Coucou! Ceci est surement le dernier chapitre pr les vacances d'été, a partir de ce soir je n'ai plus mon ordi TT sniourfl J'aurais du temps pr cogiter les chap 16 et 17, j'espère :)
Je voudrais faire plein de gros bisous à Meuhmeuh qui m'a commenté ce chapitre... Ça m'a remonté le moral d'un coup! XD J'espère que vous aussi serez fan de "wouchwouch la mouche"... ;)
Un méga bibi à Seilin, ta review m'a bien fait rigoler XD et félicitations tu avais deviné :) (j'aurais aimé te répondre par mail...)
Un autre kiss à Meuhmeuh sans qui ce chapitre 15 n'aurait vu le jour que dans des siècles et pas avec le même contenu... Je l'ai écrit tte seule comme une grande mais c'est en lui parlant que j'ai eu l'éclair d'inspiration:) que faire de ce mystérieux personnage de la mémoire de Gokû?...
Voila j'ai fini avec ma cérémonie des oscars...
Bonne lecture et laissez une review sur ce que vous pensez de wouchwouch la mouche s'il vous plaît;)
Chapter XV : Recovered memories
« Eh ! Qui est-tu ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »
C'était un garçon aux yeux dorés, longs cheveux noirs remontés en chignon, et à la peau très blanche. Il était extrêmement calme, mais on sentait qu'il était fou de rage. Sa petite stature irradiait de puissance.
« - Je te retourne la question ! »
Cette réponse ne lui convint pas. Il sortit un sabre étincelant. Ses yeux pétillaient de rage. L'oniromancien n'eût pas le temps de voir l'arme le transpercer de part en part.
« - Je suis Nataku Taishi. Autrefois, prince des guerriers du paradis céleste. Maintenant, gardien du passé de Son Gokû. »
Il dévisagea avec dégoût le cadavre qui gisait à ses pieds et referma la porte.
…
Selenia, Sanzo, Hakkai et Gojyo déboulèrent dans la chambre de Gokû. L'oniromancien, assis sur la table de nuit, les mains sur la tête de sa proie, était dans une transe profonde. Il ne perçut même pas leur présence.
« - Oy, Hentai , l'appela Sanzo. »
Aucune réaction. Gojyo esquissa un pas en avant avec la ferme intention de faire de la bouillie pour le petit déjeuner. Le manipulateur de rêve eût un sursaut. Un cri étranglé. Jetant un dernier regard terrifié à Gokû, qui dormait toujours profondément, il s'effondra sur le plancher et disparut comme un rêve brisé en mille morceaux.
« - On dirait que notre Gokû a été coriace, observa Hakkai.
- Il passe son temps à me voler ce que j'ai dans l'assiette, pesta Gojyo.
- Pourquoi est-ce qu'il dort encore ? s'interrogea Selenia.
- Les singes ont le sommeil lourd, expliqua le hanyo. »
Cette explication logique ne fut pas totalement approuvée. Selenia secouait Gokû sous le regard impassible de Sanzo. Le jeune yokai avait cessé de ronfler, mais n'ouvrait pas les yeux.
…
Nataku contemplait fixement sa main droite qui serrait le sabre. Il n'avait plus fait usage de ce bras depuis 500 ans. La sensation lui était désagréable. Une mécanique froide, trop artificielle pour lui être familière. D'un geste souple, il fit disparaître l'arme et s'assit dans les méandres noirs du passé. Il allait laisser son esprit vagabonder lorsqu'il décela une nouvelle présence. Pourtant il avait re-verrouillé la porte et elle était toujours fermée. Une ombre discrète l'observait.
« - Qui es-tu ? l'interpella Nataku.
« - Omae wa…
La petite voix le figea.
« - … Gokû. »
L'ex-dieu de la guerre répéta le nom dans un souffle. Les deux anciens amis se fixaient. Des bribes de souvenirs s'assemblaient dans l'esprit de Gokû, des apparitions furtives s'emboîtaient les unes dans les autres.
Il se prit la tête à pleines mains. Il connaissait ce garçon. Derrière la statue, cachés, un marqueur noir, des yeux dorés, un sourire.
« - Nataku ! »
Toutes ses images qui défilaient… Comment avait-il pu oublier ? Des visages tournoyaient, le noyant dans un flot tumultueux qui prit rapidement une teinte écarlate.
Nataku sentit une vive douleur, un battement frénétique dans la tempe. Cinq siècles durant il s'était enfermé ici, afin que son ami ne souffre pas du passé. Et il était là à revivre toutes ces horreurs. Hurlant son nom, il lui tendit les mains.
Gokû étira son bras, mais passa au travers des doigts blanchâtres. Il fit plusieurs tentatives, sans succès. Des filets de sang coulaient sur son corps, le sang des dieux guerriers, de Ritôten, Tenpô, Kenren… Un sang plus brûlant que le feu du soleil goutta sur sa joue. Il ferma les yeux et dans un ultime effort saisit la main de Nataku. Il y eût un flash éblouissant.
Gokû se réveilla en hurlant.
