Hello everybody ! Je suis encore un peu en retard, hein ? Erf ! Je vous prie de m'excuser, je fais de mon mieux -)
Le chapitre : Bon, on assiste là au cours de l'année (z'avez remarqué que j'en mettais un à chaque fois ?) Cette fois-ci, c'est sur les loups-garous, et… J'avoue m'être emballée lol ! Comme pour l'histoire de Musidora lors du cours sur les vampires dans la sixième année d'Harry (la mienne), j'ai tout inventé ! D'ailleurs, si quelqu'un connaît un site où on parle de "l'origine" de la lycanthropie, je veux bien ! Donc la légende et tout le reste n'est que pure invention sans aucune source (évidemment, la lycanthropie est un mythe, mais je veux dire par rapport à ce mythe -) )
Breeeeeeeeeeeeeeeeef ! Je vous laisse lire tout ce baratin !
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Chapitre 5 : De la condition d'un lycanthrope
Cela faisait maintenant trois semaines que les cours avaient repris. Les habitudes étaient vite revenues parmi les élèves et les professeurs et une certaine routine se serait sans aucun doute très facilement installée s'il n'y avaient eu les farces des Maraudeurs et les préparatifs pour le concours – certains ayant décidés de s'entraîner immédiatement afin de mettre toutes les chances de leur côté.
Les collégiens avaient vite appris à connaître le professeur Jugson et rares étaient ceux à vraiment l'apprécier, même s'il fallait reconnaître que ses cours étaient bien faits. Il avait une telle froideur vis-à-vis des élèves que même les Serpentard se sentaient mal à l'aise en sa présence, ce qui n'était pas peu dire. En ce vendredi matin, les Gryffondor de quatrième année se trouvaient justement en défense contre les forces du Mal, et les garçons redoutaient plus que tout autre ce cours, qui devait avoir pour sujet les loups-garous.
- Professeur, j'aimerai comprendre comment un chasseur de loups-garous pourrait se montrer impartial sur le sujet, lança James avant même que le cours n'ait commencé.
- Je retire dix points à Gryffondor. Mettez la en sourdine Potter, ça nous fera des vacances à tous, grommela l'acariâtre professeur.
James serra les dents sans répondre et adressa un discret signe de tête à Remus pour qu'il ne s'inquiète pas. Lui et les deux autres l'avaient tanné depuis le dernier cours de défense sur le fait qu'il ne devait tenir aucun compte de tout ce que pourrait dire le professeur lors de cette leçon, qu'il n'avait pas l'air très net et voudrait sûrement le confondre. Remus les avait écouté en les rassurant mais un doute persistait en lui. Certes, Jugson n'était pas des plus aimables professeurs, mais il ne l'avait jamais traité différemment des autres élèves, pas même dans la semaine de sa dernière transformation. Il s'était imaginé au départ, à entendre les propos de Carvi et des autres, qu'il ferait tout pour le rabaisser, mais ça n'était jamais arrivé, quoi que peut-être aujourd'hui…
D'un mouvement de baguette, le professeur fit apparaître devant ses élèves des feuillets remplis d'écritures et de schémas.
- Le programme établi originellement par le conseil d'administration sur certains sujets comportait quelques lacunes auxquelles je me suis permis de remédier. Vos livres ne vous serviront à rien pour les cours ayant pour sujet la lycanthropie et je vous préviendrais s'il en est de même pour d'autres cours.
Les Maraudeurs se tendirent imperceptiblement, sur le qui-vive, ça n'annonçait rien de bon s'il avait fait son programme sans en passer par le conseil.
- L'usage voudrait que je commence par vous présenter les caractéristiques d'un loup-garou, ses forces et ses faiblesses, mais il ne s'agit en réalité là que des finalités de ce cours. Quoi de plus normal que de commencer par le commencement ?
D'un autre coup de baguette, il fit apparaître sur le tableau noir les mots suivants : « De l'origine de la lycanthropie ». Remus fronça les sourcils à ce titre de leçon. Jamais personne n'avait pu définir avec exactitude comment étaient venus les premiers lycanthropes, où voulait-il en venir ?
- De nombreuses théories ont été émises sur le sujet sans qu'aucune ait pu être réellement prouvée, et il y va des plus farfelues à celles trop extrapolées pour être réalistes. Cependant, le monde sorcier compte en son sein depuis quelques dizaines d'année une grande spécialiste de la lycanthropie qui nous a apporté il y a peu une théorie assez crédible sur les origines des premiers loups-garous. Cette lycanlogue aujourd'hui célèbre se nomme Melissa Dibissa.
Remus eut un mouvement de surprise à ce nom, confus. Lui-même connaissait très bien les ouvrages de Melissa Dibissa, révolutionnaire dans sa façon de voir les loups-garous. C'était elle qui, la première, avait vraiment discuté avec des lycanthropes de leurs conditions aussi bien sociales que physique. Elle portait au monde des paroles de solidarité, d'ouverture d'esprit et de sociabilité au travers de ses bouquins, et il était dur d'imaginer que quelqu'un qui la prenait comme exemple puisse avoir mauvais fond.
- Je ne doute cependant pas que vous n'ayez jamais entendu parler de cette sorcière renommée, souffla le professeur d'un air blasé, mais qu'à cela ne tienne. Mme Dibissa n'avait à l'origine jamais eu comme terrain de recherche la genèse de la lycanthropie dans l'histoire, elle garde pour elle un rôle plus axé sur le social en se prêtant parfois aux recherches médicales pour un traitement efficace. C'est en réalité l'assertion mensongère d'un autre groupe de chercheurs – que personne n'a eu, à part elle, le cran de démentir après publication des recherches – qui lui a fait prendre conscience d'un fait qu'elle a essayé de relier au problème de ces origines.
- Quelle assertion ? ne put s'empêcher de demander Remus.
- Celle selon laquelle les animaux ne courraient aucun risque à rester avec un lycanthrope.
La phrase fit l'effet d'une gifle à tous les Maraudeurs et Sirius intervint avant que le professeur ait pu poursuivre.
- Mais c'est vrai non ? Pour qu'ils aient publié, il fallait bien qu'ils soient sûrs.
