Petite note de l'auteur Mea culpa. Je n'ai même pas envie de savoir depuis combien de mois je suis aux abonnés absents pour mes fics, je sais que c'est beaucoup trop...-- je n'ai aucune excuse, et j'espère qu'il restera des gens qui me pardonneront.
Ceux qui me connaissent savent que je n'ai pas choisi la filière la moins exigente, et j'aime trop les gens, particulièrement mes amis, pour arrêter de les voir sous-prétextes que les temps libres que j'ai doivent passer à l'écriture...é.è
Et puis.. normalement ce chapitre aurait du être poster en Aout. Début Aout, il était écrit, fin prêt, j'en étais pleinement satisfaite... je sais, j'enfonce le couteau dans la plaie!mdr mais mon ordinateur a planté et j'ai perdu le chapitre, et j'ai mis beaucoup de temps à le réécrire. Voilà. Plus le fait que je ne vois pas le temps passé... Je passe trop de temps à m'excuser c'est ça? ok j'arrête...lol si vous voulez m'en vouloir, ce n'est pas ça qui va changer grand chose! lol J'espère qu'il y en a quand même qui n'ont pas été dégouté et qui veulent toujours savoir ce qui va arriver à Carmen Borgia, Remus Lupin et Cie, et quelles sotises j'ai encore inventer pour les humilier!
Les RAR: heureusement que j'ai été prévenue (grâce à l'excellent site d'Alixe) que les RAR étaient désormais interdites dans les chapitres... fu fu
A partir de maintenant, j'essaierai de répondre aux reviews signées par le système proposé par et pour les reviews du chapitre précédent... je pense que j'ai le droit de tous vous remercier, de vous envoyer plein de bisous et de vous serrer dans mes bras, non? xD vos reviews m'ont fait immensément plaisir, je vous remercie tous! vous êtes des anges, vous le savez? "ouiii!"
Voilà. je ne vais pas vous garder plus longtemps, je vous laisse lire!
Titou
Mon Caprice: Un Maraudeur
Chapitre X:
Tous les sorts sont permis…
L'absence est à l'amour ce qu'est au feu le vent: il éteint le petit, il allume le grand.
J-1, le réveil
Point de vue de Rachel Surray,
Gryffondore, sixième année
« Aaaaarrrrgggghhh ! »
Mon cri désespéré a dû être entendu par la moitié de l'école –et avec un peu de chance par le Calamar Géant en bonus. Lily lève à peine un œil désintéressé vers moi et se contente de hausser un sourcil en une question muette, son regard ne quittant pas son magazine.
« Je suis défigurée ! J'ai plus de crème à la manticore et il y a eu une éruption volcanique sur mon visage durant la nuit ! »
Lily n'est pas quelqu'un qui comprend la détresse des gens. Elle roule des yeux et lance d'un ton qui, s'il avait été plus convaincu, aurait été plus convainquant :
« Mais nooooon… Tu n'as au-cun bouton ! Arrête de te regarder dans la glace et ils disparaîtront, c'est ton imagination… »
Elle est déjà retournée à la lecture très intéressante de 'Sorcière Herbdo' (avec en couverture une splendide image de Erin MacKay, un joueur de quidditch plus connu pour ses histoires amoureuses que pour ses performances sur le terrain-de quidditch). Je retourne à l'examen angoissé de mon visage, en espérant contre toute attente que les cratères ne sont que les fruits de mon imagination. Ce n'est pas le cas. Juste là, à vue de nez, dans la glace, j'en dénombre cinq. Je le fais remarquer avec aigreur à Lily qui hausse les épaules, l'air plus préoccupée par les pectoraux de MacKay que par ma crise cutanée.
« Lily… »
Je la regarde avec mon meilleur air de loupiot, les yeux larmoyants, les oreilles basses. Des années d'entraînement devant la glace, et le résultat est presque toujours efficace, même sur Lily, qui soupire.
« Au fond de ma malle, dans une boite en carton rouge miniaturisée. Juste une goutte de ma potion, pas plus, sinon tu vas ressembler à un véracrasse putréfié… »
Elle retourne aussitôt à la lecture de Sorcière Hebdo ('Elles en rêvent toutes, Iliana l'a fait… Comment séduire un joueur de Quidditch ?') tandis que je soupire de soulagement, en remerciant le ciel que Lily soit un petit génie en potions.
La malle de la jolie rousse est un 'capharnaüm organisé' (dixit Lily), mais le problème c'est que je ne suis pas Lily et je ne me repère pas aussitôt dans l'amas de boîtes, de livres et de piles de vêtements, miniaturisés ou pas. Je découvre en-dessous d'une pile de jupes et de chaussettes dépareillées une petite boîte vermillon que je n'avais encore jamais vue –ce qui n'est pas étonnant vu que Lily amène avec elle plus de cartons qu'une famille de cinq personnes en plein déménagement. Je me relève et montre la boîte à Lily.
« C'est bien celle-là ? »
Lily lève à contrecœur les yeux vers moi, et après un instant de froncement de sourcils, son regard s'agrandit d'horreur. Elle lâche le Sorcière Hebdo –qui atterrit misérablement sur le sol, sans ménager le visage charmeur de Erin MacKay- et se rue vers moi. Par instinct de conservation plus que par intelligence, je cours vers la salle de bain, la boîte à la main, et je referme la porte derrière moi.
« NAN ! Je t'avais dit la boîte rouge, pas la rouge foncée ! T'as pas à fouiller dans mes affaires ! Est-ce que je fouille dans les tiennes moi ?… »
« oui ! L'année dernière, tu avais même lu mon journal intime ! » rétorqué-je, l'air offusquée.
« … C'était pas pareil… De toute façon tu pourras pas l'ouvrir ! »
Ne jamais croire Lily Evans. Elle ment aussi bien qu'elle sourit. C'est-à-dire très bien. Et comme elle n'a pas l'air de vouloir que je l'ouvre… mon premier réflexe est de l'ouvrir. Et ne me dites pas que vous n'auriez pas fait pareil…
Le suspense est intenable quand je déminiaturise la boîte et que je l'ouvre, sans aucune difficulté –niark niark, j'en étais sûre. Je peux sentir la tension de Lily à travers la porte. C'est insoutenable de mystère… Je jette un regard vers l'intérieur, m'attendant au pire (une collection de photos 'pour adultes' ? des lettres d'amour enflammées à James Potter ? une paire de menotte et de bottes en cuir ? des photos de Lily entrain de jouer aux poupées ?)
