Disclaimer : cette histoire est basée sur celle de madame JK Rowling et la quasi totalité des personnages utilisés lui appartiennent.
Chapitre 6 : Epouvantards, Quidditch et confidences...
Harry vit arriver le samedi avec soulagement et plaisir. Soulagement car la semaine avait été chargée et plaisir car il devait faire les sélections pour l'équipe de Quidditch ce jour là. Il s'était réveillé tôt et les autres dormaient encore. Il se mit à repenser à cette semaine. Il avait à nouveau eu cours d'occlumencie avec Rogue. Ce dernier lui avait imposé deux soirs par semaines ce qui signifiait qu'avec les entraînements de Quidditch et les réunions de l'AD que les autres l'avaient convaincu de continuer, il n'aurait guère le temps de faire ses devoirs. Il allait devoir suivre à la lettre le planning qu'Hermione lui avait préparé. Mais Harry ne s'inquiétait pas trop au sujet de ses devoirs. En effet lui et Ron avaient pu constater qu'ils arrivaient toujours à convaincre l'une des deux filles, Hermione ou Eridan, de leur donner un coup de main. Ou pour être tout à fait exact, ils arrivaient à convaincre Hermione s'ils lui disaient que si elle ne les aidait pas, Eridan le ferait !
Pendant cette semaine, ils avaient eu leur premier cours de défense contre les forces du mal ce qui était d'ailleurs en relation avec le fait que tous les membres de l'AD l'avaient presque supplié de reprendre les réunions.
Leur premier cours avait eu lieu le mardi juste après le déjeuner. Etant donné que de nombreux élèves avaient décidé de continuer les cours de défense, sûrement à cause du retour de Voldemort pensait Harry, les élèves avaient été séparés en deux classes et les Gryffondors se retrouvaient bien évidemment avec les Serpentards. A croire qu'ils cherchaient à les pousser au meurtre à moins que, comme le disait Hermione, ils espéraient que cela leur permettrait de se rapprocher. Il y en avait qui avaient vraiment des illusions !
Harry se replongea au mardi précédent :
Le professeur Androji leur ouvrit la porte l'épée à la main ce qui ne les incita pas à chahuter. Tous les élèves s'assirent en silence, regardant leur professeur d'un air où se lisait une certaine inquiétude.
Mon devoir est de vous enseigner à vous défendre contre tout ce qui pourrait vous nuire quand vous sortirez d'ici, déclara le professeur d'une voix grave et dépourvue de la moindre émotion. Et avec le retour de vous-savez-qui, il va falloir vous défendre contre de nombreuses choses et surtout contre de puissants sorts. Je vais donc vous apprendre à les contrer mais avant cela, je voudrais consacrer la première partie de l'année à vous apprendre la maîtrise de vos sentiments. Et plus particulièrement de votre peur car non contrôlée elle peut vous entraîner à votre perte alors que maîtrisée, elle peut devenir un précieux allié.
Le professeur se tut quelque instant, semblant apprécier l'effet qu'elle avait produit sur ses élèves. Puis elle repprit :
Je sais qu'en troisième année, vous avez appris à vaincre des épouvantards en utilisant un riddikulus. Moi, je vais vous apprendre à les utiliser en maîtrisant votre peur. Quelqu'un peut-il me dire comment on peut utiliser un épouvantard ?
Tout le monde resta silencieux. Même Hermione ne semblait pas connaître la réponse ce qui étonna grandement Harry. Décidément en ce moment, Hermione devait avoir une baisse de régime, pensa-t-il.
Eridan finit par lever la main.
On peut forcer un épouvantard à prendre la forme que l'on souhaite.
C'est exact. C'est à cela que nous allons nous employer. En fait, il s'agit de maîtriser sa peur et de la confiner dans un endroit inaccessible de votre esprit et de ne laisser à l'épouvantard de prise que sur la pensée de la chose dans laquelle vous voulez qu'il se transforme. Pour cela, il vous faudra utiliser votre magie intérieure et donc apprendre à la maîtriser.
C'est le même principe que le riddikulus, non ? demanda Hermione. On force bien l'épouvantard à prendre une forme ridicule.
Dans ce cas, c'est le sortilège qui force l'épouvantard à se transformer et non pas uniquement votre magie intérieure. Le sortilège est en quelque sorte un moyen de facilité et qui ne vous permet pas une totale maîtrise de l'épouvantard.
Est-ce qu'on peut faire la même chose avec des détraqueurs ? demanda Harry.
