Dans ce chapitre, vous lirez quelques passages un peu longs que j'espère supportables, mais sachez que c'est très important pour la suite. En fait, je vous dis ça alors que je n'en ai écrit que 9 pages alors on verra bien par la suite s'il y a plus d'action. Je l'avoue, quand j'écris un chapitre, je ne sais jamais ce qu'il va y avoir dedans avant que j'arrive à des scènes précises. Vous avez le droit de vous poser des questions sur mon état mental :).

Au fait, je rappelle qu'Harry Potter n'existe pas ici. Je vous le signale parce que l'auteur et sa béta se sont plantées toutes les deux dessus alors si vous êtes fatigués faites attention.

Bon, finalement le chapitre fait 14 pages et je crois que sur la fin il est plutôt pas mal. Enfin, c'est à vous de juger ...

PS : comment me faire pardonner pour tant de retard depuis le dernier postage ? Vous expliquer que j'ai été surbookée suffira-t-il ? J'espère, en tout cas les chapitres finissent toujours pas arriver, vous le savez bien ...

The Diary - Le Journal

Flash !

Un violent éclair blanc réveilla Draco en sursaut. Clignant des yeux, il eut un moment d'égarement - Qui suis-je ? Où va le monde ? Pourquoi les bananes ... - puis parvint à soulever une ou deux paupières. Il vit alors une demi-douzaine de visages qui l'observaient d'un air soit dégoutté, soit attendri.

Vous êtes mignons ... fit une voix.

Moi je trouve ça affreux, rétorqua une autre.

Il y avait là AJ, les frères Bloom, Melly Kirley et ... deux Gryffondors : Finnigan et Weasley. AJ arborait un sourire triomphant et un appareil photo, tandis que les deux Lions fulminaient.

Lâche Hermione tout de suite, sale Serpent ! s'écria Weasley.

Merci du compliment, murmura AJ.

Ah, euh ... désolé. Mais toi, Malfoy, laisse-la tranquille !

Qu'est-ce que j'ai encore fait ? s'insurgea Draco.

Ce ne fut qu'à cet instant qu'il s'aperçut que la Lionne était en train de bailler dans ses bras. Apparemment, elle non plus n'avait pas encore pris conscience de la situation. Le Bal venait visiblement de s'achever, et le couple révolutionnaire n'était pas passé inaperçu.

Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi, Weasley.

Tu as raison Drake, approuva AJ, reste avec Hermione, comme ça je pourrais faire fortune en vendant des photos de vous à tout Poudlard.

Draco s'éloigna instantanément de la Gryffondor.

Amanda Potter, fit-il d'un ton menaçant, je te préviens que si tu fais ça je ...

Qu'est-ce qui se passe ? demanda alors Granger d'une voix ensommeillée.

La petite sirène s'étira, et Draco préféra détourner les yeux pour ne pas se laisser tenter.

Tu as bien dormi, Hermione ? interrogea malicieusement AJ.

Très bien, pourquoi ? Oh ..., fit la jeune fille en comprenant qui lui avait servi d'oreiller.

Bon, coupa Finnigan, il est tard, je pense qu'on ferait mieux d'aller se coucher ... dans un endroit normal.

Le jeune homme était visiblement très mal à l'aise depuis qu'il avait surpris sa meilleure amie tranquillement blottie dans les bras de son pire ennemi. Son expression gênée amusa beaucoup Draco.

Celui-ci remarqua également que les Serdaigles restaient silencieux, mais que Hayden Bloom lui adressait un sourire complice. Draco ne savait pas trop quoi penser de lui : d'un côté il craignait de le voir s'accaparer AJ, d'un autre il devait reconnaître que c'était tout de même quelqu'un de très ... intéressant. Quant à Melly Kirley et Brian Bloom, ils regardaient la scène d'un air tout à fait innocent, et se tenaient discrètement la main. Eux n'avaient pas vraiment l'air de vouloir aller dormir.

Seamus a raison, reprit Weasley. Allez viens, Hermione.

Vous êtes adorables les garçons, répondit plutôt sèchement la jeune fille, mais je crois pouvoir décider toute seule d'où et quand je dois dormir.

Elle se serait fait arracher la langue plutôt que d'avouer clairement combien elle leur en voulait de l'avoir réveillée, alors qu'elle était dans une position si ... confortable, mais le cœur y était. D'ailleurs, Draco n'en pensait pas moins.

Je suis tout à fait d'accord avec toi, fit AJ, mais je pense qu'ils ont raison et qu'il est tard. Personnellement, j'aimerais bien me reposer un peu.

Avec plus ou moins d'enthousiasme, tous se levèrent alors et suivirent la Serpentarde. Celle-ci semblait avoir perdu sa gaieté, et affichait à présent l'air mélancolique et rêveur qu'elle avait gardé presque toute la soirée. Hayden ne semblait pas beaucoup plus enjoué, et épiait la jeune fille du coin de l'œil mais sans rien dire. Finnigan et Weasley boudaient depuis la dernière réplique d'Hermione ; quant aux deux tourtereaux ils avaient tout simplement l'air ailleurs.

Draco et Hermione n'osaient même pas se regarder. La soirée qu'ils venaient de passer ensemble avait été trop riche en événements pour qu'ils sachent comment y faire face. Quand Draco regardait sa cavalière, il n'arrivait plus à savoir s'il la haïssait ou bien s'il l'adorait.

Il repensait à ce qu'il avait fait pendant la soirée, et seule la présence de la bouteille de Sang de Griffon qu'il sentait dans sa poche parvenait à le convaincre que ce qu'il avait vécu n'était pas un rêve. D'accord, il était ivre à ce moment là, mais il ne pouvait nier qu'il avait bel et bien embrassé la jolie sirène, ni qu'il l'avait laissée s'endormir dans ses bras. Volontairement et presque consciemment.

Le petit groupe arriva finalement à l'escalier principal et dû se séparer. AJ serra fortement Melly dans ses bras en lui murmurant quelque chose à l'oreille, tandis qu'Hayden souriait en jetant à son jumeau des regards interrogateurs. Les deux Lions n'attendirent même pas Hermione pour regagner leurs quartiers, et laissèrent la jeune fille seule face à Draco.

Soupirant, il s'approcha de la Gryffondor, mais celle-ci le regarda alors droit dans les yeux.

Océan bleu.

Draco ne savait plus du tout quoi faire : il mourait d'envie de l'embrasser à nouveau, mais l'honneur qui lui restait parvint à l'en empêcher. Lui faire simplement la bise lui paraissait néanmoins parfaitement ridicule. Heureusement, la voix de la jeune fille l'interrompit dans ses pensées.

Bon, eh bien ... merci pour cette soirée, Malfoy.

