Merci de l'encouragement ma chère Eagle Eclipse.Je suis contente que tu aimes mon histoire! La suite sans plus tarder...avec un passage que vous reconnaîtrez, puiqu'il est tiré de l'épisode 36 de la série! Je rattache enfin mon bébé à l'histoire officielle! Espèrons que ce sera crédible! Enjoy et merci!

Notre fin de soirée fut moins agitée et boulversante.Camus alla allumer un feu et moi, je m'installais par terre, devant la cheminée, en me frottant les mains pour me réchauffer.

Mon meilleur ami était resté silencieux depuis ses révélations et je n'avais qu'une envie: le protèger, le réconforter et le serrer contre moi...je détestais le voir ainsi.

Pourtant, une fois le feu suffisament conséquent, il vint me rejoindre de lui-même et je lui tendis les bras.Il se lova contre moi et nos regards se perdirent dans la beauté flamboyante du foyer.Il serra mon bras contre lui et me demanda à voix basse:

-«Ne me quitte pas...

-L'Histoire a la fâcheuse manie de se répèter...je ne t'ai pas quitté il y a cinq ans et il n'est pas question que je le fasse aujourd'hui.» promis-je en l'embrassant sur la joue.

Camus...toi aussi, tu te sentais desespérément seul au fond.Tu le cachais pour ne pas attirer la pitié, mais tu n'étais pas aussi infaillible que tu le montrais.Lentement, je caressais ta crinière capillaire pour te rassurer, pour te faire comprendre que j'étais là et que je ne comptais pas bouger.Si seulement, nous avions pu rester comme ça toute l'éternité, dans les bras l'un de l'autre...cela m'aurait amplement suffit.Avec toi, je savais qu'il ne serait pas question de sexe, mais c'était beaucoup plus profond que cela.Nos âmes étaient liées.

Mais le Destin en a décidé autrement.Maman, Saga, Délos et toi, vous m'avez laissé seul sur Terre.Seul au monde...

Je me sentais parfaitement heureux à tes côtés.Sans avoir besoin de te parler, rien que le fait de te sentir contre moi, c'était le plus beau des présents.Cela voulait dire que j'avais assez gagnée ta confiance pour que tu baisses ainsi ta garde.J'aurai voulu te combler à mon tour, être l'épaule sur laquelle pleurer, l'oreille à laquelle se confier, l'amant auquel se donner, un jour peût-être.Mais nous n'en n'eûmes pas le temps.Ce soir, fut le dernier que je passais avec toi, en toute intimité, me laissant un goût amer d'inachevé.Je n'avais jamais été aussi proche de toi et à la fois tant éloigné...

Le lendemain, on frappa à la porte.C'est le coeur serré que je me séparais de toi, niché au creux de mes bras, dans ce lit devenu bien trop petit pour les deux hommes adultes que nous étions devenus.J'enfilais un t-shirt blanc et te regardais une dernière fois dormir paisiblement et ça, c'était la plus belle preuve d'amour à mes yeux.Jamais un chevalier d'or ne se risquerait à dormir en présence d'un de ses frère d'arme s'il n'avait pas en lui une confiance absolue.

«Je t'aime, Camus.»

Sussurais-je en allant ouvrir la porte.Mais j'étais comblé...comblé, même si je n'avais pas dormi de la nuit, préfèrant me repaître de ta vision.Au moins, tu n'étais pas parti en m'abandonnant comme il y a cinq ans...

Pourtant, la situation s'était déjà dégradée jusqu'au point de non-retour.Les prémices d'une bataille mortelle se dessinaient peu à peu.Je su que quelque chose de grave était arrivé en voyant Masque de Mort trépigner sur le seuil de la maisonnette.J'étais franchement étonné de sa présence.Je savais que le Pope avait du l'envoyer me chercher, mais pourquoi lui? D'habitude, notre chef avait recours à des messagers ou à des chevaliers d'argent.Se pourrait-il que...

-«Eh bien, Belle aux Bois Dormants, on est bien matinale ce matin!

-Qu'est-ce qui t'amène? Le coupais-je avec sérieux, n'ayant pas envie de plaisanter.

