Yoh à tous! Excusez mon passage sur le mauvais temps...mais hier, il pleuvait torrentiellement chez moi, ce qui m'a inspiré ce passage.A propos, Lord Mako, j'ai lu Saint Seiya G (je les ai même en japonais) et j'essaie d'en tenir compte pour ma fics, mais merci du conseil! Bonne lecture!
Mon cher confrère avait l'art de semer le doute en moi, mais plus que tout...il semblait cacher quelque chose...A chaque fois, je le laissais partir, avec le sentiment qu'il ne m'avait dit que ce qu'il voulait bien me dévoiler.C'était comme un jeu de piste, où je devrai lire entre les lignes.Que savait Camus exactement? Etait-il digne de confiance? Il avait l'air de bien me connaître, très bien même.C'était assez effrayant de penser à l'emprise qu'il pourrait avoir et il pourrait même utiliser ses connaissances contre moi...Je ne me sentais pas sur un pied d'égalité avec lui et je dirai même que je me sentais relativement inférieur, ce qui ne m'était arrivé qu'en présence de Saga ou du Grand Pope.J'avais plutôt une confiance en moi inébranlable d'habitude et mon air suffisant agaçait les gens.Mais avec Camus, je perdais mes moyens et c'était révoltant! Rien ne semblait l'atteindre, le toucher...c'était frustrant! Lui, voyait toutes mes failles et moi je n'arrivais même pas à capter la plus petite faiblesse du Français.
Le soleil s'était enfin couché en une pluie de diamants sur le mer.Les choses simples de la vie...j'étais devenu chevalier pour les défendre.Quand j'étais petit, je pensais pouvoir protèger les valeurs universelles de l'Humanité, mais... avec l'âge, j'ai perdu mes rêves, mes utopie, mon innocence et ma pureté.A quand cela remonte t-il? Au départ de Saga? A la mort de mon maître? A mon premier meurtre? Que s'est-il passé en moi pour que je change autant? Retrouverai-je un jour cette partie de moi que j'étouffe depuis tant d'années? Mes sentiments, je les ai muselé si fort, je les voyais comme une faiblesse terrible et aujourd'hui, je réalise que c'est ma faute.J'ai mal exploité leur potentiel et je dois remercier Camus de m'avoir ouvert les yeux.Cependant...j'ai trop souffert de par le passé à cause d'eux.Je dois me montrer prudent et les intègrer progressivement.En tous cas, j'ignorai si le grand pope avait raison ou non de se méfier de Camus, mais une chose était sûre, le Verseau n'avait pas encore dévoilé tous ses mystères...
Brusquement, en bas de la falaise, j'entendis une servante hurler mon nom.Elle était toute jeune et je ne le connaissais pas, mais elle était très énergique.Elle me signala que le Grand Pope souhaitait me voir immédiatement pour affaire urgente.Je couru avec empressement regagner mon temple afin de me préparer.Que voulait-il exactement?
J'avais revêtu mon éclatante armure dorée et me dirigeai au palais du Pope pour mon rapport...Je ne m'y étais pas rendu depuis le soir de l'arrivée de Camus et des autres.Mais après tout, il ne s'était rien passé de majoritairement important, donc il n'y avait pas lieu pour moi d'une visite à notre chef.Mais les mauvaises langues devaient déjà prétendre que les «amants non-officiels du sanctuaires étaient brouillés» et dès demain la servante ne manquerait sûrement pas de raconter que Camus était un briseur de ménage...La brise glacée du soir soufflait dans mes cheveux et je m'arrêtai un peu après cette rude ascension.L'imposant palais n'était plus qu'à quelques mètres de moi et pourtant j'étais réticent à y entrer...Un sentiment étrange me paralysait tout à coup. De la peur? Non, pourquoi aurai-je peur? Je n'ai rien à craindre du Pope et je n'ai rien fait de mal.Le Sanctuaire n'a jamais été aussi tendu, certes, mais j'ai réussi à éviter une bagarre entre chevaliers, c'est déjà ça...
