Auteur : Maai

Titre : "Hikarugakure"

Disclaimer : tous les persos ici présents m'appartiennent ! Pour le moment du moins…

Genre : bonne question.

Résumé du résumé : L'histoire se déroule il y a une dizaine d'années au moins.

Les phrases en italique appartiennent aux pensées de Ma - Ai.

Merci Altroën pour ta review. Je pense que je vais continuer un peu… Du moins tant que j'ai des idées. Tu trouves que Juhi parle comme Sakon ? Jme suis relue et c'est vrai qu'il m'y a fait penser aussi… Qui sait il m'a peut – être inspirée, après tout qui pourrait ne pas être inspirée par Sakon ? (part se cacher avant d'entendre la réponse) Enfin si j'ai commencé cette fic, c'est parce que c'est Ma – Ai qui m'a inspirée surtout… J'avais pas mal de choses à dire sur lui et je pouvais pas mettre trop d'éléments dans les autres fics, alors voilà !

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Chapitre 3 :

Le lendemain, Ma - Ai et Zannen se retrouvaient seuls au réfectoire.

"ça va, Ma'i ?

- Hm..."

Ma - Ai, épuisé par les évènements de la veille, n'était à l'heure plus capable du moindre effort mental.

"ça va. Répondit - il sans émotion.

- Kuka est restée au lit. Raikage a du la faire dormir parce qu'elle a piqué une crise d'hystérie hier. On ne sait pas pourquoi. Enfin Raikage avait pas l'air trop étonné…

- Ah...

- Et Raikage a dit quelque chose de bizarre."

Ma - Ai ne réagissait qu'à peine. Son cerveau était tellement fatigué qu'une simple réaction relevait de l'effort.

"Il a dit que, dorénavant, il ne faudrait plus jamais prononcer le nom de Juhi, ni même l'évoquer."

Ma - Ai ferma les yeux. Il sut à ce moment - là qu'on allait effacer la mémoire à Kuka. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Et ce n'était pas ce que Juhi voulait non plus.

"Pff... L'artiste... il a vraiment tous pouvoirs... Fit Ma – Ai, amer.

- Hein ?

- Non rien... T'en penses quoi, toi ?"

Zannen baissa les yeux et sembla déglutir difficilement.

"J'ai peur, Ma'i... J'ai peur qu'il soit arrivé quelque chose... Non, en fait j'ai peur parce qu'il est forcément arrivé quelque chose à Juhi...

- Et tu as raison, Zan'..."

Zannen ouvrit grand ses yeux.

"hm?

- Zan'... Je te promets de ne jamais te mentir à partir d'aujourd'hui... Je te le promets pour me protéger, et pour ne pas perdre la vérité de vue..."

Zannen fronça les sourcils. Il ne comprenait toujours pas.

"Qu'est - ce qu'il y a, Ma'i... ?

- Je ne te mentirai jamais. Pour me protéger de l'illusion que mon esprit essaie de m'imposer, pour m'empêcher de perdre la mémoire comme eux..."

Il s'interrompit. Sa gorge était tellement serrée qu'il n'arrivait presque pas à respirer.

"Comme..."

Zannen écarquilla les yeux. Son coéquipier, les coudes sur la table, tenait son visage dans ses mains et semblait s'empêcher de pleurer.

"Ma'i… Tu… "

Ma - Ai se leva subitement et sortit de la salle. Les autres Chuunin commençaient à relever la tête mais Zannen les foudroya du regard avant de suivre son coéquipier.

Une fois dehors Ma - Ai éclata en sanglots silencieux. La tête posée contre la tôle du bâtiment, il essayait encore de garder la tête froide...

Zannen restait à côté sans rien dire. Il attendrait qu'il se calme. Il se calmerait tout seul, et il lui parlerait ensuite. De toute façon il prendrait assez mal qu'on vienne le consoler. Mais Ma – Ai se laissa tomber par terre. L'état de panique dans lequel il se trouvait était tel que la présence de son coéquipier ne semblait même plus le gêner. Zannen s'assit à côté pour être à son niveau et attendit. La vérité était qu'il commençait à s'inquiéter sérieusement.

