Author : Caramelon

Titre : Mondes alternatifs

Résumé : 5 chapitres plus ou moins longs. Dans chaque chapitre, un des pilotes de Gundam n'est pas un pilote de Gundam.

Sous-titre : sans Duo

Genre : POV Duo et POV Heero de temps en temps quand Duo n'est plus capable de parler. Alternative Universe (AU) et Yaoi ou Shonen AI, ça dépend de mon humeur… Période Gaki (donc faut pas s'étonner... Moi aussi, je reste une grande enfant au fond...)

Couple : ici, c'est 1x2 ou 2x1 ou 2x1x2 ou 1x2x1 ou 1+2 ou 2+1 ou 1+2+1 ou 2+1+2 je sais pas encore. A y est ! j'ai trouvé : ce sera du 1+2+1+2x1(x2)

Résumé : Ben Duo, y fait pas partie des pilotes de Gundam. Et voilà… enfin faut lire quoi !

Disclaimer : J'ai assez d'argent pour m'acheter Duo. Sauf que si je prends Duo je suis obligée de prendre Hilde qui veut pas le lâcher, et aussi Heero pour la même raison. Sauf que si je prends aussi Heero, c'est Réléna qui se pointe. Qui dit Réléna, dit Dorothy et Zechs, dit Luzcrésia, dit Sally sa meilleure amie, dit Wu Fei, dit Trowa, dit Catherine et les gens du cirque, avec son blondinet chérie, j'ai nommé Quatre qui dit l'unité Maganac, son père même mort et ses 29 sœurs. Qui unité Maganac, dit aussi leur famille… Bref, à ce rythme-là, c'est tous les personnages de Gundam qu'il faut acheter. Trop cher…

Mondes alternatifs

Sans Duo

POV Duo

Telle une ombre, je me fonds dans l'obscurité d'un couloir. Seuls les battements de mon cœur résonnent inlassablement dans le silence. Ainsi que le bruit du pas de course de mes poursuivants. Je sors une lame de mon long manteau noir, prêt à bondir, prêt à leur offrir ce que moi seul peut offrir : la mort. Soudain, je les vois passer devant moi, sans me voir. Comment le pourraient-ils ? Personne ne peut voir la mort, même lorsqu'elle approche. On ne peut que la sentir.

Je ne prétends pas être un dieu ! Ayant le droit de vie ou de mort sur les hommes. Non, puisque je suis moi-même un homme. Mais jusqu'à maintenant, les anges de la mort ne se contentent que de recueillir les âmes, des âmes innocentes, victimes de cette foutue guerre entre OZ, l'Alliance et les fameux pilotes de Gundam. Sauf que comme chacun sait, faut prendre en compte l'équilibre. Un asiate m'a un jour dit : « le monde est équilibre. La vie équilibre la mort. La mort équilibre la vie ». J'avoue, sur le moment, j'ai pas tout compris… Jusqu'à ce qu'on m'explique le machin du Yin et du Yang, du recyclage des âmes, bref des croyances asiatiques quoi… En gros, toutes ses morts serviront à bâtir un nouveau monde… Moi, je le vois plutôt noir si c'est Oz qui gagne. Et flou si c'est les pilotes de Gundam.

Beaucoup les considèrent comme des rebelles, surtout les dirigeants des colonies. La majorité des colons le pensent aussi, mais ceux-là, ce sont juste des moutons, prêts à suivre le loup contre la promesse qu'ils ne seront pas mangés. Ce lavage de cerveau enrobé de belles promesses ne marche pas pour tout le monde. Sur ma colonie d'origine, enfin, je dis d'origine parce que c'est là où j'ai toujours vécu aussi loin que je me souvienne, plusieurs groupes de rebelles se sont formés. Leur boulot : sabotages et espionnage. Parait qu'y a un drôle de type avec une coiffure champignonesque qu'est en contact avec les pilotes ou du moins, l'un d'entre eux.

Toujours est-il que Papi-champignon ordonne quelques missions à quelques gars de mon groupe. Ce qui m'a amené ici. Enfin, indirectement, toutes ses conneries m'ont ramené ici.

Le dernier soldat de Oz passe devant moi. Je le tire brusquement vers moi et lui brise le cou avant qu'un seul son ne s'échappe. Je traîne son corps un peu plus loin dans le couloir. Il devait bien y avoir un placard à balais dans cette base ? Comment y feraient sinon, pour avoir des sols aussi propre ? Je me demande ce qui pu le plus : les hôpitaux ou bien les bases de Oz (ou de l'Alliance. De toute façon ça revient au même)

Bon. Pas de temps à perdre avec ce cadavre. N'importe quel lieu fera l'affaire. Faut vite que j'aille récupérer cet avorton de Smiley qui s'est encore foutu dans la merde, pour pas changer. Compte sérieusement à l'attacher celui-là.

J'abandonne donc le cadavre dans un coin après lui avoir piqué tous ses passes. Les soldats de Oz sont tous des mauviettes, c'est bien connu. Font toujours passer leurs subordonnés devant et les plus gradés passent toujours en derniers. Je repère une bouche d'aération au plafond. J'entends aussi quelqu'un qui aboie des ordres et des bruits de pas qui se rapprochent. J'en conclus qu'y a une bête intelligente dans le groupe !

Je sors le flingue de l'autre gus et vise les sécurités qui retiennent la bouche d'aération. Deux tirs, deux vis dégommées. La grille se balance maintenant, seulement retenu par un côté. Je m'élance et je m'engloutis dans l'antre sombre offert par le conduit. Je referme la grille et m'éloigne prestement. Pas besoin d'attendre qu'ils me trouvent. S'il y a une bête intelligente, ça ne devrait pas prendre beaucoup de temps. Disons, une ou deux minutes…

Je me balade dans le système d'aération. Heureusement que je connais les plans de cette base. Comme quoi, c'est pas une si mauvaise idée de l'avoir appris par cœur. Finalement, après quelques minutes je m'arrête au dessus d'une grille. J'inspecte tranquillement le couloir. Bon, à part les deux soldats d'opérette qui font sembler de garder férocement l'entrée de la cellule de Smiley, pas un seul péquenot en vue.

Je dévisse rapidement, mais silencieusement la grille et la remonte dans le conduit. J'en conclus aussi que Oz doit être un maniaque de la propreté puisque les vis n'ont pas crissées une seule fois ! Pas étonnant que ses soldats soient si nuls qu'ils doivent même faire appel à l'intelligence artificielle ! S'ils passent leur journée à jouer à la femme de ménage aussi.

Je sors deux lames de mes manches. Je m'élance à travers le trou, tête en avant. Avant que les deux ozzies puissent répliquer, je lance mes deux lames, visant leur cou. Je fais basculer mes jambes et j'atterris sur mes pieds. Derrière moi, j'entends le corps des deux gardes s'affaler sur le sol.

Je fais passer la carte de sécurité du sous-officier que j'ai tué tout à l'heure dans une fente près de la porte. Celle-ci émet un bip et s'ouve. Je récupère les clefs attachées à la ceinture d'un des deux gars, ainsi que mes lames, avant de pénétrer dans la cellule, plus noire que la nuit. L'ouverture laisse quand même une certaine lumière envahir la prison. A ma droite, j'aperçois enfin une silhouette recroquevillée.

- « Bouge-toi, Smiley ! Faut qu'on dégage ! » je dis.

- « Duo ? » demande-t-il, pas très rassuré.

- « Evidemment ! Qui veux-tu que se soit ? Bon. Tu comptes passer le restant de tes jours dans ce trou pourri ? »

La silhouette se relève rapidement et court vers moi. Smiley me sourit. C'est d'ailleurs à cause de son sourire niais qu'on l'a surnommé Smiley. Mais fallait pas croire. Avec les filles, c'est un sacré crétin. Mais dans le boulot, c'est un sacré baratineur. Genre bougne d'ange démoniaque. J'allais sortir de la cellule quand Monsieur-j'adore-me-foutre-dans-la-merde me retient.

« Duo ! Y a un pilote de Gundam qui est prisonnier ici ! »

« Et alors ? Qu'est-ce que tu veux que ça me foute ? »

« Faut aller le libérer ! »

« Ecoute-moi crétin ! Ton pilote il a des potes bien plus doués que nous. Il finira bien par se faire libérer. C'est pas nos oignons ! »

« Pas sûr. Les autres pilotes risqueraient pas de se faire capturer à leur tour pour aider l'un des leurs. Il devra s'en sortir tout seul. »

« C'est bien mon avis. Il s'est foutu dans le pétrin, il n'a qu'à s'en sortir tout seul ! »

« Tu m'as bien aidé toi. »

« Ouais, ben… ça te ferait p'têt un peu de bien si la prochaine fois, je t'y laisse dans la mouise ! Ca t'aidera p'têt à réfléchir. »

« Steuplé Duo ! Ces pilotes sont notre seul espoir de paix. »

« Tu vas pas me lâcher sinon… »

« Thank you Duo… »

Je le fais taire d'une main. Un groupe de soldat venait vers nous. Avant qu'ils aient calculé que la prison était ouverte, je dégaine trois lames et en lance deux tandis que j'en égorge une troisième. Je sens Smiley bondir à côté de moi. Je le vois piquer une de mes lames pour en attaquer un, alors que je tuais le dernier soldat.

Voyant que j'avais déjà tué le reste, il prit un air déçu.

« Déjà ? »

« Hey ! Tu crois qu'on est où là ? C'est pas un de ces stupides jeux. Bon, et il est où ton pilote à la noix ? »

« Pas loin. Suis-moi ! Au fait, t'as déconnecté les caméras ? »

Pour un peu, je le tuerais ! Je lui donne une taloche.

« Tu me prends pour qui ? Franchement… »

« Oh ! Ca va ! Je posais juste la question. »

« Les questions débiles tu es prié de les garder pour toi. Allez, avance ! »

Je le suis donc. Pas la peine de se demander comment Smiley pouvait savoir où il est ce fameux pilote, parce que de toute façon : d'un il me répondrait pas. De deux, son explication allait sûrement me foutre en rogne. Et c'est pas le moment idéal pour gueuler après ce con. Bref, il me fait traverser des couloirs. Et d'après mon sens de l'orientation, j'ai vaguement dans l'idée qu'on tourne en rond.

-« T'es sûr de savoir où tu vas ? » je demande.

Il répond pas et s'arrête à un coin de couloir. Je regarde rapidos et voit à peine une demi-douzaine de soldats amassés devant une porte. Déjà un bon point. Ils sont sûrement pas là par hasard.

