Un chapitre plus long que d'habitude, mais vital pour la
suite de l'histoire...Un léger Lemon vous attend dans ce chapitre, mais
pas entre qui vous pensez, je crois! Enjoy et merci pour les
commentaires! On passe aux choses sérieuses! Etant donné que j'ai déjà
finie cette fics, je vais continuer à l'updater, tout en planchant sur
mes autres écrits...donc ne m'en voulez pas si je suis un ch'tit peu
longue...
Je me relevais d'un bond, ne faisant plus attention à ma propre douleur.Seul Gabriel comptait! Le Verseau était assis contre un arbre et il haletait, les yeux vitreux, comme s'il souffrait.Il avait du mal à reprendre son souffle et il transpirait abondamment.Je me penchais vers lui, le regard préoccupé, en touchant son visage timidement.Il ne réagit pas, pourtant, je savais à quel point il détestait les contacts physiques...c'était d'autant plus préoccupant! En sentant ma main sur son visage, il me regarda...Ses deux orbes de cristal si pures et limpides d'habitude, étaient...vides...Je me retournai affolé vers Ayoros:
-«Fais quelque chose, s'il te plaît! Suppliai-je.
Milo...sussura t-il en s'agenouillant doucement vers moi, l'air affecté par la situation.
Je t'en prie! Aide-le! Je ne veux pas qu'il meurt! M'exclamais-je en tirant sur sa tunique, les larmes aux yeux.
Il a juste besoin de repos, ne t'en fais pas.Sa vie n'est pas en danger.Et puis...je croyais que tu le détestais.
Non! Pas détester! Enfin...pas comme ça! Secouai-je la tête.
Il a utilisé son cosmos.Ca lui a demandé beaucoup d'énergie.Tout ce qu'il voulait c'était vous aider, pouvoir s'intègrer, pouvoir jouer avec vous.Mais vous l'avez toujours ignoré.Avez-vous idée de la souffrance qu'il a pu ressentir? Et pourtant, quand vous avez eu besoin de lui, il ne s'est pas dérobé, et il vous a sauvé, malgré le mal que vous lui avez fait, nous reprocha t-il.
-Oui...Saga m'a déjà fait la leçon.Mais moi et Aiolia nous regrettons d'avoir été égoïstes et de nous être mal conduits avec lui.On ne recommencera pas, c'est promis!
-Je le sais.Mais pour être sûr que vous ayez bien compris la gravité de votre acte, je dois cependant vous punir.
-Mais! On a dit qu'on serait sage avec Gabriel! Protesta Aiolia en tapant du pied.
-Là n'est pas le problème.Je parle de ce qui s'est passé aujourd'hui.Vous auriez pu vous blesser gravement, voir mourir! Sans parler de ce pauvre chiot.Je vous avais pourtant interdit de de jouer autour du lac! Pour la peine, vous serez de corvée de nettoyage pendant deux semaines!
-Quoi! Mais c'est injuste! S'écria le Lion.
-Ne discute pas mes ordres, Aiolia et obéit!
-Oui...grandfrère...» accèpta t-il en baissant la tête, sachant qu'il ne pouvait pas contester la décision de son frère.
Ayoros était parfois sévère, mais toujours juste. Nous l'écoutions avec grande attention, de par son autorité naturelle et son charisme.
Saga me semblait plus laxiste.Il expliquait toujours tout par la douceur et ne nous punissait que très rarement.Parfois, nous en profitions...
«Non...ne les punissez pas, s'il vous plaît», demanda une faible voix.
Nous nous retournâmes tous ébahis en direction de Gabriel.Le jeune Verseau avait parlé! Nous n'en croyions pas nos oreilles!
-«Chut...tu es fatigué, ne parle pas...
-Ne les punissez pas...nous nous amusions.Ils n'étaient pas méchants avec moi et ce n'est pas de leur faute...Milo est tombé dans ce lac...parce que j'ai lancé ce bâton et il a voulu sauver son chien...c'est MA faute.»Nous savions tous pertinement que c'était faux.Pourquoi gabriel avait-il menti? Pourquoi cherchait-il à nous protèger autant? Ayoros s'avança vers lui, caressant sa tête d'un geste bienveillant.Puis, le Sagittaire prit Gabriel dans ses bras en le serrant contre lui.Le frêle garçon s'accrocha sans protester.Aiolia, quand à lui, grimpa sur les épaules de son grand frère, un sourire espiègel aux lèvres.Ayoros était vraiment une force de la nature et un grand frère admirable.Je me mis à marcher en retrait car je me sentais encore coupable pour ce qui était arrivé.Si je n'avais pas été aussi inconscient...mais brusquement, Ayoros s'arrêta et il me tendit sa main non occupée.Il me souri de façon franche et j'accèptais son invitation.
