Une fois de plus : merci pour toutes vos reviews !

Désolée si ce chapitre à été plus long à venir, mais j'ai été très occupée ces trois dernières semaines. Et je m'excuse aussi pour les éventuelles fautes de frappe ou d'orthographe, ms mon ordi à (encore !) planté, et j'écris à présent wordpad, qui ignore tout du correcteur d'orthographe.

Rini : Merci bcp ! j'espère que ce chap te plaira autant.

Black-sun : pas besoin de stresser ! La suite, la voilà. A Poudlard ils ne vont pas rigoler, en tous cas.

aetius : voilà la suite. Si Harry devient de plus en plus fort ? Disons qu'il va devoir apprendre la magie (qq'un l'y aidera). Ms il n'est pas le "survivant" ds cette histoire (il n'est pas célèbre ds le monde entier).

Thealie : et il va continuer à la découvrir (je ne lui ai pas trouvé une baguette pour rien !)

Nefra (la dingue dingo) : Oh, ne t'inquiète pas pour moi, ça va très bien ! (qui stresserait en vacances ?)

Merci aussi à Onarluca (comme tjs !), Leila, Ben et Ielena !

Sinon, qq'un a lu le tome 6 ? Moi ouais. C'est marrant, par moment il m'a presque fait pensé à une fanfic. Pas dans le sens où il est moins bien écrit que les autres livres, ms parce que j'ai souvent vu certains des événements qui s'y passent dans des fanfictions, et je ne m'attendais pas à les voir dans le "vrai" hp.

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PARTIE II :LE SILLAGE DES TENEBRES.

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5. Le commencement.

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Le soleil, de nouveau, les contemplait, impassible et lointain. Tous avaient cru qu'il ne reviendrait pas. Toujours comme ça, de toutes façons. Ses rayons, cruels et implacables, étouffait la poussière des chemins.

Ignorant les cendres.

Drago les voyait, lui. Un peu comme le sable, au fond, juste un peu plus gris, comme si on en avait aspiré les couleurs.

Une partie de la forêt avait brûlé, cette nuit.

Un peu plus loin derrière lui, le campement se relevait. Quelques tentes étaient tombées, Une partie des fours et des réserves avait brûlé. Pourtant, le constat, un miracle à leurs yeux, avait quelque chose de monstrueux pour le reste du village, un doigt énorme pointé sur leur petite communauté.

Personne au campement n'avait disparu cette nuit.

Drago avait filé dès le lever du soleil. Ignorant les questions de sa mère, ignorant Grégory Goyle qui racontait que les gosses du village préparaient une expédition punitive contre eux, ignorant Vincent qui, une fois de plus, s'accrochait à ses basques.

Il ne savait pas trop où il allait. Au village peut-être. Goyle avait raconté qu'une partie de l'église était détruite.

Il entendit les pas dans le chemin une seconde trop tard.

L'ombre lourde s'abattit sur ses épaules.

Un poing massif heurta son visage, là où sa joue était encore douloureuse. Un bras épais le retourna, comme une crêpe. Là, affalé sur le dos, la nuque maintenue au sol par la poigne ferme de son assaillant, il put distinguer le visage de son agresseur.

Non que le constat le surprit.

"Ils ont embarqué ma petite sœur !", rugit Conan Treps en enfonçant son genoux dans les côtes de Drago.

Et qu'est ce que tu veux que ça me foute, à moi ?, fit une petite voix dans la tête de Drago. Mais il ne pouvait articuler un mot, la gorge serrée par la crainte et le poing de Treps.

"Je devrais te tuer pour ça, sale petit fils de pute !", rugit Treps, des larmes de colère se dessinant dans ses yeux. "T'ENTENDS ? Vous devriez tous payer pour Amy. Et pour les autres, aussi ! Mitchell Banes, le petit Steeven, Jonah Stakes, Mr Filbweel !".

Il assénait les noms comme autant de coups de poing. Des noms d'enfants, d'homme, de femmes. Drago se boucha mentalement les oreilles. Ne pas entendre. Juste des noms sans intérêt, sans importance. Ils n'avaient rien à voir avec lui, et lui n'avait rien à voir avec les événements de la veille.

