Yoh à toutes! Merci de votre patience et de vos encouragements! J'ai essayé de tenir compte du souhait de chacune et j'espère que ce chapitre vous plaira, car il est l'avant dernier...eh oui...je me sens nostalgique de terminer cette fics! Mais comme on dit, "la Fin, n'est que le Commencement d'une autre chose".Je pensais faire une fics sur l'enfance de Milo et Camus, ainsi que la relation entre leurs maîtres.Si cela vous intéresse, n'hésitez pas à me le dire.ATTENTION, car ce chapitre contient un peu de Lemon, donc vous savez à quoi vous en tenir:'p
Encore une chose avant que je ne vous laisse: Seiiruika écrit de superbes fics! Je pense que vous n'aurez aucun mal à les trouver et je vous conseille vivement de les lires! Voilà c'est dit! N'oubliez pas non plus Eagle Eclypse et Lord Ma!
Enjoy!
Camus mon amour, Pourquoi me fais-tu cela? Pourquoi?
Veux-tu que je sombre dans une folie pire que celle que j'inflige à mes adversaires avec mon aiguille écarlate? J'étais tellement surpris par ta proposition que j'en entrouvais les lèvres et lachais ma cigarette.Quelques cendres vinrent mourir au creux de ton cou, mais tu ne semblas pas les sentir.Je m'éloignais instantanément de toi, comme si cette phrase te rendais repoussant tout à coup.Je n'osais plus te regarder, je ne voulais plus jamais te toucher et je tremblais, comme si tu t'étais mué en une immonde créature.Perdu que j'étais, je me passais une main dans les cheveux, comme pour me redonner courage.Et toi, résolument, tu commenças à ôter ta tunique avec patience et méticulosité comme tout ce que tu entreprenais.J'entendis le froissement du tissu glisser au sol et je compris que tu faisais cela afin que je puisse juger de la marchandise moi-même.Une main froide comme celle d'un mort se posa sur mon épaule et je frissonais sous ce contact étrange.
«Milo, ne me fuis pas.»
Il me força à me retourner brièvement et murmura, en se blottissant contre moi:
«Tu aimes ce que tu vois, n'est-ce pas? Alors prend-le.Aime-moi...comme jamais personne ne m'a aimé.Donne-moi ta chaleur, je t'en prie.Je veux sentir ton corps sur le mien, jusqu'à l'épuisement.Oui, épuise-toi, fais ce que tu veux de moi.Attache-moi, ligote-moi, prend-moi et comme ça tu n'aura splus la force ni l'envie de partir demain.Je serai ta drogue et tu seras mon bourreau.»
Il prit alors les devant, m'octroyant un baiser glacial semblable à une bise hivernale dans la Toundra.J'étais effaré par sa conduite libidineuse à des années lumières de celle du Camus que j'avais toujours connu.Ces lèvres givrées étaient en train de me vampiriser et je trouvais cela délicieux.Hier, j'avais menée la danse mais il était agréable de se laisser guider parfois, surtout quand on découvre une nouvelle facette de l'être aimé.Approfondissant le baiser en explorant sans pudeur les moindres méandres de ma cavité buccale, il pressa son corps nu contre le mien.
Il savait.
Il savait parfaitement dans quel émoi il me plongeait et il prenait un malin plaisir à jouer les effarouchés, alors qu'en réalité, il savait parfaitement comment m'embraser.Personne ne m'avait jamais fait ressentir autant de choses en un simple baiser et je compris qu'il était vraiment décidé à me garder auprès de lui...qu'il ferait tout pour que je reste.Mais je n'étais pas dupe de son manège.
J'avais changé, à tel point que je ne reconnaissais plus, mais mon devoir de chevalier passait toujours avant tout.Et mon amour pour Camus n'y changerait rien, aussi douloureux soit-il de le repousser.
Lentement je m'éloignais de lui, m'arrachant à ses lèvres gourmandes et je le contemplait dans toute sa splendeur, ne regardant que son visage.Il me fixa d'un air étonné de ses deux grands yeux de cristal et là, je compris.
Je compris que je ne pourrai pas lui faire cela.Même si c'était lui qui l'avait demandé, même s'il y avait mûrement réfléchit.C'était contraire à ma nouvelle éthique.Prenant son visage entre mes mains, mes lèvres effleuèrent sa joue ave tendresse et je l'embrassais sur le front, avant de ramasser sa tunique et de le couvir du mieux que je le pu avec.
-«Je ne peux pas Camus!
-Milo...
-Ecoute, j'apprécie ce que tu essaies de faire pour moi.Vraiment.Je sais que tu essaies de me protèger du destin d'assassin qu'a connu mon maître, mais c'est presque une tradition ici au Sanctuaire.Si Albior est vraiment un traître alors il paiera, et je n'aurai de plus grande fierté en ce monde que celle d'avoir été son détracteur.»
Camus resta silencieux un instant et ses joues prirent une petite teinte rosée.Il resserra contre lui la tunique qui cachait partiellement sa nudité.Il détourna le regard, comme s'il se rendait enfin compte de l'erreur qu'il avait été sur le point de faire.Je souri de retrouver mon innocent prince des glaces, celui qui cache jalousement son corps d'Adonis sous d'amples toges.Mais...
-«Milo...pourquoi? Il te serait si facile de succomber et de laisser libre cours à tes désirs.Ce serait si facile...pour nous deux.Chacun y trouverait son compte.Ne crois pas que je fasse cela par sacrifice, puisque j'y gagne aussi quelque chose.
