Disclaimer : cette histoire est basée sur celle de madame JK Rowling et la quasi totalité des personnages présents lui appartiennent.

Chapitre 3 : Des yeux si profonds.

Le premier septembre, le 12, square Grimmaurd était en effervescence à cause du départ de Harry, Hermione, Ron et Ginny pour Poudlard.

Tout en se préparant, Harry essayait de comprendre ce qu'il ressentait à l'idée de quitter la maison des Black et de retourner à Poudlard. Il n'arrivait vraiment pas à analyser ses sentiments. Il y avait à la fois de la joie de retrouver son monde, un semblant de vie normale et en même temps une grande tristesse pour à peu près les mêmes raisons. Comment pourrait-il retrouver une vie normale après la perte qu'il avait subie en juin ? Comment pourrait-il espérer avoir une vie normale alors qu'il était sensé être l'élu d'une prophétie qui faisait de lui ou un assassin ou une victime ? Comment pourrait-il avoir une vie normale alors qu'il avait compris qu'il était seul, résolument seul et qu'il le resterait ?

Harry essaya de chasser ces tristes pensées de son esprit en se concentrant sur le Quidditch. Il était capitaine de l'équipe de Gryffondor et il allait devoir trouver de nouveaux membres, préparer les prochains matchs... Il serait entouré de ses amis, des membres de l'AD, de Hagrid... et de Dumbledore. En parlant de ce dernier, Harry ne savait plus quoi penser. Il n'avait pas vu le directeur de Poudlard depuis le mois de juin. Est-ce qu'il croyait qu'il lui en voulait de la mort de Sirius ? Ou était-ce parce qu'il craignait que Voldemort puisse encore lire dans son esprit ? Et puis, à Poudlard, il retrouverait aussi Malfoy et les autres serpentards. Et Rogue ! Et tout cela n'était pas très engageant...

Quoi qu'il en soit, Harry s'efforça de cacher ses sentiments à ses amis et aux autres membres de l'Ordre. Ils utilisèrent un portoloin, ou le transplanage pour ceux qui les accompagnaient et qui se composaient de la famille Weasley au complet, de Tonks, de Rémus et de Maugrey. Ils arrivèrent directement sur la voie 9 ¾, toujours aussi bondée.

Vous ne voulez vraiment pas nous dire qui sera le nouveau professeur de défense contre les forces du mal ? demanda Hermione pour la centième fois au moins depuis qu'ils étaient levés. Je suis sûre que vous le savez...

Mais comme les fois précédentes, on ne lui répondit que par des haussements d'épaules.

Rémus entraîna Harry un peu à l'écart :

Harry, je sais comment tu dois te sentir. A cause de la... mort de Sirius et à cause de la prophétie, oui je sais ce qu'elle raconte. J'aimerai vraiment que tu fasses très attention à toi et que tu ne cherches pas les ennuis...

En général, je n'ai pas besoin de les chercher, ils viennent à moi tout seul, répondit le jeune homme d'un ton cynique. Je les attire comme un aimant...

Harry ! lui reprocha Rémus. Sirius aurait voulu que tu sois heureux...

Parce que vous arrivez à l'être vous !

Rémus ne répondit pas. Qu'aurait-il pu répondre alors que Harry ne l'avait pas vu véritablement sourire une seule fois depuis son arrivée square grimmaurd ?

Je sais que c'est difficile, Harry. Mais tu ne dois pas te laisser abattre...

Parce que tout le monde compte sur moi pour vaincre Voldemort, parce que mes parents et Sirius se sont sacrifiés pour moi... Je sais...

Rémus ne le quitta pas des yeux jusqu'à ce qu'il monte dans le train. Harry se retourna vers lui. Il devait subir sa lycanthropie et il venait de perdre l'un de ses meilleurs amis après l'avoir crû responsable de la mort d'autres de ses plus proches amis... Lui aussi avait de quoi déprimer. Le dernier des maraudeurs... Et sans doute était-il la personne la plus à même de le comprendre.

Harry lui fit un petit signe de la main alors que le train démarrait. Il ne supporterait pas de le perdre lui aussi, le dernier qui avait rapport avec ce passé qu'il n'avait pas connu, avec ses parents...

Quand il ne vit plus la moindre trace de la gare, il s'écarta de la fenêtre et se tourna vers ses amis qui le regardaient d'un air inquiet.

Il faut que nous rejoignions le wagon des préfets, murmura Hermione d'une toute petite voix.

