Auteur : Yami Flo

Genre : Violence, Mort, Angst, Drama pour futur chapitres, Suspence,...

Disclaimer : Je ne possède pas Naruto et ses personnages ; ils sont à Masashi Kishimoto. Mais Yanagi Ikuko, Kojiro ou tout personnage original apparaissant dans cette fic m'appartient.

Chapitre 1 : Mission Nocturne

Une ombre se faufilait sans bruits dans les couloirs déserts. Elle longeait le mur, la respiration lente, inaudible. Le manteau de la nuit la couvrait de sa discrétion. Des yeux, elle balaya le secteur. Ne voyant rien, elle fit un discret signe de la main. Dans son dos, deux nouvelles formes apparurent.

Pas un mot ne fut échangé, alors que les trois personnes s'élançaient brusquement en avant, courant de toutes leurs forces. Des murs jaillirent des flèches. La première silhouette les évita sans problèmes, devinant leur point d'arrivée avec une précision millimétrique. La seconde ne semblait pas avoir plus de mal, même si ses mouvements étaient beaucoup moins fluides. La troisième, en revanche, n'eu pas cette chance, et finalement, après un mouvement hasardeux, l'une des pointes d'acier finit par s'enfoncer dans son épaule.

Il n'eut qu'un faible tressaillement. Il ne poussa pas un cri et continua d'avancer, suivant ses compagnons jusqu'à la grande porte derrière laquelle leur objectif les attendait. L'une des deux autres ombres le regarda un long moment. Son visage, dissimulé par un masque de bois ouvragé qui évoquait un corbeau, n'était pas visible. Mais déjà, le troisième larron pouvait deviner le désappointement et aussi l'inquiétude qui devait gagner son aîné. Non, aînée. Car les courbes de son corps, même dans le noir, ne pouvaient être ignorées. Silencieusement, la femme au masque de corbeau lui tendit un kunai.

Et, sans même relever la tête, le plus jeune des hommes en noir le saisit et le plongea dans son épaule. Un liquide carmin aspergea ses vêtements. Il laissa la pointe enfoncée pendant quelques secondes, moins d'une minute, avant de la retirer et de rendre l'arme à son propriétaire. Le corbeau l'accueillit avec un léger soupire, à peine audible. Le blessé, dont le masque évoquait la face d'un ours, se releva prestement, comme si la douleur n'avait rien été. La seconde ombre, qui pendant ce temps avait fait le guet, opina d'un signe de tête.

Et, toujours aussi silencieux, le trio poussa les portes et entra dans la pièce. Tous trois vérifièrent les lieux en une fraction de seconde. Personne en dehors de leur cible, endormie sur son lit. Ils échangèrent un regard entre eux. Finalement, ce fut le premier membre du groupe qui s'avança. Et résolument, posant une main sur l'épaule de la cible, il la secoua vivement.

L'homme endormi ouvrit les yeux, l'air agacé. Jusqu'à ce que son regard tombe sur le masque de loup, aux traits visibles mêmes dans la pénombre. Aussitôt, il poussa un cri perçant et se recula contre le montant du lit à baldaquin.

-Qui…Qui êtes-vous ? Que venez-vous faire ici ? Sortez immédiatement de chez moi !

-Inutile de crier, murmura le garçon au masque d'ours en fermant les portes. Nul ne vous entendra. Il n'y a plus personne de vivant dans ce bâtiment, Minasawa-san.

-Vous mentez !

-Pensez-vous vraiment que nous aurions un quelconque intérêt à mentir, Minasawa-san ?

L'homme qu'on désignait comme étant Minasawa commençait à devenir nerveux. Il ne connaissait pas ce type de masques. Mais il se doutait bien de l'origine de leurs porteurs.

-Vous êtes des ninjas, c'est ça ? Qu'est-ce que vous me voulez ? De l'argent ? Il y en a dans le coffre !