« Qu'est-ce qu'on fait ? » chuchote Smiley. « On fonce dans le tas ? »

« Garde tes idées à la con pour les fois où tu seras tout seul. Laisse-moi faire et te fais pas pincer ! »

Je lève mes deux bras en l'air et m'avance dans le couloir. Les soldats me repèrent et pointent leur uzzi sur moi. Mentalement, j'échafaude un plan pour les tuer silencieusement. D'autant plus que c'est 'achement étonnant. Depuis tout à l'heure, y a pas beaucoup d'ozzies qui se baladent. Allez savoir où ils ont été se planquer…

« Halte ! » crie un premier soldat. « On bouge pas ! »

J'arrête donc d'avancer. Le soldat fait un signe de tête à trois gus qui s'avancent vers moi, sûrement pour me fouiller. Je les observe attentivement, prêt à exploiter la moindre faille pour me sortir du guêpier. Maudit Smiley ! Une fois à la planque, il allait m'entendre.

Bon, j'ai finalement un plan. Le timing allait être chaud mais c'est faisable. Après tout, ne suis-je pas moi aussi un ange de la mort ? Je commence à baisser tout doucement les bras, faisant en sorte qu'ils ne s'en aperçoivent pas trop au début. Lorsqu'un des trois soldats est près de moi, je le saisis brusquement pas le cou et m'empare de son uzzi. Je balais le couloir en mitraillant, tout en me servant du soldat comme bouclier.

Je sens une balle m'effleurer le joue et failli m'arracher un bout d'oreille. Une dernière slave puis le silence revient. Je m'empare d'un revolver et achève les soldats encore vivants. Je regarde ensuite la boucherie qui s'étend devant moi. Cela me donne toujours un goût amer dans la bouche, comme une sorte de nausée. Smiley me rejoint au milieu de ce bain de sang.

« Whaou ! Dément ! » s'exclame-t-il, émerveillé.

Je lui colle une droite. Smiley atterrit par terre, une main sur la joue. Je le foudroie du regard alors qu'il rive sur moi un regard empli d'incompréhension.

« Tuer pour sauver sa peau, ok. Tuer de sang-froid, c'est pas dément », je lui réponds.

« Scuse », marmonne-t-il.

Je hausse les épaules, prends tout le matériel nécessaire pour ouvrir la cellule avant que quelqu'un s'amène. Smiley passe devant moi pour libérer le prisonnier entravé par des chaînes.

« Qui êtes-vous ? » murmure piteusement le pilote.

« La carte chance qui dit vous êtes libéré de prison », je réponds avec humeur.

« Pourquoi vous me libérez ? »

« Parce que t'es un pilote de Gundam ! » s'exclame Smiley.

Le jeune pilote sursaute et nous observe avec méfiance. Il se remet difficilement debout. Pff ! Ca allait pas être de la tarte. Je dois maintenant sortir d'ici avec un aimant à embrouille (Smiley) et une loque.

-« Que me voulez-vous ? » nous demande-t-il.

Je soupire.

-« Ecoute ! Tu veux vraiment en débattre ici et maintenant ? C'est simple. Tu viens avec nous, un point c'est tout ! Smiley va pas arrêter de me saouler si j'te sors pas de là et puis j'ai pas dégommé six soldats pour refaire la déco du couloir. Alors t'as pas le choix ! »

Le pilote esquisse un petit sourire et accepte l'aide de Smiley pour marcher. Moi, je me retourne pour me retrouver nez à nez avec… un revolver. Mon regard monte vers le visage du proprio et s'attache aux deux yeux bleus qui me fixent impitoyablement. Ça, c'est encore la faute à cette saleté d'aimant à embrouille, j'ai nommé Smiley ! Je me sens résigné.

« Vous désirez ? » je lui demande pince-sans-rire.

Son regard prend, pendant une microseconde, l'air décontenancé.

« Heero ! » s'exclame le pilote, derrière moi.

J'en étais sûr ! Smiley, tu vas me le payer. Vite, vite ! Allons sauver le pôvre petit pilote qu'à pas d'amis pour le sauver ! Tu parles, oui ! Je ferme les yeux et quand je rouvre, le canon du revolver est toujours contre mon crâne et le dénommé Heero aux yeux de glace ramène le chien en arrière. Je sens que je vais me faire tuer si je parle pas. Mais c'est pas ma faute si ses yeux m'hypnotisent. Ça devrait être interdit des yeux pareils !

« Hey ! » je m'exclame levant les bras en l'air. « Cool ! Désolé de marcher sur tes plates-bandes ! Smiley rend-lui son ami, on se tire ! »

« Mais Duo… »

Pour le coup, je me retourne, menaçant et m'avance vers le gosse.

« Ecoute-moi bien Smiley ! Je suis venu encore une fois pour te sauver, et t'es vivant ! Maintenant on se tire, on a d'autres chats à fouetter ! »

Je le prends par l'oreille.

« Il n'est pas venu me libérer, n'est-ce pas Heero ? Tu es venu me tuer, je le sais. »

Le pilote prisonnier a dit ça comme s'il s'y attendait et que cela n'avait plus grande importance. Je me retourne vers le pilote aux yeux bleus. Il ment pas le bougre ! Il est réellement venu lui faire sa fête ! Super pote ! Je me place devant le prisonnier, les bras en croix en fronçant les sourcils. Heero ne dit rien. Apparemment, ça le dérangera pas de me tuer aussi.

« Ecoute Heero ! On se connaît pas, et c'est sûrement pas mes affaires. Mais je te laisserai pas tuer ton pote, ta définition de l'amitié ayant l'air assez particulière… On peut tous se tirer d'ici sans bobos si tu nous fais confiance ! »

« Je ne fais confiance à personne », dit Heero simplement.

« Ben, t'as pas vraiment le choix. Et si tu veux vraiment le tuer, faudra que tu me passes sur le corps et c'est pas dit que je me laisse faire. Et faudra aussi que tu comptes avec l'arrivée imminente des soldats parce que ma petite boucherie n'est sûrement pas passée inaperçu. Alors ? »

Heero me fixe méchamment mais je me démonte pas. Puis finalement, il baisse son arme et moi je soupire. Pendant un moment, j'ai eu des sueurs froides. La mort ayant peur de la mort ! Allez chercher l'erreur…

« Heero t'as un plan de sortie ? » demande le prisonnier, ce qui me fait penser que je connais toujours pas le nom du gars à qui je viens de sauver la vie.

« Je pensais repartir seul », répondit-il.

« Je vois. »

« Dis Duo ? » m'interpelle Smiley. « T'as une idée pour nous sortir d'ici. »

« Oui », je réponds. « Et une excellente ! L'improvisation ! »

Je sens un regard meurtrier dans mon dos. Parie que c'est Heero.

« On peut toujours voler une voiture ? » suggère le pilote temporairement-sans-nom.

« J'ai miné les hangars à MS », dit Heero. « Ça devrait les occuper pendant un moment. L'inconvénient est qu'ils sont trop proches du hangar pour les véhicules militaires. »

« Faudra faire le ménage », complète son pote.

« Le ménage, c'est mon job ! » j'annonce. « Heero et moi on vous couvre. Vous allez piquer une jeep, ou autre, on saute dedans et on se casse. Facile ! »

« Je croyais que c'était pas un jeu », me fait remarquer Smiley avec un sourire.

« P'tit con ! »

Je rigole plus. Smiley perd son sourire triomphant et se recroqueville un peu devant mon regard glacial. Solo l'appelait le regard de Shinigami…

« Pardon Duo ! »

« Allons-y ! »

Je sors de la pièce devant tout le monde. Je récupère les balles non utilisées et les place dans le chargeur d'un uzzi. Smiley sort avec le pilote suivit de près par Heero qui m'observe. Mais son visage ne reflète rien. Je me demande à quoi il peut bien penser. Oh ! Et puis, c'est pas mes oignons. Je lance l'uzzi à Smiley qui le rattrape d'une main.

« C'est plus pratique pour se défendre que ma lame. D'ailleurs, rend-la-moi ! »

Smiley hoche la tête et me lance à son tour ma lame. Je la range dans ma manche, là où elle était initialement. Heero prend la tête de l'expédition. Pendant qu'on marche, peut pas aller plus vite avec l'éclopé, Heero sort un petit truc et appuie sur un bouton. Soudain, une détonation se propage dans toute la base. Une sirène d'alarme retentit.

« Il faut se dépêcher maintenant », nous lance Heero.

On arrive enfin dans le couloir qui mène au hangar à voiture. Je m'arrête au dernier coude pendant que Smiley, Heero et le prisonnier vont dans le hangar. Heero aurait sûrement un peu de ménage à faire mais p'têt pas autant que moi. J'entends les bruits de pas se rapprocher à vive allure. Shinigami allait passer à l'action !

Les soldats tournent et ne me voient qu'au dernier moment. Pas assez vite pour m'empêcher de tuer. Je commence à entamer une danse, le ballet de la mort, où chacun de mes mouvements apportent son lot de souffrance et de mort. Je suis comme dans un état second. Plus rien n'existe autour de moi. Je suis seul avec ma lame qui est simplement une extension, une partie de moi-même. Je taillade à un rythme effréné, ma longue natte virevoltant dans tous les sens. Ma frénésie se calme tout d'un coup. Je fixe le chaos qui règne autour de moi. Un silence de mort, c'est le cas de le dire, plane au-dessus de moi.

Un tir. Je me retourne et lance ma dernière lame. Un corps tombe derrière moi. Heero esquive mon mortel projectile en penchant simplement la tête sur le côté. Ma lame vient se ficher dans le mur derrière lui. Je me fends d'un sourire d'excuse. Je patauge dans la marre de sang pour aller récupérer mon bien.

« 'Scuse, vieux », je lance en passant devant Heero. « Me suis laissé emporter… Merci. »

Je récupère ma lame et avance vers la porte du hangar en essayant tant bien que mal d'ignorer les traces de pas ensanglanté que je laisse derrière moi. Vais devoir prendre une bonne grosse douche, moi. Mes beaux cheveux nattés sont couverts de sang coagulé. Heero me regarde. Je sens son regard sur ma nuque (ou dans les environs, ça m'étonnerait qu'il zieute mes belles fesses…)

Tout bien réfléchi, après mon carnage, je dois le dégoûter. Bizarrement, le fait que Heero puisse me détester me met mal à l'aise. J'sais pas, j'ai sans cesse l'impression qu'il me juge, qu'il me jauge. Voilà, maintenant, j'ai vraiment envie de vomir…

« Sortons d'ici », dit-il simplement.

