Le bla-bla de Lily : Préparez-vous à lire un chapitre largement plus long que tous les autres, où l'auteur raconte n'importe quoi et ne comprend même pas ce qu'elle écrit. Si vous avez des questions à la fin de ce chapitre, n'hésitez pas à ma les poser, c'est facile, il suffit de reviewer. À ce propos, je vous remercie tous infiniment pour les reviews que vous m'avez déjà envoyées : plus de 80 ! Je ne pensais même pas arriver jusque là quand j'ai commencé cette fic. Sincèrement, ça me met de bonne humeur pour toute la semaine quand je vois que j'en ai reçu une dizaine en une seule nuit ! Donc voilà, merci de continuer, et j'espère que le prochain chapitre viendra plus vite !

Merci : MLT, toujours béta !

Dernier point : si vous voulez des illustrations et des photos parce que vous ne voyez pas du tout à quoi ressemble la robe d'AJ, laissez-moi votre adresse e-mail et je vous les enverrai !

Autre dernier point : je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j'ai commencé une nouvelle fic qui s'appelle L'aigle Noir. Allez y jetez un coup d'œil, ça ne prends qu'une minute !

Bon, je vous laisse tranquille maintenant, bonne lecture !

The Diary - Le Journal

- AJ il FAUT que tu m'aides !

Hermione avait sauté sur la Serpentarde dès qu'elle avait pu la croiser seule dans les couloirs. AJ sursauta sous l'assaut et regarda Hermione avec des yeux éberlués, se préparant mentalement à l'annonce de la pire catastrophe imaginable.

- Malfoy m'a invitée au Bal de Noël, expliqua la Gryffondor.

- Quoi ? s'étrangla AJ.

Elle ne s'attendait vraiment pas à ça !

- Attends ... Répète lentement s'il te plaît, implora-t-elle.

- Draco Malfoy ... Serpentard ... m'a invitée, moi Hermione Granger ... Sang-de-Bourbe ... Gryffondor ... au Bal de Noël. C'est plus clair ?

- Oui, mais je comprends encore moins.

- Rassure-toi, on est deux.

- Draco t'a invitée ?

- Hélas oui.

À la grande surprise d'Hermione, AJ éclata de rire.

- Alors c'était ça son secret ! s'exclama-t-elle entre deux hoquets.

- Quel secret ? interrogea Hermione.

- La raison pour laquelle il n'avait pas encore de cavalière ... Il voulait y aller avec toi !

- Pardon ?

- S'il t'a invitée, c'est parce qu'il en avait envie, non ?

- Euh ... Pas vraiment, en fait. C'était plutôt ... un fâcheux concours de circonstances.

- Pourquoi est-ce que tu prends cet air désespéré ? La moitié de Poudlard rêverait d'être à ta place !

- Je la leur cède volontiers.

- Je ne te comprends pas ... Draco est beau, riche, populaire ... commença AJ.

- ... arrogant, méprisant, et simplement insupportable, acheva la Gryffondor.

AJ ne répondit rien mais afficha un air courroucé.

- Tu ne veux pas qu'on aille parler de ça dans un endroit plus calme ? proposa-t-elle au bout d'un instant.

Hermione hocha la tête, et les deux jeunes filles quittèrent le couloir trop fréquenté. D'un accord tacite, elles se dirigèrent vers une pièce surnommée "le Parloir", assez petite mais riche en coussins moelleux et en carafes de jus de citrouilles. AJ et Hermione l'avaient découverte dès leur première année. La salle se situait près des quartiers des Serdaigles, aussi la Serpentarde ne fut qu'à moitié étonnée de croiser Melly en chemin.

- Oh, AJ tu tombes bien, la salua la jeune fille, j'ai plein de choses à te dire ! Bonjour Hermione, ajouta-t-elle en se tournant vers la Gryffondor.

- Salut Melly.

Les deux jeunes filles s'étaient connues par l'intermédiaire de leur amie commune, et comme tous les Serdaigles admiraient (et jalousaient aussi parfois) la réputation de la jeune Gryffondor, le contact s'était facilement établi.

- On allait justement discuter de quelque chose avec Hermione, dit AJ d'un ton un peu hésitant. Ça te dérangerait que Melly vienne avec nous ? demanda-t-elle à la Gryffondor.

- Non, à condition que Poudlard ne soit pas au courant dès demain de toutes mes histoires, répondit Hermione en souriant.

- Tu peux me faire confiance, promit Melly.

Elles furent donc trois à passer sous la tapisserie miteuse qui dissimulait l'entrée du Parloir. Là, elles s'installèrent confortablement et se servirent de jus de fruit frais.

- Bon, commença AJ. D'abord, Melly nous annonce la nouvelle du siècle et ensuite on repasse au problème d'Hermione, ça vous va ?

Les deux autres acquiescèrent.

- Alors pour commencer, fit Melly, la nouvelle du siècle n'en est pas vraiment une. Enfin si, mais comme je m'y étais attendue ... Je veux dire, reprit-elle, je ne m'y attendais pas vraiment, mais je l'espérais et ...

- Tu nous rappelles quand tu as fini ? la coupa AJ.

Melly rosit légèrement.

- Brian m'a enfin demandé d'être sa cavalière, annonça-t-elle plus simplement.

- Ah ! s'exclama AJ ! Il était temps !

- Brian Bloom ? Le frère d'Hayden ? vérifia Hermione.

- Lui-même, confirma AJ. À propos Melly, je ne t'ai pas encore dit que j'y allais avec Hayden ?

- Non, d'ailleurs tu devrais avoir honte, mais de toute façon je suis déjà au courant.

- Ah bon ? Il vous l'a déjà dit ?

- Evidemment ! Il était tellement heureux que tu aies accepté, il s'est précipité pour nous l'annoncer deux minutes plus tard.

- Vraiment ? redemanda AJ, légèrement mal à l'aise devant ce débordement de joie. Enfin bon, ce n'est pas le sujet, raconte-nous comment Brian s'y est pris.

- C'était il y a deux jours, on était tous les deux restés en dernier à travailler dans la salle commune, car Hayden était revenu épuisé de sa séance d'entraînement de Quidditch. Au bout d'un moment, on en a eu assez et on est allés s'affaler sur le canapé en face de la cheminée, et on a discuté tranquillement. Au début, on ne parlait que des devoirs et des cours, et puis la conversation a dérivé sur le Quidditch, sur Hayden et toi, et finalement sur le Bal. Et c'est là qu'il m'a invitée.

- Comme c'est mignon, commenta Hermione, un sourire attendri aux lèvres.

- Oui, approuva AJ d'un ton rêveur, j'imagine bien la scène : les deux tourtereaux assis tout près, éclairés seulement par les flammes ...

Cette fois, la Serdaigle rougit franchement, mais sembla également ravie.

- Et toi Hermione, tu as aussi un cavalier ? demanda-t-elle innocemment.

AJ échangea un regard lourd de sous-entendus avec la Gryffondor.

- Oui, finit par répondre celle-ci.

- Je peux savoir qui c'est ? poursuivit Melly.

- Draco Malfoy.

- Ah ? fit la Serdaigle d'un ton perplexe. Mais pourtant, j'avais l'impression que vous ne vous entendiez pas si bien que ça.

- En effet, confirma Hermione, c'est bien là tout le problème.

Melly haussa un sourcil.

- En fait Melly, je crois qu'aucune de nous trois n'a vraiment compris comment ils en sont arrivés là, expliqua AJ. Et à mon avis, Draco n'en sait pas beaucoup plus.

- C'est quand même lui qui l'a invitée, rétorqua Melly. Il savait un minimum ce qu'il faisait.

- Ce qui s'est passé c'est que ... commença Hermione, avant de se rendre compte qu'en fait, elle n'avait pas très bien compris ce qui s'était passé. Oh, reprit-elle, et puis après tout AJ a raison je n'y comprends rien, inutile de chercher à expliquer le comportement de ce maudit Serpentard.

- Qui est en l'occurrence mon meilleur ami.

- Désolée, AJ. Mais reconnais qu'à ma place ...

- Je ne crois pas qu'on soit là pour débattre du comportement de Draco Malfoy, intervint Melly, les yeux soudain pétillants. Mais plutôt ... poursuivit-elle, de l'extraordinaire tenue que va devoir se trouver celle qui a l'incroyable honneur d'être sa cavalière !

Hermione eut l'air encore plus lasse qu'elle ne l'était déjà.

- Oh non ... Et dire que j'avais presque oublié ce détail.

- Détail ? s'étrangla Melly, qui passait en général son mois de décembre entier à déterminer chaque élément de sa tenue pour le Bal annuel.

- Tu ne pourrais pas me prêter une de tes robes, AJ, s'il te plaît ? implora Hermione.

- Hors de question, s'opposa immédiatement celle-ci. Il s'en apercevrait tout de suite et ça le vexerait beaucoup.

- Pauvre chéri ...

- Crois-moi, insista AJ, tu n'as vraiment pas intérêt à faire une seule chose de travers ce soir-là.

- Et puis, ajouta Melly, tu ne vas quand même pas laisser passer l'occasion rêvée de t'offrir une nouvelle robe ! Enfin, Hermione, tu es une fille ou quoi ?

La jeune Gryffondor eut alors l'air presque prête à se laisser persuader. AJ acheva de la motiver :

- Allez, remuez-vous les filles, on descend à Pré-Au-Lard !

- Maintenant ? s'étonna Melly.

- On a pas cours cette après-midi, on a tout notre temps.

- Oui, mais ...

La Serpentarde était déjà sortie du Parloir et invitait ses deux amies à la suivre, ce qu'elles firent sans se faire prier. AJ les conduisit alors prudemment jusqu'à la statue de la sorcière bossue, ouvrit le passage d'un coup de baguette et fit signe à Hermione et Melly de se glisser dans l'ouverture, après quoi elle y entra à son tour. En chemin, elle répondit patiemment à toutes les questions concernant ce passage secret mais omit cependant les conditions par lesquelles elle était entrée en possession de la Carte du Maraudeur (Draco et elle l'avaient dérobée aux jumeaux Weasley, et quand AJ avait découvert que son père et ses amis en étaient les auteurs, elle avait décrété qu'elle n'avait fait que récupérer son héritage).

