L'Homme Qui Devait 3 Milliards
Infos, disclaimers et le reste:
C'est toujours tiré de la fic interactive du site Le Repaire des Serpentards, et updatée par bibi pour pouvoir être accessible à tous les Potterfans.
Alors, comme j'ai peut-être omis de le dire dans les infos du 1er chapitre, Junior et Lucrécius sont l'heureuse descendance de Drago Malefoy, c'est évident. Ce qui l'est peut-être moins, c'est que Lucie est la digne fille du Capitaine de l'équipe de Serpentard, Marcus Flint ! ;-)
CHAPITRE 2: Le Cercle des Disparus
Quelques jours avaient passé dans le merveilleux et majestueux château de… euh, je veux dire, dans le cube métallique à la chaleur infernale qu'était devenu Poudlard.
Au repas de midi…
"Cher père, maman chérie,
Pas d'inquiétude. Le voyage en PGV (Poudlard à Grande Vitesse) s'est bien passé.
Comme prévu, j'ai été envoyé à Hyper Serpentard 2000.
Que dire, sinon que le Poudlard chaleureux et enchanteur dont vous berciez mon enfance semble bien loin de la réalité métallique de Cyber Poudlard 2000! Les assiettes en aluminium sont si frêles qu'un simple malheureux coup de couteau suffit à les percer. Une chaleur étouffante persiste dans tout le cube, nuit et jour.
Par ailleurs, je n'ai point la même vision enchanteresse que vous des tableaux parlants: l'un d'eux me parle dans un dialecte qui lui est propre et que je n'entends guère. Il me harcèle la journée et hante mes cauchemars la nuit...
Père, je te suis reconnaissant de ne point m'avoir affublé deux compagnons de jeux semblables à ceux dont Junior est affligé, même s'il s'agit là d'une longue tradition familiale. Ce matin, l'un d'eux a vainement tenté de manger ma chaussure gauche en pensant que c'était une crevette.
Bon baisers à vous.
Votre fils Lucrécius, ravi d'être un Hyper Serpentard 2000."
Lucrécius releva la tête de son parchemin:
-Voilà. Il ne me reste plus qu'à aller à la volière à hiboux, et…
-Il n'y a plus de volière à hiboux, le coupa Junior. Maintenant, il faut utiliser le « Fax-o-tron 2000 ».
Il désigna un coin de la Grande Salle, où grondait une énorme machine clinquante qui semblait secouée de spasmes. Lucrécius soupira en voyant un pauvre hère de Poufsouffle s'avancer vers la chose, une lettre à la main, insérer l'enveloppe dans la fente prévue à cet effet, puis regarder avec dépit l'engin recracher les confettis qu'était devenue sa missive.
-Je vois, ironisa le cadet des Malefoy.
Lucie s'assit en face des deux frères, son plateau-repas en inox dans les mains.
-Au menu, il y a de la soupe verdâtre aux croûtons à l'ail... encore…
-Les restrictions budgétaires nous mènent la vie de plus en plus dure... acquiesça Lucrécius.
Lucie le considéra un moment:
-Qu'est-ce qui est arrivé à tes cheveux? demanda-t-elle en fixant la coupe de balai brosse de ce dernier.
Lucrécius soupira de nouveau:
-Les tubes-ascenceurs turboalternateurs à air comprimé... Ils n'en font qu'à leur tête.
Lucie hocha la tête, compatissante. Elle porta à sa bouche une pleine cuillerée de potage, et grimaça:
-Aaaeuuuuuh!
Elle recracha un boulon rouillé.
-Ton appareil dentaire se démonte, Lucie? ricana Drago Jr.
La jeune fille le fusilla du regard.
-Les appareils dentaires n'ont pas de boulons de cette taille, grand frère, fit remarquer Lucrécius d'une voix morne. Avant de faire une mauvaise boutade, assure-toi au moins de son bien-fondé, car...
-ZOU! cracha Junior en frappant un poing sur la table.
-Inculte, persifla Lucrécius.
-Et pour le boulon? A qui je dois me plaindre? s'énerva Lucie.
Les deux frères la regardèrent... et explosèrent de rire.
-Te plaindre? A Cyber Poudlard 2000? Elle est bien bonne celle-là…
-Hier soir, j'ai retrouvé plusieurs vis dans mes lentilles, et Dumbledore a dit: "Même les robots ont droit à une seconde chance"! précisa Lucrécius.
Un Filch O'bot 2000 passa en grinçant, un couteau dans une de ses 5 mains mécaniques, en criant: "Tuer! Tuer! Tuer! Tuer! Tuer! Tuer!"
Les trois amis secouèrent la tête, et se remirent à manger.
-Ma soupe a un goût d'huile de moteur... grimaça soudain Junior.
Il repoussa son assiette en aluminium.
-Allons plutôt en cours.
OoOoO
Le cours de Magiconanogololo… Technicologicomago… Magiconeto… euh… Magicomachin, matière qui avait été déclarée par Dumbledore « obligatoire pour tous… que dis-je ? INDISPENSABLE ! Et comptant double aux examens ! Ou mieux, triple ! Ne soyons pas avares ! Aha ! », se révéla être aussi obscure et incompréhensible que son nom le laissait présager.