-Tu ne comprends pas.Tu ne peux pas comprendre...lui tournais-je le dos en baissant la tête.
-Quoi donc?
-Que je t'aime...je t'aime comme un fou! M'écriai-je malgré moi.
-Tu te trompes, trancha t-il.
-Je n'ai jamais été aussi certain de quelque chose...de toute ma vie.Je t'aime, Camus.Tu nies le savoir et pourtant...
-Arrête, je ne veux pas que tu aies la même fin tragique que ton maître...
-Ne t'en fais pas.J'ai compris depuis bien longtemps que jamais tu ne me retournerais cet amour, mais je ne te demande pas de partager ce sentiment.Tu l'as dit, il me serait si facile de succomber, mais je ne le veux pas.Par respect pour toi et aussi...parce que ton corps sans ton coeur ne m'intéresse pas.
-Arrête, Milo.Tu te fais du mal pour rien.
-Non, Camus! Je ne veux plus me mentir! Je t'aime et je veux te faire l'amour.Pas me servir de toi comme de la dernière des filles de joie.Avant, une nuit de sexe pur et dur ne m'aurait pas dérangé pour évacuer ma frustration, mais ce soir, tu m'as donné envie d'affronter mes responsabilités et le futur, même s'il est sombre.Je veux redonner une chance à mes sentiments, je les ai refoulé si longtemps...
-Je ne sais pas quoi te dire...
-Alors...demande-moi de rester, demande-le moi sincèrement et trouve une bonne raison au fond de ton coeur pour me retenir à tes côtés...mais c'est trop te demander, hein?»
Je me retournais vers lui et lui souris.Un sourire triste, mais éclatant de vérité.Et à pas feutrés, je revins vers lui et l'attirai fermement contre moi, le serrant dans mes bras et le berçant si j'allais mourir demain.Je voulais qu'il ressente cet amour, qu'il le brûle, comme son indifférence me meurtrissait.Il ne partageait pas mes sentiments et cela me tuait à petit feu encore plus sûrement que toutes les batailles que j'avais livrées jusqu'ici.Mais je respecterai son choix.Et surtout, je le respectais trop pour profiter de lui comme cela...Il était si tendu, comme s'il trouvait mon contact repoussant, mais pourtant il resta aussi immobile dans mes bras qu'une poupée de chair sans chaleur humaine.Mes yeux devenaient larmoyants et je fixais le plafond de mon temple, espèrant peût-être y entrevoir un signe divin.
Mais rien.Tout était noir et les tourments de mon mon Destin d'homme maudit.Pas un seul ange n'y était peint pour nous sauver l'un de l'autre.
Après avoir profité une dernière fois de sa présence, je tournais définitivement les talons, le laissant trôner seul dans la pièce.J'entendis quelque chose heurter le sol...
«Je ne peux pas...je regrette...»
Camus venait de se laisser tomber à genoux, impuissant.Incapable de retenir par des actes la seule personne qu'il avait jamais aimée, parce qu'il était incapable de prononcer trois mots transcendants, les trois mots interdits qui ne franchiraient jamais le seuil de ses lèvres:
JE T'AIME...
Le lendemain, je parti me battre contre Albior comme convenu.En quelques minutes, l'île d'Andromède fut en proie à une tempête aussi dévastatrice que fatale.Cela dura le temps d'un battement de cil en réalité.
Volontairement, j'y étais allé franc jeu dès le départ.Pas le temps de s'amuser avec de jeunes et inoffensifs apprentis.Je n'en n'aurai tirée aucune gloire et de toutes façons, j'avais une mission à accomplir et seul mon objectif m'intéressais.Après m'être débarassé aisément des élèves d'Albior, les blessant légèrement mais m'assurant d'avoir déployé assez de puissance pour les effrayer, je me tournais vers le chevalier de Céphée.Silencieusement, nous nous toisâmes, nous défiant du regard.Il savait pourquoi j'étais là et il savait aussi que je ne le laisserai pas en réchapper vivant.Pas besoin de parler pour savoir qu'un vrai duel sans pitié allait se livrer ici.
La mer était déchaînée.De menaçants nuages couvraient un ciel peu clément, comme si même la Nature témoignait de la tragédie Grecque qui allait se jouer sur cette scène de théâtre circonscrite.Nulle part où fuir...l'eau à perte de vue...
Je pris les initiatives d'attaquer le premier comme si le pacifique Albior pensait encore échapper à sa sentence en me regardant de ses prunelles d'une clarté pure.Albior était un des chevaliers les plus dévoués du Sanctuaire bien qu'il en soit très éloigné géographiquement.Sa blondeur angélique, son visage doux et indulgent faisaient de lui un maître idéal et un fervent défenseur avait-il pu tomber aussi bas?
Prenant conscience que je donnais dans le sentimentalisme comme Camus, je secouais la tête et chassais les doutes de mon esprit.Je devais prouver ma fidélité au Pope et protèger notre déesse des traitres!
J'intensifiai mes coups, décidé à en finir vite à défaut de déceler l'étincelle de Mal dans les yeux de mon adversaire, qui pourrait justifier mon acte...
Car malgré tout, je n'arrivais pas à me concentrer pleinement, repensant sans cesse aux paroles de Camus.Et si tout ceci n'était qu'une vaste erreur? Albior ne faisait que se défendre, repoussant du mieux possible mes coups.Pas la moindre once de haine.
