Diantre,les lecteurs manquent à l'appel !les suites aussi,c'est donc peut-être normal !donc,voilà une suite pour ceux qui restent et que je remercie pour leurs reviews !kiss tout le monde et bonne lecture !

"Ron…"

Ça n'allait pas, elle le sentait, et ce médecin sorcier qui lui avait fait toutes sortes d'analyses n'y changerait rien. Ron était en danger, elle le sentait, dans son cœur, dans cette peur qui lui gelait les entrailles.

"Miss Granger…"

Il était en Ecosse…Et si la mission avait mal tournée…Et s'il était grièvement blessé en ce moment même ? Elle l'avait laissé partir comme ça, alors qu'elle savait qu'il risquait de ne pas revenir. Elle ne lui avait même pas dit à quel point il comptait pour elle, à quel point elle l'aimait.

"Miss Granger…"

La voix insistante du médicomage la sortit de ses pensées.

"Oui…"

"Je disais que vos tests sont formels, c'est bien ce que je pensais…"

Hermione fronça les sourcils.

"C'est à dire ?"

"Eh bien…Vous n'avez rien remarqué jusque là ?"

La jeune femme, surprise, dévisagea le médicomage. Elle voulut dire quelque chose, mais une douleur à la tête, aussi violente que soudaine, l'en empêcha.

"Miss Granger ? Ça ne va pas ?"

Hermione était incapable de parler. Une douleur inhumaine la submergea et elle s'effondra.

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"Mon Dieu, elle est si pâle…"

La voix de Ginny lui parvenait comme de très loin. Elle entendit le bruit étouffé d'un objet qu'on pose un peu brusquement, et quelqu'un soupirer. Hermione aurait voulu ouvrir les yeux, mais elle semblait avoir perdu le contrôle de son corps. Comme si son esprit éveillé était prisonnier d'un corps endormi.

"Qu'a-t-elle ?"

"Eh bien…Je ne suis pas sûr que son malaise y soit lié…"

Hermione mobilisa toutes ses forces pour tendre l'oreille.

"Que voulez-vous dire ?"demanda la voix inquiète de Ginny.

"J'aurais préféré le lui annoncé en premier…"fit l'homme, embarrassé.

Elle sentit Ginny qui lui prenait la main.

"Ecoutez", lança-t-elle, "Hermione est comme ma sœur. Mon frère m'a demandé de prendre soin d'elle avant de partir. Je dois savoir…"

Le cœur d'Hermione se serra à la pensée de Ron, et elle sentit de nouveau cette angoisse s'emparer d'elle et lui oppresser la poitrine comme un étau impitoyable.

"Elle…Elle m'a serré la main !"s'exclama Ginny, tremblante, en fixant le visage immobile de la jeune femme.

"Non, c'est impossible. La potion que je lui ai faite avaler doit la maintenir endormie pendant au moins cinq heures…"

Ainsi, on lui avait fait boire une potion…

"Je veux savoir", insista Ginny, "de quoi souffre-t-elle ?"

"De rien qui ne soit alarmant…Votre amie attend un heureux événement…"

Ginny accentua la pression sur sa main en poussant une exclamation de surprise.

Hermione était incapable de réfléchir, seuls les mots de l'homme résonnaient dans sa tête, ricochant sur les parois de son crâne pour revenir avec plus de force encore imposer leur vérité. Un enfant, un enfant à Ron et à elle, un petit être qui grandissait en elle, une vie née de leur amour qui poussait en elle. Une joie indescriptible l'envahit, elle crut que son cœur allait bondir hors de sa poitrine tant il battait. Elle, Hermione Granger, allait avoir un enfant de Ron, de l'homme qu'elle aimait plus que tout. Mais en même temps, quelque chose s'éveilla chez la jeune femme. Un amour ravageur, différent de tout ce qu'elle avait connu jusque là, un amour incroyablement puissant qu'elle sentait monter en elle. Mais au lieu d'être effrayée par cette nouvelle sensation, elle se sentait rassénerée, comme plus forte. Elle aimait son enfant, elle aimait cette petite vie à peine existante qui allait grandir dans son corps, elle aimait cet enfant que Ron lui avait offert. Une boule se forma dans sa gorge. La peur n'avait pas disparu. Elle sentait que quelque chose n'allait pas pour Ron…Son enfant risquait-il d'être orphelin avant même d'être né ? Elle devait se réveiller, leur faire part de son inquiétude…Mais si la potion n'avait que partiellement agi jusque là, la jeune femme se sentit gagnée d'une torpeur insurmontable, et elle sombra bientôt dans un profond sommeil.