Evidement. Mais c'est plus difficile et là, il ne s'agit pas de les obliger à se transformer en quelque chose de particulier mais de les faire obéir en ne leur laissant aucune prise sur vous. Nous aborderons cet exercice plus tard dans l'année. Revenons-en à ce que je disais. Au début, vous utiliserez des sortilèges pour vous aider à sentir et utiliser votre magie intérieure mais plus tard, vous devrez être capable de réussir sans utiliser votre baguette. Et pour commencer, je voudrais que chacun affronte un épouvantard afin que je puisse voir en quoi il se transforme et si vous êtes capable de réussir le sortilège du riddikulus.
Le professeur Androji leva sa baguette, qui semblait étonnamment en métal au lieu de bois, vers le fond de la classe. Une malle y apparut. Une grosse malle en bois cerclé de fer et possédant de nombreux cadenas. La malle tressautait et Harry avait l'impression qu'elle allait se briser. Il s'aperçut que tous les élèves fixaient la malle avec inquiétude. Ce qu'il y avait dans cette malle n'avait pas l'air d'être un simple épouvantard !
Qui passe en premier ?
Personne ne se proposa. Mais quand Harry aperçut l'air goguenard de Malfoy, il fit un pas en avant. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il affrontait un épouvantard et surtout, il avait déjà affronté bien pire !
Très bien Potter, avancez vers la malle.
Harry obéit en s'efforçant de ne pas montrer la peur qui le gagnait. Il s'attendait à ce que le professeur ouvre la malle d'un sort mais quand il s'approcha, la malle ne fit que tressauter encore plus. Harry pouvait maintenant entendre des coups frappés contre le bois, des crissements et des hurlements. Il s'arrêta à quelques mètres à peine. S'il avait pu reculer, il l'aurait fait volontiers mais il ne voulait pas que les autres se moquent de lui et il ne voulait pas qu'Eridan puisse le trouver lâche.
Soudain, dans un fracas épouvantable qui fut suivi par les hurlements des autres élèves, la malle explosa envoyant voler des morceaux de bois et des morceaux métalliques un peu partout dans un périmètre d'une demi-douzaine de mètres autour de la malle ce qui permit à Harry de comprendre que le professeur avait dressé une barrière de protection entre les autres élèves et de l'autre côté lui et l'épouvantard.
Mais Harry ne se préoccupa pas longtemps de cette découverte car de la malle, poussant maints hurlements terrifiants et libérant un froid glacial, surgit non pas un mais une dizaine de détraqueurs accompagnés d'autant de mangemorts cachés sous leur capuche.
Harry était pétrifié et claquait des dents et il aurait été bien incapable de dire si c'était à cause du froid qui s'insinuait en lui ou à cause de la peur qui lui tiraillait les entrailles ou encore à cause des cris qu'il commençait à entendre dans sa tête. Il avait l'impression que tout tournait autour de lui et il ne voyait plus rien... C'était un cauchemar, un véritable cauchemar...
Harry finit par reprendre ses esprits quand l'un des mangemorts lui jeta un sort. Par réflexe, il l'évita mais ce fut de justesse et le sort lui frôla le bras. Harry ressentit la brûlure et il manqua paniquer. Normalement, il n'aurait pas dû risquer sa vie en plein cours. Pourtant il était sûr et certain que les sorts étaient bien réels et il entendit un double rire : celui de Voldemort tuant ses parents et celui de Bellatrix Lestrange au département des mystères. Harry se secoua. Il ne mourrait pas à cause d'un simple cours de défense. Ce n'était que des épouvantards un peu plus puissants que ceux qu'il avait déjà rencontré certes mais juste des épouvantards. Il se répéta cette phrase tout en évitant les sorts des mangemorts et essaya de se concentrer sur un souvenir heureux. Il était capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor.
Spero patronum ! s'écria-t-il.
Sa baguette libéra le magnifique cerf qui était son patronus attitré et qui se dirigea, bois en avant vers les détraqueurs semant une réelle panique parmi eux et une certaine perplexité parmi les mangemorts. Les détraqueurs fuirent dans tous les sens, se rentrant les uns dans les autres, se jetant même sur les mangemorts qui essayaient de les retenir... à tel point qu'on ne distinguait plus guère les détraqueurs des mangemorts, tout se fondant dans une sorte de bouillie noire. Harry éclata de rire :
Riddikulus !
L'amas noir se changea en un nuage de chauves-souris qui vinrent s'écraser contre la barrière de protection.
Très bien, Potter ! Revenez parmi nous maintenant. Au suivant !