Les filles le regardèrent d'un drôle d'air, se demandant pourquoi cela semblait avoir tant d'importance pour lui, mais le professeur ne se laissa pas démonter.
- Il n'existe qu'un faible contrôle de ces laboratoires de recherche, monsieur Black, et les conditions expérimentales n'étaient pas favorables à une quelconque affirmation. Un loup-garou reste dangereux pour tout être vivant, sauf évidemment ceux qui sont plus forts que lui, comme les dragons, ou ceux qui bénéficient d'une protection magique naturelle, comme les licornes. Il est vrai que la cible privilégiée d'un loup-garou reste l'être humain et qu'il oubliera toutes les autres proies potentielles si un se présente à lui, mais dans le cas où aucun homme ne serait en vue, la créature déchargerait toute sa violence sur n'importe quelle bête. Pourquoi croyez-vous que les autres animaux se méfient en présence d'un loup-garou ? En réalité, la seule réelle exception qu'a pu mettre en évidence Melissa Dibissa est celle des animagi.
James en était certain, l'un d'eux quatre allait bientôt tomber raide mort si ce satané prof n'arrêtait pas immédiatement de tourner autour du pot pour expliquer tout ce que ses paroles impliquaient.
- N'ayant aucune source historique, Dibissa a décidé qu'il pourrait y avoir un intérêt à chercher du côté des légendes, nombre d'entre elles ayant un fond véridique, et c'est justement au travers de l'une d'elles qu'elle a trouvé ce qu'elle cherchait. Je vous ai mis le récit complet dans vos parchemins mais je vais vous en parler un peu.
Le cours tournait vraiment d'une étrange manière, voilà que Jugson se prenait pour un conteur maintenant !
- Comme la plupart des légendes – à croire que les hommes ne peuvent penser sans cela – celle-ci a pour toile de fond une histoire d'amour assez particulière. Elle remonte à une époque lointaine que l'on a situé entre le huitième et le dixième siècle sans pouvoir être plus précis. En ce temps là, une communauté constituée uniquement de sorciers vivait dans l'actuelle Finlande, au bout du golfe de Botnie, pour être précis. Une puissante et jeune sorcière vivait dans cette communauté et avait jeté son dévolu sur un sorcier qui n'avait pas de grands pouvoirs mis à part qu'il était parvenu à devenir animagus : il se transformait en un immense loup. Ce à quoi ne s'attendait pas la jeune fille, c'était que l'homme la repousserait, ne désirant nullement devenir son compagnon. Il préférait de loin aller parcourir les montagnes en se joignant à des meutes de loups, se sentant plus à sa place parmi eux que parmi ses semblables. La sorcière finit par accepter le rejet de l'homme, mais jura que si elle n'avait pu l'avoir, aucune autre ne l'aurait. Et puis, un jour, une barque en piteux état fut retrouvée sur les berges du golfe, non loin du village, avec à son bord une jeune femme évanouie. Elle fut recueillie par les villageois qui, en apprenant qu'il s'agissait d'une Cracmol qui s'était faite bannir de sa famille, acceptèrent de la recueillir. Au fil du temps, elle créa avec le sorcier animagus un profond lien qui finit par se changer en amour, l'étrangère intéressant beaucoup plus l'homme que les loups. Lorsque la sorcière rejetée apprit que ces deux êtres comptaient s'unir, elle entra dans une rage folle et décida de faire payer l'affront à cet homme qu'elle avait aimé. La veille du mariage, elle vint présenter ses félicitations au couple et but à leur santé, mais elle ajouta à la boisson du sorcier un poison de sa concoction. Ce soir-là, rendu nerveux par la cérémonie du lendemain, l'animagus retrouva sa forme animale et passa une bonne partie de la nuit dehors, mais lorsqu'il voulut se transformer à nouveau, il n'y parvint pas. Il avait été bloqué sous sa forme animagus par la sorcière jalouse et rien ne put le faire redevenir comme avant. Néanmoins, l'amour qui liait les deux êtres était si fort qu'ils passèrent outre cette malédiction et consacrèrent malgré tout leur union. L'enfant qui naquit plusieurs mois plus tard était mi-homme, mi-loup, mais fut cependant accepté par les villageois et grandit heureux dans la communauté. Cela était inadmissible pour la puissante sorcière qui avait conservé au long de ces années toute sa jalousie. Celle-ci finit par resurgir une nuit de pleine lune où elle tua la mère de l'enfant-loup, qui était alors assez grand pour comprendre ce qu'il se passait. La sorcière transforma la haine de l'enfant à son égard pour qu'elle aille à l'encontre des villageois et celui-ci s'en prit à toute la communauté durant la nuit. Il n'y eut aucun mort, sauf la mère Cracmol, mais tous les villageois furent en revanche blessés et la sorcière leur lança à tous une malédiction avant de se servir de ses immenses pouvoirs pour les éparpiller sur le continent eurasien. L'animagus emprisonné dans son corps de loup et son enfant partirent quant à eux s'exiler dans les montagnes.
Toute cette légende a dû être enjolivée au fil du temps, mais le fond semble néanmoins correspondre à la réalité. Le lien entre loups-garous et animagi existe réellement et cela serait principalement dû au fait que la condition animagus corresponde en partie à celle des lycanthropes, à savoir êtres mi-bête mi-humain.
- Mais un animagus est complètement animal durant ses transformations, remarqua Fiona, perplexe.
- Un animagus conserve son esprit humain lorsqu'il se transforme, sinon il n'y aurait pas d'intérêt à se métamorphoser, répondit le professeur.
- Contrairement au loup-garou dans ce cas, insista Tara, qui paraissait assez intéressée. Lors des pleines lunes, l'humain n'est plus là, n'est-ce pas ?
- C'est l'erreur faite par trop de monde et qui aide au braconnage, dit Jugson. Quand un humain se fait mordre, il doit vivre avec en lui un monstre qui n'y était pas à l'origine. Cela nous amène à une partie plus scientifique du sujet.
Deux croquis apparurent sur le tableau, l'un représentant un humain et l'autre un loup-garou. Des traits allaient de l'un à l'autre pour montrer les parties anatomiques correspondantes.
