Disclaimer : cette histoire est basée sur celle de madame J K Rowling et la quasi totalité des personnages lui appartiennent. Sauf les miens bien entendu !

Merci pour vos reviews. J'espère que ce chapitre vous plaira !

Chapitre 7 : Le mystère Eridan.

Le dimanche en début d'après-midi, Ron, Ginny et Harry prirent le chemin du terrain de Quidditch.

Où est Hermione ? demanda Ginny.

Et où veux-tu qu'elle soit ? A la bibliothèque bien sûr !

Ne te plains pas, Ron ! s'exclama Harry. Elle ne nous a pas encore parlé de la SALE !

C'est vrai. Elle n'a même pas encore demandé à Eridan d'y adhérer. Je me demande à quoi elle pense en ce moment...

En tout cas, toi, tu ne dois plus penser à quoi que ce soit d'autre qu'à garder tes buts !

A quoi voudrais-tu que je pense ? bégaya Ron alors que le bout de ses oreilles prenait une belle couleur écrevisse.

Harry et Ginny se lancèrent un regard avant d'éclater de rire.

Arrêtez de rire ! Il n'y absolument rien de drôle ! Et si vous me trouvez si ridicule en gardien, fallait pas me garder !

Mais non, on ne se moque pas de ta façon de jouer au Quidditch, répondit Harry qui essayait vainement de se calmer.

Voilà les autres ! le coupa Ginny pour changer de sujet.

De l'autre côté du terrain, apparut Katie suivie des trois nouveaux. Ou plutôt elle était suivie d'un seul pendant que les deux autres avançaient en se battant à coup de balais.

Il paraît que les deux nouveaux batteurs ont décidé de remplacer les jumeaux, et je ne parle pas de l'équipe de Quidditch.

Tu parles des blagues idiotes qui n'attirent que des ennuis ? demanda Ginny. Fred et Georges m'ont dit qu'ils étaient leurs meilleurs clients et hier, j'ai dû sortir l'un des premières années d'un placard. Ils lui avaient dit que c'était un raccourci pour se rendre dans les cachots et ils l'ont enfermé, lui faisant rater son cours de potions.

Harry se demanda un instant s'il n'avait pas fait une erreur en les choisissant comme batteurs. Il craignait un peu de ne pas réussir à les contrôler. Mais c'était sans conteste les meilleurs de ceux qu'il avait pu voir !

Très bien. Maintenant que notre équipe est au complet, il va falloir apprendre à jouer ensemble, comme une vraie équipe pour que nous puissions gagner la coupe de Quidditch. Je compte donc sur vous pour donner le meilleur de vous-mêmes, montrer un esprit d'équipe et... écouter ce que je vous dis ! finit par hurler Harry en voyant que Mathias et Mélina envisageaient de recommencer leur bataille mais cette fois-ci à coup de battes.

Les deux batteurs se tournèrent vers lui en souriant d'un air angélique.

Oui, capitaine ! Bien, capitaine ! crièrent-ils parfaitement synchronisés et dans un semblant de garde-à-vous.

Ce qui déclencha inévitablement les rires des quatre autres. Harry commença à douter de ses talents de capitaine et surtout, il commençait à comprendre pourquoi Olivier Dubois et Angelina Johnson se mettaient dans de tels états.

Si vous êtes ici pour rigoler, vous pouvez partir tout de suite. Je vous ai choisi parce que vous m'avez semblé les plus capables de nous faire gagner la coupe ! Maintenant, je peux encore changer d'avis et vous renvoyer. Une fois que vous êtes sur ce terrain, vous ne devez plus penser qu'à une chose, c'est de remporter la victoire ! Et maintenant montrez-moi vos balais ! dit Harry de plus en plus vite et de plus en plus fort.

Katie, Ginny et Ron s'esclaffèrent, au grand désespoir d'Harry qui les entendit même parler de syndrome Olivier Dubois.

Harry s'efforça de se calmer en étudiant les balais des trois nouveaux. Mathias et Mélina avaient tous deux des Netsol-airs, une nouvelle marque de balais dont Harry avait entendu beaucoup de bien mais qui n'étaient évidemment pas comparable à son éclair de feu ! Par contre, le balai de Nathanael lui était parfaitement inconnu et aucun des autres ne put le renseigner.

