Réponses aux revieweurs :

La rodeuse : Tu sais, même si tu connais la suite à cause de ma stupide erreur d'upload, tu peux quand même commenter le contenu des chapitres P Merci de reviewer quand même ! ;-)

Laumie : Merci pour ces si gentils compliments ! Voilà qui m'encourage à écrire plus (manque plus que les idées...).

Karmilla : Ton pseudo c'est la « vampirella » ? Merci beaucoup pour ta review ! Je suis contente que l'histoire et le style te plaisent.

Aziza : Ils sont tous les deux aussi butés et complexes l'un que l'autre. Je disais que j'aime torturer mes personnages, mais à vrai dire eux aussi aiment se torturer P

Bon eh bien les hits montent et les reviews baissent, avec tout ça j'ai oublié qu'aujourd'hui était la journée upload. Voici donc le 6° chapitre. J'attends vos avis, sinon je risque de bouder et de retarder les uploads...

Chapitre VI : Sotte promenade dans les rochers

Où la ronce est soignée par un mimosa qui éclot tout doucement,

symboles de peine et de sensibilité.

Hermione gémit dans son sommeil. « Non...non... arrêtez, laissez-le... » Pattenrond commença à lui mordiller les doigts pour la réveiller, mais Hermione demeurait endormie, elle se débattait, s'agrippait aux draps... « Non... pitié... » Elle hurla alors qu'elle sentait une douleur lancinante traverser son corps de part en part, brûler chaque parcelle de sa peau. Son cri lui déchira la gorge et elle se tut. Ses yeux s'ouvrirent et elle se redressa brutalement dans son lit. Elle était couverte de sueur, elle n'arrivait pas à respirer, son oreiller s'était retrouvé au pied du lit... « C'est bon, c'était juste un cauchemar, rien qu'un cauchemar. » Hermione tremblait, sa gorge brûlait et son ventre était douloureusement serré. Elle se leva, perdit l'équilibre, se redressa et descendit gauchement à la cuisine pour boire un verre d'eau. Elle porta une main tremblante à sa bouche, elle crut pendant un instant qu'elle allait vomir. Elle inspira profondément et réussit à calmer légèrement les tremblements de son corps. Elle regarda alors par la fenêtre. La campagne était noire en cette nuit sans lune, on ne distinguait presque rien... Soudain elle vit un petit point de lumière apparaître au milieu de l'obscurité. La lumière devait provenir de la maison de Sev... de Snape. Elle resta un instant là à fixer la lumière, puis alla à son salon. Elle prit un livre et remonta à sa chambre afin de lire.

Severus lui, s'était réveillé subitement comme s'il avait entendu un appel à l'aide. Pourtant il n'avait pas fait de cauchemar cette fois, il avait dormi d'un sommeil sans rêves. Intrigué, il se leva, descendit et éclaira son jardin afin d'y faire quelques pas, le temps que son coeur reprenne un rythme plus lent et qu'il arrive à apaiser son esprit. Il commençait à réfléchir... il réfléchissait trop. Il éteignit la lumière à l'éxtérieur, prit un livre dans sa bibliothèque et monta lire dans sa chambre.

Le matin, Hermione se sentait fiévreuse et courbaturée. Elle resta longtemps au lit, puis finit par se lever pour manger quelque chose. Elle étouffait et ne supportait plus d'être enfermée entre quatre murs. Elle décida donc d'aller marcher sur les falaises ou sur la plage malgré sa fatigue. Elle alla plus loin que d'habitude et découvrit un sentier qu'elle ne connaissait pas. Elle l'emprunta donc, se demandant où il la mènerait. Il déboucha rapidement sur des rochers et Hermione entreprit de les franchir pour atteindre la plage en contre-bas. Elle fut soudain prise d'un vertige et se déséquilibra. Elle tomba la tête la première et heurta un rocher.

