Ce que j'aurais fait (3)
Titre : Ce que j'aurais fait
Auteur : Sioban Parker
Disclaimer : les personnages et les lieux appartiennent à JK Rowlings, je ne fais que jouer avec et n'en tire aucun profit.
Warnings : slash très soft (pour cette fois)
Notes de l'auteur : j'ai gardé le nom d'origine de Severus Snape, et pas cette ignominieuse appellation de Severus Rogue.
A toutes celles qui m'ont laissé des reviews, que j'y ai répondu directement ou non : merci, merci ! Je suis très touchée par vos encouragements. Gros bisous à toutes !
Chapitre 3
« Cher Harry, quand tu recevras cette lettre je serai mort… »
Harry s'était attendu à recevoir une missive de ce genre. Il se sentait terriblement seul et perdu depuis la disparition de son mentor. Albus Dumbledore avait encore tant à lui apprendre. Il ne pouvait pas le laisser ainsi, sans une direction à suivre, sans conseils ni recommandations. Harry était sûr que le sage vieillard avait anticipé les événements ; mais il ne s'était pas attendu à ça.
La lettre espérée ne donnait aucun conseil, ne lui disait pas ce qu'il fallait qu'il fasse, si l'on exceptait les derniers mots : « Sois fort. » Elle contenait en revanche le plus extravagant des récits : Albus Dumbledore savait qu'il allait mourir. Sa main inerte n'était que la partie visible de l'agonie qui le dévorait insidieusement. Il avait alors exigé de son ami Severus la plus belle preuve de dévouement, celle d'abréger ses souffrances le moment venu. Ce geste devait s'accomplir devant des témoins qui assureraient le Mage Noir de la fidélité absolue de son serviteur.
Il fallait qu'Harry comprenne ce choix, le suppliait Albus depuis sa tombe. Il ne pouvait pas lui-même continuer le combat contre Voldemort, mais Snape le pouvait. L'Ordre le pouvait. Quand le moment serait venu, Harry mettrait un terme à la terreur.
Après avoir lu, Harry n'avait plus su quoi penser. En état de choc, il voyait remettre complètement en cause la scène qu'il avait vue de ses propres yeux.
Il avait rejeté la lettre au fond de sa malle, se jurant de ne plus y penser. Deux minutes plus tard, il la reprenait pour la relire.
Il avait continué sa mission comme il le croyait juste. Il pourchassait et détruisait les Horcruxes avec acharnement, s'interdisant de penser à autre chose. Il partageait ses informations et ses sentiments avec ses amis et les membres de l'Ordre. Mais jamais il ne parlait de Snape, ni de la lettre. Pour être franc, il lui avait fallu des mois avant d'en accepter toutes les implications : que Snape n'était pas le traître, le triple agent, que tout le monde croyait ; qu'il n'avait pas commis de meurtre de sang-froid, mais avait accepté héroïquement de sacrifier la vie du seul ami qu'il ait jamais eu ; qu'il était toujours du côté de l'Ordre alors même que sa tête était mise à prix dans tout le pays.
Et le seul à savoir la vérité était Harry.
C'était un poids lourd à porter. Le moment venu, lui seul pouvait apporter la preuve de l'innocence de son ancien professeur. Albus Dumbledore ne lui avait pas explicitement demandé de sauver Severus Snape du sort qui l'attendait s'il survivait à la guerre, mais Harry savait qu'il comptait implicitement sur lui.
(à suivre…)