Tout le plaisir était pour moi, tu as fait une cavalière très convenable, Granger.

Il lui prit alors la main et déposa furtivement ses lèvres dessus. Hermione eut un sourire timide, puis se tourna vers les couloirs des Gryffondors. Elle allait s'éloigner, mais au dernier moment elle se retourna et revint rapidement vers Draco, se mit sur la pointe des pieds, l'embrassa doucement et repartit aussitôt.

Draco fut tellement surpris qu'il resta quelques instants immobile, puis se tourna vers les autres. Melly et Brian étaient partis et Hayden remerciait une dernière fois AJ de l'avoir accompagné. Il l'embrassa sur la joue et quitta finalement la jeune fille. Draco la rejoignit, et ils se dirigèrent en silence vers leur Salle Commune. Arrivés dans la chambre d'AJ, ils se mirent rapidement au lit après un court passage chacun dans la salle de bain, et éteignirent la lumière.

Alors ? interrogea AJ.

Alors quoi ?

Raconte !

Il n'y a rien à dire.

Drake, je t'ai vu serrer tendrement dans tes bras la fille que tu prétends détester, ne me prends pas pour une Pouf... euh ... pour une idiote, je veux dire.

J'avais trop bu.

Pourquoi l'as-tu laissée en plan sur la piste ?

Parce que je ... je ne veux pas en parler.

Tu es sûr ? Tu sais bien que tu peux tout me dire, Drake.

Uniquement si tu me dis tout ce que tu as fait ce soir.

Tu vois. Il y a des choses qu'il vaut mieux garder pour soi.

Tu as peut-être raison.

Un long silence s'ensuivit, si long que Draco finit par craindre qu'AJ ne se soit endormie. Mais la jeune fille reprit la parole :

Dans un mois, quand on aura assimilé tout ça, on s'en parlera ?

Promis, assura Draco après un temps de réflexion.

Bonne nuit, mon tendre prince.

Bonne nuit, princesse.


AJ émergea lentement. Elle sentait bien qu'elle n'allait plus se rendormir, mais de là à ouvrir un œil ! Bon. Elle tenta de remettre de l'ordre dans ses pensées. La veille au soir, il y avait eu le Bal de Noël et l'apparition du beau Ralph Monaghan (ah ... !).

Bal de Noël.

Noël.

Noël !

C'était le jour de Noël ! AJ se redressa d'un seul coup, un grand sourire aux lèvres. Elle se précipita hors de son lit et fonça vers celui de Draco. Elle en ouvrit hâtivement les rideaux, contempla un moment le beau blond qui dormait là, puis se jeta sur lui pour l'embrasser en criant : « Joyeux Noël mon Drakie-Poo ! ».

Ce à quoi Drakie-Poo répondit en grommelant quelque chose qui ressemblait vaguement à « Gnen chembede Noël tapouë dormir aboudou AJ numanumayè grrrrrr ».

Allez, lève-toi, gros bébé paresseux ! l'exhorta AJ.

Jamais je n'aurais cru bâillement prolongé que quelqu'un oserait m'appeler comme ça un jour, grommela Draco.

Il va falloir t'y habituer. Je suis sûre que ça plaira beaucoup à Hermione comme surnom !

Et voilà, elle recommence ...

Bon, te lever ne fait vraiment pas partie de tes projets ?

Naon.

D'accord, alors je vais aller ouvrir tes cadeaux pour toi, comme ça tu te fatigueras moins.

Trois secondes et douze centièmes plus tard, Draco était debout. Ou plutôt, à genoux aux pieds de son lit, émerveillé comme chaque année devant la masse époustouflante de paquets multicolores et brillants. AJ était à peu près dans le même état.

On ouvre le premier ensemble ? proposa-t-elle.

Si tu veux, mais il faut commencer par les plus petits.

Un fébrile arrachage de papier cadeaux suivit cette approbation.

Une bague !

Elle te plaît ?

Oui, merci Drake, elle est magnifique ! s'exclama AJ en passant à son doigt un anneau d'or blanc.

Tiens, Père m'a envoyé une nouvelle pierre.

Qu'est-ce que c'est ?

D'après sa lettre, c'est une lointaine petite cousine de la pierre philosophale. Ça sert à produire un élixir qui arrête le vieillissement de l'organisme pendant un an.

Un peu prématuré pour toi, jugea AJ, mais intéressant.

Après avoir étudié la petite pierre, d'un bleu gris transparent, ils la mirent précautionneusement de côté.

Oh Drake, fit AJ d'un ton ému, ta mère est adorable, elle m'a encore offert une petite merveille. Regarde ! ajouta-t-elle en exhibant un grand châle de soie verte.

Hum ... oui, c'est vrai que c'est plutôt joli.

Au bout d'un moment, quand les deux Serpentards eurent achevé de déballer tous leurs présents, ils contemplèrent leur contenu d'un air satisfait. AJ avait offert une chemise blanche très élégante à Draco, qui s'était empressé de la revêtir, en plus du jean et du pull noir que ses parents lui avaient offert. Quant à AJ, elle avait reçu un assortiment de plumes de la part de Melly, un livre de légendes sur Serpentard de la part d'Hermione, et même Hayden avait pensé à elle pour une paire de boucles d'oreilles.

Draco et AJ quittèrent alors leur Chambre et se dirigèrent vers la Grande Salle, un sourire flottant sur leurs lèvres. Ils marchèrent en discutant, bientôt rejoints par Blaise Zabini avec qui ils échangèrent les traditionnelles civilités. Mais quand ils eurent atteints le Hall, le professeur Mac Gonagall surgit soudain vers eux, l'air étrangement sombre.

Mr. Malfoy, déclara-t-elle gravement, je vous prie de me suivre.

Draco lança un regard interrogateur à AJ, avant de partir à la suite de la sorcière. AJ voulut se tourner vers Blaise pour lui demander ce qu'il en pensait, mais celui-ci l'avait quittée sans qu'elle sans aperçoive. Ce fut donc seule qu'elle entra dans la Grande Salle. Elle entendit un petit groupe de 2ème année murmurer sur son passage :

Regarde ! C'est Amanda Potter, la Princesse de Glace !

Mais pourquoi elle s'appelle comme ça ? interrogea une petite blonde.

Tu as vu sa tête ? Il n'y a qu'elle pour avoir l'air inquiète le jour de Noël !

AJ ne les entendait déjà plus, mais ils avaient raison, elle commençait un peu à s'inquiéter. Elle fit à peine attention à Lila et Pansy en s'asseyant près d'elles ; le fait que Draco soit convoqué en un moment pareil la rendait soucieuse. Levant la tête, elle scruta les autres tables : tous avaient l'air heureux, les Gryffondors la saluèrent joyeusement, tout comme les Serdaigles. Les rares Poufsouffles qu'elle connaissait n'étaient malheureusement pas encore arrivés.

