Koconut : Ah ouf, une première review et pas de reproche lol. Je suis heureuse que l'histoire te plaise :-) Merci beaucoup ! La suite dans une petite semaine.
La rodeuse : Oui faut croire qu'en plus d'être sadique avec mes lecteurs, je suis masochiste : je cherche à tout prix à me mettre mes revieweurs à dos :-P J'espère que tu aimes quand même. Et ne t'en fais pas, les choses vont bouger.
Tiens je me demande quelle forme prendrait mon épouventard... Il faut que j'y réfléchisse. Question existentielle intéressante lol.
Demoiselle Altanien : Ooh merci ! Ca me fait vraiment plaisir que tu trouves cela réaliste ! Et que tu n'ais pas tenté de m'assassiner lol. Merci pour ta review (j'espère en recevoir d'autres hihi). Bonne lecture !
Elfie : Ah s'il finit ton week-end en beauté, alors j'ai bien fait de le mettre hier et pas aujourd'hui. Moi il me fait bien commencer la semaine : des reviews !
Je voulais dire trop facile, dans le sens où s'ils ne devaient pas travailler ensemble, les choses auraient été plus simples pour eux, l'histoire moins complexe etc. Mais j'avoue que oui c'était facile de saisir cette opportunité pour torturer personnages et lecteurs. Bonne semaine et à bientôt !
Azuline : Aha j'adore quand vous faites des suppositions comme ça, ça montre que vous avez vraiment hâte de savoir ce qui va arriver. Vala qui m'a mise de bonne humeur :-) Merki bicoup !
Rubensrubens : J'en déduis que tu as aimé alors :-D Bonne lecture !
Et tu as de la chance d'avoir un hiver froid et de la brume, je t'envie :-P Et pi la bière belge aussi hihi.
Mandragora : Nan nan ce n'est pas Rogue qui a eu l'idée du stage. Pitchfork s'est dit qu'il fallait qu'il trouve qqn qui remettrait un peu la major de la promo à sa place. Il a pensé à son ancien élève et confrère... forcément avec la réputation que se traîne Severus. Lui s'en serait bien passé comme tu peux le voir. Il a mis l'été à se faire à l'idée qu'il serait de nouveau son professeur et donc garant d'une certaine éthique.
Oui pauvre Hermione, elle a en deux sur le dos maintenant, rhalala, je m'en rends compte là, que je suis sadique.
Le.temps.des.cerises/Sofi : Oooh merci ! De tout coeur ! Je suis heureuse que la situation te plaise ainsi. Je trouvais ça plus logique que les précipiter dans les bras l'un de l'autre. Ils ont établi le contact depuis un an, mais ils sont loin d'être prêts. Merci pour ton soutien ! A bientôt
Mitea : Merci à toi aussi ! Je suis vraiment contente que le revirement vous plaise autant. Bonne lecture !
Marie : « On savoure. » Waw merci ! C'est l'idée que je me fais aussi de la naissance d'une relation : savourer, prendre son temps, apprendre à se connaître. C'est donc forcément ce qui transparait dans ma fic. Ta préférée ? Vraiment ? ¤ Toute rouge ¤ Merciiii :-)
Tyto : Ne t'inquiète pas trop, on voit bien qu'ils sont obligés de se forcer, la complicité reviendra donc à un moment ou à un autre. Ils ne pourront pas se forcer toute leur vie lol. Au moins ça t'a surpris. Je n'aime pas les histoires prévisibles hihi.
Hermy : Tout cela sera davantage expliqué, patience ! Merci pour la review, je suis contente que ça te plaise que ce soit long.
Violette : Tu aimes Terry Pratchett :-D
Sinon la violette symbolise la modestie et la pudeur. Et pour la forêt c'est pour Silva, c'est ça ? lol. Eh bien, en fait je ne pense pas qu'il y ait de symbole pour les bois dans leur ensemble, il faut voir les différents arbres etc.
Voici donc le 14° chapitre, sur 18. On approche...
Chapitre XIV : Raison et sentiments
(C'était inévitable J'avais pensé à Orgueil et préjugés aussi, mais c'est R&S qui a gagné...)
Où
l'oeillet panaché et le souci fleurissent tristement,
symboles de
refus et de chagrin.
Hermione fut patiente tout le mois de septembre, alors que Severus essayait de ne pas se montrer incorrect envers elle. La savoir si près de lui tous les jours et ne pas pouvoir lui parler, ne pas pouvoir la prendre dans ses bras et lui dire ce qu'il ressentait, était une véritable torture. Hermione savait que sa mauvaise humeur venait du fait qu'ils doivent faire semblant et elle essayait donc de le provoquer le moins possible, même si elle ne pouvait s'empêcher de s'insurger contre son comportement de temps à autre.
