Réponses aux reviews :
Mandragora : Ah une review comme je les aime, à laquelle je peux bien répondre, merci !
Je suis une fanatique de symbolisme : animaux, fleurs, pierres, prénoms... tout y passe. Je compte remplir ma bibliothèque au maximum dans ce domaine D
Pour Katatonia aha tu verras. Et en ce qui concerne la prononciation je n'aurais pas pu ne pas la mettre, j'ai horreur qu'on écorche les noms et comme je me doute bien que peu de lecteurs sont familiarisés avec le polonais...
Généralement dans les fics Hermione/Severus, Hermione doit faire face à la réaction de son entourage et je voulais innover un peu. Aussi dans ma fic, c'est à elle-même qu'elle doit faire face et à ses traumatismes de la guerre.
Tu en liras bientôt plus sur Poudlard.
Sae : c'est normal, je n'ai encore rien révélé sur la squatteuse. Ca viendra en temps voulu.
Désolée j'adore imaginer des relations entre êtres renfermés, ces personnes ont déjà une vie tellement compliquée qu'elles ont peur de se la rendre encore plus compliquée. Mais en fin de compte c'est bien ce qu'elles font.
Pour le longueur des chapitres j'en suis bien consciente, mais je trouvais inutile d'en faire de plus longs. Je trouve qu'elle est mieux organisée en 18 chapitres courts, qu'en une dizaine de longs.
Elfie : fichus caractères oui ! Mais j'adore les fortes têtes, c'est plus fort que moi. Surtout les femmes, pour moi elles doivent avoir une forte personnalité.
Violette Silva : Merci d'avoir pris le temps de reviewer ! Pour les jobs de Hermione j'y ferai une allusion plus tard. Je n'ai pas oublié ;-) J'avoue néanmoins l'avoir peut-être maladroitement mis de côté. Quant à comment briser la glace, eh bien, tu verras je ne te dis rien, même si ma langue a bien failli fourcher. Bonne lecture !
CrazyMarie : Une fic Hermione/Severus sans chicane ? Nan !
Merci beaucoup pour la review, et j'espère que beaucoup l'aiment comme tu dis...
Marie Snape : D'un trait ? Ca c'est bon signe ! Je voulais faire différent des autres fics, donc si tu y trouves une certaine originalité c'est que j'ai réussi :) Merci ! Merci beaucoup. J'espère recevoir encore des commentaires de ta part. A bientôt.
La rodeuse : Je suis vraiment désolée pour toi. Tu en étais arrivée où lors de l'erreur d'upload ?
Chapitre VIII : Le projet Pitchfork
Où le pommier est en fleur en plein hiver,
symbole de repentir.
Merci à ceux qui voient le clin d'oeil du titre... D Je doute que vous soyez nombreux, mais on ne sait jamais.
Hermione vit Severus sortir de chez lui le soir du 31 août, ses valises à la main, vêtu de ses robes noires et de sa cape. Elle le regarda disparaître alors qu'il transplanait. Elle avait nourri l'espoir qu'il viendrait lui dire un mot gen... enfin pas trop méchant avant de partir, mais c'était sûrement mieux comme ça. Des tas de voisins ne s'entendaient pas, ce n'était pas si grave... Hermione soupira et monta à sa chambre où elle prépara son sac pour la rentrée : des plumes, un encrier, une pile de livres, une liasse de parchemins... demain elle assisterait à ses premiers cours à l'université, à ses premiers cours depuis qu'elle avait quitté Poudlard. Elle avait tellement hâte !
Alors que Severus essayait de supporter ses élèves et de se retenir de leur enlever plus de vingt points en une fois, Hermione s'était plongée corps et âme dans ses études. Jamais elle ne s'était sentie aussi passionnée en suivant des cours, en lisant des livres, en rédigeant des devoirs... elle ne vivait plus que par et pour cela. A vrai dire, elle n'avait plus que ça : Ron ne donnait plus de nouvelles, elle ne revoyait plus les Weasley et elle avait pris soin de ne pas se faire de nouveaux amis. Elle ne supporterait pas de se lier d'amitié avec quelqu'un, ce serait comme remplacer Harry, Ron et Ginny. Ses relations avec les autres étudiants étaient comme avec des collègues. Ils parlaient études et cours, travaillaient ensemble, elle était même sortie deux trois fois boire un verre avec eux, mais ça s'arrêtait là. Elle travaillait jusque tard le soir à la bibliothèque universitaire puis rentrait chez elle, où seul Pattenrond l'attendait.
