Attention : Les Ronin Warriors/Samurai Troopers ne m'appartiennent pas. La série est la propriété de plein droit de la Sunrise Entertainment et est licenciée sous le titre Ronin Warriors par les sociétés Bandai Ent. et Graz Ent.
Certains passages sont susceptibles de choquer, d'où le rating M, aussi veuillez tenir compte de cet avertissement. Si vous passez outre celui-ci, je ne saurais être tenue pour responsable de votre choix et de ses conséquences.
Ce chapitre en particulier peut heurter la sensibilité de certaines personnes, dont les plus jeunes.
Approche 5 : le piège
Sarki avançait d'un pas rapide. Il marchait sans but, trop énervé pour se concentrer. Enervé était peut-être en-deçà de la vérité. Il était vexé et furieux.
« Pourquoi a-t'il fallu que je me fasse avoir de la sorte ? Moi et ma stupide fierté ! »
Les samouraïs réunis chez Nasuti pour la première fois depuis trois longs mois avaient commencé à s'entretenir de différentes matières. Bien entendu, ils n'avaient pas fait exprès.
La conversation avait dérivé sur le seul sujet qui puisse lui déplaire : son succés, quoiqu'involontaire, auprès de la gente féminine. Roc l'avait taquiné parce qu'il 'n'en profitait pas'. Thomas avait aussitôt renchéri que c'était 'vraiment dommage ! Sa famille allait-elle lui choisir une fiancée pour y remédier ?'. Sarki leur avait répondu que cela concernait sa vie privée, qui comme son nom l'indiquait était privée ; de quoi se mêlaient-ils ? Thomas, visiblement ravi de voir une occasion de se moquer, ne s'était pas démonté.
'Ne sois pas si dur ! Nous ne voulons que ton bien.' Un bref silence avait suivi. 'J'espère qu'elle va s'accrocher, la pauvre.' Sous-entendu son hypothétique fiancée. Sarki n'aurait su dire ce qui l'avait fait bondir : cela ou l'allusion à peine voilée sur son caractère de loup solitaire ? La situation avait dégénéré. Pas physiquement, non, il n'en était pas venu à se battre contre ses propres amis. Mais sa replique avait entraînné une succession de phrases bien placées entre Thomas et lui, faisant monter la pression. Shin malgré, sa langue de vipère, ne s'en était pas mêlé. Au contraire, il avait tenté en vain de calmer les esprits jusqu'à ce que…
« Vous voulez parier ?
-Tope-là ! »
Sarki s'était solennellement –et stupidement- engagé à participer au Congrès National des Célibataires qui devait avoir lieu toute la semaine à Tokyo. Il ne pouvait revenir sur sa parole. Thomas lui avait gracieusement offert une carte du Club des Cœurs Esseulés à son nom - ce qui prouvait qu'il avait tout savamment orchestré depuis le début, prévoyant chacune de ses réactions et les actions appropriées qu'il devrait mener afin que son plan ne puisse échouer- et lui avait aussi remis un pass pour le Congrès, valable toute la durée de celui-ci -qui commençait demain matin-. Sarki rentra à la maison au bout de deux heures d'une marche silencieuse qui lui avait permis de retrouver sa maîtrise. Nul ne reparla de ce qui s'était passé avant son départ, évitant soigneusement le sujet. Sarki déserra les dents par pure politesse envers Thomas comme lorsqu'il dût lui passer le sel au repas de midi. Il fut un peu plus sympathique avec Roc, car il avait deviné que Thomas ne pouvait l'avoir mis au courant de son tour : il aurait lâché le morceau et rien de tout cela ne se serait produit. Mais il lui tenait rancune de lui avoir fourni l'occasion de l'appliquer. Enfin, il fut tout-à-fait normal avec les autres, se comportant comme il le faisait toujours.La journée se termina sans incident. En sombrant entre les bras de Morphée, Sarki songea que ça allait être une semaine mortelle…
Le jour suivant, élégamment vêtu, Sarki se rendit au fameux congrés, organisé dans un des gratte-ciel. A l'entrée, il se diriga directement à l'accueil, pris d'assaut par un nombre impressionnant d'hommes et de femmes de tous âges et de tous horizons.
« Je ne pensais pas qu'il puisse exister autant de personnes en quête de l'âme-sœur. ,Pensa-t'il, C'est complètement dingue ! »
Un volontaire lui indiqua sur une carte où était installé le stand du Club des Cœurs Esseulés. Sarki le remercia et partit. Il ne se doutait pas encore que jamais il n'atteindrait le stand…
Sarki traversa le hall dans lequel l'accueil avait pris place, bifurqua dans le couloir de gauche, à droite, encore à droite, et entreprit de monter l'escalier qui s'ouvrait devant lui.
« Pardonnez-moi, jeune homme, auriez-vous la bonté de m'aider ? »
Sarki se retourna pour se trouver nez à nez avec une femme magnifique aux longs cheveux noirs qui venait vraisemblablement de casser le talon d'une de ses chaussures.