Harry hocha la tête. En effet, Ron et Hermione avaient été confirmés préfets de sixième année et Ginny avait été nommée préfète de cinquième année, à la grande joie de ses parents à n'en pas douter !

Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas m'effondrer dès que vous aurez le dos tourné ! Passez-moi Pattenrond et Coq, vous me rejoindrez dès que vous pourrez !

Harry les regarda partir puis il se servit de la magie pour pouvoir transporter les deux cages, le panier de Pattenrond et ses propres bagages. Il se dirigea vers la queue du train, passant devant les compartiments sans y entrer. Dans l'un d'eux, il aperçut Cho Chang avec un garçon qui n'était pas Michael Corner. Ainsi donc, pensa-t-il, elle se console de la mort de Cédric en collectionnant les petits copains ! Il s'en voulut de cette pensée. Il ne ressentait plus rien pour elle et serait même heureux si elle pouvait trouver le bonheur.

Plus loin, il aperçut Neville, Luna et d'autres camarades de Gryffondor mais Harry s'aperçut qu'il n'avait pas envie de les voir, de devoir répondre à leurs questions... il avait envie d'être seul et seuls Ron, Hermione et Ginny pourraient venir troubler sa solitude sans que cela ne le dérange. Harry continua donc son chemin, cherchant un compartiment vide. Il arriva dans le dernier wagon, devant le dernier compartiment. Il ne s'y trouvait qu'une jeune fille d'environ son âge qu'il ne lui semblait jamais avoir vue. Mais si elle était d'une autre maison et qu'elle avait un an de plus ou de moins que lui, il pouvait très bien ne jamais avoir fait attention à elle. Il ouvrit la porte.

Je peux m'installer ici ? demanda-t-il.

La jeune fille répondit par un simple hochement de tête sans même lever les yeux de l'énorme livre qu'elle lisait. Ce comportement convenait parfaitement à Harry. Il n'avait pas envie de discuter et encore moins de devoir subir les regards curieux qu'on portait généralement sur sa cicatrice. Il s'installa donc sur la banquette opposée et ouvrit le panier de Pattenrond et les cages d'Hedwige et de Coq pour les laisser se dégourdir les pattes. Puis, Harry sortit le journal de sa valise. Il n'avait pas encore pu trouver un moment pour le lire, il fallait en profiter. Il l'ouvrit à la première page. Elle était signée Cornedrue. Harry n'avait pas lu le premier mot qu'il s'aperçut que quelque chose avait changé. Il était bien dans un des compartiments du Poudlard Express mais il y avait quelque chose de différent. Déjà, la jeune fille, les animaux et ses bagages avaient disparu. Soudain la porte s'ouvrit sur deux garçons qui ne devaient pas avoir plus de onze ans. Harry les reconnut aussitôt : James et Sirius ! Il comprit que le journal fonctionnait un peu comme une pensine, ou pensée plus désagréable, comme le journal de Jedusor.

Tu veux bien arrêter de faire la tête, Sirius ! s'exclama James.

Ce n'est pas tes parents qui t'ont répété pendant des heures de ne pas oublier que tu étais un noble et pur sorcier, que tu ne devais être qu'avec des nobles et purs sorciers, que tu devais te comporter selon la pureté de ton fichu sang ! Et de ne pas oublier que Serpentard est la seule maison digne de toi !

Pauvre petit Sirius... se moqua James.

Ce n'est pas drôle ! En tout cas, je n'irais pas à Serpentard ! Je préfère encore aller vivre avec les moldus !

Ne t'inquiète pas, je suis sûr que nous serons ensembles et je parierais pour Gryffondor ! répondit James en donnant une tape amicale sur l'épaule de son ami.

En plus, nos parents ont failli se battre sur le quai !

Allez, cesse de bouder ! Pense plutôt que tu ne les reverras pas jusqu'aux prochaines vacances...

Tu crois vraiment que le choixpeau ne m'enverra pas à Serpentard ? demanda Sirius d'un air inquiet.

J'en suis sûr ! Et si on préparait déjà la première farce que nous ferons dès que nous serons à Poudlard ?

Harry fut ramené dans le présent par le bruit de la porte du compartiment qu'on ouvrait. Il referma le journal brusquement. Il ne voulait pas que quiconque le voit, il ne voulait pas partager le bonheur qu'il avait ressenti en voyant l'amitié qui unissait son père et son parrain, maintenant à nouveau réunis dans la mort.

