Série : Bishos et robots.

Auteur : Un jour, Dieu a dit, « que Georges soit » et Georges fut. Il le dota d'un joli clavier, d'un disque dur rabougri, d'un poids incommensurable et d'une maîtresse : Yuki-san. Alors Dieu vit qu'il avait fait une terrible erreur. Mais se disant qu'il était vachement trop fatigué pour recommencer, qu'il se faisait tard et que la Trilogie du samedi allait débuter, il se fit un bon pop-corn et laissa l'autrice en plan avec Georges… et un début de fic dans la tête. Et voilà ce que ça donne. Dieu n'en finit pas de s'en mordre les doigts. Donc ce n'est pas vraiment ma faute. Demandez là-haut.

Genre : UCC (Univers Complètement Chamboulé), et POV d'un PVS (Personnage Violemment Secoué), Yaoi aussi par ailleurs…

Couples : Alors à ce moment là, l'abeille va butiner la fleur de maman tu comprends ? Et puis le papa va poser une graine dans le jardin et…

Duo : Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu… Bon et sinon, quand est-ce que je suis avec Heero moi, hein ?

Yuki : Le 1x2 est quasi palpable… Incroyable !

Duo : . Mouais, j'aurais jamais cru qu'il se profilerai un jour celui l

Disclaimer : Tout est à moi, les personnages, l'univers, les méchas, l'intrigue, TOUT ! Et même que je gagne beaucoup d'argent avec cette histoire et que je suis riche à millions. Pour toute réclamation, adressez-vous à mon avocat…

Savez-vous planter les choux ?

Aaah le peutiiit vin blaaaanc…

Qu'on boit sous les tonnelles,

Comme les filles sont belles

Du côté de Nojean !

(chanson à boire traditionnelle)

Une plage, du sable blanc et fin, le soleil brille et se reflète sur le lagon turquoise aux eaux transparentes. Je me tape la bronzette sur une grande serviette de plage, sirotant occasionnellement un cocktail à… à quoi déjà?

Euh, disons simplement à l'ananas. Miam.

Et puis on rajoute un masseur, un expert masseur. Avec de l'huile de massage à la… fraise, allez, soyons fous.

Et puis le masseur s'appelle Heero Yuy tiens, pourquoi pas.

Donc je disais, sable fin, cocotiers, coquillages et crustacés…

Accessoirement un coucher de soleil flamboyant où Heero et moi nous embrassons langoureusement avec le bruit délicat des vagues venant mourir sur la plage, le chant des oiseaux de paradis…

Le ronflement de Wufei…

Non non, on oublie ça, je disais, chant des oiseaux de paradis, oui tout à fait…

Chant de Saturnin le canard aussi…

Arg.

Le monde est contre moi. Ne peut-on plus rêver tranquillement par ici ?

Avec précaution j'ouvre un œil, puis deux. Un instant j'ai cru que je n'étais pas sorti de mon rêve vu qu'une paire d'yeux bleus intense m'accueillirent au sortir du sommeil.

J'ai bien spécifié le terme croire, verbe du troisième groupe supputant le pas forcément possible. Parce que le regard a beau être bleu, il demeure le regard d'Heero et par là même, je doute qu'un jour je puisse plonger mes yeux dans les siens sans me sentir en danger de mort.

-Oï, Heero, salut vieille branche.

Ronflement sonore de Wufei.

-De quoi tu rêvais ?

Non mon petit Heero, tu ne veux pas le savoir, je te jure. Tiens, si on parlait d'autre chose…

-Tu as dis mon nom dans ton sommeil…

-…

-Duo ?

-Ooooh, comme il fait beau aujourd'hui !

Il hausse un sourcil, je me tortille sur place.

-Pourquoi j'ai l'impression que tu éludes la question ?

Tortille, tortille…

-Duo, qu'est-ce que je viens faire dans tes rêves ?