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Lorsque Hermione ouvrit de nouveau les yeux, elle fut surprise par l'obscurité qui régnait. Seule une faible lumière tamisée par de lourds volets de bois éclairait la pièce. La jeune femme se redressa dans le lit, avec un gémissement de douleur. Elle était groggy, fatiguée. Mais elle se leva tout de même. Une nausée monta aussitôt. Elle sourit pourtant, et caressa tendrement son ventre.

"Bébé, il va falloir me laisser tranquille aujourd'hui. Je dois aller chercher ton papa, alors pas de blagues !"

Ses vêtements étaient chiffonnés, elle se regarda en passant dans un miroir fêlé suspendu au mur décrépi de la chambre. Les traits tirés, les yeux cernés, les cheveux emmêlés et d'une pâleur effrayante. Mais peu importait. Elle allait être maman…Elle avait encore du mal à réaliser ce que cela signifiait. Hermione sortit et descendit lentement les marches. Un bruit l'arrêta cependant. Quelqu'un sanglotait. La voix de Mrs Weasley lui parvint, étranglée.

"Calmes-toi ma chérie, Harry est en sécurité à présent, tu sais qu'avec Tonks, Maugrey et Kingsley, il ne risque rien, surtout là où il est…"

Ainsi, Harry avait été caché. Ginny devait avoir le cœur brisé, devoir ainsi se séparer de son enfant, sans savoir si on le reverrait un jour. Hermione porta instinctivement une main à son ventre.

"Je sais…"sanglota Ginny, "mais qu'allons-nous faire à présent…Ils vont le tuer s'ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent !"

Hermione fronça les sourcils, sans comprendre. Un silence répondit à la jeune femme, et pendant un moment, on entendit plus que ses sanglots. Quelqu'un se moucha, Mrs Weasley sans doute.

"Ecoutez", fit une voix grave, "nous allons bien finir par trouver une solution…"

Remus…Mais une solution à quoi ?

"Mais…mais vous êtes sûr de ce que vous avancez ? Ils les tiennent vraiment ?"demanda Mrs Weasley.

Hermione sentit ses mains se glacer, et elle dut s'aggriper à la rambarde d'escaliers.

"Oui", dit sombrement Remus…"Le Ministère a reçut l'information il y a à peine une heure. Tout semblait normal pourtant, l'équipe avait bien envoyé un message de confirmation au QG. Mais notre taupe est formelle. L'équipe a été trahie…Ils les ont, et le marché est on ne peut plus sérieux…Ils veulent Harry et Hermione…Ou ils le tueront."

La jeune femme écarquilla les yeux. La vérité, violente, cruelle, la frappa de plein fouet.

"Mais…Je ne peux pas choisir entre mon fils, Hermione et…Et mon frère !"

Hermione crut que son cœur venait de cesser de battre. Elle sentit ses jambes se dérober sous son poids et s'effondra bruyamment dans l'escalier. Dans la cuisine, Ginny bondit de sa chaise.

"Mon Dieu…Hermione !"souffla-t-elle.

Ils se précipitèrent hors de la pièce, pour découvrir la jeune femme affalée sur les marches, le teint blafard, tremblante. La vie allait-elle toujours s'acharner sur elle ? N'avait-elle pas le droit au bonheur ? Pourquoi tous les êtres qu'elles chérissaient devaient-ils mourir ? Ses parents…Elle fut secouée d'un sanglot. Remus et Ginny la saisirent chacun par un bras pour la conduire dans la cuisine où Mrs Weasley s'empressait de faire du thé. Ginny lui tendit une tasse brûlante en s'agenouillant auprès d'elle. Hermione leva vers son amie un regard désemparé.