Harry leva enfin les yeux et jeta un regard furieux vers ceux qui avaient osé interrompre sa passionnante lecture. Il se radoucit quand il s'aperçut que c'était Ron et Hermione. Ils s'assirent à côté de lui en jetant des regards étonnés et curieux vers la jeune fille.

Tu sais qui c'est ? demanda Ron.

Aucune idée. Où est Ginny ?

Elle est allée retrouver Dean, répondit Ron d'un air désapprobateur ce qui fit sourire Harry.

Où est Pattenrond ? s'inquiéta soudain Hermione.

Harry désigna la jeune fille en face de lui. En effet, Pattenrond était assis sur ses genoux, ayant manifestement obligée la jeune fille à décaler son livre, et il ronronnait bruyamment sous ses caresses. Hermione se leva aussitôt.

Je suis désolée...

La jeune fille releva la tête, l'air interrogatif. Harry put ainsi apercevoir ses yeux. On lui avait souvent dit qu'il avait de très beaux yeux verts, les yeux de sa mère, mais ceux de la jeune fille aurait fait paraître les siens on ne pouvait plus banals si on pouvait seulement envisager de les comparer. Elle avait de grands yeux d'un vert foncé dans lesquels semblaient se refléter la lumière du soleil. Harry en profita pour l'observer. Elle avait de longs cheveux bruns qui tombaient en cascades sur ses épaules dans une impression de légèreté et Harry aurait parié qu'ils étaient très doux au toucher. Harry la trouva très belle, belle et mystérieuse, et il n'arrivait pas à définir ce qu'il ressentait tout d'un coup. La seule chose dont il était à peu près sûr, c'était que cela n'avait rien à voir avec ce qu'il avait pu ressentir pour Cho.

Je suis désolée que mon chat soit venu t'embêter, expliqua Hermione en désignant Pattenrond.

Il ne me gêne pas du tout. Il est très mignon, répondit la jeune fille doucement tout en grattant la tête du chat qui ronronna de plus belle.

Tu es nouvelle, je ne t'avais encore jamais vue...

La jeune fille hocha la tête puis devant l'air interrogatif des trois autres, elle ajouta :

Je viens d'Amérique du Sud mais je suis née en Angleterre. Je vais rentrer en sixième année à Poudlard, il paraît que c'est une très bonne école...

La meilleure ! En fait, je m'appelle Hermione Granger, préfète de Gryffondor de sixième année et voilà Ron Weasley et Harry Potter.

La jeune fille observa quelques instants Ron puis Harry. Ce dernier eut soudain l'impression que ses yeux devenaient bleus mais cette impression dura si peu de temps que le jeune homme se demanda s'il n'avait pas des visions, comme lorsqu'il avait regardé dans le miroir de Sirius. Sinon, la jeune fille n'eut aucune réaction particulière en entendant son nom et Harry se demanda si elle connaissait un peu l'histoire.

Je m'appelle Eridan Droujes mais appelez-moi par mon prénom, je n'aime pas mon nom de famille.

Harry s'étonna, il ne voyait pas ce qu'on pouvait reprocher à ce nom. Peut être que c'était par rapport aux autres personnes qui le portait.

Tu as un problème avec ton père ? demanda Hermione qui en était manifestement arrivée aux mêmes conclusions que lui.

Droujes n'est pas le nom de mon père, je ne l'ai jamais connu... répondit la jeune fille tristement. C'est ...le nom de mon... grand-père maternel.

Harry s'étonna. Elle avait dit cette dernière phrase avec beaucoup d'hésitation et elle avait parlé du nom de son grand-père et non pas de celui de sa mère, c'était bizarre...

Eridan... réfléchit Ron. Je suis sûr d'avoir déjà entendu ce nom quelque part...

En cours d'astronomie, peut être ! répliqua Hermione. C'est le nom d'une constellation ! Mais j'ai du mal à croire que tu as pu retenir quoi que ce soit des cours !

La jeune fille hocha la tête, en souriant d'un air amusé.

Tu as dit que tu entrais en sixième année. Tu as passé les buses ? demanda Hermione.

Le directeur me les a fait passer cet été.

Et tu as eu quoi ?

Harry jeta un regard furieux à son amie. Décidément, il lui arrivait d'être trop curieuse. Enfin, il était plutôt mal placé pour le lui reprocher...

Optimal.

Optimal à quoi ? répondit Ron.

Euh... à toutes.