Malgré tout, je n'arrivai pas à me rassurer.J'appréhendais mon entretien avec le Pope.Mon coeur battait la chamade et je sentais que quelque chose n'allait pas.En réalité, j'étais effrayé...oui, effrayé, moi, Milo chevalier d'Or de la constellation du Scorpion.Je ne sais pas pour quelle raison, je craignais que le Pope découvre mon attachement pour Camus et qu'il charge un autre chevalier de sa surveillance.Après tout, mon rôle d'espion me permettait de passer du temps avec lui, en ayant une excuse à invoquer aux âmes curieuses.
J'entrai avec réticence dans sa salle et le trouvait assis sur son trône:
-«Milo, chevalier d'or du Scorpion, à votre service, Altesse.-Te voici, enfin.J'attends ton rapport m'énonça t-il en savourant une coupe de vin.
-Le Sanctuaire est extrêmement tendu ces derniers temps.Mais jusqu'ici nous avons réussis à contenir tous les débordements, répondis-je en m'agenouillant.
-Milo...comme tu le sais, Athéna va très bientôt se réincarner en une enveloppe mortelle.Cet événement est imminent et une nouvelle Guerre Sainte va débuter, comme ce fut le cas il y a 200 ans.Vous êtes tous très jeunes, avez peu d'expérience du combat et surtout n'avez aucune cohésion entre vous, ni aucun sens de la camaraderie.Vos rapports se limitent à de strictes politesses ou à de ridicules rapports de force, inadmissibles pour des chevaliers de votre rang.Il va y avoir des morts, Milo.Beaucoup de mort.Lors de la dernière guerre contre Hadès, seuls deux chevaliers en ont réchappé sur 12.Et vous n'êtes plus que 9, ce qui fait que vous commencez avec un handicap par rapport à vos ancêtres.
-Où voulez-vous en venir, Altesse? M'étonnai-je.
-Qu'avec la rébellion des chevaliers de Bronze et la déroute de quelques chevaliers d'Argent, vous devez vous tenir sur vos gardes plus que jamais, c'est un très mauvais présage.Restez concentrés sur votre mission et laissez de côté vos inimitiés personnelles.Je compte particulièrement sur toi pour maintenir l'ordre, chevalier du Scorpion.
-Très bien, il en sera fait selon vos désirs, répondis-je bien que jouer les gendarmes du Sanctuaire bien que cela me plaise pas vraiment.
-Bien.Et en ce qui concerne le chevalier du Verseau?
-Toujours rien à signaler, répondis-je le regard fier et franc, avec simplicité.
-Son intégration s'est donc faite sans accrochage et sa loyauté est entière, n'est-ce pas?
-Absolument.Il ne constitue en rien une menace et c'est un être dévoué à notre cause, sans nul doute.
-Parfait.Dans ce cas, que dirais-tu de prendre quelques jours de repos?
-Je vous demande pardon, je...
-Tu m'as très bien compris, chevalier du Scorpion.Je suis rassuré quand à Camus et il n'est pas nécessaire que vous restiez tous au Sanctuaire afin de le protèger.
-Mais...je croyais que...
-Les chevaliers de Bronze renégats et cette Saori Kiddo ne seront plus une menace pour bien longtemps.Les chevaliers d'argent semblent en avoir fait une affaire personnelle, considère donc le problème comme règlé d'ici la fin de la semaine sans aucun doute.D'ici là, j'aimerai que chacun d'entre vous aille où bon lui semble et prenne un peu de repos. Tu l'as dit toi-même, le Sanctuaire est sous tension ces derniers temps.J'ai fais venir beaucoup de femmes pour apaiser vos esprits, mais cela ne semble pas avoir porté ses fruits...Je te demande donc d'annoncer à tes confrères qu'ils sont libres jusqu'à nouvel ordre.
-Mais, Altesse...protestai-je.
-Non, Milo.Ma décision est irrévoquable.Vous avez besoin d'air. Une telle promiscuité aurait dut vous occuper, mais c'est peine perdue.Vous avez tous grand besoin d'espace et de solitude.S'il y a le moindre problème, je vous ferai rappeler ici dans les plus brefs délais, en attendant vous devrez laisser vos armures au sanctuaire, car telle est leur place.Je veux que vous soyez frais et reposés pour être prêts quand la nouvelle Guerre Sainte débutera! En attendant, allez où bon vous semble, mais restez joignables à tout moment.Vous avez carte blanche.