L'enfer... Voilà ce qu'il voyait dans ses yeux dorés. Du feu... Du feu magnifique pourtant.

Le peuplier a repris feu. Ça recommence… Je vais brûler comme ce peuplier…

Ma - Ai sentait les battements de son cœur s'accélérer sous l'effet de la fièvre, jusqu'à devenir à la limite du supportable. Puis plus rien. Zannen avait posé sa main sur son front et composait des signes.

"Je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé Ma'i, ça m'est probablement inimaginable... Mais maintenant, dors."

C'était un ordre. Un signe composé par sa main gauche. Ma - Ai sentit son front refroidir d'une façon peu naturelle, puis la vague de froid s'étendit dans tout son corps. Après, plus rien.

"Ma - Ai, arrête."

L'interpellé saisit furieusement le premier objet qui lui passait sous la main et le projeta par terre, tremblant de colère.

"...

- Shinpai !"

Ma - Ai n'écoutait plus rien. Il se souvenait vaguement avoir perdu le contrôle de lui – même au réfectoire et il s'en voulait. Et c'était de sa faute. Il s'était réveillé chez lui. Chez Raikage. Zannen l'avait envoyé chez la personne qu'il haïssait le plus. A moins que ce soit le Raikage lui – même qui l'ait demandé…

A son réveil, voir le visage de Raikage déclencha toute la violence qu'il avait tenté de retenir en évitant le Palais.

Il releva la tête vers Raikage Hachidaime et se jeta sur lui, sa lucidité et sa maîtrise envolées jusqu'à – ce qu'il puisse le mettre à terre et voir son sang couler. Cependant le Kage lui saisit brutalement les deux poignets et lui bloqua les deux bras dans le dos, sans ménagement. Le Chuunin ne s'attendait pas à une telle force physique mais n'était pas en état de raisonner. Il essaierait de le tuer, quitte à se briser les deux bras en tentant de se dégager. Raikage, lui, prit la parole calmement, ce qui énerva davantage le Chuunin.

"Ma - Ai... La seule raison qui me pousse encore à te garder à Kumo est que tu appartiens au temple. Autrement je t'aurais déjà torturé, tué ou même pire, organisé une chasse à l'homme... »

Ma – Ai tenta de se dégager sans succès. Il voulait réellement lui ouvrir la gorge et voir son sang couler, mais à chaque fois qu'il l'imaginait, c'était celui de Juhi mourant qui lui revenait en mémoire.

« L'erreur que tu as commise ne devrait pas être pardonnée, mais maintenant nous sommes quittes, Shinpai Ma – Ai ! Ne sous – estime pas un Kage, il pourrait se venger… »

Se venger.

Sur ces mots il le jeta si violemment au sol que le Chuunin ne parvînt pas à se rattraper. Du temps qu'il se relève, et Raikage lui fracassa une table légère sur le dos.

"Je respecterai « l'équilibre » moi – même !

La FERME ! »

Ma – Ai hurla si fort qu'il faillit se briser la voix. Son adrénaline l'empêchait de ressentir la douleur et l'effort, si bien qu'il paraissait inépuisable. Il se releva d'un coup et se jeta sur lui de nouveau.

Raikage, plus énervé par son comportement outrancier, prit Ma - Ai par les cheveux et alla le percuter violemment contre un angle de mur pour le calmer. Le Chuunin ne se releva pas.

Un peu de silence…

Raikage se pencha sur lui, plus calme. Le soleil venait de se coucher. Ma – Ai ne bougeait plus ou presque : ses mains essayaient désespérément de bouger pour s'empêcher de tomber dans l'inconscience, mais il n'arrivait qu'à bouger ses doigts. Le sang qui coulait de sa tête le rendait aveugle.

« Ma – Ai… Fais attention à toi…Un peu… Tu as vu dans quel état tu es ? »

Sa voix était doucereuse, insupportable. Finalement, après être resté plusieurs minutes à regarder le Chuunin trembler lamentablement sans pouvoir bouger plus, accroupi à un mètre de lui, il se releva.

« Garde ! Ma garde est la plus fidèle qui soit, tu verras… Garde ! »

La garde entra presque immédiatement.

« Raikage – sama ! Onegaishimasu !