Au début du stage, Severus l'avait fait travailler sur des potions de second cycle, mais très vite il s'était aperçu qu'elle les connaissait toutes et qu'elle perdait son temps. Elle était bien plus en avance que ce qu'il n'avait cru, et d'après ses observations elle maîtrisait presque tout le grimoire de Photius qu'il lui avait offert à Noël. Il décida donc de changer de méthode et la fit travailler sur des potions dont elle n'avait parfois même jamais entendu parler et il lui avait donné une permission spéciale pour consulter la Réserve à volonté. Mme Pince avait été si surprise que Severus Snape ait donné une telle autorisation à une élève, aussi douée et digne de confiance soit-elle, qu'elle était allée le voir elle-même pour vérifier si Hermione n'avait pas falsifié l'autorisation.
Hermione travaillait toute la matinée dans son cachot, puis devait aller à l'université l'après-midi, travailler ses cours le soir et écrire un rapport complet tous les jours sur la potion qu'elle avait préparée le matin. Travailler dur ne lui avait jamais fait peur, néanmoins, alors que venait le mois d'octobre, elle sentait déjà qu'elle courrait droit au surmenage. Elle ne ralentit pas pour autant. Elle aurait les vacances de Noël pour se reposer un peu et pour profiter de nouveau de la mer. Lorsqu'elle rentrait chez elle le week-end elle n'avait même pas le temps de sortir de la maisonnette et ses promenades dans la nature commençaient à lui manquer.
Ce surmenage, combiné au comportement de Severus et aux répliques venimeuses de Pitchfork, lui mettait les nerfs à fleur de peau, même si elle n'en laissait rien paraître. Néanmoins un soir, elle entrevit une lueur d'espoir :
- « Voici votre devoir. » Severus lui tendit le pli de parchemins corrigé. Hermione lut son appréciation et le dévisagea un instant. « Oui c'est bien moi qui aie écrit ce commentaire Miss Granger. »
- « Je ne sais que dire... »
- « Vous avez fait un excellent travail, depuis deux semaines nous abordons des potions qui dépassent de loin le niveau de second cycle et tous les jours vous me remettez des potions qui frisent la perfection. J'ai très rarement vu de telles aptitudes et il ne suffit plus que nous seuls en soyons conscients... »
Elle l'interrogea du regard.
- « Le professeur Pitchfork, par exemple, ferait bien de comprendre que rien de ce qu'il intentera contre vous ne pourra vous faire échouer à devenir Maîtresse de Potions d'ici quelques années. »
- « Oh vous savez, j'ai fini par m'y habituer, ses remarques me laissent indifférente. »
- « Vraiment ? » Il haussa un sourcil sceptique. « Pitchfork voulait d'abord vous tester, puis il a vu en vous une menace, votre talent pourrait bien dépasser le sien un jour et très peu de professeurs arrivent à se faire à l'idée que l'élève devienne meilleur que le maître. Il ne vous laissera plus un instant de répit... »
- « Alors pourquoi confirmer ses inquiétudes avec de tels commentaires ? »
- « Pitchfork n'a pas besoin que l'on confirme ses craintes, il le sait déjà. Ce qu'il a besoin c'est de voir que si lui essaie de vous barrer la route, d'autres sont là pour vous aider à réussir. »
- « Merci professeur... de tout coeur. Je ne me laisserai pas faire ! » Hermione lui souhaita une bonne nuit et sortit du bureau.
Le lendemain matin, lorsqu'ils se retrouvèrent à huit heures moins le quart à son bureau, Severus était redevenu direct et sec. Hermione soupira discrètement et se reconcentra sur ce qu'elle aurait à faire aujourd'hui. Néanmoins, elle lui demanda avant qu'il ne parte :
- « Professeur, je suis vraiment désolée de devoir vous demander cela, mais j'aurais besoin que vous m'autorisiez à venir plus tard le matin du 31 octobre. »
- « Et pourquoi cela Miss Granger ? »
- « Chaque année je vais fleurir la tombe des Potter, je l'ai promis à Harry et... »
- « Très bien, je vous donnerai une potion plus rapide à préparer. Mais soyez devant ma salle de classe avant 10h. »
- « Merci professeur ! »
Ils se séparèrent sans un mot de plus, Severus alla faire cours et Hermione alla travailler sa potion. Néanmoins, elle avait lu dans son regard qu'il était avec elle dans ses épreuves, même s'il ne le montrait pas aussi ouvertement qu'avant.
