Merci encore de la review Lord Ma! Dans ce chapitre le mystère de Camus éclaircit! J'ai été un peu cruelle, je crois...enfin, à vous de juger de me dire ce que vous en pensez! On entâme la dernière ligne droite de l'histoire (eh oui, bientôt la fin...)

Milo: -Tant mieux on pourra aller parfaire ma pratique du piano à queue! ;'p

Camus: -Je ne veux même pas chercher à comprendre ce que tu entends par là...

Enjoy! (et Lord Ma, je t'encourage vivement pour la suite de tes fics! o)

Camus restait prodigieusement imperturbable, impérial presque.Quand à moi, je m'appliquais du mieux que je le pouvais pour lui faire honneur...Le morceau toucha à sa fin et nos deux mains se retrouvèrent l'une contre l'autre.Je devais profiter de ce clin d'oeil du destin! Mais je me sentais anormalement émotif, alors que l'occasion était trop belle pour être loupée! Oui...trop belle...

Mais tout à coup, je senti ce froid caractéristique sur ma main: Camus!

C'était mon ange qui avait fait le premier pas.Sans dire mot ou me regarder, il laissa sa main naturellement posée sur la mienne, comme si elles s'appartenaient, comme si c'était là que sa propre main devait reposer...C'était sa place.Le français continua à jouer encore quelques instants de sa main libre et il me caressa de son autre main.J'étais éberlué par un tel geste...Camus qui était d'habitude si pudique et qui fuyait les contacts, venait de prendre une initiative.Qu'est-ce que cela voulait dire? Je dégagai à la ma main de sous la sienne et commença à la serrer doucement.sans aucun geste brusque, je me blotti contre son épaule et fermais les yeux, me laissant bercer par cette tragique mélodie, comme si elle représentait ma propre vie défilant à mes oreilles.Camus ne tarda pas à se tourner vers moi, l'air étonné et inquiet.Il cessa de jouer:

«Est-ce que ça va, Lénor?»

Ce nom...cela faisait des années que je ne l'avais pas entendu...il éveillait toujours une profonde vague de tristesse en moi.Mais Lénor était toujours, même s'il était enchaîné au fond de mon coeur.Tout comme Gabriel...En relevant la tête pour te regarder, je voyais Gabriel, l'enfant si solitaire avec lequel j'avais grandi et qui m'avait toujours protègé...mais je voyais aussi Camus, le noble chevalier d'or du Verseau.Lequel des deux aimais-je? Lequel des deux faisait battre mon coeur?

Les deux évidemment...car ils étaient la même personne fascinante.

J'approchais lentement mes lèvres de celles que je convoitais, les effleurant tendrement, prudement...sans pour autant les embrasser.Juste ce frôlement...était bien plus sensuel et suggectif qu'un baiser.Doucement, je descendis jusqu'à la nuque de Camus après lui avoir signifiées mes intentions, laissant mes lèvres glisser le long de cette peau de lait satinée.Je l'entendis étouffer un gémissement car j'avais commencé à mordiller son cou.Les choses étaient en train de prendre une autre tournure...beaucoup plus passionelles.

Je ne voulais plus me réfreiner.Je ne voulais plus penser ou réfléchir.je ne voulais pas prendre le risque d'être interrompu cette fois.Alors, je décidai de laisser ma conscience et ma timidité envers Camus au placard.Ce soir, je ne serai pas le doux et respectueux Lénor, mais le bouillant Milo, chevalier d'or de la constellation du Scorpion.Passant les bras réticents de Camus autour de mon cou, je le prit dans mes bras et l'aida à s'allonger sur le piano...décidément, cet instrument était merveilleux: il était si pratique pour éveiller le désir et ensuite pour le concrétiser...

Le Verseau ne protesta pas, bien que le sentais un peu fébrile dans mes bras.Il était tendu, ce que je pouvais comprendre.Mais je n'en n'avais vraiment pas envie ce soir.

Tout ce que je désirai c'était le possèder.J'avais déjà son âme, seul manquait son corps sur mon tableau de chasse.Il n'en fallait généralement pas beaucoup pour m'enflammer et ce feu qui me dévorait, me torturait du fond de ms entrailles, devait être relâché.Je comptais bien le transmettre à Camus.C'était évident...Orion...mon maître...c'était le même rituel.En réalité, les chevaliers des Glaces n'aspiraient qu'à faire fondre cette froideur les entravant.Alors...ils trouvaient refuge dans les bras des chevaliers les plus abrasifs et brûlants du Sanctuaire: les Scorpions.Nous étions de véritable machine d'amour une fois lancés comme c'était à présent mon cas.Camus...cette glace qui t'emprisonne, je la dégèlerai pour toi.Je te brûlerai, je te réchaufferai, je te sauverai de cette emprise glaciale!