« Je suis navrée de vous importuner, mais je crains de m'être tordu la cheville quand ma chaussure m'a lâchée. ,reprit-elle en désignant la cause de ses maux, Pourriez-vous m'apporter une main secourable afin que je puisse m'asseoir ? « Je souffre le martyr ! Mais quelle chance dans ma déveine de rencontrer un Apollon pareil ! »
-Bien entendu madame, prennez mon bras, je vais vous soutenir. , répondit Sarki en parcourant rapidement les lieux du regard à la recherche d'un siège quelconque, Je ne vois nul part où vous poser. Il va falloir marcher un peu. « Elle ne joue pas la comédie, cependant quelle idée de porter des chaussures à talons aiguilles ! Ah, les femmes ! »
-Je vous remercie infiniment. Je pense qu'il doit y avoir un poste de secours ou un médecin parmi toutes ces personnes. « Dire que c'est cette peste de Marylin qui travaille dans la même agence de mannequins que moi qui m'a fait un croche-pied…Quelquepart, je devrais la louer de ce coup-bas. Aïe. Je vais faire bonne figure, ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre son prince charmant. Pas question de rater l'opportunité de mieux nous connaître ! »
-Je crois effectivement que les organisateurs ont tout prévu. « Reste à savoir où. »
-Peut-être qu'en se rapprochant de l'entrée…, commença la blessée.
-Therésa chérie ! »
« Cette è&§£ de Marylin ! »
Une autre femme tout aussi belle et également juchée sur des talons aiguilles d'une grandeur affolante se précipita vers Sarki.
« Bonjour, je suis Marylin, une collègue et amie de Therésa. , salua aussitôt la nouvelle venue avant d'adresser un œil compatissant à cette dernière, Mais enfin, mon ange, que t'arrive t'il ? J'ai été bou-le-ver-sée quand je me suis rendue compte que tu n'étais plus près de moi. « Alors, on en profite pour draguer le premier beau gosse à sa portée malgré mon petit croc-en-jambe ? Toujours dans les rangs, hein ? Ne t'imagine surtout pas que je vais te laisser avec un mec pareil… »
-Marylin, quelle surprise ! Tu me cherchais donc ,rétorqua la dénommée Therésa sur un ton équivoque, Je suis ravie de constater que tu ne t'étais pas perdue. « Pas question de me faire siffler ce bel inconnu. Je vois bien que tu crèves de jalousie. Toutefois, ne rêve pas : première arrivée, première servie. Dégage ! »
-Huh ? Bonjour. « Cette tension entre elles est palpable à des kilomètres. Je sens que je risque de devenir l'enjeu de leur ressentiment réciproque. » »
Sans prévenir, celle qui s'est présentée sous le prénom de Marylin prend le bras libre de Sarki.
« Allons boire une tasse de thé ensemble, vous me raconterez comment vous avez fait connaissance . « Je vais te faire oublier jusqu'à son existence. »
-Voyons Marylin, sois raisonnable. Monsieur m'accompagne. « Effrontée. Tu veux me le piquer en me rabaissant ? »
-Ne sois pas égoïste, ma chère, tu vois que je suis en pleine conversation . , répliqua Marylin en tirant Sarki vers elle , Je suis certaine que ton ami et moi avons é-nor-mé-ment de points communs, c'est pourquoi je tiens à ce que nous les partagions rapidement. « Cesse de t'accrocher à lui de la sorte. Tu ne fait pas le poids contre ma beauté. Tout le monde sait que tu me l'envies ! »
-Tu as tort, ma puce, c'est toi qui nous interromps. Nous discutions aimablement avant que tu ne t'en mêles si…si…oh , soupira exagérément Therésa en attirant Sarki dans sa direction , Maladroite. « Ceci est ma proie.» »
Sarki sentit des gouttes de sueur perler à son front tandis que les deux tigresses poursuivaient leur argumentation tout en essayant chacune de le garder, ce qui donnait deux furies sous des masques souriants en train de se le disputer 'poliment' et de l'écarteler. Cela prennait des allures dangereuse de catch féminin. Brusquement, les deux combattantes stoppèrent leur lutte : elles venaient de réaliser que le prix de leur match avait été discrètement remplacé par une imposante plante verte.
« Il nous a faussé compagnie ! explosa Marylin.
-Où est-il passé ? »
Elles se mirent à sa recherche, l'une en marmonnant et l'autre en boitant.
Au détour d'un proche couloir, Sarki, adossé contre un mur avec un vieil homme en costume, attendit qu'elles se fussent éloignées.
« C'est bon, elles sont parties mon garçon. Heureusement que je passais par là. , rit le vieillard, Tu l'as échappé belle.
-C'est très gentil de votre part de m'avoir aidé.