Saga me manquait tellement que j'avais tendance à me raccrocher à Ayoros, ces derniers temps.Nous rentrâmes donc tous les quatres ce jour là, sans dire mot à personne de ce qui s'était passé.Nous fûmes punis comme convenu, mais Gabriel participa à nos corvées de son plein gré.Son aspect fragile donnait tendance aux autres chevaliers plus âgés à le protèger.Mais le français n'était frêle qu'en apparence, en réalité, il était le seul à savoir utiliser son cosmos de la sorte et sans que personne ne lui ai jamais appris! Un exploit pour un enfantâgé de seulement dix ans! Depuis ce jour, Gabriel se mit à parler et nous devîmes inséparables.J'appréciais son calme et sa sérénité avait un effet apaisant sur moi. «Le Jour et la Nuit» comme se plaisait à nous appeler Shura.
Il est vrai que notre amitié avait quelque chose d'improbable, decontre-nature...mais étrangement, elle était durable et solide.Aiolia devint d'ailleurs jaloux que je le délaisse pour le tranquille futur Verseau.Nous passions notre temps à lire paisiblement ou alors...j'embarquais malgré lui Gabriel dans des mésaventures mouvementées...comme ce jour où moi et Aiolia étions allés vider la réserve de vin de Ayoros et que nous en étions ressortis saoûls ou alors, comme cette fois où nous étions allés voir les Amazones en cachette, en demandant à Gabriel de faire le guet.
Mais ce temps fut de courte durée...Peu de temps après mon douzième anniversaire, le maître de Gabriel se présenta enfin au Sanctuaire...Je fermai les yeux en me remémorant de son visage froid et glacial. Aquarius Orion n'était pas vraiment le genre d'homme à qui on aurait confié un enfant: distant, violent et cruel...Ses yeux...ne reflètaient rien, ils étaient vides, inhumains.Il imposa tout de suite un entraînement corsé à mon ami.Le Verseau était cependant dôté d'un physique agréable: mince, élancé, de longs cheveux marines retombants en mèches ondulés sur son épaule droite et de belles lèvres rosés.
Il avait un air majestueux et très mystérieux.Mon maître et lui semblaient très bien se connaître et s'apprécier, si j'en jugeais par le temps qu'ils passaient ensemble.A l'époque, la nature de leur relation ne m'avait pas interpelé...mais aujourd'hui, quand je repense au regard que Délos portait sur orion, il me rappelle un peu celui que je porte sur Camus: un regard chargé de respect et d'admiration, avec cette étincelle d'attirance en plus.
Quelques mois seulement après l'arrivée d'Orion, Shura fut promu chevalier du Capricorne.L'Espagnol adorait la compagnie d'Ayoros et il participait avec intérêt à l'entraînement d'Aiolia.Masque de Mort et Aphrodite suivirent rapidement, tous deux très doués...je ne me doutais pas encore de la symbolique que représentait devenir un chevalier d'or, avec ses rites et ses coutumes précises, spécifiques à chaque signe...Aiolia et moi étions très pressés, excités à l'idée de revêtir nos armures dans peu de temps nous aussi! Un chevalier d'or prenait ses fonction en général à l'âge de ses quatorzes ans, c'est ce que Saga m'avait dit. C'était tôt, très tôt...trop tôt?
A cet âge on a pas encore une bonne perception du Bien et du Mal et on est facilement manipulable...tout comme Shura le fut, quand le Grand Pope ordonna qu'il exécute Ayoros pour hautre trahison...le caprin s'y plia à regret.Ce jour là, une partie de lui mouru avec son ami de toujours et il devint solitaire et fanatique d'une déesse dont il avait pratiquement causée la perte.Aiolia fut immédiatement convoqué par le Pope et ce dernier, craignant une rebellion éventuelle de la part du Lion, voulu le faire expluser du Sanctuaire.Il fallut toute la persuasion du Capricorne, se sentant coupable de la déchéance d'Aiolia, pour que le Lion reste parmi nous.