Néanmoins, alors que le trimestre s'écoulait, Hermione avait commencé à repenser à son 'charmant' voisin et se demandait s'il rentrerait aux vacances de Noël. Il lui semblait qu'il passait toujours ses vacances à Poudlard, mais elle s'était mise à espérer malgré tout... Et même si elle ne le voyait pas, le seul fait que de la lumière brille chez lui l'aiderait à supporter la solitude qui l'oppressait chaque soir.
Severus ne restait plus à Noël depuis trois ans. Il n'avait jamais aimé Noël, mais sans Dumbledore il ne voyait plus du tout l'intérêt de rester au château déserté. Il n'y aurait même pas d'élèves à surveiller et à terrifier, il préférait donc rentrer chez lui.
Il transplana devant chez lui, commença à ouvrir la grille mais arrêta son geste. Il regarda la petite maison de l'autre côté du chemin. Une lumière chaleureuse y brillait. Peut-être réussirait-il à se montrer plus civilisé envers sa jeune voisine cette fois. Il posa sa valise chez lui et se dirigea vers la maisonnette. Il la vit par la fenêtre du salon. Elle était assise à la grande table sur laquelle s'étalaient de nombreux livres et parchemins. En face d'elle était assis un jeune homme d'une vingtaine d'années, le visage fin mais franc, des yeux marrons rieurs, de beaux cheveux bruns, un sourire séduisant... Il lui souriait sans cesse alors qu'il lui parlait, mais Severus remarqua avec une pointe de satisfaction non déguisée que Hermione ne lui souriait pas en retour et se contentait de l'écouter attentivement et de lui répondre d'un ton qui devait être neutre.
Ils se levèrent un instant après et Severus se cacha dans la pénombre. Ils disparurent... puis Severus vit le jeune homme sortir et Hermione refermer après lui. Elle retourna au salon. Severus la vit prendre des parchemins et un livre et se diriger vers la table basse du salon. Elle y posa ses affaires et s'assit en tailleur à même le sol. Il sourit légèrement. Il n'aurait pas cru qu'elle travaillerait ainsi sur une petite table basse, assise par terre, plutôt que sur une grande table de travail. Il l'observa un instant, sentant une curiosité nouvelle s'éveiller en lui, puis retourna chez lui. Il passerait demain matin.
Il neigea toute la nuit et c'est donc un sentier couvert d'un épais manteau blanc que Severus gravit en fin de matinée pour se rendre chez Hermione. Il allait frapper lorsqu'il entendit des voix à l'intérieur. La porte s'ouvrit et Hermione sursauta en le voyant.
- « Sev... Mr Snape, je ne m'attendais pas à vous voir ! »
- « Je vois cela... » A ce moment-là il remarqua le jeune homme de la veille. Hermione suivit son regard et sembla se souvenir qu'il était là.
- « Oh Julius, je te présente mon voisin Severus Snape, Sev... Mr Snape je vous présente Julius, un collègue de fac. »
- « Enchanté. » répondit-il d'une voix légèrement emprunte de sarcasme. Julius le salua froidement d'un signe de tête, dit au revoir à Hermione et sortit transplaner.
- « Julius ? » Severus haussa un sourcil amusé.
- « Mm... oui... »
- « Comme Julius Caesar ? »
Hermione se mit à rire. C'était bon de l'entendre rire.
- « Oui, c'est tout à fait ça. J'ai mis du temps à réussir à le regarder sans avoir envie de me mettre à rire. Entrez donc Mr Snape, il fait froid dehors. »
Severus entra dans le vestibule, accrocha sa cape au porte-manteau et suivit Hermione au salon. C'était la troisième fois qu'il venait chez elle. Comme les autres fois elle lui proposa du thé et il accepta volontiers. Elle posa thé et biscuits sur la table basse et s'assit en face de lui.
- « Je ne pensais pas vous voir pendant ces vacances, il me semblait que vous restiez toujours à Poudlard pour Noël. »
- « Pas depuis la mort du Professeur Dumbledore. »
- « Oh. Oui, je vois... » Elle marqua une pause puis reprit. « Ca me fait... plaisir... que vous soyez passé me voir, je m'y attendais encore moins. »
- « Nous n'avons pas été de très bons voisins la dernière fois que nous nous sommes vus. »
- « C'est vrai, je l'avoue... Comment va Katatonia ? » Hermione n'avait pas pu s'en empêcher.
