Amintheita(mdr ta review,merci de ta bonne humeur,c'est un vrai plaisir !j'en profite,petite voix est devenue aphone,le comble !), Zabou, Jennifer, Sweetgum et Virg05, merci beaucoup pour les reviews(si Mione va bien ?est-elle seulement en vie d'abord ?;)) ! je passe en coup de vent mettre la suite, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que moi à l'écrire ! bonne lecture et énormes léchouilles à tous !
La jeune fille tenta de chasser de son esprit l'image abominable de trois silhouettes inertes sur le sol…Et si Hermione était l'une d'entre elles…Elle osait à peine imaginer la réaction de Ron, il en deviendrait fou, perdre la femme qu'il aimait plus que tout et leur enfant…
« 'Mione… »
Ginny tressaillit et se précipita à genoux aux côtés de son frère, dont elle prit la main gelée entre les siennes. Il souffrait tellement, et ce n'était pas fini…
« Ron…Tout va bien, je suis là… »
« Gi… »
Ses paupières frémirent, avant de s'ouvrir péniblement sur le visage tendu de la jeune femme.
« J'ai mal… »souffla-t-il.
Sa respiration sifflante n'avait rien pour rassurer Ginny, mais le médicomage avait dit qu'il s'en sortirait, probablement sans séquelles physiques importantes, quelques cicatrices au pire. Ginny lui caressa tendrement la joue, les yeux déjà plein de larmes.
« ça va aller, grand frère, ça va passer… »
« Ne pleures pas idiote ! » se sermonna-t-elle, furieuse contre ces larmes qui débordaient sur ses joues.
« Ne pleures pas… »murmura Ron.
« Oh, Ron… »
Ginny s'essuya les joues avec rage.
« Excuses moi… »
« Je…J'ai vu Hermione… »
Le cœur de Ginny fit un bond dans sa poitrine. Ron ne la regardait plus, il avait les yeux perdus dans le vague, un sourire flottant sur ses lèvres encore bleuies, et parlait d'une voix brisée.
« Elle était là, si prêt, elle me souriait…Elle me disait qu'elle m'aimait…Elle était si proche… »
Ron tendit un bras vers une chimère invisible, un geste qui brisa le cœur de Ginny. Toute cette douleur familière lui revenait par flots dévastateurs à travers le désespoir de son frère.
« Où est-elle ? Gi, où est Hermione ? »
La jeune femme faillit baisser les yeux, mais le regard ambre de Ron capta le sien, le capturant dans un duel muet. Ginny pouvait y lire une colère sans nom, une peine, une tristesse indescriptible, un désespoir au-delà de toute entendement…
« Je ne sais pas… »souffla-t-elle.
Le regard de Ron vacilla, il ne comprenait pas, il était perdu. Il ne ressentait plus la présence d'Hermione, pas plus qu'il ne ressentait sa disparition. Si elle n'avait pas survécu à la bataille, il le saurait, il le ressentirait…Mais elle n'était plus là…
« Les recherches se poursuivent, continua Ginny dans un murmure, mais…Tout est dévasté, on ne reconnaît plus rien… »
Elle ne lui parlerait pas des trois corps, pas avant d'être sûre.
« Où sommes nous ? »
« A Poudlard…Dans l'infirmerie…Tu ne reconnais pas les lieux ? »
Ron promena un regard autour de lui…Il faisait sombre, mais il pouvait distinguer plusieurs lits, tous vides.
« On est seuls ? »
Ginny déglutit.
« Tu es l'un des rares survivants…La plupart ont succombé à leurs blessures…Et les autres sont rentrés chez eux…Il ne reste que deux personnes, dans d'autres pièces… »
Un craquement l'interrompit. Quelqu'un venait de transplaner derrière la porte. On frappa à la porte.
« Entrez !...Professeur Lupin ! »
Remus entra dans la pièce d'un pas las. Il était d'une pâleur terrifiante, des cernes brunes soulignaient des yeux rouges, il avait encore maigri et offrait une image plus misérable que jamais.
