Auteur : Maai&Megalokage (omae wo dai suki ! - boku mo... - sugoi...)
Histoire : "Kono kuni no owari"
Disclaimer : rien ne m'appartient, sauf l'histoire et Raikage.
Genre : death, spleen...
CHAPITRE 4 :
cf. AVERTISSEMENT DU CHAP I au cas ou certains auraient la folie d'arriver directement ici... (en même temps ça vous oblige à lire... )
Au fait les phrases en italique ne s'entendent pas. C'est tout dans la tête des gens...
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L'appartement semblait désert. Tayuya n'était pas encore rentrée. Les négociations trainaient ou quoi...? Sakon jeta sa veste sur le porte - manteau et marcha dans le salon. Il tourna deux fois autour de la table avant d'avoir une autre nouvelle idée : s'asseoir sur le fauteuil et regarder la montre. Dans une demi - heure il pourrait retourner dormir. Et comme il n'était pas à une demi heure près, il alla se coucher immédiatement. Il se leva du fauteuil d'un coup et marcha vers la chambre pour se laisser tomber sur le lit. Le temps de s'avaler de quoi dormir quelques heures forcées, et il n'y avait plus personne.
Quand il rouvrit les yeux le soleil était levé depuis un moment. Tayuya dormait à côté. Il lui semblait bien avoir senti une chaleur près de lui, et d'ailleurs il avait plutôt bien dormi pour une fois. Elle dormait profondément. Sakon se leva difficilement et alla se réveiller dans la salle de bains. Immergé dans l'eau chaude il eût plus envie de se rendormir qu'autre chose. La vapeur l'ensuquait. Il entendit Tayuya râler à travers les murs et se dit qu'elle devait être réveillée. Posant sa tête sur le rebord de la baignoire il se demanda combien le plafond pouvait être intéressant.
"Sakon ! Doko da ?"
Il releva la tête brusquement. Comme d'habitude, Tayuya était capable de crier à pleins poumons de bon matin.
"Nan da? Demanda - t - il presque énervé.
- On part à Kumo ce soir. La vieille s'est enfin décidée à nous laisser partir... S'il y avait pas eu Anko sur le coup on aurait sans doute fini en prison !
- Ouais... Bah c'est pas moi qui ai voulu rester ici...
- T'es arrivé parce que j'étais déjà là ! T'avais qu'à attendre ! Pas la peine de me le reprocher."
Sakon abandonna. Ce n'était pas la peine de discuter avec elle, Tayuya voulait toujours avoir raison. Cependant il savait pourquoi il était venu à Konoha. Et il n'aurait jamais voulu attendre. Que Tayuya lui dise qu'il aurait pu attendre était presque vexant. Il l'entendit donner un coup dans le frigo, à en juger par le bruit, puis plus rien. Sakon s'enfonça dans l'eau jusqu'au bout du nez et fronça les sourcils. Ce qui était bien, dans l'eau, c'est qu'on ne l'entendait pas.
Après quelques minutes pendant lesquelles il s'empêchait toujours de penser trop longtemps, impatient il se leva et sortit de la baignoire, attrappa une serviette dans laquelle il s'enveloppa vaguement, et jeta un coup d'oeil rapide au miroir. Il était couvert de buée. Il resta contre le mur à attendre de se réchauffer et se rhabilla, se sécha les cheveux et sortit.
En voyant toute la buée sortir de la salle de bains, Tayuya s'arrêta :
"Tu fais couler l'eau trop chaude, Sakon..."
Tayuya le regarda deux secondes : il n'était toujours pas maquillé. Cette drôle de manie semblait avoir disparu. "Tant mieux", pensait - elle.
Quand il sortit, Tayuya prenait son sac et s'apprêtait à partir.
"Ah... Sakon, je file passer voir Anko et je reviens...
- Tu l'as pas assez vue?
- J't'emmerde..."
Sakon soupira silencieusement et tourna les talons. D'habitude Tayuya pouvait bien dire ce qu'elle voulait, il s'en fichait. Il était habitué à son langage depuis longtemps. Mais là, il aurait voulu qu'elle se taise au lieu de le rejeter.