…
Bosatsu se redressa dans son fauteuil. Ses phalanges craquèrent, étant restées plusieurs heures à soutenir le menton divin dans la même position. Elle tourna la tête vers le trône à sa droite, là où le corps de Nataku Taishi reposait, tel une marionnette sans âme sur son socle.
Seulement une étincelle était revenue dans ces yeux vides. Le garçon tremblait, respirait par saccades. Il avait réintégré brutalement cette coquille qu'il pensait avoir quitté pour toujours, cette prison de chair où la vie l'avait enfermé. Il contempla avec dégoût son bras droit, la sensation de pantin articulé était plus vive qu'avant. Il l'avait coupé, il en était certain, la douleur cinglante était restée imprimée dans sa mémoire. Comment… ?
« - Je devrais te dire bon retour parmi les vivants, mais ça n'a pas l'air de t'enchanter. »
Il leva son regard doré incrédule vers la déesse kwannon. Elle avait l'air de s'amuser.
« - Rien n'a changé, cracha-t-il. Cet endroit me dégoûte toujours autant ! »
Il bondit sur ses jambes engourdies et tituba loin du bassin aux lotus.
Lorsque Jirôshin arriva et vit le siège vide, il ne put retenir un cri de stupeur. Bosatsu lui décocha un sourire satisfait.
« - Nous voici à un petit épisode divertissant. »
…
Gokû se recula.
Il ne fallait pas qu'ils l'approchent, il était dangereux. Du sang invisible teintait sa vue.
« - Oy saru ! l'interpella Kenren. »
Gokû détourna les yeux et se pressa contre le mur.
« - Non ! ne m'approche pas !
« - Jojo, recule. Gokû qu'est-ce qu'il t'arrive ? »
Il posa sur elle des yeux embués.
« - Onee-chan… Tu avais disparu ! Ils m'ont emmené là-haut avant que je te retrouve ! »
Elle haussa les sourcils. De quoi parlait-il ?
Hakkai s'accroupit à ses côtés.
« - Notre ami manipulateur l'a bouleversé… »
Une expression d'horreur s'empara du visage de Gokû. Il sentit ses griffes entailler la chair. Tenpô lui sourit. Dans un cri, il bondit vers la porte. Une poigne de fer lui retint le bras.
Le regard dur de Konzen le paralysa. Il baissa la tête.
Le silence revint. Sanzo lâcha sa prise.
Aussitôt, Gokû se précipita hors de la chambre. Il courut, du plus vite qu'il le pouvait. Il fallait qu'il s'éloigne d'eux. Il était un monstre.
Partir, loin d'ici, où il ne risquerait plus de blesser ceux auxquels il tient, ou de tuer…
Gojyo pesta.
« - Où il est parti encore ?
- Reste là ! Il reviendra…
- …Parce qu'il n'a nulle autre part où aller, termina Hakkai. Je te trouve bien froid Sanzo.
- J'ai pas dit ça, siffla-t-il.
- Tu l'as pensé tellement fort…
- C'est toi qui est froid, s'étonna Gojyo. Plaisanter alors qu'on a un ouistiti lâché dans la nature.
- C'est vrai… Je pense qu'il ne vaut mieux pas le laisser seul… Mais tu as vu comme notre seule vue le terrorise ? De toute façon, je crois qu'on n'a pas à s'en occuper. »
Une mouche traversa la pièce et sortit par la fenêtre ouverte.
Sanzo alluma une cigarette. Hakkai s'assit sur le lit. Gojyo étouffa un bâillement.
« - Puisque tout le monde se ballade et qu'on ne peut plus dormir sans risquer de se faire trucider… j'vais voir si y'a des jolies filles matinales dans cette ville. Jaa ne ! »
…
Gokû s'était recroquevillé aux pieds d'un arbre, sur une colline éloignée. Il ne voyait plus l'auberge. Mais la ville était encore trop visible derrière son dos. Les genoux repliés contre la poitrine, il se balançait mollement sur ses chevilles.
Se bercer pour oublier les démons qui nous assaillent…
Une petite voix prononça son nom.
« Laisse moi tranquille… »
Il ne répondit pas.
Nataku s'assit à côté de lui sans un mot. Il observa la lune, fin croissant lumineux dans le ciel clair.
De longues minutes s'écoulèrent.
« - Nataku… ?
- Hmm ?
- Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi est-ce que j'ai tué Tenpo ? Kenren ? Konzen ! Pourquoi est-ce que je m'en souviens que maintenant ? Pourquoi est-ce que je te retrouve au même moment ?
- Je ne voulais pas que tu souffres de tes actes, alors j'ai refermé tes souvenirs et je m'y suis enfermé aussi. Ton châtiment était affreux. Imagine ces 500 ans que tu as endurés, imagine si ces souvenirs t'avaient hanté tout ce temps. Ton esprit aurait été réduit en charpie. »
Gokû déglutit péniblement.
« - Mais j'ai fait une erreur. Essayer d'oublier les mauvais moments, d'effacer des souvenirs, c'est impossible. Je n'ai pas pu effacer ces images de ta mémoire, je les ai juste bloqués derrière une porte. Tôt où tard le passé ressurgit et la douleur n'en est que plus vive. Je crois qu'il ne faut pas chercher à oublier, il faut continuer de vivre avec.