Une vieille étude de la Gazette du Sorcier avait autrefois prouvé que seuls les très vieux scientifiques exposés depuisplus de 30 ans aux émanations de potions mélangées des laboratoires magicoscientifiques, et possédant un QI égal ou supérieur à celui du légendaire sorcier expérimentaliste Adalbert Feinstein, pouvaient avoir une chance minime de comprendre le premier et le plus simple des principes , à savoir: E est égal à s (r - t) exp j/h s (p r - E t) d², moins l'âge du Capitaine.
Autant dire que les cinq longues heures de cours (sans pause) avaient été une vraie torture pour tous les élèves de 3e année.
Tous ? Nooon ! Un irréductible Serpentard résistait encore et toujours à l'invasion du désespoir :
-Au revoir , professeur Peele! Votre cours était époustouflisant, que dis-je , bouleversifiant, fantastiquesque ! s'enthousiasmait Drago Jr, les yeux brillants.
Lucie, qui le tirait par le col depuis un long moment pour le faire sortir de la salle, grinça des dents:
-Le cours est fini depuis 5 minutes!
Elle parvint enfin à tirer l'aîné des Malefoy dans le couloir, et la porte se ferma automatiquement.
-Adieu, Mlle Peele, adieu, adieu, adieu! soupira Junior.
Il resta quelques secondes abattu avant de relever la tête, tout sourire:
-Bah, je la verrais ce soir au dîner!
Lucie grogna.
Lucrécius posa la main sur l'épaule de Junior.
-Grand frère, bien que la pitié d'un enfant de 11 ans ne puisse que t'offenser, sache que durant le cours, que j'ai d'ailleurs trouvé fort incomplet, j'ai écrit une tragédie en six actes directement inspirée de tes déboires sentimentaux. Et, avant que je n'aille écrire une thèse pour compléter les cours, je tiens à t'en lire un passage qui t'éclairera, je l'espère, et qui...
-Abrège.
-Soit.
Lucrécius mit ses lunettes et entama la lecture d'une voix pompeuse:
"ARTADRAGO II
Mes enfants, jeune lignée de l'Antique Lucius
D'où vient que je vous vois ainsi m'assiéger,
Moi dont la gloire et dont le nom sont dans toutes les bouches,
Moi, le roi Artadrago II ?
L'ORACLE
Oui, Artadrago, Souverain de mon pays, nous voici blottis près de tes autels.
PARODOS: ENTRÉE DU CHŒUR
(Lucrécius se mit à chanter:)
Voix enchanteresse de Zeus et d'Apollon Lycien émanée
Qu'es-tu donc venu annoncer?
Je crains devant ta face, ô Dieu des Litanies Sacrées!
Quelle dette la vélane Peele te fera donc payer?
ARTADRAGO II
Fi de l'Espérance d'or, Éternelle parole!
CORYPHÉE
Ô Artadrago, la vélane a ensorcelé tes yeux,
Flamme ardente des tourments, tel un fléau qui plane sur ta cité!
Atradrago, maudit soit ton nom!
De quelle folie t'es tu fait la proie?
L'ORACLE
Arrachez vos vêtements! Arrachez vos cheveux!
ARTADRAGO II
Voilà, priez! Mais pour que cette prière soit exaucée,
C'est moi qui..."
-ZOU! ZOU! beugla Junior, excédé.
-VA-T-EN! renchérit Lucie.
Le tragédien en herbe eut l'air vexé.
-Incultes, maugréa-t-il en rangeant son œuvre dans son sac.
C'est alors qu'une voix inhumaine s'éleva derrière eux, et articula des sons aussi étranges qu'inharmonieux:
-MACHEUMEUNEU!
Lucrécius ouvrit des yeux ronds comme des billes. Il se mit à trembler de tous ses membres.
-Encore lui... murmura-t-il, desespéré.
Il se tourna lentement et sursauta à la vue d'un hideux tableau d'art moderne.
Ce dernier représentait un personnage méconnaissable, informe, asymétrique et bossu de toutes parts, peint à la manière d'un Picasso. Il le pointait du doigt en beuglant d'une voix plaintive et courroucée, comme si parler lui procurait d'atroces souffrances :
-MACHEU MEU NEUUUU! MA CHEU MEU NEUUUU!
-Pourquoi moi? Pourquoi? glapit Lucrécius en s'enfuyant, en larmes.
Lucie et Drago haussèrent les épaules et le suivirent d'un pas nonchalant.
OoOoO
Ils finirent par arriver devant ce qui était autrefois l'entrée de la salle commune des Serpentards.
-Mais, qu'est-ce que… commença Lucie en fronçant les sourcils.
-C'était pas là, ça, hier ! s'exclama Junior.
Nos trois amis considérèrent avec dépit et appréhension la lourde et majestueuse porte ronde en bronze entourée de signes cabalistiques, qui prenait à présent toute la place dans l'étroit couloir, et au dessus de laquelle clignotait en néon vert : « Salle Commune des Serpentards ».