Tortille. Je parie qu'il le sait pertinemment bien le salaud, il veut juste me le voir dire. Gigote.

Stop.

Retour en arrière…

.etogiG .erid roiv el em etsuj tuev li…

Stop. C'est moi ou il a bel et bien sa main sur mes fesses ?

Ronflement très sonore de Wufei. Si vous voulez mon avis, ça casse un peu l'ambiance, mais je ferais avec.

-Euh… Heero…

-Oui Duo ?

Deux mots, six lettres, putain d'intensité, ça me donne envie de…

Non, il y a des enfants non majeurs qui nous lisent, c'est pas bien.

N'empêche qu'actuellement, je connais un petit japonais qui est carrément hors caractère. Et ses yeux sont très bleus. Tiens, Saturnin chante encore.

Ouais, ben on fait ce qu'on peut pour éviter toute déviance.

Nouveau ronflement, trois cent cinquante-deux mille huit cent trente-trois décibels, record battu.

-On devrait inscrire Wu-man dans le Guinness Book.

Heero soupire et s'écarte un peu pour s'allonger sur le dos et pas de côté comme il l'avait fait spécialement pour mes beaux yeux. J'ai l'impression qu'il est déçu… Pas autant que moi en tout cas.

Mais c'est juste que… Lui et moi, je veux bien, mais pas devant tout le monde. La célébrité merci bien, les insultes genre « sale tapette » je m'en passerai.

À l'autre bout de la pièce, c'est à dire vraiment pas très loin compte tenu de l'exiguïté des lieux, Quatre se met sur son séant. Il s'étire, baille un bon coup, frotte ses yeux, se gratte l'arrière du crâne, bref, il se réveille dans son beau pyjama Peter Pan tout neuf, tout propre. Un soudain bruit de corne de brume lui fait faire un bond de cinq mètres.

C'était Wufei.

Il est temps de remédier à ça. Parce que Socrate a dit : « Aux grands mots, les grands remèdes. » Ou alors c'était « Aux grands maux, les grands remèdes. » Je sais plus.

Mais je suis pas sûr que ce soit Socrate qui l'ait dit. Et puis si c'était lui, il était romain, non ? Ou grec ? Ça fait comment remèdes en latin ?

Aux grands motus, les grands remedus...

Je me soulève, passe une jambe par dessus Heero et m'appuie d'un bras sur la planche qui borde le lit et de l'autre sur l'oreiller. Du bout des orteils je cherche la mini échelle, je crois la trouver, vais pour m'en servir de point d'appui et…

Oui, je vois que vous avez deviné. En fait je crois que nous sommes, mesdames et messieurs, tombés au fin fond du gouffre des clichés.

BLAF.

-Argooouf !

C'est bizarre ce bruit de soufflet que fait le corps humain quand un poids considérable lui tombe sur la cage thoracique.

Une minute, ce commentaire n'est pas vraiment à mon avantage.

-Duo…

Ah oui, il faut que je m'enlève de là. Dommage, Heero est plus confortable que le matelas. Vraiment plus confortable.

Je lui pince les côtes pour faire bonne mesure et descends d'un petit saut. À terre, il me faut quelques secondes pour me stabiliser. L'imbécile que je suis n'a tout simplement pas réalisé que c'était encore le matin et que par conséquent, il ne fallait pas en demander trop à mon cerveau et à mon oreille interne. La station debout, c'est largement trop demander. Les petits points blancs et noirs disparaissent lentement de mon champ de vision et je retrouve l'équilibre.

Maintenant Wufei n'a plus qu'à garer ses fesses.

Cible repérée, le chinois de Chine est étendu les bras en croix sur son lit minuscule – m'enfin c'est tout de même le plus grand du bungalow. Il a la bouche grande ouverte et… je viens de trouver la plus belle chose de ma vie – à part Heero, mais ça c'est une autre question – il bave.

Wufei Chang, monsieur la-dignité-c'est-moi, pyromane, délinquant, méchant, coincé… Wuwu bave dans son sommeil.

