Bon, il y a une scène que j'ai hésité à mettre dans ce chapitre, mais j'ai fini par trancher et je l'écrirai pour le chapitre suivant. Qui promet d'être long lui aussi ... Mais j'espère que ça vous plaît ! Enfin là, celui-ci fait plus de 12 pages donc ça m'a semblé suffisant, et puis j'avais vraiment envie de poster le chapitre 6 (je ne publie jamais sans un chapitre d'avance au moins). Comme ça, vous allez pouvoir me dire si vous aimez les chapitres longs ... ;-)
Juste comme ça avant que je n'oublie (encore !) : merci ML !!! La pauvre, elle me corrige tout et elle n'est jamais écoutée, c'est honteux, vous ne trouvez pas ? Donc voilà, pour une fois que j'y pense, merci merci merci chère béta-readeuse.
Et puis tiens, pour la forme, un petit disclaimer ne fait jamais de mal : Les personnages sont à peu près tous à J.K. Rowling, ainsi que l'univers d'HP en général, AJ appartient à slytherin-nette, et le trio de Serdaigle Hayden-Brian-Melly est à moi. Voilà. Bonne lecture !
The Diary - Le Journal
- Bon alors, Hermione, maintenant qu'on est tranquilles, tu vas nous expliquer pourquoi tu étais en retard tout à l'heure ?
Ron, Seamus et Hermione étaient assis dans leur coin favori de la Salle Commune rouge et or, près de la cheminée.
- Oui, bien sûr, fit Hermione. De toute façon, vous ne me laisserez pas vraiment le choix, si ?
- Euh ... Non ! confirmèrent ensemble les deux garçons, après s'être consultés d'un regard.
- Quel hasard ... soupira Hermione, avec cependant un sourire aux lèvres. Eh bien, pour tout vous dire ...
La jeune fille s'interrompit en sursautant, alors qu'un claquement sec retentissait subitement dans la pièce.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle.
- Ce n'est rien, répondit Seamus en se levant, juste la fenêtre qui est mal fermée.
- N'essaie pas de détourner la conversation, Mione, ajouta Ron.
- D'accord, d'accord, s'excusa la Gryffondor. Bon, ne vous moquez pas de moi, mais en fait tout ça est parti de quelque chose que j'avais lu à la Bibliothèque ... Arrête de rire, Ron !
- Mais j'ai rien fait ! protesta le garçon.
- Non, mais t'étais pas loin ... Donc, en fait je cherchais des livres sur le Véritasérum, puisque cet imbécile de Malfoy est encore plus empoté que je ne l'aurais cru, et je suis tombée sur carnet intitulé "Halloween et son influence sur le monde magique". Je me suis dit que je pourrais y trouver quelque chose, le Véritasérum faisant peut-être partie de ces potions réalisables à des moments précis de l'année, Halloween par exemple.
Finalement, il n'y avait rien dans ce livre sur le sujet, mais un passage m'a beaucoup intéressée. En résumé, ça disait que le soir d'Halloween était le jour de l'année où on pouvait faire les études les plus intéressantes sur les Créatures Magiques, car ce jour-là, soit leurs pouvoirs sont totalement anihilés, ce qui rend les plus dangereuses créatures inoffensives, soit ils sont extraordinairement amplifiés.
- Attends Hermione, commença Seamus ... Ne me dis pas que tu es allée ...
- Qu'est-ce que c'est que ces traces de boue sur ta robe ? interrogea soudain Ron.
- Hermione ! s'exclama alors le brun. Qu'est-ce qui t'as pris d'aller dans la Forêt Interdite la nuit d'Halloween ???!!
- Quoi ??! fit le roux, incrédule.
Hermione rougit fortement, mais s'apprêta à défendre courageusement son point de vue. Ce qui est très dur quand on sait qu'on avait tort.
- Je vous ai dit, tenta-t-elle d'argumenter, ce carnet promettait qu'il y avait plein de créatures passionantes à étudier un soir comme celui-là !
- Et tout autant qui étaient encore plus puissantes et plus assoiffées de sang que d'habitude ! répliqua Seamus. Je me demande comment tu as fait pour en sortir indemne.
- Et peux tu nous dire ce que tu as vu là-bas ? demanda Ron, d'un ton nettement plus curieux.
- Justement, reprit Hermione avec un peu plus d'aplomb dans la voix, je vous rappelle que c'est la pleine lune ce soir, et pourtant le carnet disait que c'était la seule fois où les loups-garous ne se transformaient pas !
Immédiatement, la colère des garçons s'affaiblit. Tous se remémorèrent à l'instant leur ancien professeur, Remus Lupin, et le jour où, avec AJ, ils avaient assisté à une de ses transformations.
- J'en connais un qui devait être content, ce soir, murmura Seamus, enfin calmé.
- Mais quand même, Mione, Remus n'est plus ici, tu n'avais aucune vraie motivation d'aller dans la Forêt, même si c'était sûrement très intéressant.
- Justement, si, rectifia Hermione. D'après tous les livres que j'ai lus, l'un des ingrédients essentiels du Véritasérum est le venin de Runespoor.
- De quoi ? demandèrent en même temps les deux garçons.
- Runespoor, reprit Hermione avec sa patience habituelle. C'est un grand serpent très rare, à trois têtes, dont l'une à des crochets très venimeux. Il est originaire d'Afrique, mais on trouve de tout à Poudlard.
- Si j'ai bien compris, résuma Ron, tu est allée dans la Forêt la nuit chercher un grand serpent venimeux ... pour un devoir de Rogue ?
- C'est l'idée, approuva la brunette.
Ses deux amis se regardèrent d'un air qui voulait très explicitement dire : mais-qu'est-ce-que-c'est-que-cette-folle-par-Merlin ?
- Malheureusement ... reprit la folle en question.
- Oui ?
- Eh bien, les loups-garous se sont peut-être tenus tranquilles ce soir, mais je crois que les Harpies ne connaissent pas cette version là ...
Les garçons ne répondirent rien à cette déclaration. Dans leur esprit, rencontre avec Harpie(s) mort lente et douloureuse, pas retour tranquille au château.