-On a du pain sur la planche, Junior.Le Grand-Pope désire ardament s'entretenir avec toi, aussi m'a t-il envoyé te chercher comme un vulgaire messager, tsss...

-Il veut me voir, tout de suite?

-Ouais et d'après ce que j'ai compris c'est assez urgent, alors il vaudrait mieux pour ton joli petit cul que tu ne traînes pas trop.

-Attend une minute...si c'est toi qui est venu me prévenir et non un messager, c'est que...

-Oui, l'odre des chevaliers d'argent a été entièrement décimé, hormis Marin, Shina et Albiore.Donc, le Pope a dût mettre fin aux vacances de certains Golds.

-Tu n'es donc pas le seul...qui est déjà rentré?

-Oh...il y a Aphrodite, moi, Shura et Aiolia pour l'instant.Quoi que je suppose qu'Aiolia ne peut être pris en compte puisqu'il a décidé de lui-même de revenir, m'énonça t-il, sans que cela ne me surprenne.

-Je vois, ça n'a rien d'étonnant.Aiolia déteste être éloigné trop longtemps du Sanctuaire.Mais si toi, Aphrodite, Shura et maintenant moi, sommes convoqués entre tous les Saints d'or, c'est qu'il y a du conflit dans l'air...

-C'est ce que j'ai cru comprendre aussi.Alors ne perd pas de temps si tu ne veux pas qu'on ait massacré tout le monde sans t'en laisser un peu...»

Il ricana sadiquement et ajouta:

«A propos, j'ai très clairement senti un autre cosmos ici...tu n'étais pas seul, avoue-le! Quelle que soit ta charmante compagnie, j'espère que c'était un bon coup...et qu'elle t'a laissées des forces pour ta mission, mon mignon...e tous cas, elle ne t'a pas raté...tu aimes le sexe à la sauvage, toi...»

Sourit-il en me prenant par le menton pour me fixer d'un air gourmand.Je m'arrachais à ce contact en le fusillant du regard.Il pointa du doigt un suçon que j'avais dans le cou et son sourire malsain s'accentua.Ce maudit Cancer m'avait toujours insupporté, bien que nous soyons proches «collègues» de travail.Si le Pope avait fait revenir Aphrodite et Masque de Mort, ses deux assassins dévoués, ainsi que Shura, son garde de réserve et moi-même, son espion...c'est qu'il comptait nous envoyer régler le problème à la source et dans l'ombre.Soupirant d'exaspération et de résignation, je le regardai s'éloigner et retournais à l'intérieur.

Rapidement et silencieusement, je rassemblais mes affaires afin de ne pas réveiller Camus.Je ne pu m'empêcher de le contempler une ultime fois.Il paraissait si apaisé, si vulnérable ici...je ne voulais pas le laisser comme ça et je ne désirai surtout pas qu'il se réveille en constatant que je l'avais abandonné, comme cela avait été mon cas, il y a cinq ans.Alors, je griffonnai rapidement un petit mot que je posais sur le chevet, lui précisant que j'avais été rappelé par le Sanctuaire et qu'il ne devait pas s'inquièter.Mon beau Camus...j'allais revenir très vite.

Je parti donc en direction du Sanctuaire, sans aucune joie.D'habitude, je n'aimais pas prendre de congées car je m'ennuyais mortellement loin de l'agitation de cet endoit.J'étais toujours plutôt heureux quand le Pope me convoquait.Mais cette fois...j'aurai voulu pouvoir rester avec Camus.M'arrêtant à mon Temple, je revêtis mon armure d'or et me rendis au palais du Pope...plutôt angoissé.

Il était assis dans son fauteuil, portant son éternel masque.Je m'agenouillais respectueusement devant lui:

-«Ainsi tu es venu...me lança t-il sceptique, comme s'il avait du mal à croire en ma fidélité.

-Chevalier d'or Milo, du signe du Scorpion.A votre service Altesse.Je suppose qu'un danger terrible menace le Sanctuaire pour que vous convoquiez un chevalier d'or, Majesté.

-Eh bien oui effectivement, chevalier.Je suppose que tu as entendu parler de ce qui s'est passé récemment au Japon? Les chevaliers de Bronze se sont affrontés en public lors qu'une manifestation sportive...