Oh ! Oh ! Et bien Hermione, on dirait que tu n'es plus la meilleure ! se moqua Ron.

Hermione se renfrogna et Harry craignit qu'une dispute éclate entre ses deux meilleurs amis.

Je ne crois pas qu'on puisse comparer, répondit la jeune fille. J'ai... suivi des cours un peu particuliers en Amérique du Sud.

En tout cas, je parie que tu n'as pas passé divination ! s'exclama Ron.

La divination n'est pas une science ! Et on ne peut pas prédire le futur, on peut juste probabiliser le comportement de certaines personnes.

Harry avait l'étrange impression qu'elle le fixait lui spécialement en disant cela.

Bien sûr que si les prophéties existent ! s'exclama Ron qui devait se souvenir du département des mystères et de La prophétie.

Non ! Et cela pour la simple et bonne raison que si quelqu'un énonçait ce qui allait se passer, cela changerait déjà le futur !

Harry se força à rester la bouche fermée en voyant l'air stupide que Ron et Hermione affichaient.

N'empêche, c'est bizarre de venir en Angleterre maintenant, alors que Tu-sais-qui est de retour, continua Ron qui était décidément aussi indiscret qu'Hermione.

Pourquoi ne l'appelles-tu pas par son nom !

Harry, Ron et Hermione se tournèrent d'un seul mouvement vers la jeune fille. Ses yeux brillaient de colère.

Voldemort n'est qu'un abruti doublé d'un psychopathe et qui n'est même pas arrivé à la hauteur de certains des moldus qu'il méprise tant, dans le crime et l'horreur !

Cette fois-ci, Harry ne put s'empêcher d'être aussi ébahi que ses amis. C'était déjà tellement rare d'entendre quelqu'un appeler Voldemort par son nom alors entendre quelqu'un dire que c'était un abruti et un psychopathe !

Ne pas prononcer son nom c'est comme l'élever au rang de dieu alors qu'il n'est qu'un sorcier assez doué en magie et pour manipuler les gens ! Décidément, je déteste ce stupide orgueil des sorciers qui les fait ignorer tout ce qui concerne les moldus ! Il existe plusieurs moldus qui ont fait des choses bien pires que Voldemort. Hitler par exemple ! A cause de lui, il y a eu la seconde guerre mondiale qui a provoqué des millions de morts et pire que tout, il a cherché à exterminer toute une frange de la population mondiale parce qu'il la considérait comme inférieure, et il a presque réussi ! Pourtant, les autres moldus n'ont jamais eu peur de prononcer son nom et ils se sont alliés pour le vaincre !

Et il a fini comment ? demanda Ron.

Quand il a compris qu'il avait perdu, il s'est fait sauter dans son bunker avec sa famille. Alors tu vois, Voldemort il a encore du boulot pour atteindre un tel degré de monstruosité ! Encore que ça ne devrait pas être trop difficile vu que les sorciers ont tellement peur de lui qu'ils craignent de prononcer son nom et qu'ils préfèrent ne pas voir qu'il n'est pas mort...

Harry avait l'impression qu'il n'arriverait pas à prononcer le moindre mot sans bégayer. Décidément, cette fille était étrange et ses yeux étaient devenus vert très foncé et semblaient lancer des éclairs.

Ce qu'il faudrait pour le vaincre, c'est que les sorciers arrêtent de le considérer comme invincible ! Et pour commencer, prononce son nom, je t'assure que ça ne te tuera pas ! ordonna la jeune fille en fixant Ron sans ciller.

V-V-Voldemort ! s'écria Ron aussi étonné que les autres d'avoir réussi.

Eh ! s'écria Hermione. Pourquoi tu le dis quand c'est elle qui te le demande et pas quand c'est moi ?!

Elle est plus convaincante...

Harry faillit s'étouffer à force d'essayer de s'empêcher d'éclater de rire. Hermione jalouse à cause de Ron, c'était trop drôle ! En tout cas, cela avait détendu l'atmosphère.

Tes parents sont des moldus ? demanda Hermione.

Les tiens le sont, n'est-ce pas ?

Comment le sais-tu ?!

Ça se sent, c'est tout...

Hermione, Ron et Harry froncèrent les sourcils.

Du côté de mon père, je n'en sais rien, continua la jeune fille sans prêter attention à leur désapprobation muette. Comme je l'ai déjà dit, je ne l'ai jamais connu. Du côté de ma mère, elle était sorcière, comme mon grand-père et mon arrière-grand-mère mais ma grand-mère et mon arrière-grand-père étaient des moldus. Et je suppose que si on allait plus loin, on retrouverait des deux. Comme pour tous les sorciers en fait...