-Bien, grand maître.»
Je me relevai rapidement et pris congé de notre chef.Je n'arrivai pas à comprendre son attitude.D'abord, il nous avait fait rappeler en toute hâte sous prétexte d'une exceptionnelle menace et tout à coup...il nous relevait temporairement de nos fonctions! Nous autres chevaliers d'or, étions très rarement au Sanctuaire contrairement à ce que l'on pourrait croire.C'était surtout le lieu de prédilection des chevaliers d'Argent.En réalité, nous étions assez libres et foncièrement solitaires.Nous aimions bien nous retrancher dans des coins oubliés à l'abri des regards indiscret.il faut dire que la plupart d'entre nous aimait pratiquer ses pouvoirs et perfectionner ses techniques, il fallait donc impérativement trouver un lieu inhabité pour ne créer aucun problème à la population.
C'est peût-être à cause de notre mode de vie particulier que les tensions montaient si vite quand nous nous retrouvions en groupe...Le grand Pope avait sûrement raison et vu que notre présence au Sanctuaire n'était pas indispensable, autant profiter d'un peu de calme pour revenir frais comme des gardons, libèrés de toute notre animosité.Un peu de relachement nous ferait le plus grand bien.Mais...je savais déjà que je n'arriverai pas à me détendre.Même si les chevaliers de bronzes semblaient relativement innoffensifs, ils avaient déjà vaincu certains chevaliers d'argent et les sous-estimer n'était pas très avisé...Même en «vacances» je ne pourrai m'empêcher d'y songer et je n'arriverai pas à profiter de ce congé inespéré.
Où aller? Je savais que certains chevaliers ne quitteraient pas le Sanctuaire, tout simplement par sens de l'honneur, comme Shura, pour qui se serait l'équivalent d'abandonner le navire en plein naufrage.D'autres, comme Shaka ne sauraient probablement pas où aller et l'ambiance electrique reignant ici ne semblait pas l'affecter outre-mesure, alors pourquoi partirait-il? Mais pour Aiolia par exemple, ce serait un vrai bol d'air frais parmis toute cette tourmente et je compris que les intentions du Grand Pope ne pouvaient être que sages.
Après l'annonce des ordres du Grand Pope qui en laissa plus d'un abasourdis, je rentrai à mon temple prendre quelques affaires.Je ne savais pas exactement où aller, mais je savais que je ne souhaitais pas m'entraîner, ni voir du monde pour autant.J'avais envie de tranquilité, de simplicité et de concentration.Je bouclais ma valise sans perdre de temps afin de me mettre en route le lendemain matin même, aux premiers lueurs du soleil.A vrai dire, je n'avais pas de plan précis et j'espèrai bien être invité à une quelconque excursion par un de mes confrères, pas plus.Peût-être Aiolia me demanderait-il de l'accompagner?
Quand nous étions apprentis, nous étions intenables tous les deux, toujours à se défier et à faire les quatre cent coups! Notre entourage était bien souvent victime de nos mauvaises blagues! C'était le bon vieu temps...Je me doucement couchai dans mon lit et regardait fixement le plafond.Et Camus? Que ferait-il? Où irait-il? Avec qui? Je fermai les yeux: en Sibérie, bien évidemment.Ca ne faisait aucun doute, cela se révèla à moi comme une évidence.Je me voyais mal m'imposer à lui comme compagnon de voyage et encore moins l'obliger à venir avec moi...je ne savais même pas où aller si personne ne me proposait rien.Peût-être resterai-je au Sanctuaire finalement...Je fermai les yeux et m'endormi paisiblement peu après...
«Tu sais...quand il pleut comme ça, ça me rappelle vaguement quelque chose...mais je ne sais jamais quoi...»Je fis une pause, le regard perdu dans l'immensité noire de la plaine.Sur le carreau de la fenêtre ruisselait l'eau de pluie, telle les larmes d'un geant en peine.Le tonnerre grondait, faisant échoc comme un tambour de guerre, illuminant de ça de là les collines avoisinantes...Le feu dans la cheminée craquait doucement et les flammes oranges de l'âtre dansaient en tourbillonant avec le vent, qui les faisait valser.
