Symphonie sur le thème : Lily Evans 2004 adore ses reviewers : merci, merci, tralalalalala, merci, merci, vous êtes géniaux ! J'en reviens toujours pas : 72 reviews !! C'est merveilleux, vous n'avez pas idée de mon ravissement. Bon, je sais que je suis plutôt ingrate, parce que ça doit faire une éternité que je n'ai rien posté, et j'en suis absolument désolée. Je vous présente toutes mes confuses. Mais le chapitre 9 m'a pris une éternité à écrire (il fait plus de vingt pages, celui-ci ne dépasse pas quinze). En tout cas j'espère qu'il vous plaira, en attendant voici venu le chapitre 8, où contrairement à mes premières prévisions le Bal de Noël n'apparaît pas, puisqu'il est dans le chapitre 9. Vous suivez ? Tant mieux.
Bon voilà, je n'ai plus qu'à remercier une dernière fois les reviewers, et aussi ma béta (merci ML !). C'est tout.
The Diary - Le Journal
Dans les semaines qui suivirent, AJ comprit vite pourquoi Hayden s'y était pris si tôt pour lui demander de l'accompagner au bal. Quelques jours seulement après sa demande, elle vit un garçon en 6ème année à Poufsouffle venir vers elle, alors qu'accompagnée de Draco, Blaise, et de la majorité des autres Serpentard elle se rendait en cours d'Enchantements. Le malheureux - Comment s'appelait-il ? Justin, Julien ... ? Ou peut-être Martin ? - l'avait priée d'être sa cavalière. Pour toute réponse, la froide princesse l'avait toisé de haut en bas, avant d'éclater d'un charmant petit rire cruel et moqueur, et de repartir sans lui avoir adressé le moindre mot. Voilà tout ce que méritait un Poufsouffle. Celui-ci avait d'ailleurs dû supporter les moqueries railleuses des Serpentards et de certains Serdaigles jusqu'à la fin du mois.
Mais cela n'avait pas arrêté une bonne dizaine d'autres prétendants de tenter leur chance auprès de la belle AJ, et d'être tous repoussés avec plus ou moins d'amabilité - elle avait par exemple pris davantage de précautions pour décourager Adam Vermont, son Capitaine, que pour humilier savamment un misérable 5ème année de Gryffondor.
Draco avait également sa part de groupies admiratrices et assez sûres d'elles pour proposer leur compagnie au prince de Serpentard. Les filles de Serpentard représentaient la majorité des demandeuses, mais des Serdaigles et même parfois quelques Gryffondor avaient aussi parfois tenté leur chance. Sans succès. À mesure que l'échéance fatidique approchait, AJ s'étonnait de plus en plus de ces refus. D'accord, il y allait de son honneur de ne pas sortir avec la première venue, mais il allait bien venir un jour où le beau Dragon allait devoir se décider. Pourtant, les froids jours de novembre se succédaient sans la moindre modification dans le comportement de Draco.
Un jour, AJ n'avait plus pu résister et l'avait interrogé :
- Drake ?
Les deux Serpentard rentraient d'une séance d'entraînement de Quidditch, et malgré le froid s'étaient installés dans le parc pour profiter des dernières lueurs du jour.
- Oui ?
- Avec qui est-ce que tu vas au bal ?
- Personne pour le moment.
- Mais encore ? Tu comptes demander à quelqu'un en particulier ?
- Hum ... Je ne sais pas.
- Tu a au moins l'intention de te décider un jour ?
- Il faudra bien.
- C'est beau de voir ta motivation flagrante.
- Oui, je trouve aussi.
- Sérieusement, pourquoi est-ce que tu les refuses toutes ?
- Je te retourne la question.
- Moi, je suis déjà accompagnée, mais ne détourne pas la conversation !
- Tu ne me l'avais pas dit ... Qui est l'heureux élu ?
- Hayden. Il me l'a demandé il y a trois semaines.
- Bloom ? Le Serdaigle ?
AJ hocha la tête affirmativement. Draco réfléchit pensivement, analysant la situation.
- Hum ... finit-il par dire. Pas mal, c'est vrai. Judicieux choix, princesse.
- Pour en revenir à toi ...
- Il n'y a rien à dire, je ne suis pas encore accompagné et je n'ai pas de projet.
- C'est tout ?
- ...
- Pfff ... Bon, tant pis pour les potins.
Draco n'avait donc pas de cavalière, et ne semblait pas décidé à s'en trouver une. Au grand désespoir de Pansy qui, en ce matin du lundi 29 novembre, en était à sa septième tentative. Sa concurrente directe, Lila, n'avait encore essuyé que cinq refus.
- Bonjour mon Draco, minauda ladite Pansy en voyant le Serpentard arriver dans la Grande Salle.
- Salut.
- Je viens de recevoir une lettre de mes parents. Ils vont m'envoyer une robe SU-PERBE pour le bal, de quoi m'attirer tous les regards. C'est mon cavalier qui va être honoré ...
- Et qui est-ce ?
- Aah ... ça dépend, mon Drakie.
- Ne m'appelle pas comme ça, répéta Draco d'un ton las. De quoi est-ce que ça dépend ?
- Eh bien ... de toi, évidemment.
- Ah.
- Tu es vraiment sûr de ne pas vouloir y aller avec moi ?
- Certain, j'aurais l'air d'un elfe de Maison à côté de toi dans ta SU-PERBE robe.
- Oh non, je t'assure, tu n'as pas à t'inquiéter pour ça, fit Pansy, n'ayant apparement pas saisi le ton cynique de Draco.
Mais Draco, qui avait fini son repas, adressa un sourire -faussement- désolé à la jeune fille, avant de se lever pour rejoindre AJ.
- Et de sept, glissa-t-il à celle-ci.
- La pauvre, fit AJ, compatissante. Et dire que tous les ans c'est pareil. Tu pourrais lui laisser sa chance, quand même.
- Qu'est-ce que tu ferais à ma place ?
- Hum ... Bon d'accord, la même chose, reconnut la jolie brune en riant.
Ils durent ensuite se séparer, AJ retrouvant Weasley dans une salle désaffectée, tandis que Draco allait rejoindre Granger à la Bibliothèque, comme d'habitude.