…
Des pastilles à la menthe. Je sens ma bouche frémir, et quand j'entends Lily soupirer à côté, c'en est trop. J'explose de rire.
Les pastilles mentholées sont la faiblesse pas si bien cachée que ça de Lily. Pendant une période, elle en dévorait plusieurs boîtes par jour ! Mais elle avait fini par en avoir assez de se faire appeler 'la toquée des bonbons verts' –il faut dire que James peut être très saoulant quand il veut- et du jour au lendemain, elle avait arrêté. Du moins, c'est ce que tout le monde croyait, jusqu'à aujourd'hui. La Vérité Finit Toujours Par Eclater…
« Je croyais que tu avais suivi une cure de désintoxication ? Pas très efficaces tes bonnes résolutions… C'est James qui va bien se marrer en entendant ça ! » lancé-je d'un ton moqueur.
« Tu n'oserais pas… pas James… pas toi… »
Sa voix perd de son assurance, et j'ouvre la porte, prête à tout moment à rentrer à nouveau dans la salle de bain si Lily fait mine de se jeter sur moi. Heureusement, la lionne semble avoir rentrer ses griffes.
« Ce serait amusant… Tu serais dans ma situation, tu ferais pareil ! »
En fait, je n'ai aucune intention d'aller dire ça à Potter, parce qu'il n'arrêterait plus de la charrier là-dessus, et il n'y a pas que Lily que ça agace… Mais je n'ai pas tous les jours une si belle occasion de taquiner Lily !
« … »
Lily fronce des sourcils, visiblement entrain de chercher une réplique mordante, mais soudainement son visage change d'expression, et un sinueux sourire apparaît sur ses lèvres. Autant dire que je suis tout sauf rassurée…
« Oui, je ferais pareil. » Ce qu'il y a de bien avec Lily c'est qu'elle est honnête. Peut-être même trop. « Mais entre amies de longues dates, je pense qu'on peut s'arranger… A moins que tu n'aies envie que toute l'école –ou du moins tous les Gryffondors- sachent que tu as rêvé bien fort de Black cette nuit… Avec des bruitages et des mimiques très éloquentes d'ailleurs… » continue-t-elle d'une voix perfide, retrouvant tout son aplomb.
« Mais… MAIS C'EST FAUX ! Jamais, je- ! Je veux dire… je ne parle même pas dans mon sommeil ! » m'exclamé-je d'une voix indignée, ce à quoi Lily rétorque, d'un air amusé :
« Peut-être, mais ça ils ne le savent pas… »
« TU N'AS AUCUNE PREUVE ! »
« Et alors ? »
« … »
« Je peux t'assurer que même sans preuves, ils s'empresseront de me croire. En plus, ce n'est pas comme si c'était si loin de la vérité… »
Je rougis, je palis, je fume d'indignation, et mes yeux envoient une quantité impressionnante d'éclairs dans la direction de la rousse.
« Tu aurais mieux été à ta place à Serpentard, vile traîtresse ! »
« Je sais, on me le dit souvent. » rétorque-t-elle avec nonchalance. Avec nonchalance ! elle vient de menacer de mettre ma vie –du moins ma réputation- en l'air, et elle a un air blasé ! il y a des sorts qui se perdent…
« T'as gagné la bataille, mais pas la guerre… »
Je lui jette son carton dans les bras et m'en vais en fulminant, écœurée, frustrée, et embarrassée. Un jour, je l'aurai !
J-1, déjeuner
Point de vue de Carmen Borgia,
sixième année, Serpentard
Chez les Serpentards, l'ambiance est tendue. Et encore, le mot est faible… Brad regarde son assiette d'un œil morne, et triture sans conviction des flageolets dans une sauce rouge censée avoir un arrière-goût, quelque part, de tomate –ma mère en frémirait d'horreur ! Julia n'est pas beaucoup mieux. Elle a le regard perdu et n'a pas décroché une seule pique à Emilie Dunst quand celle-ci s'est cassé un ongle en maniant sa fourchette… C'est très inquiétant quand on connaît le tempérament peu diplomate de notre attrapeuse, et des sentiments guère fraternels que Dunst et elle se portent.
Maddie est entrain de bailler –discrètement comme toujours- aux corneilles, les yeux dans le vague. Un peu plus loin les jumeaux Cartier et Shoubert sont en pleine discussion tactique. Je crois entendre le nom 'Lupin' venir dans la conversation, et je dresse l'oreille, un peu plus réveillée.
« …Lupin… Black… Dangereux… coup de batte bien placé… Potter… tête fragile… huile… peut-être un peu de… »
Je ne cherche pas à en entendre plus, préférant ne pas avoir à choisir entre ma maison, et Lupin. 'Sage décision'.
Brad finit par se lever, et Maddie lève les yeux vers lui, en alerte. Je la regarde, amusée.
« Ce soir, à 18h après les cours, rendez-vous dans la salle commune pour une discussion stratégique de dernière minute… »
La voix de Brad est inhabituellement sèche –voire même rauque, si on veut être pointilleux- et j'entends d'ici les rouages tourner dans sa jolie tête. Son premier match en tant que capitaine… il y a de quoi être tendu ! (surtout qu'entre nous, sans vouloir être anti-patriotique, les chances de notre équipe sont assez faibles…). Heureusement pour ma santé mentale, je n'ai jamais été passionnée par le Quidditch.
J-1 Réflexion intérieure
Brad Davies,
Capitaine, Serpentard, sixième année
Let them fight… or not let them fight ? Telle est la question...
Il serait peut-être utile de préciser quelque chose à mon sujet. Je déteste la violence. Ce n'est pas que je ne sois pas sportif, mais je déteste avoir recours à la brutalité pour parvenir à mes fins. Je préfère faire les choses de manière plus 'élégantes'. Et j'aime gagner, même si cela implique tricher. Et il est difficile de tricher avec subtilité.
