'est-il passé ? Répond-moi !
« …téger.
« Quoi ?
« Je n'ai pas pu le protéger… »
Les larmes de l'enfant diluaient le sang qu'il avait sur les mains. Le sang de son maître, son père. C'était la seule personne qu'il voulait vraiment protéger. Et il avait été tué sous ses yeux.
…
L'oniromancien ricana. Après ce que lui avait dit Gyokumen, il s'attendait à quelque chose de plus compliqué. Comment s'était-elle débrouillée pour ne pas réussir à récupérer son sutra ? En plus d'être un humain, c'était de loin le plus sensible et donc le plus faible des quatre. Sa faiblesse le hantait constamment et il déprimait à la moindre goutte de pluie. Un lâche qui masquait sa faiblesse par la violence, c'était pitoyablement classique.
« Ça me dégoûte presque ! C'est bien les humains ça ! Les autres au moins ont tiré un trait sur leur passé. »
Pour s'amuser, il lui fabriqua un rêve où il se prenait la douche de sa vie.
« Ça te rafraîchira les idées. »
Il se mit à fureter dans la pièce. Il s'empara du sutra, puis fixa le moine d'un air dédaigneux. Il aperçut le revolver anti-yokai sur la table de chevet.
« La vie n'est pas drôle si tout est facile, n'est-ce pas moinillon ? »
Il vérifia que l'arme était chargée, puis lui glissa entre les doigts. Il posa ensuite les mains sur les paupières de Sanzo et dirigea son esprit sur sa fuite du temple, en y rajoutant une voix qui le harcelait. Il sourit.
« C'est une très jolie breloque, et très pratique. Tu l'as dit toi-même, ça te donnera une mort rapide. »
Il le mima en train de se trouer la tempe, puis traversa le mur en ricanant.
Il jeta un rapide coup d'œil dans la chambre de Gokû. Il dormait profondément et rêvait de boulettes de viande. Il n'aurait même pas besoin de le forcer à rester endormi. L'oniromancien réprima un fou rire.
« Bon ! Je vais finir les trois autres et jouer avec ce gamin… »
Il abandonna son corps dans cette pièce, pour sonder la mémoire de Gokû, et divisa le reste de son âme pour terminer le travail qu'il avait commencé. Faire plusieurs manipulations à distance et simultanément mettrait un peu de piment.
…
Selenia était seule dans sa prison. Elle tenait la promesse qu'elle avait faite à Kenren, elle ne pleurait pas. Mais c'était seulement parce qu'elle était complètement desséchée. Son cœur était meurtri, elle avait été séparée de toutes les personnes à qui elle tenait.
Kenren apparut derrière les barreaux. Il était entouré d'un halo de lumière.
« Selenia…
« Kenren !
« Je ne veux plus te voir souffrir. Je voudrais pouvoir te sortir de là, mais…
Son bras traversa la pierre, ce n'était qu'un fantôme.
« J'en ai assez d'être seule…
« Viens avec moi. Nous vivrons dans un monde où la souffrance, la tristesse et la solitude n'existent pas, où le soleil brille continuellement, on y retrouvera tous ceux que tu aimes, et nous resterons ensemble pour l'éternité.
« …
« Tu n'as qu'une chose à faire et tu seras libre.
« Kenren…
« Rejoins-moi.
« Je ne peux pas.
« Je n'aime pas te voir souffrir. S'il te plaît, ce sera sans douleur.
« Je sais comment faire pour trouver une mort rapide.
« Alors…
« Si je meurs, ces années de souffrance prendront fin.
« Tu me manques. J'aimerais revivre tous ces moments qu'on a passé ensemble.
« Moi aussi…
« Qu'est-ce qu'il y a ?
« Pourquoi mourir ?
« Hein ?
« Tu m 'as promis qu'on se reverrait. Si j'endure toutes ces années de torture, c'est pour te revoir vivant et Tenpo aussi,… et retrouver mon petit frère.
« On ne peut pas changer le passé, mon corps sera peut-être ressuscité, mais mon âme restera dans l'au-delà.
Il tendit une main vers elle. Bibi se dressa brusquement et émit un sifflement terrifiant.
« Kenren ne me forcerait jamais à me tuer.
« Je ne te force pas à te tuer. J'essaye seulement de mettre fin à ta douleur.
« Pourquoi maintenant ? Pourquoi m'as-tu laissée souffrir pendant toutes ces années, si c'est pour me dire de mourir ? C'est toi-même qui m'as fait comprendre qu'il ne fallait pas me gâcher la vie avec des regrets. Tu m'as redonné de l'espoir quand je pensais avoir perdu toute ma joie de vivre.
« Nini !
« La ferme ! Je ne sais pas qui tu es…
« C'est moi ! Keni-chan !
Elle ricana.
« Je n'aime pas qu'on se foute de moi !