"Aucun ne reviendra plus, comme Amy ! Est-ce que tu peux piger ça ? Et Ron Weasley, et Jude et Harry Potter !"

A ce dernier nom, Drago sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine. Potter ? Mais il l'avait vu juste avant... Et Cécrops avait l'air de dire...

La main enserra son cou avec plus de force encore. Drago rua sous les poings lourds de Treps, mais c'était peine perdue. Il sentit la panique monter au creux de son estomac. Treps semblait vraiment avoir pété les plombs.

"Tu mérite de crever. Tu mérite vraiment de crever ! »

Drago revit les yeux fous de l'inconnu de la veille. Qu'est ce qu'ils ont fait de ma gosse ?

"Tu mérite..."

"Ce n'est pas à toi de décider ce qu'il mérite où pas, sale petite vermine !", intervint une voix nouvelle.

Drago, suffoquant et ébloui par le soleil, distinguait à peine son visage, mais il avait reconnu la voix : Michael Gorgone.

Gorgone courba sa haute silhouette et agrippa Treps par les épaules. Bien qu'il soit lui-même deux fois plus épais que Drago, Treps vola dans le chemin poussiéreux.

"Tu devrais te dépécher de filer avant que je ne décide de te punir.", siffla Gorgone alors que Conan Treps se relevait péniblement, le nez et la joue ensanglantés. "On ne s'en prend pas au campement, tu m'entends ? Maintenant dégage !"

Treps hésita un moment, comme si, réellement, il envisageait la possibilité de se jeter sur Gorgone. Puis il haussa les épaules, son regard sombre perçant une dernière fois celui de Drago, avant de filer.

Gorgone le suivit du regard un moment, avant de se tourner vers Drago. Il le détailla un moment, toussant, étalé par terre, avec un rictus. Drago sentit ses joues s'empourprer et roula sur le ventre pour se redresser.

"T'as pas grand chose dans les tripes, toi, hein ?", se moqua-t-il.

Et, d'un coup dans le dos, il le renvoya au sol.

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"O.K, explique. Comment peut-on être à Poudlard ?"

Ron marchait de long en large devant une vieille souche d'arbre, le front plissé.

"Je veux dire... Au cours des dix dernières années, des mangemorts de tous poils s'y sont cassé les dents, et toi tu nous fais entrer... Comme ça !", fit il en claquant des doigts.

"Ce n'est pas moi.", expliqua Harry, pour la vingtième fois au moins. "C'est un passage, le vieil homme le connaissait, c'est tout. »

"C'est tout ?", s'étrangla Ron. "Enfin, ça veut quand même dire que ce type est plus puissant que tous les mangemorts qui sont passés par ici !"

"Où qu'il en connaît un rayon sur l'école.", répliqua Harry.

"Mais dans ce cas, pourquoi il t'a dit ça à toi ?"

Harry haussa les épaules.

"Et tu n'as aucune idée de qui cet homme pouvait être ?", demanda Ginny, qui n'avait pas ouvert la bouche depuis le début de la conversation.

Jude, toujours silencieux, leva les yeux vers son frère.

"Non.", répondit Harry. "Quelqu'un de puissant, qui a connu Poudlard et que Rogue avait déjà rencontré. Charlie saurait sûrement, mais maintenant..."

Un soubresaut agita son estomac alors qu'il prononçait ces mots. Maintenant quoi ? Il ne connaissait aucun pour repasser de l'autre côté, comme il l'avait répété à Ron et à Ginny. Il réalisa, pour la première fois, qu'il avait condamné ses deux amis à faire le voyage avec lui.

Ron et Ginny échangèrent un regard. Apparemment, eux aussi étaient parvenus à la même conclusion.

"On fait quoi, alors ?", souffla Ginny.

"Je crois... Je crois que vous devez venir avec moi.", répondit Harry.

"Et tu pourra nous faire sortir ?", s'enquit Ron.

Il y avait une note de défi dans sa voix, et le pli sur son front semblait un peu accusateur. Le sentiment de culpabilité qui tenaillait Harry depuis le matin se mêla à un soupçon de colère. Ce n'était pas comme s'il avait eu le choix, si ?