Il vient de signer son arrêt de mort.

Ronflement.

Je lui plaque ma main sur la bouche et le nez.

Un

Deux

Trois

Quatre

Cinq

Six

Heeeuuu… six et demi ?

Il se réveille pas ?

Il devrait pas avoir un petit problème pour respirer, là?

Je retire ma main légèrement et un instant je panique. Il respire plus ! Y respire pu !!!

Ronflement.

Ah si.

Donc il a des poumons de surhomme. Le truc de la main marchera pas avec lui alors. Dommage. Passons au plan B.

Je vais dans la partie infinitésimale du bungalow où se trouve la salle de bain. Il n'y a pas de récipient dans les environs mais on fera sans. J'ouvre le robinet du lavabo. Il y a un son bizarre qui résonne dans les tuyaux, un léger gargouillement, une sorte d'explosion et de la poussière ainsi que deux ou trois gouttes d'eau sortent du robinet.

Capricorne, aujourd'hui c'est votre jour de chance, la félicité est proche !

De retour dans la chambre, je suis accueillit par des regards inquiets de la part de Quat, Tro et Hee-guy. Un bruit de trompe comme fond sonore.

-Tro, j'ai besoin de ton aide. Il faut faire cesser ce raffut, il fait presque plus de tapage que Saturnin.

Un couac braillard survint de derrière la porte. Nous sommes cernés.

-Et puis si ça te dérange pas, par la même occasion, on pourra aussi étrangler le canard, ça m'arrangerais…

Le grand brun hoche simplement la tête. Il se lève et sur un geste de ma part se place au pied du lit une place. Moi, je suis à la tête du lit. Comprenant ce que l'on veut faire, Heero descend du matelas d'en haut et va ouvrir la porte. Quatre reste perché pour observer tout son saoul. Et puis de toutes façons, y a des araignées en bas, alors…

Trowa saisi Wuchou par les genoux, je le prends par les épaules et nous le transportons hors de la micropièce.

Le mec n'a pas réagit, pas bougé, pas un battement de cil. Il dort comme une masse.

C'est une masse.

Il a l'ossature lourde ou quoi ?

Nous approchons du but. But qui est la vieille auge pour les oies appuyée contre le mur de la bâtisse. Elle est remplie d'eau de pluie un peu verdâtre, pas très propre, mais juste assez fraîche pour notre gentil moteur à réaction.

Plouf.

-ARG !! Arkf kf kof kof ! Kreûûh ! AAAAhhhh !! Maxwell ! Tuvamelepayersaletédeputaindamerloqueàlanoix !!!

Plouf again.

-Pfff krf, arrrrr !! Maxweeeeeeell !!!!!

Pourquoi j'ai l'impression qu'il n'a pas apprécié?

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Juste avant d'aller manger, Sexy Zechsy nous a annoncé LA bonne nouvelle du siècle.

Aujourd'hui c'est journée lapin.

C'est dire le miracle si on s'en sort sans conséquences psychosomatiques graves.

Ça m'a même carrément coupé l'appétit. Mais c'est pas comme s'il y avait quelque chose de mangeable par ici.

Bref, je vous raconte pas l'ambiance à table. Moi, en train d'essayer de faire léviter mon petit pain, Wufei qui s'est passé la tête sous le jet de la douche pour éviter tout désagrément, il est un peu en pétard. La cuillère qu'il est en train de tordre entre ses doigts le prouve. À la droite de Wufei, Trowa boit son lait à petites gorgées histoire de faire semblant qu'il prend un vrai petit-déjeuner. Juste à côté de moi, Quatre mange ses céréales natures, sans lait, sans sucre, sans rien. Il a les joues un peu roses. C'est sûrement dû à l'effort considérable à fournir pour ne pas sauter partout en hurlant à la mort après avoir ingurgité ce qui ressemble étrangement à de la sciure de bois. Et en face de moi, du côté gauche de Wufei, Heero déchiquette son morceau de pain de façon méthodique et médicale.