Hermione gémit. Elle ouvrit les yeux, mais la lumière l'aveugla et elle porta aussitôt une main à son visage pour protéger ses yeux du soleil. Elle se releva doucement. Elle avait mal partout, sa tête tournait à une allure vertigineuse. Elle vacilla légèrement mais retrouva son équilibre. Son avant-bras écorché saignait abondamment et déjà des bleus apparaissaient ailleurs sur ses bras. Elle retira sa main de ses yeux et vit que le soleil était déjà haut dans le ciel. Elle descendit précautionneusement les rochers restants et arriva finalement sur la plage. Elle marcha machinalement droit devant elle, une main serrée contre son front qui lançait. Sa tête lui faisait terriblement mal. Elle arriva finalement au sentier qui la mènerait chez elle. Elle commença à le gravir, mais elle eut soudain si mal à la tête qu'elle tomba en avant. Elle se releva tant bien que mal et essaya de se hisser le long du chemin, mais elle rampait plus qu'elle ne marchait et elle se demandait comment elle réussirait à arriver en haut. Finalement elle atteignit le plateau et vit sa maisonnette à quelques centaines de mètres. Ses jambes lui semblaient peser une tonne et elle avait de plus en plus de mal à avancer, à mettre un pied devant l'autre tout en se maintenant debout. Sa vision se brouilla, puis redevint nette. Elle distingua alors une silhouette sur le chemin. Ce devait être Sev... Snape qui rentrait chez lui. Néanmoins, plus elle se rapprochait de sa maison et plus elle avait l'impression qu'elle s'en éloignait et qu'elle ne pourrait l'atteindre. Une voix s'éleva dans la distance, mais c'est à peine si elle l'entendit, elle ne pouvait dire ni qui avait parlé, ni pourquoi. Elle s'arrêta, elle voyait tout blanc, puis elle vit tout noir. Elle se sentit chuter, mais ne sentit ni le sol, ni les bras qui l'avaient rattrapée.

Hermione voulut ouvrir les yeux, mais un tissu mouillé et frais collait à ses paupières et l'en empêchait. Elle s'agita un peu, mais était faible et engourdie. Elle gémit légèrement et se sentit rechuter dans le noir. Elle sursauta néanmoins quand une main vint prendre le tissu. Elle entendit un bruit d'eau, puis sentit la compresse froide être reposée sur ses yeux et son front.

- « Mel ? »

- « Chut, reposez-vous. »

Hermione aurait voulu ouvrir les yeux pour vérifier, néanmoins elle ne pouvait douter de l'identité de celui qui lui avait parlé. Pourtant elle n'avait jamais entendu sa voix de cette façon. Elle mit cela sur le compte de son mal de tête et cessa de réfléchir. Réfléchir lui donnait la migraine. Elle s'endormit de nouveau, Pattenrond roulé en boule à ses pieds.

Elle s'éveilla d'elle-même deux heures plus tard. La douleur dans son corps semblait s'apaiser. Elle voulut lever le bras pour retirer la compresse mais son bras retomba sans force sur le lit. Elle sentit alors qu'on lui prenait la compresse, puis que l'on essuyait son visage avec le tissu frais. Elle s'attendait à ce que l'on repose la compresse sur ses yeux, mais cela n'arriva pas. Elle ouvrit alors les yeux et vit quelqu'un penché sur elle. Elle sentit le tissu frais sur sa nuque, et la personne penchée sur elle se redressa.

- « Mr Snape ? »

- « Reposez-vous Miss Granger, vous êtes très faible. »

Elle vit que ses bras avaient été soignés et bandés.

- « Merci. » lui murmura-t-elle. Elle crut voir un léger sourire s'étirer au coin de ses lèvres fines, elle n'en était néanmoins pas certaine. Elle y répondit tout de même comme elle put et referma les yeux. Lorsqu'elle se réveilla, la nuit était déjà tombée. Elle se redressa légèrement et la lourde compresse mouillée qui reposait sur son front tomba au sol. Le bruit réveilla Severus qui s'était endormi dans un fauteuil près du lit.

- « Restez allongée Miss Granger. »

- « Je me sens mieux Pro... monsieur. »

Il se leva, s'assit à côté d'elle sur le lit et l'obligea à se rallonger. Il regarda son front et sa tête.

- « Les plaies cicatrisent parfaitement. Il vous faudra juste vous reposer encore une ou deux journées, le temps que les potions résorbent tout anévrisme, et vous serez sur pieds. »

- « Depuis... »

- « Vous avez dormi un après-midi et presque toute une nuit. »

- « Oh. »

- « Que vous est-il arrivé ? »

Hermione dut réfléchir un instant pour se souvenir.