-Oui en effet, je suis au courant.Mais...il ne s'agit là que de petits combats ridicules, sans aucune valeur réelle, Majesté, répliquais-je sûr de moi; et je ne vois pas en quoi vous auriez lieu de vous inquièter, poursuivais-je afin de couper court à l'entretien.

-Oui, c'est également ce que je pensais moi aussi au début et c'est pourquoi je leur ai envoyé le chevalier Phénix pour les humilier en public.Mais...à ma grande surprise, il s'est rallié à leur cause et ce qui est pire encore, c'est qu'ils prétendent tous maintenant qu'une jeune fille serait la réincarnation d'Athéna.Et leur but avoué est de destabiliser et renverser le Sanctuaire.C'est une atteinte au prestige du Temple que nous ne pouvons ignorer...

-Mais les chevaliers de Bronze sont devenus fous pour oser porter cette atteinte aux Dieux et se rebeller contre le Sanctuaire! M'indignais-je.

-Et c'est pourquoi j'ai envoyé plusieurs chevaliers d'Argent au Japon, avec pour mission d'écraser cette révolte au plus vite.Mais...on m'a rapporté que tous ces chevaliers d'Argent ont été tués par leur adversaire au court de combats singuliers.

-Comment ça? De simples chevaliers de Bronze ont réussi à battre les envoyés du Sanctuaire? M'étonnais-je.

-Oui.Ils ont acquis des pouvoirs qui dépassent le cadre de leur ordre.

-Non, c'est impossible, il doit y avoir une erreur, assurais-je sans démordre de ma confiance naturelle; je n'ai jamais entendu parler d'un chevalier de Bronze pouvant battre un adversaire plus fort que lui.

-Et Shina...elle a pris des initiatives, elle a quitté le Sanctuaire, sans en recevoir l'ordre et elle est partie au Japon! M'informa t-il, tandis que je sentais très clairement la colère dans sa voix grave.

-C'est indigne d'un chevalier! Mais votre Altesse, je ne comprends pas pourquoi vous m'avez convoqué.Vous n'avez tout de même pas l'intention de m'envoyer me battre contre des chevaliers de Bronze? Car, si c'était le as, je vous assure que...

-C'est un ordre, m'interrompit-il.

-Mais...mais votre Altesse! Je ne peux pas accèpter! C'est comem si vous envoyiez un lion tuer quelques fourmis! Protestais-je; en tant que chevalier d'or, je ne dois pas m'abaisser à combattre plus faible que moi.

-Si nous ne les écrasons pas tout de suite, nous risquons de le regretter amèrement un jour.Si nous attendons, ils risquent de devenir trop puissants...

-Mais votre Altesse, pourquoi avoir peur de simples chevaliers de Bronze? Il n'y a aucune raison, poursuivais-je.

-Parce que malheureusement...il y a de fortes chances que l'armure du Sagittaire qui a disparu il y a maintenant treize ans, soit tombée entre leurs mains.

-Comment? Mais c'est tout à fait inadmissible! Me révoltais-je intérieurement.

-Je suppose que tu te souviens de ce qui s'est passé...il y a treize ans...le chevalier du Sagittaire Aioros, fut renvoyé du Sanctuaire et mis à mort pour avoir osé me défier...ou plutôt, pour avoir osé défier la déesse Athéna.Juste avant de mourir, il a confiée son armure à un Japonais du nom de Mitsumasa Kido.J'ai réussi à la récupèrer depuis peu, mais le casque est toujours en la possession des chevaliers rénégats.Et hier, quelqu'un s'est à nouveau emparé du reste de l'armure.Et ce n'est pas tout, regarde...Se leva t-il en ouvrant un des grands rideaux de la salle.

-Qu'est-ce que c'est?»

J'étais abasourdi par ce que je vis:

-«Oh, sept armures d'or!

-Eh oui...personne au Sanctuaire, pas même les chevaliers d'or ne savent combien d'armure il existe.Je suis le seul à connaître leur nombre: vous êtes en tout neuf chevaliers du Zodiaque, portant l'ultime armure, à avoir prêté serment et juré fidèlité à la déesse Athéna.Car deux chevaliers d'or ont aidé Aioros à s'enfuir il y a treize ans et se cachent depuis pour échapper à ma fureur.