Harry venait à peine de rejoindre ses amis qu'il vit Malfoy franchir la barrière et se diriger vers les choses informes que constituaient les épouvantards pour le moment. Aussitôt, les épouvantards se changèrent en des animaux que Harry n'avait jamais vus. On aurait dit un croisement entre des rotweillers, des tigres dents de sabre et des dinosaures. Ils devaient avoir la taille de taureaux, certains portant même des cornes très pointues, une queue qui se terminait par des pointes acérées, et une mâchoire de tyrannosaure, les dents de sabre en plus. A part cela, ils étaient poilus et d'une étonnante couleur bleue.
Mais le plus étonnant n'était pas l'apparition de ces étranges animaux qui avaient l'air particulièrement dangereux mais le changement de décor qui s'opéra de l'autre côté de la barrière magique. Il y avait comme une sorte d'arène, le sol étant constitué de sable pour beaucoup ensanglanté dans lequel étaient plantés des pieux auxquels Harry aurait parié qu'il y avait des cadavres attachés.
Harry se tourna vers ses amis. Ron et Hermione avaient l'air horrifié mais c'était l'attitude d'Eridan qui l'avait surpris. La jeune fille avait détourné le regard, les yeux chargés de haine.
Harry observa à nouveau Malfoy. Il se débarrassa très rapidement des épouvantards mais au lieu d'avoir un air effrayé puis fier après les avoir vaincus, il semblait particulièrement en colère. Malfoy passa de l'autre côté de la barrière avec un air véritablement furieux sur le visage et Harry aurait parié qu'il avait jeté un regard douloureux vers Eridan. Mais il fut détourné de ces pensées par le professeur Androji qui annonça que maintenant, les élèves viendraient par ordre alphabétique.
Harry observait les élèves, Gryffondors comme Serpentards, franchir la barrière en tremblant et en ressortir souvent blessés. Quand Lavande Brown ressortit couverte de sang avec une profonde blessure au bras, tous les Gryffondors s'écrièrent qu'elle devait aller à l'infirmerie.
Dans toute guerre, il y a des blessés ! Et ne croyez pas qu'en plein combat on vous laissera aller vous faire soigner ! s'écria le professeur avec colère. Il va bien falloir que vous appreniez à supporter de petites blessures. Au suivant !
Et le professeur se détourna de la jeune fille en pleurs et en sang. Neville et Hermione s'approchèrent de Lavande et entamèrent de lui donner les premiers soins sous les regards angoissés des autres Gryffondors et même des Serpentards. Harry se demanda si leur professeur n'était pas complètement folle. Décidément, ce poste était maudit : un mort, un interné pour amnésie, un démissionné (le seul qui était non seulement compétent mais aussi du bon côté), un mangemort sous polynectar, une folle du ministère qui lui avait envoyé des détraqueurs et qui avait réussi à lui pourrir la vie l'année précédente et maintenant... Une amazone qui cherchait à les tuer pour leur apprendre à se défendre !
Droujes ! A vous ! s'écria le professeur.
Si je vous laisse voir ma peur, vous pourriez vous en servir comme arme contre moi, dit calmement la jeune fille. Ce serait stupide de ma part...
Auriez-vous peur d'affronter l'épouvantard, Droujes ?
Eridan leva les yeux au ciel puis se dirigea, un sourire aux lèvres et sa baguette rangée dans sa ceinture de l'autre côté de la barrière. Les épouvantards mirent un certain temps à prendre une forme puis ils prirent la forme d'un bureau puis d'un lampadaire, d'un ours en peluche, d'un clown... Eridan jeta un regard moqueur vers son professeur puis les épouvantards prirent la forme du professeur Androji en tutu rose et avec des oreilles de lapin.
Vous désirez une forme particulière ? demanda la jeune fille à son professeur qui bouillait de rage.
Mais la sonnerie annonçant la fin du cours empêcha le professeur de répondre ou plus probablement de se jeter sur son élève. Eridan repassa la barrière magique sous les regards admiratifs des Gryffondors et d'un certain nombre de Serpentards. La plupart des élèves aurait même applaudi pour féliciter la jeune fille d'avoir ridiculisé leur professeur mais ils évitèrent en voyant l'air féroce de cette dernière.
Le cours suivant s'était déroulé de la même manière et d'après les dires des Poufsouffles et des Serdaigles, leurs cours n'avaient pas été moins dangereux et tous l'avaient presque supplié de reprendre les cours de l'AD. Pas seulement pour se défendre de Voldemort et de ses sbires mais aussi pour survivre à leurs cours de défense contre les forces du mal, avait ironisé Ron après avoir subi l'attaque d'une centaine d'araignées allant de la minuscule araignée qui s'infiltrait par les narines et les oreilles pour y pondre leurs œufs, à l'araignée cuirassée et cornue de plusieurs mètres en passant par l'araignée venimeuse ou celle qui ressemblait à un cerveau avec des yeux.