- Le cerveau est le premier organe à se modifier lors de la transformation, la partie primaire prenant plus d'importance par rapport au cortex. Il ne faut pas confondre le cerveau d'un loup-garou avec celui d'un loup normal. Un loup-garou garde la totalité des caractéristiques encéphaliques d'un homme, la seule différence vient dans l'augmentation du volume du thalamus et du cervelet et la modification des connexions neuronales, qui entraînent une libération hormonale accrue ayant elle-même pour conséquence les modifications physiques. Si on pense que l'homme n'existe pas durant la pleine lune – les lycanthropes ne gardant aucun souvenir de ces nuits – c'est en réalité parce qu'il n'est pas assez fort psychiquement pour repousser le garou. La montée d'adrénaline entraîne une agressivité et une violence telle que l'humain reste terré dans un coin du cerveau, fermé à tout ce qui l'entoure, laissant libre cours au monstre. Il arrive cependant que certains humains parviennent à prendre le contrôle d'au moins une partie du garou, mais ceux-ci ne peuvent qu'être des sorciers de fort caractère. On les reconnaît aisément à leur morphologie qui se rapproche plus de l'humain que du loup.
D'autres schémas apparurent, présentant différents loups-garous.
- Contrairement aux idées reçues, il n'existe pas de prototype du garou, ceux-ci présentent autant de différences interindividuelles que peuvent en avoir les humains. On les répertorie cependant en trois groupes morphologiques : humanoïde, lupus et médium. Les médium sont les plus courants mais aussi les plus agressifs et les plus dangereux pour les humains. Leurs pattes arrières très puissantes sont assez longues par rapport à leurs membres antérieurs, dont les pattes sont remplacées par des mains quasiment humaines si ce n'est qu'elles sont plus grandes, noueuses et possèdent de longues griffes.
Le groupe humanoïde est celui dont je vous parlais précédemment, ceux-ci s'automutilent beaucoup moins que les médiums et ont la capacité supérieure de pouvoir retenir leurs coups face aux humains. Ils se tiennent généralement sur leurs pattes postérieures, sont beaucoup plus chétifs que les deux autres et donc moins puissants. Leur pilosité est également moindre, en fait ils tiennent nettement plus de l'humain que du loup. Cependant, même sous cette apparence, le garou reste dangereux et l'humain peut à tout moment perdre le contrôle sur lui.
La catégorie lupus quant à elle a la morphologie la plus animale, la plus proche d'un loup et est aussi extrêmement puissante et imposante. Néanmoins, les lupus sont beaucoup plus néfastes à eux-mêmes qu'aux humains, sans qu'on en connaisse encore la raison. Leurs automutilations sont les plus impressionnantes et, en toute objectivité, ils sont les seuls qu'on puisse qualifier de « magnifiques », les deux autres types tenant un aspect plus monstrueux que fantastique.
Un garou ne reste cependant pas statique dans sa catégorie. Tous les garous sont dans un premier temps de type médium, la plupart restent à ce stade alors que d'autres évoluent vers les lupus ou les humanoïdes, tout dépend en fait de l'humain atteint. Ceux qui restent en médium sont généralement ceux qui luttent le moins contre le garou. Pour les deux autres catégories, c'est un peu plus compliqué. Les humanoïdes correspondent à ceux qui s'acharnent de manière consciente à reprendre le contrôle alors que les lupus sont ceux qui rejettent le garou avec force dans leur façon d'être et leur volonté.
Remus ne pouvait détacher son regard des tableaux alors qu'il réfléchissait à ce que disait le professeur. Il savait déjà tout ce qu'il racontait, lui-même était un lupus depuis très longtemps, en fait il n'avait jamais été vraiment un médium même lors de sa première transformation, il avait été entre les deux avant de devenir complètement lupus.
- Mais si ce n'était qu'une question de volonté, il devrait y avoir plus d'humanoïdes et de lupus que de médium, non ? demanda James avec un air de défi.
- Il ne faut jamais sous-estimer la force d'un garou, c'est souvent par cette erreur que les contaminés se font avoir jusque dans leur nature humaine. Car si durant la pleine lune les humains peuvent prendre le pas sur le garou, l'inverse peut arriver hors des pleines lunes.
- Je croyais que c'était impossible, s'étonna Tara.
Un bref instant, Remus tourna un regard intrigué vers elle, ne comprenant pas pourquoi elle s'intéressait autant au sujet – auquel elle ne semblait d'ailleurs pas novice.
- Impossible est un bien grand mot, disons plutôt que les cas sont extrêmement rares. A des occasions encore indéterminées, le garou prend parfois possession de l'esprit humain en dehors des phases de pleine lune. Dans ces moments, le cerveau subit la transformation de manière partielle, ainsi que le corps qui reste principalement humain, mais la volonté du garou surpasse celle de l'humain et le comportement bestial resurgit. On appelle ce phénomène la dissonance spirituelle du lycanthrope, qui est dite négative lorsque le garou prend le pas sur l'humain et positive lorsque c'est l'inverse.
- Vous avez parlé d'un lien entre loups-garous et animagi, dit Sirius, de quoi s'agit-il exactement ?
- Ce lien n'ayant été découvert que récemment, je ne peux guère vous apporter d'informations plus complètes que ce que je vous ai déjà dit. On suppose néanmoins que la présence d'un animagus qui trouverait un moyen de se comporter tout à la fois en humain et en animal favoriserait la dissonance positive. Il doit y avoir en grande cause le fait que l'énergie magique dépensée lors des transformations en animagus est la même que celle des lycanthropes.
Le reste du cours passa sur les particularités qu'offrait l'état de lycanthropie sous forme humaine, tels les sens plus développés, et la régulation faites par le ministère à leur sujet jusqu'à ce que la cloche sonne.
Remus laissa ses amis partir en avant, les rassurant lorsqu'ils refusèrent de le laisser seul avec le professeur, et se rapprocha avec hésitation de Jugson.
- Professeur ? Je voudrais…
- Vous êtes un lupus, n'est-ce pas ? le coupa Jugson sans même le regarder.
- Oui… Je…
- Vous êtes donc de ceux qui me répugnent le plus, poursuivit l'homme d'un ton neutre.
Le cœur du garçon manqua un battement alors que ses yeux s'écarquillaient.