-De qui s'agit-il? Demandais-je, un peu perplexe.

-Des chevaliers de la Balance et du Bélier.D'après mes informations, le chevalier de la Balance se trouverait dans la région des Cinq Pics en Chine.Il est très âgé, mais c'est de loin le plus puissant de notre ordre.Le chevalier du Bélier, quant à lui, serait quelque part dans les montagnes qui séparent la Chine et l'Inde.Il est le seul à possèder le pouvoir de réparer les armures.J'essaie depuis des années de les faire revenir au Sanctuaire, mais ils ignorent depuis toujours mes convocations.Pour d'obscures raisons, ils semblent se méfier d'Athéna.

-Les chevaliers du Bélier et de la Balance...répètais-je, incrédule.

-Si l'armure du Sagittaire venait à tomber entre les mains indignes des chevaliers de Bronze et que ces deux chevaliers décident de se rallier à leur cause, nous disposerons de trois chevaliers d'or combattants à leurs côtés.Et si nous devions les combattre, beaucoup de sang serait versé...» insista t-il, en marchant.

Oui c'est vrai, même si nous venions à emporter la victoire les combats seraient terribles... l'ordre des chevaliers d'or serait décimé et la déesse serait laisée sans protection...pensais-je, peu rassuré.

-«Chevalier du Scorpion du Scorpion, je te donne l'ordre d'aller au Japon et de tuer tous les chevaliers de Bronze, ainsi que celle qui ose se faire passer pour la réincarnation d'Athéna.

-Je remplirai ma tâche Altesse, même si j'estime que c'est une mission indigne d'un chevalier d'or.Majestée...commencais-je.

-Attend! Cria une voix autoritaire.

-Mais c'est le chevalier Aiolia! Reconnus-je, en me tournant pour voir qui arrivait.

-Je vous en prie Altesse, laissez-moi accomplir cette mission à sa place, s'agenouilla t-il.

-Comment? Sursautais-je, tant cette requête était inattendue.

-Tiens donc...toi aussi tu fais partie de l'ordre des chevaliers d'or...ajouta le Pope, avec cynisme, en relation à la trahison d'Aioros.

-Oui, votre Majesté...

-Et que ferais-tu, si je demandais au chevalier du Scorpion de remplir cette mission? S'intéressa t-il, en faisant jouer la rivalité entre nous.

-Je le défierai et le mettrai à mort, repondit-il avec le plus grand naturel, me jetant un regard assassin.

-Comment oses-tu!

-Très bien je te confie cette tâche.Aiolia, mets-toi en route au plus vite.

-Mais votre Altesse...

-Silence! Telle est ma volonté...ordonna t-il.

-Merci, Majesté, lança Aiolia en s'éloignant.

-Je ne comprends pas! Pourquoi lui avez-vous laissée cette mission? Vous savez pourtant bien qu'il est le frère cadet d'Aioros, chevalier du Sagittaire, celui-là même qui a trahit le Sanctuaire il y a treize ans! C'est vous même qui m'avez rapporté ce qui s'était passé! M'écriais-je, quand Aiolia fut assez éloigné pour ne pas nous entendre; il a beau avoir prêté serment et juré fidélité à Athéna, et être un des chevaliers les plus puissants de notre ordre, le fait est que le même sang que son traître de frère coule dans ses veines.

-C'est justement pour cette raison que j'ai décidé de l'envoyer à ta place.

-Hein?

-Il a beaucoup souffert pendant ces treize dernières années, parce que son frère s'est montré indigne de revêtir l'armure d'or.La seule chose à laquelle il pense jour et nuit, c'est de laver son honneur baffoué par son frère.Si l'armure du Sagittaire est tombée entre les mains des chevaliers de Bronze, alors je sais qu'il fera tout pour pouvoir la ramener au Sanctuaire, m'expliqua t-il avec conviction.

-Vous avez raison votre Altesse, son désir de vengeance le poussera à remplir cette mission coûte que coûte.

-Oui, exactement...néanmoins...