"Tu peux sortir si tu veux, toi aussi... Reste pas enfermé toute la journée."
Comment aurait - elle pu savoir s'il sortait ou pas en n'étant pas là pour le vérifier ?
Sakon ne répondit pas. Il ne bougea pas non plus. Il entendit Tayuya hésiter deux minutes avant de prendre ses clés et de sortir.
En entendant la porte se fermer et le verrou claquer, un immense sentiment de solitude et de vide envahit de nouveau la pièce. Il serra les poings. Il était de nouveau seul, il n'avait jamais connu ça avant, et il se dit que c'était probablement une des pires choses au monde. Il ne s'était jamais posé la question avant, il avait toujours eu au moins une personne à côté de lui, pour ou contre elle peu importait, très rarement contre de toute façon. Cette personne n'était plus là et apparemment il se faisait très mal à la solitude. La véritable solitude. Pas celle qu'on connait quand on se retrouve tout seul dans l'espace, dans le désert... mais celle qu'on ressent quand les personnes qui sont autour de soi nous laissent tomber. Sakon serra les dents fort, très fort. Il ne le supporterait pas.
" Tu n'as pas le droit... Tu es déjà tellement coupable et tu te permets encore d'être libre, espèce de monstre ! "
Sakon parlait à voix haute. Il se mit à trembler d'une rancune contenue depuis trop longtemps. Il se sentit échapper à lui - même et marcha nerveusement pour tenter de retrouver ses esprits. Tournant autour de la table, une idée fixe en tête, la panique lui dit qu'il ne pourrait pas y échapper... Quelque chose était en train d'embrumer son cerveau, de l'empêcher de garder la tête froide. Il resistait, mais contre quoi? Peu importe, il fallait se sauver et en vitesse : il se précipita vers la chambre où se trouvait son étui à kunai et en sortit un. Il le fixa quelques secondes d'un regard fiévreux puis d'un coup sec s'entailla superficiellement la main gauche. Comme la douleur n'était pas assez forte pour le réveiller, il recommença brusquement. Le sang coula et il lui sembla que ça allait mieux. Les battements de son coeur se calmèrent peu à peu et sa panique aussi. Il lui sembla aussi que son esprit s'éclaircissait.
Bien fait...
Quelques secondes passèrent avant qu'il ne se rende compte que ça n'allait pas du tout.
Jure...
Sakon fixait le miroir. Son reflet plus exactement.
"Mais oui je t'aime... Mais toi tu ne m'aimes pas... Je te hais !"
Il se regarda dans le miroir en face de lui. Le seul encore intact. Il sourit devant son reflet. Sa frange était du bon sens, pour une fois. Il fila fouiller dans les tiroirs et revint s'installer avec quelque chose de brillant dans la main. Penché devant la glace il ouvrit le tube de rouge à lèvres et s'en passa lentement. Il commença à sourir.
"Parce que tu n'as jamais compris à quel point je t'aimais, moi. Et ça n'a jamais été réciproque..."
- Non, c'est pas...
- La ferme ! Tu veux toujours que je te le dise, na? Tu veux toujours des preuves, toi et ton esprit étroit qui ne comprend rien ! Décidemment tu n'as aucune finesse. Capable d'aucune subtilité... Il y a des choses qu'on n'a pas besoin de dire, mais toi tu veux toujours des preuves claires ! Tu veux toujours des mots ! Des mots ! Et je n'en suis pas CAPABLE !"
Sakon reprit son souffle. Ses poumons contienaient moins d'air que l'aurait voulu son cerveau. Son corps tremblait comme s'il était en hypothermie.
"Tu passes ton temps à me laisser seul... Tu ne m'entends pas ? Sakon... Tu passes ton temps à me laisser dans le noir... Exactement comme cette pute qui nous a séparés... Tu sais ce que c'est que d'être seul? SEUL bordel... Toi tu es toujours entouré de gens... Moi quand je sors de ma solitude je voudrais que tu passes un peu de temps avec moi tu comprends ? Je veux MOURIR Sakon... Tu n'es pas capable de m'écouter, Sakon... Quel frère es - tu... Tu n'es même pas capable de voir ce que les autres ne voient pas alors que tu leur es supérieur... Moi je suis tellement seul que je ne peux pas le dire... Je ne peux pas alors tu ne m'écoutes pas... C'est pas injuste ? Neeee ?"
