Bienvenu petits lecteurs, et joyeux Noël ! Z'avez vu ce que le perce-oreille (oui, le perce-oreille, ce terrifiant prince noir qui s'envole d'un air bestial dans les brumes du soir, tel un vautour colossale, vous connaissez pas? On a pas les mêmes références alors ...) vous a apporté cette année ! He oui! Le deuxième chapitre! Enfin ! Vous pouvez remercier ma soeur et les innombrable coup de pied au cul qu'elle m'a foutu pour me motiver !
Désolée pour le délai, quoiqu'on est déjà vu pire (pourquoi certain examine soudain leurs chaussures? Je visais personne en particulier), mais j'ai une bonne excuse, si si, il se trouve que ma sale garce de bêta-readeuse a ... c'est à peine si j'ose le dire ... a comparé mes écrit à ... du ... du roman Arlequin ... vous savez, Arlequin, le champion de l'amoûr (et cette référence là, vous la saisissez? Non? Incultes...) Et le fait est que ce que j'écrit est en effet un putain de roman Arlequin ! Voilà voilà ... Après une tentative de suicide (je me suis jeté du haut de la fenêtre du self sans penser qu'il était en dessous du niveau du sol) il m'a fallut quelques temps pour me remettre de cette affreuse révélation. Mais me voilà remis. Et voilà mon roman Arlequin, torchez vous avec, rien à foutre, toute manière une fois ce torchon fini je pars m'installer au fin fond de la jungle Birmane sous une fausse identité.
Et puis remarquez quand même qu'il est un peu plus long que le précédent, si si.
Je tient également à vous signaler que je vais vous faire chier tout le long avec mes tites intervention personnelles et que je prend même plus la peine de mettre NdA et que en plus il doit être truffé de fôtes parce que je voulez le poster pour Noël et que ma bêta de readeuse (ahah, riez siouplais, j'me sent seule) fait grève.
Puis vous allez également comprendre dans ce chapitre pourquoi donc j'ai donné un nom aussi foireux à cette fic.
Et vous allez rencontrez Kriss ! niarhahaha ! Mon rêve secret (qui n'est plus secret puisque j'vous l'dit) est de ressembler a cette femme. Ça en dit suffisamment long je crois...
De l'incompatibilité des diamants et des rubis ...
1er round: évaluer l'adversaire
Environ une semaine plus tard...
- Non, Arty. Non, c'est ta position de départ qui est mauvaise .
Artemis Fowl II laissa Artemis Fowl I placer ses doigts correctement sur la corde.
N'ayant rien d'autre à faire ces derniers temps, son père surveillant étroitement la légalité de ses activités, Artémis II avait décidé de se mettre à une activité digne de son nom : le tir à l'arc. Artémis senior, excellant lui-même dans cette discipline qu'il avait également décidé de pratiquer pour faire honneur à son prénom, s'était fait une joie de partager sa passion avec sa progéniture .
- Là, celui-ci soutient la flèche . Non, ne te raidis pas comme ça !
Et chtoing, la flèche fit un joli salto et se planta à environ 4 mètres derrière le fabuleux archer ...
- Arty ...
- Étant maintenant chargé de votre sécurité, Mr Fowl, je vous conseille d'aller vous placer juste devant la cible, c'est le seul endroit où vous ne risquez rien .
Artémis jeta un regard assassin à son ex-garde du corps qui ramassait la flèche en souriant .
- Téléphone pour vous Mr Fowl, c'est Mr Stelton ...
- Ah, ces banquiers ! soupira Artémis senior d'un ton qui se voulait agacé mais son fils, qui était bien placé pour savoir qu'on ne pouvait jamais vraiment chasser le naturel qui revient toujours au galop, vit bien qu'il crevait d'envie de discuter d'intérêts, d'actions et tous ces trucs marrants ...
- Vas y sinon c'est moi qui vais répondre et tu auras des surprises devant ton prochain relevé de compte.
- Puisque même mon propre fils n'hésiterait pas à comploter contre moi ... essaya de se lamenter Mr Fowl qui était décidément mauvais acteur quand ça ne concernait pas les affaires.
Il fourra son arc entre les mains de Butler et commença à s'éloigner en claudiquant.
- Bon, j'y vais, je tacherai de ne pas être trop long ... - "Mais bien sûr " pensèrent Artémis II et Domovoï dans une parfaite communion spirituelle- Non, pas la peine de m'accompagner Domovoï, je m'en sortirai tout seul, chargez vous plutôt d'apprendre à ce qui me sert de fils comment on tient un arc. Je veux qu'à mon retour il sache envoyer sa flèche à moins de 5 mètres de la cible ... et devant lui si possible.
Une heure plus tard Mr Fowl parlait toujours avec passion de 1,76 de chais pas quel plafond, de la faillite imminente de Smith&Co et de la clôture à la hausse de la bourse de Tokyo (NdA: vous aurez remarqué que mes connaissances en économie équivalent celles en art martiaux...) et Butler essayait toujours désespérémentd'apprendre à viser à Artémis.
- Mais je sai-heu. Il faut avoir un angle de tir de 45° pour ...