-Penses-tu ! Je n'ai fait que mettre ce pot à ta place. «Elles en sont pour leurs frais ! »
-Ce qui n'était pas aussi facile qu'il y paraît. « Pour un homme d'un âge avancé, ce n'est pas évident de soulever un poids comme celui-là ! »
-Je sais ce que c'est, va. Des femmes qui sont persuadées de pouvoir nous 'guérir', comme si nous étions porteurs d'une maladie, qui s'acharnent en prétendant qu'elles agissent pour notre bien.
-Je vous demande pardon ? « Il ne peut pas parler de... »
-Ne leur en veux pas ! Elles sont juste ignorantes. , puis posant une de ses mains défraîchies par le temps sur la joue gauche de Sarki en une vague caresse, il ajoute, Viens me rejoindre dans ma suite un peu plus tard, c'est la numéro 1101 de l'hôtel Ritz. »
Sur ce, le grand-père voulut pincer une partie charnue de l'anatomie de Sarki, qui s'échappa en courant pour finir sa course aveugle dans quelque chose de mou et parfumé.
« Non. »
Il releva lentement la tête en reculant. Il avait percuté une grosse dame d'une quarantaine d'années qui le fixait d'un air particulièrement glacial.
« Par Amaterasu ! »
« Je vous présente mes excuses les plus sincères, madame. , réussit-il à articuler en rougissant, Je suis profondément bouleversé, heu…désolé. »
« Comment ai-je pu avoir mon visage dans son décolleté ? Quel déshonneur ! »
« Comme vous êtes mignon , s'écria la femme d'âge mûr en le serrant fortement dans ses bras. »
« Quoi ? Mais qu'est-ce que c'est que cette réaction totalement inappropriée ?Une dame doit se sentir plus qu'offusquée face à un affront intolérable ! »
« A-do-ra-ble ! Je souhaite depuis si longtemps me marier avec un homme qui soit plus jeune que moi, beau et qui sache apprécier les véritables courbes féminines aux sacs d'os que vantent les magazines ! »
« Au secours ! J'étouffe ! »
« Mon vœu va s'exaucer ! »
Soulevant notre pauvre samouraï en le maintenant pressé comme un citron, l'imposante matrone l'emporte pour une destination inconnue qui inquiète terriblement Sarki, coincé et à demi inconscient.
« Je dois me sortir de cet étau par n'importe quel moyen ! »
Une lumière diffuse entoure le corps du jeune homme, arrachant un cri d'étonnement mêlé de peur à sa kidnappeuse qui l'abandonne sur place en prennant les jambes à son cou. Sarki tombe à terre, tandis que le halo lumineux s'estompe. Il demeure à genoux un moment, scrutant les alentours, ce qui lui permet de constater qu'il est sorti de l'immeuble du Congrès National des Célibataires et qu'il est dans une ruelle étrangement déserte.
« Ca suffit pour la semaine ! J'ai décidé !»
Il se relève, s'éloigne de la petite rue, rejoint une rue animée et se met en quête d'un taxi pour rejoindre la maison principale de Sandy où sont tous ses amis.
Au manoir Yagyu, Yann sert une tasse de thé à Sandy qui travaille sur son ordinateur. Roc est dehors à faire des pompes, Tim sur son dos, Craor allongé sous un arbre avec Ryo, et Thomas occupé à lire sur une des branches. Un taxi fait son entrée dans la cour.
« Tiens, on a de la visite , s'étonne Tim.
-Qui est-ce , demande Roc sans arrêter ses exercises. »
De la voiture descend Sarki qui, sitôt le véhicule reparti, fonce droit vers l'arbre.
« Oh la la… , murmure Ryo en se levant, Il est furieux.
-Et je crois qu'il va droit sur Thomas. , renchérit Roc.
-Thomas ! Descends, tu as un invité. »
Mais Thomas est trop absorbé par son livre et n'entend rien.
Sarki s'arrête sous l'arbre, se penche vers le tigre blanc qui n'a pas bougé et …l'enlace à la stupéfaction générale.
« Sarki, que fais-tu à Craor , s'inquiète Ryo.
-Ca se voit, non ?
-Veux-tu être plus…clair ?
-Grâce à Thomas, j'ai compris que je refoule une partie de mes sentiments par crainte d'être incompris.
-Quel est le rapport avec Craor ? »
Sandy et Yann observent la scène d'une des fenêtres. Ryo semble s'attendre au pire tandis que Roc, indifférent, continue à s'entretenir, Tim toujours en place.
On entend le feuillage remuer au-dessus, preuve que Thomas a noté la présence de Sarki.
Sarki met un genou à terre et s'adresse à l'animal avec passion :
« Craor, épouse-moi ! »
Approche 5 : réussie.
CONCLUSION : comment passer la bague au doigt d'un samouraï ? En appliquant une des méthodes sus-citée, vous aurez encore 3 célibataires à peu près sains d'esprit ; ne désespérez pas et persévérez !