- Les "lupus" pourraient tellement faire, s'ils essayaient seulement, pour contrôler le garou. Mais vous préférez vous contenter de rester en spectateur et de laisser tout le travail à cette partie qu'on appelle "intermédiaire". Vous êtes si faible, monsieur Lupin, que cela en est écœurant.
Les sourcils de l'adolescent se froncèrent alors qu'un sentiment nouveau venait gronder en lui, de plus en plus fort.
- Ne vous y trompez pas, Lupin. Ce récit sur vos origines, sans nul doute véridique, peut sembler une bien belle et triste légende à quiconque de niais, mais il n'en reste pas moins que votre espèce est née d'une immoralité répugnante sans commune mesure. Vous et vos semblables restez des erreurs de la nature. La seule raison pour laquelle je vous estime un tant soi peu – bien que ce terme reste par trop respectueux pour vous – est que vous paraissez comprendre que vous méritez les souffrances infligées par les transformations. Rien n'arrive par hasard en ce monde, monsieur Lupin, vous payez là un crime que, si vous n'avez toujours pas commis, vous commettrez un jour. Le seul risque d'un loup-garou vivant est de le voir contaminer d'autres que lui, mais l'avantage d'un vivant est qu'il souffre pour payer tous ses forfaits. Vous n'imaginez pas combien…
- Taisez-vous !
Les mots avaient été rugis plus que criés et lorsque le professeur se décida enfin à regarder le garçon, surpris de cette interruption, ce fut pour découvrir une colère sans nom affichée sur le visage de son élève.
- Vous ne savez pas ce que c'est ! continua Remus, qui se sentait hors de lui pour la première fois depuis bien longtemps. Ça vous va bien de lancer une telle diatribe lorsque vous n'avez jamais vécu ce que je vis, ce que vivent tous les lycanthropes !
- Monsieur Lupin, je vous préviens… gronda le professeur.
- Quoi ? hurla-t-il, furieux. Vous allez me retirer des points ? Me mettre une retenue ? Qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ? Je souffre la mort tous les mois ! Je sais mieux que quiconque ce qu'est une punition, mais je n'ai jamais commis le moindre crime ! Je ne suis puni que de mon imprudence et de mon insouciance ! Je n'avais que huit ans lorsque c'est arrivé, huit ans ! Quel crime aurai-je pu commettre ? Croyez-vous que des enfants plus jeunes également mordus étaient déjà des criminels ? Vous n'y comprenez rien ! Vous vous contentez de juger sans rien savoir ! De quel droit faites-v…
Sa tête avait commencé à lui tourner au milieu de son véhément discours mais il ne put tenir jusqu'à la fin, titubant sur ses jambes et s'appuyant à une chaise pour ne pas tomber.
- Vous devez manquer de sommeil, Lupin, commenta indifféremment le professeur. Je retire trente points à Gryffondor pour manque de respect à un professeur. Vu que je n'ai pas de temps à perdre avec vous, vous vous passerez de retenue, maintenant sortez.
Sans demander son reste et encore dans un état second, il sortit de la salle de classe pour aller s'adosser au mur du couloir, essayant de calmer sa respiration. Ses mains tremblaient légèrement et il les mit devant ses yeux avec un air incrédule.
- Mais qu'est-ce qu'il m'a pris ? souffla-t-il pour lui-même.
- Remus ! Tu es pâle ! Qu'est-ce qu'il t'a fait, ce prof de malheur ?
James, Sirius et Peter venaient d'apparaître devant lui, l'air inquiet.
- Rien, vraiment, murmura-t-il en baissant les yeux. Je me suis juste… emporté. Je n'aurai pas dû…
- Toi ? Tu t'es emporté contre un professeur ? demanda Peter, ébahi.
- Je crois que je suis sur les nerfs en ce moment.
- Pourtant tout va bien, remarqua James en l'observant d'un air étrange. Quelque chose s'est passé ?
- Non, mais… Il hésita un instant puis haussa les épaules. Ce n'est rien, je dois manquer de sommeil.
- Tu n'as jamais si bien dormi pourtant, insista Sirius. Depuis quelques jours, tu sembles assez distant.
Avant qu'un silence gênant puisse s'installer, Peter décida de mettre fin au malaise de Remus.
- T'as entendu ce qu'il a dit ? Ça ne risque absolument rien en animagus, bien au contraire ! C'est une bonne nouvelle, non ?
- Pour sûr ! acquiesça James, ravi.
- Ce n'est pas vous qui vous méfiiez de tout ce que disait ce prof il y a une heure ? leur demanda Remus, incrédule face au récit de Jugson après ce qu'il lui avait dit.
- Ce n'est pas toi qui ne te sens pas bien et ne veut pas nous dire pourquoi ? répliqua Sirius sur le même ton.
Remus fut sauvé par la seconde sonnerie qui les obligea à se dépêcher pour se rendre en potion. La vérité était qu'il ignorait totalement ce qu'il avait. Depuis quelques jours, effectivement, il avait l'esprit un peu embrouillé, oubliait de faire des choses, se trompait de lieu ou d'heure quand il devait se rendre quelque part. C'était sur la fin des deux dernières semaines que cela lui avait pris, mais ça ne durait jamais plus de deux ou trois jours.
Il ne savait pas ce qui lui avait pris d'ainsi crier sur Jugson, c'était venu tout seul. Durant le cours, l'impartialité du professeur l'avait stupéfaite et il s'en était voulu de le soupçonner pour pas grand-chose. Il ignorait ce qu'il avait voulu lui dire, tout cela restait assez flou dans son esprit, mais quand il l'avait entendu le traiter de la sorte, lui qui ne connaissait rien de ses souffrances, il n'avait pu retenir ses cris de rage, cette colère qui était montée en lui. Maintenant il se sentait las et vidé de toute force sans être vraiment fatigué. Ses yeux tombèrent sur le tableau où était inscrite la potion du jour et il poussa un soupir en songeant qu'il allait encore complètement se rater.
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Cela faisait maintenant un mois que James sortait avec Léane Stone, au mécontentement de Sirius qui trouvait qu'elle se l'accaparait trop, d'autant plus qu'il n'aimait guère la jeune fille. Certes, elle était assez jolie et plutôt intelligente de ce qu'il en savait, mais elle avait des petites manies très horripilantes et s'offusquait d'un rien, ce qui avait le don d'agacer Sirius.