Je senti tes mains se perdre dans mes cheveux que tu ébourifas, tiras, lissas...au gré des sensations que tu éprouvais.J'avais tant attendu ce jour...celui où enfin, tu deviendrais celui que tu cachais depuis trop longtemps derrière ce masque...Puis, tes mains trouvèrent le chemin de mon torse qu'elles aimaient tant.Il s'était nettemment développé depuis la dernière fois où elles l'avaient parcouru.Une de mes mains t'imita en descendant le long de ta cuisse, relevant ta tunique.Intérieurement, je me réjouissais de la légèreté de tes vêtements.Il m'était plus facile d'entrer en contact avec cette peau délicieuse, que j'avais déjà désignée comme mienne il y a si longtemps...Alors que mes doigts électrifiants traçaient leur passage jusqu'à ton entrejambe, je senti ta main sur poser sur la mienne pour stopper sa course.Tu me regardas alors comme toi seul sais le faire et cela me figea sur place:

-Non, il ne faut pas, décrètas-tu fermement.

-Mais...pourquoi? J'ai très envie de toi...et je sais que c'est réciproque, affirmais-je, sûr de moi et bien décidé à ne pas me laisser impressioner.

-Tu ne comprends pas...»

Il tourna sa tête sur le côté et ses yeux ne reflètaient que l'affliction la plus profonde.Je compris que quelque chose le perturbait.Etait-ce déjà cela qui nous avaient empêché d'aller jusqu'au bout il y a cinq ans? Je lui embrassais tendrement, mais sensuellement la main pour captiver son désir et ne pas que cette petite flamme au fond de lui ne s'éteigne...

-«Quel est le problème? Demandais-je avec une gentillesse dont je ne me serai jamais cru capable.

-Je...tu ne sais pas tout à propos de moi, Milo.

-Et alors? Nous avons tous nos secrets...et bien que tu m'intrigues, je ne t'ai jamais posées de questions parce que je respecte ton silence.Un jour, je mériterai que tes confidences et en attendant ce jour, je ne veux pas que tu te sentes obligé de me racontre quoi que ce soit, déclarais-je dans un grand élan de romantisme.

-Tu n'y es pas...soupira t-il, exaspéré.

-Très bien...ce n'est pas grave, nous pouvons remettre «ça» à plus tard, si tu ne t'y sens pas prêt...» Essayais-je de me montrer conciliant, même si cela me pesait énormément.

Mais je n'eu pas le temps de descendre du piano que je senti deux doigts se glisser sous mon menton et me guider vers ces deux lèvres sucrées.Camus m'embrassa tendrement, comme pour me prouver quelque chose:

-«Ai-je l'air de ne pas être prêt pour cela?

-Non, mais...

-Il y a autre chose, avoua t-il en quittant le piano et en me tournant le dos.

-Camus...

-C'est comme pour toi.Te souviens-tu de l'orage que nous avons essuyé lors de notre première nuit ici? Eh bien c'est pareil...Ce déchaînement des éléments, je saismaintenant ce que ça t'évoquait: les tempêtes futures.Celles qui sont encore à venir.

-«L'Histoire a la fâcheuse manie de se répèter»...complètais-je en comprenant que cela venait de quelque chose que Camus avait vécu dans le passé.

-Milo, comme je te l'ai dit, il y a des tas de choses que tu ignores à propos de moi.Mais je n'ai plus l'intention de me cacher.Je t'ai menti...en te disant que je ne me souvenais plus de ma mère...»

Je clignais des yeux, surpris.Camus m'avait menti? Hum...sûrement lors e la discussion houleuse que nous avions eu dans son temple.Il avait prétendu ne pas avoir connue sa mère et donc, ne pas en nourrir de manque.

-«...En fait, je me souviens presque encore parfaitement d'elle et de mon père, aussi.La vie est parfois ironique...en fait, je n'aurai jamais du venir au monde.J'étais déjà une erreur de la Nature, une incohérence avant même ma naissance...

-Que veux-tu dire? Demandais-je à voix basse, alors qu'il me tournait toujours le dos.