Depuis cette soirée fatale, Aiolia ne fut plus jamais le même... il perdit sa vivacité et son espièglerie, décidant malgré la mort de son frère, de poursuivre le rêve du Sagittaire: il deviendrait le chevalier du Lion, coûte que coûte et laverait son honneur bafoué! Pauvre Aiolia...il fut mit à l'écart par tous et dût assumer son entraînement seul.Mais sa volonté de fer et sa douloureuse expérience en fit un des chevaliers les plus proches des femmes et des apprentis.Aiolia n'était qu'amour et bonté.Sa générosité le rendait très populaire et il était toujours prêt à remonter le moral des plus jeunes...
De mon côté, je poursuivais mon entraînement sans relâche.Avec tout ce qui était arrivé au Sanctuaire ces derniers temps, j'essayais d'échapper à la tourmente, en me réfugiant dans mon apprentissage.Le premier surpris en fut mon maître.J'étais toujours très belliqueux au combat et sûr de moi, mais cependant mon petit côté «rebelle» faisait que j'avais bien du mal à me plier à l'autorité.Je préfèrai l'auto-discipline aux sanctions.Mais il me tardait vraiment d'être chevalier pour pouvoir servir le Pope et l'aider à faire règner l'ordre, vu que notre maître à tous avait décidé d'être plus ferme, ce qui n'était pas pour me déplaire dans certains cas.Je ne m'expliquais pas un tel changement d'attitude, mais à cette époque là, je ne me doutais pas des tragiques évènements qui se profilaient déjà l'horizon...
Quand à mon cher Gabriel, le temps ne fit que nous rapprocher.Je me rappelle particulièrement bien un jour où nous étions réunis sous le grand olivier centenaire du Sanctuaire.Moi, allongé dans l'herbe, un pissenli roulant entre mes lèvres et lui, assis contre le tronc imposant, lisant un livre, ma tête posée sur ses genoux.Nous étions tous les deux silencieux, pas besoin de mots entre nous.Jeunes, encore innocents et insouciants à cet instant même, nous profitions du calme qui nous était offert par Mère Nature.Le soleil me caressait de ses rayons chauds, tandis que Gabriel avait préféré rester à l'ombre.Je regardais les nuages d'un air détendu et serein, essayant d'identifier les formes des cumulus.J'étais bien...si bien avec lui...
-«Eh Gab', si on allait se baigner dans le lac, demain après l'entraînement?
-Demain? Ca va être difficile...répondit-il machinalement, sans lever les yeux de son livre.
-Hum...tu as déjà quelque chose de prévu? Demandai-je tout sourire, en jouant avec ma fleur.J'allais lui dévoiler mon regard le plus séducteur et à coup sûr, j'optiendrai ce que je voudrai...comme toujours!
-Je ne serai pas là demain, répliqua t-il sans émotion.
-Ah bon? Et où seras-tu? Ca ne fait rien tu sais, on peut se voir après-demain, sinon...même s'il te sera dur de te passer de moi...répondis-je amusé, désirant le coincer.Apparement, il semblait décidé à me résister, tant mieux!
-Désolé, mais nous n'allons pas pouvoir nous voir un moment...Il posa son livre, et fixa le ciel.
-Pourquoi? Soufflai-je à voix basse, tandis que je relevais la tête pour le dévisager.Il était si beau, avec ses cheveux voletant un peu autour de lui, le regard toujours triste et profond perdu dans le ciel...il portait bien son prénom.Car c'était un ange, tombé des cieux, dans mes bras...Quelque chose n'allait pas, je le réalisai.
-Parce que je pars ce soir, en Sibérie.Mon maître a dit qu'il était temps pour nous de quitter le Sanctuaire, comme les oiseaux migrateurs à la fin de l'été...»
Je me mis debout en sursaut, complètement absourdi et choqué de cette annonce, me massant les temps, éberlué, j'essayais de comprendre:
-«Une minute...tu pars ce soir pour la Sibérie...et tu le sais depuis quand?
-Plus de deux semaines.
-Et tu ne m'en as rien dit! M'emportais-je.
-Non et je ne comptais pas t'en parler si tu n'avais pas amenée la conversation sur le tapis.
-Quoi! Mais pour quelle raison! Tu crois que je ne me serai pas rendu compte de l'absence de mon meilleur ami! Criai-je presque malgré moi, sans parvenir à le troubler.