On rentre dans le hangar et je peux voir que Heero a bien fait son ménage. Le corps de quelques soldats s'étale par-ci par-là. J'aperçois ce crétin de Smiley qui nous fait des grands signes assis à l'arrière d'une jeep. L'autre gus doit être allongé à côté de lui. Heero prends le volant et je m'assois sur le côté passager. Smiley fait passer sa tête entre nous deux.

« La vache Duo ! Tu empestes… »

« Pas plus que toi qui viens de passer moins d'une semaine en tôle, crétin ! » je réplique.

« T'es couvert de sang ! T'es pas blessé au moins ? »

Je réponds pas et regarde Heero défoncer l'entrée du camps militaire. Smiley s'est couché à côté de l'autre pilote sous les tirs ennemis. Sans trop de problème, on réussit à sortir de la base.

« On va où maintenant ? » demande Heero.

« Rejoindre des potes pour changer de bagnole. Vous êtes invités, bien sûr ! »

Il me jette un regard en coin. Je lui indique tranquillement la route à suivre, prenant les petites ruelles et raccourcis, histoire de semer nos poursuivants. Ou du moins, avoir assez de temps pour changer de caisse. Finalement, on rejoint assez vite Pipe (1) et Quick, deux potes jumeaux de la bande. Une paire de branleurs quasiment identique physiquement. Un atout de poids lors de certaines missions de sabotages, voire d'espionnage.

« Hey Duo ! » crie Pipe en nous voyant arriver. « Smiley ! Un peu plus et on chantait l'hymne funéraire ! »

« Quick ! Faut déguerpir d'ici et en vitesse ! » j'ordonne.

Heero descend après moi et aide Smiley à porter le pilote toujours-sans-nom-qu'il-faudrait-peut-être-que-je-le-lui-demande. Quick démarre la caisse. Pipe monte à côté de lui. Quant à nous quatre on se serre tant bien que mal sur la banquette arrière. Me voilà maintenant compressé entre la portière et Heero.

Allez savoir pourquoi il nous a suivit. C'est vrai quoi ! Ce sont des pilotes de Gundam. Ils ont pas besoin de nous pour survivre. Alors pourquoi Heero a-t-il subitement accepté mon aide ? Y a un truc de louche là-dessus…

Je me sens m'endormir. Je crève de sommeil, moi ! Et je commence sérieusement à avoir mal aux côtes. Ça gratouille, c'est super désagréable. Je pose mon front contre la vitre glacée. Bon sang que ça soulage ! Je regarde à moitié le paysage qui défile devant moi. Si je me trompe pas, la lumière devrait bientôt revenir. Je me demande vaguement dans combien de temps avant de fermer les yeux…


POV Heero

Je regarde la silhouette nattée assise à côté de moi. Il n'est pas ordinaire. Ce garçon est vraiment loin d'être un simple délinquant. Il aurait pu faire un allié de poids dans notre guerre contre Oz. Je sais que je ne devrais pas lui faire confiance. Mais je ne peux pas m'empêcher de croire qu'il n'est pas un ennemi. Non, ce n'est pas une croyance. Je le sais, je le sens. Tout au fond de moi, je sais que ce Duo est digne de confiance.

Je pose mon regard à ma droite. Both se repose lui aussi, sa tête posée contre mon épaule. Le dénommé Smiley raconte les exploits de Duo pour le libérer lui et Both. J'écoute d'une oreille distraite. Je repense à la façon dont Duo s'était battu. J'ai trouvé ça proprement terrifiant. Il était comme en transe. Même moi, quand je tue sur un champ de bataille, je n'arbore jamais, enfin je crois, cette expression-là : avide. Comme moi, je sais que Duo n'hésitera jamais à tuer quelqu'un. Je l'ai bien vu dans la prison quand ses yeux améthyste m'ont défiés. Et pour la 1ère fois dans ma vie, je n'ai pas pu tuer. Non, je me trompe. Pour la 2ème fois de ma vie, je n'ai pas pu tuer… Pour Réléna, je sais que j'ai eu raison de ne pas tirer. Mais pour lui…

Etrange. Comme si quelque chose au fond de moi m'avait ordonné de le laisser en vie.

« Au fait, c'est quoi ton nom ? » me demande Quick.

« Heero Yuy », je réponds avant de me rendre compte de mon erreur.

« T'inquiète », essaye de me rassurer Pipe. « Nous on est 100 avec ceux qui bottent le cul de cette andouille de Treize Kushrénada. »

« Si y avait que lui… », marmonne Quick.

« Bref, tous les deux vous pourrez vous requinquer dans la planque le temps que les choses se tassent. »

« Ouaip », renchérit Smiley. « Si j'étais pas encore un môme je serais bien devenu un pilote de MS. »

« Ouais ben pour l'instant, contente-toi d'exécuter les ordres de Papi-champignon sans te faire choper ! » bougonne Pipe.

« C'est toujours Duo qui trinque après ! »

« Vous croyez que je le fais exprès ? » s'énerve Smiley.

« On se le demande… »

Smiley ouvre la bouche, la referme puis s'adosse dans son siège en boudant. Ce genre de scène, je l'ai jamais connu. On dirait vraiment une famille soudée, qui se dispute et s'entraide. Je suis un peu envieux. Quoi qu'aujourd'hui, les pilotes de Gundam sont maintenant comme une petite famille. J'apprends un peu plus à leur faire confiance.

Finalement, on arrive devant une espèce d'immeuble en ruine. La voiture se gare dans un coin assez bien planqué. Pipe et Quick sortent de la voiture et Smiley les imite. Il replonge dedans pour m'aider à extirper Both. Il a du en baver pour être dans cet état ! Seul Duo reste dans la voiture, le front posé contre la vitre.

« Duo ! » crie Quick. « Tu te bouges ou quoi ? »

« Le con ! Il pionce ! »

Pipe fait le tour de la voiture et ouvre la portière. Duo s'affale à ses pieds. Inconscient. Etrangement pâle.

« Merde ! Quick ! Cours chercher Nanny, il est blessé ! Une balle ! »

Quick disparaît. Je regarde Smiley pâlir. Mon coeur commence à battre à la chamade. Duo ! Blessé ? Quand ? Il n'avait rien montré jusqu'à présent. Je dépose Both à terre et m'avance vers Pipe qui essaye de réveiller Duo en l'appelant et en lui donnant quelques petites baffes.

« Où est-ce qu'il a été touché ? » je demande d'une voix égale.

« Je sais pas », répond Pipe. « Je suppose que c'est pas très grave mais il a du perdre beaucoup de sang… Et puis, il a pas beaucoup dormi depuis que Smiley s'est fait chopé. »

Je commence à défaire le manteau qui enrobe Duo. Pipe me regarde le déshabiller un peu étonné. Je découvre le torse de Duo. Mon regard s'attarde brièvement sur le torse finement sculpté de Duo pour se poser sur le petit trou rouge de sang, au dessus de sa hanche droite. Je passe ma main dans son dos. Un autre petit trou m'indique que la balle est ressortit. Je déchire un pan de la chemise blanche de Duo.

« Heu… Duo va te tuer », me prévient doucement Pipe. » Personne n'a le droit de… »

« Au moins ça prouvera qu'il est encore en vie », je le coupe sèchement.

Il allait pas m'ennuyer avec ce genre de détail. L'urgence est d'abord d'arrêter l'hémorragie. Quick revient en compagnie d'une jeune fille, sans doute à peine plus âgée que Pipe. Elle s'agenouille devant Duo et nous regarde avec stupeur.

« Qui c'est qui a fait ça ? »

« Moi », je réponds.

Elle hoche la tête.

« Faut le ramener à l'intérieur. »

« Il va pas mourir, hein Nanny ?

« T'inquiète Smiley. Duo est un coriace. Personne peut le tuer », le rassure Nanny.

« Ouais, c'est comme la mauvaise herbe ! »

« La ferme Quick ! »

« Bon, transportez-le doucement. »

Quick prend Duo sous les bras alors que Pipe va prendre les jambes. Je fronce les sourcils. A mon sens, Duo ne devrait pas être secoué.

« Ca va ! Pose-le par terre », je grogne. « Je m'en occupe. »

Le deux garçons coopère et je prends Duo dans mes bras. Je suis le Soldat Parfait, doué de capacités surhumaines. Autant que ça serve à quelque chose, ailleurs que sur un champ de bataille. Je suis Nanny, qui me guide à travers le dédale de l'immeuble en ruine. On arrive dans un espace en cercle assez grand avec un feu de camp au milieu. Tout autour du cercle, des espèces de tente sont érigés avec des morceaux de draps ou autre, créant ainsi des chambres. Elle en ouvre une et je dépose délicatement le corps de Duo sur la paillasse.

« Il faut le laver », m'informe Nanny. « Tu peux aller rejoindre les autres. »

« Je vais t'aider. »

Nanny hoche la tête. Elle me laisse seul avec Duo. Sa poitrine se soulève régulièrement et il me semble qu'il ait déjà repris des couleurs. Le pire a été évité. Nanny revient avec une bassine d'eau chaude, un gant, un vieux savon et une serviette. Elle trempe le gant dans l'eau pendant que je défais le bandage. Nanny examine la blessure.

« Je me demande toujours comment fait Duo pour cicatriser aussi vite. Si les autres pouvaient suivre son exemple, ça serait pas plus mal… »

Elle nettoie la plaie délicatement, ainsi que le torse taché de sang séché.

« Tu peux le prendre dans tes bras ? Faut que je lave le dos. »

Je soulève Duo par ses aisselles et l'attire contre moi. Sa tête retombe mollement contre mon épaule. Je sens comme un étrange parfum émaner de ses cheveux. Un je-ne-sais-quoi mêlé à l'odeur du sang. Je sens aussi son souffle chaud sur ma nuque. Et c'est… chatouilleux. Agréable.

Nanny en profite pour continuer son nettoyage. Elle reprend ensuite le bout de tissu et le plonge dans l'eau chaude. Puis elle l'applique autour de la taille de Duo. Je rallonge Duo sur la couchette. Nanny fait disparaître les dernières tâches de sang avant de soupirer bruyamment.

« Ca va pas être de la tarte pour laver ses cheveux ! grogne-t-elle. Tu peux rejoindre les autres. Il n'y a vraiment rien que tu puisses faire. Mais si tu as des tendances suicidaires, je peux toujours te demander de couper ses cheveux… Mauvaise idée. Va manger un morceau ! »

J'hoche la tête et reviens auprès du feu de camp. Both m'y attend déjà avec un verre d'eau à la main. Il me fait un petit signe et je m'assois près de lui.