Il se redressa. Son regard n'arrivait pas tout à fait au niveau de celui de Ron, qui était plus grand.

"Je te l'ai dit, j'ai quelque chose à trouver, ici. Enfin, pas ici, mais dans le château. Ca devrait nous permettre d'ouvrir le portail. Le vrai portail, celui qui servait du temps où c'était encore une école."

"Alors il faut aller... Dans le château ?", répéta lentement Ron.

Harry acquiesça. Aller dans le château, avec tous les dangers que cela comportaient, des créatures, des pièges et des forces qui effrayaient même l'ordre des ténèbres.

"Est-ce que vous me suivez ?", demanda-t-il, la voix incertaine.

Il avait sentit l'approbation de Jude avant même de poser la question. Jude irait n'importe où, du moment qu'il y allait avec Harry.

"Moi, je veux bien.", souffla Ginny en agitant ses tresses.

Et Harry releva les yeux vers Ron. Lentement, son ami hocha la tête.

"C'est OK, vieux. Poudlard, nous voilà !"

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"Ils l'ont."

Aussi vifs que ceux d'un aigle, les yeux de John Cécrops passèrent du parchemin étalé sur la table à Michael Gorgone, qui se tenait près de la porte.

"Qui donc ?", laissa-t-il tombé d'un ton indifférent.

"Le gosse Potter. Les deux, en fait. En route vers Askaban à l'heure où je te parle, les détraqueurs les ont embarqués hier soir."

Cécrops le fixa un moment, impassible. Gorgone eut soudain l'impression que tous les loups de marbre qui ornaient la Cour des pierres l'observaient également.

"L'Ordre des Ténèbres te l'a confirmé ?", demanda finalement Cécrops.

Gorgone parut hésiter.

"Non, les gamins du village. Harry et Jude Potter étaient avec eux dans les bois quand ils ont été attaqués là-haut."

"Dans les bois ?", répéta lentement Cécrops. "Et qu'est ce qui te fait croire qu'ils ont été enlevés ?"

"Ils ont disparu, John !"

Cécrops se leva, d'un mouvement si vif que Gorgone eut un sursaut. Avec un rictus, il se tourna vers lui.

"J'ai profité de l'attaque de cette nuit pour visiter la bicoque de Lily Potter.", laissa-t-il tomber avec une indifférence étudiée.

Gorgone fronça les sourcils, cherchant manifestement à relier les deux informations.

"Et qu'as-tu trouvé ?"

Les yeux bleu pâle de Cécrops vrillèrent les siens.

"Rien."

Gorgone eut un sursaut.

"Co... Comment ? Tu disais qu'avec ce sort, tu localiserais la baguette sans problème..."

"En effet. Je l'aurait fait... Si elle avait encore été dans la maison."

Gorgone ne trouva rien à répondre, Cécrops se pencha en avant.

"Je te repose une dernière fois la question, Michael : es-tu bien certain que Harry Potter est en route vers Askaban ?"

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"J'ai soif.", fit Ron, pour la dixième fois au moins.

"Oh, Ron, tu ne peux pas attendre un peu ?", répliqua Ginny d'un ton exaspéré. "La dernière bouteille est déjà à moitié vide !"

Le soleil était bien haut dans le ciel. Il devait être deux ou trois heures de l'après-midi, estimait Harry, qui n'avait pas de montre. Ils marchaient donc depuis plus de quatre heures, si on omettait la pause de midi.

"Qu'est ce que j'y peux, moi ?", grommela Ron. "Harry n'avait qu'à prendre plus de bouteilles !"

"Je ne pouvais pas deviner qu'on serait quatre !", rétorqua celui-ci. "Et puis on finira bien par trouver une rivière ou un ruisseau !"

"Ouais, ben pour l'instant...", grogna Ron.

Ginny leva les yeux au ciel et doubla son frère d'un pas vif, marchant à la hauteur de Harry et Jude.

"Est-ce que tu es sûr que tu sais où on va ?", souffla-t-elle à Harry, ignorant Ron qui grommelait toujours à l'arrière.

"On va vers le nord," répondit simplement Harry. "C'est par là qu'on trouvera le château."