Elle brisa ses chaînes et ses barreaux.
« Ton discours aurait pu marcher il n'y a pas si longtemps. Mais tu as oublié un tout petit détail…
« Comment ?
« Non, tu en as oublié quatre : Hakkai ! Gojyo ! Gokû ! et Sanzo ! »
L'oniromancien, sous la forme du fantôme de Kenren, disparut dans un flash.
« Et puis un monde sans nuit étoilée c'est l'enfer… »
Selenia se redressa d'un coup. Elle mit quelques secondes à réaliser qu'elle était assise sur son lit. Ce rêve avait l'air tellement réel. Sa peau était enflammée au niveau des poignets et des chevilles. Elle avait le sentiment d'avoir échappé à la mort. Bibi siffla. Elle eu juste le temps d'apercevoir, ou plutôt de sentir, un souffle gelé glisser vers le couloir
…
Gojyo recula. Il ne pouvait faire que ça. Quand son dos rencontra le mur, il leva la tête vers sa mère. Elle lui entailla la joue d'un coup de griffes. Et elle se mit à le rouer de coup. Ça faisait mal, mais les larmes qui coulaient des yeux de sa mère le faisaient souffrir encore plus.
« Si ma mort arrête ses pleurs, je préfère mourir.
« Mourir pour quelqu'un est la meilleure façon de mourir, résonna une petite voix dans sa tête.
« Je ne veux plus la voir pleurer.
« Elle ne pleurera plus jamais.
« Ça me fait mal.
« Tu ne ressentiras plus jamais aucune douleur.
« Mon passé m'a toujours poursuivi.
« Tu ne lui échapperas pas dans ce monde.
« Un passé auquel on ne peut échapper, ça n'existe pas !
L'oniromancien reconnu la voix de l'homme qu'il avait enlevé de la scène. Il s'empressa de le faire taire.
« Mes cheveux et mes yeux évoqueront toujours le sang.
« Baka ! Tu crois que le sang est la seule chose rouge ? »
Au grand étonnement de l'oniromancien, un autre souvenir de Gojyo s'était infiltré dans le rêve fabriqué.
De peur que de nouveaux souvenirs surgissent, il accéléra le scénario qu'il avait imaginé.
La mère de Gojyo prit un couteau et l'abaissa sur l'enfant.
Il la stoppa et parla avec la voix de Gojyo adulte.
« Le coup du châtiment par le passé, j'ai déjà donné. On me prend vraiment pour un gosse ! »
Il saisit le couteau et tua sa mère.
Il se tenait debout au milieu de sa chambre. Il avait des bleus et des écorchures encore saignantes à plusieurs endroits. Ça ne pouvait pas être un simple cauchemar. Il se rua dans le couloir et heurta une personne de plein fouet.
« Ouch !
« Nini ! Qu'est-ce que tu fais là ?
« T'as pas fait un rêve bizarre ? Du genre plus vrai que nature ?
« Toi aussi ?
« Regarde mes poignets ! T'imagines si j'avais rêvé que je mourrais !
« M'en parle pas ! J'me suis fait tabasser !
« C'est louche.
« Et les autres ? »
Ils se précipitèrent chacun dans une des chambres les plus proches.
…
Hakkai marchait péniblement sous la pluie. Il avait sur les mains le sang de mille monstres. Et ça n'avait servi à rien, elle était morte. La douleur dans son cœur était tellement grande qu'il ne sentait plus ses blessures.
Il s'effondra.
« Kanan…
« Arrête de lutter. Si tu te laisses faire tu la rejoindras. Toute la douleur disparaîtra.
« J'accepte n'importe quel châtiment. Même la souffrance éternelle en enfer. »
L'oniromancien se tût. Hakkai n'avait plus aucune volonté de vivre. Il n'avait qu'à le regarder mourir à petit feu. Si l'âme accepte la mort, le corps s'éteint. Mais comment se faisait-il qu'il soit encore en vie s'il s'était laissé mourir ? La réponse ne tarda pas à venir. Le manipulateur de rêves se matérialisa dans le souvenir pour empêcher Gojyo d'approcher. Il affectionnait cette technique, car elle lui donnait l'impression de changer le passé.
Il apparut devant le hanyo. Mais il se passa une chose qu'il n'avait pas prévue.
« - Alors c'est toi qui squatte les pensées des gens ?
« - Hein ?
« - Ton tour de passe-passe a raté. Tu manque d'originalité.
« - Comment…
« - J'aime pas ta gueule ! »
Il lui donna un coup de poing dans l'estomac. L'oniromancien se volatilisa.
« Pas très résistant »
Il se pencha sur Hakkai.
« - Oy ! Réveille-toi ! J't'ai déjà sauvé la vie. J'ai pas l'intention de tout recommencer. Ça sert à rien de revivre le passé.
Hakkai leva les yeux.
« - Gojyo ?
