Merci encore de vos commentaires, je suis ravie que l'histoire vous plaise! je suis moi aussi une grande fan de Tofee et de sa fics "Umbroken" que je ne saurai que conseiller aux anglophones! Pour ce qui est de mes autres fics, j'y travaille, avec un peu de chance ce soir ma "Shura/Aiolia" Fics sera updatée! En attendant, je voulais laisse avec le mystérieux gabriel (que vous aurez tous reconnu...)
Je m'arrêtai un peu de penser pour faire le point.Normalement, ma mémoire n'allait jamais plus loin que ça au niveau de la linéarité de mes souvenirs.Pour le reste, il s'agissait en général de fragments de souvenirs que j'avais du mal à placer sur une échelle chronologique, comme la fois où nous étions allés observer les Amazones d'Athéna avec Aiolia, en cachette et que nous nous étions fait prendre et punir raisonnablement par son frère, ou encore la fois où nous avions glissé des somnifères dans le thé du jeune Aphrodite...
Mais grâce à ma discussion avec Aiolia...j'avais réussi à me remémorer certaines choses que j'avais feint d'avoir oublié par mégarde devant mon ami, afin qu'il ne se préoccupe pas trop.Le simple fait qu'il ait évoqué une action ayant eu lieu tel jour, ou une émotion précise liée à un de mes agissements, avait suffit à ranimer dans mon esprit le souvenir auquel cela correspondait.Exactement comme la fois où Camus avait évoqué la mère de Hyoga et qu'un flash furtif de mémoire m'avait fait penser à la mienne.Je fermais les yeux et me concentrai afin de reprendre là où je m'en étais arrêté dans ma reconstitution...je me rappelle bien le jour où Saga nous interpela.
Moi et Aiolia nous amusions à frapper le nouveau mannequin de bois qu'Ayoros nous avait fabriqué.Aiolia avait parié avec moi qu'il serait le premier à faire tomber sa tête de paille et bien entendu, j'avais bondit sur cette provocation pour montrer que j'étais meilleur que lui! C'est alors que Saga avait interrompu nos jeux, un sourire aux lèvres:
-«Bonjour les garçons.Vous vous entraîne encore à ce que je vois...-Si c'est grand frère que tu cherches, il est parti se balader en montagne avec Shura en nous obligeant à rester là, parce que nous sommes trop petits...tsss... lui lança froidement Aiolia, mécontent d'avoir été interrompu.
-C'est Lénor que je désirai voir...j'ai une excellente nouvelle pour lui!
-Maman...maman est revenue? Souri-je.
-Non.Mais...le Grand Pope a officiellement décrèté que tu étais à présent un résident permanent du Sanctuaire et que cela te donnait le droit de concourir pour une armure.
-Comme Aiolia! M'émerveillai-je.
-Oui.Mais puisque ton signe zodiacal est différent du sien, tu concourras donc pour une armure différente.
-Super! Laquelle, Saga?
-Dès cet après midi, tu deviendras aspirant à l'armure d'or du Scorpion.
-Celle du Scorpion? M'étonnais-je.
-Ouais, comme moi avec l'armure du Lion.Mais je croyais que L'armure du Scorpion avait déjà un porteur? C'est ce que mon frère m'a dit...
-C'est exact, Aiolia.C'est pourquoi Lénor sera pris en charge par le Saint du Scorpion déjà en fonction, jusqu'à la mort de celui-ci.
-Hum...je l'ai jamais vu au Sanctuaire celui-là! Ca doit encore être un de ces associaux...Pesta Aiolia.
-Oui...il n'est pas très souvent ici...Mais c'est un chevalier loyal et bon, me rassura Saga.
-Alors ça veut dire que Lénor va devoir l'accompagner et que je ne le verrai plus?
-Je n'ai pas dit ça.Le Grand Pope n'a rien spécifié de tel et normalement, c'est le Saint du Scorpion qui devrait revenir ici, sa mission actuelle étant terminée.Une nouvelle tâche commence pour lui avec l'apprentissage de Lénor et elle se déroule ici-même.
-Cool! Ca veut dire qu'on va pouvoir rester ensemble! Sauta de joie Aiolia.
-Ouais...mais on se verra sûrement moins aussi...déplorai-je.