Vers la mi-octobre, alors que Hermione commençait à mieux supporter le rythme de ses journées et à se poser moins de questions au sujet de Severus, elle reçut une missive du professeur Moses, lui annonçant qu'un bal aurait lieu à Halloween et qu'elle était invitée à y assister. Un bal. La dernière fois qu'elle avait dansé c'était avec Severus... C'était folie, mais elle devait essayer... elle n'en pouvait plus.
Elle frappa à son bureau un soir et il l'invita immédiatement à entrer.
- « Voici le compte-rendu de ce matin professeur. »
Il prit le pli et le posa sur son bureau.
- « Je le corrigerai dès ce soir. »
Elle acquiesça. Severus semblait en avoir terminé avec elle, mais elle ne bougea pas. Il releva la tête et la fixa d'un air interrogatif.
- « Le directeur m'a proposé d'assister au bal d'Halloween... »
- « Et ? »
- « Et je... je me demandais si... »
- « C'est hors de question Miss Granger. »
- « Juste... »
- « Non Miss Granger ! Avez-vous perdu la tête ? Ou les vapeurs de chaudrons ont-elles fini par vous embrumer la cervelle ? Je vous croyais plus maligne que ça ! Cessez donc d'agir comme une enfant. Ne comprenez-vous pas que l'éthique m'interdit de vous traiter autrement qu'une simple stagiaire ? Que c'est ma place que je mettrais en jeu si je vous traitais avec plus d'égards ? Les rumeurs vont toujours bon train, très vite, bientôt on m'accuserait de harcèlement ou de Merlin sait quoi encore, je serais banni du corps professoral, je ne pourrais plus jamais exercer, je serais inscrit sur la liste noire du ministère... »
- « D'accord, d'accord !» cria-t-elle pour mettre fin à son énumération. « Pardonnez-moi ! Mais... mais je veux juste vous entendre dire que rien n'a changé, que quand je ne serai plus votre stagiaire tout redeviendra comme avant... »
- « Sortez Miss Granger. »
- « Severus... » supplia-t-elle, les larmes aux yeux.
- « Sor-tez. »
Elle sortit aussitôt et courut à ses appartements. Elle voulait juste l'entendre dire que rien n'avait changé, que c'était provisoire... Hermione se laissa tomber sur son lit et éclata en sanglots. Elle s'endormit à force de larmes, oubliant qu'elle prendrait du retard dans son avance sur ses cours... Severus quant à lui dormit encore plus mal que d'habitude. Il l'avait blessée. Pourquoi ne lui avait-il pas dit qu'en lui rien n'avait changé, que tout redeviendrait comme avant à l'instant où son stage serait terminé ? Peut-être parce qu'il en doutait. Plus il la voyait, si jolie et si jeune, et moins il se sentait digne d'elle. Et plus il la voyait et moins il réussissait à chasser ces doutes et donc à comprimer sa mauvaise humeur. S'ils ne finissaient pas par se détester au bout de ces quatre mois ce serait un miracle...
Hermione se fit distante et froide après cela, elle essayait de se forger une carapace pour ne plus souffrir, et elle lui en voulait beaucoup, même si elle pouvait le comprendre. Quelques jours après leur incartade, elle se vit offrir la possibilité de lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle n'avait jamais été particulièrement rancunière, mais cette fois elle voulait qu'il souffre lui aussi. William Wilson (#), le tout nouveau et tout jeune professeur d'études des Moldus, vint la voir et l'invita au bal. Elle accepta promptement, ne se souciant guère de ce que le pauvre homme pourrait s'imaginer ou espérer.
Lorsqu'elle vint au bureau de Severus le soir pour lui remettre son compte-rendu, celui-ci lui demanda :
- « Est-ce vrai que Wilson vous a invitée au bal ? » Celui-ci s'était hâté de répandre la nouvelle dans la salle des professeurs, tout enorgueilli qu'il était d'avoir ainsi gagné une femme-trophée. S'il avait pu, Severus l'aurait tué sur place.
- « Oui, en effet. » répondit-elle avec un air de défi.
- « Ma pauvre, comme je vous plains... »
Hermione ne s'était pas attendue à cela et essaya de trouver une réplique cinglante. N'en trouvant pas, elle opta pour quelque chose qui le toucherait dans son amour-propre :
- « Et pourquoi cela ? Il n'est pas mon professeur, alors il a tout à fait le droit de m'inviter, lui, il n'a pas à faire semblant, lui et il est jeune, lui. »
Elle tourna les talons et sortit du bureau, mais pas avant d'avoir pu jeter un coup d'oeil au visage de Severus... elle se dit triomphalement que cette expression sur son visage n'avait pas de prix, mais très vite elle réalisa qu'elle en avait un : celui du remord. Elle avait toujours été attirée par des hommes plus vieux qu'elle, des hommes mûrs... et voilà qu'elle n'avait rien trouvé de mieux que de l'attaquer par rapport à son âge.