Une bonne demi-heure plus tard, les trois jeunes filles pénétrèrent silencieusement dans la cave de la confiserie Honeydukes. Elles rejoignirent discrètement le magasin en lui-même et sortirent dans la rue. D'un pas décidé, AJ guida leur groupe vers la rue luxueuse où brillait l'enseigne de Miss Mugler. Arrivée devant le magasin, Hermione hésita soudain.

- Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda AJ.

- C'est que ... répondit Hermione, rougissante. Je ne sais pas si j'aurais les moyens de ... de m'offrir quoi que ce soit de ce magasin.

- Aucune importance, la rassura AJ ; je t'offre tout ce que tu veux et Draco me remboursera. S'il veut une cavalière parfaite, il faudra qu'il assume.

Hermione sourit faiblement et suivit AJ qui entrait dans la boutique. Melly les accompagna. Lorsqu'elles poussèrent la porte vitrée, une sonnerie retentit et trois vendeurs transplanèrent immédiatement devant elles. L'un deux, reconnaissant Amanda Potter, fit immédiatement appeler Miss Laura Mugler, laquelle arriva peu après.

- Bonjour Miss Potter ! Très heureuse de vous revoir, la salua celle-ci. Ces demoiselles sont de vos amies ?

- En effet.

- Bienvenue Mesdemoiselles, je suis Laura Mugler, fit-elle chaleureusement en leur tendant la main, que les jeunes filles serrèrent en souriant. En quoi puis-je vous être utile ?

- Hermione aurait besoin de votre plus belle robe de bal et de tous les accessoires nécessaires, répondit AJ.

- Qui est votre cavalier ? demanda Laura.

- Draco Malfoy, fit Hermione d'un ton encore sombre.

Miss Mugler la gratifia d'un regard admiratif.

- Je vois, dit-elle seulement. Et vous, mademoiselle ? demanda-t-elle en se tournant vers Melly.

- Euh ... ce n'était pas prévu mais ... j'aimerais bien trouver une robe, moi aussi.

- D'accord, je vais vous confier à Helen.

Une vendeuse s'avança, qu'AJ reconnut comme celle qui lui avait apporté sa robe merveilleuse. Melly, après un regard à ses deux amies, suivit la jeune femme.

- Quant à vous Miss Potter, vous êtes-vous finalement décidée ?

- Non madame, avoua AJ. J'hésite toujours à mettre la robe blanche pour le Bal. J'aurais envie de la réserver pour une plus grande occasion.

- À attendre la bonne occasion, on finit parfois par passer à côté de l'essentiel, commenta Miss Mugler.

- Je sais mais ... Je pourrais revoir vos modèles ?

- Aucun problème, Elizabeth vous aidera. Je m'occuperais personnellement de Miss ...

- Granger, compléta Hermione.

Les deux jeunes filles se séparèrent alors. Miss Mugler sourit aimablement à Hermione qui la rejoignit. Elles traversèrent ensemble de nombreux couloirs et salles avant d'arriver dans une petite pièce circulaire aux murs couverts de miroirs. Hermione, à la fois intriguée et émerveillée, écarquilla les yeux.

- Miss Granger, je vais vous demander de vous placer au centre de la pièce, s'il vous plaît, et de rester immobile.

La Gryffondor obéit docilement. Elle regardait son reflet dans le miroir qui lui faisait face, quand soudain un faisceau de lumière rouge jaillit de celui-ci ainsi que des autres glaces. Les rayons rencontrèrent le corps d'Hermione et se mirent à le parcourir soigneusement de haut en bas, avant de disparaître aussi vite qu'ils étaient venus.

- C'est un scanner Moldu auquel j'ai apporté quelques petites améliorations, expliqua Miss Mugler.

- À quoi sert-il ? demanda Hermione avec curiosité.

- Tout simplement à analyser la teinte exacte de vos yeux, de vos cheveux et de votre peau, ainsi que la forme précise de votre corps, afin de confectionner rapidement quelques modèles parfaitement sur mesure. J'ai pensé que ça serait nécessaire pour un cavalier aussi ... exigeant que le votre.

- Vous avez sûrement raison, approuva la jeune fille.

Au bout d'un instant, le miroir du fond pivota et laissa apparaître une tringle couverte de cintres portant chacun une superbe et élégante robe de soirée. Miss Mugler murmura une mystérieuse formule, et les robes quittèrent leur support pour venir voleter dans les airs en face d'Hermione.

- Je vous propose de les essayer toutes avant de faire votre choix, dit Laura Mugler.

- ça sera avec grand plaisir ! répondit Hermione, les yeux brillants d'excitation.

Etre la cavalière de Malfoy avait peut-être des avantages, finalement.

L'une après l'autre, Hermione revêtit toutes les tenues que Miss Mugler lui présentait. Elles commencèrent par un ensemble fait d'un bustier rigide, d'une jupe faite de nombreux voiles de satin noir et de gants assortis. Le tout, constellé de paillettes, conférait à la jeune fille une aura sombre et mystérieuse. Puis vint une robe blanche dont les pans de la jupe s'ouvraient sur un jupon vert tendre. Le tissu était fluide et agréable, très élégant. Ensuite, on présenta à la Gryffondor une robe sans manches d'une couleur bleue assortie à ses yeux ; sur la soie se dessinaient des arabesques de velours noir, et un jupon de tulle froufroutait joyeusement à chaque pas.

Il y eut aussi une tenue plus courte aux reflets d'or, une plus chatoyante alliant des tons verts et bleus, mais également une tunique d'un rouge éclatant, et enfin une robe turquoise brodée de fils d'argent.

Hermione finit par avoir le souffle coupé devant une telle abondance et une telle beauté. Elle essaya toutes les robes avec beaucoup d'enthousiasme, et toutes lui allaient à merveille, mais bientôt arriva le moment fatidique du choix. Heureusement pour elle, Melly vint à son secours.

- Tiens ? s'étonna Hermione. Tu as déjà choisi ta robe ?

- Non, pas encore, répondit Melly. Je me contente pour l'instant de me promener dans la caverne d'Ali-Baba.

- Puisque tu es là, est-ce que tu pourrais m'aider ? Je n'arrive vraiment pas à prendre une décision.

- Aucun problème.

La Serdaigle eut un sifflement d'admiration quand elle vit toutes les tenues étalées aux pieds d'Hermione. La robe bleue et noire attira particulièrement son attention.

- Celle-ci est magnifique ! apprécia-t-elle. Je suis sûre que ça serait parfait pour toi.

- Tu crois ? C'est vrai qu'elle est très jolie mais ... Je ne sais pas, à mon avis elle irait mieux à quelqu'un comme toi. Tu devrais l'essayer. Qu'en pensez-vous, Miss Mugler ? interrogea-t-elle en se tournant vers la sorcière.

- Miss Granger a raison, approuva celle-ci. Quelques retouches suffiront pour qu'elle vous convienne.

Melly, aux anges, put ainsi enfiler le précieux vêtement. Ses yeux émerveillés convainquirent Hermione qu'une robe au moins venait d'être éliminée de sa liste. Mais le choix restait tout de même épineux. Avec l'aide de la jeune Serdaigle et de Miss Mugler, elles pesèrent le pour et le contre pour chaque tenue, et au bout d'une longue discussion, parvinrent à se réduire à seulement trois robes.

- Maintenant, je pense qu'il faudrait attendre l'avis d'AJ, décida Hermione.

Les deux autres acquiescèrent en observant toujours pensivement les tenues restantes : la robe de satin noir et pailleté, celle aux reflets d'or et celle aux couleurs aquatiques. Après une rapide conversation par miroir interposés (comme AJ et Draco en avaient eues lors de leur visite précédente), AJ accepta de retrouver ses deux amies pour avoir également leur opinion sur sa propre robe de bal, qui provoquait apparemment les mêmes complications.

La Serpentarde les rejoignit peu après, et manifesta tout de suite son approbation.

- Merlin, ces robes sont superbes ! Excellent choix, les filles, Draco pourra être fier de sa cavalière.

- Merci AJ, dit Hermione, mais à ton avis, laquelle préférera-t-il ?

- Tu t'intéresses à ses goûts maintenant ? demanda malicieusement AJ.

- Pas du tout, s'insurgea son amie, mais puisqu'elles me plaisent toutes, autant qu'il n'ait pas de reproches à me faire. Pour changer.

- Oui, oui, je vois ... murmura AJ, un sourire aux lèvres.

Elle resta ensuite un moment silencieuse, étudiant attentivement chaque tenue et envisageant son impact sur le Serpentard. Puis, elle releva la tête, une expression déterminée sur son visage. Hermione se surprit à attendre impatiemment le jugement final.

- La robe dorée, commença AJ, satisferait sûrement ses goûts de luxe. Mais j'ai peur qu'il n'y voit une connotation trop Gryffondor.

Hermione ne put retenir un soupir d'agacement.

- Ne le prends pas mal, Hermione, c'est juste que puisqu'on a le choix, autant minimiser les risques, non ?

- Moui ... Peut-être, mais qu'est-ce qu'il peut être difficile !

- Bon. Quant à la robe noire ... Elle est splendide et très originale, elle te montre sous un tout autre angle, mais je pense justement qu'elle ne correspond pas vraiment à ta personnalité. En revanche, la robe d'eau est parfaite. Moins banale qu'une robe blanche, et elle donne une impression de pureté et de douceur ; en plus les couleurs te vont vraiment bien. Rappelle-toi, au Bal en 4ème année tu portais une robe bleue et Draco n'a rien trouvé à te dire ce soir-là.

- C'est vrai, se souvint Hermione en souriant rêveusement. Seamus et Ron m'ont même dit qu'ils ne me reconnaissaient pas. Je ne sais toujours pas si je dois prendre ça comme un compliment ou non ...

- En plus, ajouta Melly, tu as l'air d'une vraie sirène avec cette robe. Je crois qu'AJ a fait le bon choix.

- Eh bien c'est d'accord ! trancha définitivement Hermione.

Miss Mugler prit alors la robe des bras d'Hermione et la confia à Helen avec celle de Melly, tandis qu'Elizabeth fut chargée de ranger les autres tenues.

- À vous à présent Miss Potter, annonça-t-elle ensuite.

Melly et Hermione se tournèrent vers la Serpentarde avec un air gourmand. Quelle merveille AJ pouvait-elle préférer à celle qui reposait déjà dans sa chambre à Poudlard ? La jeune fille eut l'air légèrement embarrassée, puis d'un coup de baguette revêtit la fameuse tenue.

