Réponses aux Reviews (et je m'en fiche si feufeu l'interdit, il y a des règles trop ridicules pour être suivies) :

la rodeuse : je suis désolée, mais je m'étais trompée de fichier et je ne pouvais tout de même pas mettre toute la fic dans un seul chapitre. Il te faudra donc être patiente avant de pouvoir lire la suite. Je n'ai pas eu Internet pendant deux semaines là, donc je n'ai pas pu uploader, mais dorénavant ce sera fait régulièrement.

Nami Himura : ouiiii te voilà ! Je suis contente que tu viennes la relire sur ff. net car j'ai apporté quelques corrections et modifications. Gros bisous à toi ma Poune!

Chapitre II : Chez l'apothicaire

Où la capucine et le nymphéa s'observent en silence,
symboles de raillerie et de froideur.

Hermione se rendit à Gringotts où son argent sorcier dormait depuis maintenant plus de deux ans. Ses parents avaient insisté pour approvisionner régulièrement son compte sorcier tout au long de sa scolarité. Elle avait ainsi économisé une coquette somme qui lui permettrait de subvenir à ses besoins essentiels et de se payer des études. Elle acceptait finalement d'utiliser cet argent pour prendre un nouveau départ dans la vie. Elle voulait néanmoins se trouver un petit emploi, elle n'aimait pas l'idée de puiser dans ses réserves sans les réapprovisionner ne serait-ce qu'un minimum.

Une fois ses affaires à Gringotts réglées, Hermione se rendit au Chaudron Baveur. Elle y loua une chambre et y resterait le temps de trouver un studio, si possible dans le monde sorcier, ou alors un logement dans un endroit moldu reculé, là où elle pourrait vivre comme une sorcière. Elle s'installa dans la chambre, libéra Pattenrond de son panier et ressortit afin de chercher un logement dans des journaux, des agences...

Elle rentra dépitée, découragée, et se laissa tomber sur son lit. Elle étouffa un cri de frustration dans son oreiller et se sentit passablement calmée, mais cela ne dura pas. Elle se leva, fit les cent pas dans la chambre, les grands yeux jaunes du félin suivant le moindre de ses mouvements, puis sortit de la chambre et alla marcher dans le Chemin de Traverse. Elle décida de se rendre chez un apothicaire et à l'instant même où elle entrait dans la boutique, le parfum des herbes et des concoctions l'apaisa. Elle inspira profondément, sourit légèrement, et commença à regarder les rayons avec intérêt.

Alors qu'elle marchait dans les rayons et observait les produits, jugeant de leur qualité, elle comprit ce qu'elle voulait étudier, ce qu'elle voulait désormais faire de sa vie. Peut-être même arriverait-elle à devenir Maître de Potions, titre honorifique réservé à une poignée d'élus. Elle se sentait revivre, elle sentait son sang couler dans ses veines et son coeur battre dans sa poitrine. L'ambition reprenait possession d'elle, son esprit et son corps s'éveillaient.

Elle choisit des ingrédients avec lesquels elle voulait tenter quelques expériences, se retourna vers la caisse et se heurta alors à quelqu'un.

- « Oh pardonnez-moi Madame, je ne vous avais pas vue. »

- « Ce n'est rien mon enfant, ne vous tracassez pas. » La petite dame jaugea un instant Hermione du regard et lui demanda : « Le propriétaire s'est absenté un instant et j'aurais besoin d'un renseignement, peut-être pourriez-vous m'aider ? »

- « Ce serait avec plaisir Madame. »

La petite dame commença donc à la questionner au sujet d'une potion qu'elle voulait essayer d'améliorer et qu'elle n'avait pas encore expérimentée. Hermione l'écouta attentivement et lui répondit d'un air connaisseur :

- « L'idée semble excellente et la potion ne devrait pas être trop difficile à préparer. Néanmoins, il faut faire attention à l'ordre dans lequel vous ajouterez les ingrédients. Surtout ne versez pas la sève d'éboracée avant que la décantation ait eu lieu, sinon le mélange soit explosera soit deviendra toxique. » Hermione la mit encore en garde contre plusieurs aspects dangereux de la préparation, puis lui donna quelques conseils. Elle se surprenait elle-même, elle ne pensait pas se souvenir de tout cela. C'était comme si elle avait lu toutes ces informations hier. « Si vous ajoutez une pincée de poudre de bacilette, l'effet devrait se décupler, cette poudre réagira en catalyseur avec la sève de rincevent et... »