- Artémis, tu réfléchis trop, c'est pour ça que tu n'y arrives pas. Oublies un peu tout les principes physique et concentre toi seulement sur la flèche, tu dois prévoir sa trajectoire instinctivement, sans faire de calculs compliqués, tu dois être la flèche ...
Et chtoing, et re-triple salto de la flèche mais avec atterrissage à 5 mètres devant cette fois ci, ya du progrès quand même ... Butler ouvrit la bouche pour faire un commentaire mais jugea préférable de s'abstenir quand il croisa le regard d'Artémis.
- Je suppose que vous n'aviez pas l'intention de dire quoi que ce soit du genre "tu es déjà intelligent, riche et beau, on peut pas tout avoir " avant d'éclater de rire ...
- Non non, pas du tout !
- Je préfère. Bon, à toi, ridiculise moi un peu le temps que mes doigts cicatrisent ...
L'arc étant une arme qui était quelque peu tombée en désuétude ses derniers siècles Butler ne maîtrisait pas très bien son maniement -c'est à dire qu'il était un petit peu moins doué que Mr Fowl...
Il pris donc l'arc qu'Artémis lui tendait et visa la cible à 100 mètres parce que celle à 200 mètres il n'arrivait pas tout le temps à mettre dans le mille contrairement à Artémis senior (pour Artémis junior il en avait installée une à 10 mètre mais elle n'avait pas encore était abîmée).
Artémis II suivi du regard la trajectoire de la flèche. Moui ... on ne pouvait pas nier qu'il y avait une légère différence entre ce tir et les siens ... La flèche arrivait au plus haut de sa course et allait entamer sa descente vers le centre de la cible quand une détonation retentit et la flèche se brisa en son milieu.
Artémis eu à peine le temps de se demander ce qui se passait avant de se retrouver plaqué au sol par un Butler commandé par ses réflexes conditionnés (coup de feudangerprotéger principal) qui avait dégainé à une vitesse à faire crever LuckyLuke de jalousie et scrutait le parc à la recherche du potentiel tueur.
Il n'eut pas à scruter beaucoup puisque la potentiel tueuse s'avançait justement vers eux en longues enjambées félines avec un long revolver (NdA: les connaisseurs me diraient que c'est un colt double action modèle 1889-92, calibre 38, canon de 6 pouces mais pour moi c'est un revolver ./ ) encore fumant à la main sans chercher le moins du monde à se cacher.
Butler, tout en gardant l'intrus dans sa ligne de mire quand même, marqua comme un petit temps d'arrêt. Faut dire aussi qu'Artémis s'était relevé et épousseté en lui lançant un petit regard réprobateur et était parti à la rencontre de la longue femme qui rangeait maintenant son colt à l'arrière de sa ceinture.
- Miss Kriss, je suppose. Rien ne vous obligeait à massacrer l'équipement sportif de mon père ... commença Artémis étrangement beaucoup moins froid que ce à quoi s'attendait Domovoï.
Un sourire furtif passa sur le visage impassible de l'arrivante.
- Veuillez m'excuser. Je voulais me faire une idée de votre actuel garde du corps afin de comprendre pourquoi vous avez l'air de tant vouloir vous en débarrasser... Et puis c'était une cible tellement tentante ...
Butler se redressa et abaissa son arme mais sans la ranger dans son holster. Instinct, instinct de soldat, cette femme respirait le danger.
- Ma ... remplaçante, hein ?
- Vous êtes particulièrement perspicace à ce que je vois ...
Son instinct lui disait également que la cohabitation avec cette femme risquait d'être difficile. Il avait déjà envie de la baffer...
Pendant qu'Artémis commençait à se diriger vers le manoir suivi des deux gardes du corps en récitant tout les points du contrat Kriss, Domovoï détailla sa future collègue.
La peau plutôt mat. Il lui donnerait des origines indo-européennes. A vu de nez elle devait faire à peine 1m85 dont au moins 7 centimètre de talon -déjà un mauvais point les talons, n'importe quoi- ce qui, pour un garde du corps est relativement petit. D'ailleurs elle n'avait pas une carrure particulièrement impressionnante, mince, les attaches fines. Bon, c'est vrai qu'on devinait bien des muscles nerveux et fins mais puissants sous sa chemise noire un peu trop grande pour elle qui... hum, on s'égare ...
Domovoï jugea inutile de s'intéresser jambes, fesses et hanches sachant que, restant un homme, il risquait de ne pas être totalement objectif. Il se rabattit donc sur le visage. Un visage fin presque maigre, comme le reste du corps. Et totalement froid et fermé -comme le sien, un visage de professionnel. Parfait -d'un point de vu strictement professionnel bien sûr.
Il n'y avait que le nez. Il avait du être cassé au moins deux ou trois fois. Encore un mauvais point. Et comment quelqu'un incapable de défendre son propre nez pourrait protéger un principal ? C'était un peu tiré par les cheveux ? Vous trouvez? Bon d'accord, il lui cherchait le maximum de mauvais points et il avait du mal à trouver ... Mais ça viendrait.
Ses cheveux courts d'un noir mat étaient plaqués en arrière sous plusieurs couches de gel. Impeccable. La coiffure aussi lisse que son visage. Rien à redire.