Quelques aiguilles écarlates vinrent transpercer douloureusement son épaule qui se teignit d'un rouge rubis excitant.Je jubilais etme délectais généralement de la douleur sur le visage des mes assaillants, mais cette fois, je n'y arrivais pas.Et pourquoi le chevalier de Céphée ne m'attaquait-il pas? Etait-il coupable au point d'accèpter sa puniton sans protester?
Plus le combat s'éternisait plus j'étais pris de cette affreuse sensation d'avoir été trompé.Et pouvait-on vraiment appeler cela un combat, dès lors que l'adversaire ne vous attaque pas avec sérieux? Décidé à en finir une bonne fois pour toutes, pour ne plus me torturer mentalement, je lançais un coup d'une puissance sans précédent.Ce n'étais pas l'Antarès, mais si Albiore ne se protègeait pas avec minutie, il n'en ressortirait pas indemne.Ce coup avait pour but de tester sa détermination et de passer à la vitesse supérieure.Plus question de jouer.
Le brave maître de Shun commença à adopter une position exclusivement défensive quand...
...son visage se figea dans une expression de douleur intense.Ses lèvres se deserrèrent pour laisser échapper un cri, mais le râle fut aphone.Son corps s'était crispé et tendu jusqu'à la rupture.Mes pupilles se dilattèrent quand mon attaque le percuta de plein fouet et qu'il ne put rien faire pour s'en protèger.Il tomba instantanément, tel l'oiseau frappé en plein vol et sa mort fut aussi immédiate que brève.
Je me précipitais vers lui, paniqué et confus.Que s'est-il passé pour qu'il n'évite pas mon coup? Je le redressais légèrement dans mes bras macculés de son sang.Il ouvrit les yeux une unique fois et murmura:
«Milo...ce n'est pas toi qui...»
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que son âme avait déjà rejoint l'Hadès.Afollé par sa révélation, je regardais furtivement autour de moi, mais ne décelais aucun cosmos...Pourtant, quelque chose avait empêché Albior de se protèger et il me l'avait confirmé.Cela méritait enquête, je ne manquerai pas de le citer dans mon rapport de mission.
Portant le corps inanimé à bout de bras, je le portais lentement et m'enfonçais dans l'île pour le mettre en terre.Albior méritait au moins cela, ne serait-ce que pour son glorieux passé et son fair-play en tant qu'adversaire.La lutte avait été intense et à la manière dont il avait contenues mes précédentes attaques, aucun doute que le plus en difficulté, c'était moi.
Je rentrais donc au Sanctuaire, le coeur gros.Je ne comprenais toujours pas pourquoi Albior n'avait pas combattu sérieusement.Et même si je n'avais senti aucun cosmos, il y avait quelqu'un qui observait notre combat et qui était intervenu en ma faveur.Un espion? Pour arriver à dissimuler son cosmos ainsi, ce ne pouvait être qu'un chevalier d'argent ou d'or...Or, il ne restait plus que Trémi de la Flèche chez les Silver Saints et je doutais fortement qu'il s'agisse de lui.Alors...ce ne pouvait être qu'un Saint d'Or...et comme nous autres ne pouvons pas du tout agir à notre guise ces derniers temps, j'en conclu que le Pope avait du l'envoyer là...pour me surveiller?
Je m'asseyis dans mon temple, tourmenté.Cette affaire n'était pas claire du tout et si même le Pope commençait à douter de ses Chevaliers d'Or, le Sanctuaire allait sombrer dans la paranoïa la plus totale.Bien-sûr, Mü et Dokho étaient les exceptions confirmant la règle, mais bien qu'ils ne soient pas revenus au Sanctuaire depuis fort longtemps, ils continuaient à remplir leur mission ancestrale avec fidélité et n'avaient jamais tenté de mutinerie.Quand à Aioros le traître, il était mort maintenant.Ôtant mon armure, je soufflais, fixant encore une fois le plafond.J'aurai tellement aimé y voir un signe du puissant Délos.
C'était une évidence pour moi: j'aurai du mourir il y a cinq ans.Je n'étais pas prêt et Délos était incontestablement plus fort que moi.Même aujourd'hui, j'étais bien loin d'égaler son talent.Si Camus n'était pas intervenu ce jour là, je serai mort tout simplement.J'avais voulu protèger mon ange, mais c'était lui qui m'avait ramené parmi les vivants et il avait faillit y laisser la vie, à cause de ma faiblesse...alors que mon maître, au même âge, avait réussi à tuer le maître d'Orion et l'avait arraché de ses griffes avec brio.Et aujourd'hui, je m'étais fait maîtriser par un chevalier d'Argent...pas n'importe lequel et pas au quart de ma puissance il est vrai, mais tout de même...c'était assez frustrant.Il ne m'avait pas fourni le motif qui m'aurait permis de le tuer en toute quiètude, comme pour les autres, sans être en desaccord avec moi-même.Ca aurait été de la légitime défense et la preuve qu'il avait quelque chose à se reprocher.
Mais Albior était resté irréprochable, essayant même de gagner du temps pendant que ses élèves se relevaient et fuyaient desespérément cet Enfer.Je ne savais vraiment plus quoi penser, les idées contradictoires fusaient dans ma pauvre tête.Mais brusquement...je senti un cosmos glacière pénètrer l'enceinte de ma maison.Je soupirai: je n'avais pas envie de voir Camus.Pas maintenant, surtout pour nous disputer encore et après ce qu'il s'était passé entre nous hier.