- Rassurez-vous, je n'ai pas été attaquée, c'est une pauvre licorne qui n'a pas eu de chance. J'ai repéré son corps de loin, vous savez une licorne ça se voit à 500 mètres, et j'ai remarqué que quelque chose n'allait pas. Ensuite j'ai entendu quelque chose qui ressemblait aux cris des oeufs du Tournoi des Trois Sorciers, en pire. Là, j'ai compris que ça n'allait vraiment pas, et je me suis enfuie le plus vite possible.
- Et elles ne t'ont pas vues ?
- Non, puisque je ne suis pas devenue un immonde tas de chair sanglante.
- Charmant ...
- Et ton serpent ? Tu l'as eu ? demanda encore Ron.
- Non plus, soupira Hermione ... Il va falloir que j'y retourne.
- Cette fille est décidément dangereusement atteinte, soupira Seamus en se levant à nouveau. Excusez-moi, mais j'ai mal à la tête, je vais me coucher.
- Moi aussi, bailla Ron. S'il te plaît Hermione, ne retourne pas dans la Forêt ce soir.
- J'essaierai, promit la jeune fille avant de rejoindre à son tour son dortoir.
Quand tous les Lions furent hors de vue, la porte de leur Salle Commune se rouvrit et laissa sortir une ombre. Quelques instants plus tard, ce fut le panneau de celle de Serpentard qui s'écarta, et Draco Malfoy put enfin retirer sa Cape d'Invisibilité.
La soirée avait définitivement été très intéressante, se dit Draco en rejoignant la chambre d'AJ. Il poussa la porte de chêne et, après avoir écouté quelques instants la douce respiration de sa princesse, se changea puis se glissa dans son lit. Incapable de dormir, il gardait les yeux grands ouverts.
Pas étonnant que Granger ait tenu à lui cacher sa petite escapade : s'il la dénonçait, elle pourrait facilement écoper d'une bonne retenue et de quelques dizaines de points en moins. Bien que beaucoup d'élèves allaient et venaient facilement dans la Forêt sans se faire prendre, ceux que repéraient Rusard passaient généralement un bien mauvais quart d'heure. Draco sourit en appréciant son pouvoir sur la petite Gryffondor.
Il se demanda ensuite pourquoi celle-ci ne lui avait jamais parlé du Runespoor, ce mystérieux serpent africain. Peut-être n'avait-elle découvert son existence que récemment ? En tout cas, si le reptile était aussi important pour eux que Granger le prétendait, la situation prenait un tour nettement moins appréciable. Car s'ils avaient besoin de ce venin, ils allaient devoir chercher un Runespoor jusque dans les profondeurs de la Forêt Interdite. Et contrairement à certains Gryffondors, Draco n'avait aucune envie suicidaire, et ne s'était jamais aventuré bien loin dans le bois magique, même quand AJ et lui-même partaient en quête d'ingrédients pour leur dernière potion clandestine.
Enfin, si Granger avait vraiment eu besoin de lui, elle lui aurait demandé de l'accompagner dès le soir d'Halloween, et pourtant elle n'en avait rien fait. Il n'y avait donc aucun risque qu'elle ne le lui demande les prochaines fois.
Sur ces pensées rassurantes, Draco se laissa bercer par les bras de Morphée.
Le lendemain après-midi, lundi 1er novembre, il retrouva Granger à la Bibliothèque, et arbora pendant toute la séance un sourire narquois qui signifiait ostensiblement je-sais-quelque-chose-que-tu-ne-sais-pas-gniark-gniark-!, et qui avait le don de faire enrager toute créature normalement constituée. Granger n'échappait pas à la généralité, et n'arrêta pas de pousser de petits soupirs agacés chaque fois qu'elle croisait le regard de Draco.
Celui-ci, après s'être senti très vexé la veille au soir quand il avait entendu la Gryffondor le traiter d'empoté devant ses deux amis, avait finalement décidé de mettre toutes ses capacités au service d'un nouveau but : prouver son immense supériorité par rapport à Granger. Il s'empressa donc de trouver un ouvrage sur le fameux Runespoor pour rattraper son retard en la matière.
"Le Runespoor est originaire du Burkina Faso." -"Et Granger espère en trouver en Ecosse ... se dit Draco." -"Il s'agit d'un serpent à trois têtes dont la longueur atteint généralement un mètre quatre-vingts à deux mètres dix. D'une couleur orange tirant sur le violet, rayé de bandes noires, le Runespoor est très facile à repérer" - "pas très étonnant pour une créature orange et violette !" - "et le ministère de la Magie du Burkina Faso a décidé de rendre incartables certaines forêts du pays afin de les réserver exclusivement à cette créature.
Bien qu'il ne soit pas particulièrement méchant, le Runespoor a été à une certaine époque l'animal de compagnie préféré des mages noirs en raison de son apparence intimidante. C'est aux écrits des Fourchelangs qui ont conversé avec ces serpents" - "Il faudrait demander à AJ de nous aider là-dessus, ça pourrait servir" - "que nous devons notre connaissance de leurs moeurs étranges. À travers ces témoignages, il apparaît que chacune des têtes du Runespoor possède une fonction particulière. La tête de gauche (lorsqu'on se trouve face à l'animal) est celle qui organise. C'est elle qui décide de l'endroit où le Runespoor va aller et de ce qu'il va y faire. La tête du milieu est celle du rêve (les Runespoor peuvent rester immobiles des jours entiers, perdus dans de magnifiques visions, fruit de leur imagination)." - "Je me demande combien arrivent à rester immobiles plusieurs jours sans se faire dévorer ou capturer par le reste du monde" - "Enfin, la tête de droite est celle de la critique, qui juge les efforts de deux autres têtes en émettant un sifflement continuel." - "Comme s'il n'était pas déjà assez facile à repérer comme ça, il faut qu'il sifflote en permanence, non mais il est suicidaire ce serpent ou quoi ?" - "La tête de droite possède des crochets terriblement venimeux. Le Runespoor atteint rarement un âge avancé car ses trois têtes ont tendance à se combattre les unes les autres." - "Qu'est-ce que je disais ? Suicidaire ..." - "Il est courant de voir un Runespoor sans tête de droite, les deux autres s'étant alliées pour la sectionner à coups de dents." - "Evidemment, c'est juste la tête qui nous intéresse qui s'arrange pour se faire couper en morceaux."