La discussion reprend. J'écoute à peine, plongé dans mes pensées. Je ne comprends pas. Pourquoi m'intrigue-t-il ? Comment et pourquoi a-t-il ce pouvoir-là sur moi ? Moi, Heero Yuy, je fais toujours passer ma mission en premier et je me débarrasse sans aucun remord des moindres obstacles. Mais lui… Je ne sais pas… Je n'arrive pas à expliquer ce sentiment de confiance absolument à ses côtés. J'ai beau lutter contre cette sensation, il n'empêche que… Et voilà que je me mets maintenant à me faire du souci pour un garçon que je connais que depuis moins d'une heure ! Je deviens sans doute plus tolérant, plus… humain. Quatre doit y être pour quelque chose. Sans m'en rendre compte j'ai pris exemple sur lui.

Mais, je ne dois pas m'attacher. A personne. Ils pourraient mourir par ma faute. Quatre, Trowa, Wu Fei et Both. Ces gamins qui nous ont recueillis aussi. Duo a bien failli mourir, lui. Le mieux serait qu'on parte tout de suite. Mais dans l'état où est Both, on va peut-être attendre demain matin. Je pense que c'est mieux ainsi. Nous risquons notre vie tous les jours, inutile de risque la leur…

« Rahhh ! Qui c'est qu'a bousillé ma seule chemise blanche ? » vocifère une voix colérique.


POV Duo

J'ouvre les yeux. Voyons voir. Des draps qui puent. Un lit, ou plutôt une couchette qui chlingue. Des murs à moitié défoncés. Des espèces de rideaux qui pendouillent un peu partout pour faire style pièce intime. Hum ! Que c'est bon de se sentir chez soi ! Et grâce à mon horloge biologique interne, doit être en plein milieu de l'après-midi… j'arrive pas à croire que j'ai pioncé depuis tout ce temps-là… Mais comment je suis arrivé là ? Aux dernières nouvelles, j'avais le front scotché sur la vitre arrière du tas de ferraille à Quick.

Je me redresse et une douleur au ventre me rappelle à l'ordre. Ok. J'ai compris le topo. Il me semblait bien que j'avais pris une balle. Généralement, quand je suis en transe, je ressens absolu facto rien.

J'essais de me relever. Bon sang ! Nanny l'a bien serré son bandage. Je me demande avec quoi. J'ai l'impression de porter ce truc que les femmes mettaient au chez plus combien de siècle, sans doute proche de la préhistoire. Ah oui, un corset ! J'ai jamais porté un corset, mais si j'en portais et ben j'ai dans l'idée que ça serait aussi serré que mon pansement. Il va me falloir un pied-de-biche pour me libérer ! Douée Nanny ! Savais pas qu'elle est aussi balaise. Va p'têt falloir que j'arrête de l'emmerder…

Une fois debout, je cherche ma chemise blanche. . Je la vois dans un coin et je m'en empare. Et là, gros choc. Déchirée… Ma belle et unique chemise blanche est déchirée…

« Rahhh ! Qui c'est qu'a bousillé ma seule chemise blanche ? » je hurle.

Je me rue dans la pièce centrale, tenant les vestiges de feu ma belle chemise blanche à la main. Je les fixe méchamment un par un. Smiley, Nanny, Quick, Pipe, Socks, Prawn, Stitch, le gars que connais toujours pas et Heero. Ten ! Sont encore là eux !

Bref, c'est pas le sujet.

« Je t'en payerais une autre », dit calmement Heero.

Qu'est-ce qui lui prend ? J'ai pas demandé qui voulait m'en offrir une autre que je sache ? Je voudrais savoir qui est l'empaffé qu'a fait joujou avec ma chemise !

« C'est moi qui l'ai déchiré pour faire un bandage », continue-t-il en me quittant pas des yeux.

Je baisse mon regard sur le truc qui m'empêche de respirer. Je l'effleure d'une main. Un silence quasi religieux s'installe.

- « Bien. Super. Génial », je marmonne.

« Et puis, elle était trop petite pour toi », il rajoute en haussant les épaules.

« Je ne crois pas t'avoir demandé ton avis », je rétorque.

Je jette les restes de ma chemise dans le feu. Je serre mes poings, près à bondir et à lacérer ces yeux bleus qui me fixent sans comprendre. Merde ! Peux pas le buter ce con ! Je me retourne.

« Quick ! Je te pique un t-shirt ! » je grogne.

J'attends pas qu'il dise oui. Je rentre dans son espace et enfile un des ses vieux trucs. Je ressors.

« Je me casse ! »

Je m'éloigne. Bon sang ! Cet abruti m'a bousillé mon bien le plus précieux ! Ok, c'est qu'une putain de chemise. C'est un putain morceau de tissu, dégueulasse en plus. Y en a des mieux. Des propres. Des barriolés. Mais c'était MA chemise. Quelque chose qui m'appartenait. Quelque chose que je n'avais pas volé. Quelque chose qui était réellement à MOI ! Le fute, je l'avais piqué. Les shoes aussi d'ailleurs. Tout le reste, quoi !

Je marche dans les rues en frappant dans toutes les poubelles que je croise. Je réussis à péter le nez d'un mec qu'avait tiré sur ma natte pour rigoler ou se foutre de ma gueule, allez savoir. Je casse aussi le bras de son pote pour le plaisir et je retrouve à errer dans un ancien quartier en ruine oublié par les habitants de L2.

Mes pas m'ont conduit sans que je le sache vers mon passé. Devant moi se dresse un grand bâtiment complètement détruit. Un bâtiment que je pourrais décrire les yeux fermés à l'époque où il était encore debout. Des images me reviennent. Des rires sortent du néant pour envahir mes oreilles. L'église Maxwell… J'esquisse un pauvre sourire. La tragédie Maxwell. Le jour où la Mort est né. Me sens triste tout d'un coup. Tout ce qu'il me reste de cette époque c'est cette natte. Et ce bout de chemise qui entoure mon ventre. Cette chemise que le père Maxwell m'avait offert. Mon premier cadeau…

Je m'assois sur une des ruines et me plonge dans le passé tout en caressant ma longue tresse. Je me souviens des longues discussions que nous avions tous les trois. Quand Sœur Helen me prenait dans ses bras. Quand je m'asseyais sur les genoux du Père Maxwell… Puis je me mets à remonter le temps. Bien avant cette époque, avec Solo qui dirigeait le groupe. Et son copyrighté regard de Shinigami, que j'ai quand même repris à mon compte aujourd'hui. Je suis totalement plongé dans mes souvenirs. Soudain, une main se pose doucement sur mon épaule.

« Duo ? » m'appelle doucement une voix grave.

Je bondis et me relève vite fait. Des yeux bleus m'observent tranquillement. Et encore ! Me v'là encore hypnotisé et je sens toute ma colère contre lui s'évaporer en petit rond de fumé. Genre comme les indiens qui veut à peu près dire : « Alerte ! Alerte ! Yeux bleus dangereux à 12h ! »

« Hee… Heero ? On peut savoir ce que tu fous ici ? »

« Je voulais m'excuser. Smiley m'a dit où est-ce que je pouvais te trouver. »

« Quel crétin celui-là ! Faudrait que je pense à lui couper la langue ! Ca nous évitera bien des embrouilles… »

Heero me sourit. C'est la première fois que je le vois sourire. Et au vu de la crispation de la mâchoire et d'un certain tic nerveux, j'en conclus qu'il doit pas sourire tous les jours. Dois-je me sentir flatté ? Gneu… Mais à quoi je pense moi ! Une lobotomie s'impose.

« Et alors ? »

« Je m'excuse », dit simplement Heero.

« Tu pouvais pas savoir » (pourquoi est-ce que je lui pardonne ? Si ça avait été Pipe ou autre, je l'aurais trucidé sur place !)

« Smiley m'a dit que c'était le dernier souvenir qu'il te restait de ta vie d'avant, alors je comprends ce que tu ressens. Moi-même j'en ai peu de souvenirs… »

« Il a tort », je réplique. « Smiley s'est gouré, pour pas changer. Mais, je le croyais aussi… Je me rends compte qu'en fait j'ai plein de souvenirs. Ils sont pas visibles, mais ils sont là. Alors y a plus de problème ! »

Je lui tends la main. Il me la serre en signe de paix. De toute façon, avec une bougne pareille, on peut pas lui en vouloir à Monsieur le pilote. Tiens, en parlant de pilote…

« Au fait, il s'appelle comment ton pote ? »

« Both. »

« Enfin, je connais son nom ! C'est que j'avais un peu marre de penser à lui en l'appelant le-pilote-dont-je-connais-toujours-pas-le-nom-qu'il-faudrait-que-je-me-décide-à-lui-demander-mais-l'occasion-s'est-toujours-pas-présenté. Tu vois, c'est un peu long… Au fait, me présente : Duo Maxwell ! »

« Heero Yuy »

Deuxième micro sourire de la part de Heero. Je me demande s'il sourit toujours comme ça ou bien s'il manque juste de pratique… Faudrait que je demande à Both. Si c'est juste un manque de pratique, vais tout faire pour y remédier le temps qu'il restera.

« Ok ! Let's go ! Un retour aux pénates s'impose, je meurs de faim. »

« Hum… »

« Dis Heero, t'es pressé ? »

« Pas vraiment. »

« Ça te dérange pas si on fait un petit détour ? »

Regard interrogateur.

« J'ai juste un truc à faire… »

Hochement de tête. Je le prends par le cou et le traîne avec moi. Au début je sens comme une répulsion de la part de Heero. Comme une réflexe d'autodéfense. Puis, petit à petit, je le sens se détendre. Faut absolument que ce gars arrête d'être sur des chardons ardents. Il devrait prendre la vie avec plus de simplicité. Je me demande ce qu'on a bien pu lui faire pour qu'il soit comme ça.

Après quelques minutes de marche, on arrive devant un vieux cimetière. Les pierres tombales sont à moitié éventrées, recouvertes de lierre. Je lâche Heero et m'avance dans la demi jungle. Franchement, les collectivités locales auraient pu entretenir ce cimetière ! Mais je suppose que l'entretient passe bien après l'effort de guerre. Je ne vois pas à quoi ça sert de faire la guerre surtout si on voit dans quel genre de cimetière on va atterrir.

« Tu peux rester là si tu veux. J'en ai pas pour longtemps. »

Heero acquiesce d'un hochement de tête. Moi, je slalome entre les tombes. Je trouve afin celle du Père Maxwell. Celle d'à côté, ça doit être Sœur Helen. Bingo ! Je m'agenouille. Bon, je commence par nettoyer la tombe du prêtre. J'enlève surtout les mauvaises herbes et les branches de lierre pourri.