La jeune Serpentarde soupira : « Allez AJ, se dit-elle, c'est Noël et il n'y a pas de quoi devenir parano, alors mange un peu et montre-toi un minimum sociable, pour changer ! »

Résignée, elle se tourna alors vers les autres filles et esquissa un sourire, avant de s'intégrer à leur conversation - incroyablement futile mais divertissante. Cependant, même avec toute sa bonne volonté, elle ne put s'empêcher de remarquer qu'à la fin du repas, Draco n'était toujours pas revenu. Elle se leva, avec le vague espoir de le retrouver chez les Serpentards, et avança les yeux fixés sur ses pensées (nda : « Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées » Victor Hugo).

C'est ainsi qu'elle percuta violemment quelqu'un, et perdit l'équilibre. Se rattrapant de justesse contre un mur, elle tourna la tête pour voir qui elle venait de bousculer, prête à lui répliquer quelque chose avec autant de mauvaise foi possible.

« Ooooh ... fit une voix dans sa tête. Regarde qui est là ... »

Excuse-moi, tu ne t'es pas fait mal ? demanda une voix masculine extraordinairement douce.

Non, je ... bredouilla AJ. Euh ... c'est à moi de m'excuser je crois, désolée.

Ce n'est pas grave. Tu es sûre que ça va ? reprit la voix grave et angélique.

AJ osa enfin relever les yeux vers celui qui lui parlait. Et là encore, elle ne put que détourner son regard devant celui insupportablement azur de Ralph Monaghan.

Oui, oui, balbutia-t-elle. Tout va bien, je t'assure, merci.

Le beau Poufsouffle sourit gentiment - AJ eut alors du mal à ne pas s'évanouir - et repartit. Le cœur battant, AJ contempla de loin celui qui était indéniablement l'ange de sa vie, et sourit béatement. Elle ne se rendit même pas compte d'à quel point l'amour lui donnait l'air stupide.

Soudain, alors qu'elle tentait de se remettre de ses émotions, elle repensa à Draco et se précipita vers leur Salle Commune, les yeux à nouveau pleins d'inquiétude. En arrivant, elle constata qu'il n'était pas dans les parages ; personne ne l'avait vu. Rageusement, elle se mordit la lèvre inférieure. Que s'était-il donc passé ? Un mauvais pressentiment s'insinuait dans son âme et serpentait sournoisement (nda : admirez l'allitération !). Pour se calmer, elle décida de regagner sa chambre et de se changer les idées en lisant quelque chose. Les Métamorphoses, d'Ovide, fut le premier livre qui lui tomba sous la main, et elle s'empressa de s'installer sur son lit, tournant les pages nerveusement.

Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, on frappa à la porte.

Qui est là ?

Sans réponse, la porte s'ouvrit et laissa apparaître le visage troublé de Snape.

Miss Potter, veuillez venir avec moi, s'il vous plaît.

Que se passe-t-il, professeur ?

Vous le saurez bientôt, mais ce ne sont pas des bonnes nouvelles.

À ces mots, AJ sentit son cœur se serrer douloureusement, mais suivit le professeur de Potions sans rien ajouter. Quittant la Salle Commune, ils remontèrent vers le Hall, puis avancèrent jusqu'au bureau de Dumbledore.

Paris Brest, énonça Snape.

La grimaçante gargouille (nda : bis repetita placent) s'écarta alors pour les laisser passer. Arrivés devant la porte, Snape s'effaça pour qu'AJ entre la première, et la jeune fille ouvrit la porte. Elle vit tout d'abord Draco, assis la tête entre ses mains près de sa mère, dont le visage habituellement si hautain était défait. Dumbledore et Mac Gonagall les regardaient, à la fois silencieux et gênés. En entendant la porte s'ouvrir, Draco leva le visage, et AJ vit de longues traînées de larmes sur ses joues. Le jeune homme se leva dès qu'il vit son amie et se jeta dans ses bras.

Drake, qu'est-ce qui ...

Père est mort, AJ.


Dans le silence du grand bureau, l'écho de ces paroles sembla durer une éternité. D'abord, AJ crut qu'elle s'était trompée de réalité, mais elle voyait bel et bien couler les larmes de Draco. Elle ne l'avait d'ailleurs jamais vu pleurer, et n'aurais jamais deviné que cela arriverait à l'occasion de la mort de Lucius Malfoy. Pourtant, depuis que son père avait cessé de n'être que l'esclave de Voldemort, Draco en était devenu immensément fier, enfin, encore plus qu'auparavant.

Père est mort, répéta Draco d'un ton horriblement lugubre.

Calme-toi, Drake, chuchota son amie, je suis là ...

Non AJ, cette fois je ne peux pas me calmer. Tu ne peux pas comprendre ce qui m'arrive.

Le corps et la voix du jeune homme étaient secoués de sanglots.

J'ai perdu mon père, reprit-il, et moi, moi qui étais son fils unique et son héritier, je suis le dernier Malfoy ...

AJ voulut dire quelque chose, mais comprit que la seule chose dont Draco avait besoin, c'était de parler pour exprimer, à défaut d'expulser, sa souffrance.

Le dernier Malfoy ... Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais réalisé tout ce que ça impliquait. Tout ce que je faisais, c'était me pavaner stupidement dans les couloirs en crachant sur les Poufsouffles, pff ... Maintenant ça va devenir sérieux. Mon père était puissant, AJ, c'est comme ça qu'il est devenu le bras droit de Voldemort. Lui au moins savait se faire respecter, et dès qu'il a compris que le Seigneur des Ténèbres se prétendait supérieur à lui, il est devenu son ennemi. Mais un ennemi secret. Pour Voldemort, Père était son plus fidèle serviteur, et par conséquent son héritier devra suivre ses traces ...

Draco, l'interrompit AJ qui venait soudain de comprendre, qu'est-ce que tu es en train de dire ?

Tu m'as très bien compris AJ, je sais que tu es intelligente. Le professeur Dumbledore me l'a dit, bientôt les Mangemorts viendront me chercher, ils voudront que je prenne la place de mon père. Ils vont vouloir que je rejoigne leurs rangs, que je me batte avec eux et pour eux. Et surtout, ils vont m'imprimer cette marque immonde sur le bras. Je ne serai plus jamais libre, AJ ...