-«Camus...je n'ai pas envie de parler...tu pourrais passer un peu plus tard, s'il te plaît?
-Ruminer tes idées noires ne te servira à rien.Tu ferais mieux de vider ton sac pour que je t'aide à en rassembler les morceaux.
-J'ai vraiment pas la tête à faire un puzzle et j'ai le cerveau en compote, si tu veux tout savoir.
-Tu ne fais vraiment rien pour m'aider.
-Je sais.C'est fait pour.
-Mais je n'ai pas le temps de jouer au devinettes avec toi.
-Ne t'en donne pas la peine et pars.
-Très bien.Dommage pour toi, je pensais que tu aurais trouvé intéressant de savoir qu'Aphrodite a quitté le Sanctuaire en même temps que toi ce matin...»
Il laissa volontairement sa phrase en suspens et me tourna le dos.Trop tard, il avait aguichée ma curiosité.
-«Parle.
-Coïncidence ou non, il semblerait qu'Aphrodite ait été envoyé en mission en même temps que toi.
-Tu en es certain?
-Absolument.Il est mon voisin, je suis facilement au courant de ses faits et gestes.»
Et inévitablement, je fis la liaison avec ce mysterieux chevalier qui m'avait octroyée la victoire quelques heures plus tôt.Mon regard s'attarda sur le sol.Le Pope me faisait surveiller? Ou alors, il jugeait que je ne savais pas me débrouiller seul...
Percevant mon émoi et désireux de me réconforter, Camus posa sa main sur mon épaule, tout simplement.Ce geste fraternel des plus andins prenait un sens différent quand c'était Camus qui l'exécutait.Cela voulait dire tellement plus...pour qu'il ose me toucher et que nos corps soient en liaison directe...De ma main, j'agrippai la sienne, comme ma bouée de sauvetage et la caressais doucement, sans le regarder alors qu'il s'était posté derrière moi.il avait toujours veillé sur moi, toujours.Ce n'était pas différent aujourd'hui.
-«Camus, tu m'en veux? Tu m'en veux d'être parti? D'avoir tué Albior?
-Hier, je t'en voulais mais plus maintenant.Je suis fier de toi.
-Fier? Répètais-je hagard.
-Oui.Tu as fait passer ton devoir de chevalier avant tes sentiments personnels sans pour autant les refouler.Tu as tout pris en considération.C'est de son instinct incorruptible et extralucide que le Scorpion tire son intégrité et ses jugements sans faille.Toi, tu occultais le tien.Aujourd'hui, tu l'as écouté.Jusqu'au bout tu as laissée une chance à Albior de riposter ou de t'expliquer ses motifs.
-Non...je ne l'ai pas épargné dans ce but...si je l'ai fait, c'était pour qu'il se batte à fond, pour le provoquer, une victoire facile ne m'intéressait pas.
-Tu dis cela, mais je sais qu'inconsciement, tu essayais de le sauver à ta manière.Malgré ce que tu en dis et malgré le fait que tu n'exploitais pas ton potentiel volontairement, cette victoire ne fut pas facile.Il arrivait à te résister comme cela et toi, tu ne cherchais pas à l'écraser.
-Gabriel...pourquoi vois-tu toujours mes actes du bon côté? Pourquoi me trouves-tu toujours des excuses alors que je suis un monstre? Pourquoi...es-tu toujours auprès de moi quand je souffre? Soufflais-je le regard embué, tout en resserrant sa main.
-Parce que...«L'Histoire a la fâcheuse manie de se répèter.» Tous les assassins du Sanctuaire sombrent dans la folie à un moment ou à un autre.Shura, Masque de Mort et Aphrodite sont au bord de la paranoïa.Ils ne croient plus en la Justice ou en les sentiments humains.Seul, le Pouvoir et la Force sont devenus leurs maîtres, leurs drogues.Un nouveau monde, bercé d'illusions s'est fortifié autour d'eux et à emprisonné leur coeur.Je ne veux pas que tu sois comme eux...je veux être...ce qu'Orion fut avec ton maître.Le mur de glace l'empêchant de se consumer dans les flammes de la Folie...Lénor, si tu m'aimes ne laisse pas le doute t'envahir, je t'en supplie.Ne te perd pas dans l'utopie d'un monde régit uniquement par la violence.Garde la foi.
-Athéna...le Pope...
-Non...garde foi en toi, en tes intuitions.Elles sont aussi aiguisées que ma Poussière de Diamants.Crois en elles, crois en toi.»
Il eut alors l'attention inattendue de venir nicher sa tête au creux de mon épaule.Sans armure, sans résistance, ce n'était plus Camus le Seigneur des Glaces, mais le vulnérable Gabriel l'Ange de mon coeur.Son souffle froid contre mon cou me donnait des frissons et me rappelait que tout ceci était bien réel.
Bien réel.
J'amenais la main qui reposait jusqu'ici sur mon épaule, à mes lèvres, la baisant tendrement.Camus fit le tour du fauteuil dans lequel je m'étais avachi et il monta sur mes genoux, face à toujours, j'étais fasciné par ses yeux tantôt vides et inhumains, tantôt aussi profonds qu'un océan d'étoiles.Nous nous regardâmes, comme si chacun de nous voulait s'assurer que c'était bien ce que l'autre voulait, avant de poursuivre.
«Est-ce un rêve? Que désires-tu cette fois, Ange des Glaces?»