J'adore le Quidditch, mais je préfère utiliser mon cerveau plutôt que mes poings. Ce n'est pas une manière très virile de penser, je vous l'accorde, mais heureusement pour moi, là n'est pas mon objectif. Et, pour être honnête -au moins envers moi-même- notre équipe n'a pas le niveau. Trop de tensions nous ont empêchés de travailler vraiment, et les membres de l'équipe elle-même ne sont pas excellents. Shoubert est un bon batteur mais il ne suit aucun de mes ordres et a tendance à taper surtout les gens qu'il n'aime pas –qu'ils soient de l'équipe adverse ou non. Julia n'est pas mauvaise non plus, mais ne tient pas la comparaison face à Potter…
Une seule chose pourrait nous sauver du ridicule : qu'au moins l'un des membres de l'équipe de Gryffondor soit incapable de jouer. Le mieux serait encore Potter, bien sur, mais les autres sont redoutables aussi…
Ce n'est d'ailleurs pas l'éthique ou la morale qui me retient –je n'ai jamais eu de scrupules de ce genre, Merlin merci ! C'est surtout ce que pourraient penser les autres de moi. Je ne suis pas comme Carmen, je me préoccupe quand même des rumeurs qui courent sur mon compte.
Je dois passer trop de temps avec elle, je l'entends se moquer de moi et de mes doutes: « Pourquoi se préoccuper de la moitié de l'école qui pense que je suis une hippogriffe mal maquillée ? Je préfère ne penser qu'à l'autre moitié, qui pense que je suis une sirène… S'il y a des gens qui te détestent, c'est qu'il y a aussi des gens qui t'adorent. C'est mathématique. » (by the way, il y aurait beaucoup à dire sur l'image que Carmen se fait des mathématiques, mais ce n'est pas le débat actuel).
J'aurais préféré pouvoir gagner sans tricher, mais dans l'état actuel des choses – et de l'équipe- cette option reste une utopie. Tout le monde veut gagner mais il faut savoir le faire avec classe. Un philtre d'amour dans un gobelet, un sort de conjonctivite bien placé… Il faut savoir faire preuve de style et d'originalité pour se démarquer. Et savoir prendre sa chance quand elle passe…
J-1, avant d'aller en arithmancie
Point de vue de Remus Lupin
Gardien, préfet de Gryffondor, sixième année
« Pas trop stressé pour demain ? prêt à perdre ? » demande-t-elle avec un sourire amusé.
« Ca va… J'ai réussi à survivre jusque là, le pire est fait je pense. Mais c'est vrai que face à l'invincible –mais pas invaincue- équipe de Serpentard, il y a de quoi trembler de peur dans ses chaussettes, je l'admets… »
« Kof kof… »
« A tes souhaits. »
Elle glousse et hausse les épaules.
« Je n'ai jamais été une grande fan de Quidditch, mais j'aimerais bien que Serpentard gagne contre vous, pour une fois. Histoire que tu sois moins prétentieux. Ça ferait beaucoup de bien aussi à Black de perdre. Mais ne rêvons pas… Je fais confiance à Davies pour que nos joueurs donnent le meilleur d'eux-mêmes, mais… »
« …Mais soyons réalistes, même en donnant le meilleur d'eux-mêmes, ça fait quelques années que l'équipe de Serpentard termine dernière, et cette année risque de ne pas faire exception –du moins je l'espère. »
« Je préfèrerais qu'on ne soit pas derniers tant qu'à faire… à la rigueur, deuxièmes, voir troisièmes. Bien que si Gryffondor n'était pas premier, je serais soulagée d'un poids. A ce que j'ai entendu dire, dans votre équipe aussi il y a des tensions… Il paraît que Merril en veut à Black pour quelque chose… qu'est-ce qui s'est passé exactement ? »
Elle se tourne vers moi, l'air avide.
« Secret d'équipe, je ne peux pas t'en dévoiler plus… » rétorqué-je en riant.
« Je vois… » elle hausse un sourcil, l'air sceptique. « Bon je te laisse ici ! See you later ! »
Elle part avec un petit signe de la main et un sourire goguenard. Mais aujourd'hui doit être mon jour de 'chance', car quelques minutes plus tard, je croise une autre Serpentard. Comment dit-on déjà ? « aller de Charybde en Scylla »…
On La voit arriver de loin. Ne serait-ce que parce que les chuchotements diminuent quand elle passe pour reprendre en ampleur dès que sa jolie silhouette disparaît. Elle traverse, telle Moïse, la foule d'élève qui s'écarte avec respect –ou mépris- sur son passage.
Les gens hésitent entre l'admirer ou la mépriser, mais je préfère être marginal, et je tergiverse pour ma part entre être agacé ou amusé par l'arrivée de cette petite Reine parmi sa cour de sujets. On voit parfois même des 'courtisans' qui viennent la voir pour lui demander des faveurs… j'étais plié de rire quand, un jour où nous travaillions sans nous disputer –ou presque- une fille est venue lui demander des conseils vestimentaires… et un autographe ! j'ai mis au moins une heure à m'en remettre (J'en avais des crampes). A ma décharge, Carmen avait quand même signé avec son rouge à lèvres… Je n'en dirai pas plus au risque de ricaner tout seul.
« Salut Borgia ! »
Je lui fais un petit signe de la main quand je la croise et la regarde marcher sans se départir de son air digne, mais avec un sourire satisfait. Elle est… cute, mignonne. Comme une petite enfant au visage adorable et qui n'en fait qu'à sa tête. On n'arrive pas à lui en vouloir longtemps, et on rit de ses caprices.
J'étais sceptique et méfiant au début –sa réputation ne joue pas en sa faveur- mais je dois avouer que depuis l'infirmerie, je la trouve gentille et presque drôle. De prime abord elle paraît prétentieuse et égoïste mais en la connaissant mieux… On s'aperçoit que c'est vrai –personne ne pourrait le nier- mais qu'elle n'a pas un si mauvais fond et qu'elle peut être attendrissante.