-Quoi? M'impatientais-je.

-Il est effectivement possible que tu aies raison et donc, nous ferions mieux d'envoyer quelqu'un pour le surveiller.»

Aiolia...je n'avais pas une totale confiance en lui pour cette mission, mais la vérité c'est que les méthodes du Grand Pope ne me plaisaient pas davantage.Elles ne faisaient vraiment pas honneur aux chevaliers d'or...nous, l'élite de la chevalerie, nous étions abaissés au rang de pions et je n'aimais pas du tout ça...

Le Grand Pope était un personnage totalitaire et plus qu'énigmatique.Après tout, aucun d'entre nous ne savait qui se cachait derrière ce masque...qui était-il pour dissimuler ainsi son identité? Sûrement quelqu'un désirant ne pas être reconnu...Je fronçais légèrement des sourcils, méfiant tout à coup.Quelque chose ne me plaisait pas...et je n'arrivais pas à le définir...un malaise grandissant était en train de me dévorer.

Le Grand Pope alla majestueusement se servir du vin dans une coupe en or sertie de pierres précieuses.Il s'asseyit dans son trône, en croisant les jambes, d'un air plus détendu tout à coup.J'en profitais pour me relever:

-«Puis-je prendre congées, votre Altesse?

-Avant j'aimerai que tu me fasses ton rapport, à propos de Gabriel.

-Eh bien, je n'ai rien à ajouter de plus que ce qui a été dit précédement.De plus, je ne l'ai pas revu depuis mon départ du Sanctuaire...» mentis-je.

Mais brusquement, un frisson m'électrisa l'échine.Le Pope...avait apelé Camus, «Gabriel» et je n'étais pas censé me souvenir de son véritable prénom! Comment savait-il que je m'en rappelais à présent! Je senti ma gorge s'assècher...

-«Ainsi donc, tu as recouvert ta mémoire.

-Oh...pas tout à fait.Une partie seulement...affirmais-je d'un air innocent.

-Veux-tu boire un peu de vin avec moi? Il est originaire de l'île de Milos...»

Un sourcil se redressa sur mon visage.Quoi? Il m'invitait à boire du vin avec lui, et pas n'importe lequel, en plus.Etait-ce un hasard?

Secouant négativement la tête, je déclinais l'offre:

-«Je vous remercie de cet égard, mais je ne bois pas.

-Ce n'est pas un petit verre qui va te faire perdre la tête, chevalier.Si tu me racntais plutôt comment tes souvenirs te sont revenus? J'avoue que cela m'intéresse au plus haut point.

-Je...je l'ignore.Tout ce que je sais, c'est que je ne les avais pas perdus, mais simplement oubliés.Ils étaient au fond de moi pendant toutes ces années et ils sont remontés à la surface.Je devais faire une sorte de blocage psychologique, c'est la seule explication que j'ai trouvée.

-C'est compréhensible.Après tout, «ils» t'ont tous abandonnés, du premier au dernier, énonça t-il en portant le nectar à ses lèvres masquées sans pour autant le goûter.

-...

-Ne les laisse pas recommencer.Si tu ouvres ton coeur à nouveau à Camus, il va en profiter pour te faire souffrir encore.Pourquoi crois-tu que ton esprit l'ai oublié pendant tout ce temps? C'est parce qu'il était aussi nocif pour toi qu'ont pu l'être les autres.Il n'est pas différent.

-Mais lui...est revenu.

-Je te demande de te tenir sur tes gardes, Milo.Ne refais pas la même erreur.S'il est revenu, ce n'est pas pour toi, mais parce que tel était son devoir.N'oublie pas qu'il est le maître d'un des chevaliers de Bronze rénégats, il va sans doute chercher à l'aider, d'une manière où d'une autre.

-Votre Majesté, vous vous méprenez, je...

-Milo...»