- « Je présume qu'elle se porte bien, comme à son habitude. » Il décida alors de répondre à la question muette de Hermione. « Katatonia est ma cousine, nous nous voyions chaque été dans notre enfance et nous avons gardé l'habitude de nous voir quelques jours par an. »
- « Oh c'est bien de... de garder contact comme ça. » Hermione sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle n'avait pour ainsi dire plus personne à contacter, à qui donner de ses nouvelles, à inviter pour Noël... Sa lèvre trembla et elle la mordit presque jusqu'au sang. Severus jugea qu'il était préférable de changer de sujet :
- « Alors, cette première année d'études, comment ça se passe ? »
- « Bien. Vraiment très bien, c'est tout simplement passionnant ! Toutes ces choses à apprendre. Une vie ne suffit pas ! »
- « J'ai entendu dire que vous vous distinguiez avec brio là aussi ? » Était-ce un compliment ? Lui avait-il fait un compliment ?
- « Qui... ? »
- « Le professeur de Potions est une vieille connaissance à moi... en fait il a été mon professeur lorsque j'étais moi-même à l'université et nous sommes en contact, en tant que confrères.»
- « Vous voulez dire que c'est M. Pitchfork qui vous a parlé de moi ? » demanda Hermione, incrédule.
- « Lui-même. »
- « Ce n'est pas possible ! Il me déteste ! »
- « Qu'est-ce qui vous fait dire cela ? »
Hermione se remémora un de ses cours, début novembre.
Elle était arrivée en courant devant sa salle de cours. Elle avait ouvert la porte doucement et avait silencieusement pénétré dans l'amphithéâtre. Malgré toute la discrétion dont elle avait fait preuve, son maître de conférence remarqua son retard.
- « Mlle Granger, comme c'est gentil de vous joindre enfin à nous. Que nous vaut ce retard ? »
- « Je… »
- « Vous étiez pourtant à la bibliothèque à 8h, je vous y ai vue. Alors tâchez de trouver une bonne excuse. Vous viendrez me voir à la fin du cours et nous en reparlerons. »
Hermione soupira et sortit ses affaires. Le cours avait repris et plus personne ne semblait faire attention à elle. Seuls Julius et Lene, une collègue avec qui elle travaillait souvent, lui avaient offert un sourire d'encouragement. Elle se concentra sur le cours et prit autant de notes qu'elle le pouvait, le plus vite possible. Les plumes à dictée étaient interdites. Les professeurs estimaient qu'ainsi chaque étudiant devrait compter uniquement sur soi. Hermione néanmoins excellait dans ce domaine comme dans tous les autres.
A la fin du cours elle avait attendu que l'amphithéâtre se vide et était descendue voir son professeur. Il lui avait sourit sarcastiquement. Il lui rappelait tellement Snape... oh non voilà qu'elle pensait encore à lui.
- « Eh bien, eh bien, je vois que vous vous faites une habitude d'arriver en retard à mes cours. »
- « Mais… » C'était la première fois.
- « Vous savez mademoiselle, chaque année nous avons un étudiant, ou une étudiante, qui se croit au-dessus des règlements, et au-dessus des autres. Ce n'est pas parce que vous étiez major de votre promo aux ASPICS il y a trois ans que vous pouvez vous permettre d'agir avec aussi peu de respect envers vos professeurs et vos collègues. »
- « Professeur, je… »
- « Je vous conseillerai donc de faire bien attention. » Il se rapprocha dangereusement d'elle, mais elle ne recula pas et le regarda droit dans les yeux. « Je vais vous apprendre comment un étudiant doit se comporter dans cette université. Cette année ne sera pas de tout repos pour vous, je vous en ferai baver. Il est temps de voir si vous méritez votre réputation de petit génie. Si vous survivez à cette année sans faire de dépression nerveuse alors vous gagnerez mon estime. Dans le cas contraire, si vous craquez, vous pouvez tout de suite oublier vos rêves de maîtresse de potions réputée. Ce sera tout pour aujourd'hui Mlle Granger, vous pouvez partir. »
Hermione s'en était allée sans un mot, gardant la tête haute et le regard franc. Elle n'allait pas se laisser intimider. Elle ignorait néanmoins que pendant cet entretien, Julius et Lene l'avaient attendue à l'extérieur et qu'une redoublante était venue les voir :
- « Vous êtes des amis de Hermione Granger ? »
- « Oui, on l'attend. »
- « Dites-lui de garder ses distances avec Kiaran () Pitchfork. Chaque année il choisit quelques étudiants et se fait un plaisir de les persécuter, de les harceler moralement... »
Julius avait alors foncé vers la porte de l'amphithéâtre, mais à cet instant Hermione en était sortie, le regard noir.
- « Hermione, ça va ? Qu'est ce qu'il t'a dit ? Qu'est ce qu'il t'a fait ? »
- « Oh rien de grave, il a juste voulu remettre les pendules à l'heure. » mentit-elle. Elle ne pouvait dire qu'il l'avait menacée aussi ouvertement.
- « Et pourquoi tu es arrivée en retard ? »
- « Je… je me suis endormie à la bibliothèque. » avoua-t-elle.