Et elle avait des grands yeux d'un gris d'acier froid. Il devait reconnaître qu'il avait toujours eu un faible pour les yeux gris. Surtout s'ils étaient sur un visage fin impassible appartenant de préférence à une femme longue et nerveuse... Et merde.
Si profondément plongée dans la contemplation d... dans ses pensés, plongé dans ses pensées, Domovoï ne remarqua pas le regard d'Artémis, un regard calculateur teinté d'une vague nuance de ce qui ressemblait à de l'espoir allant de lui à Kriss et de Kriss à lui ...
■■■
- Bien, tout m'a l'air de convenir, conclu Artémis après une longue série de questions diverses à Miss Kriss (Vous fumez? -Bien sûr que non. -Vous me dites que vous avez été GI, combien de temps? -Un peu plus de quatre ans. -Pourquoi avez vous quitté l'armée américaine? -Marre de ces crétins misogynes. -Mais encore? -Bon, c'est vrai, j'ai frappé un officier. -Et? -Juste le nez et quelques cotes cassées... à peine une semaine de coma. -Bien. Etes vous célibataire? -Pardon? -Je vous demande si vous êtes célibataire. -Evidemment. -Vous n'êtes pas lesbienne? -...? Je ne suis pas sûre de voir l'intérêt de la question... -C'est à celui qui paye de voir l'intérêt des questions, Miss. -Je suis hétérosexuelle. -Parfait. Vous m'avez aussi dit que vous avez travaillé en tant que sniper pour les services secrets mexicains. Combien de temps? -A peine deux ans. -Qui avez vous frappé cette fois ci? -Je suis partie par moi-même, trop mal payé...) pendant une bonne heure.
- Je souhaite juste vous faire passer un petit examen final. Veuillez me suivre. Vous aussi Domovoï.
Même sans cette précision Domovoï l'aurait suivi, il n'aurait pas laissé Artémis seul une seconde en compagnie de cette Kriss. Depuis son arrivé son malaise n'avait cessé de grandir et à présent elle aurait pu avoir un néon clignotant indiquant "ennemie-attention-ennemie" accroché au dessus de la tête que ça changerait pas grand chose. Instinct de soldat.
Bref, il suivit Artémis sans trop se demander pourquoi il les amenait vers la dépendance du manoir réservée au domestique. Jusqu'à ce qu'ils entrent dans le dojo.
- Artémis! Attendez ! Vous ... vous voulez que ...
- Oui ?
- Vous voulez qu'elle me foute une raclée ! C'est ça votre examen final?
- Charmante perspective... roucoula Kriss en retirant ses bottes parce qu'avec les bottes, paf un coup de talon dans la nuque avec juste l'angle qu'il faut pour briser les cervicales, c'est tellement facile que c'est même plus drôle ... Remarque, on peut le faire aussi sans les talons...
- Pas qu'elle vous "foute une raclée", corrigea Artémis. J'aimerai que vous vous battiez pour évaluer la technique et le niveau de Miss Kriss ...
- Mais-heu Arty, je ...
- Oui je sais. Vous n'êtes pas en état de vous battre, d'ailleurs vous n'êtes plus en état de rien. Vous vous êtes fait battre par votre petite soeur -quelle honte ! Vous ne pouvez même pas monter un escalier sans faire une pause au palier pour souffler. Bref vous êtes lamentablement nul, à la limite de la sénilité. Vous le dites relativement souvent ces derniers temps... Cependant Juliet connaît parfaitement votre technique de combat, a suivit le même entraînement que vous et, ce n'est pas négligeable, est une Butler. Je ne considère donc pas comme la dernière des hontes de se faire battre par elle une fois dans sa vie. Ensuite, même si votre endurance et votre vitesse ont chutées je suis persuadé que votre force et votre souplesse n'ont pas été altérées. De plus il me semble que ces derniers jours votre état s'est tout de même sensiblement amélioré -ne dites pas le contraire, je vous ai vu courir hier matin. Et puis vous êtes Domovoï Butler. Donc vous n'avez pas d'excuse valable pour vous dispenser d'un combat contre Miss Kriss...
Domovoï poussa un profond soupir, retira donc ses chaussures parce qu'on met pas de chaussures sur un tatami et sa cravate pour éviter tout risque de strangulation et se plaça face à une Kriss qui avait du mal à cacher à quel point elle aimait la castagne...
Vu sa constitution il supposait qu'elle misait surtout sur la vitesse et la précision et chercherait à frapper des points stratégiques avec une force due à la rapidité de ses coups plus qu'à sa musculature. Il estima donc qu'il faudrait avant tout essayer de la déstabiliser voir, si possible, la désorienter, tout en tentant au maximum de détourner ses attaques. Et tout ça en moins d'une demi-secondes, balèze le mec.
Artémis s'assit bien en tailleur, parce que le lotus ça va deux ou trois minutes mais après ça commence à faire mal aux articulations, dans un coin un peu en retrait, près pour le spectacle.
- Quand vous voulez ...
Kriss ne bougea pas d'un poil. Domovoï non plus.
- Je vous en pris ...
- Honneur aux dames.
- Si vous y tenez ...
Et Domovoï regretta instantanément sa stupide galanterie. Non, pas vraiment instantanément, plutôt quand il vit un pied arriver sur son visage à une vitesse frôlant celle du son, c'est à dire presque instantanément... Je m'embrouille ? C'est un peu vrai .