Par pour tous ! objecta Harry en pensant aux Malfoy et aux Black. Il y a des sorciers qui ne se marient qu'avec des sorciers de sang pur !

C'est ce qu'ils veulent faire croire ! Mais si on remonte assez loin, ils ont forcément des liens avec les moldus puisque de toute façon, les sorciers ne sont que les descendants de moldus ayant subi des mutations génétiques naturelles. Et au début, il n'y avait pas assez de sorciers pour qu'ils survivent sans se lier avec des moldus...

Cette idée plut beaucoup à Harry. Il s'imaginait très bien prouver à Malfoy que certains de ses ancêtres n'avaient pas une goutte de sang sorcier. Il adorerait voir la tête qu'il ferait.

Il n'avait pas plus tôt eu cette pensée que la porte du compartiment s'ouvrit violemment. C'était Drago Malfoy suivit de son habituelle bande de Serpentards : Crabbe, Goyle, Pansy Parkinson... et un autre adolescent qui devait avoir le même âge et que Harry était sûr de n'avoir jamais vu.

Harry se dit qu'il devrait surveiller ses pensées s'il commençait à prédire ce qui allait se passer.

Potter et sa bande de minables ! s'exclama Malfoy de son air narquois. Alors le seigneur des ténèbres ne vous a pas encore tués ? De moins en moins nombreux, n'est-ce pas Potter ! Ils ont trop peur de t'approcher et d'être les prochaines victimes...

Derrière lui, les autres Serpentards se mirent à rire bêtement. Harry serra les poings de colère en comprenant que Malfoy faisait allusion à Sirius. Comment pouvait-il savoir ce qui s'était passé au département des mystères ?

Et ça fait quoi, Malfoy, d'aller à Azkaban pour dire un petit bonjour à son père ? J'imagine qu'il doit beaucoup souffrir là-bas sans serviteurs et draps de soie...

Je te ferais payer ça, Potter ! s'écria Malfoy en pointant sa baguette vers Harry.

Harry, Ron et Hermione se dressèrent face à Malfoy et sa bande, les baguettes sorties. Seule Eridan n'avait pas bougé ce qui attira immanquablement l'attention de Malfoy vers elle.

Tiens, tiens Potter, on s'est trouvé une nouvelle petite amie...

Mais la fin de sa phrase mourut sur ses lèvres. Drago devint encore plus pâle que d'habitude et il eut un mouvement de recul.

On s'en va ! ordonna-t-il, vacillant.

Mais Drago... commença l'inconnu qui l'accompagnait.

J'ai dit qu'on partait ! hurla Malfoy.

Il recula et claqua la porte, cachant les Serpentards aux yeux de Harry. Ce dernier se tourna vers ses amis.

On peut savoir ce qui lui a prit ?

On aurait dit qu'il avait vu un fantôme, répondit Hermione.

Malfoy voit des fantômes tout le temps, je parie qu'il y en a pleins dans son manoir ! répliqua Ron.

C'est une expression moldue ! pesta Hermione. Je voulais dire qu'il avait vraiment eu l'air surpris et même un peu inquiet...

J'aurai dit honteux, moi.

La jeune fille resta silencieuse sous les regards étonnés de Harry et de ses amis.

Enfin, si vous parlez du garçon blond qui semblait donner des ordres aux autres.

Oui, une sale bande de Serpentards ! grogna Ron. Et de lâches...

Serpentard... C'est dans cette maison que Voldemort a été, n'est-ce pas ? Oui, bien sûr, après tout Salazar Serpentard était son ancêtre... Et vous vous êtes dans quelle maison ?

Gryffondor, bien sûr ! s'exclama Harry tout en s'étonnant que la jeune fille sache tant de chose sur Voldemort.

Bien sûr, se moqua-t-elle. Gryffondor qui ne voulait enseigner qu'aux enfants du courage, Serpentard aux descendants des plus pures lignées et Serdaigle à ceux qui ont l'intelligence sûre. Finalement, il n'y a que Poufsouffle qui soit quelqu'un de bien, elle au moins voulait que tous puissent accéder au savoir. De toute façon, vouloir séparer les jeunes sorciers est une bêtise. Comme s'ils n'avaient pas déjà des tas de raisons de former des clans, il faut encore leur en donner d'autres ! Et fonder sur les soi-disant qualités qu'auraient des enfants de onze ans alors qu'on se construit tout le long de sa vie, qu'on peut changer du tout au tout et que rien n'est inscrit au préalable !