Le carnet que Draco avait tiré de la Réserve leur avait beaucoup servi. Ils connaissaient maintenant tous les ingrédients nécessaires à la réalisation du Veritaserum, et seules quelques rares zones d'ombre demeuraient sur la procédure à suivre. Mais le plus gros du travail restait à fournir : trouver un substitut simple et efficace à cette potion trop complexe. Ils avaient baptisé leur projet Veritasimplex, mais le défi à relever était nettement moins "simplex" que ce nom ne le prétendait.
Draco arriva à la Bibliothèque et trouva Granger à leur table habituelle, la tête entre les mains, soupirant devant un vieux livre.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il.
Granger soupira à nouveau et, à bout de nerfs, referma rageusement l'antique ouvrage.
- J'ai cherché partout ! Partout ! commença de s'énerver la Gryffondor, avant que Draco ne lui fasse signe de se calmer. Tous les livres que j'ai étudiés sont catégoriques, continua-t-elle sur un ton plus bas, mais où la nervosité perçait encore.
- À quel sujet ?
- Le venin de Runespoor est un élément clé de la Potion. On ne peut pas s'en passer.
- Continue, fit Draco.
- Le venin affaiblit celui qui boit le Veritaserum, et l'empêche de résister quand on lui pose une question. Il est essentiel, on ne peut pas envisager le Veritasimplex sans ce maudit serpent.
- Donc, conclut l'autre Serpent, il va falloir qu'on s'en procure un.
- Ce qui veut dire retourner ...
- ... dans la Forêt Interdite.
Un long silence suivit cette fatale annonce. Non seulement le Runespoor vivait dans la Forêt, mais de plus habitait-il probablement en plein coeur du bois magique, peut-être dans un espace aménagé pour imiter son environnement africain d'origine. Et si Granger avait osé une fois s'aventurer dans ce coin-là, c'était uniquement à cause de la promesse de créatures inoffensives le soir d'Halloween. Tous les autres jours de l'année, aller chercher un Runespoor ressemblait plus à une tentative de suicide qu'à autre chose.
- Mais c'est impossible, finit par affirmer Granger.
- Pardon ?
- Snape savait ce qu'il faisait quand il nous a donné ces potions à étudier. Il ne peut pas consciemment nous forcer à aller dans la Forêt ! Je veux dire, il est forcément au courant pour le fait que le Runespoor est dit irremplaçable.
- Hum ... fit Draco, dubitatif.
- Peut-être qu'il a un échantillon de venin dans ses affaires, on devrait aller le voir, tu ne penses pas Malfoy ?
- Je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire.
Granger haussa les sourcils, étonnée.
- Avec Snape, se justifia Draco, on peut s'attendre à tout. Comme tu dis, il sait ce qu'il fait.
- Tout de même, ça ne nous coûte rien d'aller le lui demander.
Draco accepta à contre-coeur, et ils quittèrent la Bibliothèque pour se rendre au bureau du Maître des potions. En chemin, ils ne prononcèrent pas un mot. Quand ils parvinrent devant la porte, Hermione s'effaça :
- Vas-y, il vaut mieux que ce soit son élève chéri qui lui parle.
L'élève chéri en question ne savait pas trop s'il devait sourire à ce titre, ou bien s'insurger contre la raillerie ; il choisit sagement de ne rien répondre. En entrant dans la sombre pièce, il vit Snape griffonner quelque chose sur un parchemin. Dès que le professeur vit entrer ses élèves, il fit disparaître le document d'un coup de baguette, et croisa les mains sous son menton.
- Mr Malfoy, Miss Granger, un problème ?
- Oui, professeur, répondit Draco en s'avançant.
Granger, elle, préféra rester près de la porte.
- Je vous écoute, fit alors Snape.
- Nous avons une question à propos du Veritaserum, nous avons analysé tous les composants de la potion ...
- Déjà ? admira le professeur.
- Oui, poursuivit Draco, et nous avons aussi remarqué que l'un deux était absolument primordial : le venin de Runespoor.
- ça me paraît évident, confirma Snape. Je ne vois toujours pas où est le problème.
- Eh bien, professeur, même si nous voulons composer une forme simplifiée du Veritaserum, nous n'allons pas pouvoir nous dispenser de ce venin. Or, nous n'en disposons pas, la vente en est interdite, et le seul moyen de trouver un de ces serpents est d'aller dans la Forêt Interdite.
- Et ?
Draco était stupéfié devant la passivité de son professeur. L'exposé de la situation était pourtant clair ! Pourtant, il lui sembla voir Snape dissimuler un vague sourire.
- Ecoutez, reprit celui-ci en se levant, je suis très occupé en ce moment, mais je suis sûr que de toute façon vous vous débrouillerez très bien sans mon aide. Vous pouvez retourner étudier.
Une fois sortis, Draco vit Granger afficher un air particulièrement comique de totale incompréhension - chose rare chez la petite Gryffondor, si douée, si intelligente (et si agaçante ...) !
- Je m'étais toujours dit que Snape avait quelque chose de bizarre, mais là au moins j'en suis certaine.
- N'insulte pas le seul professeur compétent de cette école, Granger.
La jeune fille leva les yeux au ciel. Serpentard un jour, Serpentard toujours !
- Quoi qu'il en soit, il ne nous a pas beaucoup avancés.
- Je t'avais prévenue ...
- Mais il est complètement fou de nous envoyer comme ça dans la Forêt !
- Je crois que c'est plutôt un test, rétorqua Draco, exposant la théorie qu'il mûrissait depuis un bon moment déjà. À mon avis, il veut voir si on est vraiment capables de tout tenter pour ce projet, de briser les règles, de nous surpasser ... Il doit considérer que ça fait partie du projet, que c'est une nouvelle épreuve pour montrer qu'on est bien dignes de l'avoir comme prof !
- Euh ... C'est un point de vue comme un autre.
- Réfléchis un peu, Granger. Je te ferais remarquer qu'on est quand même en 6ème année, on en connaît un rayon maintenant en matière de défense.
- Ce n'est pas une raison pour nous prendre pour des demi-dieux. Tu sais t'y prendre avec les Harpies, les Vampires, les araignées géantes ?
- Je ne sais pas, répondit fièrement Draco, je n'ai jamais eu l'occasion de faire mes preuves.
- ...
- Peur, Granger ?
- Moi ? se révolta immédiatement la Lionne. Je suis une Gryffondor, je te signale ! Pas une lâche de Serpentard ... Je n'ai pas besoin de Magie Noire pour me défendre.