-Les choses sérieuses commencent maintenant, mais n'était-ce pas ce que tu voulais? Il va te falloir faire des sacrifices si tu veux atteindre tes objectifs.
-Ouais, Saga...t'as raison! M'enthousiasmai-je.
-Oh...et ce n'est pas tout.Un nouveau compagnon vient d'arriver au Sanctuaire.Il a le même âge que vous, mais il n'a pas encore d'ami, alors j'aimerai que vous alliez lui parler dès que possible.Soyez gentils et faites ça pour moi, d'accord?
-Un nouveau! Super! A quoi ressemble t-il, comment s'appèle t-il? D'où vient-il?
-Du calme Lénor! Souri Saga; c'est un jeune Français et il va vivre ici au Sanctuaire avec vous, sous la direction du Saint du Verseau.
-Tsss...encore un qu'on ne voit pas souvent! Maugréa le léonin.
-Oui, mais nous sommes en temps de paix, alors...il est normal que certains chevaliers soient loin du Sanctuaire, leur présence n'étant pas forcément nécessaire pour protèger ce lieu, justifia Saga.
-Mais toi et grand frère vous êtes tout le temps ici!
-Oui, mais ce n'est pas une obligation, c'est ce que je voulais dire.
-Hum...et c'est quoi le nom du nouveau?
-Gabriel, comme L'ange du même nom...mais il est muet.
-Hein! Nous nous regardâmes Aiolia et moi, perplexes.
-Il ne parle pas...suite à un traumatisme...
-Quoi, il est autiste!
-Non, Aiolia.Il vous entend, il ne vous comprend peût-être pas très bien parce que vous parlez grec, mais...il est exactement comme vous, sauf qu'il ne parle pas.Alors veillez à ne pas le traiter différement.
-Il est né comme ça? Demandai-je, curieux.
-Non, je pense qu'il a su parler à une époque, alors c'est sans doute passager. C'est pourquoi je compte sur vous pour l'aider au Sanctuaire et prendre soin de lui.Soyez juste gentils avec lui, c'est tout ce que je vous demande, expliqua t-il en ébourrifant nos cheveux.»Il s'éloigna en souriant et en me disant de me tenir prêt pour cet après-midi.Aiolia et moi n'avons même pas eu besoin de nous parler et nous nous sommes précipités aux portes du Sanctuaire afin de voir à quoi ressemblait le nouveau venu.Nous étions impatient de le voir! Nous l'avons trouvé près de la première maison...ses cheveux bleutés, ses yeux cristallins et purs...je m'en souviens maintenant...je me rappèle l'avoir trouvé bizarre, même! Il ressemblait à un fantôme avec sa peau pâle et son halo de cheveux clairs.Son regard était vide, comme s'il s'agissait d'un automate et il ne parlait pouvait-il être aussi stoïque à son âge? Il me fit pourtant forte impression dès le début...sa beauté était flagrante.Aiolia et moi avons essayé de le faire parler et de l'inviter à jouer avec nous, mais il refusa.Il ne bougea pas, comme s'il attendait quelque chose ou quelqu'un...
Aiolia abandonna très vite le jeune arrivant, il n'était guère patient pour ce genre de choses...moi, je me contentai de l'imiter...je n'avais pas encore réalisé la profondeur de celui qui allait devenir mon meilleur ami...mais je n'étais qu'un jeune enfant qui ne connaissait rien à rien.
Cet après-midi là, Saga me présenta donc à mon maître...un Grec, comme nous.Il n'était pas en armure et son visage très doux me laissa une impression étrange...il paraissait être l'innocence même, mais dès qu'il cessait de sourire, ses yeux rubis brillaient comme ceux d'un implacable tueur.Oui, de tueur...ils avaient la couleur du sang et de celui qui fait couler le sang.Il s'appelait «Délos» du nom de cette île où la déesse Artémis et son frère jumeau Apollon étaient nés.J'étais habitué à voir des chevaliers sans armure, mais tout de même pour une première rencontre, je m'attendais à quelque chose de plus solennel.
Mon maître se baissa et me regarda droit dans les yeux avant de repousser d'un geste gracieux de la main, les mèches écarlates ébourrifées courant sur ses épaules.Il se baissa et se mis à mon niveau, posa sa main sur mon épaule et me demanda de sa voix lointaine et douce:
-«Quel est ton nom?