Harry n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi il avait choisi de prendre combat magique comme option alors que c'était le professeur Androji qui l'enseignait. Certes, il était très probable que cela pourrait lui servir contre les mangemorts et Voldemort mais était-ce nécessaire pour cela de risquer sa vie pendant des cours ? Ou peut être avait-il pris cette option parce qu'Eridan l'avait choisie ! Et comme l'autre option qu'avait choisi la jeune fille était magie ancestrale avec le professeur Rogue, Harry avait préféré choisir de supporter le professeur Androji deux heures de plus par semaine que le professeur Rogue. Mais il n'était plus vraiment certain qu'il avait fait le bon choix... Comme deuxième option, il avait pris devenir animagus de même que Ron et Hermione. Quant à ses derniers, ils avaient tous deux pris premiers secours. Harry se rappelait qu'Hermione et lui avaient regardé Ron bizarrement quand il le leur avait annoncé :
Comme ça, peut être que ma mère s'inquiétera moins, avait murmuré le jeune homme sous les rires de ses amis.
Eh Harry ! Reviens sur terre !
Harry s'aperçut que Ron était réveillé et qu'il se tenait devant lui, un air amusé sur son visage constellé de tâches de rousseur.
A quoi pensais-tu ? Ou plutôt à qui ?
Je pensais seulement au premier cours de défense contre les forces du mal...
Ron grimaça.
Allons déjeuner !
Dans la salle commune, ils retrouvèrent Hermione et Eridan. Ou pour être tout à fait exact, ils s'assirent en face de deux gazettes du sorcier d'où dépassaient quelques cheveux ou une main, gantée ou non. Les deux jeunes filles avaient pris l'habitude de commencer la journée par la lecture de la gazette ce qui avait le don d'énerver Ron et Harry devait reconnaître qu'il aurait apprécié de ne pas prendre tous ses petits déjeuners devant les pages de la gazette.
Les deux jeunes filles n'en étaient pas à la même page pour la simple raison qu'Eridan commençait toujours par la dernière page. Harry se rappelait que le premier jour, Ron avait demandé si elle faisait un concours avec Luna.
Arthur Weasley, c'est ton père ? demanda tout à coup Eridan.
Pourquoi, il lui est arrivé quelque chose ? demanda Ron, très inquiet, en avalant avec difficulté tout ce qu'il avait engouffré dans sa bouche.
Harry craignit une attaque au ministère, ou contre la famille Weasley, ou même contre des membres de l'Ordre du Phœnix...
Ne t'inquiète pas, c'est juste à propos des élections...
Qu'est-ce qu'ils disent ? demanda Hermione en posant son propre journal. Je ne suis pas encore arrivée aux pages politiques...
Ils parlent des nominés pour le poste de Premier ministre. Je vous lis l'article ? Les nominations n'auront lieu qu'au cours du mois de novembre mais nous pouvons déjà offrir aux fidèles lecteurs de la gazette le nom des six personnes qui ont le plus de chance d'être nominés ! Tout d'abord, il y a le Premier ministre actuel, Cornélius Fudge qui a montré l'année dernière son incapacité à gérer le retour de Vous-Savez-Qui. Ensuite, il y a le professeur Dumbledore, directeur de l'école de sorcellerie de Poudlard, président de la Confédération internationale des mages et sorciers et du Magenmagot, Ordre de Merlin première classe... et celui qui a révélé au pays le retour du Lord noir. Cependant, le professeur Dumbledore nous a encore assuré qu'il refuserait de quitter son poste de directeur de Poudlard au grand dam de nombreux sorciers qui aimeraient avoir quelqu'un d'aussi compétent comme ministre de la magie surtout en ces temps troublés... Amos Diggory qui travaille au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques et dont le fils a été la première victime du seigneur des ténèbres... Amelia Susan Bones, directrice du Département de la justice magique dont tout le monde connaît la très grande droiture... Arthur Weasley qui travaille au service de détournement de l'artisanat moldu, ami du professeur Dumbledore... et Gédéon Ulric Charon, membre d'une des plus vieilles et riches familles de sorciers d'Angleterre...
Eridan arrêta là sa lecture, l'air contrarié.
J'espère que cet homme ne sera pas élu, c'est un proche de Voldemort...
C'est un mangemort ? demanda Ron en criant presque.
Moins fort ! chuchota Harry. Il ne faut pas qu'on nous entende.
Les trois adolescents se penchèrent vers Eridan.