« Ron…Je suis heureux que tu sois réveillé… »
Le ton de sa voix n'avait pourtant rien de joyeux. Il arborait un air grave qui noua aussitôt la gorge de Ginny. Elle aurait voulu le chasser de là, le pousser hors du château, ne jamais savoir ce qu'il avait à leur apprendre. Au lieu de cela, elle se figea, sentant la main de Ron se crisper dans la sienne.
« Que se passe-t-il ? Vous avez retrouvé Hermione ? »
Remus les regarda un instant, désemparé, il se passa une main sur le visage et s'approcha d'avantage du lit.
« Je suis désolé… »
« De quoi ? De quoi êtes-vous désolé ? » s'écria Ginny.
« Nous n'avons pas encore identifié avec certitude les trois corps retrouvés, mais… »
« De quels corps vous parlez ? » demanda Ron d'une faible voix. « Ginny ? »
« Je… »
« Nous sommes sûrs d'une chose, Hermione n'en fait pas parti… »
Ginny aurait dû être soulagée, mais elle sentait que ce n'était pas fini.
« Nous avons retrouvé un poignard parmi les décombres…Nous l'avons bien sûr analysé, il y avait du sang sur la lame…Le sang d'Hermione… »
La main de Ron se mit à trembler. Ginny ferma les yeux, consciente de ce qu'il pouvait bien ressentir à ce moment même. Une douleur qui allait au-delà de toute colère, de toute résistance, de toute peine.
« Je suis désolé… »
Remus tourna les talons. C'était la première fois que Ginny le voyait pleurer. Ron ne bougeait plus, le regard figé, les yeux écarquillés, comme surpris par autant de douleur. Il avait l'impression qu'on venait de lui arracher brutalement une partie de lui-même…
« Ron… »
Ginny aurait aimé le voir hurler, éclater en sanglots, la frapper même, mais au lieu de cela, il s'enfermait dans ce mutisme effrayant, se murait dans un silence qui lui faisait si mal…Comment Hermione pouvait-elle les avoir quitté ainsi, pas elle, c'était impossible, elle allait franchir le pas de cette porte, son épaisse chevelure flottant derrière elle, un sourire, des rires dans les yeux, un livre dans les bras…
« Ron…On n'est sûr de rien, ça ne veut rien dire, peut-être est-elle seulement blessée…Ron… »
Une vaine supplication. Ron n'était plus là…Assis dans son lit, la main toujours abandonnée dans celle de sa sœur, il n'était plus là…
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Ginny frappa doucement à la porte et passa la tête par l'entrebâillement.
« Ron…Debout, il est l'heure… »
Il n'y eut ni réponse ni le moindre mouvement détectable dans la pièce. La jeune femme pénétra dans la chambre, plongée dans le noir. Elle n'attendit pas que ses yeux s'habituent à la pénombre pour se diriger sans hésitation, contournant une chaise et un coussin, vers la fenêtre du fond. Elle tira brutalement les rideaux, laissant entrer des flots entiers de lumière.
« Il fait beau, annonça-t-elle, une journée magnifique, parfaite pour…Pour la cérémonie… »
Cela faisait un an déjà. Un an que cette bataille avait eu lieu, un an que Ron était brisé, un an qu'Hermione avait disparu. Ginny vivait avec Ron, dans sa maison, celle où Hermione aurait du se trouver à l'instant même avec leur enfant. Cela faisait un an que Ron n'avait plus prononcé une parole. Il semblait avoir renoncé à la vie, devenu un pâle reflet de ce qu'il était, un corps abandonné, une enveloppe charnelle inhabitée, une coquille vide. Son regard s'était éteint. Mais Ginny continuait à s'occuper de lui, aidée par sa mère, ses frères, son père. Elle lui parlait, le nourrissait, le rattachait à cette vie à laquelle il avait renoncé.