-Si je ne t'en ai pas parlé, c'était justement pour éviter ce genre de réactions.
-Ah oui? Et comment veux-tu que je réagisse! Que danse pieds nus dans les prés, en chantant l'hymne à la joie!
-L'hymne à la joie n'est pas une chanson, c'est...
-Peu importe, tu as compris, le coupai-je.
-Je ne voulais pas te faire de mal, je te l'assure.En fait, c'est uniquement par souci de facilité que je ne voulais pas te l'annoncer de vive voix.Je ne voulais pas te voir en colère ou triste.
-Ca ne change rien! Le résultat est le même! Comment crois-tu que j'aurai réagis en l'apprenant demain, après que tu sois parti comme un voleur? Ca aurait été pire!
-Tu m'aurais simplement haïs.Alors, j'aurai eu ce que je voulais.Tu n'aurais pas eu de peine et tu te serais uniquement concentré sur ma trahison...donc, j'aurai eu l'esprit tranquille, tu n'aurais pas souffert de mon absence», m'expliqua t-il avec un naturel déconcertant.
Partagé entre l'envie de rire aux éclats et celle de l'étrangler, je passais une main dans mes cheveux essayant de rester calme et maître de moi. Gabriel savait que je lui était très attaché et c'était sa manière de m'aider à ne pas ressentir un manque.En fait, c'est comme quand Aiolia se plaint du dos après l'entraînement et que je propose altruistement de lui coller mon poing dans la figure: comme ça, il ne pensera plus à sa douleur au dos, un mal chassant l'autre.
-Tu es vraiment trop bizarre toi...ta théorie n'a pas de sens puisque j'aurai souffert quand même.Pas pour la même raison, je te l'accorde, mais en plus, j'aurai eu envie de t'égorger à ton retour!
-Tu n'aurais donc pas été triste, juste en colère.C'est moins grave.
-Arrête avec ton raisonnement bancal, Platon! J'aurai été triste quand même, puisque ça ne t'aurais pas empêché de me manquer, bougre d'âne...
-Je ne sais même pas pourquoi je parle de ça avec toi...je n'ai pas envie que nous nous disputions avant mon départ...
-...Non, mais que j'ai envie de te faire la peau parce que tu te seras sauvé sans rien me dire, ça, ça ne te pose aucun problème! Le taquinais-je pour essayer de le sortir de son sérieux.Je lui adressai un sourire innocent et sucré pour le faire défaillir.
-Milo...soupira t-il en secouant la tête, tu es vraiment...
-...Impossible? Oui, je sais! On me le dit souvent! Répondis-je en bombant le torse.
-Et tu en es fier...
-Bien-sûr! «Quand tu n'as pas ce que tu aimes, aime ce que tu as!».Personne n'est parfait, alors autant rester optimiste!
-Je ne suis pas certain que tu fasses bon usage de ce dicton, mon cher Lénor... se moqua t-il en me tendant la main.
-Et moi je ne suis pas sûr d'être sage, sans toi pour me faire la morale, mon bien-aimé Gabriel, ou devrai-je dire «Camus», toi qui passe plus de temps avec cet écrivain de malheur et ses oeuvres, qu'avec moi!»
Camus...Gabriel...Camus...
Tout était clair à présent, je pris un oreiller entre les bras et tremblais légèrement...tout s'expliquait! Comment avais-je pu oublier! Cet enfant au regard de cristal, cet adolescent aux répliques cinglantes et si matures...c'était Camus! Depuis toutes ces années il était avec moi, caché dans le brouillard de ma mémoire... et je ne venais que maintenant de faire la lumière sur les liens nous unissant!
J'étais à la fois sous le choc de cette constatation et à la fois pas si surpris que ça...cela expliquait mon attachement soudain et total envers Camus et l'affinité qui s'était créée entre nous...du moins, voyais-je notre relation ainsi...
Gabriel me tendait sa main si fine, si délicate et je la saisis virilement, le tirant vers moi pour l'aider à se relever.Quand je plongeais mon regard dans ses pupilles de cristal, c'était comme si le maître des glaces figeait le temps autour de nous.J'aurai pu me noyer dans ce regard, le contempler pendant des heures pour essayer d'en percer le mystère.Cette mélancolie, d'où te venait-elle mon cher Gabriel? Je me penchais et cueillis une fleur blanche, te l'offrant avec innocence:
-«Un petit cadeau pour que tu ne m'oublies pas...