-Ma mère.Elle était stérile.Lors d'un accident, elle a été victime de graves lésions à l'utérus et aux ovaires.Les médecins étaient très sceptiques sur ses chances d'enfanter.Mais mes «géniteurs» étaient riches et ils désiraient ardament un bébé.Alors...ils ont expérimenté toutes sortes de méthodes contre-nature et procèdé à plusieurs fécondations in-vitro.Après plusieurs années de tentatives infructueuses, ma mère appris finalement qu'elle était enceinte de triplés, car on lui avait implanté plusieurs embryons à la fois pour qu'il y ait plus de chances de réussite.Tout se passa normalement, comme une grossesse standard pendant neuf mois...mais...le jour de ma naissance...cela se passa très mal.On dut faire ouvrir le ventre de ma mère et les médecins ne découvrirent qu'un seul bébé survivant parmis les deux autres...Et d'après eux, les deux petits étaient morts très récement, car ils avaient une taille et un poids réglementaire pour leur âge.Mon père s'en voulu énormément de ne pas avoir pu les sauver et encore plus quand il apprit de quoi ils étaient morts...Moi, je n'avais rien, j'étais en parfaite santé.Ma mère me prénomma «Gabriel», comme le Séraphin, parce que d'après elle j'étais un don du ciel.Ensuite...le rêve se brisa.Il s'avèra que je n'étais pas un enfant comme les autres.Et ça, tu sais sans doute pourquoi.

-Ton cosmos, peût-être? J'ai entendu dire qu'il se manifeste bien avant la naissance chez certaines personnes, exposais-je.

-Exactement.Mais comme tu le sais, mon cosmos diffère de celui de toute la chevalerie.C'est le cosmos des Saint de Glace et il était là comme pour me rappeler quel monstre j'étais.Ma mère n'aurait jamais du enfanter, en enfreignant cette loi naturelle, nous nous sommes attirés els foudres des Dieux.C'est ce que mes parents ont pensé.Il y eut plusieurs incidents, dont certains assez graves.Il arrivait que mon aura se manifeste sans raison et ma mère...elle n'a jamais pu me prendre dans ses bras par exemple.

-Comment cela?

-Dès que j'entrai en contact avec elle, mon cosmos s'éveillait, même lorsque je n'avais que quelques heures de vie derrière moi.Et mon aura glaciale a faillit la tuer.Imagine la douleur d'une mère, qui ne pourras jamais prendre son unique enfant dans ses bras et qui ne pourra jamais en avoir d'autres.Imagine son desespoir...Ma mère vécut très mal la situation...et elle sombra dans une profonde déprime post-natale.Elle n'avait plus goût à rien, ne supportait plus ma présence.Elle me rejeta complètement, me répudia.Je cessais d'exister pour elle, parce que je n'étaits qu'un monstre.Au bord de la folie, alors que les accidents se multipliaient, elle tenta de mettre fin à ses jours, en se tranchant les veines de l'avant bras.Heureusement ou malheureusement pour elle, elle survécut.Et tout s'accèlera quand je gelais involontairement le bras d'un de mes petits camarades...mes parents étaient très pieux, alors il voyèrent en moi l'incarnation du Malin, comme une punition Divine parce qu'ils avaient enfanter contre-nature...Peu de temps après m'avoir fait consulter les plus éminents médecins, qui furent impuissants, mes géniteurs réalisèrent qu'ils me détestaient profondément en aimer un enfant tel que moi? Qu'on ne peut ni toucher, ni embrasser et qui porte la mort en lui? Pour eux le choix était fait...surtout que j'étais responsable de leur malheur depuis le départ: les deux autres bébés étaient morts par ma faute...ils étaient morts de froid quelques heures avant de voir le jour.Et ça aussi, c'était de ma faute...»

J'étais scotché par l'émotion.Je n'arrivais pas à croire la tragédie qui avait frappée Camus.C'était inénarrable, indescriptible.Je tremblais de révolte, aussi en devinant que ses parents n'avaient pas du être tendres avec Camus.Surtout quans je réalisais qu'il ne les avait pas appelés une seule fois «parents», mais «géniteurs»...