C'était une longue robe en soie réversible noire et or à motifs floraux. À dominante noire, elle se portait près du corps ; un jeu de tissu formait deux pans portés sur la hanche droite. Un grand plissé arrondi partait en pointe du dos de la robe, passait sur l'épaule droite et s'étalait à partir du côté gauche de la taille vers le sol. AJ portait un long gant noir avec un revers or au bras gauche. Une pochette en tissu assortie à sa robe complétait sa toilette.

Melly et Hermione en restèrent bouche bée de stupéfaction. AJ, l'air gênée, leur jeta un regard hésitant.

- Euh ... finit-elle par dire. Ça ne vous plaît pas ? Je sais que c'est plutôt original, mais elle me plaisait alors ...
- Elle est magnifique, la coupa Melly.

Hermione hocha la tête en approbation.

- Vraiment ? bredouilla AJ, alors qu'un sourire naissait sur ses lèvres. Vous l'aimez ?
- AJ, cette robe est superbe, comment pourrait-on ne pas l'aimer ?
- Elle est presque plus belle encore que l'autre ... ajouta Hermione. Quoique non, rectifia-t-elle, elle est différente.
- Très élégante en tout cas.
- Mais pas trop non plus.
- Bref, parfait pour l'occasion.
- Tu seras magnifique AJ.

La jolie Serpentarde rougit au compliment. Puis, elle reprit ses vêtements habituels, et les trois jeunes filles se dirigèrent vers la caisse. Leurs trois robes furent précieusement rangées et envoyées directement à Poudlard. Malgré leurs farouches protestations, Melly et Hermione ne parvinrent pas à persuader AJ de les laisser payer leurs robes.

- Ce seront vos cadeaux de Noël, avait déclaré la Serpentarde. Et je vous jure que ça me fait plaisir de vous les offrir.
- Mais ... avait tenté Hermione.
- Pas de discussions. Surtout pour toi, Hermione, je t'ai dis que Draco m'en rembourserai au moins la moitié.

À court d'arguments -et aussi parce que leurs bourses respectives étaient loin d'être pleines- l'Aigle et la Lionne avaient cédé. En retour, elles promirent à AJ de lui être aussi dévouées que possible tant que la Serpentarde aurait besoin d'elles. Le retour à Poudlard, en fin d'après-midi, fut ainsi très joyeux, les trois amies étant toutes très excitées par leurs nouvelles acquisitions. Hermione et Melly promirent solennellement de ne parler à personne ni de la Carte du Maraudeur, ni du souterrain de la Sorcière Borgne. Elles regagnèrent ensuite la salle du Parloir et papotèrent ensemble jusqu'au dîner. Une fois arrivées dans la Grande Salle, elles se séparèrent enfin, leurs regards pétillant encore.

Quand il vit AJ s'avancer vers la table des Serpentards, le visage de Draco, jusque là sombre et boudeur, s'illumina d'un coup. Il prit la jeune fille dans ses bras avant même qu'elle ne se soit assise.

- AJ, enfin ma princesse tu es là. Où étais-tu passée ? Je me suis inquiété, tu sais.

AJ fut très touchée devant ce débordement public d'affection.

- J'étais juste sortie avec des amies, Drake.
- C'est tout ? Avec qui précisément ?
- Hermione et Melly.

Draco hocha la tête et desserra son étreinte.

- S'il te plaît, préviens-moi la prochaine fois, demanda-t-il seulement.
- C'est promis, chuchota la jeune fille en l'embrassant doucement sur la joue.

Le repas se poursuivit en toute tranquillité. Ils rejoignirent ensuite leur Salle commune, puis la chambre d'AJ, où celle-ci entama ses devoirs pendant que Draco lisait sur son lit.

- Tu ne travailles pas, Drake ?
- J'ai tout fait pendant que tu étais sortie, je m'ennuyais, expliqua-t-il.
- Qu'est-ce que tu lis ?
- Grandeur et décadence de la Magie Noire, répondit Draco. C'est pas mal.

Une pensée surgit soudain à l'esprit d'AJ.

- Au fait, Drake ... commença-t-elle, un sourire taquin aux lèvres.
- Oui ?
- Tu ne m'avais pas dit que ...
- Quoi ?
- Que tu avais choisi une Sang-de-Bourbe Gryffondor comme cavalière !
- Quoi ? Comment sais-tu que ... Ah ! Euh ... Oui, en fait non, c'est-à-dire que ... Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête.
- Voilà qui explique tout, marmonna AJ.
- Qu'est-ce que tu dis ?
- Rien, rien. Mais dis-moi, pourquoi est-ce tu ne lui as pas expliqué que tu plaisantais ?
- Mais je ne plaisantais pas !
- Alors tu comptes vraiment aller au Bal avec Hermione ? Poudlard va avoir des potins pour les six mois à venir !
- Oh, toi, retournes à ton travail ! s'écria Draco, agacé.

Mais AJ se contenta d'éclater de rire. Malfoy, furieux, lui lança un coussin à la tête, parvenant ainsi à stopper net le rire de la jeune fille. Cependant, la riposte ne se fit pas attendre, et AJ s'empressa de reproduire le coussin six ou sept fois pour le projeter magiquement sur l'autre Serpentard, hilare à son tour. Celui-ci saisit alors un gros polochon et jaillit du lit en poussant un cri de guerre. Ce fut à ce moment que la porte s'ouvrit sur un Blaise Zabini à l'air plus que perplexe, surtout quand un gros oreiller lui atterrit en pleine figure.

Ainsi commença une des plus fameuse bataille d'oreillers de Serpentard.

Elle dura une bonne heure et demie avant d'être interrompue par des professeurs furibonds, qui ôtèrent immédiatement 50 points à la Maison fautive. Mais tous ses membres s'en moquaient : le jeu en valait bien la chandelle !

Lorsque, harassés par le fougueux combat, AJ et Draco se laissèrent tomber sur leurs lits vaguement refaits, la petite brune posa une dernière question.

- Bref, sérieusement Drake, pourquoi est-ce que tu l'as invitée ?

Le beau blond ne sut pas quoi répondre.


Le mois de décembre passa à une allure vertigineuse. Tous les jours, les derniers célibataires se démenaient pour se trouver d'urgence un ou une cavalière, ce qui donnait lieu à des scènes assez pittoresques. Chez les Gryffondor, Lavande accepta une nouvelle fois l'invitation de Seamus, sous les yeux émus d'Hermione, mais Ron en revanche essuya plusieurs refus agacés avant de comprendre qu'Hermione avait bel et bien un autre cavalier. Cependant aucune menace ni prière ne put lui apprendre le nom de celui-ci.

Du côté des Serpents, on eut droit à de belles crises de nerfs de la part de Pansy Parkinson, Lila Perrine et toutes les autres groupies de Draco quand elles apprirent que le beau blond était déjà accompagné. Au final, Lila réussit à se faire inviter par Blaise Zabini, pendant que Pansy s'affichait fièrement au bras d'Adam Vermont. Il y eut de nombreux pronostics entre AJ et Draco au sujet de la somme que les deux garçons avaient empoché pour inviter ces filles-là. Comme d'habitude, aucune ne consentit à accompagner Crabbe ni Goyle ; et quant à Theodore Nott, il choqua toute l'école en invitant Elanor Rigby, une Poufsouffle de 7ème année.

Puis les vacances arrivèrent, augmentant d'un coup la nervosité et l'excitation ambiantes. Dumbledore organisa même exceptionnellement un jeudi à Pré-Au-Lard, le 23 décembre, car la moitié des filles du château l'en avaient supplié, pour se procurer d'urgence le détail ou la robe manquants. AJ, Melly et Hermione observèrent avec une grande satisfaction toutes ces élèves lorsque celles-ci s'entassèrent dans les calèches conduisant au village, des heures de recherches dans les magasins sûrement bondés en perspective. Les trois amies avaient quant à elles décidé de rester tranquillement au château, puisque leurs tenues étaient déjà prêtes depuis des semaines.

D'un commun accord, elles prirent ensuite le chemin du Parloir, bien décidées à passer une après-midi tranquille. Mais cela ne semblait pas faire partie des plans d'un certain blond de Serpentard, qui les croisa devant la Bibliothèque.

- Ah, AJ, je te cherchais justement ! s'exclama-t-il en la voyant arriver. Granger, Kirley, ajouta-t-il en guise de salut envers les deux autres filles.
- Salut Malfoy, répondit ladite Melly Kirley.

Hermione se contenta d'un vague signe de tête. Depuis leur escapade en Forêt, Draco et elle ne savaient pas trop quel comportement adopter l'un envers l'autre. Leur haine ancestrale était à présent mêlée à la reconnaissance : Draco avait sauvée Hermione des Spectres, et elle-même avait auparavant empêché un Runespoor de mordre le Serpentard. De plus, ils allaient ensemble au Bal. Au final, ils avaient tacitement décidé de s'ignorer mutuellement. D'ailleurs, comme ils étaient très en avance sur les autres groupes, ils s'étaient accordés quelques semaines de pause dans leur projet de Potion, de sorte qu'ils ne se voyaient plus que rarement. Quand AJ avait demandé à Draco de payer une partie de la robe d'Hermione, il avait accepté sans faire d'histoires.

- Qu'est-ce que tu veux, Drake ? lui demanda AJ, le ramenant à la réalité.
- T'avoir un peu à moi, pour changer.
- Oh, fit la jeune fille, à la fois gênée pour ses amies et touchée en même temps.
- Vous ne m'en voulez pas trop si je vous l'emprunte ? demanda Draco à l'Aigle et la Lionne.
- Honnêtement, si, dit franchement Melly, mais je crois que tu ne vas pas nous laisser le choix.
- Bien raisonné, Kirley. Alors, AJ, tu viens ?
- Bon, d'accord. Je suis désolée les filles.
- On s'en remettra. Amusez-vous bien.

Draco avait déjà entraîné AJ dans un autre couloir. Melly les regarda partir avec un sourire attendri, puis se tourna vers Hermione, qui n'avait pas prononcé un mot depuis l'arrivée de Malfoy.

- Qu'est-ce qu'on fait nous alors ?
- Comme tu voudras, soupira Hermione.
- D'accord, alors on va aller se gaver de Bieraubeurre dans le Parloir en se racontant pleins d'histoires de filles ! Ça te va ?