- « ...et elle permettra de neutraliser le goût amer de moisi qu'auront laissé les feuilles de physon au mélange. » Hermione se retourna et se retrouva face à un jeune homme qui devait avoir à peu près son âge. Il était grand, il avait des cheveux blonds comme l'or et des yeux bleus étonnement foncés. Il lui souriait. Dire qu'il n'était pas séduisant aurait été un mensonge, néanmoins Hermione se contenta de lui jeter un regard froid et vindicatif qui effaça immédiatement le sourire du jeune homme. Sans mot dire, Hermione s'éloigna afin d'attendre à la caisse et fut rejointe par la dame avec qui elle continua à parler potions.

Elle rentra au Chaudron Baveur, déjeuna rapidement et monta à sa chambre. Elle mit alors en application ses idées et son expérience fut plus que concluante. Elle versa la potion dans des fioles qu'elle étiqueta et qu'elle rangea soigneusement dans sa malle, puis s'assit sur son lit. Comment avait-il osé l'aborder ainsi avec ce sourire niais ? Ah les hommes ! Elle poussa un soupir agacé et se leva de nouveau de son lit. Elle ouvrit la fenêtre pour évacuer les vapeurs du chaudron et sortit à nouveau sur le Chemin de Traverse, cette fois à la recherche d'un emploi.

Elle se rendit dans toutes les apothèques les unes après les autres mais aucune ne sembla intéressée par ses services. Elle avait perdu tout espoir de trouver un job chez un apothicaire, mais se rappela alors qu'il lui restait peut-être une chance. Elle n'était jamais allée dans cette apothèque, qu'elle avait jugée trop lugubre, mais elle pensait se souvenir où elle se trouvait. Hermione descendit donc le Chemin de Traverse et s'arrêta à l'angle de l'Allée des Embrumes. Elle était là. Lugubre, certes, peut-être même un peu louche, mais fascinante ! La fascination qu'elle éprouva la galvanisa et Hermione poussa la vieille porte branlante. Un carillon ébréché tinta d'un air morne. La pièce était déserte. Hermione se tint devant le comptoir, et en attendant que le gérant vienne s'occuper d'elle, elle regarda l'état des rayons et la nature des produits que l'apothèque vendait. Elle haussa un sourcil dubitatif, mais à cet instant elle perçut des voix dans l'arrière boutique. Elle ne pouvait pas comprendre ce qu'elles disaient, mais visiblement le gérant était très occupé. Elle patienta, les bras croisés sur la poitrine, son regard trahissant une pointe d'impatience.

Les voix se turent finalement, Hermione entendit le bruit caractéristique d'un déplacement en cheminette et le gérant sortit de l'arrière-boutique. Elle lui exposa alors sa requête. Le vieil homme la fixa un instant, son regard semblait chercher à la juger et à l'évaluer. Il déclina son offre d'un air bourru. Hermione insista, ouvrant les négociations. Elle n'entendit pas la porte s'ouvrir ni le carillon tinter. L'apothicaire semblait s'impatienter, mais écoutait néanmoins Hermione. Elle lui tendit alors des parchemins. Il les scruta attentivement. Il ne pouvait nier qu'elle devait être diablement intelligente en voyant ses résultats, mais il ne voulait pas s'encombrer d'une jouvencelle comme elle. Hermione insista encore, exposant maints arguments pour convaincre le vieux sorcier.

Pendant que Hermione n'en démordait pas et démontait un à un les arguments de l'apothicaire, l'homme qui était entré choisissait des ingrédients dans les rayons et écoutait discrètement l'échange. Nul doute que cette jeune femme savait ce qu'elle voulait et savait comment s'y prendre pour tâcher de l'obtenir. Sa voix néanmoins avait un timbre familier... Il jeta un rapide coup d'oeil vers elle. Ses cheveux bruns étaient attachés en un chignon qui laissait une boucle jouer sur sa nuque et elle était vêtue d'une robe noire, simple mais élégante. « Enfin une femme qui a un minimum de goût et de bon sens pratique et esthétique. » se dit-il. Pas comme toutes ces filles exaspérantes qui affichaient insolemment des toilettes aux couleurs criardes et aux fanfreluches inutiles. Néanmoins, aussi convaincante soit-elle, la jeune femme dut visiblement s'avouer vaincue.

