#Thalie en tenue d'explorateuse apparait de sous une pile de papiers et bouquins# J'ai trop de truc a faire! snif snif
Mais bonne nouvelle! les derniers chapitres de cette fic sont bouclés!
Je suis impatiente d'avoir vos réactions... je trouve que l'ambiance a beaucoup évolué (en bien ou en mal a vous d'en juger ;) )
Je vais attaquer une nouvelle fic saiyuki consacrée a Gojyo (je l'ai peut-être déjà dit... j'oublie tout) pour ma Mellyna préférée. Avez-vous des suggestions pour un prénom féminin? J'avoue que je ne suis pas inspirée...
Jespère que ça vous plaira...
Bonne lecture!
Chapter XVII : The chaotic ground
Ciel humide.
Un coup de feu.
Battements d'ailes précipités.
Sous la voûte des arbres, le tonnerre.
Sanzo se retourna sur son siège, reposant ses coudes sur le pare-brise pour mieux s'arracher les cheveux. Gojyo ôta les mains de sa tête.
« - Qui c'est qui a fait du bruit ? Qui c'est qui a attiré l'attention ? Ey, Sanzo-sama ?
- Ferme-la et crève ! »
La jeep était encerclée de dizaines, peut-être des centaines, de yokai.
Deux têtes brunes apparurent par-dessus le rebord de l'arrière.
« - …faaaaaaaim…
- …fatiguééééééééééee… »
Hakkai arborait un sourire figé.
« - Maaa maaa…
- Allez le singe ! Exercice ! »
D'un coup de pied au derrière, Gojyo envoya un Gokû comateux s'écraser à terre. Ce fut le gong de départ des hostilités.
Seule Selenia ne participait pas à l'agitation. Affalée sur son siège, elle voyait des formes passer au-dessus à contre-jour. Elle pensait être victime de ce que l'on appelle une crise de flemme.
Une des formes sombres l'approcha de trop près et repartit aussitôt suite à un coup de pied motivé. La jeune femme se mordit le poing pour étouffer un cri, il lui semblait que sa tête était coincée dans un étau qui se resserrait. Elle mit quelques secondes de trop à apercevoir une ombre qui grandissait dans son dos. Lorsqu'elle se tourna, le yokai s'affala à moitié sur elle, une balle dans la nuque. Elle croisa le regard foudroyant de Sanzo et aurait juré qu'il marmonnait « boulet ».
Ses yeux retombèrent sur le cadavre qui se désintégra après un dernier soubresaut. Un éclair brûlant la traversa de haut en bas. Les yokais l'avaient repérée comme point faible. Sa lenteur de réaction fut compensée par les chaînes du Shakujo.
« …grande faiblesse… »
La voix résonna au-dessus du tumulte. Selenia se laissa tomber à terre, faillit ne pas tenir sur ses jambes, et courut le plus loin possible, hors du sentier. Elle avait l'impression de courir avec de l'eau jusqu'à la taille, et l'eau montait. Elle était presque en apnée, quelque chose lui obstruait la gorge ; une petite bête en feu lui torturait le ventre et voulait remonter à l'air libre…
…
« - Tu cours vite Hakkai ! Ah tiens voilà la… ooo »
Gojyo grimaça. Gokû ouvrit de grands yeux.
« - Pourtant on a rien mangé… »
Selenia entendit à peine les gargouillis qui suivirent. Les voix étaient étouffées par un interminable sifflement. Penser lui faisait mal alors elle laissait le blanc l'envahir. Elle avait juste conscience de ne pas être à terre, un bras entourant un tronc d'arbre pour retenir le reste.
Besoin d'être loin, là où personne ne la verrait allongée face contre terre…
…
Assise sur un toit, cachée sous une couverture, Selenia regardait le vague.
Le paysage avait une drôle d'allure, comme si l'humidité avait rendu les couleurs plus vives et fait baver les contours. Derrière, le soleil crachait du doré, mais devant, un gros mur de nuages allait le forcer à se coucher plus tôt.
Une tête à l'envers, précédée de longs cheveux rouges, tomba sous les yeux de la jeune femme.
« - Zombie-Nini a laissé traîner son corps...Intéressant… »
Selenia laissa tomber sa tête de manière à ce qu'elle tape le front de Gojyo.
« - Ouille ! Ça a sonné creux, c'était toi ou moi ?
- Ça devait être moi, la tienne est pleine d'idées perverses… »
Le hanyo se redressa un peu, en restant appuyé sur les épaules emmitouflées.
« - Tu devrais enlever cette couverture de ta tête, ça ne te va pas de ressembler à une vieille bonne sœur. »
Elle s'exécuta, en levant les yeux au ciel.
« - C'était au cas où le ciel me tombe sur la tête.
- Ça va faire du bruit quand ça va claquer, on dirait l'étage d'en-dessous : les gros nuages gris de fumée de Sanzo mélangés avec les nuages noirs qu'il rumine.