- Je te ferais remarquer qu'en plus de moi, tu insultes AJ, là. Et ça fait partie des choses que je n'apprécie pas.
Le ton de Draco était soudain devenu plus sombre. S'il y avait bien un sujet délicat avec lui, c'était sa princesse. Hermione ne répondit pas, et se contenta de se diriger vers les quartiers de Gryffondor, laissant là le Serpentard furieux.
L'après-midi, les Serpentards se retrouvèrent pour un cours de Métamorphose. Lors du premier cours, AJ et Draco avaient souri quand Mac Gonagall leur avait annoncé le thème d'étude de ce début d'année : les Animagi. Bien entendu, ils ne devaient pas apprendre à en devenir (ça, AJ et Draco y travaillaient plus volontiers seuls, dans une salle cachée du vieux château), mais ils en avaient étudié toute la théorie. Ces derniers temps, ils avaient vu la psychologie de l'Animagus, entre l'humain et l'animal qu'ils avaient réveillé en eux. Un peu ennuyeux sur la forme, mais passionnant dans le fond.
Le cours fut essentiellement composé du discours de Mac Gonagall au milieu du grattement fébrile des plumes sur les parchemins.
- Pour la prochaine fois, annonça le professeur quand la cloche résonna, vous me ferez un rouleau de parchemin sur les analogies et les oppositions entre la personnalité d'un Animagus et celle d'un loup-garou.
- Je pense que ça sera assez simple, murmura AJ à l'oreille de Draco, il n'y a qu'à envoyer un hibou à Remus.
- Tu as eu des nouvelles de lui récemment ? interrogea le blond.
- Non, je lui ai envoyé une lettre la semaine dernière mais il n'a pas encore répondu.
- C'est étrange ... Mais la pleine lune était hier, n'est-ce pas ?
AJ acquiesça d'un hochement de tête.
- Oui, il est probablement trop fatigué, et de toute façon, ce n'était pas une lettre très importante.
Les deux Serpentard gardèrent ensuite le silence. Depuis la mort de son dernier ami, à la fin de l'année précédente, le loup-garou Remus Lupin avait l'air de sombrer de plus en plus dans la dépression. AJ avait également mis du temps à accepter la mort de son parrain qu'elle adorait, mais elle au moins avait bénéficié du soutien de Draco et de ses amis de Gryffondor, qui avaient passé tout l'été à lui envoyer minimum deux lettres par semaine. Remus, lui, n'avait jamais eu beaucoup plus de trois ou quatre vrais amis. Aujourd'hui tous disparus.
Bien entendu, AJ et Draco avaient fait de tout leur possible pour aider leur ancien professeur, mais avec la reprise des cours, le temps leur avait manqué. Heureusement, pendant l'été, Dumbledore avait milité auprès du Ministère (qui faisait tout son possible pour racheter ses erreurs de l'année passée) afin d'entamer une procédure d'adoption d'AJ par Remus. Si les mesures nécessaires étaient prises, la jeune fille allait pouvoir quitter définitivement les Dursley pour s'installer chez le dernier ami de ses parents. Bien sûr, les Malfoy l'avaient souvent invitée chez eux pendant les vacances, mais AJ se sentaient toujours mal à l'aise dans ce grand manoir, entre l'ancien Mangemort et sa femme si ... fantomatique. Heureusement, il y avait Draco, avec qui elle s'entendait si bien, mais la désagréable sensation d'être indésirée planait toujours entre les vieux murs froids.
La majorité des Serpentards choisit de passer la soirée à travailler studieusement dans leur Salle Commune. D'un regard, ils firent s'enfuir les plus jeunes élèves et purent s'installer confortablement pour entamer leurs devoirs de Métamorphose, Enchantements et Défense Contre les Forces du Mal. Après l'odieuse Dolores Umbridge, Dumbledore avait réussi à recruter pour ce poste une dénommée Alice Miller, jolie blonde assez sympathique, et surtout ayant suffisamment de bon sens pour ne pas refuser un poste aussi lucratif sous prétexte d'une vulgaire superstition. Son seul défaut était sa fâcheuse manie de considérer qu'un élève sans devoirs n'était pas un élève.
De plus, le petit Flitwick s'était mis à son tour à suivre la mode de "assommons-ces-chers-petits-de-dissertations-c'est-pour-leur-bien", et par conséquent les chers petits passaient des soirées de moins en moins ludiques, penchés sur des livres illisibles ou grattant des kilomètres de parchemin. Si AJ et Draco n'échappaient pas à la règle, ils étaient cependant plus rapides et efficaces que la moyenne, ce qui permettait à AJ de relire pour la énième fois Autant en emporte le vent, et à Draco d'approfondir ses tentatives pour produire un Patronus. Tentatives nettement moins fructueuses que celles d'AJ, au grand désespoir du fier Serpentard.
Pour rattraper son retard, il s'entraînait dans une de ses salles préférées, aux murs tendus d'épaisse fourrure blanche. Malheureusement, il n'avait trouvé aucun Epouvantard pour s'exercer, et de toute façon il ne parvenait déjà que difficilement à produire un vague brouillard argenté quand il était seul. Ce soir-là, il s'écroula une nouvelle fois contre le confortable mur, à bout de forces, après s'être concentré pendant plus d'une heure sur un souvenir qu'il trouvait heureux : son premier jour à Poudlard, lorsqu'il avait conquis la petite Amanda Potter et avait fait une entrée triomphale avec elle. Mais il ne parvenait qu'à s'épuiser inutilement. D'un geste plein de frustration, il récupéra sa baguette tombée au sol, attira un morceau de chocolat qui traînait avec d'autres sur une table, et l'avala rageusement.
Petit à petit cependant, il se calma, comme il se calmait toujours au bout de quelques instants.
À cet instant, il entendit un petit bruit venir de la fenêtre. Intrigué, il se redressa, marcha vers celle-ci, et découvrit un minuscule hibou tapotant la vitre de bec. Draco l'ouvrit et laissa entrer le volatile, qui se mit à voleter en tous sens, visiblement très excité d'être parvenu à destination. Le Serpentard soupira, et d'un simple Accio fit s'approcher le petit oiseau pour prendre le message qu'il portait. Après quoi il força le hibou à rester en place, au cas où le message nécessiterait une réponse. Puis, il déroula le petit parchemin, et reconnut avec stupéfaction l'écriture de Granger :
La pleine lune est passée, on ne risque rien avec les loups-garous.
Minuit, dans le Hall.