-Nous ne sommes pas ici pour l'argent, annonça la première personne. Nous sommes ici pour vous, Minasawa-san.

Une lueur diaphane éclaira la pièce. Le dernier membre du trio avait allumé une bougie traînant sur la table de chevet. Elle n'éclairait pas beaucoup la pièce, mais suffisamment pour que cette fois, les trois intrus soient bien visibles. Une femme aux longs cheveux. Un jeune garçon coiffait d'un bandana. Un homme aux longs cheveux noirs. Tout trois étaient vêtus d'une combinaison noire et d'une veste sans manches grisâtre. Chacun portait un katana accroché dans le dos.

-Qui êtes vous, réussit-il à articuler au bout d'un moment ?

L'homme au masque de loup se planta devant lui, les bras croisés. Il ne répondit pas à la question posée, loin de là. Mais quand il parla, sa voix se fit aussi froide et tranchante que l'acier.

-Minasawa Yuzo, il est parvenu à nos oreilles que vous étiez le responsable de la fuite qui a valu à notre village la perte de deux escouades de chuunin dans un piège tendu par leurs adversaires. Qu'avez-vous à répondre à ce chef d'accusation ?

Cette fois, Minasawa Yuzo tremblait vraiment. Il avait compris d'où venaient ces étrangers. Ils savaient. Ils savaient et étaient venus l'éliminer. Cependant…Qu'avaient-ils comme preuves de sa culpabilité ? Il risqua un sourire.

-Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez.

-Vraiment, interrompit le garçon au masque d'ours ? Et qu'en est-il alors des hauts dignitaires du Village Caché de la Roche qui ont été surpris chez vous, deux semaines plus tôt ?

-Je ne vois pas…

Intérieurement, Minasawa Yuzo rageait. Comment pouvaient-ils être au courrant ?

-Arrêtez de nous mentir, Minasawa, siffla la femme. Nous savons que vous nous avez trahi. Nous savons que vous leur avez donné plus d'informations que vous ne voulez le laisser paraître. Et c'est pour cela que nous sommes là…

-Je ne sais absolument pas de quoi vous pouvez parler ! Je n'ai rien à voir dans cette histoire ! Maintenant, sortez de chez moi ! Vous verrez ce qui arrive à ceux qui osent me menacer. J'ai des appuis…

-C'est votre dernier mot ? Encouragea l'homme au masque de loup qui, de toute évidence, devait être le chef du groupe.

-Oui. Je n'ai rien à me reprocher.

Pour réponse, l'homme au masque de loup secoua la tête.

-J'espérais que nous arriverions à régler cette histoire sans avoir à recourir à des méthodes plus persuasives. Mais si vous le prenez sur ce ton…Iku-chan ? C'est à toi de jouer.

-Ne m'appelle pas comme ça, ronchonna la femme en cherchant dans l'un des sacs accrochés à sa ceinture. Tiens-le, veux-tu !

Minasawa eut à peine le temps de cligner des yeux avant de sentir le déplacement d'air dans son dos et les deux mains sur ses poignets, serrant si fort qu'il aurait pu jurer les entendre craquer. Il savait qu'il était inutile de se débattre. Du coin de l'œil, il vit le plus petit des trois intrus s'approcher de lui.

-Besoin d'aide ?

-Non, répondit l'homme au masque de loup. Mets-toi à l'aise, petit, ce n'est plus de ton ressort. Et si tu te sens mal, ferme les yeux et respire à fond.

-Tu es dur avec lui, fit la femme sur un ton de conversation, en examinant une à une de petites fioles de verre. Et ne l'appelle pas petit, tu sais que tu n'es pas franchement plus âgé que lui. Moi, d'un autre côté, j'ai plus d'expérience que vous.

-On pourrait t'appeler grand-mère alors ? demanda le loup, amusé.