Pour toute réponse, il se pencha vers moi caressant mon visage avec une douceur dont je ne l'aurai jamais cru capable.La glace brûle, peût-être encore plus douloureusement que le feu le plus ardent.Camus avait incendié mon coeur et mon corps aussi.Il a suffit qu'il se blottisse contre moi pour que Chronos arrête sa course meurtrière et plus rien ne comptait, mes ennuis semblaient disparus.Je le fixais avec amour, ne me tournant plus vers le plafond cette fois! Si ma salvation devait venir de quelqu'un, ce serait de lui.Finalement, je l'avais eu mon signe du Destin: un bel ange, lové contre moi, froid comme la banquise.Pourtant, la chaleur qu'il m'apportait était plus forte que cela.Il enflammait mon coeur, littéralement.Je passais mes bras autour de lui et commençais à frictionner ses épaules fines.
-«Lénor, il faut tu saches...s'il arrivait malheur à l'un d'entre nous...
-Je ne te mentirai pas en te disant que nous ne risquons rien.Le Sanctuaire va connaître des heures sombres.Je le sens...
-Une nouvelle Guerre Sainte...dont nous ne serons que les figurants.Une Guerre pour la Vérité...plus de deux cent ans après celle contre Hadès.Nous allons devoir mener une guerre contre...
-...nous-même...confirmais-je en baisant son front, ne pensant déjà plus au Pope, ni à Athéna.
-Oui, contre nos convictions, pour voir ce qui est vraiment Juste.Lénor...il faut que tu saches...à propos de ta mère...
-Je crois savoir déjà tout ce qu'il faut à propos d'elle, me renfrognais-je.
-Non justement.Ecoute-moi, c'est important.Je n'aurai peût-être plus l'occasion de te le raconter.Je ne veux pas que tu m'interrompes et je veux que tu y réfléchisses très attentivement.
-Tout ce que tu voudras, mon ange...soufflais-je en caressant ses cheveux.
-Ta mère t'aimait vraiment.Mais elle est tombée enceinte si jeune, elle n'avait que quatorze ans.Et ton père...un marin de passage...l'a abandonnée.Personne ne sait ce qu'il est devenu.Mais avoir un enfant pour une fille si jeune et dans une si petite île comme Milos, sans mari, c'est considéré comme un pêché.Tous l'ont rejetée comme une pariat et elle t'a mise au monde seule, t'a élevée seule et a travaillée à la paroisse seule pour vous nourrir.Les temps étaient difficiles, vous ne viviez surtout que grâce aux donations du prêtre et des fidèles.Ta mère ne supportait plus que tu n'aies que des hâillons à te mettre, que tu ne puisses pas manger tous les jours à ta faim.Elle voulait tellement t'offrir une vie normale, comme celle des autres enfants...consciente que ce ne serait jamais le cas, elle te coucha pour ta sieste cet après-midi d'été et elle glissa des scorpions dans ton lit...
-Je le sais, le coupais-je.Je sais ce que cette...ce qu'elle a fait.
-Ne la juge pas.Elle pensais bien faire, elle ne voulait plus que tu souffres et surtout...elle ne voulait pas te laisser seul.Elle voulait que tu meurs sans douleur pour la rejoindre...
-La rejoindre?
-Oui, Milo.Ton traumatisme mémoriel vient de là je pense.Tu t'es réveillé, les scorpions ne t'ont pas touché, par miracle ou par prédisposition, je l'ignore.Tu as cherché ta mère mais quand tu l'as retrouvée, elle s'était pendue.Je suppose...qu'elle voulait que tu meurs le premier pour ne pas assister à ce spectacle macabre.»
Maman...
...Maman...
...Maman...réveille-toi!
PITIE! OUVRE LES YEUX!
Et j'étais tombé au sol criant horrifé, pleurant, hurlant, frappant le sol avec mes petits poings.La Mort était devenue ma compagne ce jour là et elle ne m'avait plus quitté.Je ne comprenais pas tout, mais une chose était sûre, maman ne se réveillait plus.Et elle ne se réveillerait plus.Affaiblit, me sentant trahi, j'avais rampé jusqu'à mon minuscule lit, infesté de Scorpions, sans même en avoir peur, sans les avoir remarqué avant et je m'étais recouché.Pour faire comme maman.Un scorpion noir m'avait piqué comme pour exhaucer mon souhait et le sommeil éternel avait commencé à me gagner...comme maman...
Puis le noir...le noir...
-«Non! Hurlais-je en me tenant la tête, tant j'avais l'impression qu'elle allait exploser.
-Milo! Milo! Calme-toi! Je t'en prie...c'est fini maintenant, là où elle est elle ne souffre plus...peût-être que dans les jours prochains vous serez réunis...le Pope a décrété l'état d'urgence pendant ton départ.il a reçue une lettre de Saori Kido, annonçant sa venue imminente au Sanctuaire.C'est une déclaration de guerre.Tous les Saints en vacances ont du rentrer immédiatement et Aiolia est revenu bredouille de sa mission d'assassinat, sans que personne ne sache ce qu'il s'est rellement passé.Milo, pardonne-moi de t'avoir fait du mal, mais le Pope te cachait tout cela pour pouvoir mieux te manipuler.maintenant que tu le sais, tu es libre de faire ce que tu désires réellement.Ni ta mère...ni moi...ne t'avons abandonné toutes ses années.Je t'en prie, tu dois me croire.