"Le vieil homme te l'a dit, hein ?"

"Oui."

Elle n'avait pas l'air spécialement rassurée. Elle ne cessait de couler des regards à droite et à gauche, comme si elle craignait à tout moment que Harry ne passe à côté du bon chemin sans s'en rendre compte.

Ron s'immobilisa soudain, derrière eux.

"Eh, les mecs !"

"Quoi, encore ?", soupira Ginny.

"J'entends un bruit d'eau."

Harry tendit l'oreille. Il entendait le chant de quelques oiseaux, le bruit du vent dans les arbres, mais rien qui ressemblait à de l'eau.

"Je n'entends rien.", répliqua-t-il en se tourna vers Ginny.

Celle-ci haussa les épaules.

"Il a peut-être vraiment soif," fit-elle remarquer. "S'il se met à halluciner..."

"Mais je n'hallucine pas !", protesta Ron.

Lentement, il fit un pas dans leur direction, l'oreille tendue. "C'est drôle," remarqua-t-il. "Ici je n'entends plus rien."

"Euh, Ron ?", risqua Ginny. "Tu devrais peut-être t'asseoir un moment..."

"Oh, mais je te dis que je ne suis pas fou ! Venez par là."

Soupçonnant une mauvaise blague, Ginny ne bougea pas d'un pouce. Harry fit quelque pas en avant, Jude sur ses talons, priant pour que son ami ne s'exclame pas "je t'ai bien eu !" dès l'instant où il arriverait à sa hauteur.

"Ecoute.", souffla simplement Ron.

Et, effectivement, il lui sembla discerner, dans le lointain, un faible clapotis.

"Il a raison !", lança-t-il à Ginny. "Tu l'entends aussi, toi ?", souffla-t-il à Jude.

Le petit garçon hocha gravement la tête.

"On dirait que ça vient de par là...", marmonna Ron en observant les arbres. "Dès que j'avance ou que je recule, le bruit disparaît."

"C'est peut-être un truc magique...", suggéra Ginny qui venait de les rejoindre. "Vous savez, comme une illusion ou quelque chose dans le genre.", ajouta-t-elle comme ils la dévisageaient d'un air étonné.

Harry, fouillant la forêt du regard, avança lentement dans la direction du bruit. Il fit un pas, puis un autre, puis un autre... Brusquement, son corps heurtant une paroi bien solide. Stupéfait, il fit un bond en arrière, frictionnant son épaule endolorie. Devant lui, il n'y avait rien.

"Mais qu'est-ce que tu fabrique ?", fit Ron.

Sans répondre, Harry tendit une main droit devant lui. Sous ses doigts, il reconnu le contact rugueux de la pierre.

"Il y a des rochers, ici.", annonça-t-il.

"Des rochers ?", répéta Ron. "Euh... Je ne vois rien..."

"Si !", souffla Harry. "Je crois qu'il y a une grotte."

A peine eut-il prononcé ces mots, qu'une petite étincelle claqua dans l'air. Et, là où quelques secondes plus tôt, il n'y avait que le vide, apparut une série de rochers sombres.

Une grotte.

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"Drago ?"

Surpris, Drago releva la tête et laissa retomber son livre sur ses genoux. Il poussa un soupir peu discret en reconnaissant Vincent Gorgone.

"Qu'est ce que tu fiches encore dans ma tente ?", grogna-t-il.

Vincent haussa les épaules et se laissa tomber sur l'un des tapis de lin. Comme à son habitude, le garçon arborait un nez et des joues noirs de saleté.

"Terry nous a mis dehors, Thomas et moi. Théa est revenue ce midi et ils se sont... disputés."

Etranger à toute forme de compassion, Drago ricana.

"Et qui c'était, cette fois ?"

Il était de notoriété publique - du moins au sein du campement - qu'Aléatha, l'unique fille de la fratrie Gorgone, passait rarement ses nuits dans son propre lit. Depuis qu'elle avait passé quinze ans, ses escapades nocturnes - et les ragots et moqueries qu'elles sucitaient - lui attiraient quasi-quotidiennement les foudres de ses deux frères aînés, Terry et Michael.