Non, il n'est pas assez fou pour se faire tatouer une marque si reconnaissable sur le bras ! ni pour participer à des missions criminelles. Mais il fournissait de l'argent à Voldemort. Ce type est un homme d'affaires très riche et réputé dans le monde moldu et comme par hasard, tous ses concurrents, créanciers, ennemis... ont été victimes d'attaques de mangemorts !
Tu veux dire qu'il payait des mangemorts pour qu'ils les assassinent ! s'horrifia Hermione.
Il n'a jamais été inquiété il est bien trop malin pour avoir laissé traîner des preuves de ses liens avec Voldemort...
Et on peut savoir comment toi, tu le sais ? demanda Ron.
Eridan parut soudain très intéressée par ce qui se trouvait dans son assiette.
Et bien, là où j'étais en Amérique du Sud, l'un des professeurs étaient un ancien mangemort qui se cachait autant des aurors que des autres mangemorts et j'ai pu découvrir qu'il avait tendance à parler quand il était ivre. Des amis l'avaient saoulé pour connaître les sujets des examens et ils ont été assez surpris d'entendre parler du maître des ténèbres, des mangemorts et de leurs missions.
Harry n'était pas très convaincu par la réponse de la jeune fille et quand il croisa le regard d'Hermione, il put constater qu'elle n'y croyait pas non plus. Mais il avait la nette impression qu'Eridan nierait toute autre explication aussi préféra-t-il laisser tomber tout en se demandant si ce n'était pas lâcheté de sa part parce qu'il n'aurait pas voulu apprendre des choses désagréables sur leur nouvelle amie.
Qu'est-ce que ça veut dire être nominé pour le poste de ministre de la magie ? demanda finalement Harry.
En fait, expliqua Hermione en parlant à nouveau normalement, les élections dans le monde magique se passent en deux phases. Dans une première phase, jusqu'à dix personnes sont nominées par les «grands» du pays puis on leur demande s'ils acceptent ou non de se présenter. Ceux qui se présentent entament ensuite une campagne et tout se finit par une élection à un ou deux tours au suffrage universel pour tous les sorciers de plus de dix-sept ans.
Et ton père a des chances d'être nominés ! s'exclama Harry en se tournant vers Ron. C'est génial ! Et ça serait vraiment une bonne chose pour l'Ordre...
Les oreilles de Ron virèrent au rouge vif.
Ouais, ce serait chouette mais ça m'étonnerait que papa accepte de se présenter. Il n'a jamais eu beaucoup d'ambition...
Harry se rappela que c'était justement ce que lui reprochait son troisième fils, Percy.
Mais si Fudge n'est plus ministre, alors il aura peut être de l'avancement...
Harry vit Hermione sourire. Il avait du mal à comprendre comment on pouvait refuser de devenir ministre de la magie mais il pensait comme Ron que son père refuserait. Il ne restait plus à espérer que ce soit Amos Diggory ou Amelia Susan Bones qui deviennent ministre, après tout cette dernière s'était montrée parfaitement juste lors de son audience pour usage soi-disant abusif de la magie !
Ils écrivent vraiment n'importe quoi dans ce journal ! pesta Hermione qui s'était replongée dans la page politique. Vous vous rendez compte de ce qu'ils utilisent pour qualifier les candidats ? Membre d'une des plus riches et anciennes familles de sorciers ! Ami de Dumbledore ! Ou pire encore, père de la première victime du retour de V-Voldemort ! Mais absolument rien sur leurs qualités et leurs compétences ! Décidément, les journalistes de la Gazette sont des imbéciles incompétents ! Où ont-ils appris leur métier ?
Harry et Ron se mirent à rire en voyant que la jeune fille s'emportait. Ils la comprenaient parfaitement, il y avait de quoi se plaindre des journalistes après ce qu'ils leur avaient fait subir, et surtout à Harry, en quatrième année et encore plus en cinquième.
Les filles retournèrent à leur lecture aussi Harry entama-t-il une conversation sur le Quidditch avec Ron.
J'espère qu'on va réussir à trouver de bons joueurs. Tu te rends compte qu'il nous faut deux poursuiveurs et deux batteurs puisque les deux autres nous ont lâchés ! Enfin, je suis sûr que Ginny va réussir les sélections...
Et tu es sûr que tu ne vas pas avoir aussi besoin d'un autre gardien ? finit par demander Ron, les yeux baissés dans son assiette.
Ron, grâce à toi Gryffondor a gagné la coupe l'année dernière ! Je ne vois pas pourquoi je te remplacerais si tu continues à jouer comme ça et que tu t'entraînes !
Vrai ?
