Chapitre 2 : Gamins et retraités
Les trois dresseurs couraient vers le Centre Spatial.
Anko : C'est pas possible, on avait une heure devant nous et il faut tout de même qu'on arrive en retard !
Blanche : C'est sa faute, moi j'ai rien fait !
M Bob : Olala ! C'est pas la fin du monde trente minutes de retard, merde !
Le groupe arriva finalement au pied des marches de marbre qui menaient au centre de recherche. Le directeur était assis sur un fauteuil dans le hall gigantesque. Le vieil homme les accueillit avec un sourire.
Directeur : Bienvenue, chers amis. Mais dites-moi, notre rendez-vous n'était-il pas prévu à 16h30 ? J'ai du me tromper, c'est l'âge vous savez.
Les deux jeunes filles rougirent mais ne dirent rien. Le Major, quant à lui, était déjà occupé à martyriser le jeune homme qui tenait l'accueil.
M Bob : Mais vous avez jamais pensé qu'un meilleur avenir pourrait vous attendre ailleurs que sur cette île pourrie ? Est-ce que vous avez seulement déjà vu une femme encore assez fraîche pour vous faire b…
Anko : Ça suffit ! Laisses ce pauvre type tranquille bon sang !
Elle agrippa le champion et l'entraîna dans la salle de réunion.
Directeur : Comme je vous l'ai dit il y a de cela trois semaines, plusieurs habitants d'Algatia ont aperçu des personnes dont l'habillement correspondait aux descriptions faites des terroristes que vous recherchez. La population s'est mise elle-même en état d'alerte et chacun d'eux s'est déjà préparé pour mener un combat sanglant.
Cela faisait maintenant dix minutes que les deux champions retenaient leur fou rire et leur teint virait au rouge. Ils imaginaient les habitants boiteux, appuyés sur leurs cannes et brandissant des rouleaux à pâtisserie, se rendre d'un pas tremblant vers le repaire des tueurs. Anko se contentait de questionner le vieil homme tout en envoyant quelques coups de pied discrets au militaire qui répondait par une mimique douloureuse. Le grand dragon noir, seul pokémon encore présent, cherchait désespérément à comprendre la cause de ces rires contenus.
Anko : Et vous savez où ils se cachent ?
Directeur : Moi non, mais les jumeaux le savent. Ils les ont suivi jusqu'à leur cachette.
Anko : Les jumeaux ?
Directeur : Les champions d'Algatia bien sûr.
Aussitôt les sourires disparurent. Les deux champions fixèrent le directeur d'un air suspicieux.
Blanche : Des champions ? Ici ?
M Bob : Quoi ? Y a une arène dans c'trou paumé ?
Le vieil homme sourit gentiment en voyant les regards ébahis des deux champions, puis il désigna une photo accrochée au mur de la salle de réunion. Deux jeunes enfants, un garçon et une fille, s'y trouvaient, accompagnés d'un Séléroc et d'un Solaroc.
M Bob : Merde ! C'est les deux gamins qu'on a vu tout à l'heure !
Anko écrasa méchamment le pied du champion.
M Bob : Aïe ! Mince, pardon.
Directeur : Ce n'est rien, j'ai l'habitude. Ils doivent être à l'arène en ce moment. Allez les voir, ils vous diront tout ce qu'ils savent.
M Bob : Ça fait un mal de chien.
Anko : Je t'ai à peine touché, chochotte. Ça t'apprendra à être grossier devant un homme d'âge mûr.
Le militaire avançait en boitant légèrement sous les moqueries de Blanche.
Blanche : J'le crois pas ! On dirait vraiment que t'es d'ici toi !
M Bob : Aaah, la ferme !
Anko franchit la porte de l'arène sans faire attention au nouveau torrent d'insultes qui se déversait dans son dos. Les deux enfants lui faisaient face. Vraisemblablement, ils étaient au courant de la venue des étrangers.
Tatia : Bienvenue dans notre arène. Je me présente, je suis Tatia et voici mon frère Levy.
Levy : Bravo pour tout à l'heure ! C'était une belle victoire même si ça ne s'est pas fini comme on aurait pu l'espérer !
M Bob : Bah ! Ça servait à rien de continuer, j'aurais gagné de toute façon !
Anko s'apprêtait à lui envoyer un nouveau coup de pied, mais le champion recula légèrement pour se placer derrière Blanche.
Tatia : Vous êtes ici pour les bandits, c'est ça ?
Anko : Euh… Je pense qu'on parle des même personnes, oui…
Levy : On sait où se trouve leur cachette ! On les a vus entreposer des tas de caisses dans leur planque !
Anko : Où ça ?
Tatia : Dans la Grotte Tréfonds au nord de la ville. Faites attention, il y a plein de gardes postés aux alentours.
Anko : Merci, on fera gaffe.
Blanche : Ce fut une entrevue très brève.
Anko : On sait ce qu'on veut, c'est tout ce qui importe.
Blanche : Je leur aurais bien demandé où trouver des magasins sur cette île.
La jeune dresseuse soupira d'agacement. Elle et Blanche s'étaient installées au Centre Pokémon du village pour attendre le Major.
Blanche : Mais qu'est-ce qu'il est parti faire ?
Anko : Il n'a pas voulu me le dire, mais il a promis qu'il serait de retour pour 19h.
La championne se mis à geindre.
Blanche : Mmmmh, on va partir sans manger et j'ai faim moi !
Anko : Et ben mange tout de suite.
Blanche : Mais non, je mange toujours à 19h pile !
Anko soupira à nouveau. Dracaufeu posa l'une de ses pattes sur l'épaule de la jeune fille pour la réconforter. A cet instant, la porte du Centre s'ouvrit sur le gamin qui avait affronté le Major quelques heures plus tôt. Il se dirigea d'un pas décidé vers les deux jeunes filles installées sur l'un des canapés en coussin. Il se planta face aux dresseuses, pris une grande inspiration et dévoila ses intentions.
Gamin : Je veux venir avec vous dans la grotte !
Un silence pesant s'installa sur le petit groupe. Anko prit finalement la parole.
Anko : Et pour quelle raison ?
Gamin : Pour une raison…personnelle.
Blanche : Ecoute gamin, …
Gamin : Je suis pas un gamin, et je m'appelle Layo !
Anko : Peu importe, on emmène personne avec nous.
Layo : Mais vous aurez besoin de moi !
Blanche : Et pourquoi ?
Layo : Parce que j'ai les codes !
Les deux dresseuses se turent. Le garçon leur lança un sourire triomphal. Dracaufeu grimaça en même temps que sa maîtresse en comprenant qu'ils devraient emmener le gamin.