« Ron…Il faut te lever… »
C'était inutile, il ne dormait pas. Comme toujours, les yeux grands ouverts, il fixait étrangement le plafond, sourd aux appels de sa sœur.
« Oh, Harry, aides moi…Cela va être si difficile aujourd'hui… ». Comme une réponse à ses prières, Harry junior apparut dans l'encadrement de la porte, en pyjama, se frottant les yeux.
« Bonjour mon ange…Ron, regardes qui est là, ton neveu…Viens dire bonjour à tonton mon chéri… »
Le petit garçon, l'air encore ensommeillé, s'approcha du lit pour embrasser sa mère.
« Bonjour tonton… »
Ron tourna enfin les yeux, et eut un imperceptible sourire à l'adresse du garçonnet. Harry était le seul qui le fasse réagir, aussi peu que ce soit. Ginny déposa le petit garçon sur le lit.
« Maman va préparer le déjeuner…Restes ici, d'accord ? »
Harry hocha la tête. La jeune femme eut une bouffée d'amour ravageur pour son fils. Elle l'embrassa tendrement, et sortit de la pièce.
Harry resta un instant silencieux, puis il se tourna vers Ron.
« Tonton, pourquoi tu ne parles pas ? Maman dit que tu as perdu quelque chose de très important pour toi…Moi aussi, j'ai perdu mon nounours une fois…Mais j'en ai un autre…Tu veux que je te l'amènes ? »
Ron tressaillit. Une larme perla à un œil et coula le long de sa joue pour s'écraser sur le drap. Harry l'essuya, incertain.
« Pourquoi tu pleures ? »
Comme Ron ne répondait pas, Harry sauta du lit.
« Maman dit qu'on va aller voir papa aujourd'hui, et plein de monde qui sont avec lui…Tu vas venir ? »
Dans l'absence de réponse, Harry entreprit d'explorer la chambre. Il n'y avait rien, quelques meubles au plus. Un secrétaire. Et un tiroir. Un tiroir à hauteur des mains d'un petit garçon de deux ans passés. Le box tomba à terre, amorti par l'épaisse moquette qui recouvrait le sol. Harry s'assit à terre, un sourire ravi sur le visage. Le tiroir était plein d'objets. Des photos, des coupures de journal. Sur les photos, Harry reconnut sa mère, ses grands parents et la plupart de ses oncles. Mais il y avait également Ron. Pas le Ron qu'il connaissait. Le Ron de la photo souriait, radieux, adressant de grands signes d'une main, tandis que de l'autre bras, il tenait serrée contre lui une jeune femme brune qu'Harry ne connaissait pas. Harry, intrigué, contempla longuement ces personnages. Mais un autre objet dans le tiroir attira son attention. Une boîte toute en longueur, une jolie boîte en bois, minutieusement gravée.
« Harry ! »
Ginny se précipita vers son fils et ramassa le tiroir qu'elle remit aussitôt en place.
« Maman, je veux la jolie boîte !» s'exclama le petit garçon.
« La jolie boîte ? De quelle…Oh… »
Elle prit la boîte en question, l'air soudain rêveur.
« Cette boîte est à tonton Ron mon chéri… »
« Qu'est-ce qu'il y a dedans ? »
Ginny soupira et s'agenouilla auprès d'Harry. Elle ouvrit délicatement la boîte, découvrant deux morceaux de bois taillés en longueur.
« Leurs baguettes magiques…Celle de tonton,…Et celle d'Hermione… »
Harry vit des larmes apparaître dans les yeux de sa mère. Il se redressa et passa ses bras autour du cou de celle-ci.
« Nan, je veux pas que tu pleures…Je veux plus cette boîte… »
Ginny étreignit son fils et remit la boîte à sa place.