Draco regarda sa montre : 23h45. Décidément, Granger n'avait pas fini de le surprendre. Un peu plus, et il allait finir par revoir son image de Préfète-parfaite ! Il ne lui restait qu'un quart d'heure, juste assez pour convaincre AJ de lui prêter encore sa Cape.
Ce à quoi la jeune fille consentit finalement, incapable de résister aux supplications du beau blond.
Celui-ci se dépêcha ensuite de monter dans le Hall. Granger y était déjà.
- Il serait temps, fit-elle sèchement.
- Tu n'avais qu'à prévenir plus tôt, rétorqua Draco.
- Désolée, j'avais oublié que ça allait encore te prendre vingt minutes pour te recoiffer.
Draco lui jeta un regard noir.
- Tu pourrais être plus aimable, j'ai travaillé à protéger notre sécurité, lança-t-il en exhibant la Cape d'Invisibilité.
- Oh, ironisa Granger, parce que tu vas daigner m'en faire profiter ?
- C'était la condition d'AJ, grinça le Serpentard.
- Trop aimable, Malfoy. Bon, on s'éternise ici à attendre Rusard ou on y va ?
- On y va.
Avec toute la discrétion possible, ils entrouvrirent les grandes portes du château et se glissèrent au dehors. Draco leva la tête, l'air sceptique.
- La nuit est très claire, on pourrait nous voir depuis une fenêtre. On ferait mieux de mettre la Cape tout de suite.
- Tu es sûr ? demanda Granger, apparemment peu enchantée de devoir se serrer contre Draco Malfoy sous une Cape d'Invisibilité.
- Plus que certain, répondit le jeune homme, un sourire carnassier naissant sur ses lèvres. Allez, reprit-il, viens là-dessous Granger.
De mauvaise grâce, celle-ci s'exécuta. Draco rabattit les pans de la Cape sur eux, et passa sournoisement un bras autour de la taille de Granger, à la fois à cause de l'exiguïté du lieu et pour le plaisir de sentir la jeune fille frissonner de dégoût à son contact. La petite voix qui suggéra une autre raison à l'esprit de Draco fut chassée instantanément. Puis, les deux se mirent en marche d'un pas résolu vers la Forêt.
D'abord, aucun des deux ne dit le moindre mot. Puis, le silence devenant pesant, Hermione décida de lancer la conversation.
- Est-ce que tu sais avec qui AJ va au bal, Malfoy ? Je n'ai pas encore eu l'occasion de le lui demander.
- Je ne crois pas être autorisé à te le dire.
- Elle n'en a jamais fait un secret les années précédentes, je ne vois pas pourquoi ça serait différent cette année, argumenta la curieuse Gryffondor.
- Bon, d'accord. Elle y va avec Hayden Bloom.
- Le Serdaigle ?
- Lui-même, confirma Draco.
- Et toi ?
- Pardon ?
- Qui est celle qui aura l'honneur -ou le malheur, tout dépend du point de vue- d'accompagner le noble Draco Malfoy au bal de Noël ?
- Qu'est-ce que ça peut te faire, Granger ?
- Rien du tout, j'essaie juste d'être un minimum sociable. Mais tu as raison, j'aurais dû me douter que ça ne fait pas partie de tes capacités.
- Je n'ai pas encore de cavalière, répondit immédiatement Draco, touché au vif.
Hermione haussa les sourcils, surprise.
- Pourquoi ? demanda-t-elle.
- Tu t'intéresses tant que ça à ma vie privée, Granger ?
- Je me fiche de ta vie, Malfoy, tu devrais le savoir.
- ça tombe bien, c'est réciproque.
Granger ne répondit rien, et arrêta là ses tentatives de communication.
- Et toi ? interrogea Draco après un instant de silence.
- Quoi, moi ?
- La Préfète-parfaite a-t-elle réussi à se trouver un cavalier ?
La Gryffondor le fusilla du regard.
- Pas plus que le noble Serpentard.
- Moi, au moins, j'ai reçu des propositions.
- Et qu'est-ce qui te fait croire que ce n'est pas mon cas ?
- Peut-être le fait que peu de gens aiment s'encombrer d'une Sang-de-Bourbe à ce genre de soirée.
Cette fois, la jeune fille le gifla.
- Eh ! s'exclama Draco, portant la main à sa joue douloureuse. Du calme, Granger !
- C'est tout ce que tu mérites.
Draco leva les yeux au ciel, et soupira en souriant.
- Tu m'amuses, Granger. Tu démarres au quart de tour, c'est presque trop facile de t'énerver.
- Nous n'avons visiblement pas la même notion de l'humour, répliqua-t-elle froidement.
- Pauvre petite Gryffondor, répondit Draco, éclatant d'un rire sophistiqué. Tu es tellement drôle, j'ai presque envie de me faire pardonner. Presque.
- Comme quoi, des miracles arrivent toujours.
- Allez, si ça peut te consoler, tu veux venir avec moi au bal ?
- J'en serais enchantée, répondit Hermione d'un ton qui sous-entendait tout le contraire.
- Parfait !
Il fallut quelques instants au Serpentard pour se rendre compte ... qu'il venait d'inviter Granger au bal de Noël !!? Mais qu'est-ce qui lui était passé par la tête ? Oh, Merlin ...
Ils étaient arrivés à l'orée du bois. Les arbres se dressaient, menaçants, devant eux.
- Toujours prêt à risquer ta si précieuse peau, Malfoy ?
- Plus que jamais.
Ils pénétrèrent dans la Forêt Interdite.
- Bon, fit Draco, tu as une idée de la direction à suivre, Granger ?
- Pas vraiment, je propose de suivre le sentier, c'est plus sûr.
- ça m'étonnerait qu'on trouve un Runespoor au bord du chemin, rétorqua le Serpentard. Non, il vaut mieux aller tout droit, on finira bien par arriver au coeur de la Forêt.
- Si tu le dis, répondit Granger, peu confiante.
Ils quittèrent donc le vague chemin de terre et s'enfoncèrent entre les arbres. Quand l'obscurité les empêcha de faire trois pas sans trébucher sur une racine, ils allumèrent ensemble leurs baguettes. Cette soudaine clarté fit s'enfuir deux petites araignées.
- Voilà déjà une direction qu'il ne faut pas suivre, remarqua Hermione en prenant la direction opposée à celle vers où les araignées avaient fui.