-Quelle imagination...une fleur? Serai-je devenu une fille cette nuit, par inadvertance et sans m'en rendre compte? Par Athéna, la puberté, quel fléau! Ironisa t-il, étonné par mon présent.
-C'est de ta faute, tu n'as que ce que tu mérites! Si tu m'avais dit plus tôt que tu partais, je me serai un peu plus foulé pour t'offrir un souvenir digne de ce nom! Donc, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même.Et puis, en Sibérie, il n'y a aucune fleur...tu risques de ne pas en voir pendant longtemps...c'est pour ne pas que tu oublies la Grèce, ni moi...»
Mon ange déchu prit la fleur dans ses mains et je le raccompagnais jusqu'à son temple.Quelle ne fut pas ma surprise de voir mon maître en sortir.Délos nous salua chaleureusement et m'indiqua qu'il m'attendait pour reprendre l'entraînement, dès que j'aurai fais mes adieux à Gabriel.
Délos...vous passiez trop de temps avec Orion...cela vous a conduit à votre perte.Nous étions trop jeunes Gabriel et moi pour nous rendre compte de ce qui arrivait à cet instant, mais déjà notre destin se jouait sous nos yeux.La Vie est une grande scène où se succèdent miriades d'acteurs, ayant un rôle plus ou moins important à jouer.Camus et moi...n'en n'étions que les passifs spectateurs à cette époque.Nous ne connaissions pas vraiment les conséquences qu'auraient nos actes.
Gabriel parti donc en compagnie d'Orion, en direction de la Sibérie, où ils devaient rester cinq mois.Bien-sûr, l'absence de mon ami se fit cruellement ressentir.Je connu mes premiers fleurts avec des servantes sans importance, tandis qu'Aiolia avait déjà offert son coeur à une certaine Marin: Amazone de l'Aigle, maître d'un petit Japonais, Seiya.Le Lion passait le plus clair de son temps avec cette jeune fille rousse, toujours masquée et intérieurement, je l'enviais.Moi, je ne connaissais que des aventures d'un soir, je ne savais pas ce que l'amour pur et sincère signifiait.L'absence de Gabriel aurait du me rapprocher d'Aiolia, mais hélas il n'en fut rien...un fossé s'était creusé entre le Lion et moi, nous n'avions plus la même complicité.
Plus rien ne m'intéressait au Sanctuaire, j'étais mélancolique.Un seul être vous manque et tout est dépeuplé...A vrai dire, je négligeais mon entraînement car je n'étais pas assez concentré.J'étais une véritable boule de nerfs, hargneuse et indomptable.Il fallait toute la patience de mon maître pour parvenir à me canalyser.Je crois que j'étais à l'époque ce qu'on pourrait caractériser de «rebelle».J'aimais contester, supportant mal les contraintes, et provoquer outrageusement.J'étais un véritable brasier, menaçant de s'étendre à chaque instant.Seul la présence de Gabriel semblait m'apaiser.Et c'était normal, il était la glace et moi le feu, ou du moins étais-je le torrent sortant de son lit.
Plus le temps passait et plus je me disais que je ne verrai sûrement pas Gabriel avant de partir m'entraîner à Milos...notre départ était imminent, Délos m'avait dit qu'il était temps de nous isoler afin que je me concentre plus sérieusement sur ma conquête de l'armure d'or du Scorpion.Un soir, il m'annonça que nous partions...mon coeur s'était noyé de chagrin, je pensais ne pas revoir Gabriel avant des années alors.
Mais en réalité...nous partions en Sibérie, nous enquérir des nouvelles des deux Verseaux...Orion avait invité Délos à venir le retrouver.Peût-être le si froid maître de Camus s'ennuyait-il au milieu des glaces éternelles? Il mavait toujours impressionné de son regard bleu acier, sans expression et je l'avais oujours pris pour une sorte de misanthrope ne tolérant étrangement que la compagnie de mon maître.J'ignorai que ce voyage allait changer tant de choses...
Nous arrivâmes en Sibérie un après-midi de Novembre, dans la région dans Dragnov, celle de la Toundra éternelle.Tout était immaculé, pure et blanc comme si jamais l'Homme n'avait souillé cet endroit.J'étais émerveillé de la majesté des grands glaciers, mais la température ambiante me fit rapidement déchanter.J'étais complètement recroquevillé dans les vêtements en fourrure épais que m'avait donné mon maître.Lui, portait son armure uniquement et un simple chaperon par dessus.