"Ron…"demanda-t-elle faiblement, en espérant que tout ce qu'elle avait entendu n'était qu'une vaste plaisanterie.

Ginny détourna les yeux, pleins de larmes à nouveau. Hermione regarda Remus et Mrs Weasley tour à tour. L'un le visage plus triste que jamais, l'autre effondrée. Hermione avala une gorgée de thé, chaude et sucrée. Cela lui fit du bien. Ron avait raison, le thé de sa mère était un véritable réconfort. Ron…

"Je vais y aller…"murmura Hermione en reposant sa tasse de thé. Le verre tinta un instant dans un silence surpris.

"Non", s'exclama Ginny en se relevant," non, il n'en est pas question !"

"Ginny…"

"Ron ne voudrait pas ! Pas dans ton état ! Hermione, tu es…"

"Je sais…"

"Tu ne peux pas ! Pas comme ça ! Il y a forcément une autre solution, n'est-ce pas Remus ?"

Ginny implora le lycan du regard. Celui-ci ne cilla pas, bras croisés, le regard rivé sur Hermione.

"Nous y travaillons", dit-il simplement.

Hermione prit son amie par les épaules.

"Je vais y aller, je ne peux pas laisser Ron mourir, comprends-moi. Sans lui, je ne suis plus rien…Je te l'ai dit, rien ne m'arrêtera tant que je pourrais aimer."

"Mais…"

"Je n'emmènerai pas Harry, il est hors de question de le livrer. Mais je vais y aller, avec un leurre…"

La jeune femme se tourna vers Remus.

"Vous savez qu'il n'y a pas d'autre solution…Je compte sur vous…"

Mrs Weasley les regarda tour à tour comme s'ils avaient perdu la raison.

"Mais enfin….Remus, vous n'allez tout de même pas la laisser faire ! Ce n'est pas possible ! C'est…"

"La seule solution…"acheva Remus. "Nous en avions déjà parlé avec Dean, et nous en sommes arrivés à la même conclusion. Ron n'est pas le seul enjeu, ils détiennent également d'autres Aurors…Nous avons besoin d'elle."

"Alors vous étiez déjà prêt à sacrifier Hermione !"s'insurgea Ginny.

"Je voulais d'abord savoir si Hermione était prête…Nous ne l'aurions obligée d'aucune façon…"fit tranquillement Remus. "Tu es très courageuse, mais tu dois savoir que c'est extrêmement risqué…"

"Je suis prête à tout pour Ron, vous devriez le savoir…"

Ginny tapa du poing sur la table, renversant un peu de thé qui s'écoula lentement sur le bois.

"Mais tu ne penses pas à ton enfant ! Hermione, tu es enceinte, tu n'as pas le droit de te mettre en danger ! Ron ne voudrait pas…"

Hermione hocha la tête. Elle soupira.

"Je sais…Mais je sais aussi que jamais mon enfant ne me pardonnerait jamais de ne pas m'être battue pour son père…"

"Théoriquement, tu ne risqueras rien. Une équipe d'intervention sera là, prête à agir à ton signal…Nous avons un briefing dans…Dans 10 minutes. Tu es libre de changer d'avis. Mais il faut que tu décides maintenant…"

Hermione regarda Ginny, puis Mrs Weasley. Celle-ci éclata en sanglots et la serra dans ses bras.

"Sois prudente ma chérie…Je voudrais tant que tu restes, toi et mon nouveau petit enfant, mais je sais au fond de moi que j'aurais fait la même chose pour Arthur…"

Hermione l'embrassa tendrement et se tourna vers Ginny. Celle-ci tremblait de rage et d'impuissance. Hermione la prit dans ses bras. Elle résista au début, puis se laissa aller.

"Ginny, si tu étais toi-même enceinte, et que…"

"J'aurais fait pareil…"souffla Ginny.

Elles s'étreignirent.

"Promets moi que tu ne feras rien d'inconsidéré…"

"Tu me connais…"répondit Hermione avec un faible sourire.

La jeune femme hocha la tête.

"Allons-y…"fit Remus.