-«Ensuite, ils ne se préoccupèrent plus de moi, me traitant comme un étranger.Mon père était le seul qui avait encore un tant soit peu de sentiments pour moi, sans doute se sentait-il obligé de continuer à m'élever? Ma mère ne voulait plus entendre parler de moi et elle m'ignorait à tel point qu'elle m'avait interdit de l'appeler «Maman».Mon père m'inscrivit à des cours de piano, afin d'apprendre à me canalyser un peu et pour m'occuper, puisque je ne pouvais plus aller à l'école normalement.J'eu un précepteur pendant un temps...mais mon existence, n'avait déjà plus de sens.Elle était obsolète, insignificative...et je n'avais que six ans.A cet âge où un enfant n'a rien besoin de plus que de l'affection de ses parents pour évoluer sainement, j'étais livré à moi-même.Et la situation se retourna quand un jour...oh, je m'en souviens encore parfaitement: je jouais tranquillement devant le parvis de la grande demeure familliale, attendant mon précepteur.Mon père avait décidé qu'il serait plus sage de me couper complètement du monde extérieur, afin que je ne cause plus de problèmes, car après tout j'étais un monstre qu'on devait cacher aux autres...Ce jour-là, je jouais innocement quand une bande d'enfants m'aborda...ils avaient entendu parler de moi par leurs parents et n'avaient qu'une idée en tête: chasser le dangereux monstre de leur ville.Alors...ils m'insultèrent copieusement et commencèrent à me lapider.Et moi, je ne poussai pas même un cri.Rien.Je me recroquevillai sur moi-même, en pleurant, en me haïssant.Je savais ce que j'avais fait, alors je méritais ce châtiment.Je m'étais plongé dans un mutisme volontaire et je crois qu'ils m'auraient vraiment tué ce jour là, si...il n'y avait pas eu cette voix.Cette voix salvatrice provenait un adolescent que je ne connaissais pas encore.Il fit fuir les enfants et venait apparement voir mon père, accompagné d'un enfant d'environ dix ans, typé méditerrannéen.Ce jeune homme au sourire lumineux et à la douceur angélique, qui essuya mes plaies avec sa toge grecque, c'était...

-Saga! Compris-je en sursautant.

-Oui, et le garçon qui l'accompagnait était Shura.En réalité, Saga revenait d'Espagne où il était allé cherché Shura.Il avait senti mon cosmos, alors il avait décidé de prolonger son séjour dans les environs.Je n'habitais qu'à quelques kilomètres à peine de la frontière Espagnole, donc il en avait profiter pour se rendre sur place par la même occasion.Saga parla alors à mon père de manière franche et directe, lui assurant que je n'étais pas du tout un monstre.Au contraire, j'étais un «élu» et ma place n'était pas ici, traité comme un pariat, mais au sanctuaire d'Athéna.Saga convaincu alors mon père de me confier à lui, afin que je puisse développer et maîtriser ce «don».Evidemment, mes géniteurs n'avaient qu'une hâte: se débarasser de moi.L'opportunité était trop belle, alors ils me laissèrent partir avec Shura et Saga en Grèce, sans protester.

-C'est vraiment...horrible!»

Je serrai les poings.Même quand un enfant est «différent» comme c'était le cas de Camus, un parent devrait toujours l'aimer! C'était plus que révoltant! J'étais profondément outré, choqué, dégoûté!

-«C'est la faiblesse humaine Milo.On ne peut pas la changer et puis, je n'en veux pas à mes «géniteurs».Qui sait si je n'aurai pas fait la même chose? Je ne peux pas leur jeter la pierre, ce serait injuste.Je n'étais pas maltraité, je ne manquais de rien.

-Oui, mais tout de même...

-Alors c'est pour ça que...je préfère que l'on ne me touche pas.Qui sait ce qui pourrait encore arriver? J'ai déjà causées tant d'horreurs...

-Ne dis pas ça! Tu n'étais pas resposanble car tu n'étais qu'un enfant! Aujourd'hui, tu maîtrise ton pouvoir, il n'y plus rien à craindre...Et tu m'as même sauvée la vie avec.Saga avait raison de dire que ton pouvoir pouvait aider à faire le Bien.Il a cru en toi et moi aussi, alors...arrête de te tourmenter pour le passé.En venant au Sanctuaire, la plupart des chevalier sont arrivés avec d'écrasants bagages émotionnels.Mais c'est une nouvelle chance qui nous est offerte...nous ne pouvons pas...nous ne devons pas la laisser passer...en nous laissant submerger.Tout recommence à zéro, déclarai-je en m'avançant vers lui et en lui caressant le bras.

-Ce n'est pas aussi simple...

-Au contraire.Tu as déjà bien assez payé pour quelque chose que tu n'as pas choisi.Il est temps de vivre, Camus! Toi aussi, tu as droit au bonheur!»

Je le serrai dans mes bras.Je n'avais pas peur.Peût-être que je risquais gros en cet instant, mais je m'étais déjà donné à lui il y a cinq ans, ignorant son «mal».J'étais prêt plus que jamais à le refaire aujourd'hui.