« M'excuse de pas être venu plus souvent. »

Je m'occupe maintenant de la tombe de Sœur Helen. Voilà ! Fini ! Bien, il est temps de dire au revoir définitivement. Je saisis le bout de ma natte et défais le ruban noir qui la retient. J'attache le ruban au lierre qui entoure la tombe de Sœur Hélène. Je fais la même chose avec le bout de chemise qui entoure ma taille que j'attache autour de la tombe du prêtre. Je grimace et croise les doigts pour que le sang ait arrêté de couler. Je regarde vite fait. Ça a l'air normal. Je cicatrise vite.

Je me relève et me tourne vers Heero. Je peux enfin le détailler. C'est vrai que j'avais surtout remarqué qu'il avait des yeux qui devraient être interdit par la loi pour risque de troubles mentaux irréversibles. Mais maintenant, je remarque que le type est super mal habillé. Bon d'accord, ça met super bien en valeur ses belles fesses, ses belles jambes, ses beaux bras, son beau cou… Bref, il est bien foutu quoi ! Mais attifé comme ça, c'est limite atteinte à la pudeur ! Mais faut quand même dire, que niveau mélange des couleurs, c'est… affreux. Surtout les basket jaune, tachés de sang en plus… Pas super discret. Enfin, l'avantage, c'est que ça ne cache absolument rien de son anatomie… Comment voulez-vous qu'une personne normalement constituée soit saine d'esprit en voyant un Heero Yuy, avec son expression froide, cette musculature nerveuse ? Je comprends mieux pourquoi je débloque. Pense sérieusement à me mettre une tarte. Quoi que je suis pas sûr que ça fasse grand-chose… Pensons à autre chose ! Je me demande s'il se coiffe avec un pétard… La ferme Duo ! C'est un pilote de Gundam. Il a pas le temps de se consacrer à son look ! Franchement, je suis complètement déphasé moi aujourd'hui. Chui sûr que c'est la faute aux yeux bleus de Heero.

J'ai enfin rejoins Heero. Il me fixe attendant sans doute la suite des évènements… Puis, soudain, je le vois mettre une main dans mes cheveux et défaire ma natte. Gneu… ? Qu'est-ce qui me fait ? Moi, je conserve mon rôle de statut antique pendant ce temps-là. En fait, je crois ma blessure est plus grave que je le croyais. Mais j'aimerai bien savoir comment une balle dans l'abdomen peut détruire tous les neurones qui avaient dans mon cerveau. Mystère ! Je déglutis. Il enlève sa main. Mes cheveux flottent librement derrière moi.

« Heu… » je commence. « Heero, tu as 5 autres minutes à me consacrer ? »

Regard interrogateur. Pourrait quand même dire un mot, non ?

« Tu as enlevé ton bandage… Ce n'est pas très prudent. »

« T'inquiète ! Je cicatrise vite. On y va ? »

Hochement de tête et on se met en route. Au vu de mon état émotionnel gravement perturbé, je m'abstiens de le prendre par le cou. Premier arrêt : la pharmacie. J'achète un rouleau de gaze. Si jamais je suis encore blessé, j'aimerai bien qu'on évite de se servir de mes fringues pour faire des pansements… Deuxième arrêt : une petite brocante. Dans tout ce bric-à-brac, doit bien y avoir des fripes à vendre. J'en aperçois une dans un coin. Je déniche une chemise blanche à ma taille. Je sors mon fric (d'ailleurs va falloir que je reprenne mes bonnes vieilles habitudes de pickpocket parce que c'est bientôt la dèche) pour payer le vendeur quand la main de Heero m'arrête dans mon élan.

« Je te dois une chemise », m'explique-t-il simplement.

« C'est vrai. Tant que tu y es, tu veux pas m'acheter ce blouson ? »

« J'ai dit une chemise. »

« Pas drôle… »

Je fais semblant de bouder et Heero esquisse un autre micro sourire. Yes ! Encore un ! Je dois être en forme aujourd'hui. Mais c'est pas encore gagné ! Le but du jeu c'est qu'il fasse un beau gros sourire niais ! Bon, d'accord, peut-être pas niais… Suis sûr qu'avec le temps, je pourrais le faire rire… Sauf qu'on a pas le temps. Heero va pas rester éternellement avec nous. D'ailleurs, si j'étais lui, je serais déjà parti en mission. Ça c'est la douche froide ! Mieux vaut pas y penser…

Le vendeur me tend mon paquet. Heero et moi on traverse la brocante pour rentrer à la planque. Soudain je m'immobilise. Je m'arrête devant un stand à froufrous, chouchous et autres trucs pour fille. Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est surtout un petit ruban noir tout neuf.

« Madame, je voudrais ce ruban noir s'il vous plait », dit Heero.

Je me retourne vers lui, les yeux écarquillés.

« En quel honneur ? » je demande.

Il hausse les épaules. Un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres.

« Tu sais que le blouson de tout à l'heure m'aurait fait super plaisir ? »

« Baka. »

« Ben quoi ? T'as l'air d'avoir l'âme généreuse aujourd'hui, alors je me renseigne… »

La bonne femme tend le ruban à Heero qui me le fourre dans le paquet. J'aimerai vraiment savoir pourquoi il me l'a acheté… C'est vrai quoi ? Il me doit rien. C'est moi qui suis maintenant redevable… Bof, je tirerais ça au clair tout à l'heure. La nuit commence à tomber. On arrive finalement à la planque. Socks et Nanny préparent la boustifaille. Both a l'air d'aller mieux. Il est juste entrain de se faire plumer au poker. On aurait p'têt dû lui dire que Stitch était un sacré tricheur…

« Ah Duo ! Enfin de retour ! Ca va aller ? » me demande craintivement Socks.

« Je vais plus piquer de colère pour ma chemise si c'est ça que tu veux savoir… J'en ai une tout neuve. Gnégnégné… Vais me changer ! »

Je rentre dans ma pseudo chambre qui sent bon les chaussettes grillées.

« Heero ! Viens m'aider ! Il va me ruiner ! » j'entends supplier Both.

« C'est parce que tu es trop mauvais pour remarquer qu'il triche depuis le début », réplique Heero calmement.

« Hein ? Sale tricheur ! »

« Hey ! C'est lui qui dit », riposte Stitch. « C'est même pas vrai que je triche. »

« N'ai pas honte de te faire entuber par un gamin de 8 ans, Both. Stitch est né pour tricher au jeu », essaye de rassurer Nanny.

Je sors de ma chambre. Je me suis juste refais le bandage, refais ma natte avec mon nouveau ruban noir et mis ma chemise flambant neuve par-dessus.

« Où sont les autres ? » je demande.

« Smiley est entrain de laver Prawn. Pipe et Quick sont partis chercher Maggot qui a encore du s'enfuir », me répond Socks.

J'hoche la tête. Je m'approche de Heero qui fixe le feu, plongé dans ses pensées. Je m'assois à côté de lui sans rien dire. En fait, j'aimerai le remercier mais je sais pas comment. Et je sais même pas pourquoi réellement…

« Je repars demain », m'annonce doucement Heero. « Ma mission ne peut pas attendre. »

« C'est normal. Quick te déposera où tu veux… »

« Par contre Both restera ici. Il serait une gêne en ce moment… »

« Aucun problème. »

Je sens une boule me monter à la gorge. Ça fait même pas une journée que je le connais et c'est comme s'il avait toujours été là. Etrange… C'est sûrement dû à mes troubles neuronales. En résumé, j'ai pas la plus petite envie qu'il parte… Je sens l'embrouille à plein nez. Encore la faute à Smiley, ça ! En parlant du loup, le voici qui pointe le bout de sa queue avec un Prawn littéralement suspendu aux cheveux. Et dans un timing quasi parfait, Pipe et Quick, les jumeaux font leur apparition avec une petite fille, j'ai nommé la petite Maggot.

« Ca y est ! T'as récupéré notre fille Pipe ? » demande Socks.

« Elle s'était cachée dans un tuyau. »

« C'est pas pour rien que t'es son père… »

Heero me jette un regard interrogateur.

« Ils t'ont pas expliqué ? »

« Non. »

« Quand on récupère un môme abandonné, le groupe désigne un ou deux parents pour s'en occuper, surtout s'il est jeune. Pipe et Socks sont les parents de la petite Maggot. Quick et Nanny, de Stitch. Moi je me suis occupé de Smiley qui s'occupe à son tour de Prawn. »

« Comme une famille… »

Le regard de Heero se voile légèrement et ses sourcils se froncent. Je dis rien. Qu'est-ce que j'aurais bien pu dire de toute façon… ? Nanny et Socks servent le repas. Leur tambouille ressemble à rien mais c'est mangeable. Quand on vit dans le rue, faut pas s'attendre au grand luxe. Puis les plus jeunes d'entre nous sont de corvée vaisselle.

« Heero, Both, vous pouvez prendre un bain si vous voulez… », propose Nanny.

« Heu… J'en ai pris un tout à l'heure Nanny », répond Both étonné.

« Ah oui ? »

« Nanny a sûrement des troubles de la mémoire immédiate », je fais à Heero. « Le plus drôle c'est qu'elle est incroyablement rancunière. Sauf qu'elle sait plus pourquoi au bout d'un moment… »

« La ferme Duo ! »

J'éclate de rire et tout le monde me suit. Sauf bien sûr Nanny qui nous jette des regards menaçants. Et Heero qui n'a pas dû beaucoup rigoler quand il était môme et a dû oublier comment on fait. Pourtant, je suis sûr qu'il doit être agréable à entendre son rire…

« Bref, Heero, si tu veux prendre un bain… »

« Je veux bien, merci. »

« Je te montre où c'est », je propose.

Heero me suit. Je l'amène dans une pièce assez éloignée du camp. Au centre, il y a juste une grosse baignoire remplie d'une eau encore fumante.

« Ils ont oubliés de couper l'eau et l'électricité ici. Tu penses bien qu'on leur a pas dit. Et puis ils sont bien trop occupés avec la guerre pour y faire attention. Ce qui fait qu'on a de l'eau courante et chauffée en plus ! Le luxe quoi ! L'inconvénient c'est qu'on peut pas trop s'en servir pour pas attirer l'attention… Bon bain ! »

« Merci. »

Je me retourne puis me fige. C'est maintenant où jamais.

« Heero. Tu m'as pas répondu tout à l'heure. »

« A quel propos ? »

« Le ruban. Je te connais pas très bien mais je sens que tu n'es pas le genre à faire des cadeaux juste par gentillesse. Je suis persuadé qu'il y a une raison et je veux savoir laquelle. »

Heero me fixe intensément. Ou plutôt, c'est moi qui le fixe intensément.

