...: Quel timing très chère :...
Dream or reality? I ought to know...
Mais elle n'eut guère le temps d'achever sa question, si toutefois cela en était une. Ses yeux couleur chocolat se plongèrent sans résistance dans ce sombre et dangereux regard… et ce fut tout ce dont elle se souvint avant de sombrer dans les méandres des ténèbres.
Ce fut une odeur de vieux parchemins mouillés qui la ramena à la réalité. Et comme pour confirmer ses doutes, ce n'était plus l'ambiance chaleureuse du Mind's Fair qui l'entourait, mais un lieu obscur ayant les faibles rayons de lune pour simple éclairage. Adossée contre ce qui lui semblait être une étagère, la belle fut prise d'un sentiment étrange, elle avait l'impression… de rêver, pensa t-elle. Un rêve éveillé.
"Approche," murmura une voix dans le fin fond des ténèbres. Une voix qu'elle connaissait.
Une voix terriblement suave qui enveloppa son esprit comme une écharpe de soie, guidant chacun de ses pas.
Et elle le vit lui, se tenant tout près d'elle, le séduisant jeune homme au regard de rêve, Tom. Tom ? s'étonna t-elle, mais comment connaîtrais-je son nom si…
"Par ici," dit-il en pressant ses épaules pour l'orienter.
"Ne me… touchez pas," lui répondit-elle, un brin de menace dans la voix.
"Tiens, on se réveille enfin." Son air moqueur l'exaspéra de plus belle, mais il ne lui laissa pas le bénéfice du commentaire et ajouta :
"Lorsque je te touche, ne me dis pas d'arrêter." Bien que son ton intransigeant lui intimait le silence, elle répliqua :
"Vous êtes affreusement sûr de vous." Puis son regard fit le tour de la pièce, tentant brièvement de repérer les lieux et, par la même occasion, de trouver quelque chose à utiliser contre un sorcier armé et prétentieux. Elle ne distingua que des rangées d'étagères, elles-mêmes remplies de ce qui lui paraissait être des livres.
"Je pensais qu'une sorcière aussi douée que tu prétends l'être, saurait qu'il n'y a pas d'issue possible à ce lieu. Tu es piégée ici, avec moi, et je pense que tu sais pourquoi," avait-il dit toujours en lui ouvrant le chemin.
Ils s'arrêtèrent enfin devant l'une des étagères. Levant le regard vers la reliure d'un ouvrage assez épais, une inscription en anciennes runes l'éclaira précisément sur le lieu où ils se tenaient : Poudlard, la réserve interdite. Etait inscrit : "Histoire de Poudlard."
Qu'est-ce que ce livre pouvait-il bien faire dans cette section? se demanda t-elle malgré la situation inappropriée dans laquelle elle se trouvait.
"Intriguant, n'est-ce pas…Déséa ?
"Je n'ai pas le souvenir de vous avoir donné mon nom," s'écria t-elle, "et à quoi rime tout ceci ? Qu'est-ce que je fais ici avec vous et pourquoi ai-je l'impression de déjà vous connaître ?" continua t-elle d'un trait.
"Ttt Ttt, chaque chose en son temps ma chère," avait-il susurré à son oreille, la faisant frissonner de… d'envie ? s'offusqua t-elle ! Et aux dernières paroles prononcées par le sorcier, elle l'avait parfaitement imaginé, lui souriant de sa façon si énigmatique.
"Tu es intelligente Déséa, une sorcière dotée d'un potentiel certain. La digne petite-fille de Dumbledore. Pourquoi penses-tu que j'ai voulu te conduire en ces lieux, avec moi, ce soir ? Est-ce par intérêt pour le vieux fou ? Crois-tu que je perde mon temps avec n'importe quelle jeune femme? Qu'elle ait ou non lu 'L'Histoire de Poudlard' ?"
La belle lui faisait maintenant face et leurs yeux se rencontrèrent à nouveau. Ce regard perçant, glacial, mais qui donnait pourtant l'impression de voir brûler les feux les plus ardents du fin fond de l'enfer.
"Vous l'avez lu…" articula t-elle faiblement.
"Vingt deux fois pour être plus précis. Bien que cela ne soit pas mon chiffre fétiche…Et je ne serais nullement étonné si je parvenais à y trouver mon nom d'inscrit." Il avait glissé ses doigts dans les cheveux sombres de la belle, agrippant quelques mèches au passage. "Combien de fois, Déséa ?"
"Dix neuf, mais…" Pour une raison qui dépassait son entendement, ses genoux arrivèrent difficilement à la soutenir. Elle n'avait encore jamais rencontré quelqu'un qui… lisait avec autant de passion qu'elle-même.
"Bien, voyons cela…" Ces mains s'attardèrent un instant sur son cou, et la belle se figea lorsqu'elle les sentit descendre le long de son dos puis encercler sa taille. Il reprit :
"Qu'est-il question… page 457 ?" l'entendit-elle demander dans un souffle contre ses cheveux.
Elle trembla. "La Chambre des Secrets."
"Page 81 ?" continua t-il.
"Les… fondateurs de Poudlard lorsqu'ils ont créés les différentes maisons," reprit-elle.
"Mm-hm… page 1023 ?"
"La vie des quatre premiers préfets en chef…oh Merlin, que m'avez-vous fait ?
Lui semblait avoir une idée très précise de ce qu'il était en train de faire.
"Qui..."
"… je suis ?" la coupa t-il en plaçant un doigt sur sa bouche. "Tu vas très vite le savoir, Déséa."