-Laisse-moi, Camus...laisse-moi! Tu mens! Cela ne fait que confirmer que le Pope est la seule personne a vraiment avoir besoin de moi! Lui, ne m'a jamais abandonné! Pas comme toi, ma mère ou Saga! Je le servirai jusqu'au bout!
-Le Pope a besoin de toi? Pourquoi a t-il envoyé un espion te chaperonner, alors?
-Laisse-moi...va t-en...je veux être seul...si je suis seul, je ne...
-...souffrirai plus? Devina t-il.
-Exactement.
-Non, c'est faux, c'est cela que j'essaie de te dire.Je l'ai compris en restant cinq années loin de toi.Oui, je souffrai à tes côtés, mais j'ai encore plus souffert de ne plus être près de toi.Ne me rejette pas, je t'en prie.Ni toi, ni moi ne voulons être seuls.C'est pour ça que je suis revenu! Parce que moi aussi j'ai été abandonné, par mes jumeaux dans le ventre de ma mère, par ma mère, puis par mon père... et par Saga, tout comme toi! Même mon maître a préféré mourir plutôt que des rester ici avec moi.Nous n'étions pas obligés de nous battre! Mais il ne supportait plus de vivre avec moi! Maintenant, il ne me reste même plus Hyoga...Isaak est mort et Hyoga va connaître le même sort bientôt.Tu es le seul qu'il me reste...J'ai besoin de toi!
-Non, Camus.La Glace n'a pas besoin du Feu! Ils s'auto-détruisent!
-Si, elle en a besoin pour savoir ce qu'elle est par opposition.Et surtout, la Glace a besoin du Feu pour fondre et délivrer ce qu'elle contient...»
A ces mots, je senti quelque chose d'humide tomber furtivement sur ma main, posée sur la cuisse droite du Verseau.C'était...une larme?
«La Glace et le Feu...de leur union naît l'Eau, l'élément fondateur de toute Vie.J'ai besoin de toi, tu es le seul à me faire me sentir vivant et humain.Jamais personne ne s'était intéressé à moi avant toi! Je ne peux...pas...vivre...sans...toi...»
C'était presque comme si ces mots avaient été douloureux à laisser sortir, blessant le Verseau.Je savais comme il pouvait être digne et orgeuilleux parfois, mais je ne savais pas qu'il muselait ainsi ses moi finalement.Dire que je le pensais insensible tout ce temps, alors qu'il prenait sur lui ou était neutre tout simplement.Il essayait de garder la tête froid pour ne pas que notre bâteau chavire, tel une coquille de noix malmenée l'océan.Il etouffait ses sentiments et il faisait tout pour s'attirer mon mépris, voir ma haine, pour ne pas que je souffre...de son apparente froideur.A présent, je savais.
J'avais toujours besoin de grandes démonstrations, de grandes preuves des choses, mais maintenant je savais, j'étais certain que Camus m'aimait.Il ne le dirait jamais, mais il l'exprimait en ce moment même à sa façon.Et je me sentais comblé.La douleur, me quitta peu à peu, et une douce euphorie, un sentiment de triomphe contre l'adversité coula dans mes veines et je pris possession de cette bouche qui gardait encore bien des secrets.La respiration difficile, je murmurai:
«Moi aussi je t'aime, Iceberg...»
Hier, il voulait vraiment...il voulait vraiment que nous soyons réunis.Et je n'avait pas vu qu'il disait vouloir m'empêcher de partir en mission par prétexte aussi.Je pensais qu'il se sacrifiait pour que je ne commette pas une erreur, mais s'il n'avait vraiment pas voulu que je parte, il n'aurait pas proposé de me donner ce que je désirai: il m'aurai assommé et attaché quelque part, sans doute.S'il m'avait proposé de coucher à lui, c'était qu'il le voulait vraiment.Et je ne l'avais pas compris...
Maintenant, une seconde s'offrait à nous.
Orion et Délos s'étaient auto-détruits, peût-être en serait-il de même pour Gabriel et moi, mais je ne voulais pas y penser.La bataille qui s'annonçait allait être rude, peût-être si rude que nous ne verrions pas la prochaine Guerre Sainte contre Hadès de nos yeux.Mais ce dont j'étais sûr, c'est que si je devais mourir, je ne voulais rien regretter.J'avais perdu assez de temps à me lamenter, à me tourmenter, à présent, je savais que je si je faillissais au combat, j'aurai ces deux bras pour me réchauffer tendrement, pendant que la Mort m'appellerait à elle.Je n'avais pas peur.
Je soulevais lentement Camus et l'invitais à s'enfoncer davantage dans le fauteuil.Moi, je descendis lentement le long de ce corps si bien camoufflé par une barrière de tissu intolérable à plus d'intimité.Pour une fois, Camus ne portait pas une de ces longues toges féminines et amples, le faisant ressembler à un prêtre.Il était vêtu d'un jean noir et d'un débardeur bleu, laissant apercevoir ses bras de nacre musclés.Cette peau blanche et délicate comme la fleur de lys venant d'éclore me rendait fou.Son parfum, sa fraîcheur, sa texture, tout en elle me donnait envie de la toucher, de la caresser, de la goûter, des doigts ou des lèvres.J'avais une perle rare et fragile entre les mains, me laissant carte blanche pour la faire briller.Camus tremblait légèrement.
C'était quasiment imperceptible, mais il avait la chair de poule, signe qu'il était mal à l'aise ou tout du moins, inconforté par la situation.Il semblait tendu tout à coup, son assurance d'hier s'était envolée.Parce que je connaissais la nature de ses sentiments? Se sentait-il plus vulnérable? Ou était-ce parce que cet acte prenait une toute autre ampleur après nos avoeux respectifs?