- Si ça t'énerve tant, trouve-toi une copine toi aussi, soupira Remus alors que son ami faisait un énième demi-tour devant une des tables de la salle commune.
James était parti en début d'après-midi pour le passer avec la Poufsouffle et une heure s'était à peine écoulée depuis.
- Pas envie de m'encombrer, grommela Sirius. Si au moins vous vouliez bien aller faire un tour !
- On a des devoirs à finir Sirius, répondit Remus avant que Peter ait pu parler.
- Mais en deux temps trois mouvements je te les fais, moi ! Allez ! Juste un petit tour dans le parc ! Vous n'avez qu'à amener ces devoirs avec vous.
- Si tu as tant envie de sortir, fais le donc. Pourquoi aurais-tu besoin de nous ?
- Dis plutôt que tu n'aimes pas ma compagnie.
Le jeune Lupin préféra ne pas répondre à cette remarque puérile et se concentra sur sa métamorphose. Un moment passa dans un silence coupé par les ronchonnements de Sirius lorsque Peter se redressa brusquement, comme piqué par une guêpe.
- Moi je veux bien sortir, je finirai ce devoir ce soir.
Remus le regarda avec étonnement. C'était lui qui avait insisté en premier pour qu'ils travaillent ensemble, de peur de rester bloqué sur quelque chose.
- Ah ! Voilà une bonne idée ! Tu ne viens vraiment pas Remus ? ajouta Sirius, persuadé que son autre ami allait abandonner ses parchemins.
- Non, allez donc vous balader tous les deux. On se retrouve plus tard.
Avec un dernier soupir exaspéré, Sirius sortit de la salle commune suivi de Peter.
Fronçant les sourcils, Remus regarda par la fenêtre près de leur table le coin de parc qu'on apercevait. Au pied d'un arbre était installé un groupe de filles qui semblaient être à Serdaigle ainsi qu'à Gryffondor, en train de discuter. Il se demanda vaguement s'il tenait là la raison pour laquelle Peter avait changé d'avis puis passa ses mains sur son visage.
Quand ses yeux retombèrent sur son parchemin, il lui fallut un moment avant de se rappeler de la matière et du sujet et se rendit soudain compte qu'il avait mélangé son devoir de métamorphose avec celui de défense. Réalisant cela, il se dit qu'il avait un sérieux problème en ce moment et devrait penser à en parler avec Mme Pomfresh.
Son regard glissa vers l'origine d'un rire qui n'était autre que celui de Tara, installée avec ses amies autour de la cheminée, à rire et à discuter autour de plusieurs parchemins. Dans un instant d'égarement, il fixa l'adolescente plus que de raison, son esprit dérivant vers la ressemblance qui pouvait exister entre eux. Ce n'est que lorsqu'il remarqua que les yeux noirs s'étaient plantés dans les siens qu'il revint à la réalité et se dépêcha de ranger ses affaires pour aller dans son dortoir. Il avait besoin de dormir un peu.
Pendant ce temps, Sirius et Peter marchaient dans le parc en parlant, ou plutôt Sirius vilipendait Léane Stone alors que Peter l'écoutait d'une oreille distraite en tentant de leur faire prendre la direction du groupe de filles qu'il avait aperçu du haut de la tour. Comme son ami ne semblait pas très intéressé par leur destination, il n'eut aucun mal à parvenir à ses fins et ils furent bientôt en vue du petit groupe.
Lorsqu'il les repéra, Sirius cessa aussitôt de parler et les observa sans cesser de marcher.
- Hé Peter ! Qu'est-ce que tu dirais d'aller un peu draguer ? demanda-t-il avec un sourire charmeur.
Son ami rougit et se sentit soudain mal à l'aise. La raison pour laquelle il avait voulu venir ici, c'était parce qu'il était sûr qu'il s'agissait du groupe d'amies de Valentine Lay et qu'il désirait s'approcher d'elle, mais il avait maintenant peur de la voir rencontrer Sirius, qui avait beaucoup plus d'atouts que lui. Il n'eut cependant pas tout loisir de réfléchir comme Sirius s'était approché du groupe sans attendre sa réponse.
- … crois pas que ça pourrait fonctionner ? demandait une des Serdaigle alors qu'il arrivait près d'elle.
- Je ne… Oh ! Salut Black !
- Salut Graster, comment vas-tu ? J'espère que vous vous entraînez bien.
Sirius connaissait Faith Graster du fait de James, qui reconnaissait en elle un bon adversaire – elle était poursuiveur pour Serdaigle.
- Ne t'inquiète pas pour ça, Sygmor ne nous lâche pas d'une semelle depuis la rentrée. Tu pourras dire à Potter et à Pockad qu'ils ont intérêt à assurer pour les matchs.
- Je ne manquerai pas de passer le message. Et si tu nous présentais tes délicieuses amies ?
- Bien sûr. Voici Ariel Créar et Valentine Lay, qui sont à Serdaigle en troisième année également, et Hélène Detroie ainsi que Tricia McKinnon, à Gryffondor. Les filles, je vous présente le charmeur de Poudlard, que vous connaissez sûrement déjà d'ailleurs.
- Un titre pas le moins du monde mérité face à d'aussi belles créatures, croyez-le bien, assura Sirius avec un sourire éclatant. Et voici Peter Pettigrow.
- Oh mais on se connaît ! s'exclama soudain Valentine Lay en adressant un grand sourire à Peter. Tu vas bien depuis la dernière fois ? On ne s'est pas beaucoup revu depuis.
- Euh… C'est que j'étais assez pris, rougit furieusement Peter, qui ne s'était pas attendu à ce qu'elle se souvienne de lui.
- Quoi ? Tu connaissais une jeune fille aussi séduisante et tu ne nous l'as même pas dit ! s'insurgea faussement Sirius. Et vous vous êtes rencontrés où ?
- A la bibliothèque, rigola Valentine en adressant un clin d'œil à Peter.
Sirius haussa un instant un sourcil en regardant Peter, incrédule, puis laissa tomber.
- Vous n'êtes pas avec Potter et Lupin ? s'étonna McKinnon.
- James est avec sa copine et Remus a préféré ses bouquins à nous, déclara dramatiquement Sirius. Et que faites-vous de beau par cette belle journée ?