Et cette année, nous remporterons encore la coupe ! Vous viendrez voir les sélections tout à l'heure ? demanda Harry aux deux filles.
Hermione hocha la tête.
Les sélections de quoi ? demanda Eridan sans lever les yeux de son journal.
Les sélections pour l'équipe de Quidditch de Gryffondor !
Du Quidditch ! C'est bien ce sport avec des balais ? Dans ce cas, je préfère rester ici. De toute façon, il faut que je voie le professeur Rogue.
Harry et Ron la regardèrent d'un air où l'ébahissement se mêlait à une certaine humeur.
Tu n'aimes pas le Quidditch ? finit par demander Harry.
Je n'aime pas les balais. Je trouve que leur seule utilité est l'usage qu'en font les moldus et encore, il y a les aspirateurs !
Les yeux de la jeune fille brillaient de colère mais ils étaient devenus bleus ce qui donnaient une couleur qu'Harry n'avait encore jamais vue. Une magnifique couleur orage.
Eridan quitta la table sans prononcer quoi que ce soit de plus.
Alors là Harry, il faut qu'on parle ! s'exclama Ron. J'ai bien vu comment tu la regardes et jusqu'à maintenant, ça allait. Même si elle est vraiment étrange... enfin, vu ce qu'elle dit des mangemorts et de V-V-Voldemort, elle n'en fait sûrement pas partie. Mais admets qu'elle est bizarre : Malfoy s'enfuit quand il la voit, Rogue menace de tomber dans les pommes puis il donne des points à Gryffondor... et maintenant non seulement elle va d'elle-même voir le professeur Rogue mais en plus elle déteste le Quidditch ! Là, ça dépasse les bornes !
Harry se renfrogna mais il n'aurait pas su dire si c'était parce qu'il était en colère contre Ron, parce qu'il pensait qu'il avait peut être raison ou à cause d'Hermione qui riait tellement qu'elle n'arrivait plus à se cacher derrière son journal.
Tu peux parler, toi, grommela-t-il assez bas pour que seul Ron puisse l'entendre. On ne peut pas dire qu'Hermione aime le Quidditch...
Pourquoi tu me parles d'Hermione ? bégaya Ron.
Harry lui lança un regard appuyé.
Et puis, Hermione elle vient aux matchs et même aux sélections... répondit Ron qui ne semblait pas se rendre compte qu'il s'enfonçait davantage.
Harry étouffa un rire puis lui dit de se dépêcher.
Une demi-heure plus tard, tous les trois se rendirent sur le terrain de Quidditch où avaient lieu les sélections.
Potter je compte sur vous pour nous constituer une équipe gagnante ! s'exclama le professeur McGonagall qu'ils croisèrent dans un couloir. Je n'aimerai pas regretter de vous avoir nommé capitaine !
Harry sourit mais il était inquiet. En effet, il se rappelait que les sélections qui avaient eu lieu l'année précédente avaient été assez catastrophiques et il craignait que cela se reproduise.
Quand ils arrivèrent sur le terrain de Quidditch, il y avait déjà une petite foule qui n'était pas uniquement composée de candidats mais aussi de presque tous les Gryffondors qui voulaient assister aux sélections pour leur équipe.
Harry commença par appeler tous les candidats :
Je veux que vous montiez tous sur vos balais et que vous commenciez par me montrer que vous savez tenir dessus.
Juste avant, proposa Hermione, ils pourraient peut être me donner leurs noms...
Harry rougit puis approuva l'idée de son amie. Il finit même par lui laisser prendre en charge tout ce qui n'avait pas de rapport direct avec le Quidditch. Quand ce fut fait, et après que Hermione lui eut donné un sifflet qu'elle avait eu la bonne idée d'emporter, Harry donna le signal de l'envol.
Une vingtaine d'élèves s'éleva dans les airs mais Harry put s'apercevoir très vite qu'un certain nombre d'entre eux tenaient à peine sur leur balai.
Ginny se débrouille vraiment bien. Et elle faisait partie de l'équipe l'année dernière. Je crois qu'on peut déjà dire qu'on a déjà l'un des poursuiveurs.
Harry se tourna vers Ron et Alicia qui approuvèrent d'un simple mouvement de tête. Les trois joueurs avaient le nez en l'air et ils essayaient de distinguer les candidats.
Au bout d'un quart d'heure de vol, Harry siffla pour qu'ils reviennent à terre. Il en élimina directement six qui avaient eu du mal à rester en place sur leur balai. Les autres furent séparés en deux groupes, un pour les candidats au poste de poursuiveurs et un pour les batteurs.