"Le Runespoor pond des oeufs par la gueule, une particularité unique chez les animaux magiques. Ces oeufs sont extrêmement utiles à la préparation de certaines potions qui stimulent l'agilité mentale. Pendant des siècles, le commerce des oeufs de Runespoor et de la créature elle-même a donné lieu à un marché noir florissant." - "Peut-être que Père en a au Manoir ?"
Alors qu'il lisait ces lignes, Draco n'avait pu s'empêcher de remarquer l'étrange comportement de Granger. Depuis au moins un quart d'heure, la jeune fille flânait près de la partie de la Bibliothèque fermée par un cordon de velours rouge - la Réserve -, jetait des coups d'oeil nerveux vers Madame Pince, puis vers les rayons interdits, et finissait toujours par s'emparer d'un volume quelconque sur une autre étagère dès qu'elle sentait le regard de quelqu'un se poser sur elle. Cela amusa beaucoup Draco, qui découvrait une Gryffondor plus dévergondée qu'il ne l'aurait cru : d'abord la Forêt Interdite, maintenant la Réserve, qu'allait-elle trouver la prochaine fois ?
Quand Granger revint à leur table, le beau blondinet remarqua sournoisement son regard surpris quand elle vit qu'il avait lui aussi noté la nécessité de faire intervenir le Runespoor dans leur potion. Empoté, vraiment ! Décidément, cette accusation lui restait en travers de la gorge.
Cependant, la petite Gryffondor revint de son étonnement et se laissa tomber sur sa chaise en soupirant fortement.
- Un problème, Granger ? demanda Draco, aussitôt éberlué de s'entendre se préoccuper ainsi de cette Sang-de-Bourbe.
- On peut le dire, répondit la jeune fille.
- Qu'est-ce qui se passe ? poursuivit le Serpentard.
- Ce livre, fit Granger en exhibant un petit carnet bleu, parle d'un ouvrage apparement primordial pour notre Potion : Le Véritasérum : invention, réalisation et usage. Le titre veut tout dire.
- Et ... ?
- Et évidemment ce livre est dans la Réserve !
- Je ne vois toujours pas où est le problème.
- Bien sûr, on pourrait demander au professeur Rogue, mais ...
- Mais quoi ? Pauvre petite Granger a peur du grand méchant Rogue ? fit narquoisement Draco.
- Ne fais pas l'imbécile, Malfoy. Rogue me hait autant que toi, et tu le sais très bien. Il ne m'accorderait jamais la moindre autorisation pour prendre un livre de la Réserve. Mais vas-y toi, demande-le lui, puisque vous vous aimez tant ! acheva la Gryffondor en mordillant nerveusement une mèche de ses cheveux.
- Non ... répondit Draco, alors qu'un petit sourire typiquement malfoyen naissait sur ses lèvres. Il y a une autre solution beaucoup plus amusante.
- Qu'est-ce que c'est, Malfoy ? Et arrête de me regarder comme ça !
Cette Granger était vraiment un sujet de disctractions beaucoup plus intéressant que prévu ! Un simple regard, et elle se mettait dans tous ses états ! Draco était intérieurement mort de rire, et eut du mal à n'en laisser rien paraître.
- Pourquoi donc ? reprit-il.
- Parce que ça m'agace.
- Pauvre petite ... J'oubliais que tu es très nerveuse en ce moment.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda Granger, légèrement inquiète.
- Je ne sais pas ... Peut-être le fait que tu as très peur que je découvre ce que tu es allée faire dans la Forêt Interdite hier soir, Granger.
Ces paroles firent pâlir la jeune fille, alors que Draco jetait un coup d'oeil à sa montre.
- Fin de la séance, ma belle ! s'exclama-t-il en rassemblant ses affaires. À la prochaine !
Il prit son sac, se leva et sortit de la Bibliothèque, non sans avoir jeté un dernier regard sournois à Granger, qui elle avait l'air totalement déstabilisée par le comportement de Draco. Cet air ahuri fit éclater de rire le beau Serpentard, qui rejoignit sa Salle Commune en s'étonnant de trouver finalement quelque chose d'agréable à ces petites séances de travail avec la Gryffondor.
AJ rentra peu après lui, l'air éreintée et nettement moins satisfaite que Draco.
- ça ne va pas, princesse ? demanda le jeune homme.
- Non, soupira AJ, j'en ai plus qu'assez d'être avec Ron, il est très gentil mais redoutablement inefficace pour tout ce qui concerne les Potions.
- Je t'ai toujours dit que ces Gryffondors n'étaient pas ... commença Draco.
- Oh non Drake, s'il te plaît, ne va pas m'énerver avec ça ce soir ! Je suis vraiment fatiguée, alors évite le sujet, je t'en prie.
- Désolé mon ange, s'excusa Draco en constatant que l'heure n'était pas aux grands débats existenciels.
Il embrassa tendrement AJ sur le front et parvint ainsi à la faire sourire.
- Si tu es vraiment fatiguée, tu peux aller te coucher tout de suite, je t'apporterais ton dîner, proposa-t-il pour se faire pardonner.
- J'aimerais bien, répondit AJ, mais de toute façon j'ai des tas de devoirs à rattraper, et je crois que je vais devoir rester debout toute la soirée, alors ...
- Comme tu voudras. Est-ce que je pourrais juste t'emprunter encore ta Cape d'Invisibilité ce soir ?
- Encore ? Mais qu'est-ce tu vas faire ? Tu sors avec une Poufsouffle et tu ne veux pas être vu, c'est ça ? demanda malicieusement la jolie brune.
- AJ, comment oses-tu ... s'emporta immédiatement Draco.
- Oooh, ça va ! Je voulais juste te faire enrager.
- Je rêve ...
- Allez, ne boude pas, je veux bien te prêter ma Cape ce soir, mais fais bien attention à elle, d'accord ?
- C'est promis.
La nuit venue, le miroir qui marquait l'entrée de la Salle Commune des Serpentards pivota pour laisser sortir Draco, dissimulé sous la Cape d'AJ. Il gravit tranquillement une volée d'escaliers, sans s'inquiéter de rencontrer Rusard, car le concierge détestait descendre dans les cachots la nuit. Draco arriva ensuite dans le Hall, et prit cette fois plus de précautions pour se rendre au troisième étage. Il arpenta les couloirs aussi silencieusement qu'une ombre et parvint jusqu'à une porte close.
