Auteur : Maai&Megalokage (omae wo dai suki ! - boku mo... - sugoi...)

Histoire : "Kono kuni no owari"

Disclaimer : rien ne m'appartient, sauf l'histoire et Raikage.

Genre : death, spleen...

CHAPITRE 5 : Fini Konoha ! Enfin ! J'avais besoin du pays pour les derniers chapitres mais ça m'a plus gênée qu'autre chose en fait... Alors voici Kumo gakure no sato !

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Rai no kuni... Kumo gakure no sato (pays de la Foudre : village caché des Nuages)

Kudaime Raikage se leva de son bureau.

"Bien... Tayuya... Je suis quand même soulagé que tu sois revenue. Tu dormira au dortoir des shinobis. Je m'arrangerai pour que ton coéquipier en fasse de même.

- Ouais, merci Ma'i...

- T'as eu de la chance, alors fais bien ce que je t'ai dit, d'accord ?

- Ouais jsais... Jvoulais juste vous prévenir, qu'il fallait faire attention avec lui, quoi..."

Raikage jeta un coup d'oeil par la fenêtre.

"J'ai demandé à Zannen de lui trouver un poste à l'académie."

Tayuya ouvrit de gros yeux.

"Nani ? A l'académie ? Je pense pas que ce soit une bonne idée...

- Si justement... D'après le peu que tu m'as dit, le mieux à faire pour lui est de trouver une nouvelle responsabilité. Sinon il finira par se trouver complètement inutile et sans une seule raison de vivre il basculera définitivement.

- Euh ça à mon avis... c'est déjà...

- Non, s'il a explosé l'autre jour c'était justement parce qu'il n'arrivait pas à s'exprimer. Il ne t'avait jamais parlé de ça avant non?

- Non. C'est vrai, mais...

- La folie est la protection ultime de celui qui est déchiré entre le désir de s'exprimer et l'impossibilité de le faire. Du moment qu'il ne reste pas seul et inactif, ça ira. C'est le mieux qu'on puisse faire pour le moment. Tiens moi juste au courant s'il te plait. Je ferai ce que je pourrai."

Tayuya soupira et se leva à son tour.

"Ok... Mais jte préviens si t'as une mauvaise idée tu vas m'entendre !

- Oui oui... de loin même je pense..."

Tayuya était un peu plus rassurée quand elle se dirigea vers la porte. Raikage resta à sa place.

"Tu sais, Tayuya... C'est étrange... Il y a longtemps, moi et Zannen, on avait une coéquipière. Elle était presque exactement dans le même cas que Sakon. Mais à l'époque personne n'a compris... Zannen l'a oubliée, et moi je la comprends mieux de jours en jours."

Tayuya se retourna. Raikage la regardait de loin, toujours aussi calmement.

"Doumo arigatou, Ma'i." Fit - elle avant de sortir.

En marchant dans les rues de Kumo no Kuni, elle arrivait à présent à se sentir chez elle. Elle se disait que si elle avait quitté Konoha avant, elle aurait pu éviter ça : elle ne pouvait pas marcher bien vite encore même si ça allait mieux de jours en jours. A présent elle n'avait plus que quelques bleus. Et Sakon se sentait tellement coupable qu'il n'osait même plus la regarder en face. Même si le fait d'avoir quitté Konoha avait arrangé les choses, depuis l'incident il n'avait pas posé les yeux sur elle et il ne l'approchait pas à moins d'un ou deux mètres. Tayuya fronça les sourcils en repensant à lui. Comme il ne dormait pas la nuit il restait couché toute la journée. Il se levait dès qu'elle rentrait, le soir. Il évitait de se retrouver sur son passage et ne la contrariait jamais. C'était à peine s'il lui parlait. Le strict minimum. Voilà ce qu'il se contentait de dire et de faire. Pour le reste il attendait presque qu'on lui en donne l'autorisation.