Souffla t-il de sa voix caverneuse.Lentement, il se leva et passa sa main sous mon menton, approchant son visage du mien.Je me tendis instinctivement, à la fois effrayé et fasciné.Il s'arrêta face à moi, comme pour me fixer de ce masque sans expression:

«Ecoute-moi attentivement, j'ai confiance absolue en toi.Tu es le seul qui ne m'ait jamais déçu, alors je ne voudrai pas que tes sentiments pour Camus te fassent douter ou te précipitent à ta perte.Dès le premier jour de ton arrivée ici, j'ai cru en toi, j'ai eu foi en toi.J'ai tout de suite senti que nous nous entendrions bien, car tu n'étais pas de la même fange que ton maître...»

Intérieurement, j'étais en osait-il souiller ainsi la mémoire de mon défunt prédécesseur?

-«Délos...il fut un excellent assassin, au même titre qu'Aphrodite et Masque de Mort, mais ses sentiments l'ont perdu.Je ne laisserait pas l'Histoire se répèter avec toi, car...»

Il porta une main à mon visage et je la suivis du regard sans bouger, trop surpris pour réagir.Il me caressa doucement du dos de sa paume.Un peu de sueur perla sur mon front alors que je me sentais complètement aphone.

«...Tu m'es précieux, Milo.Et je ne veux ps te perdre.»

Et brusquement, je me senti attiré dans ses bras puissants et il me serra contre lui.Mon coeur battait la chamade, j'avais un mal fou à respirer, tant j'étais étonné.Il passa une main dans mes cheveux, tandis que j'étais toujours incapable de bouger et ne le voulait de toutes façons pas...Il huma mon parfum et sa douceur emprunte de fermeté le faisait vraiment ressembler à un ange à deux faces.Au bout d'un instant, il s'éloigna et relâcha son étreinte:

-«Gabriel...il ne te désire pas vraiment.Pas comme moi.Pas autant que moi.C'est pour cela qu'il a fuit il y a cinq ans.

-Co...comment? Mais je croyais qu'il y a cinq ans, vous l'aviez envoyé en Sibérie s'occuper d'apprentis! Arrivais-je enfin à parler.

-C'est exact, mais ce qu'il a dut bien se cacher de te raconter, c'est que c'est LUI qui m'a demandé à être mutté en Sibérie.La vérité, c'est qu'il désirait fuir le Sanctuaire, être le plus loin possible éloigné de toi géographiquement.Parce qu'il était effrayé de ce qui venait d'arriver.Il avait tué son propre maître de ses propres mains, puis le tiens, tout cela...pour te sauver la vie.Il était conscient de l'emprise sentimentale que tu avais sur lui et il voulait rompre ses chaînes.Tout ce qu'il souhaitait, c'était sa liberté et il t'a abandonné pour ne pas être dépendant de son amour pour toi.Il n'a jamais vraiment eu besoin de toi, Milo.Mais moi, si.»

J'étais abasourdi par cette révélation.Alors...Camus m'avait menti...encore...et moi, naïf que j'étais, j'avais cru qu'il tenait vraiment à moi.Depuis le début, je m'étais bercé d'illusions, j'avais entretenu seul des espoirs infondés et ridicules.Je me maudissais intérieurement...oui, je comprenais maintenant.Si tu étais revenu vers moi Camus, c'était pour m'utiliser...pour que je ne sois rien d'autre qu'un jouet pour toi...qu'une marionette ou un corps chaud pour la nuit.Sans doute le Pope avait-il raison de se méfier de toi.Tu comptais me retourner contre lui pour aider ton disciple, n'est-ce pas? J'étais entre rage et triste profondeQuand je senti le Pope poser une main amicale sur mon épaule:

-«rResaisis-toi, chevalier! Je sais que l'épreuve que tu traverses en ce moment doit être difficile.C'est justement pour éviter ce genre de déception que tu avais tout oublié.Parce que tu as toujours été seul, Milo.Personne n'a jamais voulu de toi en vérité.Gabriel s'est servi de toi pour passer le temps, Délos a préféré rejoindre tout de suite Orion, plutôt que de le faire une fois ton entraînement terminé.Il t'a abandonné, tu es resté livré à toi-même et Saga a fait de même.Il ne désirait pas ton affection, il a toujours préféré Gabriel et tu avais vu juste.Il est parti sans rien te dire du jour au lendemain, comme un lâche, car il n'avait pas le courage de t'avoue qu'il se moquait éperdument de toi! Quant à ta mère...