- Alohomora ! murmura-t-il, avant d'entendre le déclic marquant l'ouverture de la porte.
Il se glissa furtivement dans la pièce sombre et referma le panneau derrière lui. Puis, il alluma l'extrêmité de sa baguette et se dirigea vers un coin de la salle. Une main pâle, et comme venue du néant, rejeta le gros cordon rouge et Draco fit un pas dans la Réserve de la Bibliothèque. Il ne mit pas longtemps à trouver l'ouvrage qui l'intéressait, et s'empressa de remettre le cordon en place, puis de ressortir de la pièce. Dehors, tout était sombre et muet.
Depuis des années qu'il venait régulièrement voler des livres de la Réserve, Draco n'avait toujours pas compris pourquoi personne, pas même Rusard, n'avait jamais envisagé de mettre davantage de protections sur la Bibliothèque. C'était tellement facile ! Il aurait même pu se passer de la Cape d'Invisibilité. D'ailleurs, il commençait à avoir trop chaud, et profita du calme ambiant pour repousser sa capuche. Il redescendit les étages sans rencontrer âme qui vive, sans entendre le moindre bruit.
Petit à petit, le silence commença de lui sembler trop ... silencieux. Rusard avait pour habitude de faire des rondes régulières, particulièrement dans des endroits aussi fréquentés que le Hall, et même l'absence de Peeves commençait à devenir étrange. Draco cacha le livre volé dans une de ses poches, et se mit à jeter des coups d'oeil nerveux sur les côtés. Malheureusement, il ne vit que trop tard les deux yeux jaunes et luisants, qui scintillèrent un instant dans l'obscurité, avant de courir à toutes pattes pour aller rejoindre leur maître.
- Miss Teigne ... souffla inutilement Draco.
La situation ne prenait pas un tour très agréable, et le Serpentard sentit son coeur s'accélerrer. Pourtant, en son for intérieur, il savait qu'il aurait été déçu si rien n'était arrivé pendant son escapade nocturne. C'était d'ailleurs pour ça qu'il avait préféré cette solution à celle d'aller demander une autorisation à Rogue. Confiant en l'efficacité de sa Cape, il s'adossa au coin le plus obscur du mur et attendit Rusard. Le concierge allait passer sans le voir et s'éloigner, lui laissant le champ libre pour retrouver ses cachots.
Quelques instants plus tard, en effet, le souffle court et les petits pas du concierge se firent entendre à l'autre bout du couloir. Bientôt, sa figure rougeaude apparut et Draco ne put retenir une grimace de dégoût à cette vue. Cependant il sourit ensuite en imaginant déjà Rusard cherchant un coupable de tous côtés, ses petits yeux observant furtivement le Hall, pourtant apparement vide, avant de repartir plus loin fouiller chaque recoin du château endormi.
Mais Rusard ne chercha pas. Il se planta droit devant Draco et tendit vers lui un doigt accusateur.
- Qu'est-ce que, souffla le concierge, qu'est-ce que votre tête fait hors de son dortoir, Mr. Malfoy ?
Oh non. La capuche.
Réalisant soudain la fatalité de son oubli, Draco s'empressa de rabattre la Cape sur sa tête, mais le mal était fait. Il chercha une issue ; Rusard bloquait le couloir menant au Hall, le Serpentard se précipita donc dans les escaliers. Le concierge se lança à sa poursuite, à une vitesse étonnante pour ses petites jambes. Draco monta jusqu'au deuxième étage, et partit au hasard dans le premier couloir venu, espérant semer l'autre. Mais le vent de la course fit glisser la Cape d'Invisibilité, qu'il parvint à peine à rattraper, et Draco dut renoncer à tout soutien de la part du tissu magique pour le moment.
Derrière lui, Rusard suivait toujours, grommelant des menaces auxquelles le Serpentard ne fit pas attention. Il tourna à droite, puis à gauche, espérant s'éloigner des larges couloirs pour perdre Rusard dans les recoins multiples du château. Une porte dérobée s'ouvrit sur son passage, révélant un nouveau petit escalier, dans lequel Draco s'engagea. Après une rapide ascension, il choisit un passage parmi d'autres et s'élança dans une allée bien trop spacieuse à son goût. Il remarqua qu'il se trouvait à présent près du quartier général des Gryffondors et se dirigea alors vers un plus petit couloir qu'il avait repéré la veille. Il tourna à nouveau à gauche, dépassa une statue et se retrouva devant un choix épineux : allait-il tenter de grimper vers la petite tour ou prendre le temps de se glisser par la trappe au sol ?
Rusard arriva sur les lieux quelques courts instants plus tard.
- Je sais que tu es là ! siffla-t-il, épuisé. Je te donne trente secondes pour te dénoncer de ton plein gré, à moins que tu préfères que je vienne te chercher moi-même. Cet escalier et cette trappe ne mènent nulle part, je ne mettrai pas longtemps à te trouver, vermine !
Draco retint son souffle. Le concierge souleva alors la trappe restée légèrement entrouverte, et descendit dans le trou. Il en remonta rapidement, traînant un garçon par les cheveux. Des cheveux roux. Ron Weasley.
- Je leur apprendrai, moi, à vagabonder à des heures pareilles ! marmonna Rusard. Au cachots, par les pouces, ... Demanderai à Dumbledore, me doit bien ça ...
Quand la voix du concierge et les gémissements douloureux du pauvre Gryffondor se furent enfin estompés, Draco s'autorisa un soupir de soulagement. Heureusement qu'il avait repéré l'ouverture de la trappe avant de choisir les escaliers, heureusement que Weasley se livrait lui aussi à des promenades nocturnes ...
Le Serpentard sauta au bas des quelques marches et, après avoir soigneusement remis sa Cape d'Invisibilité, il reprit le chemin des cachots. En passant devant le portrait de la Grosse Dame, il eut l'envie subite d'aller rendre une petite visite "surprise" à Granger, mais se jugea trop fatigué pour l'expédition, et regagna en silence le Hall, sa Salle Commune, puis la chambre d'AJ.