Quand elle rentra à l'appartement qu'elle habitait maintenant depuis plusieurs mois, elle fit le moins de bruit possible. Sakon dormait, évidemment. Elle ne savait pas trop quoi faire et se posa sur une chaise. Décidemment, c'était plus dur encore que ce qu'avait dit Kidoumaru. En retrant à Kumo elle vit que cet abruti(1) avait encore étalé ses connaissances en orthographe en lui laissant une lettre. Il lui demandait vaguement des nouvelles, ce qu'elle trouva franchement bizarre. Il lui dit aussi qu'il avait maintenant rejoint le pays de la Roche. Apparemment Jiroubou, lui, aurait intégré le pays de la Cascade. Tayuya ne lui avait toujours pas répondu. Qu'est - ce qu'elle lui raconterait d'abord ?

Sakon se leva et sortit de la chambre. Il était près de 20h. Il passa à la salle de bains et s'enferma. Tayuya soupira. Elle ne pouvait pas faire grand chose, elle. Elle s'en voulait d'être aussi impuissante, et espérait vraiment que Raikage ait raison. Raikage... Les choses avaient l'air tellement plus claires pour lui. Sakon sortit au bout d'un quart d'heure et parcoura vaguement le salon du regard. En croisant celui de Tayuya il fuit, comme d'habitude.

"Sakon, tu veux manger quoi?"

Le dénommé sembla mal à l'aise.

"'Sais pas...

- T'as dit pareil hier et t'as rien bouffé. Alors aujourd'hui tu vas m'aider, ok ?

- ok."

Il capitulait toujours quand on lui donnait un ordre. Tayuya commençait à trouver ça soulant. En temps normal elle serait aller le voir et lui aurait mis une droite pour le réveiller, mais là, elle se sentait dissuadée pour un moment.

La soirée passa comme ça. Tayuya força Sakon à rester avec elle tout en n'osant pas le contrarier, mais ça avait plus l'air de le mettre mal à l'aise qu'autre chose.

Assise sur le fauteuil à zapper de chaine en chaine, elle repensa à ce qu'il avait dit quelques jours avant. Il ne s'était pas acharnée sur elle, mais avait quand même réussi à lui mettre quelques bons coups avant de se calmer. A ce moment - là il avait eu l'air de se rendre compte de ce qu'il s'était passé. "Il a l'éternité pour se venger..." Avait - il dit simplement. Tayuya n'avait rien compris, elle l'avait à peine entendu d'ailleurs. Du temps qu'elle se relève et il était déjà parti une dizaine de mètres plus loin. Elle s'était relevée doucement, apparemment sans rien de cassé, mais tout s'était passé si vite qu'elle avait cru y rester. Elle n'avait rien compris. Mais plus de peur que de mal, Sakon n'avait pas vraiment voulu la tuer. Et puis, bien qu'improbable, le fait est que Tayuya n'avait pas eu à faire avec Sakon à ce moment - là. Elle en était certaine. Elle n'en avait pas parlé à Raikage, lui expliquant simplement que Sakon était devenu très instable depuis la mort de Ukon et qu'il fallait faire attention. Rien de plus. Mais elle craignait quelque chose de plus grave encore. Un dédoublement de personnalité ? On aurait bien dit... Mais qui pouvait bien dire ce qui se passait dans la tête de gens qui ont perdu un être si proche ? C'était peut - être une réaction normale. Après tout elle n'était pas à même de comprendre ce que signifiait la mort d'un jumeau. Finalement c'est en maudissant sa propre impuissance qu'elle alla se coucher. Elle verrait tout ça demain.

Pour Sakon la nuit commençait. Tayuya couchée il avait l'esprit tranquille. Il surveillait de loin qu'elle dorme bien et déambulait dans le reste de l'appartement. Le jour suivant, ils dormiraient dans les dortoirs des shinobi. Et il serait affecté au poste de professeur à l'académie ninja de Kumo. Tout ça lui était bien égal. Sans aucune importance. A quand remontait sa dernière mission ? A quatre mois, ou quelque chose comme ça.

Oto no Kuni... Dernière mission en date d'Oto no Shi.

"Ne, Sakon ?

- Hein, quoi ?"

Ukon, derrière son frère comme toujours, abandonna le dialogue. Sakon était complètement dans la Lune et n'était pas très réceptif.

"T'as rien écouté du tout, Sakon ?

- Mais si, tu parlais de Kidoumaru...

- Y'a un quart d'heure, oui... Laisse tomber, Otouto. Laisse - moi dormir... Ne te déconcentre pas en mission, va."

Kidoumaru arriva, un sourire vainqueur.