- Qu'est-ce que tu fais Granger ? s'insurgea Draco. On avait dit toujours tout droit !
- Peut-être, mais il est plus sage de nous éloigner au maximum d'une colonie d'Acromantulas, non ?
- Une colonie de ... ? fit Draco, bouche bée. C'est quoi cette histoire ?
- Oh, juste quelques araignées géantes et carnivores qui se baladent dans le coin. AJ ne t'en as pas parlé ?
Le jeune homme fit non de la tête.
- Bref, poursuivit Granger, toujours est-il que je pense qu'il vaut mieux pour nous chercher dans un autre coin.
Draco acquiesça à contre-coeur. Il détestait que Granger ait raison ! Soudain, une plainte lugubre se fit entendre, et Draco sursauta.
- Peur, Malfoy ? demanda malicieusement la Gryffondor.
- Qu'est-ce que c'était que ce truc ? fit Draco, légèrement honteux de sa conduite.
- Je ne suis pas sûre, on dirait un cri d'Augurey.
- Ah ...
- Ce qui veut dire qu'il va bientôt pleuvoir.
- Oh non ...
- Pauvre chéri, il va y avoir de la boue sur tes jolies chaussures.
- Je t'interdis de me parler comme ça, Granger.
Une demi-heure plus tard, ils avaient seulement trouvé quelques Botrucs, dépassé un terrier de Niffleur, et croisé deux Centaures (qui les avaient d'ailleurs royalement ignoré). À un moment, Draco avait cru apercevoir une licorne, mais la lueur argentée s'était vite évanouie. Comme l'avait prédit Granger, une petite pluie commençait à tomber, ce qui n'aidait en rien leurs recherches. Ils poursuivirent cependant leur marche, mais même si aucun des deux n'osait l'avouer, l'espoir commençait à diminuer.
Au bout d'une heure, Granger implora une pause.
- S'il te plaît Malfoy, on peut s'arrêter cinq minutes ? Je crois que la ronce qui m'a griffée tout à l'heure était venimeuse.
- D'accord, Granger, mais dépêche toi.
Ils étaient arrivés dans une petite clairière circulaire d'où on pouvait -enfin !- voir le ciel entre les nuages. D'un coup de baguette, Draco sécha l'herbe puis se laissa simplement tomber sur le sol. Granger, quant à elle, examinait sa cheville où un filet de sang coulait d'une petite plaie noirâtre. La jeune fille fronça les sourcils, visiblement contrariée. Elle tenta d'appliquer un sort de Guérison sur la blessure, mais sursauta soudain, comme si le sortilège l'avait brûlée.
- Un problème ? demanda Draco.
- Je ne comprends pas, je n'arrive pas à soigner ça, expliqua la jeune fille.
Le Serpentard s'approcha pour examiner la plaie. "Répugnante" fut tout ce qu'elle lui inspira. Il n'avait jamais vu ce genre de blessure.
- Puisqu'on ne peut rien y faire, on ferait mieux d'avancer, jugea-t-il. Tu peux encore marcher, non ?
- Oui, ça devrait aller, mais je ne sais pas combien de temps je vais tenir.
- D'ici là, on avisera.
Ils se remirent en route, empruntant tours et détours, et utilisant le sort Pointe Au Nord chaque fois qu'ils semblaient perdus. C'est-à-dire souvent. Bien qu'elle n'en ait rien dit, Draco sentait que Granger commençait à sérieusement faiblir. Heureusement pour eux, ils n'avaient pas rencontré beaucoup de créatures dangereuses, mais Draco restait méfiant, tous ses sens aux aguets.
Tout à coup, il entendit un cri derrière lui : se retournant, il vit Granger aux prises avec une sorte de plante grimpante, sans doute alléchée par l'odeur du sang qui coulait toujours de la blessure de la Gryffondor. La plante avait déployé des dizaines de lianes fines, mais solides, qui enserraient le corps d'Hermione pour l'étouffer ; levant les yeux, Draco vit que ces lianes partaient en fait des mains d'une étrange créature perchée sur un arbre, ressemblant vaguement à un singe, n'étaient ses mâchoires hérissées de dents pointues. Granger se débattait furieusement, mais inefficacement, pendant que des lianes perfides immobilisaient progressivement ses bras et ses jambes.
- Malfoy ! hurla la jeune fille, sortant Draco de sa torpeur.
Le Serpentard reprit ses esprits et s'apprêta à lancer un sort de Découpe, quand il se rendit compte qu'il risquait ainsi de blesser Granger. Il dirigea alors sa baguette vers le monstre tapis dans l'ombre des branches.
- Impedimenta ! s'écria-t-il.
Le Maléfice d'Entrave eut l'effet désiré : la créature, effrayée, lâcha ses lianes et disparut dans la nuit. Malheureusement, il apparut que le filet était doué d'une volonté propre, du moins continuait-il d'étouffer la jeune Gryffondor. Draco se jeta sur elle et tenta d'arracher les liens, mais ceux-ci étaient trop résistants. Poussant un juron, Draco se baissa alors pour prendre dans sa botte droite un petit poignard à la lame gravée de runes. Il en posa le tranchant contre une liane, ferma les yeux et murmura une incantation.
- Que la Lame brûle, tue et détruise, qu'elle supprime l'ennemi vivant, que son pouvoir s'étende sur toute l'étendue de la vie !
Au son de sa voix, soudain grave et sombre, la lame du poignard se mit à briller d'une lueur rouge et brûlante. En quelques secondes, les lianes gisèrent au sol, entièrement calcinées. Hermione, déjà à demie-évanouie sous le choc, perdit totalement conscience et s'effondra dans les bras tendus de Draco.
- Enervatum ! murmura celui-ci pour la ranimer.
La jeune fille écarquilla les yeux, encore légèrement brillants de panique, et mit quelques instants à comprendre qu'elle était hors de danger.
- Eh bien petite Gryffondor, la taquina Draco, pas si courageuse que ça finalement ?
- J'aurais bien voulu t'y voir, Malfoy, grogna la Lionne. Qu'est-ce que c'était que ce poignard ?
- Un de mes nombreux secrets ...
- Mais encore ?
- Tu n'as pas à le savoir, Granger.
La Gryffondor, qui allait ouvrir la bouche pour poser une nouvelle question, la referma aussitôt. Elle s'aperçut alors que Draco la tenait toujours dans ses bras, et entreprit alors de se relever. Malheureusement, il apparut que l'attaque avait consumé les dernières forces de sa jambe déjà faible et, à peine fut-elle debout qu'elle retomba aussitôt.