Hermione sourit.

- C'est parfait, approuva-t-elle.


- Mais qu'est-ce qu'il y a, Drake ? redemanda AJ avec curiosité.
- Je te l'ai dit, répéta le beau blond, je voudrais passer un peu de temps avec toi, ça n'arrive pas souvent en ce moment.
- Tu es jaloux ?
- Oui, très. Je serai toujours jaloux des personnes que tu aimeras plus que moi.

AJ s'arrêta, tant cette déclaration l'avait émue. Elle regarda Draco, dont le visage pâle était empreint d'une triste douceur ; une expression que même elle n'avait pas l'occasion de lui voir souvent. Sans réfléchir plus longtemps, elle se jeta sur Draco et l'enserra de ses bras.

- Oh, Draco, murmura-t-elle alors que ses yeux s'embuaient de larmes. Jamais, jamais je n'aimerais personne plus que toi ! Tu es mon frère, Drake, mon grand frère chéri, je ne pourrais même pas survivre deux minutes si tu n'étais pas là.
- Petite sœur, répondit simplement Draco en cachant son visage dans la chevelure de la jeune fille.

Ils restèrent longtemps enlacés ainsi. Puis, ils desserrèrent leur étreinte en même temps, et essuyèrent leurs larmes en riant à moitié. Draco passa un bras protecteur autour des épaules de sa princesse et ils repartirent dans les couloirs du vieux château.

Les deux Serpentards passèrent ensemble une après-midi merveilleuse : profitant d'une salle de classe vide, ils s'y installèrent et l'aménagèrent en une antre mystérieuse où ils explorèrent à fond les capacités de leur magie. Comme ils avaient au cours des ans réussi à rassembler un large rayon de livres d'un programme surpassant celui des 7èmes années, ou même carrément de Magie Noire, ils commencèrent par expérimenter de nouveaux sorts. Tout d'abord, Draco s'exerça à devenir invisible sans la Cape d'AJ, puis la jeune fille fit des essais de magie sans baguette.

Quelques heures plus tard, elle réussit enfin à faire s'envoler une plume irisée par la force conjuguée de sa volonté et de sa main de sorcière. Harassée par tant d'efforts et de concentration – la magie sans baguette étant une discipline vraiment ardue – elle se laissa tomber dans un gros fauteuil. Relevant la tête, elle vit Draco s'amusant à faire disparaître chacune de ses mains, puis à les ramener dans le monde visible. Comme ils étaient tous deux satisfaits de ces premières réussites, ils décidèrent d'abandonner les sortilèges pour un temps, et de se tourner vers les potions.
AJ avait beaucoup d'idées quant à l'utilisation des talents de Draco dans ce domaine : elle pensait qu'ils pourraient à eux deux faire une fortune en commercialisant des potions interdites, comme des philtres d'amours ou bien des poisons. Draco, quant à lui, s'amusait de ces grandes ambitions : il confectionnait des potions surtout pour son propre plaisir, mais cependant l'idée d'un marché noir ne lui déplaisait pas du tout. Ne serait-ce qu'à Poudlard même, ils pourraient récolter des dizaines de Gallions avec leurs précieuses fioles de Stimem (les fameuses potions de Mémoire), par exemple.

Ils ne s'arrêtèrent qu'à la tombée de la nuit, quand le bruit des calèches rentrant au château se fit entendre. Après avoir fait disparaître toute trace de leur passage, les deux jeunes gens redescendirent vers leur Salle Commune, avant d'aller dîner dans la Grande Salle.

Là, en cette veille de Bal de Noël, l'excitation des élèves était presque palpable. Un seul sujet de conversation était toléré, et quiconque n'avait pas encore révélé le nom de la personne qui l'accompagnerait était véritablement harcelé par tous ses camarades. Ce fut le cas de quelques Poufsouffles et Serdaigles, mais aussi bien évidemment d'Hermione et de Draco. Aucun des deux n'avait osé dévoiler l'identité de leur cavalier ou cavalière, sauf à AJ et Melly, et on ne les voyait rarement sans une troupe de curieux attroupés autour d'eux dans l'espoir de découvrir quelques indices. Plus ils insistaient, plus Draco se persuadait qu'inviter Granger était la pire bêtise de son existence. Comment allaient réagir les autres Serpentard devant le couple d'un soir ? Ils n'oseraient jamais renier leur prince, mais ils l'ignoreraient sûrement pendant un bon moment, comme ils le faisaient pour Theodore Nott.

Régulièrement, le blond décidait d'aller voir la Gryffondor pour annuler sa demande, mais son sens de l'honneur le retenait toujours. Et de toute façon, il était bien trop tard maintenant.

Ce soir-là, il partit se coucher plus tôt que d'habitude ; le temps passe plus vite quand on dort, et c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour oublier un moment sa nervosité. Pourtant, celle-ci le tint éveillé deux bonnes heures encore avant de le laisser sombrer dans l'inconscience.


Samedi 25 décembre. Dès les premières lueurs matinales, AJ quitta Draco pour se barricader avec Melly et Hermione dans le Parloir. Dans la petite salle avait été installée une coiffeuse croulant sous les flacons de parfums et le maquillage des trois demoiselles, dont les trois robes trônaient royalement sur des coussins. Jusqu'au déjeuner, elles avaient prévu de se contenter d'une préparation psychologique, l'après-midi étant entièrement consacrée à leur métamorphose. Un programme très alléchant !

Bien qu'elle ne voulait rien en laisser paraître, Hermione était la plus nerveuse des trois. Elle n'avait pas peur de Draco, non … Enfin, c'était quand même Draco Malfoy, le dernier héritier d'une des plus célèbres familles de Grande-Bretagne ! Et puis, chacun savait que le jeune Serpent ne supportait aucune humiliation, aucune imperfection dans son image de prince. Déjà, le simple fait d'avoir une vulgaire Sang-de-Bourbe pour cavalière allait lui attirer de nombreuses remarques. Qu'arriverait-il si, par sa faute à elle, l'orgueilleux Malfoy était abaissé de son glorieux piédestal ? Hermione ne s'en tirerait sûrement pas indemne. Elle allait donc devoir être parfaite, au moins le temps d'une soirée.

Melly, si elle n'était pas aussi stressée que la Lionne, était cependant loin de la sérénité parfaite. Bien sûr, Brian et elle se tournaient autour depuis des années, mais entre un simple flirt et le Bal de Noël, il y avait un pas. Et un grand pas, même.

Quant à AJ, son insouciance était frappante à côté de ses deux amies. Pour elle, ce Bal n'était qu'une grande soirée, où tout le monde pourrait se mettre sur son 31 et où, avec Hayden elle allait pouvoir s'amuser à repérer tous les nouveaux couples. Rien de plus.

Pendant cette longue matinée, ce fut donc Melly qui occupa la majeure partie de la conversation ; AJ l'encourageait et la conseillait, tandis qu'Hermione se faisait de plus en plus discrète. Perdue dans ses pensées, elle s'efforçait de bavarder tranquillement mais le cœur n'y était pas. AJ s'en aperçut et tenta de lui parler, mais la Gryffondor la repoussa gentiment en lui assurant qu'elle se portait comme un charme.

Vers midi, elles se rendirent ensemble aux Cuisines pour rapporter les mets les plus léger possibles, et déjeunèrent sobrement, officiellement pour surveiller leur ligne, et officieusement pour revêtir plus vite leurs merveilleuses tenues. Melly, incapable d'attendre plus longtemps, s'habilla la première. Sa jolie robe bleu ciel était décidément très jolie. À fines bretelles ; la longue jupe légèrement plus courte à l'avant s'évasait élégamment à partir d'un bustier rigide, où s'entrecroisaient les arabesques noires qui couraient sur le satin bleu.

Ce fut ensuite le tour d'AJ ; sa robe était vraiment indescriptible. Les pans de tissu se superposaient pour retomber en un drapé superbe, et les roses dorées brodées à la main sur la soie noire augmentaient la beauté du vêtement sans pour autant lui donner un air de vieux rideau. Une fois coiffée et maquillée, la Serpentarde serait vraiment magnifique.

Enfin, Hermione se résigna à suivre leur exemple : en un clin d'œil, elle revêtit une robe fluide, turquoise et verte, ne couvrant qu'une seule épaule en une longue et large manche. Ses amies lui adressèrent des regards admiratifs.

- Waoh, Hermione, tu es sublime ! s'exclama Melly, enthousiaste.

La jeune Gryffondor rosit sous le compliment et esquissa un sourire. Les trois jeunes filles s'occupèrent ensuite de leur préparation accessoire : Melly agrémenta la chevelure d'AJ de divers reflets bruns et l'ondula sous formes de boucles légères. Quelques mèches encadraient son visage ; d'autres étaient relevées en arrière. Pour maintenir le tout, un bijou en forme de fleur fait de cristal et incrusté de gemmes noires ornait la coiffure. Enfin, AJ souligna ses yeux émeraudes d'un trait de khôl et teinta ses lèvres en rouge foncé.

À son tour, Melly lissa ses cheveux bruns et les releva en un chignon élégant, dont quelques mèches rebelles retombaient. Comme maquillage, elle opta pour des paupières argentées et un gloss scintillant sur ses lèvres.

L'après-midi touchait à sa fin quand AJ et Melly se préoccupèrent sérieusement d'Hermione. Pour commencer, elles lui lissèrent aussi les cheveux mais pour mieux les onduler ensuite. Elles laissèrent les mèches brunes aux reflets roux libres de serpenter tranquillement sur les épaules de la Lionne, et les entrelacèrent de fils argentés. Sur la gorge d'Hermione, AJ posa soigneusement des éclats de diamants et de saphirs, puis elle parsema le coin de ses yeux avec des paillettes.

Après un dernier coup de pinceau et un nuage de parfum, les trois filles furent enfin prêtes. AJ ouvrit la porte du Parloir, et tomba nez à nez avec un petit elfe de Maison portant une curieuse boîte.

- Miss Potter ? demanda le petit être.
- C'est moi, répondit AJ. Qu'est-ce qu'il y a ?
- C'est de la part de M. Malfoy, fit l'elfe en déposant la boîte dans les mains d'AJ, avant de repartir aussi vite qu'il était venu.