Harry, Ron et Hermione en restèrent sans voix. Harry avait l'étrange impression que la jeune fille venait de réciter exactement les mêmes paroles que celles que le choixpeau avait prononcées l'année précédente. Comme si elle les avait entendues !

La porte s'ouvrit à nouveau sur Ginny suivit de Dean, de Neville et de Luna.

On vient de croiser Malfoy et sa bande alors on est venu s'assurer qu'ils ne vous avaient rien fait ! s'écria Ginny d'un air soulagé.

Dean venait de passer un bras autour des épaules de Ginny mais quand il croisa le regard noir que lui jetait Ron, il s'écarta de l'adolescente. Harry manqua s'étrangler de rire. Décidément, Ron ne changerait jamais !

Malfoy est parti plus vite qu'il n'est arrivé, répondit Harry en essayant de retrouver son sérieux. Et on n'a même pas eu besoin d'utiliser la magie !

Les nouveaux venus s'étonnèrent eux aussi puis s'assirent. C'est à ce moment là qu'ils aperçurent la jeune fille qui n'avait toujours pas bougé, Pattenrond sur les genoux. Hermione qui prenait son rôle de préfète très aux sérieux décida de faire les présentations.

Voilà Ginny Weasley, Neville Londubat et Dean Thomas, Gryffondors, et Luna Lovegood, Serdaigle. Ginny, Neville, Dean, Luna voilà Eridan Droujes, elle est nouvelle et elle entre en sixième année.

Alors ça fait deux nouveaux, dit Ginny. J'ai entendu la préfète de cinquième année de Serpentard dire que le garçon qui accompagnait Malfoy était nouveau lui aussi. C'est bizarre deux nouveaux...

En tout cas, je ne le connais pas, répondit la jeune fille qui ne semblait pas vexée par le fait que Ginny l'ait associée à un compagnon de Malfoy.

Alors, tu vas continuer les réunions de l'AD ? demanda Dean.

Je ne sais pas. Je suppose que cette année, nous aurons un bon professeur de défense contre les forces du mal...

Ça ne sera pas la même chose ! répondit Neville. Il faut que tu continues, je suis sûr que Dumbledore te donnera la permission !

Il me la donnera peut être s'il accepte de me parler !

Harry ! Je suis sûr que si le professeur Dumbledore ne t'a pas encore parlé c'est parce qu'il avait des choses importantes à faire...

Harry fut empêché de répondre à Hermione par l'arrivée du chariot de friandises. Comme à son habitude, il acheta un assortiment de tout et en offrit à ses amis.

Tu veux quelque chose, Eridan ?

Qu'est-ce que c'est ?

Ils furent tous interloqués mais Harry, Ron et Hermione encore plus que les autres. Eridan semblait parfaitement connaître Voldemort, les fondateurs de Poudlard mais elle ne savait pas ce qu'étaient les friandises du monde sorcier !

Ce sont juste des friandises.

La jeune fille accepta quelques dragées de Bertie Crochu que Harry se surprit à trier pour ne lui passer que celles qui devaient avoir un goût acceptable pour des sucreries.

La jeune fille sembla apprécier mais en même temps, elle paraissait triste. Et ses yeux étaient devenus bleus. Harry aurait pu le parier mais il semblait bien être le seul et quand il croisa à nouveau son regard, ses yeux étaient redevenus de ce magnifique vert qu'il avait admiré.

Peu avant l'arrivée à la gare de Pré-au-Lard, Hermione rappela qu'il fallait mettre les robes. Eridan ne bougea pas et quand Hermione lui demanda si elle ne comptait pas enfiler une robe de sorcier, la jeune fille répondit d'un ton moqueur :

Je sais que le ridicule ne tue pas mais ce n'est pas une raison pour porter ces robes de sorciers qui rappellent les stupides stéréotypes moldus sur les sorciers. Manquerait plus que le chapeau pointu et le balai !

Tous lui jetèrent de drôles de regards.

Je m'arrangerai avec les professeurs. Je suis sûre que je trouverai un arrangement acceptable pour tous...

A ce moment, Harry posa le regard sur ses mains. Elle portait d'étranges gants en cuir et renforcés. Des gants par une telle chaleur !