Il parvint à éviter le coup de pieds mais le reste du corps de Kriss lui percuta l'épaule à pleine vitesse, manquant de la lui déboîter. D'accord, rapide.
Artémis avait l'impression d'assister à un combat entre un cobra et un lion. Veillez m'excuser cette comparaison lamentable mais c'est exactement ça. Je sais pas si vous visualisez bien mais c'est quand même saisissant. Kriss se recroquevillant pour prendre de l'élan puis bondissant pour frapper avec force et précision, Domovoï évitant les attaques avec souplesse et tentant sans succès d'atteindre l'adversaire de puissants coups de pattes ... heu, non, pas de pattes, mais bon, vous me comprenez. Vraiment, c'était très esthétique.
Je pourrais décrire tout le combat qui, au grand plaisir d'Artémis, fut passablement long, par exemple le moment où Domovoï parvint à bloquer la jambe de Kriss et lui fit faire une espèce de pirouette très artistique qui la fit tomber sur le sol mais avant qu'il ai pu l'immobiliser elle l'attrapa au cou et pour se dégager ... mais ça risque d'être vraiment très long et se serait même pas intéressant pour l'histoire. Je vais donc juste raconter la fin.
La fin du combat donc... Kriss fit sa vingt-septième tentative d'envoyer son talon dans le nez de Domovoï et ce dernier essaya pour la dix-huitième fois de l'éviter tout en l'attrapant par la taille pour la plaquer au sol. Aucun des deux ne réussit mais DomovoÏ arriva à accrocher accidentellement le col de la chemise de Kriss. Étant donné que leur élan respectif les entraînait dans des directions opposée ... Et bien peu de boutons restèrent à leur place et la couture de l'épaule gauche se déchira partiellement.
Certains -et surtout certaines, en poussant des cris hystériques (mais non, je ne prends pas mon cas pour une généralité), affirmeraient qu'il l'a fait exprès. Force m'est de prendre sa défense. Tout d'abord ce n'est pas du tout, mais pas du tout son genre. Ensuite je doit reconnaître que si il y a un coupable c'est bien moi. Je l'avoue, j'ai fait survenir ce malheureux incident parce que ça m'arrangeait pour la suite de l'histoire -et parce que ça me faisait marrer aussi ...
Bref, toujours est-il que l'épaule ainsi découverte de Miss Kriss laissait entrevoir sous la bretelle de son soutien-gorge un splendide tatouage représentant un rubis d'un rouge éclatant.
Et là, la réaction de Butler surprit un peu Artémis.
Il se redressa d'un bond et envoya sans cérémonie un coup de pieds d'une rare violence dans le ventre de Kriss qui, occupée à constater que sa chemise favorite été totalement foutu, ne le vit pas arriver et se retrouva à terre 4 mètres plus loin, le souffle coupé. Puis il sortit son Sig Sauer et posa carrément le coté où y a un trou (le plus dangereux selon Pex) sur le front de sa future collègue avant qu'elle ait le temps de faire un mouvement.
- Joli tatouage, rubis. C'est bizarre mais vous m'étiez tellement antipathique dès le début que ça ne m'étonne même pas ...
- Moi, c'est votre réaction qui ne m'étonne pas, Domovoï Butler, stupide et obtus, comme celle d'un diamant, grinça Kriss en essuyant une goutte de sang qui perlait au coin de ses lèvres sans s'émouvoir plus que ça d'avoir un automatique braqué entre les deux yeux.
Avant d'aller plus loin je tiens à préciser quelques détails concernant la famille Ko. Sachez que Madame Ko (Ko étant son nom de jeune fille puisqu'elle n'a jamais jugé aucun homme digne de passer plus d'une nuit avec elle, mais à partir d'un certaine âge on dit Madame) a un petit frère.
Enfants, orphelins, ils suivirent le même entraînement auprès d'un certain Pei-Mei (NdA: désolé, j'ai pas pu résister ...). Yun (le petit garçon, hein, je sais que les noms chinois c'est parfois équivoque pour les pauvres occidentaux que nous sommes...) s'avéra très doué. Mais Qiu ... Qiu (la fille donc) était la meilleure, et de loin. De très loin. A tel point qu'à peine cinq ans après le début de leur enseignement Pei-Mei les pria de dégager le plancher, par peur de finir par être surpassé par cette gamine. Qiu avait 14 ans, Yun, 8. Ils louèrent leurs services en tant que mercenaires et acquirent une réputation tenant de la légende.
Mais un jour, ces choses arrivent inévitablement, ce fut la dispute. Pour un sujet fort bête: Yun aimait beaucoup tuer, Qiu préférait protéger. Ils se séparèrent donc, vit ta vie camarade, et se spécialisèrent chacun dans leur branche jusqu'à y devenir respectivement les meilleurs.
Puis vient un jour cette espèce de lassitude que nous autres, jeunes sots inexpérimentés, sommes dans la totale incapacité de comprendre. Cette lassitude qui nous rend presque inintéressant ce que nous excellons pourtant à faire, ce "il manque quelque chose", ce désir d'un pouvoir nouveau. Et on regarde ce débutant qui nous faisait rire méchamment quelques temps plus tôt et on se surprend à lui dire "Laisse moi t'expliquer". Et on comprend ce qui nous manquait. Alors on prend un apprenti. Puis un autre. Et d'autres encore.