À ces mots, Draco se remit à sangloter nerveusement. Il se moquait des convenances, on lui avait toujours dit qu'un garçon ne pleurait pas, et surtout pas un Malfoy, mais à cet instant il se mit à haïr son propre nom. Sans lui, sans ce sinistre héritage, il aurait pu rester libre et indépendant ; à présent il allait devenir un vulgaire esclave. Bien sûr, il pourrait suivre les traces de son père et devenir espion, mais Dumbledore s'était opposé à ce qu'il prenne de tels risques. En effet, si le Seigneur des Ténèbres découvrait son double jeu, il aurait à subir mille tortures avant de considérer la mort comme une ultime délivrance.

Il allait devenir un Mangemort ... L'ennemi juré d'AJ ... L'ennemi mortel des Sang-de-Bourbe et de Granger. De toute façon, il aurait mieux fait de ne jamais penser à elle : sa mère, Narcissa Malfoy, venait de lui annoncer que Voldemort avait déjà réglé la question de sa vie de couple : il l'avait fiancé à une jeune fille de Durmstrang, probablement aussi noble que lui-même et aussi chaleureuse qu'un iceberg. Une Sang-Pure, bien entendu ...

Soudain, il sentit une main sur son épaule et ouvrit les yeux. Sa mère s'était levée et se tenait timidement derrière lui. Draco la regarda : elle était belle, mais sa peau d'un blanc nacré attestait de sa vie effacée, perpétuellement dans l'ombre de son mari, ou bien seule entre les murs gelés du Manoir Malfoy. On aurait dit que cette femme n'avait jamais vu le soleil. La future épouse de Draco allait sûrement devenir comme elle : dès qu'elle lui aurait donné un héritier, son mari la délaisserait pour mieux s'occuper de ses affaires de Mangemort. Quelle réjouissante perspective.

Narcissa prit alors son fils dans ses bras. Pour la première fois, elle ne le considérait plus uniquement comme le fils de Lucius, mais commençait à entrevoir ce qu' « être une mère » signifiait vraiment. À son tour, elle devenait fière de lui, pas juste parce que c'était un Malfoy, mais parce que c'était son fils, à elle aussi.

AJ contempla la première véritable étreinte d'une mère et de son fils, à la fois bouleversée par la scène et par ce que lui avait dit Draco. Ainsi, il allait devoir la combattre ... Mais elle, comment pourrait-elle résister une seconde si son meilleur ami, son plus fidèle soutien, se retournait contre elle ? Soupirant, elle voulut chasser ces sombres pensées de son esprit lorsque son regard tomba sur une grande sphère grise. La Seronohda de Dumbledore.

Toujours aussi attirée par l'objet que la première fois qu'elle l'avait vue, AJ s'en approcha discrètement et la contempla longuement. Curieusement, les éclairs de lumière verte ou violette qui serpentaient cette fois encore à la surface de la sphère rassuraient la jeune Serpentarde ; il lui semblait presque qu'elle en tirait de l'énergie.

Pour commencer, l'inquiétude qui l'avait tiraillée au sujet de Draco s'apaisait enfin : au moins, elle savait maintenant de quoi il en retournait, et même si c'était horrible, rien n'était pire que l'incertitude. Et puis, Draco n'était pas n'importe qui : AJ sentait que même si Dumbledore voulait éviter que le jeune homme ne prenne de risques, celui-ci n'allait jamais se laisser faire. C'était un prince, un vrai ! Pas un vulgaire esclave d'un encore plus vulgaire mage noir. Et la jeune fille était certaine qu'il préférerait endurer le terrible Doloris plutôt que de trahir lâchement sa meilleure amie.

Alors, celle-ci se détourna lentement de la Seronohda et se mit à sourire. Mac Gonagall, en la voyant, ne put retenir un « Oh ! » de surprise et d'incompréhension ; Dumbledore, Snape et les deux Malfoy se tournèrent également vers AJ, qui souriait toujours, l'air sûre d'elle. Elle s'avança vers Draco, que sa mère avait fini par lâcher, et le regarda droit dans les yeux, comme si elle pouvait lui transmettre sa sérénité par un regard.

N'aie pas peur, Drake, déclara-t-elle d'une voix claire. Moi, j'ai confiance en toi et je sais qu'à nous deux, on y arrivera. Je ne te laisserai jamais devenir un pantin de Voldemort, et toi tu n'as pas intérêt à me laisser tomber ! De toute façon, je te vois mal servir quelqu'un qui a comme surnom « Voldie » ...

Malgré lui, Draco éclata de rire, et les yeux de Dumbledore se mirent à pétiller. Puis, le beau Serpentard se rembrunit.

C'est facile pour toi de dire ça, AJ, tu as résisté cinq fois au Seigneur des Ténèbres !

Justement, ce n'est pas aussi impossible qu'on le dit.

Tu es beaucoup plus puissante que moi et ...

Et toi tu es un Cracmol, c'est ça ? ironisa la jeune fille. Drake, tu es la dernière personne qui a le droit de se plaindre de n'être pas assez puissant. De toute façon, à chaque fois ce n'était qu'une question de chance.

Justement, moi je n'ai aucune chance, il n'y a qu'à voir ce qui m'arrive ...

Ce n'est pas grave, j'aurais de la chance pour deux.

Draco voulut encore répondre quelque chose, mais AJ le coupa net en l'embrassant sur la joue. Le jeune homme la regarda, interloqué.

Je te promets de toujours me battre avec toi, mon beau Dragon. Que tu le veuilles ou non.

Merci ... souffla Draco au bout d'un instant de silence.

Dumbledore se leva alors.

Je vous remercie également Miss Potter, et comme je suppose que votre décision est prise, je ne reviendrai pas dessus.

Merci pour tout, Amanda, murmura Narcissa Malfoy.

Mr. Malfoy, reprit le directeur, je suis désolé de rompre cette éphémère gaieté, mais pour en revenir aux Mangemorts, je vous demande instamment de me prévenir dès qu'ils vous auront contactés, ce qui ne saurait tarder. Quand vous serez avec eux, je vous prie de suivre ce qu'ils vous demanderont et de vous faire le plus discret possible. Ça m'étonnerait beaucoup qu'ils vous imposent la Marque des Ténèbres avant votre majorité ; de même Voldemort attendra que vous ayez fait vos preuves pour vous donner davantage de responsabilités et ...

Excusez-moi professeur, l'interrompit Draco, mais qu'entendez-vous par « faire mes preuves » ?

Eh bien je suppose que vous aurez à subir un certain nombre de tests avant de remplir les mêmes fonctions que votre père. Voldemort ne confie pas tous ses secrets au premier aspirant venu, fut-il le fils de son bras droit.