- Mais que veux-tu que nous fassions ? Nous parlions de garçons bien entendu, répondit tranquillement Faith.
Si les autres filles rougirent, elle-même et Ariel Créar ne se gênèrent pas de cette remarque. Faith parce qu'elle avait toujours eu un franc parlé, tout comme son frère, et Ariel… parce qu'elle fixait en cet instant Sirius d'un regard de psychopathe qui lui aurait sûrement fait peur s'il avait eu le temps de le capter avant qu'elle ne s'accroche à lui pour le faire s'asseoir et qu'elle ne s'approche dangereusement sans lâcher son sourire.
- Depuis le temps que j'attendais ça… dit-elle d'une voix remplie d'hystérie contenue. Maintenant que je t'ai tu vas… tout me dire sur vos farces ! s'exclama-t-elle.
Sirius la regarda d'un air abasourdi, sans vraiment comprendre ce qu'il se passait.
- Je veux savoir comment elles fonctionnent, comment vous les avez créées, comment…
- Laisse lui le temps de réagir ! rigola Hélène Detroie en voyant l'air perplexe du garçon.
- Ariel Créar, férue de découvertes et d'inventions, tu as dû en entendre parler, sourit Tricia McKinnon.
- Oh non ! Tara a dû me voler la vedette sur ce point là, plaisanta Ariel. Tu veux bien me dire, hein ? ajouta-t-elle avec un regard suppliant.
- Eh bien il y a des secrets de Maraudeurs évidemment mais dans l'ensemble… Je peux bien te révéler deux-trois trucs.
- Ouais ! Alors c'est parti !
Tandis que Sirius se mettait à parler aux autres filles et à répondre aux questions d'Ariel, Valentine attira Peter un peu à l'écart en souriant.
- J'ai des amies un peu folles, n'est-ce pas ? Mais elles sont adorables.
- Je connais ça, répondit Peter avec un demi sourire.
- Tu sais, je suis revenue à la bibliothèque pour voir si tu y étais mais je ne t'y ai jamais trouvé, et quand je te croisais dans les couloirs, tu étais toujours avec tes copains.
Peter n'en croyait pas ses oreilles. Elle avait essayé de le revoir ?
- Je n'ai pas pu revenir à la bibliothèque durant le mois dernier, dit-il quand il eut repris ses esprits. Et je ne pensais pas… je ne pensais pas que tu me rechercherais… En fait… Il hésita à poursuivre. Moi aussi je suis passé à la bibliothèque parfois pour t'y trouver, mais tu n'y étais jamais.
L'adolescente éclata de rire.
- On a dû se croiser de peu, je suis sûre ! Enfin ce n'est pas grave puisqu'on se voit maintenant. Tu sais, d'habitude je ne suis pas très à l'aise avec les garçons, ils m'impressionnent un peu, rigola-t-elle doucement. Mais avec toi, je me suis sentie bien dès le départ, alors je me demandai si tu voudrais bien qu'on soit amis, toi et moi.
Le garçon ne savait pas très bien comment interpréter ce que venait de dire la jeune fille, mais être ami avec elle sous-entendait passer du temps ensemble et il était totalement pour.
- Bien sûr, tu n'avais pas à le demander, répondit-il en sentant un regain de confiance en lui. On pourrait se voir à certaines interclasses ou alors le week-end.
- Ce serait vraiment génial !
Ils discutèrent un peu de tout et de rien puis revinrent vers le petit groupe qui était mort de rire suite à une vanne de Sirius. Ils passèrent un excellent après-midi jusqu'au moment de se séparer.
- Alors comme ça toi et Valentine Lay… commença Sirius avec un sourire en coin alors qu'ils rentraient dans le château.
- C'est une amie, répondit Peter en rougissant.
- Mais les amies peuvent devenir tellement plus… Ne t'inquiète pas, on t'aidera !
Peter retint un gémissement, c'était plutôt ça qui l'inquiétait.
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Lily marchait d'un pas rapide dans les couloirs, son sac passé en bandoulière et un livre à la main. Elle s'était rendue compte en arrivant à la tour qu'elle avait oublié son manuel de potion en salle d'étude et s'était dépêchée de faire demi-tour en lançant à ses amies qu'elle revenait tout de suite.
Elle avançait tant et si bien qu'elle percuta quelqu'un à l'angle d'un couloir, qui la retint de justesse lorsqu'elle faillit tomber au sol.
- A croire que je suis prédestiné à heurter les gens, dit une voix amusée. L'avantage de l'habitude est que mes réflexes se sont améliorés. Tout va bien ?
La jeune fille retint de justesse un rougissement sous le regard pétillant de l'homme.
- Je n'ai rien, professeur, je suis désolée.
- Vous n'avez pas à l'être mademoiselle Evans, mais faites plus attention où vous mettez les pieds. Après tout, on ne sait jamais sur qui on peut tomber…
Elle regarda son professeur de botanique avec étonnement mais celui-ci se contenta de lui sourire.
- Je ne vais pas vous retenir plus…
- A croire que vous faites exprès d'être toujours sur mon chemin, Carvi, lança une voix glaciale derrière Lily.
Le professeur Jugson venait d'arriver et dardait un regard mauvais sur son jeune collègue.
- Je pourrai vous retourner l'accusation, Jugson. Est-ce ma faute si vous vous trouvez toujours là où je suis ?
- Vous me surveilleriez que ça ne m'étonnerait pas, siffla son interlocuteur.
- Et si c'était le cas ?
- Alors vous souffrirez, mon cher ami, car je ne supporte pas qu'on s'immisce dans ma vie privée.
Lily se sentait extrêmement mal à l'aise entre ces deux hommes. Depuis la rentrée, les élèves avaient eu tôt fait de connaître l'antipathie entre Carvi et Jugson, les affrontements verbaux entre les deux étant assez fréquents et toujours avec témoins. Personne ne savait exactement de quoi il retournait, mais ces deux là se détestaient cordialement.
Elle tenta de s'esquiver en toute discrétion mais ne le fut pas assez.
- Vous devriez prendre garde, Evans, à ne pas prêter trop de crédit à tout ce qu'on vous dit, l'intercepta la voix de Jugson.