Elle n'est pas forcément sympathique ou gentille, mais on ne s'ennuie jamais en sa présence, il faut au moins lui admettre ça. J'ai envie de rire rien qu'en pensant à ses bas tombés sur ses genoux et à la mine horrifiée qu'elle a eu en s'en apercevant… pathétique, mais charmante.
J'essaie de ne pas sourire de manière trop condescendante, pour ne pas vexer son amour-propre débordant, mais c'est difficile quand soudainement elle fronce des sourcils et jette un regard discret vers l'arrière. Certes, elle n'a pas inventé la hache à véracrasses (je pourrais parier deux gallions qu'elle vient de vérifier l'état de son uniforme et de ses bas), mais… elle est amusante. Et sa silhouette joue en sa faveur –elle n'en est d'ailleurs que trop consciente.
« Salut Remus… » commence-t-elle d'une voix suave, la tête légèrement penchée sur le côté et un petit sourire séducteur sur les lèvres. A voir au moins une fois dans sa vie.
Elle fait un petit signe nonchalant de la main à Davies et Bones, qui suivaient son sillage, et ils continuent à avancer vers la salle d'arithmancie.
« Tu as fait quoi pendant que tes copains étaient en SCM ? Tu es parti t'entraîner pour avoir l'air moins ridicule demain ? »
Toujours la même voix suave, mais la tête a changé de côté, et elle bat des paupières avec un sourire innocent.
« non, j'ai préféré finir le devoir de métamorphose, pour ne pas avoir l'air d'un cracmol en cours. »
Je fais référence au dernier cours de métamorphose, où Carmen s'est tournée en ridicule en faisant disparaître le bureau du professeur au lieu du canard. Elle fronce des sourcils et lance avec un regard sournois.
« Tu ferais mieux de travailler tes potions si tu as envie de dépasser le P pour une fois… »
Echange de regards corrosifs, auquel succède une joute de regards que Carmen finit par gagner par abandon de ma part.
« Et cette rumeur comme quoi tu allais faire la présentatrice du match demain… ? »
« Fausse, heureusement. Tu me vois commenter un match de Quidditch ? »
« …Non. »
« Au moins ça a le mérite d'être honnête. Mais je pense qu'ils vont plutôt préférer un pouffsouffle honnête pour le rôle. J'espère que ce sera Cassius Pool ou Morgan Colins… »
« Laisse-moi deviner… Cassius parce que ses commentaires sont drôles et Morgan parce qu'il a 'de beaux yeux' ? »
Grand sourire de la part de Carmen, yeux levés aux ciel dans mon cas.
« Tu me connais mieux que tu ne veux l'admettre…Et je te rétorquerai que ce ne sont pas –que- ses yeux que je trouve charmants… »
« C'est pas trop difficile non plus de deviner comment tu choisis les commentateurs, vu l'attention soutenue que tu portes aux matchs… »
« Mauvaise langue ! Je regarde presque tout le temps le terrain ! » s'écrie-t-elle avec une moue offusquée.
« Je ne dis pas que tu ne regardes pas les joueurs, je dis que tu ne regardes pas le match. » susurré-je avec un petit sourire, en inclinant la tête sur le côté (à force de côtoyer Borgia, je commence à prendre ses tics, c'est inquiétant !)
« C'est sur que si tous les joueurs étaient comme toi, ce problème n'arriverait pas. »
C'est à mon tour d'avoir l'air faussement offusqué.
« Allez, fais pas ce regard de loupiot battu, tu sais très bien que je pense le contraire… »
Elle me pousse un peu de l'épaule et je hoche la tête, les yeux au ciel.
« Pas la peine de faire cette tête sérieuse de préfet coincé, tu sais, je te mordrai pas si tu souris… » lance-t-elle en riant « et pas la peine de froncer les sourcils et de grommeler tu sais… Cela dit t'es très mignon quand tu ronchonnes. »
Mignon ? Est-ce qu'on dit qu'un mec est mignon ? C'est presque pire que l'adjectif 'gentil'… Mignon c'est… c'est pour les gamins. Pas que j'apprécierais non plus si on me disait que je suis un 'mâle viril' mais… mignon… ça reste en travers de la gorge ce genre de remarque.
« Mignon ? merci… »
« Tu boudes ? »
Je soupire parce que c'est dur de rester de mauvaise humeur quand elle fait des mimiques pareilles. Elle m'adresse un petit sourire victorieux quand je souris en levant les yeux au ciel. J'ouvre la porte d'arithmancie et la laisse passer avec une petite courbette.
« Après vous Majesté… »
Elle me lance un sourire rayonnant –elle n'a pas du percevoir la note ironique qui s'était glissée dans mon propos et va s'asseoir à côté de Brad, qui l'attend avec un sourire narquois. Pour ma part, j'essaie vainement d'esquiver Lily qui porte le même genre de sourire que Brad mais en pire, en tentant une fuite vers le fond de la classe, à côté de Colins, mais Lily repère ma trajectoire et, aussi vive que l'éclair, elle se positionne devant moi.
« Remus ! Mais où étais-tu donc passé, je te cherchais ? » commence-t-elle d'une voix forte avant de me pousser sur la place vacante à côté d'elle.
« Tu ne croyais quand même pas t'en tirer comme ça, non ? »
Effectivement, je n'y croyais pas. Je m'assied, les oreilles basses, en tentant d'éviter son sourire moqueur. J'en ai pour deux heures de questions perfides sur ma vie personnelle et sentimentale et autant en regards railleurs.
J-1, le soir après l'entraînement
Point de vue de James Potter,
Attrapeur et Capitaine de Gryffondor, sixième année
« Alors, comment c'était ? Ça s'est bien passé ? Bien sûr que ça s'est bien passé ! Je sais même pas pourquoi je demande ! On est les meilleurs, bien sûr que ça s'est bien passé… Vous avez réussi la feinte de Kirke, James ? Hein, vous l'avez réussie ? Et Sirius, pourquoi tu as un bandage à l'œil ? Tu sais, les pirates c'est un bandage noir qu'ils ont, pas un bandage blanc… C'est pas pour être méchant bien sûr mais- »
« Peter, comment peux-tu arriver à avoir un débit aussi rapide sans t'étouffer ? On dirait un scrout à pétard, prêt à exploser à tout instant ! » lâche Sirius avec un regard venimeux en direction de Peter, qui se tait brusquement, les joues rouges.