Vincent ignora la question offensante et se mit à arracher les brins d'herbe qui dépassaient entre les tapis.

"Et Michael, il est où ?", s'enquit Drago.

Encore sons le coup de leur rencontre de la matinée, il n'avait aucune envie de voir débarquer l'aîné des Gorgone dans sa tente, à la recherche de Vincent.

"Il est avec Cécrops.", répondit ce dernier.

Drago dressa l'oreille.

"Avec Cécrops ? Où ça, la Cour des Pierres ?"

"Non.", fit Vincent. "Ils sont dans sa tente."

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"T'es complètement malade ! S'ils nous voient ici, ils vont nous massacrer !"

"Ferme-la, Vincent."

"Je veux dire, vraiment nous massacrer !"

"Ca suffit !", siffla Drago. "Si tu as la frousse, barre-toi !"

Mais Vincent ne recula pas.

"Qu'est ce que tu veux savoir ?", souffla-t-il à Drago.

"A propos de l'attaque d'hier. Je les ai entendu en parler ce matin."

Mais, d'après ce que les deux garçons, courbés dans l'ombre contre la toile, pouvaient entendre, il ne s'agissait pas des raffles. Non, mais Drago releva soudain un nom qu'il connaissait bien.

"Tu dis que les gosses Potter ne sont pas là-bas ?"

"Non.", fit la voix de Michael Gorgone.

Drago fronça les sourcils. Pas là-bas ? Pas ? Harry Potter et son crétin de petit frère était supposés avoir été embarqués pas les créatures des ténèbres.

"L'Ordre me l'a confirmé.", ajouta Gorgone.

Drago manqua de s'étrangler. A côté de lui, Vincent cracha comme un chaton en colère.

"L'Ordre ?", répéta-t-il, stupéfait. "Le salaud, il parle de l'Ordres des Ténèbres ?"

"Sûrement pas celui des planteurs de patates, crétin.", grinça Drago.

"Mais..."

"Chut !"

"Qu'est ce que tu crois que ça veut dire ?", c'était encore Gorgone.

"Ca veut dire que ce sale petit enfant de salaud est à Poudlard."

"Potter, à Poudlard ?", répéta Drago à mi-voix, stupéfait. Comment ce sale petit cafard aurait-il pu simplement s'en approcher ?

"Et qu'est ce qu'on fait, maintenant ?", fit Gorgone, d'un ton inquiet.

"Tu vas t'arranger pour qu'il n'aille pas bien loin."

Un bref silence se fit, dans la tente ; durant lequel Michael Gorgone réfléchissait manifestement à la question.

"Et comment veux-tu que j'entre à Poudlard ?"

"Je connais quelqu'un qui pourrait nous aider. Suffit de le persuader."

"Et toi, tu comptes faire quoi ?"

"Moi ? Je vais l'attendre tranquillement ici. Au cas où, il arriverait au bout du voyage.

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"C'est de là que vient le bruit," fit Ginny

"Il y a peut-être un lac souterrain.", hasarda Harry. "Ou un point d'eau."

Harry, Ginny et Ron se tenait devant l'entrée de la grotte. Jude, assis un peu plus loin au bord du chemin, surveillait les ombres entre les rochers d'un oeil inquiet.

"Oui, et bien compte pas sur moi pour aller voir.", dit Ron.

"Je croyais que tu avais soif.", lui rappela Ginny.

"Exact. Harry, je peux avoir l'autre bouteille ?"

Harry l'ignora. Il fit un pas en avant, passant sa tête dans l'ouverture.

"S'il y a de l'eau, ça nous permettrait sûrement de remplir toutes nos gourde. A mon avis, plus on s'approchera du château, et moins on aura de chance de trouver de rivière."

"Tu ne veux quand même pas descendre là-dedans ?", s'étrangla Ron.

"Tu as dit toi-même que tu avais entendu de l'eau !"

"J'ai cru entendre de l'eau," réctifia Ron. "Si ça se trouve, c'était le cri d'une énorme bestiole en manque de chair fraiche."

"Froussard.", souffla Ginny.

"Pas du tout !", répliqua-t-il. "Simplement, je n'ai pas envie de me faire dévorer pour une bouteille d'eau. Question de priorités."