Gabriel et Orion vivaient isolés, à dix kilomètres du village le plus proche.Je plaignais mon ami.Il avait dut terriblement s'ennuyer...Leur maison n'était en fait qu'une sorte de petit chalet de bois toutes sommes très vétuste et austère.Orion attendait mon maître sur le pas de la porte.Je clignai des yeux en réalisant sa tenue, par un temps si pôlaire: il ne portait qu'un débardeur rouge et un pantalon fin noir, surmonté de deux grosses bottes fourrées en peau d'animal.Orion et mon maître échangèrent un solide poignée de main.
C'était étrange...pour moi, tout cela sonnait faux, comme si deux mauvais comédiens essayaient de me tromper ne parvenant qu'à se tromper eux-même.Quelque chose m'échappait...ce geste n'avait rien de naturel.Deux amis de longue date comme eux auraient du avoir des retrouvailles plus glorieuses et surtout...pas aussi banales et froides.A quoi jouaient-ils? Pour ma part, je préfèrai ne pas m'attarder et après avoir présentés mes hommages à Orion, j'entrai, cherchant mon Gabriel du regard.Le Français était assis devant la cheminée et je dut me retenir pour ne pas lui sauter au cou...il était encore plus beau que dans mes souvenirs.Son corps prenait des allures de statue Grecque: de muscles bien dessinés se laissaient deviner sous sa tunique serrée, sa peau blanche semblait aussi douce que de la neige fraîchement tombée et ses yeux étaient comme deux lacs au printemps.
Nous passâmes la journée ensemble, comme si jamais nous n'avions été séparés.Il me parla de son entraînement, mais j'étais tellement subjugué par la vision divine que j'avais sous les yeux, que j'avoue ne pas avoir fait très attention à tout ce qu'il me confiait...
-«Milo, tu m'écoutes?
-Hin hin...
-Milo, tu ne trouves pas qu'il fait une température caniculaire, que dis-je? Tropicale, ici?
-Hin hin...soufflais-je le regard perdu sur le visage de mon interlocuteur.
-Milo...tu ne m'écoutes pas...me répondit-il en secouant la tête de déception.
-Pardonne-moi...J'avoue que tu m'as perdu en chemin quelque part entre «la maison a été prise d'assaut par un ours pôlaire» et «je casse tous les jours dix icebergs pour parfaire ma technique»...les histoires de boulot ne me passionnent pas...
-Tu es fatigué à cause du voyage? Demanda t-il après quelques secondes de silence.
-Non, pourquoi? M'étonnais-je de sa question.
-Je ne sais pas...depuis ton arrivée, tu as l'air ailleurs...
-Je suis pourtant bien là...
-Physiquement, peût-être.Mais ce ne sera bientôt plus le cas, si j'en juge comme tu trembles.
-J'ai un peu froid...avouai-je en entourant mes genoux de mes bras.
-Hum...c'est bientôt ton anniversaire...fit-il en jetant quelques bûches au feu.
-Ouais...quinze piges...adieu contraintes et bonjour la liberté! M'enthousiasmais-je en regardant crépiter les flammes de l'âtre.
-Un âge critique...surtout pour nous, tu sais de quoi je parle...poursuivit-il froidement.
-Ouais...à quinze ans un chevalier est considéré comme adulte au Sanctuaire et donc, pouvant prétendre à l'armure d'or pour laquelle il concourt...tu sais ce que cela signifie? Que je vais bientôt partir pour l'île de Milos...et que quand j'en reviendrias, je serais un chevalier d'Athéna.
-...Et tu auras tué ton maître, trancha t-il sans émotion; à moins qu'il ne te tue le premier.
-Advienne que pourra...répondis-je sans conviction hypnotisé par les flammes orangées.
-Et vous repartez quand pour le Sanctuaire? Essaya t-il de changer de sujet.
-Probablement demain.A cause de mon manque de sérieux et de la trop grande laxissité de Délos, j'ai pris pas mal de retard dans mon entraînement.
-C'est parce que tu manques de rigueur et de motivation, je te l'ai déjà dit.Mais peu importe, je suis content de t'avoir vu une dernière fois, alors.