« Laisse tomber, Pete. Sirius s'est conduit comme un imbécile et il cherche un défouloir. »
Je serre la mâchoire pour éviter d'exploser contre Sirius.
« Mais puisque je vous dis que je ne l'ai pas draguée ! » explose Sirius, la moue boudeuse.
« On n'en doute pas » ajoute précipitamment Remus « … Mais quand même, tu aurais pu faire ça loin de Merril ! Tu sais qu'il est jaloux… »
« C'est vrai que tu as déjà été plus malin… » grincé-je « La veille du match, tu te brouilles avec ton coéquipier, c'est tout bonnement GENIAL ! Merci Sirius ! Si on perd contre les Serpentards, on saura tous pourquoi au moins ! »
Je lui lance un autre regard plein de reproches en fronçant les sourcils.
« Mais je vous dis qu- »
« Mais bien sûr Black… c'était une hallucination de mon esprit peut-être ? » gronde Kenneth Merril.
Je le vois presque montrer ses dents en direction de Sirius. On dirait deux chiens entrain de se battre pour un bout de trottoir. D'ailleurs, c'est un peu ce qu'ils sont : deux chiens se battant pour une femelle. Et quelle femelle ! Bon, d'accord, je suis un peu cynique, mais il y a de quoi.
« Oui ! C'est pas de ma faute si ta copine est une nymphomane qui se jette sur tous les mecs qui passent… j'étais seulement entrain de lui ouvrir la porte de la grande salle, quand- »
« TU LUI AVAIS FAIT UN CLIN D'ŒIL ! Je l'ai vu ! » rugit Merril, de la bave coulant presque le long de son menton.
« Pfff… j'ai même pas eu besoin… et c'était pas non plus comme si elle m'avait embrassé ou quelque chose ! Elle m'a juste dit merci ! »
Je ne le dirai pas, bien sûr (il existe une certaine solidarité entre deux meilleurs amis depuis six ans, même si on peut en douter de prime abord) mais Monica Well n'a pas fait que remercier poliment Sirius. Elle a aussi rougi, battu des paupières, et gloussé merlin-sait-quoi à l'oreille de notre Séducteur national. Merril devrait faire plus attention à sa petite copine, surtout quand celle-ci s'appelle Monica Well… Mais ce n'est pas comme si j'avais une grande expérience dans le domaine.
Remus et Evan Doherty prennent Kenneth Merril par les bras et l'emmènent hors de la vue de Sirius, qui s'affale sur un fauteuil en fumant, les sourcils froncés. L'effet est malheureusement gâché par le bandage blanc qui cache son œil droit, là où l'a frappé Merril avec sa batte, à un moment où Sirius ne s'y attendait vraimentpas.
Je m'avachis sur un autre fauteuil, en essayant de ne pas penser aux répercussions désastreuses que cette dispute a eu sur l'ambiance d'équipe. Peter s'assoit sur le fauteuil le plus éloigné de Sirius –simple précaution- pendant que les autres joueurs se dispersent, en jetant des regards noirs à Sirius et Merril.
Lily décide de descendre de son dortoir à ce moment-là, le sourire aux lèvres, plus rayonnante que jamais. Elle commence à se diriger vers la sortie mais change d'avis en nous apercevant et vient nous rejoindre.
« Salut les gars ! Alors, comment s'est passé l'entraînement ? »
Elle me regarde en demandant ça, mais devant mon manque d'enthousiasme, son regard interrogateur se tourne vers Peter, puis vers Sirius. Le visage de Lily se fait moqueur.
« Et bien Black, on a glissé de son balai ? Je croyais que c'était toi qui disais qu'un bon joueur ne tombait jamais lors des entraînements, mmh ? »
Elle hausse un sourcil, un moue railleuse sur le visage. Je vois les mâchoires de Sirius qui commencent à se serrer dangereusement, et je décide d'intervenir avant d'entendre ses dents grincer, pour éviter d'avoir à ramasser les morceaux de l'un ou de l'autre –plus probablement des deux.
« Il est pas tombé. Il a flirté avec Well, la copine de Merril, et par vengeance Merril a pensé qu'il faisait une cible plus intéressante que le cognard. Et voilà. On se retrouve avec un joueur borgne, un autre fou furieux, alors que les batteurs doivent être en osmose pour pouvoir bien jouer… il ne manquerait plus que Evan se prenne un vent par Elaine, et ce serait paaaarfait… plus de batteurs, plus de poursuiveurs…»
« Parle pas de malheur… » réplique sombrement Peter.
« Je savais pas que t'avais le béguin pour Melle Well, Black… c'est révélateur. »
Lily fait apparaître un fauteuil et s'y assied, le fauteuil grinçant déjà sous son poids. J'aurai préféré qu'elle vienne sur mes genoux, mais l'idée ne lui a visiblement pas traversé l'esprit. Je devrais peut-être lui proposer…
« Ton fauteuil a pas l'air très agréable, Evans. Tu as dû oublier de visualiser les ressorts à l'intérieur… Et rien ne vaut les sortilèges de chaleur perpétuelle des spécialistes. »
Elle me regarde l'air étonnée.
« Pourtant j'ai bien visualisé les ressorts… »
« Oui mais tu as dû visualiser des vrais ressorts moldus. Je te parle des sortilèges ressorts, qui donnent un côté moelleux et confortable aux fauteuils. Mais ils sont difficiles à bien maîtriser quand on métamorphose quelque chose. C'est plus facile de les placer sur un objet déjà existant. »
Je bouge avec paresse ma baguette en direction du fauteuil, et Lily me regarde, les sourcils froncés avant de se rasseoir. Elle pousse un soupir de satisfaction et me lance un large sourire. C'est l'occasion ou jamais… Pour cacher ma nervosité et me donner de l'assurance je passe une main dans mes cheveux.