Douzo ! Emmenez – le à l'infirmerie... Faites attention, il a une sale fracture. Faites vite.

Hai ! »

Je vais tout prendre sur moi… Le silence, le silence… Sera ma tombe, jusqu'à – ce que je vous rejoigne. Et…

La vengeance sera la seule issue. Je vous vengerai, pour tout ce qu'on vous a fait, parce que tout ce que vous étiez était juste. Vous me manquez. Ce sera ma seule issue…

Zannen ouvrit la porte de la chambre 72 le plus silencieusement possible. Il passa la tête dans l'entrebâillement et vit que son coéquipier était réveillé. Il entra et referma la porte derrière lui.

« Ma'i… »

L'interpellé ne réagit pas. Raikage l'avait prévenu. Il avait été drogué et resterait dans cet état du temps que sa blessure cicatrise un minimum.

« Rétablis – toi vite. »

Sur ces mots Zannen lui avait souri, puis était sorti de la chambre. Il n'avait rien demandé de plus. Raikage ne lui en avait pas donné le droit.

Quelques semaines plus tard…

"Juhi... Tu avais raison..."

Agenouillé devant la tombe, Ma - Ai parlait à voix basse. Sur la stèle figuraient 78 noms, dont Hachidai Juhi.

"Je compte les heures, Juhi… Je ne tiendrai pas un an de plus sur cette Terre…"

Le cimetière faisait circuler un vent sifflant de façon grotesque.

"ça détruirait n'importe quel homme, Juhi... n'importe quel homme. Tu en sais quelque chose, hein... Mais moi je resterai là, je te l'ai promis. Mais en échange… Pour respecter l'équilibre qui nous gouverne, quelqu'un d'autre devra disparaître. Et seulement là, j'aurais l'impression de t'avoir donné un semblant de justice."

Les nuages passaient à une allure faramineuse au - dessus de sa tête.

"Je resterai là tant que Zannen y sera. J'ai promis aussi de protéger ta sœur."

Ma - Ai parlait sur un ton monocorde, blasé de tout ce qui l'entourait, le visage marqué par une fatigue trop grande pour lui.

"Je porterai ce fardeau pour toi, Juhi... Je te l'ai promis. Je vivrai dans cet Enfer tant qu'il y aura une raison de vivre. Ensuite, j'irai vous rejoindre... Mais Zannen est tout seul maintenant. Je te promets qu'il ne mourra pas tant que je serai là... et je ne l'abandonnerai pas tant qu'il restera une once d'humanité et de raison en moi. C'est par devoir et par coeur. On lui a fait tellement de mal, si tu savais... Au moins autant qu'à vous. Et quand ça devient trop pour eux, l'Artiste leur efface la mémoire… Tout ça m'a l'air bien facile…"

Il se permit une moue ironique.

"J'espère qu'ils ne la retrouveront jamais, la mémoire... Si ça peut les aider à vivre... Juhi, je porterai ce fardeau au nom de tous ceux qui sont morts pour cet être ignoble. Je ne mourrai pas tant que ma dette n'aura pas été payée. Et elle est lourde... Je n'en ai parlé à personne. Il ne vaut mieux pas. D'ailleurs, maintenant je n'ai qu'à l'oublier. Je ferai tout moi - même... Mes mains sont déjà recouverte d'un sang innocent, elles n'hésiteront pas une seconde à faire couler celui d'un bourreau... Je crois qu'on s'est tout dit, Juhi... "

Même quand on croit rétablir un semblant de justice, notre morale ne peut pas nous empêcher de…

« Ma conscience… Me dévore de l'intérieur… Je vais brûler comme ce peuplier… »

… nous donner mauvaise conscience… De nous rendre coupable… Parce que nous ne sommes pas des dieux !

« Mais si on attend que les dieux s'en occupent, ils souffrent, ils souffrent… Et ils servent à leur marionnettiste, en souffrant… »

Tout ce que j'ai fait était juste… J'ai fait ce que je devais faire. Je n'ai aucun remord…

« Alors pourquoi ? »

Je vais brûler comme ce peuplier…

« Garder la tête froide… Garder la tête froide… »

Pour ne pas devenir fou… Pour ne pas devenir complètement fou…

A suivre