-Pardon? De quoi tu parles? M'affolais-je soudainement, tirant sur moi la grosse couverture de laine me réchauffant.
-Nous partons aussi demain, mais l'après-midi.Après, tandis que mon maître rentrera au Sanctuaire, j'irai effectuer un dernier entraînement et je serai prêt.Prêt à me battre contre Orion pour l'armure d'or du Verseau.
-Quoi? Mais, alors ça veut dire que tu vas peût-être...Je ne terminai pas ma phrase et me levais abassourdi, prenant Gabriel par les épaules, le fixant avec intensité.
-Ne t'inquiète pas.Je n'aurai mes quinze ans qu'au printemps prochain, mais mon maître me juge déjà digne de le défier.De plus, tu n'as rien à craindre.Ce n'est pas dans la tradition des Saints du Verseau de se tuer entre eux, m'expliqua t-il en fuyant mon regard.
-Gabriel...» articulais-je difficilement.
Je le savais.Je savais qu'il me mentait et pourtant...j'avais envie de croire mon ange tombé du paradis, même si pour cela, je devais le suivre dans sa damnation.Encore une fois, il voulais me protèger et ne pas me peiner.Je réalisais me retard par rapport à lui.J'avais d'énormes lacunes en combat, alors que lui maîtrisait parfaitement son cosmos et ses émotions...il était si adulte, si grave déjà...Je le savais...je savais qu'il me mentais...et pourtant, je n'étais pas triste ou vexé.Parce qu'il le faisait pour moi...
Ce fut finalement lui qui rompit le silence:
-Milo, tu me fais mal...à serrer comme ça...
-Oh, pardon...je suis désolé, m'excusais-je en deserrant mon étreinte.
-Je ne vais pas m'envoler, tu sais? Enfin...je voulais que tu le saches, comme ça, tu ne pourras pas te plaindre que je te cache des choses...
-Tu fais référence à ton départ, la dernière fois que nous nous sommes vus, je suppose? Souris-je.
-Entre autre.En tous cas, si je deviens le Saint du Verseau et que toi tu vas t'entraîner à Milos, nous risquons de ne pas nous voir durant un moment...Et comme tu m'as donné un cadeau pour ne pas que je t'oublie, je voulais en faire autant, mais...
-Arrête, tu n'y es pas obligé! En plus, tu parles d'un cadeau...je t'ai juste cueillie une fleur...protestais-je, un peu honteux.
-Cela partait d'une bonne intention.Je voulais te montrer...de la neige en train de tomber, flocon par flocon, avant de venir mourir au sol, avec poésie.Une pluie blanche que j'aurai invoquée pour venir régaler nos yeux.Mais je n'y arrive pas...mon maître dit qu'il est impossible de faire tomber de la neige si une émotion n'y est pas liée.
-Je vois...c'est un peu le même principe que pour le septième sens, indispensable pour vaincre nos maîtres...nous allons devoir nous surpasser, chercher au plus profond de nous-même pour réussir, exposais-je en revenant m'assoir à côté de mon ange blanc.
-Nous devons y arriver...
-J'ai une idée! Et si nous nous faisions une promesse?
-Une promesse? Répèta t-il machinalement, en se tournant vers moi.
-Ouais! On pourrait se promettre d'y arriver, ensemble! Pour nous motiver! Ce serait bien, je pense!
-Pourquoi pas...oui, j'aime cette idée de soutien mutuel, même si au final, cela ne changera sans doute pas grand chose...soupira t-il.
-Moi, je penserai à toi, je suis sûr que ça me donnera du courage, avouais-je timidement.
-Hum...il se fait tard.Nous devrions aller dormir, tu ne crois pas? Essaya t-il d'éluder ma révélation, comme si elle l'inconfortait.
J'hôchais de la tête, à contre coeur et le suivi jusqu'à la chambre d'ami.Il n'y avait que trois chambres: celle de Gabriel, celle de son maître et celle des invités.Mon maître était censé dormir avec moi ce soir.Mais il n'en fut rien...
J'avais vraiment froid.Même trois couvertures de laine ne me suffisaient pas...sûrement à cause du sang Méditerrannéen coulant dans mes veines.Je me levais donc dans cette maison inconnue et plongée dans l'obscurité, faisant un peu grincer le plancher sous mes pas maladroits...Le corridor principal menant au salon était étroit et je voulais à tous prix récupèrer la couverture que j'avais négligement abandonnée sur le sofa...