-«Peût-être cela te rappelle t-il tout simplement quand tu étais plus petit, répondit une voix douce mais froide pourtant.Je ne me retournais pas et la foudre qui venait de s'abattre sur le toit, fit trembler les murs de la maison.
-«Non...ce n'est pas quelque chose à propos de mon enfance, répondis-je sûr de moi.
-Hum...alors c'est tout simplement quelque chose dont tu as du mal à te rappeler? Et le mauvais temps t'en ramène des lymbes?
-Je ne sais pas.A quoi penses-tu quand il fait ce temps? Demandais-je sans me retourner face à mon interlocuteur.Qui était-ce? Je ne m'en souviens plus...mais sa voix était bien trop frêle pour être un adulte.
-Rien.C'est juste de l'eau, m'exposa t-il glacialement.»
Je secouais la tête et repris, les yeux fixés sur le paysage:
-Ca me fait quelque chose...ce sentiment...tu ne trouves pas cela romantique, extrêment attirant? D'une beauté brutale et souveraine?
-Le mauvais temps? Non, ça m'est égal.Trancha t-il toujours aussi inxensiblement.
-Menteur", souris-je en frissonant.Lorsque je me réveillai le lendemain, le soleil brillait déjà.Je compris qu'il était plus tard que je ne l'aurai souhaité et nombre de chevaliers devaient être partis à l'aube, certains ayant un chemin impressionnant à parcourir pour atteindre leur destination.A la sortie de mon temple, j'interpelai une servante qui me confirma qu'Aiolia avait quitté les lieux de bonne le côté avenant du Lion, je savais qu'en cuisinant un peu plus la servante, j'aurai sûrement réussi à lui faire avouer où se trouvait mon ami, mais je ne souhaitais pas aller le déranger.S'il avait désiré ma présence, il m'aurai convié à venir avec lui.Aiolia aimait faire savoir où il se trouvait en cas de problèmes, alors j'en conclu qu'il ne devait pas s'être trop éloigné géographiquement du Sanctuaire.Cette nuit...j'avais encore eut des bribes de souvenirs...mais avec qui avais-je partagé ce fragment de vie?
Je secouai la tête et me concentrai: après considération, je décidai de finalement de quitter le sanctuaire pour me changer les idées et mettre le cap sur un endroit dans lequel je n'étais pas revenu depuis cette journée fatidique...c'était un véritable havre de paix et de tranquilité, retiré de la civilisation.Un petit châlet en bois étroit mais confortable et convivial, au sommet d'un montagne rocailleuse.C'était un endroit secret, connu seulement de moi-même.Je m'y étais refugié la veille de l'épreuve qui m'octroya l'armure dorée du Scorpion.Arrivé à destination, je lançai négligemment mon sac sur le lit douillet et me couchai.L'endroit était poussièreux, car cela faisait des années que je n'étais pas revenu.Je ne m'étais guère encombré d'effets personnels pour ce petit voyage imprévu et je n'avais pris que le strict nécessaire.
Mes pensées étaient plutôt tournées vers Camus, que je n'avais même pas vu avant son départ...une des raisons pour lesquelles j'avais voulu me lever tôt, connaissant les habitudes matinales du Verseau.Mais je l'avais raté...et je me maudissais de ne pas m'être réveillé.J'avais des choses à lui dire, en outre, je n'avais pas encore eu le loisir de m'entretenir avec lui à propos de ce que j'avais appris...Cette discussion que j'avais eu avec Aiolia...elle avait éveillé des choses en moi...et de nouvelles questions, dont j'étais sûr que Camus possèdait la clé.