Là, il fut soudain pris d'un vertige qui le força à prendre appui sur un montant du lit pour ne pas tomber, tant la tête lui tournait. Faiblement, il jeta un coup d'oeil à sa montre : 2h30 du matin ! Pas étonnant qu'il se sente aussi fatigué. À bout de forces, il se laissa tomber sur son lit sans même songer à se changer. Il s'endormit avant même que sa tête ne touche l'oreiller.
Exceptionnellement, ce fut AJ qui réveilla Draco le matin suivant.
- Debout, la Belle au Bois Dormant ! fit-elle doucement.
Draco ouvrit un oeil en grognant.
- Bonjour Drake.
- Gnen ... Bjour ...
- Bien dormi ?
La tête du blond disparut dans les profondeurs moelleuses de l'oreiller.
- Très bien, rétorqua AJ, tu l'auras voulu. Aqua !
Les quelques litres d'eau glacée qui tombèrent sur Draco eurent le mérite de le réveiller totalement, et même de le faire bondir hors de son lit.
- Traîtresse ! s'exclama-t-il en décidant finalement d'aller faire un tour dans la salle de bain, tandis qu'AJ riait aux éclats.
Le Serpentard se débarrassa de ses habits mouillés et accueillit avec bonheur le jet d'eau brûlante de la douche, qui acheva de dissiper les dernières brumes de son esprit. Il se rhabilla ensuite, sans oublier de vérifier que le livre volé la veille était toujours dans sa poche, se coiffa rapidement et sortit pour retrouver son amie.
- Re-bonjour AJ, la salua-t-il en l'embrassant sur la joue.
- Enfin, répondit la jeune fille, tu es présentable ; dépèche-toi maintenant, la Grande Salle va être pleine de monde, et tu sais très bien que je déteste ça.
- Désolé, je n'ai pas fait exprès de dormir, railla Draco.
- Idiot.
Comme AJ l'avait prévu, la Grande Salle était bruyamment remplie. Le plafond magique annonçait une journée ensoleillée, mais froide. Les deux Serpentards, ayant retrouvé le masque glacé qui convenait à leur rang quand ils étaient en public, s'assirent au milieu de leurs camarades et prirent leur petit-déjeuner en lisant la Gazette du Sorcier, qu'un hibou doré venait de leur apporter. Rien de bien nouveau ne s'était déroulé dans le monde magique depuis la veille.
Une fois rassasiée, AJ daigna adresser la parole au commun des mortels.
- Qu'est-ce qu'on a comme cours ce matin ? demanda-t-elle à Pansy.
- Deux heures de Divination, puis Métamorphose, répondit ladite Parkinson.
- Eurk ... soupira AJ, en pensant surtout à la Divination.
Cette stupide Trelawney allait encore lui prédire mille morts tragico-dramatiques, alors que la seule qu'elle risquait c'était de périr étouffée par les parfums suffocants de la Tour Nord. Qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour échapper à ça ! Résignée cependant, elle se leva en même temps que Draco et se dirigea vers les portes de la salle. Mais étrangement, le beau blond fit un détour pour passer devant la table des Gryffondors, sortit un petit livre rouge sang de sa poche et le lança triomphalement sous le nez de Granger. Celle-ci regarda successivement le livre, puis Draco, puis le livre, et ses yeux s'agrandirent soudain.
- Co ... Comment as-tu fait ? balbutia la jeune fille.
- Secret professionel ! répondit Draco, avant de repartir avec AJ.
- C'était quoi, ça ? lui demanda celle-ci.
- Oh, juste un petit emprunt pour le travail de Potions.
AJ leva les yeux au ciel, mais un curieux petit sourire se dessina sur ses lèvres.
- Qu'est-ce qu'il y a ? interrogea Draco, alors qu'ils remontaient vers la Tour Nord.
- Tu vas voler des livres de la Réserve pour Hermione maintenant ? rétorqua malicieusement AJ.
Draco la regarda comme si elle venait de lui annoncer qu'elle était une Cracmol.
- Mais de quoi est-ce que tu parles ? Je te dis que ça concerne le Véritasérum ! s'insurgea-t-il.
- Oui, oui, bien sûr ...
Le Serpentard était trop éberlué qu'AJ puisse avoir de telles idées pour lui répondre. Lui et Granger ? Irch !
Enfin, ils reprirent tous les deux leur état normal en arrivant dans la petite pièce surchauffée. Rien ne fédérait plus les élèves de Poudlard normalement constitués que les cours de Divination. Même les Serpentards et les Gryffondors s'entendaient sur ce sujet.
AJ et Draco s'assirent sur des poufs au milieu de la pièce et attendirent le reste de leur Maison. Peu à peu, Pansy, Lila, Blaise, Crabbe, Goyle et les autres les rejoignirent et occupèrent les places restantes. Trelawney arriva peu après le dernier d'entre eux, dans son habituel nuage de voiles pourpres.
- Je suis heureuse de vous revoir, fit le professeur d'une voix qu'elle voulait sépulcrale. Nous allons aujourd'hui, puisque nous avons fini avec les tarots, nous intéresser à une nouvelle forme de Divination : les prédictions et les prophécies ! Bien entendu, votre troisième oeil n'est pas encore assez ouvert pour que vous puissiez avoir de véritables révélations, mais nous pouvons toujours en étudier la méthode, peut-être certains d'entre vous y parviendront-ils au bout de quelques séances.
Ses yeux encerclés par les énormes lunettes se posèrent sur Draco, sur qui elle avait toujours senti une aura démesurée. Autrement dit, elle l'avait désigné comme tête de Turc dès le premier jour. Assurément, elle allait lui demander de venir montrer l'exemple, comme à chaque ...
- Mr. Malfoy, pourriez vous venir me rejoindre s'il vous plaît ?
"Gagné ..." se dit Draco, en se levant à regrets. Une fois qu'elle l'eut en son pouvoir, Trelawney lui fit réciter toutes sortes de formules runiques, respirer des vapeurs suspectes, et boire des liqueurs puissantes, espérant le voir tomber en transe, ce qui pourtant n'arriva pas. Dépitée, le professeur le fit retourner à sa place et incita les autres à procéder aux mêmes expériences.