« Mais tu sais… rien ne vaut de vrais fauteuils non métamorphosés… Je peux me serrer pour te faire un peu de place sur le mien si tu veux… »
Je lui fais un sourire en coin et la regarde avec un air de séducteur parfaitement maîtrisé auquel elle ne devrait pas être capable de résister.
« Je le savais bien. Ca pouvait pas durer, hein ? Trouver une parcelle d'intelligence chez toi, c'est comme apercevoir des pépites d'or dans un ruisseau ; la plupart du temps, ce n'est qu'un mirage ! »
Elle soupire et son regard se porte à nouveau sur Sirius. Son sourire revient.
« Au fait, tu ne m'as pas répondu. Qu'est-ce que tu lui trouves à Monica Well ? C'est son vocabulaire à trous qui t'attire ? Parce que dans le genre, je peux t'en trouver d'autres si tu veux, et célibataires. »
« La ferme. »
« Comme tu veux. Je comprendrais que tu ne veuilles pas en parler… »
Elle lui lance son plus beau sourire, et il lui renvoie son regard le plus noir. Rachel décide d'arriver à ce moment-là. Mauvais timing si vous me demandez…
« Coucou tout le monde ! »
Elle demande à Lily de se serrer et s'avachit sur le fauteuil. Lily semble aux anges. Ce n'est jamais bon signe…
« Tiens Rachel ! Comment ça va ? Tu ne trouves pas que Sirius a du charme avec son bandeau sur l'œil ? Ca fait un peu 'pirate'… »
Rachel lui lance un regard critique.
« Sans vouloir te vexer Sirius, je préfère sans. Qu'est-ce que tu t'es fait ? »
Sirius grommelle quelque chose, les joues légèrement rouges, et alors que Rachel se penche pour lui demander de répéter, Lily prend la parole, bien clairement, l'air de jubiler.
« Il a dragué Well et par vengeance Merril lui a lancé sa batte à la figure. Et ça explique aussi pourquoi notre Capitaine Potter a l'air si grognon. »
« Moi, grogn- » répliquai-je aussitôt, vexé, mais ma voix se perd dans le bruit, comme toutes les autres.
« Je ne la drag- » Sirius semble au comble de l'outrage.
« -QUOI ? »
Mais c'est encore la voix haut-perchée de Rachel qu'on entend le mieux. Elle se couvre aussitôt la bouche de sa main, mais elle regarde alternativement Sirius et Lily, en fronçant des sourcils.
« Je savais pas que tu t'intéressais à Monica, Black. »
Black. Mauvais signe. Rachel est celle qui appelle les gens le plus facilement par leur prénom. L'heure est grave. Sirius semble le penser aussi.
« Maisnonmaispasdutout ! c'est cette fille qui… je lui ai juste ouvert la porte de la grande salle. Pas de quoi en faire un drame. Mais elle a gloussé un peu trop fort et Merril a tourné au quart de tour, comme d'habitude.»
« Pourquoi tu te sens si obligé de t'expliquer devant Rachel, Sirius ? Ce n'est pas comme si c'était ta petite amie ou quelque chose comme ça… »
Rachel et Sirius, respectivement, piquent un fard.
« Non bien sûr que non mais… »
« Mais tu aimerais bien c'est ça ? » ajoute Lily d'un ton perfide.
« Ca ne te regarde pas. » Rachel et Sirius ont parlé en même temps, et se jettent un bref regard d'excuse.
« Si tu n'as pas envie que tout le monde sache ce que tu caches dans ta malle, tu devrais faire attention à ce que tu dis, Lily… »
Rachel lance à Lily un regard d'avertissement et Lily hausse les épaules.
« Tant pis pour toi ! ça aurait été fini en moins de deux avec moi, mais si tu préfères le faire à ta manière… ça peut pas non plus te faire du mal, de te décoincer un peu. »
Rachel semble au bord de l'apoplexie.
« Toi, TOI ! tu vas voir ce soir… »
Sirius et moi échangeons un regard intéressé. Je devine que je ne suis pas le seul à vouloir savoir comment ça va se terminer dans les dortoirs. Et j'aimerais bien savoir aussi ce que recèle de si secret la malle de Lily…
Point de vue de Lily Evans,
Préfète, sixième année, Gryffondor
James Potter est pour moi un mystère presque complet. Je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi –et comment- est-il parfois si charmant, pour être, l'instant d'après, un insupportable gamin 'rebelle' qui aurait bien besoin d'une paire de baffes. Comment peut-il être si noble et chevaleresque un jour, et le lendemain se comporter comme la pire des vermine et humilier les gens qui ont le malheur de croiser son chemin ?
Comment peut-il être si mature par instants, si intéressant, et la minute suivante passer sa main dans ses cheveux et se comporter comme un macho fini aux idées arriérées ? Et je n'arriverai jamais non plus à comprendre pourquoi j'accorde à ces questions tant de temps et d'importance.
Le problème s'arrêterait là si je ne différenciais pas James et Potter. Par James j'entends le James gentil, mature, au grand sourire, au regard chaleureux, qui apparaît parfois derrière la façade de Potter. J'aime ce James-là, celui qui ne lance pas des sorts aux plus faibles que lui, celui qui ne se vante pas de ses exploits en Quidditch… Par 'Potter', j'entends le James Potter qui apparaît la plupart du temps. Celui qui aime répondre aux profs, faire l'intéressant devant les filles, dont la santé mentale est plus qu'instable, et que je méprise profondément. J'ai toujours été attirée par les Dr Jekyll and Mr Hyde… (cela explique pourquoi j'ai eu un petit béguin pour Remus quand j'ai su qu'il était loup-garou… chacun ses faiblesses.)
Je pense que je ne détesterais pas autant Potter si je n'aimais pas autant James. Pas très clair ? je compatis, je suis passée par là aussi. Comment en effet tomber sous le charme d'une partie seulement d'une personne, et détester l'autre moitié ? C'est difficile à gérer, je peux vous l'assurer.