Il me fait du pied de façon méthodique et médicale aussi.

Mauvais train de pensée.

Je tourne ma cuillère dans la bouillie de flocons d'avoine. Oui flocons d'avoine, j'en suis arrivé au point que manger comme un cheval ne m'importe pas plus que ça.

Le silence est ultra tendu. Les lapins ne sont pas vraiment de notre genre je crois.

La tension est tellement grande que d'un moment à l'autre la table va se désintégrer. Ou bien fuir à toute jambes. Ou fuir à tout pieds de table.

Mais qu'est-ce que je raconte ?

CLAC.

Ben ouais Wuffy, tu sais le métal de ta petite cuillère était peut-être un alliage de latex et d'acier mais à force de tordre, ça pète.

-Bon, les mecs…

Ouah, c'est moi qui parle comme ça ? J'aurais jamais cru que je vivrais assez longtemps pour me voir acquérir un tel niveau de sérieux.

-Personnellement, je n'ai rien contre les lapins, mais je suis persuadé que dès que je vais en tenir un, j'aurais la folle envie de le disséquer.

C'est vrai. Quatre hochement de tête. Je suis pas le seul obsédé des opérations chirurgicales à vif alors.

-Alors je vous propose un truc. Cette ferme est grande, très grande. Il y a des tas d'endroits où on peut se fourrer en attendant la nuit. Alors on sèche et on va se réfugier dans un coin le temps qu'ils fassent mumuse avec des carottes et on revient tard ce soir, okay ?

Pas de hochements de tête. J'ai dit quelque chose de mal ?

-Et pour manger ?

Cinq gargouillements enchanteurs appuient la question.

-On va dans les cuisines et on pique de quoi bouffer et boire.

Ça, ce sera sûrement la partie la plus facile. Le vol à l'étalage, c'est mon métier. Je planifiais une carrière professionnelle dans ce domaine quand j'ai été exilé de force avec ma mère.

-Seulement à cinq ça va faire un peu beaucoup dans les cuisines. Qui se propose ?

Trowa lève la main. L'allégorie de l'impassibilité. Bon faut quand même que je vérifie que j'embarque pas un boulet avec moi, il s'agit pas de débarquer et de renverser les casseroles.

-T'as de l'expérience ?

-Je collectionnais les portefeuilles de mes profs. Et puis du concierge et des amis de mes parents aussi. Et des flics du commissariat du bout de la rue. Dommage que mes parents m'aient dénoncé, c'était une belle collection.

C'est pas croyable de foutre de simples collectionneurs en centre de redressement. Dans quel monde vivons-nous ?

-Okay. Vous trois, vous allez dans le bungalow, on vous rejoint dans… une demi-heure au plus tard.

Hochements de tête.

Je suis le maître du monde.

Mwahahah.

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On se demande ce que fout le cuistot.

Franchement, cette cuisine est remplie de denrées comme si la prochaine ère glaciaire débutait demain.

Les mecs chargés du service sont en train de bouffer dans le réfectoire et le cuisinier doit encore dormir. C'est pas comme s'il fallait beaucoup de préparation pour servir des céréales auto-décompositrices et des flocons d'avoine sortis de la mangeoire des chevaux.

Trowa a pris l'aile droite, moi la gauche. Je peux apercevoir sa mèche au-dessus des rangées de casseroles. Voyons. Un placard, n'importe lequel.

Bingo.

Je suis tombé sur le placard végétarien.

Je cherche aux alentours et je trouve un sac pendu à côté d'une hotte avec quatre baguettes fourrées dedans. Je prends le sac, sors trois baguettes et je fourre sept pommes dedans.

Du pain et des pommes. On va aller loin croyez moi.

-Tro, t'as trouvé quelque chose ?

-Des tranches de bacon et du jambon fumé.