Elle tourna vers lui un regard surpris, ne comprenant pas ce à quoi il faisait allusion.
- Quoi que vous n'êtes sûrement pas la bonne personne à qui le dire, continua le professeur. Je vous laisse à vos chers élèves, Carvi. Vous qui croyez qu'avec des bons sentiments on peut tout arranger, je ne peux qu'espérer pour vous une déception issue d'un cuisant échec.
Il lui adressa un signe de tête et s'en alla sans rien ajouter.
- Certains sont décidément vraiment obtus, commenta nonchalamment Carvi. Mademoiselle Evans, nous nous reverrons en cours.
Pendant un moment, Lily resta figée dans le couloir à réfléchir à l'incartade qu'elle avait entendue. C'est ainsi que la trouva Gary Boot, et il dut se planter devant elle pour qu'elle remarque sa présence dans un sursaut.
- Tu sembles bien songeuse.
- Je viens de voir Carvi et Jugson.
- Je vois… Tu sais, je crois que c'est perdu d'avance d'essayer de les comprendre.
- Mmmh… Tu dois avoir raison, et puis ça ne me regarde pas, sourit la jeune fille. Que fais-tu ici ?
- Slim et Wilbur sont partis jouer un peu au Quidditch, et moi, j'espérais bien te trouver. La chance m'a souri dirait-on.
- Tu ne peux donc pas te passer de moi ? demanda malicieusement Lily.
- Je crains malheureusement d'avoir développé une forte dépendance à ta présence à force de te côtoyer.
- Malheureusement ?
- Eh bien oui, après tout, je n'ai toujours pas trouvé le gars de mes recherches et je ne pense pas avoir la moindre chance contre lui, répondit-il très sérieusement.
Lily rigola en secouant la tête et Gary sembla fier de l'avoir ainsi fait rire.
Depuis un mois, le garçon poursuivait les "investigations" sur le jeune homme dont avait parlé Lily et qui n'était autre que lui-même. Il le savait pertinemment, évidemment, mais il semblait bien aimer ce petit jeu et la Gryffondor s'y était laissée prendre, s'offusquant avec amusement des différents prétendants que lui prêtait Gary.
A de nombreuses reprises, le cinquième année avait semblé près de laisser tomber toute cette mascarade, mais il s'esquivait toujours au dernier moment avec malice. Lily ne doutait pas qu'il voulait la voir craquer en premier à ses avances, mais elle pouvait être très patiente et comptait bien le lui montrer.
- Je n'en sais rien. Après tout, plusieurs semaines se sont écoulées depuis que nous avons eu cette discussion, peut-être m'en suis-je lassée.
- Tu n'es pas le genre de fille à agir ainsi, assura Gary.
- Sans aucun doute, mais s'il ne tente rien, pourquoi m'attacher à un garçon qui ne viendra jamais vers moi ? Au fond, peut-être que je ne l'intéresse pas…
- Il serait bien idiot de ne pas voir le trésor qui lui tend les bras.
- Quel trésor ?
- Mais ton amour bien sûr.
- Ouh là ! Tu vas vite en besogne ! Ai-je jamais dit que j'étais amoureuse de ce garçon ?
Gary ne répondit pas immédiatement, apparemment déstabilisé.
- Tu le laisses sous-entendre en tout cas, dit-il avec prudence.
- Je te trouve bien audacieux de revenir sur le sujet des sous-entendus… répondit Lily avec espièglerie, qui adorait se prêter à ce jeu lorsqu'elle menait la partie.
- Hem ! Tu n'as pas tort, je vais éviter de partir sur ce terrain glissant. Supposons alors que le garçon soit timide ? Il pourrait avoir peur d'un rejet ?
- Un être aussi doué dans l'art des sous-entendus ne saurait être timide. Et comme je suis persuadée qu'un maître en la matière est capable de tous les décrypter, il n'a aucunement à avoir peur du rejet.
- Mais cette donne pourrait être faussée ! Quelqu'un qui sait si bien sous-entendre ne comprend pas forcément les non-dits des autres, s'exclama son ami.
- Dans ce cas ce serait bien dommage pour nous deux, mais la vie va ainsi.
- Et toi ? Qu'est-ce qui t'empêcherait d'aller vers lui ? En toute amitié bien sûr, s'empressa-t-il d'ajouter.
- Oh ! Mais nous avons déjà l'amitié.
- Dans ce cas pourquoi dis-tu qu'il ne vient pas vers toi si ce n'est en parlant d'amour ? demanda Gary, fier de son retournement de situation.
- Et bien… Je pourrais avoir des sentiments plus fraternels qu'amicaux à son égard, tenta Lily en sentant le vent tourner.
- Mais en ce cas, ce ne serait pas à lui d'aller vers toi mais plutôt le contraire, non ? Je te trouve bien confuse dans ton raisonnement.
Un court silence lui répondit, mais cette fois, la balle était dans son camp.
- Cela est vraiment déloyal, monsieur Boot, finit par dire la quatrième année en fronçant les sourcils.
- Je ne vois pas en quoi, ou alors tu l'es encore plus que moi, sourit le garçon. Me laisserais-tu une autre chance de supposer l'identité de ce garçon ?
Cela sentait le piège à plein nez, mais Lily, n'étant pas une Gryffondor pour rien, redressa et hocha la tête.
- Fais donc.
Un sourire triomphant prit place sur les traits du garçon alors qu'il levait la main pour caresser la joue de sa vis-à-vis. Lily sentit sa respiration se couper alors que le visage de Gary se penchait vers le sien. Il avait les yeux ouverts et, intimidée par son regard, elle ferma doucement les siens comme le souffle du garçon balayait ses lèvres. Une seconde plus tard, une légère pression suivit, envoyant une décharge dans son corps. Les lèvres de Gary se pressèrent plus fortement contre les siennes et il lui donna un long et tranquille baiser avant de s'écarter à peine.
- Alors ? Mes investigations ont-elles été faussées ?
La jeune fille dut s'y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à parler.
- Je dirai que ce sous-entendu là m'a été difficile à interpréter. Pourrais-tu répéter ?
Le sourire du garçon s'élargit et il l'embrassa à nouveau, mais cette fois Lily passa ses bras autour de son cou. Elle sentit sur ses lèvres la langue de Gary passer doucement et, timidement, elle les entrouvrit pour lui permettre d'en faire de même avec la sienne.