"Yatta ! J'ai écrasé ces insectes ! J'en ai fait de la bouillie pour chiens !

- Bien... On rentre alors. Fit Sakon.

- Quoi, tu veux pas les voir ? Demanda Kidoumaru en haussant les sourcils, sa motivation envolée.

- M'en fous. T'as fait ton boulot, point. On rentre."

Kidoumaru réprima une insulte qu'il n'osa pas lancer devant Sakon. Celui - ci s'éloigna avec Ukon et le soleil tapait.

C'était la dernière mission qu'ils avaient faite. Bon sang ce qu'elle semblait loin. Et déjà à ce moment - là, il y avait ce problème. Sakon s'assit devant la fenêtre et se dit que Kumo était le pays parfait pour vivre la nuit. Les lumières ne s'y éteignaient jamais et étaient alimentées par l'énergie solaire accumulée durant le jour et complétée par celle de la Lune. Les gens circulaient dans les rues jusqu'à très tard dans la nuit, ce qui le rassurait un peu : le silence et l'absence de tout l'angoissaient. Il appréhendait le soir justement pour cette raison, et l'aube semblait toujours trop loin. Ainsi il accumulait nuits blanches sur nuits blanches. Où bien il dormait le jour. Quand le soleil était levé il avait moins peur de s'endormir. C'est incroyable à quel point sa présence lui était indispensable finalement. Et il ne s'en était jamais vraiment rendu compte parce qu'il n'avait jamais manqué avant.

Ukon... Il avait beau essayer de l'oublier, chaque moment de la journée le ramenait à lui, comme si chaque instant de sa vie lui était relié. Et c'était effectivement le cas. Et si sa vie avait toujours été liée à la sienne, qu'allait - il devenir maintenant qu'il "manquait", justement ? Apparemment, Ukon, lui, avait toujours été conscient de tout cela, de leur interdépendance notamment. Simple déterminisme ? C'est que Sakon avait l'habitude de penser. Mais à ce jour plus rien n'était sûr : il ne faisait plus rien de bon sans son frère. Il semblerait que Ukon ait raison. Etait - ce pour cette raison qu'il avait tellement changé ces derniers mois ? De quoi avait - il peur ? De toute façon Sakon était trop occupé à penser à autre chose à ce moment - là. C'était peut - être le problème. Ukon avait toujours eu tendance à demander l'entière disponibilité de son frère. Sakon se souvenait encore de la fois où son frère avait fait semblant de se noyer parce qu'il l'avait laissé seul pour accorder son attention à quelqu'un d'autre, quelques heures seulement... Etait - ce un comportement normal ? Peut - être. Sakon avait eu la peur de sa vie ce jour - là. Ils avaient 8 ans à l'époque. En voyant son frère s'inquiéter pour lui Ukon s'était calmé jusqu'à l'âge de 12 ans, où il avait refait une crise de jalousie à cause de Tayuya. Il avait tout bonnement ignoré son frère pendant une journée entière, pour l'obliger à venir de lui - même. Ce qui avait marché. Ukon semblait complètement dépendant de son frère, et pourtant c'était lui qui commandait la plupart du temps. Il n'avait pas la force physique mais avait le caractère le plus fort des deux pourtant. Enfin apparemment... Il était horriblement possessif envers Sakon et ne laissait jamais personne l'approcher de trop près. Sakon se disait que son frère avait du se sentir très seul et qu'il ne s'en était jamais rendu compte. Maintenant il en était plus que conscient et ne comprenait que trop bien pourquoi il avait fini par se tuer...

Se tuer. Ukon s'était suicidé mais il avait du mal à le croire. Il le sentait toujours là, partout, autour de lui comme il l'avait toujours été. Il allait même jusqu'à le remplacer en mission sans même qu'il le lui demande quand il était fatigué. Sachant que Ukon ne disposait pas de la même endurance, c'était un effort énorme qu'il fournissait à chaque fois, motivé uniquement par l'envie de rendre service à son frère. En fait, Ukon avait passé sa vie à le faire. Sakon le savait au fond de lui, mais n'en était pas vraiment conscient. Ukon avait toujours fait tout ce qui était en son pouvoir, pour prendre la moitié au moins de chacun de ses fardeaux et de toute sorte de charges. Alors le rassurer, il lui devait bien ça. Il pensait pourtant avoir été assez clair sur ce point : "personne ne te remplacera jamais". à ça Ukon avait à peine été rassuré et lui avait encore demandé d'avoir l'esprit tranquille, qu'il s'occupait du reste, qu'il n'avait pas besoin de parler parce qu'il l'avait toujours fait à sa place.