-Je suis Lénor! Souri-je. Ca veut dire «rayonnant», me rappelai-je en regardant fièrement Saga.
-Lénor...un nom d'enfant, pas celui d'un chevalier d'Athéna, commenta t-il pensivement en secouant la tête. Tu vas devoir en changer.
-Mais...c'est maman qui m'a donné ce nom! Comment me reconnaîtra t-elle si j'en change! Protestai-je en sanglotant.
-C'est la coutume des chevaliers d'or de la maison du Scorpion que de devoir changer de nom, pour des questions purement pratiques et par souci d'anonymat, exposa t-il froidement, sans prêter attention à mes pleurnichements.
-Les coutumes sont faites pour être changées...soufflai-je éffrontément entre mes dents, en détournant la tête.
-Qu'as-tu dis! S'étonna mon maître.
-Juste la vérité...je ne suis pas un menteur!
-Chevalier des Gémeaux? C'est vous qui lui avez appris de tels propos, n'est-ce pas? Devina t-il en se tournant vers Saga.
-J'essaie de faire attention à ce que je dis en présence des enfants, mes positions intellectuelles ne concernant que moi, mais...il a du m'entendre lorsque je disais que certaines habitudes pouvaient être nuisibles et devaient être revues...répondit-il évasivement, mais poliment.
-Je vois.Lénor, ne prends pas ça comme une punition, mais plutôt comme un jeu. Choisi celui qui te fera plaisir! Tu sais, Délos n'est pas mon véritable prénom, non plus...en réalité, il s'agit du nom de mon lieu d'entraînement, m'expliqua t-il en se mettant à ma hauteur.
-Vraiment? Quel est votre vrai prénom alors?
-Ca, seule ma défunte mère le sait.Quand j'ai intégré le Sanctuaire, j'étais trop jeune pour m'en souvenir et mon maître a choisi mon nouveau nom, comme son maître avant lui et le maître de son maître...
-Hum...dans ce cas...je veux que ce soit vous qui choisissiez mon nouveau prénom! Je veux respecter cette coutume ancestrale...pour devenir un vrai chevalier du Scorpion, comme il se doit! Répondis-je jovialement tout à coup, un franc sourire aux lèvres.
-Tu en es sûr? S'assura Saga.
-Dans ce cas...puisque ton lieu d'entraînement est l'île de Milos, qui est tout à mi-chemin d'Athènes et de la Crète, tu seras donc «Milo» à partir de ce jour.
-Milo...c'est joli, non? Souri-je à demi, tandis que Saga me caressait les cheveux de manière protectrice.
-Très bien, Milo.Nous commencerons l'entraînement la semaine prochaine! J'espère que tu sauras t'en montrer digne.Tu peux dès à présent venir habiter en ma compagnie dans le huitième temple.Je t'y attendrais quand tu auras rassemblées tes affaires.»
Puis, il s'éloigna avec élégance, tandis que je l'observais attentivement.Je ne savais pas trop que penser de lui...il m'avait fait forte impression, mais...son charisme ne vallait pas celui de Saga! Saga représentait tout ce que je désirai chez un maître, difficile de faire mieux.J'avais besoin de cette présence, de cette subtilité et de cette patience que possèdait le chevalier des Gémeaux.Mais mon nouveau maître semblait doux et gentil, et ce n'était déjà pas si mal si j'en jugeais les autres maîtres.
A cet instant, j'ignorai que de sombres heures m'attendaient à mon retour au Sanctuaire...Saga recommença à changer...d'abord, cela débuta de manière anodine: il s'absentait seul de plus en plus fréquement. Saga passait de moins en moins de temps avec moi...et il ratait souvent mes exhibitions alors qu'il avait promis la veille de venir sans faute.J'en étais même venu à penser que c'était peût-être lui qui était intervenu auprès du Grand Pope pour qu'on me confie à un maître, afin que je ne sois plus trop dans ses pattes... J'en fis part à Ayoros, qui m'affirma qu'il n'en n'était rien.J'avais un cosmos...encore faible, mais présent sans aucun doute possible.Et je devais continuer à le développer pour devenir chevalier!