-Mè...re...articulais-je difficilement, comme si j'étouffais.

-Cette catin n'a eut que le sort qu'elle méritait! Elle n'avait que seize ans quand elle t'a donné naissance, après s'être énamourachée d'un vulgaire marin, qui l'abandonna à son triste sort, après une nuit de plaisir.Les parents de la jeune fille la rejetèent, la bannirent de chez eux, parce qu'elle allait donner naissance à un bâtard, sans père.Alors...ta mère t'a mis au monde en te haïssant à tel point que cinq ans après ce jour maudit, elle s'est pendue! Et ce n'est pas tout...cette perfide créature a voulu t'emporter avec elle...elle avait glissé des scorpions venimeux dans ton berceau...heureusement, le curé pour lequel elle travaillait occasionnellement, t'a trouvé avant qu'ils ne te piquent.Ces animaux ont du avoir pitié de toi, tout comme ce curé, qui t'a confié au Sanctuaire pour te donner une nouvelle vie.»

Le Pope m'avait raconté tout cela sans la moindre émotion dans la voix.Et moi...je tremblais.Les yeux vides, je fixai le sol, comme si quelque chose en moi était mort...Ce fut le déclic...

-«Maman! Où vas-tu? Ne me laisse pas tout seul!

-Ne t'en fais pas mon chéri.Maman va vie revenir et nous serons très bientôt réunis.»

-«Nooooooonnn! M'écriais-je en serrant la mâchoire et en me tenant la tête, tandis que des larmes salées coulaient sur mes joues.

-Milo, écoute-moi...ils ne t'aimaient pas.Aucun d'eux ne t'aimait réellement, mais c'est parce qu'ils n'avaient pas réalisée ta valeur...Moi, je tien à toi et je ne veux pas que tu souffres.Tu es irremplaçable pour moi...Milo, va sur l'île d'Andromède, venge l'affront que m'a fait Albior, qui est le maître d'un des chevaliers de Bronze, prouve-moi ta loyauté et tu en seras largement récompensé.Fais-le, contre tous ceux qui 'ont fait tant de mal pendant toutes ces années.Sois-moi aussi dévoué que je l'ai été pour toi.Prouve-moi que j'ai eu raison de croire en toi.» Me chuchota t-il hypnotiquement à même l'oreille.

D'un geste lent et sensuel, il essuya mes larmes.Le lien nous unissant avait toujours été spécial, mais aujourd'hui...quelque chose avait changé.Camus avait raison, un chevalier d'or doit mettre de côté ses sentiments personnels et faire passer avant tout son devoir professionnel.Pour moi, Camus, Gabriel, Délos, Saga et ma mère n'existaient plus!

Me relevant, l'air déterminé, je répondis:

-«Bien, Majesté!

-Personne ne t'a jamais aimé comme tu le mérites, mais les habitudes sont faites pour être changées...»

Les habitudes sont faites pour être changées...les habitudes sont faites pour êtrechangées...

Cette phrase résonna étrangement dans ma tête, avec un goût de déjà vu...je me levais, comme si je venais de renaître.J'avais été trahis de toutes parts mais seul le pouvoir ne me trahirait pas.Je quittais le palais, avec cette rage coulant dans mes veines, cette rage qui vous aurait ferait tuer le premier venu au détour d'une rue...

Ce que j'ignorai, c'est que le Pope profitait de ma faiblesse pour me manipuler.Il avait senti que je lui échappais, que je me méfiais de lui, alors il avait profité de ma faille sentimentale pour s'infiltrer dedans et remuer une de mes phobies les plus anciennes: la peur d'être seul.

Car le Grande Pope connaissait tous ses chevalier sur le bout des doigts: il avait utilisé Aioros pour convaincre Aiolia d'éxécuter les Bronzes et à présent, il utilisait ma peur contre moi.Le Pope était un être peu scrupuleux et surtout très doué de ses mots et de ses analyses psychologiques...nous étions tous des pions entre ses mains...

Je ne su pas ce jour-là que, tapis dans l'ombre, un autre assassin écoutait avec intérêt la conversation...Aphrodite...que le Pope enverrait me surveiller sur l'île d'Andromède...