Pensée 2nd : Demolosse

J'aime me battre. J'aime pas trop les combats d'arènes ou les tournois. Mais j'adore les combats de rue comme disent les humains. Là où tout est permis. J'aime les combats violents où il n'y a qu'un gagnant : celui qui se donne à fond.

Dans un vrai combat, on ne pense plus. On doit pas réfléchir, les coups doivent venir tout seuls. On laisse le corps décider tout seul, on le suit, tout devient blanc, il n'y a plus que l'adversaire qui compte.

C'est pour atteindre ce moment d'extase que je me bats, ce lieu inconnu où plus rien n'a d'importance, ni la raison, ni les blessures, juste la chair palpitante de l'adversaire.

J'avais été exclu de la meute. J'étais encore un Malosse et je me suis battu contre le chef de la bande.

J'ai perdu. On m'a chassé. J'étais blessé, je me suis réfugié dans une ville. Un garçon m'a trouvé et a voulu m'attraper.

Mais moi je voulais pas qu'on m'attrape, je voulais pas d'un maître qui me donnerait des ordres. J'ai senti des forces nouvelles m'envahirent. Mes os ont grincé, ma mâchoire s'est allongée, tout mon squelette s'est transformé. Certaines de mes cotes ont déchiré ma peau pour se placer entres celles qui protégeaient déjà mon dos, des cornes ont jaillis du sommet de mon crâne. La peur m'avait permis d'évoluer.

J'ai tué le garçon.

J'ai pris le temps de guérir, puis je suis retourné dans la forêt. Là, j'ai égorgé le chef de meute. Les autres ils avaient peur, j'étais plus fort qu'eux. Ils ont voulut que je devienne le chef, mais je voulais pas.

Je suis parti.

J'étais le plus fort, personne ne pouvait me battre. Et puis un jour, une dresseuse est venue me voir. Il m'a semblé qu'elle avait le même regard que moi, un regard dangereux…

Elle m'a dit que je tuais trop, qu'il fallait que j'arrête. Mais j'en avais pas envie, alors elle m'a proposé un combat. Elle a appelé un petit pokémon que je ne connaissais pas.

J'ai perdu. J'avais honte, je m'étais fais battre par un rat électrique. La fille m'a capturé. Elle m'avait battu, je devais lui obéir.

Mais elle m'a surpris. Elle m'a observé me battre et elle m'a appris des nouveaux coups. En combat, elle me donne très peu d'ordres.

J'ai continué à me battre, mais j'ai plus jamais tué. Je sais quand m'arrêter.

Des fois j'oublie les combats, rarement, mais ça m'arrive. Ces moments, Anko me les apportes, une caresse, une étreinte. Alors, je me sens bien. Pas mieux que pendant un combat, pas moins bien non plus, c'est différent, mais pas désagréable.

Elle dit que je goûte enfin aux petits plaisirs de la vie.