A chaque fois, je le vivais très mal les absences de Saga...je savais que quelque chose était en train de se briser...Il était de plus en plus souvent convoqué chez le Grand Pope et Aiolia m'expliqua que d'après lui, c'est parce que le Grand Pope songeait à lui pour sa succession iminente. Apparement, il en allait de même pour le vaillant Ayoros...Mais, il n'y avait pas que ça...parfois, Saga paraissait «différent»...je ne saurai expliquer exactement en quoi, mais...
Mon maître m'appris que mon entraînement ne commencerait vraiment que dans quelques mois et qu'à ce moment là, nous quitterions le Sanctuaire et nous y reviendrions ponctuellement.Moi, je ne voulais pas quitter mes amis...surtout que...Saga s'était lié à ce «Gabriel», le petit muet.J'étais jaloux, c'était «mon»Saga et ce petit impertinent me le volait...Je n'étais qu'un enfant, je ne comprenais pas...et je m'étais mis à haïr Gabriel.A cause de lui, je ne pouvais plus passer de temps seul avec Saga après mon apprentissage de la journée! Il était devenu un obstacle gênant...
Un jour alors que j'étais seul avec Aiolia et que nous nous amusions à faire des ricochets sur la rivière, Saga apparu derrière moi avec un sac à la main.Je m'en rappèle encore parfaitement...cela m'avait intrigué:
-«Aiolia, ton frère te cherche, ta pause est terminée depuis un bon moment déjà...-Ouais, on le sait! C'est justement pour ça qu'on se cache ici! Soufflai-je doucement, mais agressivement.
-Je vois.Mais ton frère risque de s'inquièter, alors peût-être que tu devrais aller le rejoindre.
-J'y vais...la poisse...je te verrai ce soir, Lénor! Me salua Aiolia, qui était le seul à continuer à m'appeler par mon vrai prénom.
-Tu n'allais pas le dire à son frère, hein? M'inquiètai-je.
-Bien-sûr que non, voyons.Tu sais que j'ai horreur de la délation...Mais tu ne dois pas t'entraîner, toi? Délos doit te chercher aussi.
-Non, il est chez le Pope et il sait où je suis.Il a dit qu'il viendrait me chercher aussitôt qu'il aurait fini...
-Ca tombe bien, j'avais à te parler.Tu me fuis en ce moment, ou est-ce mon imagination?
-Je...non, c'est faux! C'est plutôt toi qui me délaisse! Tu es tout le temps avec Gabriel!
-Hum..c'est vilain de dire ça...tu trouves vraiment que je m'occupe trop de Gabriel?
-Oui...tu ne te préoccupes même plus de moi!
-C'est faux.Tout d'abord, tu dois savoir que le maître de Gabriel ne s'est toujours pas présenté pour ce qui concerne les détails de sa prise en charge.Le Saint du Verseau est un marginal et il a toujours donné du mal au Sanctuaire...c'est pour cela qu'il vit seul. Nous ne pouvons pas prendre le risque de lui confier Gabriel, si nous ne sommes pas sûrs qu'il en prendra soin.De plus, Gabriel n'a aucun ami ici à cause de vos moqueries et il a peur de tout le monde...excepté moi.Je ne vais tout de même pas l'abandonner pour te faire plaisir!
-Pardon...je ne me rendais pas compte qu'il pouvait souffrir...
-Et pourquoi non? Il est humain lui aussi, ce n'est qu'un enfant! Il a besoin d'affection et je suis très déçu par ton attitude! Me railla t-il.
-Les autres disent que...
-Tu te laisses trop influencer.N'écoute pas les autres et laisse-moi plutôt te présenter à Gabriel.C'est un petit garçon fascinant et tu t'entendrais très bien avec lui, déclara t-il tandis que je hochai de la tête, jusqu'à ce que je vois quelque chose bouger dans son petit sac.
-Saga? Le sac...
-Hum...le pauvre, depuis le temps que je le tiens enfermé dedans, il doit étouffer! Déclara t-il en souriant mélancoliquement, tandis qu'il en sorti un petit chiot tout tremblant.
-Oh! C'est pour moi?
-Absolument...prends-en bien soin et il sera un compagnon fidèle!
-Merci Saga!» M'écriai-je en me jetant dans ses bras vigoureux.