Draco revint près d'AJ complètement dans les nuages, ce qui n'arrangeait rien à son manque de sommeil déjà problématique.
- Elle m'a complètement drogué, cette folle, murmura-t-il à l'oreille de son amie.
AJ hocha la tête, mais fut forcée de s'emparer elle aussi d'une petite fiole en verre jaunâtre, parmis toutes celles posées sur leur table, d'où s'échappait une odeur proprement infâme. Incapable de respirer ça plus de dix secondes, elle tenta ensuite de prendre un autre flacon. Celui-ci contenait un liquide de couleur violette, le seul que Draco n'avait pas essayé. AJ porta le flacon à ses lèvres, hésita un instant, puis avala la potion.
"Beuh ... ça a un goût de cendres", se dit-elle avant d'être tout à coup prise d'une intense douleur au front. Réprimant un cri de douleur, elle porta la main à sa cicatrice : elle brûlait. Etait-ce l'effet de la potion ? AJ n'eut pas le temps de se le demander très longtemps, et s'évanouit.
Draco se figea de terreur, puis se précipita sur AJ pour empêcher son corps de tomber en arrière.
- Professeur Trelawney ! s'écria-t-il, alors que déjà des têtes se tournaient dans sa direction.
- Qu'y a-t-il, Mr. Malfoy ? Merlin ! s'exclama le professeur en voyant AJ. Que lui est-il arrivé ?
- Comment voulez-vous que je le sache ? Elle a juste bu une de vos stupides potions et ...
En quelques enjambées, Trelawney fut près d'eux.
- Je vois, fit-elle, il faudrait l'étendre, poser un cataplasme sur son front, allumer une Chandelle de Voyance et ...
Mais un courant d'air frais, venu de la fenêtre que Blaise avait eu l'excellente idée d'ouvrir, suffit à éveiller la princesse. Draco soupira de soulagement en la voyant ouvrir les yeux.
- Vous vous sentez bien ? Qu'avez-vous vu, Miss Potter ? demanda immédiatement Trelawney.
- Rien du tout, rétorqua sèchement AJ, agacée par la présence de cette vieille chouette. Je veux aller à l'Infirmerie. Drake, viens avec moi s'il te plaît.
Tout en parlant, AJ s'était levée et tournée vers Draco, qui la suivit alors vers la trappe au fond de la salle.
- Mais ... mais ... répéta Trelawney, incrédule devant l'évanouissement d'une si belle occasion de Voir.
- Oh, taisez-vous professeur ! s'énerva AJ. J'ai mal à la tête.
La pseudo-voyante ne songea même pas à punir la jeune fille, alors que celle-ci et son élève préféré quittait son cours aussi cavalièrement.
Une fois revenue à l'air libre, AJ sembla reprendre des forces. Draco, quant à lui, semblait toujours inquiet.
- Dis, demanda-t-il, tu es sûre que ça va ?
- Oui, en dehors de ce mal de crâne et de cette stupide prof !
Ils revinrent vers les escaliers principaux, mais au lieu de descendre vers l'Infirmerie, AJ monta les marches.
- Où est-ce que tu vas ?
- Voir Dumbledore, tu peux aller dormir si tu veux, c'est pour ça que j'ai demandé que tu viennes, tu avais l'air d'en avoir besoin.
- C'est gentil, mais tu n'avais pas mal à la tête ?
- Si, mais je vais mieux. Allez vas-y, tu as des cernes immenses !
Docilement, Draco suivit le conseil d'AJ et partit se recoucher. Il veilla quand même à régler le réveil avant de s'endormir, Mac Gonagall ne le laisserait pas rater les cours aussi tranquillement que Trelawney !
AJ, elle, parvint devant la gargouille qui marquait l'entrée du bureau de Dumbledore. Elle se maudit alors intérieurement de n'avoir pas pensé au mot de passe, sans lequel la statue restait imperturbablement de marbre. Soupirant, elle se décida à descendre jusqu'aux cachots pour demander le mot magique à Rogue, quand la gargouille se mit à bouger. Une porte, puis un escalier se dessinèrent, et Rusard apparut alors dans ce décor, maugréant et fulminant comme à son habitude.
- Qu'est-ce que vous faites là, Potter ? interrogea-t-il durement en voyant AJ.
- Je suis venue voir le professeur Dumbledore, répondit celle-ci avec aplomb et froideur.
- Vous devriez être en cours, fichez le camp d'ici, ordonna le concierge.
AJ allait ouvrir la bouche pour lui répliquer avec force ce qu'elle en pensait, quand la voix de Dumbledore se fit entendre.
- Laissez-la monter, Argus, s'il vous plaît, fit la voix conciliante du directeur.
Rusard enragea d'impuissance devant le regard insolent que lui lança alors la Serpentard avant de gravir les escaliers, et rejoignit ensuite son propre bureau au grognant contre tous ces morveux arrogants avec lesquels il était forcé de vivre.
AJ trouva Dumbledore assis à son bureau, ainsi que le phoenix Fumseck qu'elle aimait beaucoup (même si elle le soupçonnait de favoritisme avec ses plumes rouge et or), dignement installé sur son perchoir. Un objet sur le bureau du professeur détourna pourtant l'attention d'AJ de l'oiseau merveilleux.
C'était une sphère brumeuse, de la taille d'une mapemonde, traversée de part en part d'éclairs violets, rouges ou verts. La sphère en elle-même était d'un gris changeant, tantôt argenté, tantôt anthracite, et reposait sur un pied d'or fin. AJ était subjuguée par l'item magique ; les étranges reflets étincelants l'attiraient et une irrésistible envie de saisir la sphère prit la jeune fille. Mais pouvait-on seulement tenir entre ses mains une sphère de brume ?
- Amanda ? l'interpella soudain Dumbledore, interrompant le cours de ses pensées.
- Oui, professeur ? répondit AJ, sans toutefois s'arracher à l'envoûtement de la sphère.
- Puis-je savoir pourquoi tu es venue me voir en plein cours ?
AJ retrouva à l'instant ses esprits et se remémora les événements du cours de Divination, qu'elle décrit alors au directeur.
- Savez-vous ce que contenait cette fiole ? demanda ce dernier.