Draco hocha la tête, et tous comprirent que la réunion touchait à sa fin. De toute façon, ils étaient épuisés, affamés, et très éprouvés par cette bouleversante matinée. Mac Gonagall sortit la première du bureau, suivie de Snape. La mère de Draco, qui devait régler des affaires au Manoir, partit à son tour après avoir embrassé son fils et AJ. Enfin, Draco regarda son amie et prit sa main qu'il serra très fort. Des larmes perlaient encore au coin de ses cils, mais il était maintenant décidé à lutter tant qu'il pourrait. AJ lui sourit à nouveau et ils quittèrent la pièce.

De retour dans la chambre d'AJ, celle-ci se rendit compte qu'elle avait oublié quelque chose de plutôt important.

Drake ? fit-elle timidement, le jeune homme étant encore très sensible.

Qu'est-ce qu'il y a, princesse ?

Je me demandais juste, enfin, tu n'es pas obligé de répondre mais ... C'est-à-dire que je ne comprends pas vraiment comment, euh ...

Draco eut un sourire indulgent.

Calme-toi et pose-moi ta question.

Est-ce que Dumbledore t'a dit comment ton père était mort ? finit par demander AJ.

Oui. C'était encore une attaque de ces spectres, je ne sais pas si tu t'en souviens ...

J'aurais du mal à les oublier.

Ils sont encore apparus pendant une réunion. Les Mangemorts qui étaient là la fois précédente n'ont jeté aucun sort, mais d'autres, ces imbéciles, ne connaissaient pas la situation et ont lancé des dizaines de maléfices. Père a reçu un Avada Kedavra, il est mort sur le coup ...

En écoutant la voix teintée d'une rage mal contenue de Draco, AJ sentit un sentiment étrange l'empoigner. Le sentiment que le Serpentard n'aurait pas de repos avant de s'être vengé, non seulement de ces maudits spectres, mais aussi des inconscients qui leurs avaient jeté le sort mortel.

Au fait, poursuivit Draco pour changer de sujet, je ne te l'ai pas encore dit mais je suis fiancé.

PARDON ! s'exclama AJ, complètement abasourdie.

Oui, confirma le blond, il paraît que ... Voldie y a veillé. Une fille de Durmstrang.

Mais ... mais ... balbutia AJ.

Draco essayait d'adopter un ton léger mais sa voix était comme voilée.

Elle s'appelle Ophelia Vablatsky. C'est évidement une Sang-Pure, d'une des plus nobles familles de Russie.

Ophelia ... répéta AJ, toujours aussi stupéfiée. Mais ... tu ne peux pas l'épouser !

C'est-à-dire qu'on ne me laisse pas vraiment le choix. Tu n'as jamais entendu parler du principe de mariage arrangé ?

Si, bien sûr, mais pas ici, pas pour toi !

Et pourquoi pas ? C'est ce que les nobles ont toujours voulu faire ...

Mais je croyais que ...

Que quoi ? la coupa sèchement Draco. Avec ton romantisme surdéveloppé, tu t'imaginais que parce que j'ai passé la soirée avec Granger, on allait finir notre vie ensemble ? Eh bien dans la réalité, ce n'est pas si simple, figure-toi ! De toute façon, ce n'est qu'une Sang-de-Bourbe, et je n'aurais jamais dû lever les yeux sur elle.

Après avoir parlé, Draco regarda AJ durement ; d'une certaine manière, il lui en voulait d'avoir toujours cherché à le rapprocher des Gryffondors, et voilà le résultat ! Mais quand il croisa les yeux de la Serpentarde, il se rendit soudain compte d'à quel point son ton avait été blessant. Il se mordit la lèvre, se maudissant intérieurement. C'était toujours pareil, il ne pouvait s'empêcher de s'en prendre à ceux qui ne voulaient que l'aimer et le protéger. Au fond, peut-être que les Gryffondors avaient raison quand ils le traitaient de Serpent sans cœur ...

AJ sentait des larmes lui monter aux yeux mais ne fit rien pour les retenir. Elle n'en voulait pas à Draco, depuis le temps qu'elle le connaissait elle avait compris que l'air méchant qu'il prenait n'avait rien de personnel, que ce n'était rien d'autre qu'un mécanisme d'autodéfense. En fait, elle pleurait plus parce que ses nerfs étaient à bout que parce qu'elle était particulièrement malheureuse.

Je crois, dit-elle finalement, qu'on ferait mieux de dormir. En tout cas moi je n'en peux plus, et si tu commences à t'en prendre à moi c'est que tu en as sérieusement besoin aussi.

AJ, je suis désolé ...

Tais-toi et dors ! imposa la jeune fille. Ne t'inquiète pas, ajouta-t-elle sur un ton plus doux, il en faut plus que ça pour que je t'en veuille.

Draco se pencha vers elle et l'embrassa sur le front avec reconnaissance. Elle avait raison, il ne la laisserait jamais tomber. Après cela, ils s'écroulèrent chacun sur leur lit, et la tension nerveuse avait été tellement pénible qu'ils s'endormirent presque immédiatement.


Hermione Granger, quant à elle, n'avait aucune idée du drame qui se jouait chez les Serpentards. Elle avait certes remarqué qu'AJ n'avait pas l'air euphorique au petit-déjeuner, mais ne se doutait encore de rien. En réalité, elle se sentait comme sur un nuage depuis la veille. Trop excitée pour s'endormir, elle n'avait pas fermé l'œil avant une heure avancée de la nuit, pas plus que Ginny à qui elle avait tout raconté dès qu'elle était rentrée dans son dortoir. La conversation avait été très animée, Ginny affichant un air à la fois curieux et gêné dès qu'Hermione évoquait le moment où Malfoy l'avait embrassée ...

La jeune Gryffondor était plutôt confuse : elle en voulait mortellement à Malfoy de l'avoir tant humiliée au début de la soirée, mais les instants qu'ils avaient passé ensemble par la suite, que ce soit enlacés sur le banc de pierre ou bien endormis dans la Grande Salle, la laissaient rêveuse et émerveillée. Bien sûr, elle se raisonnait sans cesse en se répétant qu'il ne faisait sûrement que jouer avec elle, et qu'en tout cas elle ne pouvait pas se sentir attirée par son ennemi. Mais la petite voix sage de son esprit se faisait de moins en moins convaincante ...

De plus, les vacances venaient tout juste de commencer, et par conséquent elle ne pouvait même pas travailler pour s'occuper l'esprit. Hermione décida alors d'aller retrouver Seamus et Ron, en espérant que leur haine tenace contre Malfoy la raisonnerait. Les deux garçons étaient dans la Salle Commune des rouge et or, en train de jouer aux échecs (version sorciers, naturellement). Hermione s'installa près d'eux et observa le plateau. Seamus perdait, comme d'habitude.

Quelques instants plus tard, Ron finit d'ailleurs par le vaincre. Une fois de plus.

Bien joué, Ron ! le félicita Hermione.

Merci.

Son ton sec surprit la jeune fille.