AJ considéra le paquet, intriguée. Celui-ci était carré et plat, et recouvert de velours noir.

- Allez, ouvre-le ! s'impatienta Melly derrière elle.

La Serpentarde s'exécuta, souleva le couvercle de la boîte et resta bouche bée devant son contenu : un splendide et merveilleux collier de diamants, plus beau encore que tous ceux qu'elle avait jamais vus. Un parchemin accompagnait le fabuleux présent :

« Joyeux Noël, ma belle princesse.

Je sais que tu n'as pas besoin d'une telle babiole, mais j'ai pensé que ça te ferait plaisir. Ça vient de Pré-Au-Lard, mais je n'en dirai pas plus. Porte-le ce soir, s'il te plaît, ça me fera plaisir.

Ton prince charmant et charmé »

AJ eut un sourire attendri devant le message.« Une babiole », disait-il, qui lui avait sûrement coûté des centaines de Gallions ! Avec précaution, elle mit le précieux bijou qui couvrait presque tout son cou et descendait même encore un peu. Au moment où le bijou toucha sa peau, les diamants se mirent à étinceler et briller de milles feux. Hermione et Melly l'admirèrent, envieuses mais enchantées.

Enfin, elles descendirent vers le Hall ; la foule des élèves se pressait encore devant les portes de la Grande Salle. Les conversations semblaient très enjouées, mais tout le monde se tut quand apparurent la Princesse et ses deux amies : Melly, élégante et envoûtante ; Hermione, sirène ensorcelante, et enfin Amanda, mystérieuse et merveilleuse. Les autres filles de Poudlard étaient partagées entre l'admiration et la jalousie, mais les regards masculins débordaient tous d'un unanime émerveillement pour ces trois superbes créatures (seuls ceux qui voulaient se faire bien voir de leur dernière conquête firent sembler de ne pas leur trouver d'intérêt).

Aussi, quand Brian s'avança vers le trio enchanteur, il s'attira d'un coup la rancœur durable d'une bonne moitié de l'école. Mais le jeune Serdaigle n'en avait strictement rien à faire ; seule comptait pour lui sa plus vieille meilleure amie et toute récente petite amie : Melly Kirley. La jolie brune accepta joyeusement le bras qu'il lui offrait et, après un dernier clin d'œil aux deux autres filles, se fondit dans la foule avec son cavalier. Hayden suivit l'exemple de son frère jumeau et s'approcha d'AJ, qui elle aussi le suivit volontiers.

Hermione resta seule, et commença vaguement à paniquer. Elle ne parvenait pas à trouver Malfoy parmi les élèves et se demanda subitement s'il n'avait pas décidé au dernier moment de la laisser s'humilier. Déjà, la foule se détournait d'elle et reprenait ses discussions.

- Malfoy, murmura la Gryffondor, si tu n'es pas la dans une minute je te jure que …
- Que ? fit une voix familière derrière elle, alors qu'une main pâle se posait sur son épaule.

Malfoy était finalement arrivé. À la grande surprise d'Hermione, le Serpentard portait certes une grande cape de soie, mais également une grande chemise blanche ainsi qu'une veste et un pantalon noirs dignes des meilleurs couturiers Moldus ! Jamais la jeune fille n'aurait pu se douter que le beau (elle essayait de toutes ses forces de se persuader du contraire mais c'était décidément impossible) blond ne méprisait pas TOUS les aspects de ces sans-pouvoir. Hermione resta un instant bouche bée en réalisant pour la première fois que ce … minable arrogant ? dieu grec ? méprisable et magnifique jeune homme ? Enfin bref, que Draco Malfoy était son cavalier. À elle. Elle seule. Pour toute la soirée.

De son côté, Draco ne passait pas moins en revue la petite Gryffondor. Et lui aussi fut obligé de s'avouer que la misérable Sang-de-Bourbe n'était en fait pas mal du tout. Voilà qui était très agaçant, elle risquait de le déconcentrer dans son rôle de grand prince, très important en cette soirée particulière. Enfin bon, ce n'était pas cette - mignonne - petite Lionne qui allait changer quoi que ce soit pour Draco Malfoy, d'ailleurs pour commencer :

- Ferme la bouche, jolie petite sirène, on dirait un poisson hors de l'eau.

Granger, rouge comme un coquelicot, s'empressa de refermer la bouche qu'elle avait ouverte inconsciemment à la vue de Draco. Le jeune homme eut un sourire sarcastique, puis détourna les yeux pour tenter d'apercevoir AJ … Là ! C'était elle ! Draco eut un sifflement admiratif en voyant sa belle amie. Elle l'avait prévenu qu'elle ne porterait pas la - trop - somptueuse robe blanche ce soir-là, mais avait oublié de préciser qu'elle l'avait si bien remplacée. Le Serpentard sourit en remarquant le collier de diamants qu'il venait de lui offrir autour de son cou, mais eut un reniflement désapprobateur en remarquant les regards que lui jetaient les garçons rassemblés autour d'elle. Enfin, il avait promis de la laisser tranquille ce soir-là … Soupirant, Draco se tourna à nouveau vers Granger et lui tendit le bras avec un sourire charmeur.

Ce simple geste eut pour effet de stopper encore une fois toutes les conversations (sauf : « QUOI ? Malfoy et Granger ? Le Prince et la Sang-de-Bourbe / Mione et la fouine ?). Dans toutes les Maisons, la stupeur était à son comble. Que faisaient ces deux ennemis jurés ensemble ? Les Serpentards se scandalisèrent, tandis Ron et Seamus affichaient des airs révoltés. Mais un regard noir du couple inédit parvint à calmer la population. Au même moment, huit coups retentirent dans le vieux château écossais et, dans un grincement prometteur, les portes de la Grande Salle s'ouvrirent.

Avec respect, on laissa d'abord entrer le couple Malfoy-Granger, puis la princesse de Glace et son cavalier de Serdaigle, eux-mêmes suivis de près par Melly et Brian. Après quoi le reste des élèves s'engagèrent sous le plafond étoilé.

Les petites tables rondes, coutumières aux cérémonies de ce genre, étaient alignées contre les murs et décorées de branches de houx. Tout le centre de la salle était occupé par une immense piste de danse circulaire, au parquet soigneusement ciré par des dizaines d'Elfes de Maison. Quelques amoureux rougirent en remarquant la présence d'une boule de gui en plein centre de la piste. Une fausse neige enchantée mêlée à de vraies paillettes d'or saupoudrait le tout.

Draco entraîna Granger vers une petite table oubliée dans l'ombre d'une colonne ; au grand agacement de la jeune fille, de nombreux Serpentards vinrent s'installer autour d'eux. Seule AJ était invisible, probablement installée avec des Serdaigles à l'autre bout de la Grande Salle. Le blond entendit sa cavalière soupirer.

- Quelque chose ne va pas, Granger ? demanda-t-il d'un ton faussement inquiet.
- Non, non, répondit amèrement la jeune fille, tout est parfait …
- Alors au lieu de soupirer comme ça, tu ferais mieux de considérer un moment la chance qui est la tienne ce soir : regarde comme toutes les autres filles t'envient !
- Voilà qui va sûrement me remonter le moral.

Draco lui jeta un regard furieux.

- Tu n'es qu'une ingrate, Sang-de-Bourbe.

Granger ne prit même pas la peine de répondre, ce qui énerva encore plus son beau cavalier. Heureusement pour elle, Dumbledore venait de se lever pour prononcer son discours, coupant cours à toute initiative dangereuse du Serpentard.

Celui-ci, tout à sa rage contenue, n'en écouta pas un mot - de toute façon, c'était toujours la même chose. Il ne pensait qu'une pensée à l'esprit : comment punir cette maudite Gryffondor ? Il avait eu l'extrême bonté de l'inviter au Bal alors que des dizaines d'autres auraient payé une fortune pour cette chance, et voilà comment elle le remerciait !

Lorsque Dumbledore finit par se taire, une vague d'applaudissement retentit, puis les plats d'or se remplirent de mets délicieux. Draco choisit pour commencer de se mêler à la conversation des Serpents et laissa Granger toute seule face à son assiette. Il éclata d'un rire séducteur à une remarque de Pansy, puis parla Quidditch avec le cavalier de celle-ci, le capitaine Adam Vermont.

De son côté, Hermione n'en menait pas large. Voilà que son cavalier la délaissait (d'accord, elle l'y avait peut-être un peu poussé mais elle le détestait tellement !), et aucun de ses amis n'était visible. Probablement étaient-ils tous ensembles, à l'autre bout de la salle, en train de bavarder joyeusement, sans se soucier d'elle le moins du monde. Elle soupira à nouveau. La soirée s'annonçait longue !

Au bout d'un moment, Draco jeta un rapide coup d'œil vers Granger : la jeune fille picorait sans entrain, fouillant sans cesse la salle du regard dans l'espoir de trouver un visage ami, le tout entrecoupé de lamentations étouffées. Un court instant, Draco éprouva un petit pincement de culpabilité, mais se reprit rapidement. Elle n'avait que ce qu'elle méritait ! Le repas se poursuivit dans cette ambiance ; de sorte qu'aucun des deux membres du couple phare de la soirée n'y trouva le moindre agrément. Seulement, Draco qui avait plus d'expérience pour ce genre d'épreuves, réussit à faire passer son malaise presque complètement inaperçu ; en revanche de nombreuses langues de vipères trouvèrent tout leur bonheur en critiquant l'air désolé d'Hermione. Comment elle, une Sang-de-Bourbe, après avoir atteint le summum de la perfection avec le prince de Serpentard comme cavalier, pouvait-elle se permettre de ne pas avoir l'air totalement euphorique ? C'était à n'y rien comprendre …

Enfin, au bout d'une éternité, le calvaire de Draco et Granger prit fin. Les plats, propres et immaculés, étincelèrent à nouveau, et les lumières qui éclairaient la Grande Salle se firent plus discrets. La piste centrale, au contraire, fut soudain illuminée par des spots Moldus multicolores - une idée de Dumbledore, très probablement. Celui-ci en profita d'ailleurs pour se lever, et annonça officiellement le début du Bal en lui-même.

- On ne s'en serait pas doutés ! murmura Draco, provoquant des éclats de rires moqueurs chez les plus proches Serpents.