En fait j'en veux à James Potter de laisser plus souvent sortir son côté 'potter-l'imbécile' que son côté 'James-the-nice-guy'. Je lui en veux parce que je passe des heures à réfléchir sur lui, et que je n'ai toujours pas trouvé la solution pour :
a) arrêter d'être charmée dès que Mr-James-The-Nice-Guy apparaît
b) réussir à supporter Potter –par définition insupportable
c) cesser de penser à James Potter
d) trouver une potion qui rendrait le Mr Hyde-Potter quasi-inexistant.
Est-ce que j'aime plus James que je ne déteste Potter ? Ou l'inverse ?
Le fait même que je sois attirée par James Potter relève du fantastique.
Je n'ai jamais été ensorcelée par les hommes ringards qui vous offrent des lys à chaque occasion, croyant être romantiques, ni par ceux qui pensent qu'en vous embrassant par surprise sous le gui devant la Grande Salle réunie vous serez assez déroutée pour les laisser faire. Le côté joueur de quidditch arrogant et populaire n'est pas non plus quelque chose que je recherche chez un homme (bien que je sois tombée amoureuse de MacKinnon, le capitaine de Serdaigle, en troisième année… on fait tous des erreurs de jeunesse). Or James Potter est un mélange insaisissable de toutes ces non-qualités. Rien de bien glorieux.
Mon Prince charmant était beaucoup plus… beaucoup moins… James Potter. Je voulais un homme, pas forcément beau, mais avec du charisme, bienveillant, au regard rassurant, modeste, voir même un peu autiste (l'aura de mystère…). Pas matérialiste (j'entends par là les hommes qui ont bonne conscience parce qu'ils offrent continuellement des cadeaux coûteux, et tant mieux si leur copine culpabilise), ni romantique (cette espèce-là m'horripile et me fait généralement fuir), ni galant (la face visible de l'iceberg 'machisme'), et encore moins Chevaleresque (je ne suis pas une princesse sans défense, je sais me sauver moi-même devant les méchants !)
Et de qui ai-je fini par tomber amoureuse ? de l'inverse. James Potter renverse mes principes, chamboule mes idées reçues. J'avais envie d'une histoire simple, de regards qui se croisent, d'un peu de flirt, de quelqu'un qui me comprendrait… mais le seul garçon auquel je pense quand on me demande 'qui m'intéresse' a les yeux noisettes, les cheveux sciemment ébouriffés et un sourire ringard de séducteur.
J'ai même déjà envisagé la solution du philtre d'amour comme explication à ce revirement bizarre, mais quand j'ai pris l'antidote, mon esprit n'était pas plus clair, ni moins attiré par James Potter.
Il y a des moments où je serais presque prête à fermer les yeux sur le fait qu'il n'est pas tout le temps adorable, et l'embrasser, et quelques minutes plus tard il fait quelque chose de vraiment stupide et insupportable, et je le méprise, je le déteste parce qu'il brise mon rêve, parce que j'avais envie de l'embrasser, et que je ne peux pas embrasser quelqu'un qui est aussi arrogant et sûr de lui… je le déteste parce que j'aimerais lui faire confiance et que je ne peux pas. Et je le déteste d'être parfois aussi charmant et m'enfoncer davantage. J'aimerais qu'il soit charmant tout le temps, ou bien odieux continuellement, que je puisse avoir un avis définitif sur lui…
Quand ils sont revenus de l'entraînement, j'avais envie de le prendre dans mes bras et l'embrasser pour chasser ce pli de contrariété entre ces yeux. Et puis, une heure plus tard, il sort cette phrase au mauvais moment et…
…Et je crois que je vais être obligée de le tuer pour être enfin tranquille et penser à autre chose qu'à ça, alors que je devrais me consacrer à ma –si passionnante- traduction de Runes anciennes.
J-1, le soir, réunion tactique chez les Serpentards
Point de vue de Brad Davies,
Capitaine/gardien/préfet de Serpentard, sixième année
« Nous sommes les meilleurs, personne n'en doute, mais les Gryffondors sont toujours favorisés par les arbitres, c'est bien connu… Pas la peine de leur lancer des sorts sur le terrain, ça va nous retomber dessus -»
« Comme si c'était de notre faute » grommelle Josh Cartier.
Je prends mon courage à deux mains, respire un bon coup, et je récite cinq fois mon mantra anti-violence dans la tête.
« La question n'est pas de savoir si le favoritisme dont bénéficient les Gryffondors est fondé ou non, mais de réussir à trouver une solution pour gagner sans avoir recours à la violence sur le terrain. Il faut être plus original que les habituels sorts d'aveuglement, de surcharge pondérale ou de jambencotons si on veut que ça passe à peu près inaperçu. On est pas des Serpentards pour rien, non ?»
Ils me regardent sans comprendre, l'air hébété. Je n'aurais peut-être pas du utiliser un vocabulaire si soutenu… Non, je n'abandonnerai pas. Non, je ne tuerai point.
« Sorts de confusion peut-être ? histoire que Black et Merril confondent les joueurs et lancent les cognards sur les leurs… » propose Julia.
« Pas besoin de ça, Merril et Black s'entretuent déjà… » lance Simon Cartier.
Son jumeau, Shoubert , Hell et Bold ricanent en cœur, et Julia me lance un regard désespéré.
« il paraît que c'est à cause de la Well… »
Nouveaux ricanements. Nouvel échange appuyé de regards entre Julia et moi.
« C'est cool, ils font notre boulot, ils se battent entre eux… »
Ca, notre équipe aussi sait le faire. Et même très bien si on en croit le nombre de cognards que Julia a esquivés –plus ou moins bien- durant ces dernières séances.
« L'idée du sort de confusion est tout à fait dans l'esprit de ce que je pensais… Quelqu'un a un philtre d'amour où… »
« Moi j'ai. » lance Bold, toujours aussi bref.
Je soupire de soulagement.
« Voilà, parfait ! Il suffit d'en donner à un des joueurs de l'équipe pour qu'il tombe amoureux de leur poursuiveuse, Elaine Philip, Evan Doherty devrait en être fou de rage. »
Chœur d'assentiments.