Quelque chose ne va pas ?

C'est toi qui oses nous poser cette question ?

Qu'est-ce que j'ai encore fait ?

Ron la regarda furieusement.

Tu t'endors bienheureusement dans les bras de Malfoy et après tu viens me demander ce que tu as fait ? Hermione, est-ce que tu te rends compte au moins de ce qui s'est passé hier soir ?

Oui, parfaitement.

Il t'avait fait boire, c'est ça ?

Ses grands yeux bleus exprimaient une étrange détresse, comme une supplication. Ces yeux-là suppliaient Hermione de leur répondre que oui, bien évidemment, elle n'était pas maîtresse d'elle-même la veille au soir, et qu'elle ne se serait jamais mise volontairement dans une telle situation. Mais ce pathétique regard de chien battu eu l'effet inverse sur la jeune Gryffondor.

Non, Ron, je savais très bien ce que je faisais.

Pardon ?

Ecoute, si un mec poursuivi par la moitié des filles de cette école me demande aimablement d'être sa cavalière, je ne vois pas pourquoi je refuserais. Et ce que je fais avec mon cavalier ne te regarde absolument pas !

Ron, Hermione, intervint Seamus, calmez-vous, tout le monde nous regarde.

C'était vrai.

Si vous tenez vraiment à vous disputer encore pour une histoire aussi stupide, allez dehors s'il vous plait, vous commencez vraiment à me donner mal à la tête.

Mais Seamus, plaida Ron, tu l'as bien vue, elle était ...

Ron ! Je t'ai dit que je ne voulais plus en entendre parler ! Hermione a le droit de décider de sa vie toute seule, tu n'es pas son père. Et si elle fait des bêtises, c'est à elle d'assumer ses responsabilités.

Ron baissa la tête, et Seamus se tourna vers Hermione qui lui souriait d'un air reconnaissant.

Ne me regarde pas comme ça, lui dit-il, parce que même si Ron a tort de vouloir te contrôler, c'est vrai que tu devrais faire attention à Malfoy. Peut-être que je me trompe, mais je pense que ce que tu as fait hier était une erreur.

Son amie se mordit la lèvre d'un air penaud, puis les garçons quittèrent la salle, affirmant que seul un petit tour en balai pourrait leur remettre les idées en place. La jeune Lionne regagna son dortoir ; son enthousiasme était bien retombé. Elle avait eu ce qu'elle voulait : ses amis avaient tenté de la raisonner, mais Ron s'y prenait de façon tellement brutale et si peu aimable qu'il ôtait à Hermione toute sa bonne volonté. Elle se laissa tomber en soupirant sur son lit. En plus, Ginny était partie avec Dean Thomas et ne devait pas revenir avant le soir.

Hermione se résolut alors à aller faire un tour à la Bibliothèque ; au moins, elle penserait à autre chose. Elle passa donc le portrait de la Dame Rose et s'engagea sur le chemin qu'elle connaissait par cœur. Soudain, alors qu'elle venait juste de quitter les quartiers de Gryffondor, elle surprit une conversation qu'elle n'aurait pas dû entendre.

... oui, Lucius Malfoy ... quelle tragédie pour son fils ... tant de responsabilités.

Stupéfaite par ces paroles, la Gryffondor tenta de voir d'où elles provenaient et remarqua une petite porte à sa gauche. Sa curiosité éveillée la poussa à sortir une Oreille à Rallonge (toujours sur soi) et à se rapprocher de la porte. Malheureusement, ce fut le moment que choisirent ceux qui parlaient pour quitter la salle où ils se trouvaient ; Hermione eut juste le temps d'entendre le bruit de leurs pas se rapprochant, de se précipiter vers un placard situé de l'autre côté du couloir et d'en rabattre la porte sur elle. Enfin, pas tout à fait : par l'entrebâillement de cette porte, elle put voir les professeurs Flitwick et Vector ouvrir celle de la petite salle et passer devant la Lionne, cachée dans son placard.

Les quelques bribes que la brillante jeune fille avait saisies de leur conversation lui permirent d'affirmer ce à quoi elle ne se serait jamais attendue : Lucius Malfoy était ... mort ?


AJ ne se réveilla pas avant la fin de l'après-midi. Elle ouvrit alors lentement les yeux, pendant que les événements de la matinée lui revenaient progressivement en mémoire : Noël, Draco, Lucius Malfoy, les Mangemorts, et Ophelia Vablatsky. Pauvre Draco. Tant de soucis lui étaient tombés dessus si vite qu'il n'avait presque pas eu le temps de pleurer son père. AJ voulut le voir et quitta son lit, puis ouvrit les rideaux de celui de Draco.

La seule chose qui occupait le lit était une petite lettre dont AJ se saisit :

Ma belle princesse,

Surtout ne t'inquiète pas pour moi, d'après Dumbledore il ne devrait rien m'arriver de vraiment grave. Je serai de retour à la rentrée, en attendant fais-moi plaisir et amuse-toi, détends-toi, pense à autre chose. Tu sais bien que mon bonheur dépend du tien.

Je t'embrasse

Ton grand frère préféré.

Une nouvelle fois, AJ se sentit saisie par une sournoise inquiétude. Il faut dire que la lettre de Draco n'avait rien de très rassurant : « il ne devrait rien m'arriver de vraiment grave » disait-il. Qu'entendait-il par vraiment grave ? Une seule personne pouvait lui apporter une réponse fiable et lui rendre sa tranquillité : AJ quitta sa chambre, s'élança dans les couloirs et courut jusqu'au bureau de Dumbledore.

Paris Brest ! haleta-t-elle quelques instants plus tard pour ouvrir le passage, avant de grimper les marches de l'escalier quatre à quatre.

Elle frappa ensuite à la porte de chêne et attendit nerveusement que Dumbledore vienne lui ouvrir.

Professeur ! s'exclama-t-elle. Où est Draco ? Vous le savez, n'est-ce pas ? Je vous en prie, dites moi où il est parti !

Assieds-toi, Amanda, et respire calmement.

AJ obéit, mais même la Seronohda ne lui rendit pas sa sérénité. Elle voulait une réponse, rien d'autre, mais elle la voulait vite.

Comme tu t'en doutes, Draco est parti avec les Mangemorts. Je ne pensais pas qu'ils se manifesteraient si vite, mais toujours est-il qu'ils ont envoyé à Draco une lettre et un Portoloin, et il est parti après me les avoir montrés.

Pourquoi ne m'a-t-il pas dit au revoir ?

Je pense qu'il avait besoin de tout son courage pour partir.

Vous savez où le Portoloin l'a emmené ?

Quelque part en Irlande, je crois, mais Voldemort est méfiant : un autre Portoloin attend sans doute Draco là-bas.

