Chapitre 13 : Une étrange rumeur

La Jeep s'arrêta finalement à quelques mètres du Centre. Trois personnes en descendirent. La fille au regard malicieux observa la dresseuse suivie de son Dracaufeu noir, puis ses yeux se posèrent sur les deux hommes qui la suivaient. Le premier n'était pas intéressant, une montagne de muscles, le genre de mec dont elle ne raffolait pas. Mais le deuxième…

(?) : Kyaaah ! Il est trop mignon, tu trouves pas ?

Rondoudou : Ronnn… (bof…)

(?) : Raah ! T'y connais rien !

Elle suivit le champion des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse dans le Centre à la suite de la dresseuse et du militaire. La jeune fille porta enfin une main aux lanières de son sac qu'elle jeta sur son dos, avant de descendre en glissant le talus qui la séparait du bâtiment médical.

Anko : Trois chambres s'il vous plaît.

Infirmière : Je suis désolée, il n'en reste que deux.

Anko : Tant pis, vous dormirez ensemble.

M Bob : Quoi ! Tu crois quand même pas que je vais dormir avec ce gosse !

Anko : Si.

M Bob : … Tu voudrais pas échanger avec lui ?

Anko : Non.

Mortimer prit les clés que l'infirmière leur offrait et les tendit à ses compagnons. Le Major s'empara de l'une d'elle en grommelant. A cet instant, une jeune fille aux cheveux roses s'approcha du jeune champion en souriant.

(?) : Si vous voulez vous pouvez dormir dans ma chambre, il y a un lit deux places.

Surpris, Mortimer recula en rougissant. Anko haussa légèrement un sourcil d'un air interrogateur et le Major manqua de s'étrangler.

(?) : Je m'appelle Blanche. Je vous ai suivis depuis Doublonville, vous avez mis une sacrée pagaille là-bas. Maintenant que le «gloom's bar » est détruit, on va avoir beaucoup moins de visites, et les flics qui fouillent chaques recoins de la ville à votre recherche font fuirent les touristes. Je risque pas d'avoir de clients avant un bout de temps.

Anko : De clients ?

Blanche : Clients, dresseurs, c'est du pareil au même pour un champion. N'est-ce paaaas ?

Mortimer recula encore dans l'espoir de se dissimuler derrière une table.

Anko : Pourquoi nous avoir suivis ?

Blanche : L'aventure, le grand air, les ballades en amoureux (clin d'œil à Mortimer qui semble faire corps avec le papier peint rouge vif) J'avais envie de me changer un peu les idées, quoi ! Et maintenant que nous sommes réunis, je resterais à tes côtés.

Elle pris les mains de Mortimer dans les siennes et tendit ses lèvres. Terrorisé, le champion jugea bon de prendre la fuite. Il arracha ses mains de celles de la jeune fille et courut vers la porte en criant qu'il avait une affaire urgente à régler. Blanche le regarda sortir précipitamment, puis s'extasia à nouveau.

Blanche : Kyaaah ! Il est timide, mais ça le rend encore plus mignon !

Anko haussa les épaules puis se tourna vers le militaire encore béat.

M Bob : Le con ! Il en a même pas profité !

La jeune dresseuse soupira.

Anko : T'occupe. Morgane aurait du m'attendre ici, mais l'infirmière m'a dit que sa réservation s'était finie il y a cinq jours. Elle ne l'a pas revue depuis.

M Bob : Elle est peut-être allée à l'hôtel…

Anko : Alors que les chambres du Centre sont gratuites ?

Le champion se tut. Son visage s'assombrit, c'était la première fois que Anko le voyait prendre un air si sérieux.

M Bob : Elle devait faire des fouilles sur le Site Météore, c'est ça ? Aucun éboulement n'a été signalé ces derniers temps. Si elle n'est pas au rendez-vous c'est qu'elle a découvert quelque chose… l'infirmière t'aurait prévenue si elle avait laissé ses affaires.

La dresseuse parut réfléchir, puis elle se dirigea à nouveau vers le comptoir.

Anko : Est-ce que la personne dont je vous ai parlé est revenue pour clore sa réservation ?

Infirmière : Une femme rousse est venue récupérer ses affaires, elle disait que la jeune fille avait découvert quelque chose et qu'elle devait partir au plus vite.

Anko baissa les yeux.

Anko : Alors elle a du repartir vers le Site… dans les caves peut-être.

La dresseuse allait tourner les talons lorsque l'infirmière l'arrêta.

Infirmière : N'allez pas aux caves, c'est dangereux ! Depuis quelques jours toutes les personnes qui s'y sont aventurée sont revenues gravement blessées. La police locale pense qu'il s'agit de l'œuvre d'un pokémon sauvage.

Anko : Comment se fait-il que personne ne soit au courant ?

L'infirmière rougit.

Infirmière : Atéquia est une ville touristique, une telle alerte pourrait nous coûter cher.

Anko : Vous avez fait appel à quelqu'un pour régler ce problème ?

Infirmière : Une équipe spéciale est venue, ils s'occupent de tout. Ils font croire que la fermeture du Site est due aux risques d'éboulements.

La voix sarcastique du grand champion s'éleva derrière les deux filles.

M Bob : Quelle imagination !

Anko baissa les yeux.

Anko : Très bien. Nous allons attendre encore un peu.

Infirmière : Je vous ferais prévenir si on retrouve votre amie.

Anko : Merci.

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M Bob : On va vraiment attendre ici ?

Anko : Non, je vais au Site Météore.

M Bob : Je te conseille d'attendre demain matin, la nuit l'humidité fait sortir des pokémons plutôt costaud.

La jeune fille lui sourit, son regard se radoucit.

Anko : Tu restes là pour prévenir Mortimer de ce qui se passe.

M Bob : Hein ? Et puis quoi encore ! Je viens !

Anko secoua lentement la tête.

Anko : Je sais me débrouiller comme une grande. Si je vois que c'est trop dangereux je reviens et j'attendrais demain.

Le champion resta silencieux. Puis il parut se détendre et s'installa sur un fauteuil du restaurant les bras derrière la tête.

M Bob : Ok, j't'attends ici. T'as intérêt à rentrer vite parce que j'ai pas l'intention de passer ma nuit là, en compagnie de la tapisserie, comme un con.

La dresseuse acquiesça puis se dirigea vers la sortie. Elle s'arrêta à la porte et hésita.

Anko : Si tu vois Blanche, essaye de la renvoyer chez elle, ça pourrait s'avérer vital pour certains…

Il éclata de rire et lui fit un salut militaire en guise de réponse, deux doigts placés au-dessus de son front.