« - Si t'as envie de tout revivre, fais comme tu veux. De toute façon tu meurs pas après.
« - Que … ?
Gojyo lui tendit le bras.
« - Tu moisi ici ou tu t'amènes ? »
Hakkai attrapa sa main et son ami l'aida à se lever.
Il jeta des regards étonnés autour de lui. Sa chambre avait remplacé la forêt. Sa cicatrice au ventre le brûlait plus que jamais.
« - Merci, finit-il par dire. Ce type ne me plaît pas du tout. Il est dangereux. Il est arrivé à faire ressurgir des sentiments que je pensais enfouis loin derrière moi.
- Mais il nous sous-estime trop.
- Les autres vont bien ?
- On est trois réveillés, pour l'instant. »
…
Quand Selenia entra, elle trouva Sanzo debout à côté de son lit, le regard vague, sans vie, le canon de son revolver plaqué sous la mâchoire.
Elle se précipita sur lui.
« Sanzo ! »
Le petit garçon se tenait la tête.
« Urusei ! Damare ! Urusaaaaiiii !
« C'est ta faute s'il est mort. C'est ta faiblesse qui l'a conduit à sa perte.
« Tais-toi !
« Tu peux fuir, rien ne lavera le sang que tu as sur les mains.
« Yamero !
« Tu es un lâche ! Tu ne mérites pas de vivre !
Le petit garçon tomba à genoux en pleurant. Il était tout seul au milieu des ténèbres.
« Maître…
« Ça ne sert à rien de l'appeler. Il est mort. Tu es seul. Et tu le resteras jusqu'à la fin de ta misérable à vie.
« Ça suffit…
Il pressa le revolver contre sa tempe.
Une autre voix l'appela.
« Ne fais pas ça !
« Je n'ai pas pu le protéger… Je préfère mourir qu'être seul encore une fois.
« Tu n'es pas seul ! Tant qu'il y aura des gens qui croient en toi, tu ne seras jamais seul !
« Personne ne pense à toi, repris la première voix. Tu n'as aucun ami !
« Ce n'est pas vrai ! Hakkai et Gojyo ne t'ont jamais trahi. Et pense à Gokû ! Il a besoin de toi, il a besoin de son soleil !
« Ne l'écoute pas !
« Et moi, je pense à toi chaque seconde de ma vie. Et même après ma mort, je resterai toujours à tes côtés. Tu ne seras jamais seul !
« Ce monde t'a abandonné. Il a détruit tout ce que tu avais et continuera à te gâcher la vie. Regarde autour de toi ! Il n'y a rien que des ombres… »
Il ne l'écoutait plus. C'est vrai qu'il était entouré d'un épais brouillard noir, mais en face de lui brillait une lumière de plus en plus éclatante. Ça ressemblait à la pleine lune. Il tendit le bras.
Sanzo cligna des paupières. Il avait la main appuyée sur le cœur de Selenia. Il battait à toute vitesse. Elle était pâle comme un linge, à genoux devant lui. Elle lui adressa un sourire soulagé. Il ne comprenait pas bien ce qu'il se passait, mais il était sûr d'une chose : une fois de plus, elle avait éclairé son âme.
…
L'oniromancien se baladait dans l'esprit de Gokû. Il était fort dépité. Contrairement à ses compagnons, à aucun moment de sa vie, le yokai n'avait souhaité la mort. Il avait bien été désespéré à en perdre la raison quand Sanzo avait frôlé la mort, mais la force du prince du ciel pur ne l'inspirait pas.
Il explora de fond en comble les souvenirs du jeune garçon. Il finit par tomber sur une porte secrète, enfouie dans son passé. Cette découverte lui redonna espoir. Il saisit la poignée. La porte était verrouillée. Il força un peu plus, mais elle ne bougeait pas d'un pouce. Elle avait l'air très solide. Il avait déjà rencontré ce genre d'obstacle auparavant. Jamais aucun barrage ne l'avait empêché de parvenir à ses fins. Il rappela en lui les morceaux de son âme qu'il avait envoyés vers les autres, rassembla toute son énergie et sa concentration, et enfonça la porte. Elle résista quelques secondes, puis céda.
Il déboucha dans les mémoires du Tenkai. C'était déjà un peu plus intéressant, mais pitoyablement joyeux. Cependant il s'y trouvait de nombreuses personnes qu'il n'avait pas vus dans les souvenirs récents. Et puis, si on avait bloqué sa mémoire, il devait y avoir une raison, sans doute tragique.
Au bout de plusieurs minutes, il découvrit une zone sombre, voire ténébreuse. Il sourit. Il avait enfin trouvé ce qu'il cherchait. Plus il avançait, plus il sentait un désespoir profond vibrer dans l'esprit de Gokû. Alors qu'il allait étudier ce trésor, une voix jeune mais étrangement imposante l'interpella.
« Eh ! Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »
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