"Alors il vaut mieux mourrir de soif ?"

"Je t'avoue que je préfèrerait. Et puis on voit rien, là-dedans. On va se tordre le cou avant d'avoir fait trois mètres."

"Tu n'as pas pris de bougie, Harry ?", s'enquit Ginny.

Il secoua la tête et plongea sa main dans la poche de son jean.

"Non, mais j'ai ça.", fit-il en extirpant la baguette.

Les yeux de Ron et Ginny s'arrondirent. De l'autre côté du chemin, Jude se leva et s'approcha, l'air stupéfait.

"Mince, Harry !", souffla Ron éberlué. "Une vraie baguette !"

"Où est-ce que tu l'as eu ?", demanda Ginny.

"Mon père l'a laissée à la maison, avant de partir. Est-ce que l'un de vous connaît... Un sort pour faire de la lumière ?"

"Je ne connais personne qui sache faire de la magie.", murmura Ginny en secouant ses tresses.

"Lumos !", fit soudain Ron.

"Qui ça ?"

"Ce n'est pas quelqu'un ! C'est un sort.", expliqua-t-il à l'intention de Harry. "J'ai entendu ma mère l'utiliser une fois ou deux il y a... longtemps."

"T'es sûr ?", fit Ginny, sceptique.

"Lumos !", tenta Harry en agitant la baguette.

Rien ne se produisit.

"Ca n'a pas l'air d'être un sort.", marmonna Ginny.

"Lumos !"

"C'est peut-être la baguette qui déconne.", objecta Ron.

"Lumos !", répéta encore Harry. "Lumos ! Lumos ! LUMOS !"

Cette fois-ci, le bout de la baguette se mit à briller. Il l'approcha de l'entrée de la grotte. A la faible lueur, ils purent distinguer quelques marches.

"Bon," fit Harry, décidé. "On a de la lumière, maintenant."

"Et alors ?", sursauta Ron. "Tu veux descendre ? Bon sang, Harry, on ne sait pas quel genre de bêtes féroces se baladent là-dessous !"

"C'est une grotte magique," fit remarquer Harry. "Elle était invisible. Ca m'étonnerait qu'un tas de bêtes féroces ait réussi à entrer."

"Une seule suffit.", marmonna Ron.

"Elle a sûrement été construite il y a très longtemps.", supposa Ginny. "Du temps de l'école. Je suis sûre que personne ne l'a ouverte depuis la Chute."

"Oui, mais on n'en sait rien."

"On a besoin d'eau.", s'entêta Harry. "S'il y a une source là-dessous je suis d'avis de tenter le coup."

"Moi aussi, je suis d'accord pour descendre.", trancha Ginny. "Et toi, Jude ?", fit-elle en se penchant vers le petit garçon.

Jude haussa les épaules, indécis.

"Parfait, la majorité l'emporte, on descend."

"Et moi ?", protesta Ron, outré.

"Toi tu es un trouillard. Ton avis ne compte pas."

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"Je ne vois toujours pas d'eau.", marmonna Ron un quart d'heure plus tard.

"Et moi je ne vois toujours pas de monstre à trois têtes.", répliqua Ginny.

Ils étaient arrivés au bas de l'escalier. A présent, l'étroit goulot qu'ils suivaient descendait en pente douce.

"Ce n'est pas moi qui m'en plaindrai.", répliqua Ron.

"Le bruit s'entend mieux depuis qu'on a quitté l'escalier.", fit Harry. "Je parierais qu'au bout de ce tunnel..."

"Regardez !", s'exclama soudain Ginny. "On voit de la lumière !"

En effet, tout au bout du long couloir, on apercevait une lueur pâle, frémissante, comme un reflet dans l'eau.

"Hé !", protesta Ron alors qu'ils se mettaient à courir. "Pour ce qu'on en sait, ça pourrait très bien être la tanière d'un montre des souterrains..."

"Un montre avec des allumettes ?", se moqua Ginny.

Ils atteignirent le bout du tunnel, qui débouchait dans une vaste caverne, dont les murs étaient éclairés pas des torches. Au milieu, la surface luisant d'un lac souterrain renvoyait un éclat métallique.