Je bénissais Athéna que Camus ait opté pour ce pantalon, plus confortable et moins chaste que ses longues et amples toges vaporeuses.Il me paraissait beaucoup plus accessible et je me mis à fixer avec envie une partie bien précise de son anatomie.Elle était encore cachée par les vêtements du Verseau, mais je comptais bien la dévoiler en temps voulu.
Chaque chose en son temps, je désirai d'abord le rendre fou, brûlant de passion pour moi seul.Mes lèvres cherchaient les siennes et les frôlaient seulement comme pour le frustrer volontairement.Bien que nous ne soyions jamais allés au bout de nos envies, j'avais déjà vu Camus nu et lui de même.Je l'avais déjà touché et caressé inlassablement, de ce fait je connaissais déjà chacune des parties les plus sensibles de son corps.Plaçant mes mains sur ses hanches, les passant parfois aventureusement sous le mince tissu du débardeur, je remontais jusqu'à son torse, le massant avec délectation.
Je sentais le souffle de Camus dans mon cou et ce dernier n'avait rien de froid, signe que j'étais en bonne voie.Plongeant comme le prédateur sur sa proie, j'entrepris de suçer cette peau d'albâtre jusqu'à la faire rosir sous mes assauts, embrassant, lèchant et mordillant avec une rage presque j'étais placé sur ses genoux pour éviter qu'il ne m'échappe et que je le tenais fermement en tenailles entre mes cuisses fortes, je me mis à onduler du bassin, guettant la moindre réaction physiologique.Cette dernière, ne tarda pas à se faire connaître, signe que Camus était plus que réceptif à mes avances charnelles.Entre deux gémissements, il articula presque inaudiblement, comme si cela lui demandait toute son énergie et sa concentration:
-«Milo...que fais-tu...ici...pas ici...pas sur le fauteuil de ton salon...et si...quelqu'un nous voyait...?
-Eh bien, il profiterait du spectacle, sans aucun doute ou il prendrait des notes! Ecoute, détends-toi, tout se passera bien mon amour, je te le promets.Aie confiance en moi et ouvre-moi ton coeur...»
Il acquiesça et je souris contre sa peau si douce.Il me donnait la seule clé dont j'avais besoin pour pouvoir pénètrer là où aucun autre n'avait jamais osé s'aventurer.Mon amour n'avait plus rien d'un ange blanc à présent, il frémissait et son teint rosé le rendait diaboliquement attirant et sensuel, bien malgré lui.Ôtant mon t-shirt blanc, je le jetais négligement dans un coin de la pièce et me collais littéralement à lui, avant de laisser mes muscles caresser son torse à travers son débardeur.
Il y avait toujours cette lueur de timidité et d'inhibition dans ses yeux purs, mais sa peau était chaude et je la sentais palpiter d'anticipation contre la mienne.Camus était plus que mûr pour être enfin cueillit.Si je continuais à me frotter sadiquement davantage à lui, je ne pourrai même pas récolter le fruit de mon labeur, avant qu'il ne se décompose entre mes mains et je devrais tout recommencer.
Les doux et discrets gémissements de mon partenraire m'indiquaient la marche à suivre, me galvanisant davantage.Pour un peu, je serai devenu un ange moi aussi, tant je me sentais pousser des ailes en réponse à cette magnifique littuanie.
Alors, je descendis des genoux du Français, sans le quitter des yeux, le fixant avec défi et envie.J'étais devenu une bête sauvage affamé, de son corps, de sa peau, de ses lèvres, de ses gémissements de plaisir.Je l'aurai dévoré tout entier si je l'avais pu, tant il me tournait la tête...mais avant...
Je m'étais baissé près de lui, la tête contre ses genoux que je continuais de caresser.Camus semblait intrigué, mais j'avais bien senti que c'était le moment de passer au plat de résistance.Son corps l'avait trahit, malgré le sérieux qu'il tentait vainement de conserver.Je fis habilement glisser la fermeture éclair de son jean et observais avec joie que mes caresses insolentes avaient eu raison de la froideur du Français.Je fis lentement couler son pantalon le long de ses jambes athlétiques et ce fut bientôt le cas de son boxer, dévoilant l'objet de ma convoitise, érigé et tendu dans toute sa splendeur.
Eveillé par mes soins et imposant, le fruit des tourments que j'avais fait endurer à Camus se présentait impudiquement à moi.Quelque part, je me sentais fier de ma prestation et n'osais pas aller cueillir cet apétissant fruit arrivé à maturité.Mon courage ne m'avait pas abandonné, simplement je ne voulais surtout pas aller trop vite après tout le mal que je m'étais donné, laissant l'instant nous pénétrer, s'insinuer en cette virilité répondant instinctivement à mes appels subliminaux, ma fascination n'était pas dissimulée.Ce moment allait être unique pour nous.
Délicatement, je pris sa virilité en main, la massant sensuellement et je senti que le Français était un peu réticent puisque que ses hanches furent secouées d'un spasme de recul.C'était tout à fait compréhensible, la peur le torturait au moins autant que mes gestes suggestifs.Toutes ces émotions arrivants comme un ras de marée, c'était bien plus qu'il ne pouvait en supporter, tentant desespérément de résister au chant des sirènes et de l'inconnu.Personne ne le verrait jamais comme je le voyais en ce moment et j'aurai pu me repaître éternellement de cette victoire, me vantant d'avoir été celui qui avait brisé la glace, mais il n'en fut rien.Camus était sur le point de sombrer dans un univers mystérieux et attirant, mais indécis comme il l'était, je me devais de prendre la chose «en main», tranchant pour lui entre passion et raison.C'est ce que je fis littéralement en approchant mes lèvres avec gourmandise de ce membre pulsant furieusement.