Le corps de la belle tout entier fut pris de faibles frémissements à ce contact. Elle se sentait envahie par un désir inconnu qu'elle ne se souvint pas avoir déjà expérimenté. Il avait jailli sans prévenir, et s'écoulait au plus profond de son être comme une eau limpide. Son esprit luttait pourtant contre ses sens, la prévenant de se dégager au plus vite de cette étreinte… dangereuse. Elle n'osait pas le toucher.
Et comme pour répondre à la gêne de la sorcière, il lui saisit les mains et l'attira encore un peu plus contre lui. Si proche qu'elle pouvait à présent s'imprégner de son odeur enivrante.
"4513…Irlande, le pays où le premier vampire fut créé, douze, le nombre de façon d'anéantir un loup garou, dont une plus particulièrement divertissante, 1824, l'année de création du premier sort impardonnable. 107, l'interférence fâcheuse du ministère dans certaines… affaires," ajouta t-il toujours dans le même murmure. "886…"
"La défaite de Grindelwald face à Dumbledore lorsque la magie des…ancêtres, se retourna contre lui."
"Exact," répondit-il en frôlant ses lèvres. "Et un peu plus loin…le sujet essentiel."
Elle pu tout juste prononcer les prochains mots. "Une époque sombre. Les difficultés du corps enseignant de Poudlard et… du reste de la communauté magique devant la montée en puissance de Lord…"
Mais encore une fois, il ne lui laissa pas le temps d'achever sa phrase. Les yeux illuminés d'une teinte folle, il enserrait déjà son doux visage de ses deux mains et ses lèvres la condamnèrent au silence dans un baiser possessif et avide. Et elle ne pu en réprimer un frisson de plaisir…
Lorsqu'une évidence soudaine la frappa de plein fouet. A cette simple pensée, sa respiration s'accéléra, et elle sentit son sang se glacer et son cœur faire un bond dans sa poitrine. Comment est-ce possible ? Non, cela ne pouvait pas l'être. Mon pire ennemi. Ce qu'elle venait d'éprouver…l'avait-elle éprouvé pour…
"… Voldemort," souffla t-elle.
En un geste réflexe, elle tenta de se dégager de son emprise mais celui-ci la maintenait prisonnière entre ses bras.
Les lèvres du sorcier remuèrent contre sa joue et elle frissonna de nouveau sous la chaleur humide de son souffle :
"Allons, allons Déséa. Ma chère Déséa. Mon nom te ferait-il autant d'effet ?"
"Vous… en avez sans doute une idée très précise," répliqua t-elle d'une voix fébrile. Pourquoi ? Pourquoi tout cela ? Pourquoi ne pas m'éliminer tout de suite ? Il devrait pertinemment savoir que Dumbledore ne se laissera pas influencer aussi facilement…que je préférais mou…
"Tss, quelles vilaines pensées j'entends là. Tu sembles sous estimer à quel point j'ai des méthodes on ne peut plus persuasives. Et quel serait l'intérêt d'éliminer un si précieux atout ? ricana t-il. Un atout… que j'ai en ma possession et à ma disposition."
"Vous ne posséder rien. Jamais!" s'entendit-elle s'exclamer. Elle avait cependant un mal fou à calmer sa respiration, son cœur battant au point de vouloir exploser.
Elle se retint tout juste de crier lorsque sa tête fut tirée en arrière d'une main vive, agrippant fermement ses cheveux.
"Je ne m'attendais guère mieux venant de ta part. Les langues fourchues et les esprits ardents sont beaucoup plus distrayants… à dompter."
Le sorcier relâcha un peu la pression de son étreinte, mais maintient la tête de la belle dans une position telle qu'il la forçait à fixer ses yeux.
Ce regard…
"Le ressens-tu Déséa ? Ce pouvoir qui sommeille en toi ? Il ne demande pourtant qu'à être utilisé, à être consommé et à jaillir en une force destructrice." Le pouvoir du vieux fou… entendit-elle chuchoter dans son esprit.
"Peux-tu seulement imaginer la puissance palpable et grisante qui dérive d'un meurtre ? Myrtle fut la première, ensuite Peeves, puis mon père, oh ce misérable lâche… Tu n'as pas idée de la fascination, de ce plaisir exquis, de la véritable nature de ton pouvoir. Se sentir si vivant lorsque l'on ôte soi-même la vie, tel le ferait un vampire en se délectant du sang de sa victime. Personne n'est à l'abri de ce désir, de cette force, si grande soit son innocence…"
La folie dans toute sa grandeur, pensa t-elle.
Mais les folies n'ont de beauté qu'à condition d'être totales, lui répondit une voix familière.
"Le temps fera son œuvre, ma chère Déséa."
...: retourneur de temps :...
TBC...
Voilà! J'ai eu quelques problème de post avec ce chapitre... allez savoir pourquoi! J'espère qu'il est bien en entier cette fois. Sinon je vous réexplique un peu ce brusque changement de décor... c'est un peu étrange et déroutant, je l'avoue, mais c'est comme ça que mon esprit (ah non ne me regardez pas comme ça!) a imaginé les choses. Quel plaisir de mener ce sublimissime ténébreux par le bout du nez, même si dans ce chapitre, c'est lui qui mène la danse.
Le temps a une place assez importante dans l'histoire, même si je me joue un peu de lui, grâce au retourneur. Dans ce chapitre, nous sommes comme qui dirait, dans le "monde des rêves", ou plutôt dans le rêve prémonitoire de Déséa... Puis, on sera de retour au café, la conversation va se poursuivre et le retourneur de temps refaire des siennes!
Ceci dit, je vous laisse lire le prochain et dernier chapitre! En espérant recevoir une petite review de votre part... une minute de votre temps! (merci FloOo's, ton enthousiasme me fait chaud au coeur!)