Harry indiqua un parcours pour ceux qui postulaient au poste de poursuiveur. Ils devaient effectuer quelques figures, passer à travers les anneaux, échanger trois passes avec Alicia puis tenter de marquer contre Ron. Il y avait huit candidats. Les deux premiers ne réussirent pas à rattraper les passes d'Alicia, le troisième était Ginny qui montra qu'elle était faîte pour ce poste, elle réussit même à marquer deux buts sur trois à Ron.
Harry regardait tout cela des gradins, à côté d'Hermione.
Ginny se débrouille vraiment bien. Mais j'espère que Ron réussira mieux à rattraper les tirs adverses, elle vient qu'en même de marquer deux buts !
Tu sais Harry, Ron avait vraiment peur que tu ne veuilles plus de lui dans l'équipe...
Il te l'a dit ? Alors il te confie ses peurs maintenant ?
Hermione rougit mais Harry se détourna d'elle pour observer le quatrième candidat qui était un véritable désastre. Les deux suivants n'étaient pas mauvais mais ils ne réussirent pas à marquer un seul but. Harry ne savait pas s'il devait s'en réjouir pour Ron ou s'il devait s'en lamenter parce qu'il ne trouvait pas un second poursuiveur. Le septième ne rata pas une passe et marqua lui aussi deux buts alors que le dernier rata une passe mais marqua un but.
Harry avait noté soigneusement toutes ses observations mais il n'avait pas encore fait de choix définitif et il pensait déjà à une dernière épreuve. Mais il commença par s'occuper des sept candidats aux postes de batteurs. Il les fit passer deux par deux, l'un étant chargé d'essayer de désarçonner Alicia, l'autre de la protéger alors qu'il n'y avait qu'un seul cognard. Harry en remarqua trois ou quatre qui avaient des possibilités.
Il rappela à nouveau les quinze candidats vers lui.
Maintenant, vous allez tous ensembles réenfourcher vos balais. Je vous laisse les battes, je lâche deux cognards et le souaffle. Montrez-moi ce que vous valez !
Tu n'as pas peur qu'il y ait un accident ? demanda Hermione d'un air désapprobateur.
Mais Harry ne l'écouta pas trop occupé à observer ce qui se passait dans les airs. En effet les poursuiveurs avaient entamé une partie, échangeant des passes et essayant de marquer des buts pendant que les batteurs essayaient de faire tomber le maximum de joueurs. Harry en remarqua très vite deux qui non seulement avaient réussi à se débarrasser d'un nombre important de batteurs et de poursuiveurs mais qui, en plus, semblaient jouer parfaitement en équipe.
Comment s'appellent ces deux là ?
Mathias Thelam et Mélina Rinatta, troisième année. Tu penses qu'ils pourraient remplacer les jumeaux ?
Ils ont l'air plutôt doués...
En tout cas, ils ne leur ressemblent pas qu'à leur façon de jouer au Quidditch. Hier j'ai dû leur apporter les papiers pour des retenues. Ils ont fait sauter les toilettes de Mimi Geignarde en modifiant des Feuxfous Fuseboum venant probablement du magasin des jumeaux...
Harry sourit. Cela lui rappelait la première fois qu'il avait pris le Poudlard Express et vu la famille Weasley. Mais Harry oublia les jumeaux, les batteurs et les farces. Il venait d'apercevoir l'un des candidats poursuiveurs. Il venait d'échapper aux deux cognards que lui lançaient les deux candidats batteurs qui ressemblaient tant aux jumeaux par une série de figures toutes plus complexes les unes que les autres et il semblait voler avec une facilité déconcertante.
Hermione suivit son regard.
Il te fait penser à quelqu'un, non ? demanda-t-elle, souriante. A une personne qui a été le plus jeune attrapeur de Poudlard depuis un siècle, peut être ?
Comment s'appelle-t-il ?
Nathanael Abydos, deuxième année.
Je crois qu'on a trouvé notre équipe. Je vais demander leurs avis à Ron et Alicia.
Harry siffla pour que tout le monde revienne à terre. Alicia et Ron approuvèrent ses choix et Harry put annoncer la composition de leur nouvelle équipe de Quidditch.
Harry était joyeux même s'il aurait aimé pouvoir lui aussi monter sur son balai mais il annonça une séance d'entraînement pour le lendemain.
Harry avait donc toutes les raisons d'être joyeux. Pourtant, ou peut être à cause de cela, il ne parvint pas à s'endormir. Dès qu'il fermait les yeux, il revoyait Sirius tombant à travers le voile. Dans le dortoir, tout le monde dormait aussi Harry décida-t-il de descendre dans la salle commune de Gryffondor.