-Tu dois avoir la partie carnivore de la salle alors. Bon, on cherche des boissons.

En passant je pique un ou deux couteaux et une plaque de beurre.

Pas là, pas là, pas là, pas là non plus…

D'où est-ce qu'ils sortent le jus d'orange synthétique alors ? De leur cul ?

Euh, non attendez, je veux même pas savoir.

-Duo.

-Yesssss ?

Tro-man me fait un signe, je m'approche. Devant lui est ouvert un réduit, un petit placard, un tiroir et un frigo.

Le bonheur est dans le placard.

-Qu'est-ce que tu préfères, mec ?

Je prends une bouteille au hasard, lis l'étiquette. Moui, pas mal.

Par précaution je prends deux bouteilles d'eau et une de coca du frigidaire et le referme. Je pêche un tire-bouchon dans le tiroir et le balance dans le sac du Mèché. Il s'avance vers le réduit et saisi la première bouteille qui passe. Il lit avec attention l'étiquette, puis choisi une autre bouteille. Au bout de la troisième, il me montre sa trouvaille.

-Merlot cuvée dix-neuf cent quatre-vingt sept. Quesst'en dis Duo ?

-Je te dis, avec de la charcuterie moi je préférerais un rouge mais… quatre-vingt sept tu dis ?

Je me sens d'humeur sommelière aujourd'hui…

-Oh tu sais finalement, c'était une bonne année…

-Pourquoi pas, pourquoi pas… On goûte ?

Il hausse un sourcil et fais un mini sourire en coin.

C'est dire les sentiments violents qui le possèdent actuellement. La dernière fois qu'il a montré à peu près autant d'émotion, c'est quand il a faillit se noyer au fond du lac souterrain et qu'il s'était réfugié dans la chemise de Quatre…

Petite note, chambrer Quatre.

Il débouche la bouteille. Ça fait POP ! et je vais chercher deux verres.

Ça doit être par ici…

-Verres à pieds Tro ?

-Bien sûr. Ramène des verres à cognac aussi, il me semble qu'ils ont du rhum blanc dans le coin…

J'arrive avec les verres, on trinque, on fait semblant de bien apprécier la boisson, genre « Savourons le bouquet exquis et boisé de ce petit vin somme toute assez goûteux »

Et puis au bout de deux gorgées on abandonne les prétentions, parce que l'œnologie, c'est cool, mais juste pendant cinq minutes. Pas plus.

La bouteille vidée est rangée sur son étagère avec les autres et nous tournons notre attention vers le petit placard. Vodka, eau-de-vie, gin, kirsch, bourbon…

-Tu crois qu'il y a du Jet27 dans l'coin ?

-Duo, ce sont des alcools pour la cuisine…

-Et alors ? T'as jamais essayé de faire flamber tes crêpes au Jet27, toi ?

Il me lance un regard torve et écarte quelques bouteilles. Il m'en tend une et en ouvre un autre. Il en prend une gorgée.

-Pas super…

-De quoi ?

-J'ai jamais aimé la Williamine…

-Tu sais pas c'qui est bon.

Comment ne peut-on pas aimer la Williamine ? Je hausse les épaules et regarde ma propre bouteille. Sourire, sourire.

-Dis-moi, Tro, pourrais-tu m'expliquer comment on fait flamber des crêpes avec de la tequila ?

-On ne f… Quoi ?

Grand sourire. Le Jet27 doit être au fond.

Pendant que je fouille, je vois la main de Trowa prendre du rhum brun et une bouteille de vodka. Je trouve mon trésor et le pose délicatement au fond de son sac.

-J'crois qu'on peut y aller…

-Passe devant, je risque de me perdre parmi les casseroles…

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-Ma mère me hait…

-Père m'a déshérité...

-Mon clan a honte de moi…

-Je sais même pas si ma famille sais que j'existe…

-Hn…

Oui, vous l'avez deviné, c'est l'heure des confessions larmoyantes. On aurait pu éviter ce passage. On aurait pu.