Toujours était-il que malgré les mots du Directeur, personne ne semblait décidé à ouvrir le fameux Bal. Tous les couples, timides et rougissants, attendaient tranquillement que d'autres en prennent l'initiative, et déjà les minutes passaient … Pourtant, le célèbre groupe des Bizarr' Sisters avait à nouveau été convoqué, mais les morceaux de son répertoire s'enchaînaient sans succès.

Heureusement, un couple de Gryffondor s'associa avec un autre de Serdaigle, et les quatre élèves montèrent sur scène, conscients d'œuvrer pour le bien de l'humanité. Ce sacrifice porta en effet ses fruits, car au bout d'un quart d'heure, une dizaine de couples les avaient déjà rejoints. AJ, Hayden, Melly et Brian s'y lancèrent à leur tour, alors que les Bizarr' Sisters entamaient une musique plus excitante, et l'entrain visible des derniers arrivants suscita une soudaine vague de nouveaux danseurs, si bien que la piste fut bientôt noire de monde.

Cependant, malgré les regards plus que significatifs que lui lançait Granger, Draco ne semblait pas éprouver la moindre envie de se joindre à cette foule gesticulant joyeusement. En réalité, ce n'était que dans le but d'énerver sa cavalière qu'il poursuivait sa conversation avec Blaise Zabini. Intérieurement, une agaçante petite voix lui assurait qu'il serait beaucoup mieux sur la piste avec sa jolie sirène ; il préféra l'ignorer. Mais c'était sans compter sur le tempérament de la Gryffondor qui, incapable de rester plus longtemps sage et obéissante, finit par se manifester.

- Bon, Malfoy, tu comptes m'emmener danser un jour, oui ou non ?

Draco se tourna lentement vers elle, l'air outré.

- Tu ne vois pas que je suis en train de discuter, Granger ?
- Si, j'ai des yeux, je sais que c'est extraordinaire, mais je te pose juste une question.
- Eh bien la réponse est non, pas si tu continues à m'interrompre comme ça.
- Parfait, répondit alors la jeune fille, je n'attendais que ça pour accepter l'invitation de Justin.

Elle fit alors demi-tour, et se dirigea en souriant tranquillement vers un garçon tapis dans l'ombre, qui lui avait apparemment proposé une danse. En voyant cela, les yeux de Draco s'agrandirent subitement, et le beau blond pâlit de rage. Il se précipita pour rattraper Hermione, et l'obligea à se retourner vers lui.

- Par l'enfer, s'écria-t-il, qu'est-ce que tu fais Granger ?
- Je vais danser, répondit la Gryffondor avec aplomb, c'est pour ça que je suis venue ce soir, figure-toi.
- Mais tu n'as pas le droit ! Pas avec ce type-là, en tout cas. C'est moi ton cavalier, c'est avec moi que tu dois danser, Granger !
- Je ne vois pas pourquoi je devrais me soumettre gentiment à la bonne volonté de mon noble cavalier, même si c'est toi Malfoy. Et puis « ce type-là » a un nom, je te signale, il s'appelle Justin.

Draco fronça les sourcils, réfléchissant. Il jeta un coup d'œil au jeune homme qui avait tenté de danser avec sa cavalière, et tenta de mettre un nom plus précis sur ce visage. Soudain, il sursauta.

- Justin, s'exclama-t-il, mais … mais, c'est un Poufsouffle !
- Tu as trouvé ça tout seul ? confirma ironiquement Granger.
- Il est hors de question que la cavalière de Draco Malfoy danse avec un Poufsouffle !
- Eh bien si ça t'énerve tellement, tu n'as qu'à trouver une solution intelligente, ça te changera.

Ayant dis ces mots, Granger s'éloigna à nouveau. Draco jura, et lui saisit le bras.

- Il faut que je t'invite à danser, c'est ça ? interrogea-t-il brusquement.
- C'est en effet une solution intelligente, ça ne veut pas dire que …
- Allez viens, l'interrompit Draco en l'entraînant vers la piste d'un air résigné.
- Eh ! s'écria Hermione en dégageant son bras. Tu me fais mal Malfoy, et qu'est-ce qui te dis que tu me donnes envie de t'accompagner ?

Draco soupira un grand coup. Il allait finir par faire une crise de nerf, avec une fille pareille. Quel caractère invivable ! Mais cette épreuve-là aussi, il était capable de la surpasser. S'étant calmé, il lui tendit galamment le bras avec un sourire charmant.

- Miss Granger, je vous prie de bien vouloir m'accorder cette danse.
- Je n'en demandais pas tant, grommela la Gryffondor, qui ne put néanmoins retenir un sourire timide en posant sa main sur le bras de Draco.

Et ensemble, ils marchèrent vers la piste, gravirent les marches, avancèrent jusqu'au centre du monde et se mirent à danser. Au début, tout le monde les observait, les regards mêlant jalousie, surprise amusée et attendrissement. Puis on les considéra peu à peu comme un couple parmi tant d'autres, et on les laissa enfin tranquilles. L'accord final du morceau des Bizarr' Sisters résonna alors, et tous applaudirent le groupe. Une nouvelle mélodie se fit ensuite entendre ; c'était un rythme plus lent et moins connu, quelques danseurs quittèrent la piste.

D'un échange de regards tacites, Draco obtint à nouveau le droit de danser avec Granger. Maintenant que la piste était moins bondée, danser était nettement plus agréables, et les deux jeunes gens avaient presque l'air d'oublier leur précédente dispute. Tout à coup, un grand maladroit de 7ème année bouscula Hermione, qui perdit l'équilibre et chancela ; instinctivement, Draco tendit les bras pour rattraper le corps de la jeune fille.

- Merci, fit celle-ci après avoir eu un moment le souffle coupé sous le choc.

Malfoy ne répondit pas. Intriguée, Hermione leva les yeux et rencontra ceux, d'un gris brumeux et indéchiffrable, de Malfoy. Ce regard d'argent était subitement devenu très étrange, Hermione eut à la fois l'impression que Malfoy la voyait pour la première fois de sa vie, et le sentiment désagréable qu'il lisait dans son âme comme dans un livre ouvert. Elle se rendit compte en même temps que ses yeux semblaient imperceptiblement changer de couleur ; d'habitude gris acier, ils devenaient de plus en plus sombres et brillants. C'était un regard nouveau, et c'était effrayant. Hermione voulut s'éloigner du troublant Serpentard, mais les bras de Malfoy la serraient encore fermement.

- Malfoy, lâche-moi s'il te plaît, gémit-elle faiblement, tu m'étouffes.

D'abord, le beau blond n'eut même pas l'air de l'avoir entendue. Puis, très lentement, il desserra son étreinte oppressante et libéra la jeune fille. Celle-ci s'empressa de faire un pas en arrière pour remettre une distance supportable entre elle et lui. Malfoy affichait toujours le même air totalement froid et incompréhensible.

Hermione jeta un coup d'œil autour d'elle pour vérifier que la scène était passée inaperçue. Heureusement, tout cela n'avait duré que quelques secondes - sauf aux yeux des principaux concernés - et autour d'eux, tout le monde dansait sans leur porter la moindre attention. La jeune fille releva alors la tête et regarda son cavalier. À sa grande stupeur, elle vit un sourire naître sur les lèvres du Serpentard, un sourire qui s'élargit jusqu'à devenir immense. Et là, Malfoy éclata de rire, mais d'un rire nerveux et inquiétant. Cette fois, il avait réussi à attirer l'attention et on se tournait vers lui sans comprendre. Exceptionnellement, Hermione n'avait pas la moindre idée de la façon dont elle était supposée réagir. Elle choisit de s'avancer à nouveau vers Draco, mais le rire de celui-ci mourut alors dans sa gorge ; ses yeux reprirent leur étrange teinte sombre et, pour couronner le tout, Malfoy fit demi-tour et quitta la piste en courant.


Journal d'AJ Potter et de Draco Malfoy :

AJ : Et c'est là que je l'ai vu. J'étais assise, et je m'amusais à regarder les danseurs se déchaînant sur la piste, quand mes yeux se sont posés sur Lui et y sont restés. D'abord, j'ai cru que c'était un ange. Et puis je me suis rendue compte que c'était impossible, parce que les anges ne dansent pas comme des dieux. Lui si. Ses cheveux blonds dorés tombaient légèrement sur ses yeux. Ses yeux. Soudain, il a levé la tête et plongé son regard dans le mien. Pendant cette fraction de seconde, je me suis envolée dans l'azur de ses yeux.

Mais qui est-il ? Comment se fait-il que je ne le connaisse pas ? Si ce n'est pas un rêve, c'est un élève de Poudlard, que je côtoie donc depuis six ans. Et il n'est pas du genre à passer inaperçu ! Cette question m'obsède ; je connais presque tout le monde ici, sauf …

L'évidence me frappe douloureusement. Horreur et stupeur, ce doit être un Poufsouffle.

- Quelque chose ne va pas, AJ ? me demande Hayden, l'un air préoccupé.

Je dois sûrement avoir l'air bizarre à rester bouche bée depuis cinq bonnes minutes.

- Non, tout va bien. Je réfléchissais, c'est tout.

Le brun de Serdaigle, pas dupe, esquisse un sourire indulgent mais ne pose plus de question. J'essaie de retrouver un comportement normal, mais mes yeux dévient sans cesse vers ce si beau garçon qui danse là-bas ...

qui danse ...

mais, mais ...

il est avec ...

UNE FILLE !

La jalousie se répand dans mes veines comme un venin. Des personnes autour de moi s'étonnent de voir la princesse de Glace aussi expressive : mon visage n'est plus qu'un rictus haineux. Cependant je me reprends, je tente tant bien que mal de contrôler mes émotions. Plus facile à dire qu'à faire. Avec la plus grande innocence du monde, je finis par interroger Hayden, tant la curiosité me dévore.

- Dis, Hayden, tu ne saurais pas qui c'est le blond là-bas, par hasard ?
- Qui ça ? me demande-t-il en scrutant du regard la direction que je lui indique.
- Celui qui danse avec la petite brune, précisé-je du bout des lèvres. ¨

Pourquoi n'est-ce pas moi qui suis blottie dans les bras de ce bel ange ?

- Ah, lui, répond finalement Hayden. Euh ... Je ne le connais pas très bien, je crois qu'il s'appelle Monaghan. C'est ça, Raphaël Monaghan.

Raphaël Monaghan ... Je repasse ce nom avec délices dans mon esprit.