- Non, professeur, je sais seulement que c'est une potion violette qui a un horrible goût de cendres. Le professeur Trelawney ne nous a rien dit sur ce qu'elle nous faisait avaler, ajouta AJ, la voix encore pleine de rancoeur.
Dumbledore réfléchit pensivement, caressant machinalement sa longue barbe argentée. Il se leva ensuite, se dirigea vers un coin de son bureau où s'élevait une grande bibliothèque vitrée et en sortit un épais volume. Tout en en feuilletant les pages vieillies, il revint s'asseoir et posa le livre sur son bureau.
- Professeur ? l'interrompit prudemment AJ.
- Oui ? Qu'y a-t-il d'autre, AJ ? demanda le directeur en relevant les yeux de son ouvrage.
- Je n'en ai rien dit à Trelawney ...
- Au professeur Trelawney, corrigea Dumbledore.
- Excusez-moi, en fait il se trouve que pendant mon évanouissement, j'ai eu des ... sortes de visions.
- Quel genre de visions ?
- Je ne sais plus très bien, c'était un peu confus, comme des rêves dont on ne se souvient pas au réveil, expliqua maladroitement AJ. Je me souviens d'une grande salle, d'un foule, et de quelqu'un assis devant cette foule. Je suis persuadée qu'il s'agissait de Voldemort, poursuivit-elle d'un ton plus convaincu.
- Vraiment ? s'étonna Dumbledore. Et pourquoi ça ?
- Je ne saurais pas vous l'expliquer, professeur, je le sens, c'est tout. Peut-être parce que ma cicatrice me brûle atrocement depuis un quart d'heure, ajouta-t-elle malicieusement.
Un sourire fugitif éclaira le visage du vieux sorcier, mais disparut vite.
- Dis m'en plus sur cette réunion, s'il te plaît.
- Je pense qu'il s'agissait de Mangemorts, répondit AJ. Mais je n'en suis pas sûre, la plupart d'entre eux n'étaient pas habillés en noir : ils portaient de grands costumes rouge sang, comme des bourreaux.
- Des bourreaux ? répéta pensivement le directeur. Et tu n'as vu personne d'autre que Voldemort et eux ?
- Non, professeur. Enfin, je me suis peut-être trompée.
- Tu as entendu ce que disait Voldemort ?
- Je n'ai pas pu, il y avait un bruit par-dessus, des grésillements qui couvraient sa voix. On aurait dit des parasites sur une radio Moldue.
Dumbledore ne posa plus de questions et se replongea dans l'étude de son livre. AJ, quant à elle, profita d'avoir pu dire l'essentiel pour se replonger dans l'admiration de la sphère grise. Un petit éclair mauve serpentait sur la surface du globe, avant d'être percuté par un rouge nettement plus excité. Ils rappelaient à AJ les serpents miniatures qu'elle produisait fréquement, avant d'aller les cacher dans les draps des Poufsouffles. La prochaine fois, elle envisagerai le violet pour changer du vert et du noir.
Mais au coeur de la sphère semblaient se déchaîner des puissances bien plus extraordinaires. Le globe était à présent d'un gris très pâle, presque transparent, si bien qu'AJ put voir les petits éclairs se rassembler progressivement vers le noyau, vibrer autour de ce coeur noir et palpitant, puis y plonger et disparaître dans le chaos. L'ensemble était très impressionant, AJ ne doutait pas que l'objet fut doté de grands pouvoirs, bien qu'elle n'eut pas la moindre idée de ce en quoi ils pouvaient consister.
- C'est une Seronohda, déclara soudain Dumbledore.
- Pardon ? fit AJ, interloquée.
- Cette sphère que tu regardes avec tant d'intérêt, c'est une Seronohda.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda la Serpentard, avide d'informations.
- Excellente question. Je n'en ai pas la moindre idée, répondit calmement Dumbledore.
AJ en resta bouche bée. Dumbledore, le grand, le fameux, le sage, le puissant directeur de Poudlard ... ignorait quelque chose ? La majorité des sorciers de Grande Bretagne considérerait cette affirmation comme une vaste plaisanterie. De plus, il s'agissait d'un item magique apparement très puissant, et donc potentiellement tout aussi dangereux, et Dumbledore le laissait sur son bureau, à la portée de n'importe qui (ou presque) ?? La situation était proprement hallucinante, et AJ se demanda si elle n'était pas encore sous l'influence des mixtures douteuses de Trelawney.
Ce fut l'esprit toujours assailli de ces questions qu'elle quitta le bureau de Dumbledore, descendit les marches en pierre de l'escalier et dépassa la monstrueuse gargouille.
Dans les couloirs, les élèves qui venaient tout juste de terminer leur première heure de cours se dépêchaient de changer de salle. AJ, qui quant à elle rejoignait comme un automate la salle de Métamorphose, était tellement perdue dans ses pensées qu'elle percuta de plein fouet une personne apparement pressée.
"Aïe !" s'écria la jeune fille, revenant sur terre pour masser son front douloureux. Le choc lui avait fait fermer les yeux, mais elle les rouvrit quand le responsable de la collision, rouge d'embarras, bredouilla des excuses. C'était Hayden.
- Je suis désolé, tu ne t'es pas fait mal ? demanda-t-il, la voix pleine d'anxiété.
- Pas trop, le rassura AJ, ça devrait passer, ne t'inquiète pas, ajouta-t-elle en souriant devant l'air contrit du Serdaigle.
Celui-ci lui rendit son sourire, et alors que la jolie Serpentarde allait repartir, il la rappela :
- AJ ?
- Oui ? interrogea AJ en se retournant.
- Je voulais savoir ... est-ce que tu es encore libre pour le Bal de Noël ?
- Oui, bien sûr ! répondit AJ. Pas étonnant qu'elle n'ait pas encore reçu de demande, on n'était que le deux novembre !
- Me ferais-tu l'honneur d'être ma cavalière ? demanda alors Hayden.
- Avec grand plaisir, acquiesça AJ en souriant.
Le beau visage du Serdaigle s'illumina à ces mots, et il s'approcha de son amie.
- Merci, souffla-t-il en l'embrassant doucement sur la joue.