- Oh non ... gémit-elle. Cette fois, c'est la bonne, je ne peux plus du tout marcher.
- On ne peut pas abandonner comme ça, je suis sûr qu'on approche du but.
- Je n'ai pas dit le contraire, Malfoy, mais là je crois que pour moi c'est la fin du voyage. Tu n'as qu'à continuer et revenir me chercher quand tu auras trouvé le Runespoor.
- C'est ça, répondit Draco, et te laisser dévorer par la première Harpie venue ? AJ ne me le pardonnerait jamais. Je te croyais plus intelligente, Granger. Et de toute façon, ça ne résoudrait pas le problème du retour.
- Eh bien, trouve une autre solution, toi dont l'esprit est si brillant, railla méchamment Granger.
- Tu pourrais être plus aimable, je te rappelle que je viens de te sauver la vie.
Cette fois, Hermione ne répondit rien. Pourtant, elle ne put s'empêcher d'avoir l'air intriguée quand elle vit le Serpentard fouiller à nouveau ses poches. Elle fut d'ailleurs encore plus ébahie quand il en sortit une fiole en cristal étincelante, où clapotait un liquide ressemblant à de l'eau.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
- Aux grands maux, les grands remèdes, cita Draco. Voici mon deuxième secret, Granger : des larmes de Phénix.
La Gryffondor resta bouche bée. Pendant qu'elle se remettait de ses émotions, Draco ouvrit la fiole et en versa précautionneusement une partie du contenu sur la plaie. Un instant plus tard, celle-ci s'était refermée.
- Et dire que je gâche ce trésor pour une ingrate comme toi, Granger, soupira le blond en souriant.
- Merci, souffla Hermione.
- Tu peux te lever maintenant ?
- Je crois, fit la Gryffondor en tentant de se remettre debout.
Le précieux remède avait fait son effet et elle y parvint. Draco regarda sa montre : il était près de trois heures du matin.
- Assez perdu de temps, jugea-t-il. On repart.
Granger le suivit docilement, et ils marchèrent une dizaine de minutes sans rien trouver de plus. Soudain, Draco s'arrêta et se tourna vers la droite.
- Qu'y a-t-il, Malfoy ? interrogea Granger.
- Je crois qu'il y a un courant d'air chaud qui vient de là, tu ne le sens pas ?
- Si, tu as raison, acquiesça la Gryffondor après un instant d'hésitation.
Ils partirent dans cette direction, la température augmentant progressivement à mesure qu'ils avançaient. Enfin, écartant une grosse branche, Draco soupira de satisfaction : devant eux s'étendait une clairière magiquement aménagée pour imiter un climat typiquement africain.
- On touche au but, murmura Granger. Souviens-toi Malfoy, le Runespoor habite généralement en forêt, il faudrait chercher du côté de ces arbres là-bas, fit-elle en pointant une direction.
- C'est la tête de droite qui nous intéresse, ajouta Draco. Il faut vérifier qu'elle n'a pas été sectionnée par les deux autres.
- Enfin, il mesure environ deux mètres et est "d'une couleur orange tirant sur le violet, rayé de bandes noires", cita la jeune fille, il ne devrait pas être trop dur à repérer.
Ils s'avancèrent vers les arbres qu'avaient désignés Hermione et préparèrent leurs baguettes magiques. Retenant leur souffle, ils prêtèrent l'oreille : un sifflement caractéristique se fit soudain entendre.
- Stupefix ! cria Draco, interrompant le sifflement.
Il se précipita vers sa victime et découvrit le fameux Runespoor. Il correspondait en tous points aux descriptions en dehors du fait que ... un des trois cous avait été décapité. Déçu, et bien qu'il s'y était attendu, Draco poussa un grognement de colère en se relevant.
- Malfoy, attention ! s'écria Hermione, restée en arrière.
Draco fit volte-face et vit un second serpent glisser vers lui, à seulement un mètre de distance. La tête de droite, cette fois présente, dirigea ses affreux crochets vers la jambe du Serpentard qui, incapable de réagir, crut son heure venue.
- Immobilus ! hurla la Gryffondor.
Les crocs pointus se figèrent à quelques centimètres de Draco. Celui-ci soupira bruyamment, tandis qu'Hermione s'approchait.
- Enfin, observa-t-elle, on l'a trouvé ce maudit serpent. Il était temps, je suis morte de fatigue.
Tout en parlant, elle sortit de sa poche un sac magiquement réduit et lui redonna sa taille normale. Elle y jeta ensuite le serpent, après lui avoir lancé quelques sortilèges de Stupéfiction supplémentaire. Se relevant, elle passa le sac à Draco.
- Tiens, serpent. Et on est quittes maintenant. On rentre ? Je n'en peux plus.
Draco hocha la tête et utilisa à nouveau le sort Pointe au Nord pour retrouver la direction de Poudlard, qui était le Sud-Ouest. Ils remirent la Cape d'Invisibilité pour plus de sécurité -ils l'avaient ôtée à l'aller car elle les gênait dans leurs recherches- et repartirent.
Etant tous deux exténués, ils restèrent silencieux pendant tout le voyage du retour. Draco était fier de leur travail ; tout compte fait, Snape avait peut-être eu raison de les faire travailler ensemble -malgré tous les désagréments que cela impliquait. Le Runespoor restait immobile au fond de son sac. Leur mission avait été accomplie avec succès et la retraversée de la Forêt s'annonçait plutôt calme. Pourtant, le Serpentard se sentait mal à l'aise. Un mauvais pressentiment l'oppressait ; la Forêt était calme, oui, mais presque trop. Le silence s'installait peu à peu, on n'entendait plus le moindre pépiement d'oiseau ni la lente respiration des créatures endormies. Draco se força à inspirer et expirer profondément ; sa fatigue lui jouait des tours, il n'avait rien à craindre, il était stupide de se laisser à de telles fai...
Un souffle glacé s'abattit sur eux. Draco, soudain incapable de respirer, porta la main à sa poitrine et du s'appuyer contre un arbre pour ne pas tomber, tandis que devant lui, Granger s'effondrait sur le sol. La situation évoqua un souvenir bien précis à Draco : le jour où, dans le parc avec AJ, ils avaient senti cette même ombre passer sur eux.