Alors vous ne pouvez même pas le dire où il est ?

Je ne le sais pas précisément, mais rassure-toi Amanda, j'aurai vite des informations. De toute façon, je suis convaincu que Draco ne coure aucun danger, il est trop précieux et trop puissant pour que Voldemort ose lui faire du mal.

AJ remercia le directeur, et une fois qu'elle fut sortie de son bureau, elle prit une résolution : ça ne servait à rien de se faire du souci pendant deux semaines, cela n'allait aucunement aider Draco. Elle allait donc suivre ses conseils et s'amuser un peu. Pour l'instant, elle avait d'abord besoin de penser à autre chose qu'à ce maudit héritage : elle alla rendre visite aux Serdaigles.


Et pendant deux semaines, AJ passa de merveilleuses vacances. Elle avait dit à ses amis que Draco était allé rejoindre sa mère pour cette douloureuse épreuve et ils ne lui avaient pas posé d'autres questions. Seule Hermione, qui s'était finalement réconciliée avec Seamus et Ron, parut déçue par cette soudaine nouvelle, mais AJ et elle s'efforcèrent vite de ne plus trop y penser. À la place, elles faisaient circuler toute sorte de rumeurs sur le couple particulièrement attendrissant que formaient Melly et Brian.

Maintenant que ces deux-là s'étaient trouvés, ils ne pouvaient tout simplement plus se quitter ! Dans leur Salle Commune, Melly lisait dans les bras de Brian. Dans les airs, ils volaient sur le même balai. Durant les sorties clandestines qu'organisait le groupe, ils se lâchaient à peine la main. Le plus drôle était la possessivité maladive des deux amoureux : un jour où ils s'étaient réunis à la Bibliothèque, Melly avait failli stupéfixer une pauvre fille qui demandait l'heure à Brian avec un décolleté un peu trop large à son goût. Et un soir où ils s'étaient tous rendus dans un restaurant à Pré-Au-Lard, Brian avait menacé de quitter la salle peu après l'apéritif, sous prétexte que le serveur souriait un peu trop à sapetite amie. À chaque fois, Hermione et AJ avaient été prises d'un fou rire incontrôlable et avaient mis de longues minutes à se calmer. Ron et Seamus riaient presque autant qu'elles, mais Hayden gardait toujours le silence, l'air vaguement triste.

En réalité, Hayden était sérieusement malheureux, mais comme il n'avait voulu expliquer pourquoi à personne, les autres avaient fini par le laisser déprimer tranquillement. AJ s'était également inquiétée pour lui au début, avant de se laisser entièrement absorber par sa nouvelle occupation : la chasse à l'ange ! La princesse de Serpentard s'était dit que la meilleure façon de se changer les idées était de se chercher un nouveau petit ami, et le choix de sa cible avait été très rapide : dès qu'on lui avait affirmé Raphaël Monaghan était célibataire, le séduire était devenu l'idée fixe d'Amanda Jane Potter. Ainsi, elle s'était mise en chasse.

Tout d'abord, Melly et Hermione avaient voulu l'y aider, mais la première avait vite été trop intéressée par son propre petit ami, et la seconde pensait déjà à faire ses devoirs de vacances. Finalement, c'était Hayden qui était devenu son confident mais aussi un allié très précieux : discrètement, il avait réuni pour AJ toutes les informations possibles sur son bel ange, comme sa date de naissance, le deuxième prénom de sa petite sœur ou encore les composantes de sa baguette (on ne sait jamais, ça peut toujours servir). Mais son soutien était allé plus loin : toujours pour aider la belle Serpentarde, il avait sympathisé avec Ralph. Ça avait ensuite été un jeu d'enfant de faire les présentations entre lui et AJ, puis de glisser subtilement dans la conversation que la jeune fille trouvait le beau blond très à son goût ...

Ce soir-là, Hayden faisait son rapport à AJ dans le Parloir.

... donc je lui ai répondu « Tu sais, je crois me souvenir qu'AJ aime beaucoup les blonds aux yeux bleus ... »

Tu as osé dire ça ? s'étrangla la jeune fille.

Il faudrait savoir ce que tu veux ...

Qu'est-ce qu'il a répondu ?

Juste « C'est vrai ? », et puis il a sourit.

C'est tout ?

C'est déjà un début. Et un bon, je trouve.

AJ sourit, mais quand elle regarda Hayden, elle vit que celui-ci avait encore cet air mélancolique qui lui collait à la peau aussi bien que Melly à Brian. Elle s'approcha de lui.

Hayden, qu'est-ce qui ne va pas ?

Rien, juste un peu de fatigue.

Très drôle, qu'est-ce qui ne va pas ? Je m'en veux, tu sais, d'aller aussi bien grâce à toi alors que tu déprimes. Je ne pourrais pas faire quelque chose pour toi ?

Non, AJ, je crois que là il n'y a rien à faire.

Ah ! s'exclama la jeune fille victorieusement. Donc, tu avoues qu'il y a quelque chose !

Je vois qu'on ne peut rien te cacher.

Alors ? Comment elle s'appelle ?

Hayden regarda AJ avec des yeux ronds, perplexe.

Ose prétendre que ce n'est pas une fille qui te met dans cet état-là !

D'accord, admit Hayden en souriant, je l'avoue.

Qui c'est ? Elle est à Poudlard ? Dans quelle Maison ? Quelle année ? C'est quoi son prénom ?

J'espère pour Malfoy que tu ne le harcèles pas comme ça tous les soirs, sinon il doit avoir du mal à te supporter.

Draco est un ange de patience. Alors ?

Je ne dirai rien.

Allez ! S'il te plait !

Non, je suis désolé. Je veux bien te parler d'elle, mais tu ne sauras pas qui elle est.

Tant pis, je demanderai à Melly et Brian.

Ils ne sont pas au courant, et de toute façon en ce moment leurs bouches sont bien trop occupées pour qu'ils daignent te répondre.

Pff ... Elle est jolie au moins ?

« Jolie » est une insulte. Elle est parfaite.

Quelle débordement d'objectivité, vraiment ...

Oh, c'est bien à toi de dire ça ! Et ton beau Monaghan, là, tu le qualifierais comment ?

Euh ... Bon, d'accord.

Hayden éclata de rire devant l'air dépité d'AJ. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas ri.

Et pourquoi cette parfaite créature te rend-elle si triste ?

Son seul défaut est qu'elle n'a pas encore comprit que j'étais l'homme idéal, et elle est follement amoureuse d'un bellâtre quelconque.

Oh ... je vois. Donc, c'est grave.

Plutôt, oui. Je n'arrive vraiment pas à l'oublier, en plus.