Il lui fit un signe de la main, puis repartit en courant pour ne pas être en retard en cours. AJ s'empressa d'en faire autant : Mac Gonagall ne tolérait aucun retard !
Journal de Draco Malfoy et AJ Potter,
Draco : Je suis tellement fatigué ... Mais ça en valait la peine ! Sainte Granger, sortir dans la Forêt Interdite ! Et la tête qu'elle a fait quand je lui ai jeté le carnet ! Mémorable. Malfoy, tu es génial.
AJ : Mais qu'est-ce que c'est que cette Rhododonia ? Euh ... pardon, Seronohda ? Peut-être qu'Hermione sait quelque chose là-dessus, elle sait toujours tout. Quoique, si Dumbledore lui-même l'ignore ... Au fait, elle et Draco formeraient un adorable petit couple, non ? À part ça, Hayden m'a invitée au bal avec deux mois d'avance ...
C'est fini pour aujourd'hui, j'espère que ça vous a plu, d'ailleurs … 53 REVIEWS !!!!!!!! JE VOUS ADORE ! Merci infiniment vous êtes géniaux.
Ti Frodo : tu es sérieuse ? j'en suis très flattée, c'est vrai qu'écrire une fic comme ça est un bon exercice pour la suite … Mais je ne sais pas si tu as remarqué que, du coup, la situation évolue beaucoup par rapport au début, parfois c'est pas toujours très cohérent, enfin bon c'est pas très grave ? Au fait, c'est sûrement une faute de frappe mais je précise qu'HP 6 sort le 16 juillet 2005, et non le 6. Bizz
Vici Black : ne t'inquiète pas, les histoires d'esprits m'inspirent, moi, je crois que c'est l'essentiel pour cette histoire . Ce qu'Hermione faisait dans le parc ? Réponse dans ce chapitre. Drakie-Poo c'est un surnom débile fait exprès sur mesure (et emprunté aussi, je dois l'avouer). Oui, je me suis totalement lâchée sur les fringues ! J'ai même passé des heures à étudier le dictionnaire pour trouver différents tissus et fourrures … Tu sens le Hayden-AJ ? Réponse … plus loin.
Clem : Mais il est pas blond Hayden ! C'est quoi ton problème avec ça ? Hayden est aussi brun qu'Anakin ou Orlando Bloom (bizarrement, d'ailleurs il en est pas du tout inspiré ). Donc s'il drague mal d'après toi … c'est plutôt à cause de la blonde qu'est l'auteur, mais va pas insulter mon personnage chéri comme ça, toi !
Elizabeth Turner : Ce chapitre devrait être assez long pour te plaire, et le suivant encore plus. Je sais que faire porter la robe super top canon à AJ pour le Bal n'est pas du tout stratégique, d'ailleurs pour être honnête je n'ai toujours pas pris de décision à ce sujet ! Mais j'espère trouver une solution avant le Bal …
ML : comment ça je corrige pas tes fautes ? En tout cas, j'ai rajouté exprès un mot à ton intention dans le chapitre suivant et dans celui-ci, donc voilà. J'espère que ce que dit ton prof de français est faux parce que moi, quand je vois que j'ai 53 REVIEWS (!) je suis très heureuse ! Voilà, désolée d'être de très mauvaise humeur avec toi en ce moment, je m'ennuie alors je me déchaîne sur la première victime venue …
Alpo : coucou toi ! la suite est enfin arrivée, j'essaie d'aller plus vite pendant les vacances mais je passe tellement de temps à ne rien faire que je n'avance pas beaucoup. Bizz à bientôt j'espère.
Faby.fan : promis, je vais essayer d'arrêter un peu avec le vert et l'argent. Mais c'est dur parce qu'en plus ces couleurs sont parfaitement assorties aux yeux d'AJ et Draco ! Au fait, je suis désolée mais ces deux-là ne finiront pas ensemble, ce sera bien une fic Draco-Hermione … Ne t'inquiète pas, AJ trouvera quelqu'un d'autre. See you.
Paprika Star : le problème, c'est que je ne suis toujours pas sûre de faire porter cette robe à AJ pour le Bal, je pense lui en trouver une toute aussi classe mais plus discrète (cf RAR de Elizabeth Turner). Ce que Draco est allé mystérieusement faire … je suis contente que tu t'intéresses aux détails ! Ce n'est rien d'extraordinaire, vous verrez ça le soir du Bal. Quant aux esprits … vous en apprendrez plus sur eux dans le chapitre 8 ! A plus
Hermylove : voilà, merci, et à bientôt !
Dragonia : coucou toi ! Je n'aurais pas besoin de tes 10 Gallions, c'est Draco qui se charge de l'espionnage ici. Merci pour ta fidélité, ça me fait très plaisir. Biz biz biz
Kam-livy : leçon n°1 : une review n'est jamais trop longue ! Tu peux m'écrire des kilomètres de parchemin ça ne me fera que plus plaisir, promis ! Je n'écris aucune fic en parallèle, mais c'est dommage parce que j'ai plein d'idées. Sinon, va voir sur mon profil et tu auras l'adresse d'une fic que j'écris avec une amie, il paraît que c'est bien. Et sinon, j'ai bien peur que tu ne deviennes vite jalouse d'Hermione (enfin, pas si vite que ça, en fait). Mais pour AJ, tu n'as pas à t'en faire. Voilà, kiss à toi aussi
Mélou : la romance va prendre son temps pour arriver (d'autant plus que l'auteur n'est pas particulièrement rapide, enfin bon). Mais elle va bien avancer à partir du chapitre 8, voilà, je n'en dis pas plus. À bientôt.
Coco : pour envoyer la suite, j'attends en général de l'avoir écrite, la plupart du temps ça sert ;). Nan, bon, bref, la voilà en tout cas, et puis sache que je reçois toutes mes reviews dans ma boîte hotmail donc voilà ! bisous
Annabanana-the cold : arrête de cogiter et viens lire la suite, c'est vrai que travailler c'est mauvais pour les neurones (en revanche, envoyer une review c'est très bien ! lol). En tout cas merci beaucoup d'avoir mis cette fic dans tes favorites, je suis touchée. Vous n'êtes pas très nombreux, il faut dire … Mais c'est pas grave, je vous adore tous quand même, allez bisous.