Alors qu'il tentait de retrouver l'usage de ses poumons, Draco leva la tête et vit devant eux trois formes spectrales, relativement semblables à des Détraqueurs mais plus fins, plus translucides. Volant, immobiles, à quelques centimètres du sol, ils produisaient une vague lueur d'un blanc argenté et observaient tranquillement la scène.
Petit à petit, Draco retrouva une partie de ses capacités, et put se diriger vers le corps de Granger. Celle-ci, aussi pâle que l'avait été AJ quelques semaines plus tôt, semblait à bout de forces. Aidée par Draco, elle parvint cependant à se relever, et ils reculèrent ensuite lentement, sous "l'oeil" impassible des mystérieux Spectres.
- Que peut-on faire ? murmura faiblement Hermione à l'oreille de Draco.
- Je n'en sais rien. Peut-être vont-ils partir si on attend un peu.
Mais les esprits semblaient décidés à rester où ils étaient.
- Bon, finit par décider Draco, à trois on stupéfixe les deux de gauche.
- Et pour le troisième ?
- On avisera. Attention, un ... deux ... trois : Stupefix !
Deux éclairs rouge filèrent droit sur les Spectres et les frappèrent en plein coeur.
- Entrave celui de droite ! ordonna Draco.
- Impedimenta
- Petrificus Totalus ! ajouta le Serpentard en visant le Spectre central.
- Immobilus fit Granger, espérant figer celui à sa gauche.
Le rayon bleu suivit la direction de ses prédécesseurs. Pendant tout le temps que dura l'attaque, aucun des esprits ne bougea. Etait-ce le fait des sorts ? Draco l'espérait, mais en doutait fortement. Il concentra son attention sur le Spectre de gauche et ne vit sur lui aucune modification. Enfin presque. Au niveau du coeur, là où le sort l'avait frappé, une tache d'un bleu violacé commença d'apparaître. Il en fut de même sur les deux autres, seulement leurs taches tiraient davantage sur le rouge. Qu'est-ce que cela pouvait signifier ?
Soudain, les mots d'une lettre de sa mère frappèrent l'esprit de Draco :
""Ils" ont essayé de les éliminer, mais les sorts leur passaient au travers. Ou plutôt, ils les absorbaient. Et au bout de quelques instants, les esprits ont ... comment dire ? Ils ont expulsé les sorts qu'ils avaient reçus, "les" frappant tous."
- Granger, à terre ! hurla-t-il, forçant la jeune fille à se jeter comme lui sur le sol.
Au même instant, cinq éclairs rouges et bleus fusèrent au-dessus de leurs têtes et, ne rencontrant pas la cible prévue, finirent leur course sur un tronc d'arbre qui s'embrasa aussitôt. Voyant cela, Draco se releva aussi vite qu'il put et, tenant Granger par la main, courut à toute vitesse dans la Forêt. Derrière eux, il le savait, les Spectres s'étaient mis en chasse. Autant qu'il le put, Draco essaya de les semer, suivi par la Gryffondor qui prenait rapidement conscience de la situation, bien qu'elle ignorât tout de ces esprits guerriers.
Ils poursuivirent leur course effrénée à travers la Forêt, indifférents aux branches qui les fouettaient au passage. Mais le problème majeur, en plus des psychopathes informes qu'ils fuyaient, était qu'ils n'avaient aucune idée de l'endroit où ils se trouvaient. S'ils n'étaient pas rattrapés par les Spectres, ils allaient finir par se perdre dans la dangereuse Forêt Interdite, aucune des deux solutions n'étant vraiment préférable à l'autre. Soudain, Granger trébucha contre une racine traîtresse et Draco entendit un craquement sinistre, de mauvais augure.
- Je suppose que tu ne peux plus marcher ? fit Draco.
Granger ne répondit même pas, davantage préoccupée par l'intolérable douleur qu'elle éprouvait.
- Décidément, soupira le Serpentard.
Ils ne pouvaient pas se permettre de la soigner ni de perdre la moindre seconde supplémentaire : les Spectres approchaient déjà. Draco passa alors un bras sous les jambes de la Gryffondor, un autre autour de son dos, souleva la jeune fille et repartit à vive allure malgré son chargement. Il portait encore la Cape d'Invisibilité, mais celle-ci n'avait apparemment aucun effet sur les Spectres. Dans ses bras, Hermione gémissait faiblement.
- Allez, petit Lionne, se surprit-il à lui murmurer, encore un peu de courage.
Tout à coup, une lueur d'espoir l'aveugla : il venait de tomber sur le chemin ! Le merveilleux sentier de terre qui le guiderait jusqu'au bout de la Forêt ! Encore fallait-il savoir quelle direction prendre ... Totalement au hasard, il se décida pour la droite. La chance qui l'avait conduit jusque là n'allait pas l'abandonner si vite, si ? Draco accéléra autant qu'il le put. Peu à peu, il apparut que Draco Malfoy pouvait être qualifié de veinard : les arbres se firent moins nombreux, moins denses, et la lumière de la Lune inonda le chemin à travers les feuillages.
"Plus qu'un tournant", se dit Draco, plein d'espoir.
Mais au détour du dernier virage, un Spectre se matérialisa sous ses yeux, au beau milieu du sentier. Draco voulut s'arrêter, mais son élan était tel qu'il passa au travers du fantôme et continua sa route. La sensation qu'il en éprouva était loin d'être agréable, mais au moins était-il toujours indemne et, quelques pas plus loin, arriva dans le parc du Château. Il prit soin de s'assurer que la barrière magique qui entourait l'édifice les protégeait, et s'écroula sur le sol. Toute la fatigue qu'il aurait dû ressentir pendant sa course lui tomba dessus d'un seul coup, et il s'évanouit.
- Enervatum ! fit Hermione à côté de lui.
Le jeune Malfoy ouvrit péniblement les yeux.
- Désolée de t'avoir réveillé, chuchota faiblement la Gryffondor, mais avec ma cheville je ne pouvais rien faire d'autre.
Draco hocha la tête et se pencha pour l'examiner. Il resta un moment pensif, puis tapota la jambe d'un coup de baguette magique et murmura : "Ferula." Aussitôt, des bandages s'enroulèrent autour de la cheville de Granger en la fixant étroitement à une attelle.
- Il faudra encore que tu ailles voir Pomfresh, commenta le Serpentard, mais ça devrait aller mieux comme ça.