Elle tenta alors de se rassurer : elle avait 22 ans, William Wilson en avait 25, ils étaient donc de la même génération... pas comme Severus qui allait sur ses 42 ans. Pourtant elle se sentait plus proche de cet homme qui aurait pu être son père. Ils avaient tellement plus de choses en commun : leurs goûts, leurs passions, ce qu'ils aimaient et n'aimaient pas faire, tous les deux avaient servi durant la guerre... Comme elle entrait justement dans ses appartements, elle se permit de pousser un cri de rage pour laisser échapper sa colère, colère contre Wilson, colère contre Severus, mais surtout, surtout, la colère qu'elle éprouvait contre elle-même. Elle aurait voulu disparaître six pieds sous terre, elle aurait voulu envoyer un mot à Wilson pour lui dire qu'il pouvait bien aller se pendre, qu'elle n'en avait rien à faire... mais elle ne pouvait plus faire marche arrière. Elle pouvait seulement essayer de réparer ses erreurs.
Le soir d'Halloween arriva bien trop vite à son goût. Depuis leur conversation au sujet de l'invitation de Wilson, ils ne se parlaient que quand cela était strictement nécessaire, et lorsque Hermione revint abattue du cimetière elle ne put même pas compter sur Severus pour obtenir quelques paroles de réconfort.
Elle se prépara sans grande conviction, se contentant de mettre une robe de soirée noire et de se faire un chignon sans même boucler ses cheveux. Elle ne mit même pas le pendentif que ses parents lui avaient offert pour ses 18 ans. Elle réservait ce dernier cadeau pour les occasions spéciales et ce bal relevait plus de la torture que de l'occasion spéciale.
Ces quelques détails ne passèrent pas inaperçus aux yeux observateurs de Severus qui devina que Hermione avait aussi peu envie de se trouver à ce bal que lui et qu'elle n'avait jamais pensé tout ce qu'elle avait dit, qu'elle avait juste essayé de se défendre et peut-être de se venger. Il ne lui en tenait pas rigueur, il savait qu'il la faisait souffrir. Si seulement elle savait à quel point il souffrait lui aussi.
William Wilson l'invita à danser, mais elle refusa poliment, prétextant qu'elle n'aimait pas danser. Severus entendit sa remarque et ne put retenir un léger rictus satisfait de se dessiner sur ses lèvres fines. Hermione quant à elle se demandait si elle survivrait à la soirée. William Wilson était beaucoup trop affable, il était séduisant dans son genre, mais Hermione n'aimait pas les yeux clairs et les 'grosses lèvres' comme elle le disait. Elle ne cessait de jeter des regards furtifs vers Severus, tant et si bien que celui-ci repéra son manège et commença à la plaindre pour de vrai : bloquée toute la soirée avec cet imbécile. Car au-delà de ses manières et de son physique agaçants, il n'avait en plus aucune conversation. Ce bal était un fiasco total. Hermione essayait donc de se consoler en profitant des boissons et de la musique, mais ce bal lui rappelait trop les fêtes de Halloween avec Ron et Harry, les citrouilles géantes de Hagrid... Severus put voir Hermione s'assombrir de plus en plus et devinait quels souvenirs le bal devait lui évoquer.
Finalement, la fête prit fin et Hermione essaya de s'en aller le plus rapidement possible. Néanmoins Wilson voulait lui parler. Severus n'était pas très loin derrière eux, discutant un moment avec le professeur Sinistra, et juste quand celle-ci le laissait Severus entendit des éclats de voix devant lui. Ils se disputaient. Il ne put pas entendre leurs paroles, mais visiblement Hermione avait réussi à placer quelques mots bien sentis car l'instant d'après William Wilson s'en allait, l'air furibond. De nouveau, les lèvres de Severus s'étirèrent en un rictus satisfait et il regagna ses appartements, le coeur plus léger.
Hermione et Severus ne reparlèrent plus de leurs problèmes personnels et redevinrent respectueux et cordiaux l'un envers l'autre. Ainsi, chacun réussit à mieux se concentrer sur son travail, même s'il leur était toujours douloureux de prétendre être totalement indifférent l'un à l'autre.
I've
seen this room and I've walked this floor
I used to live alone
before I knew you
I've seen your flag on the marble arch
But
love is not a victory march
It's a cold and it's a broken
hallelujah
(Jeff Buckley – Hallelujah)
(#) : Personnage d'une nouvelle éponyme d'Edgar Allan Poe. Juste un clin d'oeil à un de mes auteurs préférés, pas le moindre sous-entendu ou sens caché concernant notre jeune professeur éconduit.