Sa respiration s'accèlera d'un seul coup et bien que je n'ai jamais vu Camus en sueurs, il me sembla que quelques perles de transpiration naissaient sur son front.Il était au moins aussi impatient que moi, mais tétanisé et incapable d'esquisser le moindre mouvement.Il attendait, tout simplement, passivement et docilement.Décidé plus que tout à le satisfaire, je pris en bouche cette chair si chère à mon coeur.Mon instinct me guida alors immédiatement et je su ce que je devais faire pour le combler.La température de la pièce avait des allures infernales, la tension était plus que palpable et le poul du Verseau ressemblait à l'aiguille d'une boussole afollée.
Je sentais le muscle se raidir davantage et cela devait être horriblement douloureux pour lui.Il détourna la tête, comme s'il se débattait un instant contre ce torrent de sensations qui le noyait violement, puis il crispa ses mains sur l'accoudoir du fauteuil, enfonçant petit à petit ses ongles.Je le délaissais un instant, remontant vers lui et je glissais ma main libre sous son menton, pour forcer nos regards à se rencontrer, tandis que je murmurais pour ne pas l'effrayer:
«Je veux que tu me regardes.Je veux que tu me regardes, quand je le ferai et que tu prennes cela comme une preuve de tout l'amour que je te porte depuis plus de dix ans.»
Ses deux cristaux étaient embués de peur et d'excitation, un mélange diabolique.Il fallait absolument qu'il se détende pour pouvoir profiter de mon cadeau.Je devais le soulager maintenant.Passant ma langue chaude et humide sur l'extrêmité de sa virilité, je le caressais avec souplesse.Ma main la tenait fermement et je senti le regard de Camus enfin sur moi.Cela m'encouragea de même que quand je réalisais qu'il se relâchait petit à petit.Lentement, ma bouche s'empara du muscle apétissant et j'entamais un long mouvement de va et vient.Le geste se fit plus sincère et précis lorsque je perçus les premiers gémissements non retenus de Camus.Une de ses mains vint s'accrocher à ma chevelure, comme à un point d'encrage pour ne pas couler ou sombrer dans cet océan de plaisirs nouveaux.
J'étais plus qu'heureux du bien-être que je lui procurais et je pouvais sentir cette douce chaleur qui émanait son bas ventre.Inconsciement, il commença à se mouvoir et à participer à sa propre jouissance, massant ma tête comme pour me prier de continuer.Ce que je fis avec encore plus d'ardeur, tandis que ma langue s'enroulait possessivement autour de lui, pour le flâtter et le gâter éternellement.Les décharges électriques d'adrénaline et d'extase brute qu'il recevait ne semblaient plus l'inconforter à présent.Il s'était parfaitement habitué à mon contact humide, dévorant et possessif.Nous étions plus proches que jamais, c'était comme si nos deux corps s'étaient soudés l'un à l'autre en cet instant et que rien ne pouvait nous séparer.
Grisé par ce pouvoir que j'avais sur lui, je me donnais sans interdits, sans limites.Mes habiles caresses buccales faisaient la raison au d'ordinaire sage Verseau.Le regard fièvreux et reconnaissant avec lequel il me dévisageait tendrement, me prouvait qu'il commençait à toucher les anges du bout des doigts.Déjà les portes du paradis de la chair s'ouvraient à lui.Sa respiration saccadée et bruyante, son air absorbé par tout ce qu'il recevait et ses mains qui tremblaient légèrement dans mes cheveux étaient autant d'indices qui me laissaient penser qu'il était tout proche de l'Eden perdu...
Plus rien n'existait, nous n'étions plus des chevaliers, c'était le seul moment de notre vie où nous retrouvions furtivement notre humanité, confrontés à nos désirs, aux réactions naturelles de nos corps, qui ne nous différenciaient en rien des autres mortels.Nos coeurs s'ouvraient fugitivements, battants à l'unisson et nous étions aussi vulnérables que tout un chacun...
Finalement, ma langue taquine et agile le transcenda en un vif éclair et il rejeta furieusement la tête en arrière à la recherche de l'oxygène salvateur.Son abdomen se contracta brusquement...puis...
Ses sens se brouillèrent intensément et tout son corps lui échappa, se raidissant avant de se libèrer définitivement en un râle d'extase, qui résonna dans mon temple.Ce cri se perdit entre les murs froids de la maison du Scorpion, qui avait déjà du recueillir ceux d'Orion.
Cette nuit magique s'acheva ainsi, par notre plus belle preuve d'amour.J'avais aidé Camus à voler jusqu'au paradis et lui, s'était offert à moi sans artifice, s'abandonnant complètement dans mes bras.
Le cycle était complet, l'Histoire s'était répètée.
Et c'est ce qu'elle fit le lendemain, en t'arrachant à moi, comme l'ancien Verseau fut arraché à l'ancien Scorpion...
Serrant mon bien le plus précieux contre moi, nous dormîmes ensemble pour la dernière fois de notre vie, insouciants et comblés, sans nous douter que la Fatalité n'oublie jamais de frapper deux fois.