- « J'avais mal dormi... je me sentais malade, mais j'avais besoin de prendre l'air. Je suis allée me promener, je suis allée jusqu'aux rochers au bout de la côte et... j'ai commencé à les descendre et j'ai été prise d'un vertige. Après... après quoi ? ... Après je me suis réveillée, longtemps après être tombée je crois et j'ai essayé de rentrer. Après je ne sais plus. »

- « Après je vous ai vue sur le sentier, le visage couvert de sang. Je vous ai appelée mais vous n'avez pas répondu. J'ai couru vers vous et vous ai rattrapée au moment où vous perdiez connaissance. »

Hermione ne répondit pas et se contenta de lui sourire faiblement.

- « Avez-vous faim ou soif ? »

- « Je voudrais boire un peu d'eau et... » Elle se mit à rougir.

- « Je vous aiderai à vous lever et à marcher. » Il avait compris.

Hermione but un verre d'eau fraîche, puis Severus passa un bras dans son dos. Il l'aida à s'asseoir sur le bord du lit, puis à se lever. Elle vacilla et se raccrocha à lui. Il la tint fermement et la mena aux toilettes. Lorsqu'elle rouvrit la porte du cabinet, il la prit aussitôt contre lui et la soutint jusqu'au lit où elle s'allongea immédiatement. Il ramena la couverture sur elle et replaça la compresse sous sa nuque.

- « Vous ne voudriez pas manger quelque chose ? Cela vous ferait du bien. »

Elle acquiesça et Severus descendit à la cuisine. Hermione regarda alors autour d'elle. La chambre n'était pas très grande, mais bien agencée. Le mobilier était ancien et élégant, néanmoins d'un style épuré et robuste. Des rideaux de velours bordeaux pendaient aux fenêtres, les murs étaient de couleur claire. Il n'y avait pas de tapis, ni de moquette, mais un parquet couleur miel comme chez elle. Elle n'aurait jamais cru que la maison de Severus Snape aurait pu être aussi claire et agréable à vivre.

Elle l'entendit remonter et l'instant d'après il posa un plateau sur la table de chevet. Il aida Hermione à s'asseoir dans le lit et mit le plateau sur ses genoux. Il était généreusement garni de tranches de pain tartinées de confiture et de miel et d'une tasse de thé. Hermione but quelques gorgées de thé, puis prit une tranche de pain noir au miel et une de pain noir à la confiture de myrtilles. Elle adorait le pain noir. Elle remercia Severus qui la débarrassa du plateau et l'aida à se rallonger.

- « Vous verrez, vous irez vite mieux. »

Elle se rendormit presque aussitôt. Severus veilla une heure ou deux pendant lesquelles il lut, puis il s'endormit à son tour.

Hermione resta alitée deux jours pendant lesquels Severus s'occupa patiemment d'elle. Elle comprenait ce que Dumbledore leur avait dit maintes fois, pourquoi il lui avait fait confiance. Elle avait le sentiment d'être en sécurité, protégée, et sentait qu'elle aurait du mal à rentrer dans sa maison vide... seule... avec Pattenrond comme seul être à qui penser et à qui parler. Tous lui manquaient. Elle se sentait seule au monde. Et pourtant voilà que le redouté Severus Snape prenait soin d'elle. Elle ne se l'expliquait pas. Ou plutôt si : elle comprenait qu'il agissait différemment avec ses élèves et avec les personnes qu'il choisissait de côtoyer. Enfin, il n'avait pas vraiment choisi dans son cas, mais il n'avait pas hésité à la prendre chez lui pour la soigner. Elle ignorait comment le remercier.

Arriva finalement le moment où Hermione put retourner chez elle. Elle remercia chaleureusement Severus, qui répondit à peine. Est-ce que tout allait redevenir comme avant ? Allaient-ils redevenir ces voisins froids et distants qui s'évitaient au maximum ? Elle ne le voulait pas... elle insisterait, elle essaierait de le garder dans cette relation cordiale et dépourvue d'animosité.

Severus la regarda s'éloigner. Étrangement, il s'était habitué à sa présence dans la maison, habitué à l'aider, à être là pour elle. Jamais il n'aurait toléré que l'on trouble ainsi sa quiétude, mais avec elle, avec elle ça avait été différent. Et son regard. Elle avait semblé triste, blessée. Il l'avait blessée, par sa froideur, sa distance... pourquoi ne lui avait-il pas sourit ?

Her eyes I see as I close my mind

Opening my soul for her to bind

The riddler comes to me to ask :

"Do you have to hide behind your mask?"

(Blind Stare - Black letter)