- Ça ne change rien au fait que j'ai tué…
- Tu sais… je ne pense pas qu'ils t'en aient voulu. Leur vie avait été trop longue et ennuyeuse. Comme moi, ils en avaient marre de ce Tenkai et ses dieux poussiéreux, avec autant de réflexions et de sentiments qu'une tombe en ruine. Ton geste a été une délivrance pour eux…
- Mais tu ne comprends pas ! J'ai assassiné Sanzo et les autres ! Et je jubilais de voir leur sang couler ! On aurait du me laisser croupir dans ma montagne…
- Tu t'en veux maintenant, le remord est un des pires châtiments ; tu as été assez puni. Le destin vous a donné une seconde chance, une nouvelle vie, à tous les quatre… Laisse le passé au passé et continue ton voyage. »
Gokû prit une moue boudeuse, Nataku passa un bras autour de ses épaules.
« - Dis ! J'ai croupi cinq siècles dans ton esprit, mon corps est tout rouillé ! C'est pas pour que tu te renchaînes toi-même à ton caillou. Tu peux pas me faire ça ! On est potes quand même. »
Cette remarque arracha un sourire à Gokû.
« - Tu viens avec nous ? »
Nataku replongea dans ses réflexions.
« - … Non, souffla-t-il après un moment.
- Pourquoi ?
- Ce n'est pas mon rôle d'aller vers l'ouest. C'est ton histoire. Et j'ai des démons du passé à chasser moi aussi…
- Mais !
- Daijobu ! T'inquiètes pas pour moi. Occupes-toi plutôt de ton estomac qui fait un bruit pas possible.
- Harahettaaaaa je vais mourir de faim ! Il faut que je mange dès que je me lève… »
Nataku éclata de rire et lui décocha un coup de pied au derrière.
« - Eh !
- File ! Y'a un petit dèj' et des amis qui t'attendent.
- Je veux pas te laisser seul.
- Je t'ai dis que ça allait. Et puis, tant qu'on ne s'oubliera pas, on ne sera jamais vraiment séparés. »
Gokû fixa longuement son ami, pour être sûr de bien retenir chaque détail de ce visage souriant.
« - On se reverra ?
- Un jour ou l'autre, répondit Nataku avec un clin d'œil.
- Au revoir alors ! »
Il se détourna en maugréant, Sanzo allait lui passer un savon…Lorsqu'il eût disparu, l'ex-dieu guerrier s'approcha d'un arbre remplumé de feuilles.
« - Ma super réflexion est bien pratique, constata Selenia du haut de sa branche, on la reprend à toutes les occasions…
- On dirait presque que tu n'y crois pas.
- Presque… »
Nataku gravit le tronc et s'assit sur une branche mitoyenne.
« - … un lien que la distance ne brise pas… c'est bien, mais rien ne vaut le contact réel.
- C'est mieux que rien.
- C'est mieux que rien…pfff
- Ça redonne l'espoir, et permet de continuer à vivre sans trop de regrets. Moi, elle m'a redonné goût à la vie…
- Je suis un génie alors, s'exclama la jeune femme avec une pointe d'ironie dans la voix. Bénissons cette phrase qui sauve le monde !
- Tu peux la prendre comme une utopie, mais les utopies servent à se donner un but à atteindre, une raison de vivre. Je crois qu'elle n'est pas qu'un leurre. On ne s'est pas oublié, même en 500 ans, et on s'est retrouvé.
- …c'est vrai… Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?
- Je ne peux pas vivre ici. Je n'appartiens pas à ce monde. Et je ne veux pas vivre dans ce corps usé, artificiel… »
Il contempla sa main droite avec répulsion.
« - Tu vas mourir ?
- On peut dire ça comme ça. Quelqu'un « ne m'a pas oublié ». Il faut que j'aille le retrouver… »
Il se laissa tomber au sol. Elle glissa à sa suite et l'entoura de ses bras.
« - Soit heureux dans ta nouvelle vie. »
Il fit quelques pas avant de se retourner en souriant.
« Sayonara »
Il se volatilisa dans l'éclat du soleil levant.
…
Nataku ferma les yeux afin de mieux sentir la caresse du vent sur sa peau. En contrebas, la ville de Saika se réveillait d'une nuit comme les autres.
« - Nataku-sama… »
Il leva la tête en direction du fantôme de Shien, qui lui tendait la main.
« - …rentrons »
Autrefois, il avait repoussé cette main, pourtant la toute première qu'un dieu lui avait tendue.
« J'arrive »
Jetant un dernier regard au Togenkyo, il saisit la main, et ensemble ils rejoignirent leur monde céleste.
…
« - Raah ! »
Jirôshin sursauta.
« - Kanzeon, que vous arrive-t-il ? »
Les lèvres de Bosatsu se tordaient de déception.
« - C'est déjà la fin de l'épisode ! »
Jirôshin se tapa la paume contre le front en soupirant.
La déesse se renfonça dans son fauteuil, s'étira et dévoila son bâillement inimitable.
« - Heureusement que ce n'est pas encore la fin… »
—