Les souvenirs m'étais revenus peu à peu et je saurai expliquer précisément pourquoi, mais le retour de Camus avait été une sorte de déclic.Non seulement, il m'avait donné l'envie de me «rappeler», mais en plus, il m'avait permis de le faire partiellement. Bien sûr, tout était encore très fragile dans mon esprit et j'étais confus, mais...je me souvenais...partiellement...et c'était déjà un progrès considérable.Cela me perturbait, même si je le cachais et que je n'en n'avais parlé à personne, en dehors de Camus.Mais, j'en avais déduit qu'il devait y avoir une bonne raison à tout cela.Il le fallait...je récapitula donc mentalement ma vie depuis mon arrivée au Sanctuaire.
Je marchais avec méfiance derrière cette grande silhouette svelte, mais robuste.Ses longs cheveux voletaient derrière lui et il se retourna pour m'adresser un radieux sourire.Nous arrivâmes sur la plage et il m'aida à grimper en haut d'une falaise, dans laquelle une grotte était creusée.Il m'expliqua patiemment que l'endroit était dangereux et qu'on pouvait très facilement se retrouver pièger par la marée montante et mourir noyé.Jamais je ne devais aller explorer cette caverne, ancien Sanctuaire de Poséidon, le Dieu Marin.La vue était magnifique et Saga me fit promettre de garder le secret, ce qu'évidemment je fis, me sentant investi d'une importante mission!
Les semaines passèrent...et toujours aucunes nouvelles de ma mère...au début, cela avait été difficile à accèpter, mais...plus le temps passait et plus je me plaisais au Sanctuaire! On m'avait expliqué que c'était une solution provisoire, mais en suivant les récits de la déesse Athéna et de ses chevaliers, j'étais subjugué.Saga en était un aussi, celui des Gémeaux, je crois...mais ça avait l'air trop cool! Il m'avait montré son armure, juste une fois...qu'elle était belle! Plus rayonnante que le soleil, et plus solide que le diamant! Que ne donnerai-je pas pour en porter une, moi aussi...C'était décidé: je deviendrai moi-même un chevalier d'or et je protègerai la Déesse aux côtés de Saga! Ma vocation était née, même si à l'époque, c'était plutôt un caprice de gosse.
J'étais l'innocence même et la candeur incarnée...je ne me doutais pas vraiment de la signification de tout cela...c'est ainsi que je fis part de mon naïf souhait à Saga.Je passais le plus clair de mon temps avec lui et tout le monde savait au Sanctuaire que je pouvais me montrer très colérique si je n'avais pas ce que je voulais! En outre, seul Saga arrivait à me calmer et de même, il était le seul avec qui je voulais être.Je l'observais quand il s'entraînait et il ne me disputait jamais quand je faisais des bêtises.Il faut dire que j'était un enfant très remuant et espiègle.Il ne me fallut que peu de temps pour me familiariser avec mon nouvel environnement et devenir la terreur en culotte courte des lieux! Et les choses ne firent qu'empirer quand je trouvai un rival à ma taille: Aiolia.
Je n'oublierai jamais notre première rencontre...Il se tenait si sagement à côté de son grand frère, le respecté chevalier Ayoros, du Sagittaire.Il avait l'air d'un ange avec sa peau tânée, son sourire franc et éclatant, ainsi que ses boucles blondes.Mais...il cachait bien son jeu en réalité et sitôt que les adultes avaient le dos tourné, nous inventions les pires farces! Saga m'appris par la suite qu'Aiolia concourait pour l'armure sacrée du Lion, sous la direction de son frère...
Quel chanceux...moi, je n'avais pas de frère, j'étais enfant unique. Aiolia avait le privilège d'être l'élève de la personne qu'il aimait le plus au monde... réalisait-il juste à quel point je l'enviais? Moi...tout ce que je voulais c'était rester auprès de Saga, mais c'était impossible...aussi, quand Saga m'appris qu'il ne pourrait être mon professeur, je senti mon coeur se briser.Je me senti trahi, même si avec le recul, je pense que Saga l'a fait pour mon bien.Il voulait juste me protèger, me préserver de la folie de ce monde...Sans doute estimait-il que la vie de chevalier d'or était trop rude pour moi.Quelque part j'étais jaloux d'Aiolia, j'aurai tant aimé qu'un lien fraternel m'unisse à Saga! Mais puisque nous ne pouvions pas être frères de sang, nous serions frères d'arme, j'en fis le serrment, un jour je me battrai à ses côtés!