"Sakon...

- Nan da Aniki..."

Sakon ouvrit les yeux. Ukon était encore couché à côté de lui. Il était habitué à sa présence depuis longtemps et n'y faisait plus attention.

"Sakon, ce que tu m'as dit l'autre jour... Je l'ai oublié. Je ne veux pas croire que tu m'aies dit ça. Tout est toujours comme avant. Moi c'est rare quand je veux pas que tu sois là. Toi, pense ce que tu veux... Mais tu as toujours besoin de moi, Sakon.

- Ukon... Nous ne sommes pas dépendants l'un de l'autre, même si on est très proches. Tu devrais arrêter de penser comme ça ou tu vas devenir dingue. Même si tu es la seule personne qui en vaille la peine dans ce monde, je ne te suis pas indispensable et tu ne m'es pas indispensable. "

Ukon n'osa pas lui répondre que si. Il regarda ailleurs et déglutit avant de continuer.

"Si je ne peux rien faire contre ça, au moins... Fais semblant. Je préfère l'illusion à la solitude et à l'inutilité. Ce sont les deux choses les pires au monde."

Sakon ne sut pas trop quoi répondre. Il se dit que son frère devait avoir un soucis plus profond et qu'il ne savait pas comment le lui dire, alors il l'entoura de ses bras et décida qu'ils dormiraient ensemble cette nuit là.

"Sakon... Continua son frère plus calmement, je m'adapte de moins en moins à ce monde et tu es mon seul repère. Je préfèrerai crever comme un chien plutôt que tu me laisses tomber... Un jour tu verras où je voulais en venir... Je l'aurai, ma réciprocité.

- Je ne te laisserai jamais tomber, tu le sais bien... Tu peux dormir tranquille."

- ... "

Ukon savait que Oto no Shi ne ferait pas long feu. Il disait qu'ils ne servaient à rien, peut - être parce que lui - même n'avait jamais réussi à gagner la reconnaissance de l'équipe. Il avait toujours été considéré comme un "rajout", un complément. C'était le jumeau de Sakon, rien de plus. ça y était peut - être pour quelque chose, aussi. Ukon n'était reconnu de personne, à part de Sakon. Son frère devînt alors son unique et indispensable repère.

"Un jour tu verras où je voulais en venir... Je l'aurai ma réciprocité."

Sakon aurait bien aimé ne jamais voir où il voulait en venir. Si c'était ça dont Ukon parlait, c'était invivable, en effet. Mais, mort, peu importe ce que pouvait penser Sakon, Ukon n'aurait plus sa "réciprocité".

Mort. Ce mot n'avait aucun sens pour lui. La mort, il l'avait provoquée depuis des années, sans vraiment savoir ce qu'elle représentait. Peut - être était - il passé tout près d'elle lors d'un ou deux combats contre Kimimaro qu'il avait toujours perdus. Mais c'était oublié lendemain. La mort, c'était rien d'autre que.. Que quoi en fait ? Non, il n'en savait vraiment rien et ne s'était jamais penché dessus avant.

Et bien c'était quelque chose d'absolument horrible.

Il l'avait bien vue, cette nuit - là. Il ne l'avait jamais d'aussi près. La seule nuit où il ne s'était pas réveillé en même temps que son frère. Il avait été tiré de son sommeil par la voix de Kidoumaru...

Fermant les yeux il essayait, une fois de plus, d'arriver dans la salle de bains avant son frère. Mais à chaque fois... La mort, son propre corps mort à ses pieds... La mort l'avait traversé et lui avait volé la moitié de son être.

Sakon secoua la tête. Il était hors de question qu'il repense à cette nuit là.

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Euh (1), gomen Sakoni pour cette petite insulte à ta tite naraignée, mais c le voc de Tayuya là... Une ovation à Kidoumaru ! Kidoumaru noraaaaaaaaaaa !