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Hermione s'avança au milieu des ténèbres qui l'enveloppaient au fur et à mesure de son avancée dans la rue. Elle leur avait dit qu'elle était prête, et s'était lancée. Elle n'était pas prête du tout…Elle était terrorisée. Chacun de ses pas la plongeait dans une angoisse glacée qu'aucune pensée ne parvenait à chasser ou à atténuer. Elle regarda l'enfant qui somnolait dans ses bras. Son visage diaphane, ses longs cils recourbés sur ses joues, ses cheveux de jais qui retombaient en mèches désordonnées sur son front. Harry Junior tout craché. Qui aurait pu croire à cet instant que cette jeune femme à l'air fatigué et inquiet portait dans ses bras, emmitouflé dans une couverture vert pâle, une plante et non un enfant. La morphera diseira. Ou plante du désir. Une plante capable de prendre la forme exacte de n'importe quel être vivant. Il suffisait de mettre un cheveu de l'être en question dans le pot, enterré prêt des racines, et au bout d'un quart d'heure, la plante laissait place à un chat, un cheval, ou un enfant. Et ce pour une durée maximale de 24 heures. Cela serait largement suffisant…Tout se jouerait en seulement quelques instants. Ses pas se répercutaient derrière elle. Elle allait le revoir…Malefoy…Sa seule pensée lui glaçait le sang. Il l'avait meurtrie au plus profond d'elle-même, il lui avait fait un mal inimaginable. D'abord en tuant Harry, puis en lui faisant croire que Ron était également mort. Toutes les tortures qu'elle avait subi jusque là n'étaient rien à comparer de la douleur qu'elle avait alors ressenti…Elle avait renoncé à vivre…Mais elle était encore là, et elle devait sauver Ron. Pour lui, pour leur enfant, pour elle.

Le point de rendez-vous avait été fixé dans une petite allée de Glasgow, surnommée à juste titre « l'allée qui gémit ». En effet, le vent, léger dans d'autres rues, semblait se déchaîner dans l'allée. Il s'engouffrait entre les murs humides des vieilles maisons écossaises avec un gémissement effrayant, et soufflait en bourrasques glacées. Hermione s'immobilisa, le sang battant à ses tempes.

Elle y était.

Elle attendit quelques instants, les sens aux aguets. Hermione savait que les Aurors la surveillaient, qu'ils étaient prêts à intervenir, mais comment ignorer ce mauvais pressentiment, cette peur pressante quand Ron était prisonnier quelque part, blessé…ou pire. Elle frissonna et tenta de chasser cette image de son esprit. Ron ensanglanté, visage contre terre, inerte à jamais, jeté à même le sol comme une poupée désarticulée, comme un pantin abandonné par son maître. La sensation du sol se dérobant sous ses pieds, de sombrer, tomber, tomber indéfiniment. Ce soir, tout serait fini, elle le sentait, encore plus que le jour où Harry avait vaincu Voldemort. Peut-être parce que ce jour là n'était pas vraiment la fin.

Ses yeux fouillaient frénétiquement les ténèbres du regard, tandis que d'une main fébrile, elle sortait la montre magique de sa poche. Un bref regard suffit à la conforter dans sa décision. « Danger de mort ». Son aiguille avait rejoint celle de Ron sur la funeste phrase. Hermione déglutit et serra l'enfant dans ses bras, attendant un signe. Et si c'était trop tard ? Si Malefoy avait changé d'avis ?...Non, depuis qu'elle lui avait échappé, elle savait qu'il n'attendait qu'une chose : remettre la main sur elle. A présent qu'il en avait l'occasion, il ne la laisserait sans doute pas passer. Elle resserra la couverture autour du « nourrisson ». Soudain, son regard fut attiré par un objet. Une cannette de soda écrasée…Elle aurait paru normale à quiconque, mais pas un œil sorcier exercé. Elle s'approcha avec précaution et se pencha, sourcils froncés. Cela ressemblait à…La lumière vieillotte et tremblotante d'un vieux réverbère, appuyé à un mur blanchi à la chaux, ne l'éclairait presque plus. Elle devait en avoir le cœur net. Elle n'avait guère le choix, ni le temps. Elle frôla la cannette du bout du pied…

Voilà, c'est tout pour le moment ! J'espère que ça vous a plu, une tite review please, ça fait toujours plaisir !à très vite !