Trois shurikens vinrent se planter juste devant l'homme loup et son captif, qui devint plus blanc qu'un linge. Des fous. C'étaient des fous furieux ! La femme vint récupérer ses armes comme si de rien n'était.

-Très drôle, dit-elle avec amertume, mais je ne goûte pas à cet humour là.

-Tu n'as aucun sens de la plaisanterie, geignit l'homme masqué.

La femme secoua la tête avec agacement. Elle tourna ensuite son regard vers le troisième membre de la bande, resté étonnement tranquille.

-Tu serais gentil de stériliser mes « instruments », si tu vois ce que je veux dire.

-Hai, Senseï.

La femme lui lança une gourde de taille moyenne au contenu translucide. Le jeune garçon l'ouvrit, laissant s'échapper une odeur que Minasawa connaissait bien : de l'alcool pur. Avec des yeux horrifiés, il vit le jeune garçon verser le liquide sur les pointes de longues aiguilles et le tranchant d'une dague, avant de les passer par-dessus la flamme de la bougie.

Avec horreur, il comprit alors que la flamme n'avait été allumée que pour cette seule raison. Les ninjas étaient supposés avoir une bonne vision nocturne. Les ténèbres ne les gênaient pas. Tout ce dont ils avaient besoin, c'était de feu pour travailler.

-C'est prêt, Senseï.

-Bien. Je te remercie.

Elle posa finalement quatre flacons différents sur le bord du lit. Minasawa ouvrit plus largement les yeux. Il ne voulait pas savoir ce qu'elles contenaient, non, non, non,…

-Vous savez, Minasawa-san, fit la femme d'un ton détaché en ouvrant un flacon, je suis ravie de votre choix. Si vous aviez tout avoué tout de suite, je n'aurais rien eu à faire sur cette mission.

-Tu parles, fit l'homme au masque de loup, tenant toujours les bras de Minasawa, avec amusement. Comme si tu n'avais pas participé au petit carnage de tout à l'heure.

-Je n'appellerais pas ça un carnage, fit le plus jeune, appuyé contre un mur, plutôt un léger entraînement. Ce n'est pas comme si ils n'avaient pas opposé de résistance…

-Tu peux parler, gamin. Après tout, t'es un débutant.

-Et tu ne vaux pas mieux, trancha la femme en trempant les aiguilles dans la fiole qu'elle venait d'ouvrir.

Elle les déploya dans son poing et les présenta devant le captif apeuré. La tête penchée sur le côté, elle lui parla doucement, comme elle l'aurait fait à un enfant auquel elle aurait offert un cadeau.

Mais, dans ce cas, le cadeau serait mortel.

-Savez-vous ce qui se trouve dans cette bouteille, Minasawa-san ? Il s'agit d'un de mes chefs-d'œuvre. Une petite merveille qui paralyse lentement les nerfs, petits à petits, en s'étendant dans toutes les directions. Au début, on ne ressent qu'un faible picotement. Mais, plus le temps passe et plus la douleur progresse, et bientôt, le corps entier semble être en feu. Ses précédentes victimes ont souffert longtemps. Ils étaient rudes et ils ont mis peu de temps à cracher le morceau, mais rien d'insurmontable. J'espère que vous allez l'apprécier…Un cadeau de Doku no Akuma ne se refuse pas, ajouta-t-elle après coup.

Mourir. Il allait mourir. Ces types allaient le tuer ! Mais, peut-être que s'il pouvait négocier…non, on ne négociait pas avec des ANBU. Mais il fallait quand même qu'il tente quelque chose !

-Pitié ! Je…je vous dirais tout ce que vous désirez savoir si vous me laissez en vie !

Même derrière le masque, il put deviner le sourire de la femme.

-Je suis persuadée du contraire.

Et, dans les heures qui suivirent, les hurlements de Minsawa Yuzo auraient pu être entendus à des kilomètres à la ronde mais, en dehors de ses tortionnaires, nul n'entendit ses cris. Puis, ce fut le silence…

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

-L'escouade d'élite n°4 est rentrée, Hokage-sama, annonça le ninja de faction à la porte.