"De l'eau !", s'exclama Ron.

Et, oubliant tout idée de monstre des profondeurs, il fonça vers la rive.

"Attends !", l'arrêta Harry. "D'où est-ce que vous croyez qu'elle viennent, ces torches ?"

Jude s'était approché du mur, lui aussi. Timidement, il tendit une main vers la bougie la plus proche : la cire était à peine entamée.

"Qui les a mises là ?", murmura Harry, sans savoir s'il posait la question à son frère, ou simplement à lui-même.

"On s'en fiche !", décida Ron.

Et, sur ce, il plongea sa main dans l'eau fraîche.

Aussitôt, un bruit sourd se fit entendre. Un grincement, qui semblait venir de la roche elle-même.

"Qu'est-ce que..."

Le sol de la caverne se mit à vibrer. Ron s'écarta de l'eau d'un bond, le visage blême.

Lentement, gémissant comme une énorme bête à l'agonie, la caverne se mit à bouger. Harry s'agrippa aux rochers pour ne pas tomber. La caverne tourna sur elle-même pendant quelques secondes, qui leur parurent des heures, puis s'immobilisa.

Le silence revint.

Durant de longues secondes, ils se dévisagèrent sans oser prononcer un mot. Puis, un autre bruit se fit entendre. Un grondement, qui fit vibrer les pierres.

"Ca, c'était un animal...", souffla Ron d'une voix tremblante.

"On ferait bien de se tirer d'ici.", fit Harry.

"Où est le passage ?"

"Là !", s'exclama Ginny.

L'entrée était en partie obstruée pas la déformation de la caverne, mais ils parvinrent à se glisser dans l'ouverture. Un fois de l'autre côté, ils remontèrent le boyau à toute vitesse.

"L'escalier...", haleta Ron au bout de quelques minutes. "L'un de vous a vu l'escalier ?"

Un nouveau grondement se fit entendre. Les mains tremblante, Harry éclaira frénétiquement les murs autour de lui à l'aide de sa baguette. Aucune trace de l'escalier.

"Qu'est ce qui sent comme ça ?", fit soudain Ginny.

Harry s'immobilisa une seconde, respirant l'air épais de la grotte. Une odeur nauséabonde frappa ses narines. Retenant son souffle, il abaissa la baguette, dirigeant le faisceau de lumière vers le sol.

Ginny laissa échapper un petit cri aigu. Jude agrippa le tee-shirt de Harry. Etalée par terre, au milieu d'une petite flaque de sang, une chauve-souris au pelage brun, une aile déchirée, leur rendait un regard vide.

"Ca n'a pas l'air d'un suicide.", marmonna Ron.

Le teint verdâtre, il jeta un coup d'oeil par dessus son épaules, dans la direction des grognements.

"Ca n'était pas là tout à l'heure.", souffla Harry.

"Tu veux dire qu'on la tuée... il n'y a pas longtemps ?", risqua Ron, d'une voix bizarrement haut perchée.

Harry pointa de nouveau la baguette vers la chauve-souris. Autours des poils sombres, le sang était déjà presque sec, d'une écœurante couleur de rouille.

"Ou alors... On n'a pas pris le bon chemin quand la caverne a tourné... Ca expliquerait pourquoi on ne trouve pas l'escalier."

Un troisième grognement se fit entendre, derrière eux.

"On dirait que ça se rapproche.", gémit Ron.

Sans plus chercher à comprendre, ils se remirent à courir.

Ce ne fut que lorsqu'ils atteignirent l'autre bout du tunnel, une petite salle ronde au plafond bas, qu'un cri les arrêta.

"Stupefix !"

Une fraction de seconde plus tard, un rayon lumineux surgit de derrière les rochers toucha Ron entre les deux omoplates. Sans un cri, il s'effondra.

Harry se retourna d'un bond et, avec un sursaut de panique, vit une silhouette sombre se faufiler entre les rochers.

"Stupefix !", lança de nouveau la voix.

Cette fois, le rayon frappa son ventre. Il sentit une sensation étrange et désagréable se diffuser dans sa poitrine, il eut tout juste le temps de croiser le regard terrifié de Jude.

Puis tout devint noir.

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