C'était la première fois qu'un garçon l'embrassait de la sorte et elle sentit son corps se liquéfier comme il approfondissait encore le baiser. Quand il fut rompu à nouveau, il la serra contre elle et elle profita de la chaleur de son corps contre le sien.
- Je pense, finit-elle par dire, que tes recherches ont porté leurs fruits.
- Plus que tu ne le crois, sourit tendrement le Gryffondor.
A suivre…
RAR :
audery : Oui ! Tu es la first ! Et moi aussi je t'adore ! Quoi ? Ah c'était pas pour moi que tu disais ça ? Bon bah tant pis :'( C'était drôle, vraiment ? Alors je peux sautiller dans tous les sens :-P Et vive la claque de Lily ! C'est marrant, je me suis défoulée par procuration lol ! On se demande qui m'a donné l'idée pour Rogue et Lily, en effet -.- /lorgne vers Aud/ héhé ! le nouveau prof a encore qqs secrets, tu pensais pas que j'allais tt te dire nan plus ? Tssss ! Allez ! Casse toi encore un peu la tête -)
quartzou : Tu vas me faire pleurer ! :'( J'ai vraiment hâte d'être en septembre ! Comme ça je pourrai vous voir toutes les deux, mais pas en même temps, c'est ça qu'est triste… /profond soupir/ Pour le chapitre, c'est bieeeeeeeeeeeeeen mamour, t'es la meilleure ! Bon, même si à ce stade tt le monde a compris et que je t'avais bcp aidé, m'enfin, passons outre ! C'est quoi ton idée pour le nouveau proooooooooof ? Tu me l'as pas dit en perso ! Je veux savoiiiiiiiiiiir ! J'adore quand tu te plantes ! :-P lol, nan je blague -) Bizouilles ma quartzou. Je t'aiiiiiiiiiiime-euh !
Enora : Ce chapitre-là n'aura pas tenu les délais de l'autre, mais bon, il est là et c'est l'essentiel je crois -P Ooooh ! C vrai que t'as bien aimé le dernier chapitre ? Alors je suis heureuse :-) Cette scène entre Sirius et Regulus me tient beaucoup à cœur, surtout parce que j'aime montrer un peu plus que ce qu'on "voit" en surface. Je ne sais pas si j'y parviens, mais j'essaie, au fil des années, de montrer les personnages de plus en plus en profondeur, sans qu'ils soient tout beau, tout fort à chaque instant, est-ce que j'y arrive ? Je ne sais pas trop… Je me plais à croire que oui mais j'ai sans aucun doute un long chemin faire encore pour m'améliorer -) Je tiens à préciser, mis à part ça, que je ne suis nullement responsable des actes d'AndromedaLN et je ne sais rien de ses actes de sorcellerie qu'elle pratique en compagnie de son chinchilla noir les nuits de nouvelle lune… C'était plus très dur mais c'est quand même bien pour Alphar, d'avoir compris (il paraît que les lecteurs aiment bien qu'on les flatte, qu'on les brosse dans le sens du poil et qu'on les gratouille sous les oreil… euh… nan, ça c'est Patmol lol)
Alix : De rien pour la promesse de Lily, tout le plaisir était pour moi :-D Allez, un peu de patience, vous saurez lors des projets libres ! Oh ! Je pense que tu dois avoir raison pour Alphar, y'a pas de raison que non, après tout. Une Tara clairvoyante… ça lui va très bien en tous cas ! mdr ! Ben Sev qui dit pas de mal de Rem, c'est qu'il est malade, je pense lol. Et pis sur ce coup-là, il a pas tort… même si d'ici qqs tps il regrettera le tps béni où Remus ne supportait pas Tara lol. Tu aimes bien Lily et Gary ? Alors j'espère que tu auras apprécié le moment qui leur est consacré à la fin de ce chapitre. Pour ce qui est des conversations "douces" avec James, ça va venir -) Looooooool ! Nan, je pars pas en vacances vu que je bosse juillet-août /pleure/ Je pars début septembre par contre, mais je pense que ce magnifique break devrait m'inspirer, pas vrai Aud ? -P
AndromedaLN : Gary n'a qu'un an de plus que Lily, je te signale /lève les yeux au ciel/ et en plus, moi, j'les trouve mimi ces deux-là ! Ose dire le contraire ! Relis donc le chapitre deux de la seconde année des Maraudeurs, tu comprendras pourquoi Alphar a ses entrées chez eux, et en effet, c'est bien ça ! Quand à ce qu'il est parti leur demander, c'est en effet de l'aide, et techniquement, vous savez ce qu'ils vont faire… Je veux bien essayer de faire la farce en vrai mais j'ai peur de mal m'y prendre avec la potion et qu'il y ait des effets secondaires, tu vois ? ce serait bête que tu te retrouves avec une deuxième langue ou alors à parler toutes les deux secondes une langue différente sans t'en rendre compte -) NAON ! Pas touche, j'ai dit ! Et on mord pas ! Les lecteurs, c'est sacré ! Revieweurs ou pas, alors bas les crocs ! Euh… Sirius est un peu trop occupé pour venir te protéger (de quoi au fait ? O.o) mais je peux toujours lui demander… Hem ! Regulus ne va pas vraiment changer, en fait. Je les imagine, lui et Sirius, totalement différents sur bien des plans, mais je les vois identique en ce qui concerne leur développement. Sirius reste jusqu'à l'âge adulte, l'adolescent qu'il était à Poudlard, il en sera à peu près de même pour Regulus. (mais je ne prévois pas d'ordre contre Sirius de la part de Voldemort à Regulus lol) Euuuuh… Je présume que tu voulais dire « à moitié loup-garou, comme Séléné », et non pas comme Tara. Et la réponse est non, c'est un humain pur de pur, même pas un roswelien échoué en Angleterre lol. Les cernes ne sont pas forcément dues à des insomnies. Le stress peut être un facteur… ou autre chose… Et il n'a eu aucune histoire avec les loups-garous, il ne les aime pas, tout simplement, comme bcp de sorciers. Oui, évite de réécrire st'eup, elle me plait comme je l'ai faite -) bisous ! et à plus !