Si on avait pas été à jeun lors de la dégustation. Note à moi-même, avoir quelque chose dans le bide avant de porter un toast.

J'ai bien essayé à un moment de manger une pomme mais j'arrivais pas à viser ma bouche et à force de me frapper le front avec le fruit, j'ai abandonné. Trop mal au crâne.

Et Wu a tenté de se prendre une tranche de pain mais il a faillit se couper la main pendant le processus.

Donc confessions larmoyantes disions nous.

C'est très pathétique.

J'ai appris plein de chose sur la vie des autres, mais je suis pas sûr que mon cerveau va réussir à absorber toutes les informations en plus de l'alcool.

Nous sommes étendus tout les cinq dans une clairière, il y a des bouteilles vides un peu partout. Les vivres sont intacts à deux pas de là.

Nous sommes dans l'incapacité de nous mouvoir sans aide et je sens la cirrhose arriver à grand pas. Les nuages dans le ciel rigolent en me pointant du doigt. C'est positivement mieux que les caméléons volants que Quatre a vu voler il y a dix minutes.

Il a dit que c'est sa première cuite.

Quelle innocence, c'est inhumain.

Mes entrailles et ma colonne vertébrale ont atteint un niveau de liquéfaction très intéressant. C'est un super prétexte pour ne pas me lever. Ça court-circuiterait mon cerveau.

-Et donc ce jour-là, eh ben, Meiran elle m'embêtait, eh ben alors moi, ben j'ai foutu le feu à ses vêtements…

Méchante Meiran, elle peut pas s'empêcher d'embêter Wuwu. J'aime bien comment il parle Wufei. C'est rare de le voir trébucher sur les mots.

-Alors, ben Meiran elle elle a du aller à l'hopital et moi, eh ben en fait, ben j'ai dû suivre une thérapie...

-Moi c'est encore PIRE !! Mon père est allé carrément en prison ! Ouais ! Et je lui rendais visite le plus souvent possible ! Grave, même que okaa-san m'a dit que si je continuais, je risquais de tourner mal comme mon père…

Ah ! Mon chéri se confesse ! Écoutez la voix du Seigneur.

-Alors j'ai fait encore mieux que lui ! Vol à main armée, il avait même pas essayé avant dix-neuf ans !

Wouah !

Exclamations d'extase. Heero est un héro.

-Et l'arme tu l'as trouvée où?

-Ben dans le tiroir du chevet de mon père…

Re Wouah !

Si on avait pas eu la tête dans le cul si profond que seuls les omoplates en dépassent, si on avait pas été dans les profondeurs infernales de lala-land, si…, si…, si…

Eh bien sûrement qu'on aurait pu entendre les pas de Zechs et de Sally et du reste de la classe. On aurait eu le temps nécessaire pour ramper – impossible de marcher, mes pieds avaient embarqué leurs cliques et leurs claques depuis un bon moment – hors de la clairière. On aurait pu arrêter de rigoler à s'en pisser dans le froc. On s'en serait peut-être, éventuellement, miraculeusement sortis avec une peine minimale.

Tout ça pour dire que soudain ma vue a été obscurcie par la tête d'une poupée Barbie version mâle, tout en cheveux blonds et vociférations sans fin. Du coin de l'œil, j'ai vu Wufei proprement cirer les chaussures de Sally tout en s'excusant.

Note à moi-même, refiler une bouteille de gin plus souvent à Wuwu. Ça lui fera du bien.

La suite est assez floue. Par floue je pense floue comme « ouah c'est dingue comme on voit rien au travers d'un morceau de verre dépoli » et comme « c'est bizarre, j'ai un trou de deux heures dans mon crâne ».

Donc nous disions : FLOU.

Puis après FLOU, il y a FROID.

C'est la première de mes pensées cohérente, la deuxième étant FUCK.