Sakon retomba en arrière, contre le dossier du lit. Ce miroir lui faisait horreur, comme les autres. Il prit le Kunai qu'il avait laissé par terre et l'envoya violemment dans la glace. Elle éclata en morceaux. Mais cela ne suffit pas, cette fois.
"Sakon... Tu es la personne que j'aime le plus sur cette pauvre planète... Les autres ne sont RIEN, comparés à toi, mon frère... du VIDE ! Rien qu'un tas de merde... Je leur crache dessus moi... En ton honneur même... Mais alors pourquoi est - ce que moi je ne suis rien pour toi ? Pourquoi est - ce que je ne reçois pas ce que je donne ? La personne que j'aime le plus m'a fait le plus de mal... Parce que tu es celui dont j'ai le plus besoin et que tu m'as laissé SEUL. Tu n'as pas su savoir quand j'avais besoin de toi, trop occupé à regarder ailleurs, sale égoïste..."
Sakon tenait ses paumes devant ses yeux, les doigts dans ses cheveux. Il semblait qu'il ne respirait plus. Ses lèvres s'entrouvrirent et il murmura :
"Sumanai, aniki..."
C'est tout ce qu'il put dire. Un filet de sang coula de dessous ses mains pour tomber du bout de son menton. Un morceau de la glace l'avait probablement effleuré de trop près.
"J'ai bien payé. Continua - t - il. Maintenant c'est mon tour... Mais sur qui je vais me venger, moi ? Sur la seule personne qu'il me reste, maintenant? Certainement pas. Je ne suis pas comme toi...
- Alors je m'en chargerai."
Sakon ne réalisa pas ce qu'il venait d'entendre.
Le "miroir" se tut.
Sakon resta dans cette position longtemps. Probablement jusqu'à ce qu'il la trouve inconfortable, jusqu'à ce qu'il sente la dureté du carrelage, le froid de la pierre, jusqu'à - ce qu'il sente son corps courbaturé. Il se retrouva étalé au sol, calme. Son corps était froid. Son coeur battait trop lentement. Il se sentit mourir et il ferma les yeux comme pour attendre. Sa main carressa le carrelage de pierre gelée, juste devant son visage. Les battements de son coeur ralentirent encore et sa respiration aussi. Son cerveau s'ensuqua. Après il ne se souvint plus.
Le bruit de la serrure de la porte d'entrée le réveilla en sursaut. Il se lèva lentement, constatant dans un premier temps que son corps était complètement engourdi. Il passa une main dans ses cheveux avant de s'intéresser à la porte. Quelqu'un rentra alors. Sans bruit. Et referma derrière lui. Enfin elle. Quand elle se retourna elle sursauta.
"Sakon ? Putain qu'est - ce que tu fous dans le noir !"
A ce moment - là, Sakon remarqua que les lumières étaient éteintes et que la nuit était tombée.
La voix de Tayuya lui fit perdre la tête.
"Je dormais." Répondit - il, ce qui n'était pas faux, dans un sens. ("oh, j'comatais juste un petit peu...")
Il leva les yeux au ciel et essaya de rassembler ses idées quand les 40 W de l'ampoule du salon lui crevèrent la rétine. Il s'était toujours dit qu'à Konoha ils étaient des maniaques de l'éclairage. Tayuya jeta ses affaires à l'autre bout de la pièce (elle ne transporte jamais rien de fragile) et alla dans la cuisine se servir à boire. Elle sortit une bouteille du frigo et but directement au goulot. Sakon l'observait. Elle avait l'air calme. Elle referma le frigo et se retourna en ouvrant de grands yeux.
"Nan da?"
Sakon ouvrit la bouche mais son cerveau avait l'air incapable d'articuler une phrase pour le moment. Toutes ses forces avaient été épuisées. Il fronça les sourcils et tourna les talons.
"Tu vas où? Demande Tayuya en sortant de la cuisine.