- Oui, merci Malfoy. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? On lui fait cracher son venin tout de suite ou on attend d'être légèrement plus réveillés ?
- Je propose qu'on aille se coucher, choisit Draco. Passe-moi le sac, il aura l'air moins suspect dans la Maison des Serpents.
Granger lui remit le sac qui contenait le Runespoor et, après s'être correctement dissimulés sous la Cape d'Invisibilité, ils regagnèrent le Château. Une fois arrivés dans le Hall d'entrée, Hermione voulut rejoindre seule les quartiers de Gryffondor mais Draco la retint.
- Je ne voudrais pas que tu aies à donner des explications stupides si tu te fais attraper par Rusard maintenant, dit-il. Je te raccompagne, Granger.
- Mais ... commença la Gryffondor.
- Pas de discussions, la coupa Draco.
En chemin, ils ne croisèrent rien d'autre qu'un Nick-Quasi-Sans-Tête perdu dans ses pensées, et parvinrent sains et saufs devant le portrait de la Dame Rose. Avant de faire pivoter le tableau, Hermione se tourna vers Draco.
- Merci pour tout, Malfoy, fit-elle.
- De rien, Granger. Après tout, je n'ai fait que te sauver la vie.
Hermione sourit.
- Au fait, ajouta-t-elle enfin, ça tient toujours ton invitation pour le Bal ?
- Un Malfoy ne revient jamais sur sa parole, répondit Draco en grimaçant légèrement. Tu as intérêt à être digne de moi, Fille de Moldus.
- Tiens, ce n'est plus Sang-de-Bourbe ? interrogea la jeune fille d'un ton acerbe.
- Il faut savoir varier les plaisirs. Au revoir, Granger.
La Gryffondor rentra dans sa Salle Commune et Draco repartit silencieusement vers la sienne. Il y parvint sans problème et, ayant gagné la chambre d'AJ, se jeta sur son propre lit et s'endormit instantanément. Enfin.
Journal de Draco Malfoy et AJ Potter,
AJ : Je suis certaine que Drake a des plans pour le Bal et qu'il ne veut pas m'en parler. Tant pis pour lui, je me débrouillerai seule pour éclaircir ça.
Draco : Comment, mais COMMENT par Merlin me suis-je arrangé pour aller au Bal avec Granger ?? Quel imbécile, vraiment ... Et qu'est-ce que je fais maintenant ?
Ah ! Mais que va-t-il arriver ? C'est la question du siècle, n'est-ce pas ? Je trouve aussi. J'aime beaucoup ce chapitre, dites moi si vous aussi.
Et pour finir les Réponses Aux Reviews (RAR pour les intimes) :
Elizabeth Turner : coucou ! Alors ici on voit moins Hayden, j'espère ne pas te décevoir ... Moi aussi je me suis bien éclatée à écrire le passage de la capuche ! Et la réponse à la question de la robe d'AJ attendra le chapitre 9, désolée. Je crois que s'est tout. Tagazoc à toi aussi.
Vici Black : Oui c'est toi la co' la plus parfaite de l'univers des co', je le dis et je le répète, vive Vic' ! Ma fic t'aime aussi, je crois que c'est une relation qui a de l'avenir. Qu'est-ce qu'une Seronohda (lol, je me suis trop éclatée à créer le nom !) ? Je sais pas mais c'est crucial pour la suite. Hayden-AJ a peut-être l'air bien parti, mais en fait je vais tout bousiller au prochain chapitre gniark gniark ! (cri de l'auteur sadique). Il arrive plus de trucs à Hermione dans ce chapitre en tout cas. Et pour répondre à tes questions : « pourquoi Rusard a pas continué à chercher Drago quand même, puisqu'il a bien vu que c'était lui ?» parce que Rusard est un Cracmol à Poudlard, donc il ne s'étonne plus de rien, pas même de voir un élève devenir un autre. « Dumbledore qui connaît pas quelque chose? Ouais, moi aussi j'ai du mal à y croire... Presque autant qu'à Drago oubliant de rabattre sa capuche... non mais c'est quoi ce futur Mangemort? » Mais Draco n'est pas un futur Mangemort ! (hem hem se dit l'auteur en pensant à son chapitre 10 qu'elle n'a pas encore écrit mais bref).
Bisous.
Dragonia : c'est gentil d'envoyer tes reviews en double, ça fait monter les chiffres ! J'aime bien moi aussi quand AJ grille complètement Draco, qui est parfaitement innocent cela va sans dire ;) ! Continue ta fic toi aussi !
Melou : Décidément cette scène a bien plu ! Merci pour la review.
Kam-livy : j'aime beaucoup ta formule « Le couple Drago/Hermione commence à se laisser entrevoir à travers l'épaisseur de brouillard que tu as minutieusement saupoudré... » lol je suis désolée mais le brouillard va très clairement se déchirer d'ici peu ... Merci pour ta review, j'adore les gens enthousiastes !
Ti-Ni.Nanije ne sais pas encore combien il va y avoir de chapitres ... Probablement une vingtaine, je pense, mais rien n'est sûr. À bientôt !
Gody : bonjour ! je tiens d'abord à préciser que j'adore la plupart de tes fics ! et merci à dragonia de t'avoir conseillé celle-ci. Sinon ça ne sera pas du tout « purement sexuel », voire très très sûrement pas sexuel du tout. Mais j'espère que ce sera bien quand même. Bye.
Arka : la vitesse n'a jamais été mon point fort, mais il ne faut jamais désespérer je finis toujours par poster.
Maxfoy : coucou toi ! ta review m'a énormément touchée, tu sais ? Sincèrement, je suis très flattée que tu aimes cette fic (mais oui, HP c'est tellement plus fun sans HP !). Et puis, voilà voilà, voilà la suite, et la romance pour décorer tout ça. Bisous.
Alpo : Bonne année à toi aussi et merci pour la review !
Zoé II : Zoé je t'aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaime et je t'adore ! Tu es une revieweuse bénie ! J'en reviens pas d'avoir passé le cap des 70 reviews. Merci Merci Merci mille fois et des poussières. Juste comme ça le Bal de Noël est dans le chapitre 9 (mais bon si tu es sage on pourra peut-être négocier ...). Enormes bisous.
ML : bon rétablissement à toi, maintenant, et pour info aujourd'hui c'était le pull beige. Voilà. Merci de me béta reader et schmouich (ct un gros zibou comme tu me l'as demandé).