Derrière son bureau, le vieil homme répondant au titre d'Hokage releva la tête d'un parchemin. Il semblait fatigué, exténué au plus haut point. Mais c'était normal : en temps de guerre, il y avait peu de place pour le repos.

-Oui, je vous attendais, soupira le Sandaime en posant sa pipe. Alors ?

Les trois ANBU retirèrent leurs masques d'un même mouvement. Leurs visages exprimaient une grande différence d'âge. L'aînée était une femme qui devait avoir presque la trentaine. Le plus jeune devait osciller entre 12 et 15 ans. Quant à l'homme qui les accompagnait, il devait avoir la vingtaine, au maximum.

-Hyuga Kojiro…

-Morino Ibiki…

-Et Yanagi Ikuko…

Tous trois saluèrent et finirent d'une même voix :

-Au rapport, Hokage-sama !

-Je suppose que votre mission est complète ?

-Hai !

-Dans ce cas…

Il saisit un rouleau sur son bureau et barra un texte. La mission de rang A : Eliminer le traître était désormais achevée. Il n'avait pas décidé de cet assassinat de gaieté de cœur, mais la menace que faisait ressentir la présence d'une taupe dans leurs propres rangs était trop dangereuse pour que le vieil Hokage ferme les yeux. Néanmoins, il faudrait jouer serrer. Minasawa était un homme influent au pays du Feu.

-Alors ? Que vous a révélé votre cible ?

-Ce type me dégoûte, cracha Ikuko. Il nous a vendu pour de l'argent et uniquement pour ça ! Je suis heureuse qu'on s'en soit débarrassé.

-Attention, Yanagi-san, avertit le Sandaïme, si les officiels t'entendent, nous aurons des ennuis. Traître ou pas, Minasawa Yuzo était tout de même un notable influent de notre pays. J'ai peur que nous ayons à faire face à quelques remous…

Kojiro hocha la tête d'un air songeur.

-La piste ne risque pas de remonter jusqu'à nous, soyez tranquille. Nous avons soigneusement nettoyé le corps, et les poisons de Ikuko laissent rarement des traces.

-Je ne suis pas du genre à laisser des traces, fit la femme brune en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

-Oui, oui, je n'en doute pas. Je ne vous aurais pas envoyés en mission sinon. Alors, que vous a-t-il dit ?

-Il a donné à Iwa l'emplacement de plusieurs points stratégiques le long de nos défenses, Hokage-sama, annonça tranquillement Kojiro. Il serait bon de les faire renforcer.

Le vieil homme hocha la tête. Il s'y était attendu.

-Je vois. Autre chose ?

-Il leur a transmis une liste de jounin et chuunin potentiellement dangereux, fit Ibiki d'un ton morne. Trois sont déjà morts. Les autres seront probablement visés dans les prochains assauts. Mais il n'a pas pu leur donner plus d'informations.

-Bien. Combien de victimes ?

Cette fois, ce fut Ikuko qui répondit.

-Deux jounins et trois chuunins de Iwa no Kuni, plus six mercenaires engagés à la va-vite. Le personnel normal a été drogué. Pas de morts de ce côté.

-Statut des membres de l'équipe ? Termina l'Hokage en rallumant sa pipe.

-Pointe de flèche dans l'épaule, fit Ibiki en bougeant légèrement son bras. J'ai fait saigner la plaie par précaution.

-Un bon réflexe, opina l'Hokage. Passez tout de même à l'hôpital, tous les trois, je serais plus rassuré. J'attends un rapport complet et précis des événements demain midi sur mon bureau. Vous pouvez disposer.

-Hai !

Et, un instant plus tard, il ne restait plus personne dans le bureau à part l'Hokage, fumant tranquillement sa pipe, sans jamais quitter des yeux les derniers rapports de mission.