Nous sommes rassemblés dans un bureau. Une lampe est dirigée vers nous et nous ébloui. Comme dans un film policier de série B. Très haut standing comparé au scénario de mon fac-similé de comédie de vie qui doit se situer entre la série W et série Z.

À côté de moi j'entends vaguement les quatre autres mecs.

Très vaguement.

Tout est trèèèès vague. Sauf l'eau qui me dégouline sur la figure.

J'ai un morceau de coton de la taille d'un enjoliveur au fond de ma gorge. Et comme le coton ne vient jamais seul, il a ramené tout sa boite à pharmacie. J'ai l'impression d'avoir du fil à points de suture emmêlé avec mon intestin grêle. Mon estomac proteste contre des coton-tiges qu'il semble que j'ai ingurgité. Mon œsophage est tapissé de sparadrap et mon cerveau…

Il est passé où celui-là, tiens ?

Far far away, j'entends une voix parlant de cinq jeunes hommes qui ont fait une connerie plus grosse qu'eux.

Y en a un qui s'appelle Duo Maxwell…

… Hé, mais c'est moi ça !

-… donc punis exemplairement pour votre comportement déplorable…

Tout à gauche, Quatre entonne une marche funèbre.

Trop dommage moi j'aurais plutôt préféré « Mon Beau Danube Bleu » pour mes funérailles.

-… Vous allez donc réaliser durant toute la journée de demain, un travail d'intérêt général…

Merde.

-… dont nous vous donnerons le détail demain matin juste après le petit-déjeuner. Ainsi vous ne participerez pas aux activités de demain avec les autres...

-On peut au moins savoir de quel genre de truc on va s'occuper ? Demande Trowa avec une voix ultra rauque.

Je me demande s'il n'a pas l'impression, comme moi, que du sable s'est accumulé sous sa langue.

Berk.

Quatre se tait soudain. Je crois que le moment est grave. Heero tape le talon de sa godasse contre le pied de sa chaise.

C'est Sally qui prend la parole.

-Voyons… On pourrais appeler ça : « opération lapin. »…

Eh bien vous ne me croirez jamais…

Lorsque sa phrase s'est achevée, une mouche a fait son baptême de l'air.

Ne me demandez pas ce que ça vient faire ici, car moi non plus je ne sais pas. Mais il semble que la mouche aimait les clichés car elle a fait exprès de bzzter dans nos oreilles alors que le silence religieux était censé accueillir notre chute dans le trou bête de néantus du désespoir.

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Même lieu, même punition, retour dans l'antre sacrée : notre bungalow.

Je ne toucherai jamais plus à une seule goutte d'alcool. Trowa a déjà cuvé sa bouteille de whisky mais Quatre est dans un état dangereusement déplorable.

Il suit des lignes sinueuses imaginaires tracées au sol et glousse au moindre geste de notre part. Wufei s'est jeté sur son lit en grognant. Je crois qu'il dort.

Pas pour longtemps.

Quatre s'approche à pas de loup.

STOMP STOMP !

Conception personnelle du pas de loup…

De mon poste d'observation qui est en hauteur, j'ai une vue splendide et une petite idée de ce qui va se passer. Trowa aussi car il est parti se cacher derrière une couverture. Heero est hors système et fixe sa propre araignée au plafond.

Quatre se jette sur Wufei et le serre très fort dans ses bras en lui hurlant joyeusement dans l'oreille :

-Bon nuit gronounours ! Donne-moi gros câlin !!

Wufei se débat autant qu'il peut en traitant Quat-chan de tout les noms. Il passe à l'anglais, puis au chinois. Au bout d'un moment ses insultes deviennent incompréhensibles et il prend une douce couleur bleutée.

-Quatre ! Tu l'étouffes ! S'exclame Trowa.

Ah bon.

Je me tourne et prends Heero dans mes bras. C'est une entreprise plus que difficile compte tenu de la marge de manœuvre.