Je peux faire quelque chose ? Sincèrement, j'aimerais beaucoup pouvoir t'aider.

Hayden la regarda un instant sans répondre. Comme tout cela était ironique. C'était la fille de ses rêves qui voulait l'aider à réparer son cœur pulvérisé ...

Vous avez aimé ? En tout cas je tiens à vous dire que je ne sais même pas comment vous remercier pour l'enthousiasme que vous avez montré avec le chapitre 9 : 106 reviews ! Je vous adore, merci infiniment.

Réponses aux très nombreuses reviews :

Amy : waoh ! je suis super flattée d'avoir été lue par une espagnole, je t'admire beaucoup parce que personnellement j'en aurais jamais été capable. Et en plus tu laisses une review ! C'est trop sympa merci beaucoup.

Alpo : alors ? Les réactions d'Hermione et Draco t'ont satisfaite ? J'espère bien que oui, et puis merci beaucoup d'avoir reviewé mes deux fics.

Sophorasi : j'aime les reviewers enthousiastes !

Vici Black : je te pardonne pour ton immaturité due aux 9heures de cours concours blancs récitations. T'as vue comme je suis indulgente avec mes gentils reviewers ? Des mecs qui se rendent compte tout d'un coup que la fille qu'ils ont dans leurs bras est trop belle : ça existe, bien sûr, enfin surtout dans l'imagination détraquée d'une auteur un peu folle. Ça me fait bien marrer de voir que ça fait un mois que tu m'as demandé si la suite du chapitre 9 était déjà sortie ... No comment, gros bisous et bon courage.

Maxfoy : moi ? rêver d'être une princesse ? Mais pas du tout voyons comment peux-tu insinuer une chose pareille (et donc là le carrosse débarque et le prince charmant en sort ...). Merci beaucoup pour ta review, j'irai voir Neverland quand j'aurai le temps je pense (c'est-à-dire dans un univers inaccessible pour le moment). Bisous

Gody : chui d'accord, l'amour c'est super. Ton idée d'échanger des chapitres m'intéresse pas mal ... Enfin, si ça ne t'ennuie pas, je préférerais en parler une fois où j'aurais le cerveau à peu près logiquement connecté (rarement, quoi) parce que là je me sens pas trop en état. C'est quoi précisément ton adresse e-mail stp ? Contente que t'aime l'idée d'AJ amoureuse d'un Poufsouffle, moi aussi bizarrement ça me plait. Bye.

MLT : yeah ! merci pour la 100ème review, je pensais jamais réussir à passer le cap. Quand est-ce que tu corriges mes chaps et que tu écris d trucs d'une longueur décente dans le carnet ? ;) bisous

TiFrodo : bonjour Ti' ! j'avais pas remarqué que la troisième bouteille de Sang de Griffon avait disparu ... oups ! En effet, les « considérations politico-théologico-symbolico et même galactico-catastrophiques » de Draco (j'ai pas trouvé la ref), pouvaient laisser présager un heureux dénouement, mais heureusement vous avez une auteur sadique qui va encore faire traîner cette histoire pendant des mois. :D Big Kiss à bientôt j'espère.

Elizabeth Turner : Draco bourré sous les étoiles ... jolie tournure de phrase ! Les deux tourtereaux qui te plaisent tant vont rencontrer plein d'obstacles sur leur chemin tumultueux avant de ... de se dire que non, finalement cette histoire n'est vraiment pas un bon plan (je rigoooooole j'oserai jamais faire un truc aussi nul). Moi ? Sadique avec Hayden ? Y a de fortes chances, mais c'est parce que je l'aime ce chou. À bientôt.

Ti Frodo bis : encore toi ! et dire que je pensais en être débarrassée snif ... dsl mon cerveau déraillé déraille encore ! Je crois t'avoir passé l'adresse pour voir la robe d'AJ, non ? sinon maile moi je te la repasse. La relation Draco/AJ est en effet assez ambiguë. Je suis bien d'accord. Mais oui, c'est bien un prolongement de relation fraternelle à la base.

Dragonia : Non, Drake ne va rien mettre sur le compte de l'alcool au réveil ... ça fait longtemps que je t'ai pas vue toi, qu'est-ce que tu deviens ? Ta fic avance ? Je peux en avoir un morceau :) allez bisous

Ti Frodo ter : ce nom me rappelle qqch mais quoi ... ah oui ! c l'adorable folle qui m'envoie 15 review d'un coup ! qu'elle est gentille, cette petite nhobbite. J'espère que tu as eu mon mail de préviendance pour ce chapitre-ci :s me sens mal tt d'un coup. Mais faut dire que je m'y perd, entre toi et Kar, avec ttes vos adresses mails ...donc voilà bizz bye

Girl-of-Butterfly : la suite n'est jamais très vive avec cette fic ... (honte sur moi, je sais). Mais merci énormément pour ta review qui m'a fait super plaisir ! Et je suis très contente de te faire aimer le couple D/H. À bientôt !

Le Saut de l'Ange : hiiiiiiiiiiiii ! (cri de la parfaite groupie, au où tu ne connaîtrais pas) ! Merci trop trop trop pour ta review adorable, je peux pas me lasser de la relire quinze fois de suite tellement elle me fait trop plaisir. « géniale, admirable, j'adore, excellent, sensa ; intéressant, excellente ... » Waoh quoi ! C'est hyper sympa merci beaucoup je suis très heureuse d'envoyer enfin cette suite qu'apparemment, vous attendiez depuis un moment et puis voilà encore merci !

Caraibos : coucou toi ! alors je voulias te dire que ta review avait bien commencé mais ... Comment ça, je rêve, je divague, tu DETESTE Hayden Bloom ? Mais moi je l'adore ce perso ! ça me gène beaucoup de ne pas avoir réussi à te le faire apprécier, j'espère au moins que le chapitre 10 t'aidera à changer d'avis, surtout la fin, et puis aussi le chap 11 mais ça c'est une autre histoire. Bisous bon week-end de Pâques !

Bloodymelou : en effet, l'alcool peut rendre lucide, mais c'est rare, alors attention l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération (même si la vodka pomme est douée d'un charme indéniable).

Clem : alors, ce chapitre 10, il t'a intéressé au moins ? Y a intérêt. Merci d'avoir reviewé mon petit clemchoux, ça me fait tjrs plaisir. Surtout quand tu épargnes les blonds. Bisous (chui un peu bcp crevée donc voilà si g l'air ds les vapes c'est que je le suis).

Maamlily : ça m'a tellement fait marrer de te croiser ds la rue tt à l'heure ! Excellent. Je suis désolée de ne pas avoir posté plus tôt, mais tu sais ce que c'est, les répéts, les concerts, le surmenage ... Gros bisous merci pour ton soutien.