Etrangement, j'aperçu de la lumière sous la fine porte de bois entrebâillée...le feu ne s'était toujours pas éteint? En m'approchant discrètement, des sons titillèrent mes oreilles.J'en déduisis alors naïvement que mon maître ou Orion devait encore se trouver dans le salon.Mais ces bruits...c'était des gémissements...des gémissements étouffés ou plus francs par moment.Deux voix bien distinctes: une plus rauque et masculine qui couvrait celle qui me paraissait la plus timorée.Quelle que soit la personne se trouvant dans cette pièce, elle n'était pas seule...Me collant au mur et regardant à travers l'encollure de la porte, ce que je vis fit sursauter mon coeur dans ma poitrine.Si je n'avais pas eu la bouche fermée à cet instant, je crois que mon coeur en aurait profité pour jaillir hors de mon être!
Mon maître...assis sur la peau d'ours faisant office de tapis, devant le feu ardent de la cheminée...
...la tête plongée et perdu contre un torse sculpté, sur lequel perlait des gouttes de sueurs translucides comme de la rosée, les yeux à demi-ouvert où se réflètait l'esprit fou de la luxure, le possèdant jusqu'aux tréfonds de son âme...De ses dents, il torturait amoureusement ce corps soumis entre ses bras vigoureux, qui n'était autre que...
...Aquarius Orion...enserrant jalousement la taille du Scorpion, de ses cuisses d'albâtre, comme un bague autour de l'annulaire, la tête rejetée en arrière, les cheveux tombant en une cascade de mèches mouillées par l'effort, les yeux clos de plaisir, deux mains crispées vagabondant dans la luxuriante toison capillaire écarlate de mon maître...
...tous les deux en tenue d'Adam, deux êtres se donnant l'un à l'autre, sans retenue, sans pudeur...avec toute la dévotion et la désinvolture possible...Ils ne formaient plus qu'un seul homme, un être de chair et de sang, aux leurs deux corps luisant à l'unisson, dans une continuité parfaite, comme si chacun était la moitié perdue de son partenaire...
...le souffle court, haletant à la recherche d'un oxygène précieux et trop rare, cette masse humaine se mouvait en rythme, parfaitement coordoné d'un ballet aussi sensuel que sauvage, guidé par la lumière des flammes indomptables chantant dans les foyer, seules spectatrices de leurs ébats intimes...
Leurs hanches s'entrechoquaient bestialement, le corps d'Orion, si laiteux d'habitude, était marqué de rougeurs à certains endroits, témoignant du passage des doigts avides de mon maître...Le Verseau pour sa part, était agrippé avec fermeté à mon maître, comme un parasite nocif, ses longs ongles traçant des sillons de sang sur le dos du Scorpion.
Pourtant, sur leurs visages, ne se lisait que l'extase, la jouïssance ultime d'être ainsi liés.Leurs corps étaient tendus comme la corde d'un arc prêt à décocher sa flèche, menaçantde rompre ce contact intoxiquant à tout instant...ces deux corps s'attiraient, mais se repoussaient à la fois, en un mélange artistique d'exhaltation et de frustration...l'envie de capturer l'autre pour l'éterniter, et de se laisser emprisonner cet océan de sensations, dans lequel ils semblaient tous deux immergés...Figer cet instant à tout jamais et mourir là, de délice et de bien-être, plutôt que de tomber au combat dans l'indifférence générale...
J'étais comme pétrifié sur place, ayant à la fois peur d'être découvert, mais ne pouvant pourtant pas détacher mon regard de ces corps s'aimant avec tant de passion.J'étais comme hypnotisé par ce spectacle.C'était la première fois que je voyais deux hommes dans une telleposition et ces deux hommes, n'étaient pas n'importe qui...il s'agissait de nos deux maîtres à moi et Camus, pourtant je n'étais pas choqué par cette vision insolite.Au contraire...ce que je voyais était loin de me déplaire.Cela m'avait surpris au départ, mais maintenant, j'étais comme tout un chacun en présence de deux amants flamboyants.
Lentement, je baissais la tête, me sentant très chaud tout à coup et je décidai de regagner ma chambre.J'en ai avais complètement oubliée ma couverture et à vrai-dire, je nen n'avais plus besoin après ce que je venais découvrir.Mon corps entier était comme un charbon ardent en train de se consummer, dévoré par de douces flammes caressantes...