« Pour te remercier », me répondit-il presque timidement ?

« De quoi ? Je n'ai rien fait, il me semble. »

« Je ne sais pas. Je… je l'ai ressenti… comme ça. »

J'opine du chef. Il m'est souvent arrivé ce genre de chose. De faire des choix, des actes sans vraiment les comprendre, juste en les ressentant.

« Je vois ce que tu veux dire. Enfin, moi, je le sentais super bien mon blouson… »

Heero ébauche un sourire. Et pas un micro sourire. Mais un vrai de vrai. Avec chaque coin de sa bouche qui remonte vers les joues.

« Enfin, c'est super. J'ai passé une super journée ! »

« Tu prends en compte l'infiltration dans la base ? »

« Ouaip ! »

« La blessure ? »

« Yep ! »

« Même pour l'histoire de la chemise ? »

« Surtout pour l'histoire de la chemise. J'en ai maintenant une toute neuve et à ma taille ! Bon ça aurait été encore plus géant si tu avais été assez généreux pour le blouson mais se sera pour une prochaine fois… »

« Une prochaine fois… ? »

« Ben oui ! Faut bien que tu viennes récupérer ton copain ! On le gardera tous en otage pour que tu viennes nous faire un petit coucou. Smiley est en plus un de tes plus grands fans. »

« J'ai été élevé par Odin Lowe, l'assassin qui a tué le véritable Heero Yuy. »

« Ne ? »

Heu… Quel est le rapport ? Perdu.

« Il m'a enseigné une chose bien plus importante que la meilleure façon de se battre, de tuer un ennemi… »

« Super le pater ! »

« Il m'a appris que je dois toujours faire ce que me dicte mon cœur. » (2)

Il se rapproche de moi. Mes jambes se transforment en plomb et me voilà scotché au sol, incapable de reculer. C'est qu'il a un regard de prédateur… !

« Et… Qu'est-ce qu'il te dit ton ? » (genre de question qu'on veut généralement pas savoir… Surtout s'y a danger de mort…)

Heero est maintenant très, très proche de moi. Hum ! Je sens que la suite va me plaire. Sourire de Shinigami qui pointe.

« Ca. »

Il pose ses lèvres sur les miennes. Heero Yuy… Heero Yuy m'embrasse ! Faut absolument que j'en profite ! Malheureusement, je le sens s'éloigner et me pousse hors de pseudo salle de bain.

« Mais… Mais… », je bafouille pas content du tout.

« J'ai un bain à prendre. Dehors ! »

Il me referme le rideau au nez.

« Très bien. Je t'attends ici. Et tache de te dépêcher, je dois prendre moi aussi un bain ! Mais si tu veux y rester plus longtemps, je peux toujours le prendre avec toi », je propose.

« Reste sagement là où tu es », me menace Heero.

J'éclate de rire et je m'assois devant le rideau. J'entends tout. Le frottement de ses vêtements qui tombent sur le sol, le bruissement de l'eau quand il rentre dans la baignoire… De quoi faire fantasmer n'importe quel crétin doué d'un peu d'imagination !

« Dis Heero, rassure-moi ! Tu traites tes amis différemment de ceux que tu embrasses ? »

« … De quoi tu parles ? »

« Ben, Both, c'est un de tes potes. N'empêche que t'as infiltré une base de Oz rien que pour le tuer. Alors je me fais du souci pour le coup… Si ça avait été moi, t'aurais fait quoi ? »

« … C'est différent. »

« En quoi ? »

« … Je serais venu te chercher. »

Sourire de Shinigami qui repointe. Alors ça ! Je peux pas le laisser passer. Ce serait indigne du Grand Shinigami de laisser passer une occase pareille ! Je me relève et pénètre dans la pièce. Heero me fait un regard qui tue. Je me contente de sourire grandement.

« Dehors ! » me menace Heero, en se recroquevillant un peu plus dans son bain.

« Nan. Fallait faire attention à ce que tu dis ! »

Je commence à déboutonner ma chemise et l'enlève.

« Je n'ai rien dit. »

« Ici, il y a que Nanny qui a des troubles de la mémoire immédiate. Je sais que tu te souviens parfaitement de quoi je parle. »

C'est au tour des bottes, chaussettes, bandage.

« Ne fais pas l'idiot ! Tu es encore blessé… »

« Pas la peine d'essayer de me faire changer d'avis. »

Le pantalon vole à travers la pièce. Et me voilà nu comme un ver devant un Heero Yuy à l'expression d'un pilote de Gundam pris au piège. Je vérifie discretos si son flingue est toujours hors de portée. Cette fois, oui. Il doit vraiment se sentir en sécurité pour s'être totalement désarmé. Bon point pour moi. J'escalade le bord de la baignoire. Heero s'aplatit contre un bord, les jambes repliées contre sa poitrine. Moi, je m'agenouille devant lui. Je lui prends le menton pour qu'il me regarde bien droit dans les yeux.

« Duo… Si tu sors pas d'ici tout de suite… Omae o korosu ! »

« Ca, ça m'étonnerait Hee-chan ! »

« Hee… Hee-chan », s'étrangle-t-il.

« Parce que… »

Je finis pas ma phrase. J'ai quelque chose de plus urgent à faire. Je pose enfin mes lèvres sur les siennes. Il résiste. Mais nul ne résiste très longtemps au Shinigami. Je passe une main sous son épaule et sous son cou pour l'attirer un peu plus vers moins. Ça doit être inconfortable pour Heero. Mais le but est qu'il abaisse ses jambes qui me font obstacle pour mieux l'avoir contre moi. Ce que Heero ne tarde pas à faire. Il abaisse ses jambes et je peux enfin le serrer tout contre moi. Je sens ses mains se poser sur mes hanches. Hum… Audacieux ! J'adore. Heero se détache brusquement.

« Duo ! Je ne peux pas… S'il te plait arrête ! »

« Bah, pourquoi ? Ca avait l'air de te plaire… »

« Peut-être, mais… »

« Pas de « peut-être, mais » qui tienne Hee-chan ! Pour rien au monde tu m'empêcheras de t'embrasser. D'ailleurs, tu ne veux pas plus que moi que ça s'arrête. »

Je fais vachement sûr de moi, là ! Je m'épate moi-même. Parce qu'à l'intérieur j'ai une putain de trouille ! J'ai l'habitude qu'on me rejette. Seul mon orgueil en prend un coup. Mais là, j'ai la désagréable impression que c'est pas mon ego qui va se prendre une baffe. Mais si Heero répond à mes baisers, ça veut dire que je le dégoûte pas, non ? Ses frissons, ses lèvres avides, ses caresses inconscientes… Tout ses signes, ça veut bien dire que je l'intéresse, non ? J'essaie de capter son regard. Il détourne les yeux. Il est temps qu'il se décide. Parce que moi, je veux pas jouer. Parce que moi, je joue pas. Je peux pas le forcer à s'ouvrir à moi. Je le lâche et m'éloigne.

« Heero. Embrasse-moi ! je lui commande. »

« Non », répond-t-il catégoriquement.

« Tu en meurs d'envie », je rajoute sûr de moi (en apparence)

« Je ne peux pas. »

« Mais si ! Y a rien de plus facile ! Tu avances tes lèvres et tu les poses sur les miennes. Après, si tu veux, je fais le reste… »

Regard mauvais style « me prends pas pour un demeuré » Mais, si j'ai dit ça, c'est surtout pour détendre un peu plus l'atmosphère. Et surtout pour me donner une contenance. Imaginez qu'il dise que je l'intéresse pas, qu'il fait juste mumuse avec mes nerfs… Rahh, veux même pas y penser !

« Pourquoi ? » je demande.

« Je ne peux pas te promettre de revenir vivant. Je ne peux pas te promettre de faire attention, de ne pas mettre ma vie en danger… Je… »

« Mais je te demande rien, Heero ! D'ailleurs, tout ça, je le sais depuis le début ! Bien sûr, si tu me revenais vivant et entier, tu peux pas imaginer à quel point je serais heureux. Mais, ta mission est bien plus importante que mon bonheur perso… »

« Je ne t'embrasserais pas Duo », me coupe Heero.

« HEERO YUY, vous allez me faire le plaisir de bouger votre popotin jusqu'à moi et m'embrasser jusqu'à plus soif, et que ça saute ! »

« Duo… »

« C'est un ordre ! »

Sourire de Hee-chan un peu moins crispé. Avec de la pratique, on arrive à tout ! Mais Heero se décide toujours pas à venir vers moi. Chui pas patient moi ! Un peu plus et je lui saute dessus ! Bon, j'abats mon joker.

« Tu m'a pourtant dit que tu suivais toujours ce que te dicte ton cœur ! »

Regard meurtrier d'un pilote de Gundam qui se sent encore une fois piégé. Coup d'œil sur l'actuelle position du revolver. Ok. Toujours hors de portée. J'enfonce le clou.

« Qu'est-ce qu'il te dit ton cœur, Heero ? »

Heero me fixe avec un regard indéchiffrable. Pendant longtemps en plus ! Qu'est ce qu'il glandouille ? Il fait une liste mentale des pour et des contres ou quoi ? Il ferme les yeux et plonge sous l'eau. Il essaie de se noyer pour éviter de me répondre ? Il s'en tirera pas à si bon compte ! Chui quand même curieux de savoir combien de temps un surhomme de la trempe de Heero Yuy peut passer sous l'eau sans respirer.

2 minutes s'écoulent…

Je commence à paniquer. D'un parce que l'autre abruti remonte pas. De deux, ça veut sûrement dire qu'il préfère mourir noyer que d'être avec moi… Je sens la dépression poindre son sale nez. Bof ! Je viens de me prendre un râteau monumental. C'est pas la première fois, et sûrement pas la dernière. Ça me soulage pas du tout. Je sens une boule atroce coincée dans ma gorge. Un mauvais esprit doit être entrain d'établir le record du plus grand nombre de nœuds avec mes tripes. Quelque chose me compresse douloureusement la poitrine. Et en plus, quand je suis déprimé, je fais de l'humour morbide… Je ferais tout aussi bien de me tirer une balle.

La ferme Duo !

Je secoue la tête. Pas besoin d'étaler à ce sans-cœur à quel point ça m'affecte. Je me relève. Pas besoin de rester dans la baignoire avec lui. J'enjambe le bord de la baignoire. Je pique une serviette et m'enroule dedans.

J'entends Heero émerger. Sincèrement, j'aurais préféré qu'il me le dise directement au lieu de me fuir. Et puis, pourquoi il m'a embrassé ? Ca doit être sa façon à lui de remercier les gens. Je devrais peut-être lui dire que sa manière d'agir est à chier !