« Lupin par exemple ? Pour Potter, il suffit de réussir à lui faire tomber ses lunettes… » lance Hell, tout fier de sa trouvaille.
« …Pourquoi pas, c'est dans l'esprit… du moment qu'on ne peut rien nous reprocher. D'autres suggestions ? »
J'en connais un qui va se faire tailler en pièces si une certaine Carmen apprend qu'il a proposé de rendre Lupin amoureux de Phillip. Ca devrait être marrant… Ce n'est pas comme si j'avais toujours a-do-ré Hell.
« Oui !oui ! j'ai un reste de potion hallucinogène ! Ca et la myopie, ça va faire 'combo' pour Potter ! » s'exclame l'un des Cartier avec enthousiasme.
Ca y est, ils sont partis, plus rien ne les arrêtera… J'espère au moins qu'on va réussir à gagner.
« on pourrait… on pourrait… » commence Shoubert.
Pour la première fois depuis des lunes, l'équipe semble solidaire grâce à la perspective de pouvoir en faire baver aux Gryffondors… J'espère qu'ils seront plus concentrés à attraper les lunettes de Potter qu'à lancer des cognards sur Julia… on peut toujours espérer.
Soudainement j'ai mal à la tête, et la nausée. Je décide de partir, en espérant que je ne suis pas enceint d'une larve énorme d'hippocampe –c'est ce qui était arrivé à notre capitaine avant le match contre les Gryffondors, il y a deux ans… Pomfresh avait du l'opérer de toute urgence en plein milieu du match.
Jour J : Le Match
Point de vue de Carmen Borgia,
Sixième année, Serpentard
« …Toujours aucun coup bas entre les deux équipes, les amateurs de boxe doivent être déçus…On s'attendait à davantage de tensions entre les deux équipes aujourd'hui ! mais il faut dire que les joueurs de Gryffondors se sont enfermés dans leur tour et n'ont mangé que des plats vérifiés par leur capitaine pour éviter toute attaque sournoise des Serpentards –ce qui explique pourquoi, pour la première fois depuis deux ans, aucun joueur n'est tombé subitement malade ! Ah ! Un peu d'action chez les poursuiveurs… Philip feinte un des jumeaux Cartiers –mais lequel ?- et passe à la jolie Bells qui s'avance à toute vitesse vers les buts et TIR ! et… tir rattrapé par Davies, qui a failli tomber de son balai –j'en connais qui auraient été déçues ! il relance le souaffle à … »
Que les matchs de Quidditchs peuvent être mo-no-tones… Habituellement, il y a un peu plus d'animation quand on joue contre Gryffondor ! je suis presque déçue… je m'attendais à quelques vêtements qui s'enflamment tous seuls, ou à un ou deux balais qui aient le hoquet… il y a bien eu cette tentative minable de Hell pour piquer les lunettes de Potter – sans succès mais le fait que les joueurs de Gryffondor n'aient pas mangé dans la grande salle –malins !- a dû faire avorter pas mal de tricheries.
Et le score est lamentable. Une heure de jeu, et les gryffondors mènent par 100 à 30… pas que Brad joue mal, il rattrape deux souaffles sur trois en moyenne, mais quand les tirs s'enchaînent, il ne peut plus lutter. La lente torture que les joueurs subissent aurait pu être un peu raccourcie par Potter ou Julia –plus vraisemblablement Potter, malheureusement- à la vingtième minute, mais un cognard avait freiné la course des deux attrapeurs –pour une fois que Shoubert lance juste !
L'agonie est lente, mais fatale. Et je crains à chaque seconde que Lupin meure sous les cognards… il est presque continuellement la cible de Shoubert et Bold, et Sirius doit roder en permanence à côté –ce qui n'a pas empêché Lupin de se prendre un cognard dans l'épaule. (prendre note : lui apporter des chocogrenouilles à l'infirmerie…). Vivement que le match s'arrête, car même si la perspective de veiller à son chevet est réjouissante, je préfèrerais que son séjour à l'infirmerie ne dépasse pas une semaine…
Je prête tellement peu d'attention au reste du match et au commentateur (Armand Blair, un obscur Pouffsouffle de cinquième année qui m'envoie des fleurs immondes à chaque Saint-Valentin) que je ne comprends pas tout de suite pourquoi le silence s'est fait. C'est le fait que maddie –qui avait les poings crispés à son siège tout le long du match- se lève soudainement qui m'arrache à ma torpeur.
« … MAIS QUELLE PLONGEE DE POTTER ! Il va s'écraser sur le sol ! L'attrapeuse de Serpentard est loin derrière et…. OUI ! il l'a ! les autres joueurs accourent et… »
Et après, cette impression de se déboucher les oreilles et d'entendre soudainement un bruit assourdissant. D'une part parce que toutes les personnes qui retenaient leur souffle recommencent à respirer et à crier –de joie ou de désespoir selon les affinités. D'autre part… parce que deux cognards viennent d'être simultanément lancés sur l'attrapeur des gryffondors, et tous ceux de son équipe sont entrain d'hurler pour le prévenir.
James Potter a peut-être la grosse tête, mais il a de bons réflexes, on ne peut lui dénier ça. Mais parfois, ce n'est juste pas suffisant. Il jette à peine un regard aux cognards avant de basculer en arrière et de faire une chute impressionnante pour remonter en chandelle, le vif d'or toujours au poing…
Le premier cognard lancé par Shoubert, se fait distancer par la feinte, mais le deuxième, plus vicieux –il vient de la batte de Tudy Bold- le prend par surprise en l'attaquant par derrière ; on entend un grand 'Crac', et puis un petit 'flip flip' ; la colonne vertébrale de James Potter vient d'en prendre un sacré coup, et le vif d'or s'est échappé.
Et là, c'est la ruée.
Lupin, Black et Philip, qui sont les plus près, se précipitent pour rattraper Potter, tandis que les profs se lèvent et lancent des sorts pour atténuer la chute. Et Julia, dans l'indifférence totale, récupère le vif d'or.
La fin de match la plus bâclée de mes années poudlardiennes.
Plu? pas du tout? vous en voulez plus? et Joyeux noel à tous!