« ça va aller…Attends moi dehors, je vais aider Ron à se lever pour déjeuner…Ensuite, nous irons… »
« Voir papa ? »
Ginny hocha pensivement la tête. Un an…Et plus que Harry les avait quitté…Un an…
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Ginny regarda autour d'elle. Quelques personnes étaient déjà arrivées, la plupart regroupées autour du mémorial. Certaines déambulaient dans le cimetière, l'air grave. Personne n'élevait la voix, on murmurait presque, comme de peur de troubler le repos des victimes de la bataille. La jeune femme, Harry dans les bras, adressa un signe de salut à quelques connaissances. Harry était toujours enterré dans le jardin de la maison, mais les autorités avaient tenu à ce qu'une pierre soit élevée au centre du cimetière en sa mémoire. Ginny se dirigea vers la tombe blanche, devant laquelle des dizaines de bouquets de fleurs, venant d'amis, ou d'anonymes, avaient été déposées. Elle sentit son cœur se serrer en s'agenouillant. Harry junior sauta de ses bras et s'approcha de la tombe. Trop jeune pour comprendre la tragique destinée d'un père dont il avait été privé, il comprenait cependant qu'il avait prématurément disparu, comme le lui avait expliqué sa mère.
Ron regarda son neveu retourner se blottir contre sa mère. C'était injuste. Harry aurait du grandir avec son père, il n'aurait pas du naître orphelin, c'était injuste, comme sa propre douleur l'était. Hermione…La douleur, vive, le mordit sans pitié, le déchira comme à chaque fois qu'il pensait à elle…Comme à chaque seconde, à chaque instant. Il avait perdu une partie de lui, celle qui le faisait vivre, qui l'amenait à se lever chaque matin. Il s'éloignait du monde des vivants, se murait dans un mutisme total, qui le coupait de la réalité, de tout ce qui lui rappelait la vie. Le soleil n'était plus qu'un pâle astre, tout était fade, sans goût, sans saveur. La vie était morte. Et impuissant, il sentait les traits d'Hermione s'estomper dans sa tête…
« Monsieur Weasley ? »
Ron ne réagit pas, le regard planté dans le dos de sa sœur, agenouillée à quelques mètres devant lui. Il savait les larmes dans ses yeux, sa propre détresse face au désespoir de son frère, mais il n'y pouvait rien. Il n'arrivait pas à émerger, à sortir de ces ténèbres dans lesquels il s'était perdu…Le voulait-il seulement ?
« Monsieur Weasley ? »
La voix se faisait plus proche, pressante, insistante. Peu importait. Un bras agrippa le sien.
« Je dois vous parler… » souffla l'inconnu en se plaçant sous le regard de Ron. Celui-ci ne put faire autrement que de le regarder. Un petit homme d'apparence chétif, une apparence que détrompait la poigne avec laquelle il tenait le bras de Ron. Des yeux clairs sous des sourcils broussailleux, une masse informe de cheveux ternes, le tout recouvert d'un large chapeau aux rebords élimés. Malgré la chaleur, il était emmitouflé dans une grande cape hivernale, dont la fourrure paraissait saugrenue sous un ciel aussi dégagé.
« Vous êtes bien Ronald Weasley ? » demanda l'homme, comme pris d'un doute soudain.
Ron reporta son attention sur Ginny. Toujours à genoux, plongée dans son recueillement.
« Je dois absolument vous parler, fit l'homme sans se démonter, en suivant son regard. Seul à seul. C'est très important, pour vous… »
La seule chose importante pour Ron était Hermione. Dès lors qu'elle avait disparu, le monde pouvait bien rivaliser en choses « importantes », cela n'avait plus aucun sens. Les affaires des vivants ne le concernaient plus.
C'était sans compter l'insistance de l'homme.
« Écoutez, je sais qui vous êtes, je sais pourquoi le grand Auror que vous étiez est devenu cette espèce de…D'épave que je vois devant moi, mais ce que j'ai à vous dire vous fera changer d'avis sur moi…Et sur le reste… »
Ron le regarda de nouveau.
« Suivez moi… »
tadam, une petite review please ? ça fait toujours zizir !