- ... Me coucher. J'ai sommeil figure - toi." Répondit Sakon à voix basse.
Tayuya lui passa devant avec de gros yeux étonnés et fut obligée de lever la tête pour lui parler. (C'est qu'elle est pas bien grande ...)
"Fais voir ta tête, Sakon." Ordonna - t - elle.
Sakon se sentit piégé. Il repoussa la main qui s'approchait de lui mais elle le tua du regard. Il était trop fatigué pour la contrarier. Elle lui prit fermement les bras et le tourna face à la lumière de la cuisine. La lumière énerva Sakon.
"Alors je m'en chargerai."
Il sursauta vivement et fit un pas en arrière, soudainement paniqué. Il sentit la fièvre lui revenir.
"N'approche pas." Fit - il en la regardant fixement.
Tayuya leva les yeux au ciel et s'approcha encore plus. Sakon sentit qu'on soulevait sa frange et ne bougea pas.
"Comment tu t'es fait ça ? Demanda - t - elle en désignant la coupure qu'il s'était faite sur la joue jusque sous l'oeil.
- ...Cogné.
- Avec quoi ?"
Sakon baissa les yeux sur elle cette fois. Tayuya n'avait pas l'air crédule du tout. Sakon secoua la tête pour refaire tomber sa frange et la regarda de nouveau :
"Mêle toi de tes affaires. Dis - moi plutôt ce que t'as fait pour rentrer si tard.
- Tard ? Tu peux parler..."
"Alors je m'en chargerai."
Sakon ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. Il la prit par la gorge et la plaqua contre le mur. Tayuya sursauta et le choc lui coupa le souffle, mais par réflexe elle attrappa le poignet de Sakon et glissa ses doigts vers son nerf radial. Sakon ne lui laissa pas le temps pour ça et de sa main libre arriva à lui maintenir les deux poignets. La surprise lui avait presque fait oublier, pendant un instant, que Sakon était un professionnel en Taijutsu.
Immobilisée, elle le fixa les yeux écarquillés. Dans la tête de Sakon se jouait une glorieuse mélodie. Tayuya sentit la peur monter en elle quand elle se rendit compte qu'il ne voulait pas la lâcher.
Sans le quitter des yeux, elle dit, la voix tremblante :
"Sakon... T'as encore bousillé un miroir... ne ?"
Le regard de Sakon ne lui dit rien de bon. Ce n'etait pas un jeu. Il ne s'agissait pas non plus que d'un accès d'emportement. Et son regard... était terrifiant. Un regard chargé d'une envie de meurtre tellement concentrée qu'elle ne pouvait venir que de l'Enfer lui - même. Son instinct de survie la suppliait de fuir. Par une porte, une fenêtre, n'importe où. Mais surtout courir. Mais il était déjà trop près, il la rattrapperait même si elle arrivait à s'en défaire. Elle s'était déjà sentie en danger auparavant, mais là c'était différent. Elle ne s'attendait pas du tout à ça de sa part, ensuite il y avait quelque chose d'anormal... Vraiment anormal. Du temps que la peur la gagne complètement, lui, prit la parole :
"Alors je m'en chargerai. Tu vas rétablir l'équilibre de ce monde..."
Tayuya sursauta de nouveau au son de cette voix.
"Sa... Ukon... ?" Hésita - t - elle, glacée par la peur.
Ces mots et son ton provoquèrent chez son interlocuteur un sourire dément. Tout droit sorti du royaume des morts, pensa Tayuya qui avait oublié de respirer. Sakon lâcha sa gorge pour mieux la voir. Le fait qu'elle soit en position de faiblesse le satisfaisait. Il resta comme ça un moment, à lire les expressions successives sur son visage. Tayuya, elle, resta figée comme une proie qui sait pertinament qu'elle va y rester.
"Putain... Qu'est - ce que tu fous ?" Demande - t - elle d'une voix qui se serait voulu sans hésitation.
Ce sourire dément ne la lâchait pas.
Elle allait passer un sale quart d'heure.
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Fin du Chap IV
Je sais, j'ai pas assez donné de détails pendant que Sakon était dans la salle de bains peut - être ?
c loin d'être fini... yare yare...