- Il paraît qu'il est plutôt sympa, poursuit Hayden, mais de toute façon c'est un Poufsouffle.
- C'est bien ce qui me semblait ... D'accord, merci.
- Pourquoi ? Il t'intéresse ? me glisse le Serdaigle pour me taquiner.
- Un Poufsouffle ? Non merci, très peu pour moi ! rétorqué-je immédiatement en riant légèrement.

Je ne pense pas un mot de ce que je dis.

Toujours grâce à Hayden, j'apprends que la maudite brunette qui danse avec mon Apollon est aussi une Poufsouffle. Une fille nommée Marine, ou bien Marie-Lynn, je ne sais plus. En revanche, ce que je commence à comprendre, c'est qu'au fond personne ne connaît les Poufsouffle. À force d'être mis à l'écart par tout le monde, et particulièrement par les Serpentards qui dirigent le monde, cette petite Maison a dû se refermer sur elle-même pour former cette société ultra privée. Pour la première fois de ma vie, je ne les considère plus comme des minables insignifiants.

Cette Révolution me bouleverse. Jusqu'à la fin de la soirée, je danse avec Hayden et d'autres que j'ai oubliés, mais même si je n'en ai pas l'air, toutes mes pensées ne sont concentrées que sur une seule et même personne : Ralph Monaghan.


Hermione resta incrédule devant cette humiliation si inattendue. Qu'arrivait-il à Malfoy ? Pourquoi l'avait-il laissée là, toute seule, au beau milieu de la piste de danse ? Et ce regard, brrr ... Rien que d'y penser, elle en tremblait encore. Mais elle ne pouvait pas rester plantée là éternellement, tous les regards des badauds étaient tournés vers elle, et la jeune Gryffondor imaginait déjà la joie que la scène avait sûrement procurée aux commères locales - et l'école n'en manquait pas ! Aussi calmement que possible, elle quitta la piste et partit s'abriter dans l'ombre amie des piliers de la Grande Salle. Elle fouilla la salle du regard, mais sans espoir, et ne s'étonna pas de ne pas discerner le beau Serpentard dans la foule. La jeune fille se laissa alors tomber sur une chaise, avec une élégance très discutable par rapport à ce qu'il convenait de faire quand on était la cavalière de Draco Malfoy.

À présent qu'elle était dans un environnement plus tranquille, elle allait pouvoir réfléchir. Qu'est-ce qui avait pu provoquer ce subit changement dans le comportement de Malfoy ? Hermione se creusa la tête pendant de longues minutes, et trouva de nombreuses solutions plus invraisemblables les unes que les autres. Elle finit par décréter que la conduite de ce Serpent-là était décidément incompréhensible. Tant pis pour lui, sa cavalière allait passer la soirée avec d'autres !

La jeune Gryffondor se releva et parcourut la Salle à la recherche de ses amis : elle distingua de loin Melly et Brian, mais estima qu'il valait mieux ne pas les déranger ; Ron et Seamus étaient introuvables, probablement sur la piste ; quant à AJ et Hayden, Hermione finit par les apercevoir, le Serdaigle discutant gaiement avec un de ses amis, tandis que sa cavalière restait les yeux dans le vague, l'air ailleurs. Hermione s'approcha d'elle.

- Alors, interrogea-t-elle, tout va bien ?
- Hermione ! s'exclama AJ, qui venait juste de remarquer la présence de la Gryffondor. Drake n'est pas avec toi ?
- Euh ... hésita Hermione. Non, il est parti faire un tour.
- Il te laisse toute seule ? s'étonna AJ.
- C'est-à-dire que ... Oui, mais ... Enfin bref, ça n'a pas d'importance, de toute façon je pense qu'il reviendra bientôt.
- Ah, répondit vaguement la Serpentarde.

De nouveau, elle détourna le visage et contempla la foule d'un air étrangement neutre. « Décidément ! » se dit Hermione, « c'est la dernière mode ce soir ! ». Comme son amie n'avait pas l'air très réactive, la jeune fille s'apprêta à repartir, mais conseilla discrètement à Hayden de s'occuper un peu mieux de sa cavalière.

Bon, elle était à nouveau seule, et n'avait pas la moindre envie d'aller danser. Hermione soupira rageusement ; pourquoi était-ce toujours à elle qu'arrivait ce genre d'ennuis ? Pour commencer, elle n'aurait jamais dû accepter d'aller au Bal avec Malfoy. Elle pouvait toujours dire qu'il ne lui avait pas laissé le choix, mais cependant rien ne l'avait empêchée d'aller voir le jeune homme pour refuser, il l'aurait bien mérité !

Hermione jeta un coup d'œil las à la grande pendule du Hall et remarqua avec surprise qu'il était déjà 23 heures. Les portes du château étaient grandes ouvertes, la nuit claire, et Malfoy ne réapparaissait toujours pas. La jolie sirène se jeta alors à l'eau et sortit dans le parc. Quand elle fut dehors, elle s'empressa de jeter un sort de réchauffement sur elle-même, car la température ambiante était loin d'être idéale pour ne porter qu'une robe de soirée. À pas de loups, elle avança sur l'herbe fraîche.

Marcher lui faisait du bien, et le vent glacé qui soufflait sur elle et rabattait sa robe et ses cheveux avait au moins le mérite d'éloigner ses pensées de Malfoy. Dans l'obscurité, elle ne pouvait qu'entendre les bruits de la nuit ; heureusement, la lune n'était pas complètement pleine et aucun hurlement de loup-garou ne venait troubler les calmes hululements des oiseaux nocturnes. Hermione s'éloigna volontairement du château, voulant mettre toute la distance possible entre elle et ce maudit Bal. Là-bas, tout était toujours si compliqué, entre toutes les convenances si strictes qu'imposait le rang, la famille, la richesse de chaque élève ... Bien sûr, la plupart se coulaient tranquillement dans ce système et finissaient par l'oublier, mais elle regrettait sans cesse que tout ne fut pas plus simple.

Enfin, pour être honnête, ce n'était pas non plus la cour d'Autriche ! S'il y avait dans certaines situations un protocole à respecter, imposé par les Serpentards, ce n'était pas non plus la préoccupation quotidienne la plus essentielle chez les Gryffondors, et encore moins chez les Poufsouffles. En fait, les moments où elle était le plus gênée par ce code, c'était bien quand elle se trouvait avec Malfoy, qui trouvait tout naturel que le reste du monde le respecte et le serve fidèlement ! Un peu plus et il allait finir par ordonner qu'on lui paye des impôts ...

Malfoy. Encore et toujours Malfoy. Pourquoi est-ce que cet insupportable blondinet hantait sans cesse l'esprit, d'habitude si serein, d'Hermione ?

Tout en marchant, celle-ci était arrivée dans une partie du parc où un banc de pierre avait été érigé au pied d'un vieil arbre noueux. Hermione s'y assit et, levant la tête, contempla les étoiles pour oublier Malfoy. Elle s'appuya contre l'arbre derrière elle pour trouver plus de confort. Elles étaient si jolies, ces étoiles. La petite Gryffondor eut un sourire en reconnaissant la plus étincelante d'entre elles - Sirius, l'étoile du Chien. AJ avait de la chance d'avoir eu un parrain tel que lui, si attentionné envers sa filleule, prêt à tout pour la conseiller ou la protéger. Hermione soupira longuement et cligna des yeux. Autour d'elle, il lui semblait que le paysage se faisait plus flou ; ses paupières se faisaient lourdes. Quelle heure était-il ? 23h30 ou bien 4 heures du matin ? Depuis combien de temps était-elle assise sur ce banc, sous cet arbre ? Et que faisait Draco ?

La petite sirène ferma les yeux et s'endormit - veillée par les astres de la nuit.


« Elle choisit de s'avancer à nouveau vers Draco, mais le rire de celui-ci mourut alors dans sa gorge ; ses yeux reprirent leur étrange teinte sombre et, pour couronner le tout, Malfoy fit demi-tour et quitta la piste en courant. »

Journal d'AJ Potter et de Draco Malfoy :

Draco : Aïe, ma tête ...
Où suis-je ? Mais qu'est-ce qui m'est arrivé ? J'ai l'impression de sortir d'un rêve à sérieuse tendance cauchemardesque.
Une minute, je crois que ... Oui, c'est ça, je suis chez les Poufsouffles ! Mais comment est-ce que je suis arrivé là ? La dernière chose dont je me souvienne, c'est d'avoir dansé avec Granger. Et puis, euh ..., elle a trébuché et elle est tombée dans mes bras. Oui, c'est ça. Après ça, je l'ai regardée et j'ai vu ... J'ai vu ses yeux. Et puis après je l'ai vue, elle. Je crois que c'était la première fois que je la regardais vraiment. Je ne savais pas que Granger était belle. Ni que ses yeux étaient plus bleus que des saphirs.
Maintenant je sais. Et quand j'ai compris, j'ai totalement paniqué, et je me suis mis à rire. Un rire nerveux, comme on rit avant un examen parce qu'on est trop stressé. Mais après, quand elle s'est avancée vers moi, j'ai eu peur, parce que les déesses les plus belles sont les plus terribles, et je me suis enfui.
J'ai couru sans avoir où j'allais, je cherchais juste à éviter de rencontrer des Serpentards ou pire, des Gryffondors. Ce doit être pour ça que maintenant, je suis dans le couloir des Poufsouffles. Et je crois m'être bien cogné la tête sur cette stupide poutre. Quelle idée de mettre des poutres au plafond.

Bon. Qu'est-ce que je peux faire maintenant ? Il est hors de question de retourner là-bas, dans la Grande Salle. Granger doit être partie danser avec ses amis après que ... Merlin ! Je lui ai valu l'humiliation du siècle ! Elle va me haïr encore plus, j'ai été tellement détestable avec elle ce soir. Enfin bref, on règlera ça plus tard, pour l'instant je crois que je vais aller faire un tour aux cuisines. Les elfes sont probablement partis se coucher maintenant, au moins je serai tranquille.