Les filles étant plus mature, ce fut Qiu Ko qui fut frappée la première par cette étrange mal qu'est le désir d'enseigner; Mais Yun, qui n'avait jamais cessé d'espionner et copier sa soeur rien-ka-pour-l'embêter, dès qu'elle se mit à tatouer des diamants bleu sur les épaules des élèves à qui elle avait appris à protéger un principal, se mit à tatouer des rubis sur les épaules des élèves à qui il avait appris à exécuter un contrat ...
Les contrats des seconds se trouvant inévitablement souvent être les principaux des premiers ...
Il n'y a rien qu'un disciple de Madame Ko abhorre plus qu'un "rubis".
Il n'y a rien qu'un disciple de Mister Ko méprise plus qu'un "diamant".
Tous ça pour expliquer la réaction de Butler face au joli tatouage qui ornait l'épaule de sa remplaçante.
Kriss fit un mouvement pour se relever mais Domovoï l'en dissuada en appuyant un peu plus fermement le canon de son automatique sur le front de son ex-future-collégue-qui-maintenant-va-morfler. S'ils avaient été seuls il l'aurait flingué sans discuter mais là, restons poli, il attendait l'accord d'Artémis qui était en train de finir de déduire les éléments qui lui échappaient.
- Les ... hum... "rubis" sont une école concurrente à celle de Madame Ko?
- On peut dire ça comme ça. Ce sont les tueurs à gages les plus nuisibles à qui on puissent avoir à faire. Vous voulez que je lui demande poliment qui l'a engagée ou je vous en débarrasse tout de suite?
- Et les diamants sont sans doute les gardes du corps les plus crétins à qui on puisse avoir à faire. Sachez tout d'abord, affligeant barbare, que me "demander poliment" quoi que ce soit ne vous servira jamais à rien, je suis comme vous entraînée à résister à n'importe quelle forme de torture, ensuite que mon employeur, jusqu'à nouvel ordre et au cas où vous l'ignoriez, est le même que le votre, c'est à dire Artémis Fowl Junior ici présent, et enfin que ce tatouage sur mon épaule est un diplôme, un simple diplôme. Un diplôme ne vous oblige pas à exercer une profession.
- Bien sûr. Vous êtes sans doute une pauvre sainte que le destin a malmenée ...
- Vous croyez que ma mère m'a demandé mon avis avant de payer à Mr Ko les 60 000 $ en liquide pour ma première année de formation ! J'avais neuf ans, bordel ! Et vous ! C'est peut-être de votre plein grès que vous avez bousillé votre adolescence à frapper comme un con dans des planches en vous faisant traiter de minable ! Parce que je suppose que les deux membres de la famille Ko ont les mêmes méthodes pédagogiques !
Domovoï hésita un instant puis recula son arme mais en gardant Kriss dans sa ligne de mire, attendant toujours un ordre d'Artémis. Artémis qui se trouvait être tout aussi hésitant et qui décida d'opter pour la solution "je-gagne-du-temps-pour-pouvoir-réfléchir-plus-longuement".
- Continuez, Miss.
- Vous voulez ma biographie? J'ai eu mon tatouage à vingt ans parce que je n'était pas trop empotée et que ma mère payait bien mais j'ai toujours détesté ce boulot. Pas tuer, tuer son adversaire lors d'un combat, c'est naturel. Mais tuer quelqu'un qui ne vous à rien fait sans lui laisser la moindre chance de se défendre... je trouve ça ... dégradant. J'avais l'impression de crever de honte à chaque fois. J'ai fait deux-trois contrats faciles et un jour on m'a offert un million de dollars pour tuer un gosse de 8 mois. J'ai dit merde, bande de connards, allez tous vous faire foutre et je me suis engagée dans un commando d'élite de l'armée américaine histoire de me changer les idées. Tout le reste est sur mon curriculum vitae que vous avez dépiauté tout à l'heures, il n'y a que le début que j'ai occulté pour éviter que votre diamant de chien de garde me flingue sur le champ en l'apprenant ou du moins vous dissuade de m'engager.
- Pourquoi tant vouloir travailler pour moi?
- Vous m'avez déjà posé la question tout à l'heure.
- Et vous l'avez d'ailleurs très habilement contournée.
- Parce que c'est un boulot relativement facile et que vous payez très bien et à l'avance une année de service et que pour moi c'est inespéré parce que j'ai deux mois pour rembourser prés de 8 millions de dollars à la mafia chinoise et que la seule autre alternative qui se présente à moi pour pouvoir amasser cette somme est de faire trois ou quatre gros contrats d'affilée en moins de deux mois et que ça ne me plais pas du tout comme solution.
- Comment en êtes vous arrivé à devoir une tel somme?
- Il me semblait que vous étiez le genre de personne à qui on a pas besoin d'expliquer comment circule l'argent sale.
- En effet. Bien ... Je vous engage.