« Duo ? » il m'appelle.

Me retourne pas. Peux plus regarder ses yeux, sa bouche, ce corps que j'aurai jamais. Faut que je m'éloigne vite. J'ai une furieuse envie de crier de rage.

« Duo… Je… »

« Ca va », je le coupe. » Pas la peine de t'excuser. »

« Ecoute… »

« Fini ton bain Heero ! Je te dis au revoir maintenant parce que je suis pas sûr d'être là quand tu partiras… »

J'applique sa tactique. C'est lâche. Mais c'est plus fort que moi. Je préfère le fuir à partir de maintenant que d'attendre demain. En plus, j'aurais certainement eu une tête de déchet recyclé avec la nuit blanche que je vais passer… J'enroule la serviette autour de ma taille et récupère mes fripes jetées au sol. Je vais pour sortir quand j'entends Heero éclater d'un petit rire. Je reste comme deux ronds de flanc. Heero, rire ? Et de cette atroce situation ? Et plus, il est trop bien son rire ! Je le hais !

« Baka », il rajoute.

Je me retourne pour lui lancer le regard le plus Shinigami que je puisse faire. Et sans me vanter, ça fait très, très peur. Heero se contente de sourire. Je crois que je vais le tuer…

« Viens », m'ordonne Heero, maintenant debout devant moi.

« Si c'est encore une de tes blagues douteuses Heero Yuy, trouve-toi un autre pigeon. Je ne joue plus… », je rétorque amèrement.

« Moi non plus Duo. Je viens juste de décider de vivre pleinement. Je suis tout simplement ce que mon cœur crie depuis tout à l'heure. »

Il sort du bain et marche vers moi. J'ai du mal à le croire. J'ai quand même des circonstances atténuantes ! Heero n'arrête pas depuis tout à l'heure de se prendre pour une girouette. Note que je suis quand même vachement tourneboulé pour pas remarquer que le gus est à poil ! A si ! Ca y est ! L'info a atteint mon cerveau. Je sens que vais mourir de déshydratation pour cause de bavage intensif… Sans même ralentir, il s'accroche à mon cou et m'embrasse avec une possessivité que je lui connais pas. Je le repousse et sonde son visage.

« Et t'avais besoin de te noyer pour suivre ce que te dicte ton cœur ? »

« Le silence est propice à la concentration. L'immersion est un moyen d'accéder au silence. »

Et ben ! Moi, pour avoir le silence, je fais le poirier… Chacun son truc !

« Tu es sûr de toi cette fois ? »

« Certain, Duo. Je m'excuse pour tout à l'heure. »

Je retrouve le sourire. Il ment pas ! Je le saurais sinon… Je sens mon humeur taquine revenir au galop. Que c'est bon de se retrouver !

« Hum… Va ma falloir plus que des mots pour te faire pardonner. »

« Profiteur !

Non, rancunier, diabolique, manipulateur… Tout ce que tu veux ! »

« Tout ce que je veux, hein ? »

Et là, le choc ! Heero Yuy avec un sourire de Shinigami. Du jamais vu ! (si on oublie le fait que Heero Yuy avec un sourire est déjà pas banal) Il fait glisser ma serviette au sol tout en caressant un endroit stratégique… Bon, ça y est ? Je peux lui sauter dessus maintenant ? Ni une, ni deux, on tombe par terre, nos lèvres accrochées l'une à l'autre. Hum… Je sens que même si c'est pas par dépression, je vais pas beaucoup dormir cette nuit…


Quelques semaines plus tard

Toujours pas de nouvelles de Heero. J'angoisse. J'espère qu'il a rien tenté de suicidaire sinon je me pointe en Enfer et je lui fais sa fête. Le Dieu de la Mort, c'est moi. Et moi seul peux décider quand Heero Yuy mourra, c'est-à-dire pas avant une centaine d'année !

Both a du mal à récupérer. Pas encore remis de sa séance de torture en tête à tête avec ses manchots d'ozzis ! Pourtant, sont pas très doué ces gars… Bref, le pilote 02 est en pleine crise d'identité, et fais une tronche de deux pieds de longs depuis que son Gundam a été détruit. Il se pose maintenant des questions existentielles sur son identité, le bien fondé de sa mission et touti quanti. Moi, je veux bien le flinguer pour résoudre ses problèmes parce qu'il me saoule grave.

Je comprends que Heero aie voulu sans débarrasser. Malheureusement, ça voudrait aussi dire qu'il se pointera pas pour le récupérer… Je suis dégoûté. Si j'avais su, je l'aurais accompagné dans sa mission. Un Shinigami est toujours utile sur les champs de bataille.

Mais ce qui me fait le plus mal est l'absence totale de ses nouvelles. Il me manque grave ! J'aurais jamais cru que je pouvais m'attacher aussi vite et solidement à quelqu'un. Surtout quelqu'un comme Heero Yuy, qui, personne ne me contredira, est vraiment pas un cadeau. Je m'en fiche. La dernière et seule nuit que nous avons passée ensemble est encore gravée au fer rouge dans mes souvenirs. Je me souviens de chaque détail… Ses baisers, la douceur de sa peau, son corps sous le mien, son…

Stop ! Pas le moment de fantasmer. Duo Maxwell, tu es en mission, je te le rappelle. Et en mission, on se concentre grave sur ce qu'on a à faire. Et pas sur la nuit où Heero et moi… Je m'égare. En fait, je suis prisonnier. Mais personne ne peut retenir le roi des voleurs et de l'évasion que je suis. Dans une autre vie, j'ai sans doute été Aladin. Et dans une dimension parallèle, David Copperfield !

La porte s'ouvre et une fille avec un râteau sur la tête me fait un speech qui m'intéresse pas du tout. Speech auquel je réponds par mon baratin qui en fait fondre plus d'une à propos des sourires et machins. Le Râteau sort de ma cellule.

Bon, il est temps pour moi de mettre les voiles. Explosion. Vol d'un MS pourri (un Leo je crois), je me moque gentiment du râteau, je pulvérise le sas et vais faire un tour dans l'espace, direction la station lunaire. Both avait l'intention de détruire l'usine de MS de la base lunaire. Mais à peine il s'est levé qu'il s'est écroulé comme une quille dans un jeu de bowling. Du coup, je me tape tout le boulot ! Mais c'est pas sans arrière pensée. Je me dis que je rencontrerais p'têt Heero.

Un tir au cul. Ma jambe explose. Ou plutôt la jambe du MS. Qui c'est qui m'a refilé un truc aussi pourri ? Bon, ok, c'est moi qui l'ai choisit… Pouvais pas savoir que cette navette transportait des épaves ! Va falloir faire avec… Le Râteau me rattrape avec son tas de ferraille. Discussion entre deux coups. Je me fais canarder par d'autres MS venus en renfort. Et je chute vers la base lunaire. Au moins, j'arriverais à destination. P'têt pas en entier. Baston. Je m'en sors pas trop mal avec ce tas de boue. Notez que j'ai rarement piloté un robot mobile… Je suis naturellement doué. Ça doit être génétique… Sur mon écran, à droite : pleins de méchants. A gauche : pleins de méchants. Au milieu : Oh ! Quelle surprise ! Pleins de méchants ! Conclusion :

« Je suis pas dans la merde ! »

Soudain Zorro, enfin Miss Râteau, du nom de Hildeuh Scheignagna, vient à mon secours. Je vois que mon baratin a fait de l'effet. Ah ! Mon charme ravageur a encore fait une victime. Bref, la miss me couvre pendant que je vais faire sauter cette usine à la noix.

Je me balade dans les couloirs à la recherche d'un hangar assez grand pour contenir des MS. Les soldats s'affolent tout autour de moi en criant à qui mieux, mieux qu'il y a un intrus dans la base. Les couillons !

Je cours dans la base. Je défonce une porte. Je regarde où je suis et ce qu'il y a autour de moi. Devant moi se dresse deux gigantesques robots mobiles. Ils me disent quelque chose. Ché pas où, mais je les ai déjà vu…

« Je vois que tu as trouvé les Gundam Deathscythe et Shenlong », remarque une voix bizarre.

Je fais face à cinq gus, plus ou moins vieux. Un a l'air à moitié cyborg, l'autre a des moustaches à la Salvador Dali, un autre, un faux nez ou un truc dans le genre. Il y a aussi un gros baraqué, genre armoire à glace. Et un autre, vaguement familier, puisqu'il a une coiffure champignonesque. Voilà enfin l'homme qui ordonne des missions débiles à ce crétins de Smiley !

« Qui es-tu gamin ? » demande Papi-champignon.

« J'suis pas un gamin ! Je suis Duo Maxwell. »

« Maxwell… ? Le petit démon Maxwell ? »

« Non, pas un démon… (sourire Shinigamiesque) Je suis la mort ! »

« Intéressant », dit le cyborg.

« Que fais-tu ici, Duo Maxwell ? » demande nez-de-clown.

« Viens tout faire péter. »

« Tu nous dis ça comme ça ? Tu n'as pas peur qu'on te trahisse. »

« Aucun problème ! Ca fait un moment qu'on travaille sous les ordres de Tronche de Cèpe, du moins quelques gars de mon groupe… Et puis t'es le boss de Both qu'est actuellement en convalescence chez moi. »

« Tronche de Cèpe ? Insolent avec ça… »

« Dis-moi Duo, tu m'as l'air très doué… »

« Je suis le meilleur ! Roi des voleurs, de l'entourloupe et de l'évasion. J'avoue aussi être très efficace quand il s'agit de tuer, mais ça, j'm'en vante pas. »

« Ça te dirait de devenir le pilote de Deathscythe ? »

Intérêt soudain. Proposition alléchante.


Quelques minutes plus tard, les soldats me traînent dans une prison où sont enfermés les autres pilotes de Gundam. Je m'écrase au sol.

« Du… Duo ! » s'exclame une voix avec un once de surprise.

« Hee-chan ? Tiens, comment on se retrouve ? »

« Qu'est-ce que tu fiches ici ? »

« La faute à Smiley. (j'imite le crétin) Both peut pas faire la mission. Il est incapable de bouger. Fais-le Duo ! Pour la liberté des Colonies ! Juré, lui couper la langue c'est pas une si mauvaise idée… »

Silence. Je me relève tant bien que mal et j'aperçois une autre silhouette adossée au mur. Un chinois je suppose. Je rampe vers Heero et m'assois à ses côtés.

« J'étais venu dans l'intention de faire sauter la base. »

« Tu as échoué dans ta mission », constate Heero.