Bonjour petite poire chatouilleuse, veux-tu bien me laisser entrer s'il te plaît ? C'est très aimable à toi. Gagné, il n'y a personne ici. Pas même cette alcoolique de Winky. Puisque je suis là, autant rentabiliser la situation, non ? De toute façon, tout ce que je demande, c'est de penser à autre chose qu'à Granger. Voyons un peu ce placard ... « Bieraubeurre », pff, minable. « Eau de vie de citrouille », ça existe ça ? « Venin de vipère aux prunes », peut-être un peu trop acide. Tiens ... « Sang de Griffon ». Je ne me sens pas une âme de vampire, mais à défaut du sang de la Lionne ... En plus, il y a des dizaines de bouteilles, personne ne remarquera qu'il en manque une ... ou deux. C'est bizarre comme sang, doré et pétillant comme du Champagne Moldu. Ce parfum me rappelle quelque chose, mais quoi ?Allez, je goûte.

C'est délicieux. Jamais deux sans trois, j'emporte une troisième bouteille. Où est-ce que je pourrais aller avec ça ? Ah, je sais ! Dans le troisième couloir à droite en descendant, il y a un passage vers le Parc. Je ne me suis jamais senti aussi bien de ma vie.

La nuit est magique et ce « Sang de Griffon » est de l'or liquide. Au fur et à mesure que je bois et que je marche dans le Parc, je sens mon cerveau s'embrumer, jusqu'à n'être plus capable que d'une chose : marcher dans le Parc. L'image de Granger, la plus belle des sirènes, s'éloigne progressivement de mon esprit, et c'est tout ce que je souhaite. Pour plus de sécurité, je vais m'éloigner du Lac. Il ne faut pas non plus traîner près de la Forêt Interdite, avec tous ces Spectres qui rodent ... Tiens, c'est joli par ici. On voit les collines qui encerclent Poudlard.

Fichtre, ma première bouteille est déjà presque vide. Bon, je vais m'asseoir ici, dans l'herbe. Et le premier qui dit que ce n'est pas digne d'un Malfoy, je lui lance un Runespoor à la tête. Un grand serpent, avec trois têtes et des crocs venimeux. C'est très gracieux un serpent, je ne comprends pas pourquoi personne n'aime ces charmantes petites bêtes. Elles glissent sur l'herbe comme un poisson dans l'eau. Ou une sirène.

Une sirène aux yeux bleus.

En fait, j'ai mal au dos, alors je vais me relever. Le squelette de mon premier flacon de sang gît paisiblement sur l'herbe. « Sang de Griffon », sang doré, Griffon d'or, Gryffondor. Tiens, là-bas il y a un arbre qui n'est pas dans la Forêt. J'aime bien les arbres (même si je préfère les serpents), parce qu'on peut trouver des trésors entre leurs racines. Père m'a raconté un jour comment il avait découvert une fiole de sang de licorne, cachée dans un coffret d'or massif, lui-même enterré au pied d'un Saule Cogneur, alors qu'il essayait d'en couper une racine. Sous cet arbre aussi il y a un trésor.

Une sirène aux yeux clos.


Draco, une bouteille à la main, contemplait Hermione endormie sur le banc de pierre. Pendant quelques instants, il ne remua pas un cil, se contentant de se faire le plus silencieux possible. Puis, il but une longue gorgée de « Sang de Griffon » et s'agenouilla aux pieds de la jeune fille. Il tira sa baguette de sa poche, et du bout caressa le bord de son visage, avant de murmurer « Enervatum ». Granger ouvrit immédiatement les yeux et se redressa, sortie un peu trop brusquement de son sommeil. Tout d'abord, comme elle regardait droit devant elle, elle ne vit rien, puis elle baissa la tête et croisa le regard argenté du blond Serpentard.

- Est-ce que je suis encore en train de rêver ? fut sa première réaction.
- Je ne sais pas si c'est un rêve, en tout cas on est deux à le vivre, répondit Draco.

Hermione perçut alors l'éclat enfiévré des yeux gris, et la forte odeur d'alcool de l'haleine de Draco.

- Tu es ivre mort, Malfoy.
- Et toi Granger, tu es très jolie, riposta Draco en reprenant une gorgée de Sang doré.

Hermione eut plus que jamais la confirmation de ce qu'elle venait de dire. Néanmoins, elle n'était pas encore assez bien réveillée pour se rendre vraiment compte de la situation.

- J'ai froid, murmura-t-elle.

Dans son sommeil, l'effet du sort de réchauffement avait disparu. Draco se leva alors, s'assit près d'elle, et l'entoura de ses bras.

- Ça va mieux comme ça ? demanda-t-il d'un air parfaitement innocent.
- Lâche-moi, Malfoy, répondit Hermione avec une vague impression de déjà-vu.
- Je n'en ai pas envie, Granger, et tu es ma cavalière.
- Retravaille tes arguments et enlève tes bras ! commença de s'énerver la Gryffondor.

Malheureusement pour elle, elle était encore trop engourdie par le froid et le sommeil pour résister à cette étreinte. Et Malfoy semblait de moins en moins lucide. Quand il l'embrassa, elle ne se débattit même pas. D'ailleurs, pour être vraiment honnête avec elle-même, elle ne voyait pas du tout l'intérêt de se débattre.

Une petite voix lui répétait pourtant qu'elle haïssait Malfoy, qu'il était ivre, et que son honneur à elle allait en prendre un coup très sérieux. Mais Hermione en avait sincèrement marre de cette voix trop raisonnable. Et de toute façon, on ne lui laissait le choix, ce qui était une situation très pratique.

Enfin, le Serpentard se calma et détacha ses lèvres de celle de la petite sirène. Il se leva et lui donna la main pour l'inviter à en faire autant, après quoi il passa un bras autour de ses épaules, entourant la jeune fille de sa cape pour la protéger du froid. Ils rejoignirent ensuite le château, et rentrèrent sans un mot dans la Grande Salle. Celle-ci s'était un peu vidée, et les Bizarr' Sisters jouaient des slows pour les couples d'amoureux. Hermione et Draco préférèrent s'installer sur un des rares canapés qui occupaient un coin de la Salle. La jeune fille s'assit et posa la tête sur l'épaule du Serpentard, et bercés par la musique douce, ils s'endormirent tous les deux.

22 pages. Après ce chapitre interminable où, si vous avez eu le courage de tout lire, je suppose que vous n'avez rien compris, ce qui serait logique puisque l'auteur non plus. En tout cas, je suis épuisée. C'est très éprouvant d'écrire des trucs pareils.

R.A.R. : (réponses aux reviews)

Clem : t'arrêtes un peu avec tes cassages de blond, toi ? Et les filles canons sont déjà là ! Il m'énerve ce gamin-qui-fait-une-tête-de-plus-que-moi, mais bon, il est gentil de me mettre une review alors je vais lui pardonner dans ma grande magnanimité. Bisous.

HB : je ne sais pas de quelle couleur était son pull aujourd'hui, je ne l'ai pas vu. Merci t'es trop choute de me mettre trois reviews j'ai halluciné en regardant mes mails ! Au fait, rassure-moi, t'es toujours vivante ? Et par rapport à H/D, ne t'inquiète pas, je vais tout bousiller au prochain chapitre (gniark gniark auteur sadique !). C'est quoi le truc horrible que tu voulais me dire ? La référence subtile au F de l'O viendra je pense au chapitre 11, et sinon elle apparaîtra dans mon autre fic (L'aigle Noir). J'espère que les robes te plaisent ? Ce n'est pas vraiment Sissi ni Victoria mais ... Moi je vote Albert ! (enfin non, de toute façon je vote C... et M... mdr énorme bisous mon bébé, on s'appelle cette semaine ?

Maamlily : qui s'est coupé les cheveux ? Oh la la tu es trop adorable ma petite lily, vraiment je suis hyper touchée pas tous les compliments de ta review ! J'espère que tu vas mieux en tout cas, et que la suite ne te décevra pas. Je me fais pas trop de souci pour le chapitre 9, mais le 10 est plus spécial et ... qui vivra verra, gros bisous !

Elizabeth Turner : je suis heureuse de voir à quel point tu apprécies mon romantisme kitchissime ! Je crois que tu vas encore trouver ton bonheur dans ce chapitre-ci, parce que la scène finale mériterait d'être écrite en rose bonbon tellement elle est kitch ... Mais bon, il faut savoir ce qu'on veut ! Encore merci pour ta review, continue stp ;-)

Gody : il est arrivé le premier bisou, et même pas par accident ! Je le trouve très romantique d'ailleurs, pas toi ? Merci pour ta review et continue à bosser tes fics que j'adore. Bye.

Crysia : du fanatisme - waoh ! je n'en attendais pas tant, mais ça fait plaisir à entendre (enfin à lire plutôt) ! La suite ne vient jamais très vite, mais elle finit toujours par venir, et la voilà ! J'espère qu'elle ne te décevra pas ...

Dragonia : salut ! j'espère que la suite de ce chapitre t'a autant plu que le petit avant-goût que je t'avais fait lire ? en tout cas c'est génial de te voir toujours aussi enthousiaste ! merci énormément, et à bientôt !

Vici Black : tiens, quelqu'un que je connais ... Alors premièrement, pour Draco et Hermione ça a peut-être l'air d'aller bien au chapitre 9, mais après je ne garantis rien. Pour Hayden et AJ, en revanche, les épreuves que leur couple va traverser ne le rendront que plus fort. C'est tout ce que j'ai à dire. Et j'ai pas plus envie que toi que Draco tourne Mangemort (plus d'infos là-dessus au prochain chapitre). Bisous !

Kam-livy : ah ! encore toi, fidèle revieweuse ! merci de continuer à m'encourager, j'espère que ce chapitre-ci te plaira tout autant que le précédent. À bientôt !

Theti : j'adore ton pseudo, au fait ! merci énormément pour tous tes compliments c'est positivement adorable ! J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre pour cette suite, il faut dire que j'étais pressée de la poster.

Caraibos : le chapitre 8 était ton préféré ? Le mien pour l'instant c'est le 9, je sais pas ce que tu en penses ... moi aussi je m'étais bien marrée en écrivant le passage de la poupée vaudou ;-) Voilà, bon courage à toi aussi pour tes fics et à bientôt (j'espère ...)

MLT : voilà, voilà, j'ai enfin fini le chapitre 10 ! je suis super contente que tout ça te plaise toujours autant, et merci de reviewer à chaque fois.

Zoé 2 : le bal de noël est enfin arrivé, et selon ML il est encore mieux que le chapitre précédent ! merci énormément en tout cas pour toutes reviews ma petite zoé.