- « Tu travailles trop ! »
- « Oui je sais, mais je veux être au top. » Et encore plus maintenant que l'on voulait l'en empêcher. Elle ne se laisserait pas faire !
- « Miss Granger ? Miss Granger ? »
- « Comment ? Oh pardon, excusez-moi, je me suis perdue dans mes pensées. »
- « Je vous demandais ce qui vous faisait dire que Pitchfork vous déteste. »
- « Oh croyez-moi, certains signes ne trompent pas... Bien. » Elle leva sa tasse. « Aux vacances ! » Elle sourit, mais son sourire parut très forcé à Severus. Il répondit à son toast, mais ajouta :
- « Même si vous ne savez pas vraiment ce que le mot 'vacances' signifie... » Elle ouvrit la bouche pour riposter mais remarqua alors avec stupéfaction un léger sourire s'étirer au coin de ses lèvres. Et il n'avait pas tout à fait tort...
Severus reprit :
- « Pitchfork est dur, j'ai rarement vu un professeur aussi dur, les malheureux élèves de Poudlard qui se plaignent de moi auraient l'impression que mes cours sont une véritable cure de jouvence s'ils avaient été à ne serait-ce qu'un cours de Pitchfork. Néanmoins, je n'ai jamais vu de meilleur professeur. Il sait former ses étudiants. Et il ne rabaissera jamais la valeur d'un étudiant à un examen. Il peut se montrer infect et injuste pendant l'année, mais il ne dévalorisera jamais un étudiant à un examen. »
- « Au moins ça... »
Severus la fixa un instant, il suspecta soudain quelque chose.
- « Miss Granger ? Pitchfork ne vous pose pas de réel problème, n'est-ce pas ? C'est juste sa sévérité et sa façon de faire cours ? »
- « Oui bien sûr. »
- « S'il y avait autre chose, vous en parleriez, n'est-ce pas ? »
- « Oui, bien entendu. Et si c'est juste sa façon de traiter ses étudiants, ce n'est pas si grave en soi... »
Severus n'insista pas, mais c'était presque comme s'il pouvait la voir trembler. Il n'aurait jamais imaginé Hermione Granger trembler devant qui que ce soit. Pas après le courage dont il l'avait vue faire preuve à la bataille... Et pourtant, il pouvait comprendre que certains étudiants puissent craquer à cause de Pitchfork. Il avait sa façon de les mettre à l'épreuve, de leur forger le caractère pour en faire une élite... S'il avait choisi Hermione comme une de ses 'cibles' Severus ne pouvait s'étonner de l'angoisse qu'elle ressentait ne serait-ce qu'à parler de lui. Il aurait voulu intervenir, dire quelque chose à Kiaran, mais savait bien qu'il ne ferait qu'empirer les choses. Pitchfork l'avait choisie comme cible, choisie pour son intelligence, son potentiel... il voulait l'élever au rang des élus, à sa façon, et Severus savait qu'il ne devait pas s'y opposer. Hermione ne craquerait pas et elle en sortirait grandie et reconnue... Mais si elle craquait ? Elle avait beau sembler forte, Severus devinait une faiblesse psychologique qui s'était ancrée en elle depuis la guerre. Elle avait perdu famille et amis, sûrement perdu l'envie même de vivre... mais trois ans après elle était toujours là, se battait toujours et il ne pensait pas qu'après tant d'épreuves elle se laisserait détruire par quelqu'un comme Pitchfork.
Ils parlèrent de ses études, de comment était Poudlard à présent avec un nouveau directeur, avec de nouveaux professeurs... Hermione se surprit plusieurs fois à rire en entendant les descriptions que Severus faisait de ses nouveaux collègues. Ce qu'elle prenait avant pour de viles remarques, était en fait de l'humour, noir certes, et donc inaccessible à beaucoup, mais de l'humour tout de même – et elle aimait son humour grinçant. Ils ne virent pas le temps passer et ce n'est que vers une heure que Severus vit l'heure et décida de rentrer.
Now I know I can handle this
I'll close my mouth and clench my fist
I've lived this day in a thousand ways
But there's a flaw to add to your list
...
Tear don't you fall, eyes don't you cry
Need to get me round this corner
I can't break down, break down
Pride don't cave in, head don't fall off
While I'm open you can read me
I can't break down, break down
Break down, break down
Blocked it out for long enough
Got really good at playing rough now
I've been prepared and not really cared
But being brave is getting tough
Chin don't start to quiver
Hands now don't you shiver
Gotta keep myself from breaking down
Someone get me out
Someone let me out
(Alanis Morissette – I can't break down)
() Kiaran : sombre, noir en celtique