Hermione abandonna, il n'y avait rien à faire, il ne voulait pas d'une assistante. Elle le salua poliment, le remerciant de lui avoir consacré de son temps et se retourna vers la sortie. Dans sa hâte, elle faillit se heurter à quelqu'un, de nouveau.

- « Professeur Snape ? »

- « Miss Granger... Il me semble que je ne suis plus votre professeur depuis plus de deux heureuses et tranquilles années à présent. » répondit-il d'un ton acide.

- « Bien, Mister Snape. » Et sans rien ajouter, Hermione sortit de l'apothèque.

De son côté Severus s'était contenté de sourire sarcastiquement et de continuer à chercher dans les rayons les ingrédients notés sur sa liste. Il devait néanmoins avouer qu'il avait été surpris, si ce n'est choqué, de voir que cette brillante et élégante jeune femme était en fait la miss-je-sais-tout qu'il détestait tant. « Non, pas que je détestais, que je déteste.» Il jeta un regard furtif vers l'extérieur. Elle se tenait non loin du magasin, visiblement en train de réfléchir à sa prochaine destination. Elle ne pouvait pas le voir, le soleil se reflétant sur la vitrine, et il se permit donc de l'observer un moment. Si ce n'était pour sa voix d'insupportable je-sais-tout et pour son chignon frisotté qui trahissait des cheveux d'un certain volume il aurait peut-être eu du mal à la reconnaître : elle était maigre et pâle, une vilaine cicatrice lui barrait la joue et son regard était lointain, mais profond à la fois. Elle dégageait une surprenante aura de maturité... « Oh la Severus, qu'est-ce que tu dis ? Reprends-toi. Maturité ? Quelle idée ! Et pourtant elle a dû en connaître des épreuves... Non,je n'arrive pas à croire que je pense ça... » Il retourna à ses ingrédients et ne remarqua pas Hermione s'éloigner dans le Chemin.

Elle rentra au Chaudron Baveur et monta à sa chambre. Elle s'assit en tailleur sur son lit et Pattenrond vint se lover dans ses bras. Elle caressa la ronronnante boule orange alors qu'elle réfléchissait à ce qui venait de se passer... Lui au moins ne souriait pas d'un air niais. Non, ça ne risquait pas : il ne souriait pas, il ne souriait jamais. Il était resté fidèle à lui-même, froid et sarcastique. Néanmoins, elle avait cru pendant un moment que son regard avait changé... comme si... comme si un masque avait dévoilé son véritable visage une fraction de seconde. Était-ce possible qu'il l'ait regardé d'un air approbateur ? Admiratif même ? Non, non, c'était impossible, elle avait dû rêver.

Hermione s'allongea sur son lit et s'endormit, oubliant de descendre dîner. Comme chaque nuit, elle rêva de Ron, de Harry, de Ginny... Elle fit des cauchemars, elle revit la mort de McGonagall et de Dumbledore, revit sa maison ruinée, la Marque des Ténèbres flottant au-dessus des décombres... mais alors qu'elle était aspirée dans un tourbillon de ténèbres une main longue et blanche se tendit vers elle, se ferma sur son bras et la tira vers la lumière.

Hermione se réveilla couverte de sueurs froides, son oreiller s'était retrouvé par terre et ses draps étaient froissés, comme si elle s'était accrochée à eux de toutes ses forces. Elle se redressa, le souffle court, et essaya de respirer calmement. Elle se leva et alla boire un verre d'eau. La pendule indiquait 3h15. Hermione soupira, elle ne trouverait plus le sommeil cette nuit. Et quelle était donc cette main ?

Save me now
before my world falls
Save me now
from myself
before the dawn

Save me now
I'm at the reaper's door
Can't you see
you hold the key
to set my mind free...

(Sirena - Save me from myself)