- Que de poésie…
- Eeeet oui, et aucune jolie fille dans les parages, susceptibles d'être charmées …
- Pôôôôvre Jojo… Si t'arrives pas à t'en trouver tout seul, il va falloir que je t'aide.
- Non merci, ça ne me dit rien une relation avec un coucher de soleil.
- Tu as bien tort, le soleil est un très bon amant… »
Gojyo lui plaqua la main sur le front.
« - Tu devrais aller te recoucher tu nous dit des trucs de plus en plus débiles ! »
- Et pour guérir la débilité, rien ne vaut une pomme ! déboula Gokû. »
Il agita une pomme entamée devant les deux autres.
« - Ça guirrie le cerveau, a dit madame l'aubergiste.
- Ça irrigue, ouistiti ! »
Selenia planta ses dents dans le fruit. Gokû ne réagit pas tout de suite.
« - Hum… Je te la laisse pour cette fois. »
Et il sortit une deuxième pomme de sa poche.
Un souffle de vent froid vint combler le silence.
« - Je sais pas combien de temps tu comptes rester ici, mais moi je rentre.
- Ouaich, j'echpère que le repas chra bientôt prêt, mâchonna Gokû en projetant des petits bouts de pomme.
- mmm j'arrive…
- Ça, saru, ça veut dire que si on l'attend on va passer la nuit dehors.
- Ah non ! Je veux pas rater le dîner ! »
La jeune femme se retrouva seule, à croquer sa pomme. Le ciel s'obscurcissait et pourtant il était encore tôt.
Le cliquetis d'un briquet se fit entendre.
« - Il n'y a pas assez de nuages comme ça, alors tu vas en souffler d'autres ? »
Pour toute réponse, une odeur amère flotta vers elle.
Pendant quelques minutes, l'on entendait que les branches des arbres qui battaient l'air.
« - Il vaudrait mieux que les nuages se contiennent et partent déverser leur pluie ailleurs, non ?
- Ou qu'il pleuve tout de suite, qu'on en finisse, de toute façon un boulet nous retient ici jusqu'à demain au moins… Et le boulet ferait mieux de rentrer parce que j'ai pas l'intention de l'attendre s'il a la crève. »
Sanzo s'en retourna vers le bord par où il était monté.
« - Attend…
- Quoi »
Une petite série de reniflements émana de sous la couverture.
« - snif snif…
- …¬¬
- J'arrive pas à redescendre… bouhou.
- Omae wo korosu… »
Le passage par la fenêtre fut délicat. Selenia jouait la poupée de chiffon et la couverture n'aidait pas. Finalement les deux acrobates posèrent le pied sur le sol de l'auberge.
Sanzo toisa la jeune femme qui lui renvoya une moue piteuse. Puis elle l'embrassa furtivement sur la joue avant de regagner sa chambre. Il sentait encore une empreinte après que la porte se fut refermée.
…
Une ombre se faufila sans un bruit dans la chambre obscure et progressa vers le moine endormi. Au-dehors, l'ondée murmurait une complainte inintelligible.
Un léger froissement de tissu et de métal se trahit alors que l'ombre avait dépassé la moitié du chemin. Elle s'arrêta, un canon de revolver plaqué contre sa tempe.
« - Bravo pour la discrétion, mais on peut te sentir à trois kilomètres.
- Désolée de ne pas puer l'humain. »
Sanzo s'empara d'un poignet fin et s'amusa à faire glisser le canon le long de la joue opposée.
Un serpent siffla et rampa jusqu'à son cou, s'enroula autour de sa gorge, une langue fourchue vibra sous son nez.
« - Dis lui de partir, chuchota Sanzo sur un ton menaçant. »
Il y eût un choc sourd sur le plancher qui se termina par le tintement d'un bracelet qui roule.
« - Tu veux me tuer ? »
Il ne répondit pas, mais rangea son arme et passa ses doigts autour du cou de la yokai, ses ongles tremblant d'envie de se planter dans sa peau. Puis il remonta sa main jusqu'à lui couvrir la bouche et l'embrassa dans le creux de la nuque.
Elle se laissait faire, laissait le venin se diffuser, laissait le courant brûlant envahir ses membres. Elle attendait, qu'il veuille bien l'achever.
Soudain, il tira sur son poignet pour qu'elle se retourne, la saisit par la hanche pour mieux l'attirer contre lui. Elle passa les bras autour de son cou. Ils se serraient toujours plus fort, chacun aspirant le souffle vital de l'autre. Ils maudissaient leur corps solide, qui les empêchait de se fondre l'un dans l'autre.
Un éclair illumina furtivement la pièce. Ils eurent juste le temps d'apercevoir la couleur de leurs regards, pour la dernière fois… avant l'abandon…
Et dehors l'orage éclata...
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