■■■
Encore sonné par l'incompréhensible décision d'Artémis -Mais keski lui à pris ? Peut-être qu'il ne connaît pas la définition exacte de 'tueur à gage' ? Non, bien sûr, il en a déjà engagé ... Alors quoi ? Il a peut-être ... oh, je sais, il est tombé amoureux ! Mais qu'est ce que j'raconte ? Si, c'est possible, c'est tout à fait possible de tomber sous le charme de ces yeux d'acier si... Mais qu'est ce que j'raconte ! Ah, ça y est, j'y suis, je suis juste rentré dans une dimension parallèle. C'est ça une dimension parallèle. Quand un rubis devient garde du corps, c'est la seule explication plausible ...- Butler regardait, l'air complètement halluciné, Kriss apposer sa signature en bas du contrat qu'Artémis avait posé bien à plat sur son bureau.
On nageait en plein cauchemar.
Kriss releva la tête et jeta à son nouveau collègue un regard... un regard... froid, dédaigneux, supérieur, écoeuré, victorieux et chargé de plein d'autres choses encore dont je ne trouve pas les qualificatifs. Un regard pas agréable, quoi... Le tout en retroussant un tout petit peu la lèvre supérieur pour charger un peu plus l'ensemble en mépris et en dégoût.
La cohabitation allait être très, très difficile.
- Surtout cachez votre joie, diamant. Je risquerai de croire que vous êtes ravi de travailler avec moi...
Et vas y qu'elle enfonce le clou...
- Je conçois l'idée que ma décision ne vous enchante guère sur le coup, DomovoÏ, mais si vous pouviez le montrer un peu moins...
Artémis aussi? Il faisait vraiment la gueule à ce point? C'était pas conscient alors ... Il se redressa et essaya un sourire hypocrite à peu près convenable.
- D'accord, je vais faire un effort et tâcher de ne pas trop montrer à quel point j'ai envie de vous loger une balle entre les yeux -ha, ces yeux!- Mais à condition que ce soit réciproque, c'est à dire que vous commenciez par arrêter de faire ça.
- Arrêter de faire quoi ?
- Ce que vous faites depuis tout à l'heure ! Me regarder comme ça, en retroussant la lèvre ! Comme si j'était un... un amas de détritus en putréfaction !
Kriss allait répondre un truc du genre "C'est étrange que la comparaison vous soit venue si spontanément" mais fut heureusement (ou malheureusement, c'est selon...) coupée par Artémis qui, sans raison apparente, se mis à déclamer:
- Teach not thy lip such scorn; for it was made
For kissing, lady, not for such contempt.
- Pardon ?
- Oh, c'est du Shakespeare, je ne sais pas trop pourquoi j'y pense... Vous savez, Shakespeare, les amours impossibles...
Décidément Artémis ne tournait pas très rond depuis que son père l'empêchait d'avoir des activités délictueuse ...
■■■
Pour se délasser un peu après cette journée... disons éprouvante, Butler prenait une douche -oui, j'ai bien dit une douche. Approchez mesdemoiselles, approchez mesdames, apprrrrrochez, mais oui jeunes hommes vous pouvez regarder aussi on est dans un monde libéré après tout !
Je disais donc que Butler était sous la douche. Quand le drame survint : plus une goutte de gel douche au thé vert de Chine ! Et oui, même un garde du corps de 2m10, ayant suivi 8 ans d'entraînement intensif auprès de Mme Ko et connaissant 76 manière de tuer un homme armé avec une seule main et sans regarder n'est pas à l'abri de ce genre de problème existentiel ...
Mais ne paniquons pas, ce n'est pas si grave puisqu'il savait précisément où trouver un autre flacon de gel douche. A savoir: dans la chambre de Juliet.
Il saisit donc une serviette -une toute petite- , se la noua autour de la taille et direction de la chambre en question.
Il entra sans frapper puisque la Princesse de Jade était à l'instant même à Buenos-Aires en train de maîtriser sans aucune difficulté Leslie-la-teigneuse et de se faire sélectionner pour son premier championnat du monde de catch féminin.
Seulement...
- Mais ... mais que ... Qu'est que vous faites là ! D ... dans cette tenue!
"Vous" désignant Miss Kriss et "cette tenue" de forts jolis sous-vêtements en dentelle noire qu'elle était d'ailleurs sur le point de retirer quand Butler entra, tout portant à croire qu'elle avait, elle aussi, l'intention de se doucher.
Kriss s'accorda un quart de seconde de flottement puis referma la bouche, se força à détacher son regard d'une goutte qui coulait avec une lenteur particulièrement sensuelle sur le torse de son tout nouveau collègue, chassa de son esprit toutes pensées ressemblant de près ou de loin à "Niam niam ! Si y veut un p'tit massage après sa douche yaka d'mander ..." et repris un superbe regard dédaigneux, avec le retroussement de lèvre qui va avec -"for it was made for kissing, lad..." mais pourquoi je pense à ce truc ?
- Je me permets de vous retourner la question. Vous êtes dans ma chambre que je sache .
- V... votre chambre !
- Oui, ma chambre, vous ne connaissez pas ce mot ? C'est un endroit où on peut, entre autre, dormir et théoriquement se déshabiller quand bon nous semble sans qu'un espèce de gorille imberbe pratiquement nu fasse irruption ! Maintenant si vous voulez bien m'excuser...
