Ce que j'aurais fait (2)
Titre : Ce que j'aurais fait
Auteur : Sioban Parker
Disclaimer : les personnages et les lieux appartiennent à JK Rowlings. Je ne fais que jouer avec et n'en fais aucun profit.
Warning : slash. Mais très soft (pour cette fois)
Notes de l'auteur : j'ai gardé le nom d'origine, Severus Snape. J'ai trop de mal à l'appeler Rogue ! Pour le reste, je me force à employer les traductions françaises (Poudlard, Argus Rusard…)
Résumé : Pour la première fois depuis la mort d'Albus Dumbledore, Harry se retrouve face à Severus Snape.
Chapitre 2
Snape n'avait plus rien du dangereux sorcier, irradiant la magie noire, malfaisant et puissant qu'Harry avait toujours connu. Il était d'une pâleur effrayante, il respirait difficilement en raison d'une blessure au thorax, ses vêtements n'étaient plus que des lambeaux.
Rusard achevait d'ailleurs de les déchirer pour révéler les blessures, et il épongeait la sang avec brusquerie. Snape ne se plaignait pas de ce rude traitement, mais parfois un bruit étouffé révélait qu'il devait souffrir le martyre, étendu sur le lit.
« Je ne vois pas pourquoi vous voulez que je le soigne », dit sèchement Rusard à McGonagall qui venait d'entrer. « Livrez-le aux Aurors, qu'ils s'en occupent eux-mêmes. »
Le professeur ne se départit pas de son air froid.
« Nous leur livrerons un prisonnier en bonne condition physique. Nous pouvons être humains sans être faibles. »
Harry, silencieux, comme indifférent, regardait Snape. L'homme affaibli, souffrant, pitoyable, lui rappelait l'adolescent qu'il avait vu dans la pensine pendant sa cinquième année. Snape ouvrit les yeux et leurs regards se croisèrent un long moment, aucun des deux ne voulant céder le premier. Finalement, Minerva McGonagall prit la parole, ramenant sur elle l'attention de son ancien collègue.
« Pourquoi vous êtes-vous réfugié ici, Snape ? Vous n'y avez plus d'amis. »
Sa voix ne tremblait pas mais elle trahissait toute l'amertume de la confiance trahie et tout le chagrin de la perte d'Albus.
« Je croyais le château désert », répondit Snape. « Je ne suis pas venu quémander de l'aide. Je voulais en finir dans le seul refuge que j'ai jamais connu. »
Il admettait être revenu à Poudlard pour y mourir et sa fierté devait souffrir de se voir finalement soigné par ses ennemis.
« Oh, vous n'en avez pas fini, croyez-moi ! » s'écria McGonagall avec une colère presque triomphante. "Vous êtes recherché par le ministère. Au mieux, Azkaban vous attend pour le reste de votre misérable existence. Il n'y aura pas de pardon cette fois, pas de seconde chance. Pas d'Albus Dumbledore pour vous sauver du châtiment ! »
Elle se tut, et Harry admira une fois de plus la force et la dignité de son ancienne Directrice.
Snape déglutit, en proie à une émotion difficile à déchiffrer.
« Minerva, écoutez-moi… »
« Je vous interdis de m'appeler ainsi ! »
« Ecoutez-moi. Je croyais… J'espérais qu'Albus vous aurait laissé un message. Cela ne s'est pas passé comme vous le croyez. »
« Vous oseriez accuser Harry de mensonge ? »
Snape eut un rictus qui pouvait passer pour un sourire, ironique ou triste.
« J'ignorais qu'il se trouvait près d'Albus à cet instant, mais non, il n'a pas menti. Je voulais vous dire que je n'ai pas commis le meurtre abominable dont vous m'accusez. Albus lui-même m'avait demandé de mettre fin à ses jours… »
« Je n'écouterai pas votre délire ! »
« … Il était déjà mourant ! Il était condamné, depuis l'été déjà. J'avais ralenti la progression du sort qui le rongeait, mais l'issue était inéluctable. Il allait mourir, il le savait, et il a voulu que sa mort soit utile à notre cause ! Qu'elle serve à prouver ma loyauté à Voldemort et à empêcher le jeune Malfoy de basculer du côté sombre ! »
Il avait trop forcé sur sa voix. Il fut interrompu par une quinte de toux déchirante qui le fit retomber d'épuisement sur le lit.
McGonagall secouait la tête.
« Vous ne me tromperez plus, Severus Snape. Vous êtes intelligent, vous savez jouer avec les mots et leur donner la signification que vous voulez. Mais rien ne pourra changer le fait que vous ayez commis un meurtre. »
Snape ne fit pas un geste. Ses dernières forces semblaient s'être envolées et sa réponse fut à peine audible.
« Très bien. Disposez de ma vie à votre guise. »
La voix d'Harry s'éleva, pour la première fois.
« Il dit la vérité. »