Il me serra contre lui, comme si nous ne devions plus jamais nous séparer, puis il retourna vaquer à son devoir de chevalier. Je sais qu'il m'avait offert un compagnon pour que je me sente moins seul et que je le pardonne de ses absences répétées...mais je n'étais qu'un enfant et je ne percevais pas la mélancolie dans son regard bleu profond.Je m'en allais jouer avec le miniscule canidé, comme si rien ne c'était passé.Aiolia me rejoignit rapidement, une fois son entraînement achevé.C'était fou ce qu'une toute petite distraction comme un animal pouvait nous amuser.La nouveauté sûrement et l'insouciance de l'enfance...Tandis que nous jouions...je remarquai que nous étions observés.Timidement et discrètement posté derrière un buisson, Gabriel nous observait à distance.Depuis combien de temps était-il là? Il était évident qu'il voulait se mêler à nous et en fin de compte je l'avais mal juger.Lui aussi n'était qu'un enfant, muet ou pas.Il avait donc les mêmes besoins, les mêmes envies que nous.
Mais...il était mis à l'écart à cause de cette différence.Les jeunes peuvent être si cruels entre eux, même s'ils calquent leur comportement sur les adultes, cela n'en reste pas moins douloureux pour qui est leur cible.Bien-sûr à l'époque je ne m'en rendais pas compte, mais je repensais au discours de Saga.Je n'avais pas changé d'avis sur Gabriel et son air hautain, ainsi que sa méfiance que je prenais pour du mépris...mais, je voulais que Saga soit fier de moi, ainsi m'aimerait-il à nouveau comme avant.
Tout avait l'air si simple dans mon esprit.Il suffisait que je sois gentil juste une fois, pour que tout s'efface et que la vie reprenne son cours...une bonne action ravirait sans doute Saga, même si je ne lui donnais pas suite.Je me levai donc et m'avançais vers Gabriel, avec la ferme intention de faire bonne figure.Son regard appeuré me fit comprendre qu'il était surpris que je vienne ainsi vers lui de manière aussi spontanée.Il devait s'imaginer qu'il avait fait quelque chose de mal ou que je venais me moquer de lui et il eut un mouvement de recul.Je lui souri pour le rassurer et lui tendis la main.Il la considèra un instant, avant de la prendre fermement.Je le trainais le frèle garçonnet hors de sa cachette sans aucun mal.Aiolia se contenta de relever un sourcil, interloqué.Mais il ne protesta pas, sous le coup de la surprise probablement.
Gabriel se montra timide au début, il semblait gêné et mal à l'aise.Mais mettez n'importe quel enfant en présence d'un mignon animal et vous verrez que ses réactions ne se feront pas attendre.Gabriel gagnait un peu plus en naturel à chaque minute qui s'écoulait.Il n'était pas franchement démonstratif, comme moi et Aiolia qui riions aux éclats, mais...il manifestait tout de même une certaine forme de joie, à sa manière.Nous décidâmes alors de nous amuser à lancer un bâton dans le lac qui se trouvait à nos pieds et le brave chiot allait toujours le récupèrer docilement, ce qui nous amusait beaucoup.
Mais nous n'étions que des enfants...nous ne réalisions pas les conséquences de nos actes et quand ce fut à mon tour de lancer l'objet...je ne contrôlai pas ma force et il aterri au beau milieu du lac.Il n'était pas bien grand, ni même profond, mais pour nous il était tel un cruel océan.Et quand je vis mon chien se précipiter dans l'eau pour le récupèrer, une vague d'effroi parcouru mon visage.Le brave canidé arriva à atteindre le bâton au prix d'incomensurables efforts, mais je compris aux petits gemissements qu'il poussait qu'il n'arriverait pas à refaire le chemin en sens inverse...Nous criâmes moi et Aiolia, à nous en arracher les cordes vocales, tentant d'encourager l'animal...Mais la Mort, elle règnait, toute-puissante, sur ce lieu.Je tremblais et en voyant mon chien s'épuiser peu à peu, les larmes me montaient à l'oeil.Je me mis à crier, crier encore plus fort.Mon coeur semblait se déchirer...et le vent emportait mes paroles...