Malgré de louables efforts Butler ne parvint pas à fermer la bouche. C'était peut-être dû au fait que jamais personne l'avait encore traité de "gorille imberbe" -quoique peut-être que deux ou trois suicidaires en avait déjà eu l'intention mais, puisque d'une manière générale il n'aimait pas trop qu'on parle de lui sous l'appellation de gorille, il n'avait jamais su l'adjectif qui était sensé suivre "gori-huprf hhhherhh"... - Mais c'était peut-être aussi dû au fait que Kriss avait fini sa réplique en retirant son soutient-gorge. Manifestement elle avait bien l'intention d'achever de se déshabiller avec où sans gorille imberbe dans sa chambre.
Il décida donc que, tant pis pour le "gorille imberbe", il lui ferait payer ça plus tard, pour l'instant il ferait mieux de s'éclipser le plus vite possible et de retourner sous sa douche ouvrir le robinet d'eau froide avant que se produisent certaines réactions physiques incontrôlables et particulièrement gênantes si toutefois vous voyez de quoi je veux parler ...
Malheureusement pour lui, le destin (NdA: c'est à dire moi, mwahahahaha !) n'en avez pas fini avec lui aujourd'hui puisqu'en traversant le couloir il fallut absolument qu'il fonce en plein dans Artémis ...
Artémis se releva (NdA: oui parce que quand 95 kilos de muscles vous rentre dedans par surprise, vous tombez ...), regarda Domovoï, regarda la porte de la chambre de Juliet / de Kriss et fit un grand sourire entendu .
- Je voulais juste vous prévenir que j'avais cédé la chambre de votre soeur à Miss Kriss et vous demander si vous n'y voyiez pas d'objection mais je constate vous êtes déjà au courant ...
- Artémis surtout ne croyez pas ... C'est sûrement pas ce que vous êtes en train de penser ...
- Ah ! Bon bon, si vous le dites... Je m'imaginais que vous étiez rentré dans la chambre de votre soeur sans doute pour chercher quelque chose sans savoir que Kriss y était, mais si vous m'affirmez que je me trompe ...
Butler se demanda un instant s'il pouvait se permettre d'exploser la tête d'Artémis contre le mur ou s'il valait mieux directement s'y fracasser la sienne. Ou les deux pourquoi pas, d'abord la sienne puis celle d'Artémis. Non, pas dans cette ordre ...
- Hum, Juliet m'avait bien dit que vous étiez mignon quand vous rougissiez mais je n'arrivais pas vraiment à m'imaginer ... C'est surprenant...
La tête d'Artémis puis celle de Juliet et celle de Kriss aussi et enfin la sienne. Voilà, comme ça c'était bien.
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Après trois jours on ne pouvait pas dire que la situation s'arrangeait. Domovoï en était réduit a émincer les oignons en imaginant la tête de Kriss à la place. Certes, c'est puéril et mesquin, mais ça fait du bien.
Et Kriss allait, venait, visitait, prenait ses aises. Affreusement horripilant.
Elle passa derrière lui au moins pour la huitième fois de la matinée et piocha dans la corbeille de fruits au moins sa huitième pomme de la matinée -manifestement elle aimait les pommes, donc il n'en achèterai plus, mesquin, en effet.
Elle s'adossa contre le mur et croqua le fruit -elle avait une manière de croquer dans les pommes ... vraiment très... très s... énervante- en regardant son collègue faire la cuisine comme on regarde un orang-outan à travers les grilles d'un zoo.
- Vous ne trouvez jamais ça humiliant pour guerrier de votre espèce de faire la cuisine?
Non, ne pas lui envoyer le couteau dans le ventre, il existe des solutions plus pacifiques...
- Artémis ne nous a pas demandé d'essayer de nous entendre, ou du moins de ne pas chercher de prétextes pour nous entre-tuer ?
- Justement, j'essaye de vous comprendre, de comprendre ce qui vous pousse à rester ici alors que vous pourriez prendre votre retraite et passer le reste de votre vie comme vous l'entendez, sans avoir à obéir a des ordres, dans un chalet suisse à regarder la montagne ou au fin fond de la Mandchourie à rechercher l'équilibre entre le yin et le yang ...
Question d'autant plus embarrassante que c'était exactement ce qu'il cherchait lui même à comprendre depuis une quinzaine de jours. Mais il ne pouvait quand même pas lui répondre ça.
- Moi je n'essaye pas à comprendre de quelle manière vous vous êtes fait plumée par la Triade.
Et à nouveau ce regard, avec la lèvre, pareil - for it was made for kissing, lady ...- Mais c'est pas vrai ! Maintenant il pensait à ce truc à chaque fois qu'elle le regarderai comme ça ! A croire qu'Artémis l'avait fait exp...
Tilt !
Une petite ampoule s'alluma au dessus de la tête de Butler. Et ce qu'elle éclairait ne lui plaisait pas beaucoup.
Il fallait qu'il ait très vite une tite discussion entre quatre z'yeux avec son ancien principal.
- Dites moi, Kriss, maintenant votre métier consiste bien à surveiller?
Kriss marqua un temps d'arrêt, sur la défensive. Qu'est ce qu'il allait encore lui sortir?
- Théoriquement.
- Génial, vous allez pouvoir surveiller ma sauce pendant que je vais voir Artémis. Il suffit de remuer doucement et quand elle brunit vous la retirez du feu.
