Chapitre 6 : Une grande ville (côté yang)
Doublonville… était une grande ville. Très grande. Trop grande. Anko n'aimait pas les grandes villes et elle n'aimait pas se faire remarquer, or, les Dracaufeu noirs ne couraient pas les rues, et tous les yeux étaient rivés sur le grand dragon qui suivait la dresseuse. Lui non plus n'aimait pas être au centre de l'attention, il avançait en baissant la tête, manquant plusieurs fois de rentrer dans un lampadaire, une personne ou un pokémon.
Anko : Alala… Il vaudrait mieux qu'on trouve vite le Centre Poké de cette foutue ville.
Le dragon acquiesça… en silence. Ils passèrent devant le Centre Commercial. Anko n'avait plus de potions, ni d'anti-para, et elle était presque à court de pokéball.
Anko : Je vais juste acheter quelques pokéballs, on trouvera des potions au Centre… et je vais en profiter pour demander où il se trouve.
Perché sur l'épaule de sa dresseuse, Raichu observait les alentours.
Raichu : Rai raichu rai rai (du haut de quelques étages on apercevra sûrement le Centre)
La jeune fille secoua lentement la tête.
Anko : Ouais, l'espoir fait vivre.
Anko s'arrêta au premier étage pour acheter des pokéballs. Elle allait payer lorsqu'elle entendit une voix qui lui était familière.
(?) : Vous vous foutez de ma gueule ! Deux cents pokédollards pour une bête potion !
Anko se retourna. Une foule de monde s'était groupée autour des caisses. Un vendeur répliquait courageusement face à la voix tonitruante du champion.
Anko : Oh, non…
Elle tenta de se frayer un chemin à travers la foule à grands coups de «excusez-moi », «désolé », «pardon ».
Vendeur : Nos articles sont de grande qualité, ils méritent le prix qui leur a été assigné.
M Bob : De quoi ! J'suis sûr que dans un Pokéshop de banlieue on trouve des articles moins chers et de même qualité !
Vendeur : Et bien, dans ce cas, je prierais monsieur de bien vouloir se rendre dans un de ces… shop et de quitter notre établissement.
Le carnage était proche. Le champion allait repartir à la charge, lorsque Anko l'agrippa par le bras et l'entraîna en courant dans l'ascenseur avant qu'il n'ait le temps de réagir. Les portes se refermèrent sur une cinquantaine de visages amusés. La dresseuse s'apprêtait à dire au champion ce qu'elle pensait de lui, mais elle n'en eut pas le temps.
M Bob : De quoi j'me mêle ! Mais… t'es la fille du Mont Mémoria…
Anko lui jeta un regard agacé. Un sourire se dessina aussitôt sur le visage de l'ancien militaire.
M Bob : Ah ! Bah ça change tout !
Le champion l'agrippa par la taille.
M Bob : T'es là pour ton enquête, c'est ça ? Tu sais où dormir, si tu veux je connais pas mal d'hôtel dans le coin.
Sous l'effet de la surprise, la dresseuse n'eut même pas l'idée de se débattre. Ce qui ne fut pas le cas de Raichu. Révolté par l'attitude du champion, il se jeta sur son bras et le mordit violemment. Les yeux du champion s'agrandirent de surprise.
M Bob : Olaa ! Mais ça va pas, c'était pour rire !
Mais le pokémon refusait de lâcher prise. Il fallut que sa dresseuse s'en mêle pour arracher Raichu au bras du champion. Par chance les dents du pokémon souris n'étaient pas comparable à celles de Démolosse, et le Major s'en tira avec une jolie coupure superficielle.
M Bob : 'tain ! J'avais pas prévu la garde rapprochée !
Anko se mit à rire. Raichu se calma, mais il était bien décidé à ne plus quitter sa dresseuse d'une semelle tant que le champion serait dans les parages.
Arrivé au Centre, les deux dresseurs louèrent chacun une chambre, puis il dînèrent à la cafétéria.
Anko était bien décidée à en savoir plus sur le champion, au point où elle en était une alliance serait la bienvenue. Elle hésita néanmoins en comprenant que le Major était vraiment imprévisible et se demanda si elle pouvait lui faire confiance. Elle observa un instant l'homme vautré sur le canapé en face d'elle, qui sirotait une bière aux côtés d'Elektek qui faisait de même. Les yeux bleus du champion semblaient perdus dans le flot de ses pensées. La jeune fille brisa finalement le silence.
Anko : Alors, qu'est-ce que vous faites à Doublonville ?
La brume qui troublait le regard du champion disparut, et il posa les yeux sur la dresseuse. Un sourire gêné prit place sur son visage.
M Bob : Ben, en fait, je sais pas…
Anko : …
Elektek : Leeektek ele ele (on s'ballade, on respire le grand air)
M Bob : L'arène est en réparation, on en a profité pour prendre des vacances… arrête de me vouvoyer ça m'énerve…
Anko : Très bien… tu… pourrais peut-être me donner un coup de main…
Le champion semblait ravi de cette proposition. Son dos quitta le siège et il croisa les bras sur la table pour être plus près de la jeune fille, un sourire sincère sur les lèvres.
M Bob : Bien sûr, de toute façon je sais plus quoi faire.
Elektek : Teeek ele (zut, on devait descendre aux bars)
Le champion sursauta et décocha un coup de poing furieux à son pokémon. Heureusement pour lui, ce dernier parvint à l'éviter et partit se réfugier aux côtés d'Anko. Puis il tira la langue à son dresseur.
Anko : C'est pas grave, de toute façon c'est là que je dois aller.
M Bob : Quoi ? Dans les bars de Doublonville ? C'est rempli de types pas nets tu sais… je parle pas pour moi, mais…
La jeune fille sourit.
Anko : Tant mieux, c'est ce genre de types que je recherche.
M Bob : Ah bon… si c'est ton genre de mec je peux…
Mais le champion s'arrêta en voyant le regard à présent glacial que la jeune fille lui lançait.
M Bob : Ok ! J'ai rien dit !
Anko soupira. Quelques cris lui parvinrent de sous la table. Elle se pencha sur sa gauche pour observer une scène plutôt comique. Le Raichu du Major semblait en pincer pour le sien. Lui ne partageait pas cette attirance mais il n'osait pas la repousser, et se contenter de faire un pas de côté à chaque fois que le rongeur femelle revenait se coller à lui. Le champion se baissa à son tour pour réprimander son pokémon.
M Bob : Raichu ! T'arrêtes de t'vautrer sur lui ! Tu vois pas qu'tu l'étouffes !
Il n'eut pour toute réponse qu'un sourire ironique suivi d'un : « Raaaichu (jaaaloux ?) »
Le champion haussa les épaules et se releva. Il sourit à nouveau à la dresseuse.
M Bob : Ok, je t'y emmène dans une heure, en attendant reposes-toi.