Il entendit une respiration.
Eridan ? murmura-t-il.
Une lumière apparut dans un coin de la pièce. La jeune fille avait fait apparaître une sorte de boule de feu dans sa main. Harry alla s'installer à côté d'elle.
Alors c'est vrai ce que disait Hermione, tu ne dors jamais ?
Pas beaucoup, reconnut la jeune fille. Trop de mauvais souvenirs... Mais je crois que je ne suis pas la seule...
Tu as déjà perdu des proches ?
Ma mère, je n'avais pas un an. Elle est morte devant moi... Et trois amis...
Mon parrain est mort en juin. C'était de ma faute.
Comment est-il mort ?
Il est tombé dans un voile au département des mystères parce qu'il était venu pour me sauver des mangemorts.
Alors ce n'était pas ta faute. Il a donné sa vie pour toi en pleine connaissance de cause. Tu ne lui as rien demandé...
Mais je n'aurai pas dû aller au département des mystères ! Je me suis fait piéger par Voldemort !
Alors ce n'est pas ta faute. Voldemort est un sorcier très puissant qui sait très bien manipuler les gens...
Tu ne comprends pas !
Harry avait besoin de tout raconter à quelqu'un. Et cela lui semblait plu facile avec Eridan qu'avec ses amis car il ne l'avait pas mis en danger. Il lui raconta le miroir, les visions de Voldemort qu'il avait et le département des mystères.
Tu ne dois pas t'en vouloir. Ce qu'a fait ton parrain pour toi, il l'a fait par amour et c'est par amour que tu es tombé dans le piège de Voldemort. Mais tu en es sorti vivant...
J'ai failli entraîner mes amis à la mort !
Je parie que tu ne leur as rien demandé. Ils t'ont suivi parce qu'ils l'ont voulu et parce qu'ils pensaient que tu avais raison et que ce qu'ils faisaient était juste...
Ils me font confiance ! Mais je ne mérite pas leur confiance ! Je ne fais qu'attirer des ennuis à mes proches. D'ailleurs tu devrais t'éloigner de moi, tu risques de mourir si tu restes avec moi...
Eridan éclata de rire.
Rassure-toi, je n'ai pas besoin de toi pour m'attirer des ennuis, surtout par rapport à Voldemort ! Mets-toi bien dans ta tête que tu n'es responsable de la mort de personne ! Le seul responsable c'est Voldemort et ses mangemorts ! Et un jour, ils le paieront.
Harry grimaça, les traits déformés par la haine.
Mais ne pense pas à la vengeance. Si Voldemort a pu se servir de l'amour que tu avais en toi, il pourra encore plus facilement se servir de ta haine et là, tu seras perdu... Fais toujours confiance à ce que te dit ta conscience et parle à tes amis. Tu as besoin d'eux comme ils ont besoin de toi ! On n'arrive à rien tout seul, juste à se détruire.
Harry resta silencieux. Il se rendait bien compte qu'elle avait raison mais il y avait tellement de choses qu'il avait cachées à ses amis : le miroir, la prophétie. Et il ne savait pas comment leur dire, il avait trop peur de les perdre.
Ils ne me le pardonneront jamais...
Es-tu aussi aveugle ? Ne vois-tu pas que tu leur fais encore plus de mal en te renfermant sur toi-même et en plongeant dans le désespoir. Ils se sentent impuissants, tu crois que c'est mieux ?
Harry plongea ses yeux dans les siens. Il aurait voulu tout lui dire, ses peurs, la prophétie...
Non ! s'exclama-t-elle comme si elle savait ce qu'il s'apprêtait à dire. Il faut que tu parles d'abord à tes amis !
Mais tu es une amie !
Eridan sourit tristement.
Tu m'as déjà dit pour le miroir, le reste réserves-en la primeur à tes amis qui t'ont accompagné toutes ces années et jusqu'aux portes de la mort !
La jeune fille se leva.
J'ai été contente de parler avec toi. Maintenant, je crois que je vais réussir à dormir. Réfléchis bien à ce que je t'ai dit...
Et elle monta dans son dortoir laissant Harry seul avec ses pensées. C'était étrange, il avait l'impression qu'elle l'avait parfaitement compris. Comme si elle pouvait lire dans son esprit mais aussi comme si elle avait déjà vécu des événements similaires. Il décida de suivre ses conseils. Après tout, elle avait raison, il ne pourrait pas tenir seul avec ses secrets. Il ne supporterait pas encore des mois comme ceux qu'il avait passés chez les Dursley. Tout seul, privé de tout soutien, de toute joie... rongé par ses souvenirs... au bord du suicide !