« Je suis tombé sur un os. Un semi-cyborg, une tête de bolet, un clown, Salvador Dali, et une armoire à glace. »

« Les professeurs », reconnaît le chinois.

« Je passe les détails. On a tapé la causette. Bref, je suis maintenant pour Oz, le pilote de Deathscythe. Je remplace Both. D'ailleurs, c'est devenu une vraie tête à claque. Ça lui va pas d'être blessé ! »

« Tu veux dire que tu es pilote de Gundam ? » s'exclame Heero, autant qu'un Heero Yuy peut s'exclamer.

« Ouaip. Chui promu. »

« Le Deathscythe a été détruit », m'informe le chinois.

« Erreur Wuffy ! »

« C'est Wufei ! »

« C'est plus rigolo Wuffy… »

« On est pas là pour rigoler ! » s'indigne Wuffy.

« M'en fous ! Bref, je disais donc, que les profs sont entrain d'améliorer le Deathscythe et le Shenlong ! En gros, le plan c'est d'attendre qu'ils les retapent puis on se carapate avec. Bouh ! Vais faire dodo. L'armoire à glace de Wuffy est balaise. Mal partout. 'nuit ! »

Mais avant de fermer les yeux, je profite de la pénombre et que Wuffy voit rien, pour mordiller amoureusement l'oreille du Perfect Soldier. Heero bouge pas d'un pouce. Mais je sens des doigts effleurer ma main et s'en emparer. Hum… Si je lui saute dessus, y va pas me tuer, si ?

« Duo Maxwell », gronde Heero. « Dors ! »

Il lit dans mes pensées sinon c'est pas possible ! Bon, tant pis. Fais dodo à la place.


Quelques minutes, heures, jours (?) plus tard, la cellule s'ouvre. Un jeune gars avec une mèche devant les yeux, que c'est pas possible sans une tonne de gel, entre.

« Yuy, suis-nous ! » ordonne-t-il.

Voici donc le fameux Trowa Barton, l'homme passe-partout ! Il serait apparemment passe muraille que ça étonnerait personne… Bougne de Tricholome m'avait dit qu'un pilote allait nous passer un truc pour faire passer le temps avec Wuffy. La seule condition, c'est de le provoquer pour me prendre un pain dans le bide.

« Hey ! Attendez ! Je suis meilleur pilote que lui ! » je récite.

« La ferme », me répond Trowa.

Et pan ! Prends-toi ça dans le bide ! Je me plie en deux. Purée ! C'est douloureux d'être pilote de Gundam !

« Je crois qu'il a complètement retourné sa veste », remarque sombrement Wuffy quand ils s'en vont.

« Hé, hé, hé, hé, hé ! Pas du tout. Regarde ! »

Je lui montre le mini rétroprojecteur et l'allume. Les caractéristiques de Deathscythe et Shenlong, version modifiés, apparaissent.

« Bon ! Faut que j'étudie comment marche mon nouveau joujou ! »

Soupir dégoûté de mon compagnon de cellule.


Le temps passe. Ché pas ce qu'il se passe, mais depuis un certain temps, je respire de plus en plus difficilement. Est-ce que c'est parce que j'ai pas eu ma dose de Heero Yuy quotidienne ?

« Ils ont coupés l'alimentation en oxygène », m'informe Wuffy comme s'il m'annonçait qu'il allait faire beau demain.

« Génial ! J'étais justement entrain de me demander de quelle façon originale j'allais mourir. Moi qui pensais que se serait d'ennui… »

« Toi qui te prétend être le roi de l'évasion, tu pourrais pas nous sortir de là ? »

« Trop faim pour réfléchir à un quelconque moyen… »

« T'es inutile. »

« Tu peux causer… »

Silence.

Silence.

Bruit d'explosion.

Manque d'air.

Veux revoir Heero !

Porte qui s'ouvre.

Regard avec Wuffy. Et on se carapate en direction des Gundam. Vais voir à quel point je suis doué ! M'en sors absolument pas trop mal. Deathscythe répond à mes moindres désirs, comme s'il me connaissait depuis toujours. C'est une étrange sensation. Depuis longtemps, j'avais le sentiment que ma vie aurait du être autrement. Je suis content d'avoir rencontré Smiley, Quick, Pipe, Socks, Nanny, Prawn, Maggot et Stitch. Mais, aujourd'hui, à bord du Gundam, j'ai l'impression d'être tout à fait à ma place et cela aurait dû l'être depuis le début… Je commence mon ballet de la mort. Mais la priorité est de se tirer de là. Je pique une navette spatiale et m'envole dans l'espace.


Deux ans plus tard, après l'épisode Mariemaia

La petite Mariemaia s'est pris une bonne grosse taloche pour avoir débiter des conneries interplanétaires et avoir semer la zizanie. Parfois, je l'aime bien Réléna. Sauf quand elle s'obstine à courir après MON Hee-chan ! Ce qui me tue le plus, c'est que c'est à cause de cet aimant à problème (une version féminine de Smiley) qu'on s'est tous retrouvé embarquer dans cette galère comme au bon vieux temps.

Pendant ses deux dernières années, on a pas pu trop se voir avec Heero. Moi, j'avais le groupe. Et Heero, allez savoir ce qu'il a glandouillé ! Môsieur ne m'a pas fait part de ses activités, les rares fois où on se voyait. Mais là, plus question de le perdre de vue. La paix est enfin établie, donc plus de guéguerre pour le revoir ! Qui aurait cru que j'aurais autant aimé la guerre ? Pas moi en tout cas…

Hee-chan sort de l'infirmerie des Prev. Quatre, Trowa, Wufei, Both et moi, on l'attend fermement devant la pièce. Trowa a arrêté de se torturer l'esprit pour savoir qui il pouvait bien être. Je croyais qu'après avoir fait connaissance avec Heero, Both qu'est un enfant adopté, et moi, il aurait fini par comprendre qu'il est pas le seul et qu'on s'en sort très bien sans. Surtout depuis que j'ai mon Hee-chan ! D'ailleurs, il nous rejoint.

« Alors ? » je demande.

« Tout est ok. »

« Pas de bobo ? »

« Rien. »

« T'es vraiment pas humain ! »

Regard énervé de Heero.

« Mais je m'en plains pas ! C'est mieux quand on est physiquement en forme pour… »

« Duo ! Epargne-nous les détails ! » me supplie Quat-chan.

« Me dit pas que t'es pas d'accord avec moi ! C'est mieux d'avoir au-dessus un Trowa en pleine forme, qu'en dessous, un Trowa blessé, qui gémit de plaisir ou de douleur… »

Blush du Quat-chan. Heero secoue la tête comme si j'étais un cas désespéré.

« Il a raison », confirme Trowa.

Méga blush de Quatre. Mort de rire. Wufei détourne le regard avec un joli rouge tomate qui colore ses joues. Il est marrant le Wuffy. Qu'est-ce qu'il pouvait être puritain avant qu'il me connaisse ! Depuis que je suis avec Hee-chan, j'ai fais de lui mon confident attitré sur mes relations sexuelles et avec les détails ! Je crois que j'ai du le traumatiser à vie… Heureusement que notre petit dragon a le cœur bien accroché ! Quant à sa santé mentale… Au bout d'un moment, Quat-chan nous laisse tous pour passer sa visite médicale. Heero dit au revoir à tout le monde et commence à partir. Génial ! Il pourrait attendre que je sois passé, non ? Je soupire et lui cours après.

« Duo ! » m'appelle Wufei. « Ta visite ! »

« Plus tard ! » je réponds en les saluant. « Hee-chan ! Attends-moi ! »

« Sally va venir te chercher de force », me prévint Heero quand je l'ai rejoins.

J'hausse les épaules. Elle peut pas me tuer sans craindre la colère d'un Hee-chan à qui on a piqué son Duo. Alors je m'en fais pas. J'aurais droit à un petit sermon, c'est tout.

« Dis Heero ! Tu comptes faire quoi maintenant ? »

« Dormir. »

« Non, je veux dire, maintenant qu'on a plus de Gundam et tout… »

« J'en sais rien. »

« T'as rien de prévu ? »

« Non. »

« Donc, peu importe ce qui arrivera, ça te dérangera pas ? »

Regard suspicieux du Perfect Soldier.

« Du genre ? »

« Ben, moi, je vais m'ennuyer tout seul. Et toi, tu vas t'ennuyer tout seul. Et si on se tenait compagnie ? »

J'appréhende la réponse. Sous ses airs badins, la question est très sérieuse. Je veux plus être séparé de lui. Surtout depuis que je sais que Réléna lui tourne autour… Ce que Shinigami prend, Shinigami le garde. Heero est à moi, rien qu'à moi, rien que pour moi tout seul. Si je m'écoutais, je l'enfermerais chez moi ! Mais, c'est pousser loin ma jalousie. Heero répond pas tout de suite.

« Je dois y réfléchir Duo. Ce n'est pas une décision que je dois prendre à la légère. »

« Ok ! »

Je suis déçu. Tant pis ! Tiens, vais me venger ! On va voir s'il se décide pas tout de suite le Hee-chan.

« Je comprends. Dès que tu as ta réponse, viens me voir sur L2 ! Je serais sans doute chez Hilde ! »

Me retourne. Heero m'agrippe le bras et me fait faire volte face. Il m'embrasse furieusement.

« C'est tout réfléchit. Tu viens avec moi ! »

Rahh ! J'adore quand mon Hee-chan est jaloux.


Owari

Non, en fait, c'est mon du tout un 1+2+1+2x1x2 ! J'avais la flemme d'écrire un lemon. Chui pas motivée du tout.

Bon pour la petite histoire, cet arc a été écrit il y a près de 3 à 6 mois, m'en rappelle plus… Mais bon, il y avait énormément de modifications à faire. Et je me rends compte que mon style d'écriture a peut-être changé. J'en sais rien. Pour moi, c'est vachement différent par rapport à Manipulations et Spin Dating. Mais il y a quand même quelque des similitudes avec Retour aux Sources… Bref, j'espère que je ne décevrai personne. Tout ce que j'ai à dire pour ma défense c'est que j'ai plusieurs style d'écriture (qui dépendent souvent de mon humeur du moment : déprime, sadisme, franche marrade…)

Prochain à y passer : Trowa ! Le challenge… (qui sait qui peut dire ce qui peut bien se passer dans sa caboche à celui-là ?)


(1)Prononciation à l'anglaise svp ! Pipe qui veut dire « Tuyau »

(2)Mauvaise traduction française. Normalement, Odin lui dit de suivre ce que lui dicte son cœur.