Et avant qu'elle ait pu trouver une remarque désagréable il la laissa en plan avec la cuillère en bois.
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- Hum, vous auriez pu frapper, Domovoï ... marmonna Artémis en éteignant son écran d'ordinateur un peu trop tard pour l'empêcher de voir la magicienne en costume sexy dégommer des monstres à grands coups de boules de feu violette.
- Je ... hum... cherche des occupations légales et ... conventionnelles pour un garçon de mon âge...
Mais dans l'immédiat Butler s'en foutait profondément des activités d'Artémis, légales et conventionnelles ou non.
- Tulafexprèarty !
- Plaît-il ?
- Je ... je disait ... vous l'avez fait exprès ?
- Quoi donc ?
- Tout ça ! "it was made for kissing", les magnifique yeux gris, l... d'engager une femme !
Arty se cala dans son fauteuil, un sourire satisfait au lèvres.
- Qu'est ce qui vous fait songer que ce serait délibéré de ma part ?
- C'est impossible que vous ayez engagé une femme de rêve par hasard !
Le sourire d'Artémis s'élargit de manière terrifiante.
- ... Non ! C'est absolument pas ça que je voulait dire !
- C'est pourtant ce que vous avez dit ...
Domovoï se laissa lourdement tomber sur le second fauteuil.
- Mais ... mais pourquoi vous avez fait ça ?
- Eh bien, nous trouvions, votre soeur et moi-même...
- Juliet aussi fait partie du complot !
- Bien entenduComment aurais-je pu deviner que vous craquiez sur les yeux gris ?
- Vous ... l'avez engagé uniquement pour ses yeux ! Sachant que c'était un rubis ?
- Je ne savait pas qu'elle était un 'rubis', je dois avouer que l'apprendre m'a un peu contrarié mais il aurait était dommage que je ne l'engage pas juste pour un tatouage alors que nous avions eu l'opportunité de trouver une garde du corps sans emploie très proche de votre femme idéale d'après Juliet. Vous avez bien de la chance d'avoir une petite soeur qui vous connaît si bien...
- Ouèè... J'ai d'la chance...
- Ne soyez pas si ironique et voyez plutôt les chose en face. Je suis persuadé que si elle n'avait pas un rubis tatoué sur l'épaule vous lui auriez déjà fait votre déclaration.
- N'importe koaaaa...
- Elle ne vous plaît pas ?
- Elle ... je ... elle est ... Je veux partir m'installer au fin fond de la Mandchourie pour chercher l'équilibre entre le yin et le yang.
- Ne soyez pas ridicule. Vous n'avez pas à avoir honte d'avoir un faible pour Miss Kriss puisque je l'ai engagée essentiellement dans ce but.
- Mais j'ai jamais dit que j'avais un faible pour elle !
- Non, c'est vrai, vous avez dit que c'était une femme de rêve ...
- Mais ... mais j...
- A moins que je fasse fausse route... Vous préférez les hommes?
- Hein ?
- C'est vrai que Juliet m'a parlé d'un David ...
- Mais nan, ça a rien à voir ! Et j'avais 17 ans !
- C'est bien ce qui m'avait semblé. Et comme elle m'a aussi parlé d'une Yoko, d'une Victoria, d'une...
- J'ai ... j'ai vraiment raconté tout ça à ma soeur ?
- Je ne sais pas ce que vous lui avez dit au juste mais en tout cas elle m'avait l'air bien informée ...
- J'ai vraiment booooooocoup de chance ...
Artémis aller dire quelque chose, sans doute une parole de réconfort, quand une affreuse odeur de cramé entra par la porte ouverte.
- Ma sauce !
Au moment de passer la porte pour courir voir ce qu'il pouvait faire pour sauver sa sauce et pour péter la gueule de la salope qui l'avait laissé se carboniser Butler se rappela qu'il y avait encore un détail qu'il fallait qu'il sache, un détail très secondaire certes, mais ça commençait à sérieusement le turlupiner...
- Et ... Votre pièce, "it was made for kissing"... comment elle fini?
- A la fin de la scène, Lady Anne est séduite, à l'acte IV ils sont mariés, à l'acte suivant il la fait exécuter et à la fin de la pièce tout le monde est mort...
- Encourageant...
- Que voulez-vous, c'est du Shakespeare...
Pour les anglichophobes (y en a-t-il sur ce site ?), la tirade shakespearienne se traduit à peu près par:
"N'enseigne pas à ta lèvre un tel mépris, car elle a été faite pour le baiser, madame, non pour un tel dédain" et ça vient de la scène 2 de l'acte I de Richard III . A ce propos, il est possible que je me soit emmêlé les actes, ça fait longtemps que je l'ai lu...
Et voilà, moyeux Joël ! Le dernier passage n'est pas géniale je trouve mais j'avais l'intention de le publier durant la belle nuit de Noël et je me suis aperçu qu'il n'était pas fini en fin d'après-midi donc j'ai pas eu le temps de faire du grand art. Avec un peu de chance vous aurez la suite (où viendra, si j'ai bien calculé mon coup, le premier litre de sang, niarhahaha) à Pâques... ou à la Trinité (mironton mironton mirontène-euh)