Le temps semblait s'écouler très lentement ici., mais j'étais heureux.Entre Saga et moi s'était installée une véritable complicité, comme un coup de foudre affectif.Mais ces derniers temps...il était devenu quelque peu solitaire et ne venait pas me rendre visite tous les jours.J'en souffrais, mais j'essayais de le dissimuler.Ayoros m'expliqua que, de par son grade élevé, Saga avait beaucoup de devoirs et de responsabilités.Il ne pouvait donc pas passer tout son temps à jouer avec moi.Mais il y avait autre chose...parfois, le soir, il me laissait dormir avec lui, mais dernièrement il m'amenait chez Ayoros et Aiolia prétextant ne pas pouvoir me garder et cela m'intriguait...pourquoi n'avais-je pas le droit de rester avec lui? Je trouvais cela injuste! Ayoros me disais que ça n'avait rien de personnel, mais que peût-être parfois, Saga avait besoin de solitude...
Ca ne durait jamais longtemps, et Saga revenait me chercher dans l'heure qui suivait, en général.Mais ce jour-là, il ne revint pas et je m'endormi, épuisé.Le lendemain, je n'avais qu'une idée en tête: retrouver Saga et lui demander des explications.Quand je le croisai finalement sur la plage, à notre endroit secret, son visage était très sombre et ses yeux injectés de sang.Il me repoussa tandis que je me précipitais dans ses bras pour le réconforter.Mon regard croisa son regard démoniaque...lui qui était si cristallin d'habitude...Je pris peur!
Jamais il n'avait levé la main sur moi ou eut le moindre geste violent envers moi et cela me choqua autant que son attitude me terrorisa. Jamais je ne l'avais vu dans un tel état de colère...et je m'enfuisis en courant les larmes aux yeux.Je passais la journée à pleurer, ne comprenant pas ce que j'avais fait de mal pour qu'il soit fâché à ce point envers moi...à l'époque, je ne savais pas que Saga était en train de se faire submerger par son «côté obscur»...Pour me changer les idées, Ayoros nous emmena Aiolia et moi au village acheter des glaces, et il m'expliqua que je ne devais pas en vouloir à Saga, qu'il avait besoin d'un peu de temps et que ce n'était pas ma faute.Quelques heures plus tard, le chevalier des Gémeaux revint à moi et il s'excusa de s'être comporté de cette manière en me serrant dans ses bras.Mais...malgré la sincérité de ses excuses, j'avais le sentiment que ce ne serait pas la dernière fois que je le verrai ainsi...son regard diabolique gravé en moi pour toujours...
Trois mois passèrent au Sanctuaire et j'étais plus que jamais décidé à devenir un chevalier, pour que Saga et maman soient fiers de moi.Je m'entraînais avec assiduité dans cette optique et je ne me permettais aucun répis.Mes aînés disaient de moi que ma détermination était admirable pour un enfant et certains avaient même commencé à me traiter comme un jeune adulte.Les journées étaient rudes, je n'accèptais pas de condescendance de la part de Saga ou Ayoros quand ils m'entraînaient.Aiolia était un peu plus réticent pour sa part.Il résistait mal à la douleur et semblait plus conscient que moi de la différence de potentiel qui nous séparait d'un chevalier d'or, ce qui expliquait sa prudence...
Je savais que Saga m'entraînait sans grande conviction.Il le faisait plus pour me faire plaisir et passer du temps avec moi, qu'autre chose et il devait sans doute penser que c'était une sorte de jeu pour moi, qui me passerait avec il était mon idole, je cherchais à l'imiter et quelque part ce devait être flatteur.En revanche, Ayoros ne me ménageait pas les rares fois où il se chargeait de mon semblant d'entraînement et je ne m'en plaignais pas! Il essayait peût-être de tester ma foi ou de me faire abandonner, mais...jamais je ne renonçais du point de vue de ma détermination.Cependant, mon corps me faisait souvent faux-bond...Le Sagittaire était noble et bon vivant, je n'ai qu'un seul regret: celui de ne pas l'avoir côtoyé assez longtemps.