-Bon nuit Heeeeeerooooo ! Donne-moi un gros câlin !

-Dors.

Merci, très gentil, moi aussi je t'aime.

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GROS SOUPIR.

Quoi, c'est terminé?!!

°pleure de joie et remercie Dieu°

Enfin ! ce chapitre est terminé! J'en voyais plus le bout !

HALLELUJAH !!!!

Bon calmons-nous… °prend une profonde inspiration° °laisse échapper une respiration explosive°

Arg, mon frère, qui lit tout le temps sur mon laptop est la seule personne qui puisse me donner des critiques en direct de mon travail. Donc c'est lui qui m'a dit ce qu'il pensait de ce chapitre avant tout le monde. OR ! il m'a sorti que c'était moins bien qu'avant…

DONC ! je me tape une crise existentielle, là maintenant, tout de suite…

En conclusion, si jamais quelqu'un trouve que j'aurais pu mieux faire ou que c'était nul ou que c'était moins bien qu'avant ou si quelqu'un a pas ri ou ou ou…

Ben dites le moi.

Il en va de ma santé mentale…

Qui est déjà sacrément instable…

°sort un haut-parleur° ET MAINTENANT !! Les remerciements !

sortez vos mouchoirs…

Merci à Larm, Selenna, Carina D et Nain Testin… Vous êtes trop chou et gentils et merciiiiiii pour vos reviews !

Grooos merci à la review délirante de Chibi Maxou qui m'a donné l'impulsion subite de fin de chapitre aka : « putain plus qu'une phrase et j'y suis ! »

Bisou à kroulineuh my best kroukrou… tu as été là pour moi et oh krou, comme je t'aime ! (atta là je crois m'être trompée de scénario…) bref ma chère ami, pour ton bon plaisir…

Merci à lostin972 qui m'a réchauffé le cœur avec sa petite review… y a des mots comme ça, tout cons qui me font fondre comme un morceau de chocolat Lindt à côté d'un radiateur… J'espère que ce chapitre sera assez explosif…

Câlin d'accueil à Blaise le poussin masqu parce que c'est super de vous retrouver sur une autre de mes fics et c'est troooop gentil et mercimercimerci !

Un houplaa pour Shi-sama pour tes rassurations sur mes capacités humoristiques… Je devrais cesser de douter de moi… et puis les lapins arrivent dans le prochain chapitre…

Bénie soit lilou1 dont la review m'a fait rire pendant une semaine entière… (je ne mens pa, il m'arrivais d'y repenser en court de physique et je devais m'empêcher de mourir de rire sur place… tu te rends comptes ? je suis folle !)… les équipes de foot incarnent sûrement la solitude du monde…

Et pis encore merci à une rigolote, ma chère Alana dont les reviews sont à chaque fois comme des mini-confessions de Georgiia Nicolson… Quel sera le prochain épisode de tes aventures ? Et il est pas mort le garçon qui a sniffé de la poudre à lessiver ?

Courage à manehou qui ne connaît pas Gundam mais qui a quand même lu… C'est déstabilisant j'imagine mais… merci de m'avoir laissé un petit mot et d'avoir lu !

Des poutoux partout à ma chérie Yami Aku je t'aimeuh !!

Et finalement, le remerciement ultime ! L'apogée du moment sentimental de la journée !

°se greffe une fontaine sur chaque œil°

°se jette au cou de Onna Heera°

Onna Heera !!!! Merci d'être lààà! De m'encourager et de me dire que c'est bien et de pas faire attention à mes crises existentielles débiles sur est-ce que oui ou non j'écris que des trucs nul ou pas et…

°reprends sa respiration°

Je t'adoreeeeeuuuhh !! Merciiiii, merciiii, merci.

°suffoque, reprend une posture digne°

C'est finit pour aujourd'hui les petits !!

Smoutch et à… euh… un futur incertain pour le prochain chapitre !