Le préfet s'avança :
-Rénovation technologique de Dumbledore, expliqua-t-il. C'est moins compliqué que ça en a l'air, et avec ça, plus besoin de mot de passe!Vous placez votre œil là, contre le capteur à infrarouges, et l'iris va s'ouvrir aussitôt...
-L'iris? s'interrogea Lucrécius.
Le préfet acquiesça. Il plaqua son œil contre le détecteur oculaire, qui clignotait à outrance. L' « iris » s'ouvrit, et il entra dans la Salle Commune.
Nos amis essayèrent bien de passer à travers la porte ronde à leur tour, mais l'iris tranchant se referma brutalement.
-Hôôôôô! Moi j'ai comprendu comment que ça marche! s'exclama Toyle.
Avant que Junior n'aie le temps de dire quoi que ce soit, le gros benêt se précipita vers le détecteur et lui donna un violent coup de poing.
-DOIIING! DOIIING! DOIIING! DOIIIING! commença à hurler une sirène stridente et invisible.
Toutes les lampes et les néons qui éclairaient le couloir virèrent subitement au rouge. Quatre lourds murs d'acier tombèrent de nulle part, encerclant nos amis, qui hurlèrent de terreur.
-Alors comme ça on détériore le matériel "Aïe-Tekk" de l'école? résonna la voix menaçante de Rusard à travers les murs...
OoOoO
-Je crois que Dumbledore a perdu la tête... lança Mme Chourave, en s'asseyant dans un des fauteuils de la salle.
Tous les professeurs présents hochèrent la tête, l'air sombre.
-C'est cette vélane qui lui a tourné l'esprit! pleurnicha Pomfresh, avant de boire cul sec un verre de brandy.
-Tout à fait! approuva Firenze en s'éventant.
-Mais que faire, que faire! paniqua Flitwick en s'épongeant le front.
-On ne peut pas même sortir avec ses bracelets qu'il nous as « offert » ! pesta McGonagall, toute rouge par la chaleur, en désignant l'indicateur de traçabilité qui clignotait à son poignet.
-Pour ma part, je pense que... commença Rogue.
-Bonjour à tous, professeurs bénévoles de Cyber Poudlard 2000! s'exclama la voix enjouée du directeur.
Ce dernier entra dans la salle des professeurs, toujours vêtu de sa combinaison spatiale. Mlle Peele, sur ses talons, se mit à glousser. Puis, dans un tintement de grelots, elle passa sa main aux doigts fins et aux ongles manucurés dans ses cheveux aux reflets argentés, et, de sa démarche chaloupée, s'approcha gracieusement de la table, où elle s'assit.
-Bien, fit Dumbledore en ouvrant un large dossier.
Il ajusta ses lunettes en demi-lune, et dit gravement:
-Je vous ai convoqué d'urgence pour vous parler d'un problème qui, j'en suis sûr, vous tiendra à cœur.
-De quoi s'agit-il Albus? s'inquiéta McGonagall.
-Il s'agit de...
Le regard de Dumbledore s'assombrit :
-...l'acquisition du nouvel Epouvotron 2000 édition de luxe!
Les professeurs le fixèrent, bouche bée.
-Je ne sais pas ce que c'est, mais ça ne me dit rien de bon... soupira Flitwick, le sourcil relevé.
-Mais voyons, Filius, l'Epouvotron 2000: l'épouvantail électronique chasseur de corbeaux! A 3500 gallions seulement! s'écria Albus.
-Mais il n'y a pas de corbeaux à Poudlard! fit judicieusement remarquer McGonagall.
-Ça, c'est ce que vous croyez ! s'énerva Dumbledore.
Mlle Peele se pencha vers lui et lui susurra quelque chose à l'oreille. Dumbledore fixa tous les professeurs d'un air mauvais.
-Vous avez raison, Mlle Peele, vous avez bien raison... murmura-t-il en plissant les yeux.
Un long silence suivit cette remarque.
-Dumbledore, fit soudain Rogue, je pense qu'après les elfes de maison mécaniques, nous ne pouvons pas nous permettre de dépenses inutiles: Poudlard doit déjà 3 milliards de gallions à Gringott's.
Le vieillard haussa les épaules :
-Et alors? Un peu plus, un peu moins, nous n'en sommes plus à ça près! décréta-t-il. Surtout quand il s'agit du nouvel Epouvotron 2000!
Il ouvrit son dossier, qui était en fait un épais catalogue.
-La société Picotronux © vient de m'envoyer son catalogue automne-hiver, poursuivit Albus. Et pour un Gym-Master acheté, une cafetière électrique « Bonmarché » est offerte!
Il tourna la page, les yeux brillants, comme un enfant feuilletant un catalogue de jouets de Noël:
-Oooooh! L'épousseteur de livre Epousstron 2000! Et les toilettes Tranksen XP édition familiale! Et...
Il afficha soudain un sourire douteux.
-Ils viennent de sortir un modèle de robot-professeur de potions, pour seulement 164 000 gallions...
Il considéra silencieusement Rogue.
-Et les autres matières ne devraient pas tarder... murmura-t-il.
Un silence pesant tomba dans la salle des professeurs.