Je m'écroulai par terre...Saga n'allait plus jamais rien me confier...et puis...cette sensation m'était étrangement si ce n'était pas la première fois que j'étais en présence de la Mort.Mon esprit se troubla et quelque chose en moi refit surface.Je tombai à genoux, le regard vide.Aiolia était desespèré par notre propre impuissance.Aucun de nous ne savait nager et aucun adulte ne se trouvait dans les parages! Je me recroquevillais sur moi-même en tremblant, pleurant à chaudes larmes, moi qui pourtant était d'un naturel jovial et espiègle.Aiolia ne renonçait pas et il criait toujours de manière aussi agitée, faisant de grands moulinettes avec ses bras et trépignant sur place.Gabriel, lui était étrangement calme et serein...tout à coup, il s'avança vers l'eau...sous nos yeux ébahis.Il se baissa silencieusement, le regard déterminé et plongea une main dans le lac.C'est alors qu'il fit quelque chose dont je pensais que seuls les adultes étaient capables: il éleva son cosmos.
Une aura glacée se diffusa autour de nous et peu à peu...une partie de la surface du lac se retrouva gelée, formant un petit pont jusqu'au chiot.J'étais sidéré, de même qu'Aiolia, qui pour le coup avait cessé de crier.Gabriel commençait à suer à grosses gouttes, maintenir ainsi son cosmos pour un si jeune enfant devait être particulièrement éprouvant.Nous nous regardâmes Aiolia et moi et je décidai spontanément de m'engager sur la passerelle de fortune.Le Lion pour sa part, hocha de la tête avant de partir en direction du Sanctuaire, pour aller chercher de l'aide.J'avais peur, j'étais terrorisé, mes jambes tremblaient, mais...je devais avancer.J'était tel l'équilibriste sur son fil et j'avais le coeur battant.J'avais confiance en Gabriel à cet instant et je voulais sauver mon chien.C'était tout ce qui comptait.Je ne voulais pas penser.Me dire que je pourrai tomber et me noyer...
J'avançais lentement et prudement.La distance à parcourir me semblait être disproportionnée, mais je devais tenir bon.Il le fallait.Je me retournai: Gabriel était à bout de forces, au bord de l'épuisement.Je devais faire vite.J'avançais encore et je me retrouvais tout près de mon chien.Je m'agenouillai et entrais en contact avec la glace gelée qui sembla me brûler la peau.Je sorti l'animal de l'eau et le blotti contre moi.Pauvre bête...il ne gémissait plus que faiblement.Je me relevais pour faire demi-tour et je vis dans le regard de Gabriel qu'il ne pouvait plus maintenir le pont...paniqué, je me mis à courir de toutes mes forces, me sentant pousser des ailes.
La peur semblait s'être miraculeusement envolée! Je savais qu'il ne me restais que peu de temps et la glace commençait à se fissurer! Brusquement à mi-chemin, je perdis appui et je glissai, tombant en une gerbe bleutée.L'eau...de l'eau partout...je me sentais couler et je me débattai sauvagement, mais je m'enfonçais chaque seconde un peu plus dans les abîmes du lac.La panique... je ne lâchai pas mon petit compagnon pour autant.Au bout d'un moment, l'air me quitta et je sombrai dans l'inconscience, avec cette horrible impression d'enfermement et d'etouffement...Jamais je ne deviendrai un chevalier...Le noir...plus rien...la fin...
Quand j'ouvri les yeux, tout doucement, aveuglé par la lumière trasncendante du Soleil, j'étais miraculeusement indemne. J'étais trempé et épuisé, mais vivant! Je tournai douloureusement la tête vers ma gauche et je reconnu les abords du lac.Que c'était-il passé?
«Grand frère! Il est réveillé!»
Le voix énergique d'Aiolia résonna dans ma tête et je vis le Lion se diriger vers moi avec entrain, un sourire rassuré sur les lèvres.Il tenait mon chiot serré contre lui et l'animal lui lèchait le visage avec entrain, présageant de sa bonne santé.Peu après, son grand frère, le charismatique Ayoros du Sagittaire s'avança à son tour, un air nettement plus sévère sur le visage.Il toucha mon front du dos de sa main.Le contact de sa peau si chaude...me rappela son contraire: la froideur inhôspitalière de la glace.Et c'est alors que je me souvins.Je n'étais pas seul!
«Gabriel!» M'écriai-je.