Qu'est-ce que c'est comme balai ? finit-il par demander au jeune garçon.

C'est un prototype. Ma mère fabrique des articles de Quidditch. Elle veut lancer une nouvelle marque et elle espère que je pourrais lui faire un peu de publicité, répondit le jeune garçon qui essayait de cacher sa gêne derrière une mèche de cheveux châtains qu'il portait assez longs. Elle l'appelle un Fil-au-vent.

D'après ce que j'ai pu en voir hier, c'est un bon balai, le rassura Harry.

Ta mère fabrique du matériel de Quidditch ! s'exclama Mélina.

Mais alors tu dois pouvoir nous faire des prix ! continua Mathias.

Il en va de la victoire de Gryffondor, reprit Mélina.

Le pauvre Nathanael ne savait plus où donner de la tête entre les deux adolescents aux cheveux et aux yeux aussi noirs l'un que l'autre.

Je pense que si nous gagnons la coupe, ça sera une bonne publicité pour ma mère et donc elle acceptera sans doute de faire des prix...

Harry faillit à nouveau se mettre en colère et il dut se forcer à ne pas crier pour que ses joueurs cessent de parler commerce et jouent au Quidditch. Mais les six autres joueurs durent comprendre son état d'esprit car tous se dépêchèrent de monter sur leurs balais et de prendre leur envol.

Harry commença par des échanges du souaffle puis par des tirs. Ensuite il leur fit travailler des figures tels des loopings, des descentes en piqués, des virages en épingle à cheveux... Puis, il lâcha les cognards et les fit travailler en situation réelle tout en les observant du haut de son balai entre deux figures.

Harry ne les laissa partir que peu de temps avant l'heure du dîner. Il avait fait durer l'entraînement le plus longtemps possible. Non pas seulement parce qu'il tenait vraiment à gagner la coupe mais aussi parce qu'il s'était promis de parler à Ron et Hermione après l'entraînement et qu'il craignait vraiment cette conversation.

En descendant de son balai, Harry entendit Katie parler à Ron et Ginny, disant que finalement il était encore pire que Dubois aussi Harry se sentit un peu mal mais il ne savait pas si c'était parce qu'il s'en voulait d'avoir fait travailler si dure les autres ou si c'était pour s'être moqué d'Olivier Dubois et d'Angelina Johnson quand ils étaient eux-mêmes capitaines.

Harry préféra donc laisser les autres prendre un peu d'avance avant de leur emboîter le pas. Il se mit à repenser à leur entraînement. Il ne pouvait pas cacher qu'il était plutôt satisfait et confiant dans les futurs résultats de leur équipe. Et voler lui avait fait le plus grand bien...

Alors Potter, tu crois que ta nouvelle équipe va te permettre de gagner la coupe !

Harry fut brutalement tiré de ses pensées par cette voix narquoise qu'il aurait reconnue entre mille. Malfoy ! Et entouré de ses habituels gardes du corps aussi bêtes que costauds, c'est dire s'ils étaient imposants ! mais aussi du nouvel élève, Adolf Lestrange.

Harry sentit immédiatement sa bonne humeur s'évanouir et il plongea sa main dans sa robe où il avait rangé sa baguette magique.

Tu as bien fait de changer de batteurs, continua Malfoy. Mais tu aurais aussi dû changer de gardien. A moins bien sûr que tu aies décidé de perdre...

Les trois autres Serpentards ricanèrent. Harry avait l'impression d'avoir un groupe d'hyènes en face de lui et il pensait assez à un chacal pour Malfoy. L'un de ces charognards qui attendent que les animaux soient assez mal en point pour les achever.

Regardez-moi ce type ! reprit Malfoy qui ne paraissait pas se soucier le moins du monde du fait que Harry avait serré les poings sur sa baguette. Saint Potter en personne qui préfère garder son ami au risque de perdre la coupe... C'est pathétiquement gryffondoresque !

Je te rappelle Malfoy que c'est Gryffondor qui a gagné la coupe l'an dernier...

Mais pas grâce à toi, n'est ce pas Potter ? On se demande bien pourquoi McGonagall t'a choisi comme capitaine... Enfin, tout le monde sait que tu es le chouchou de Dumbledore... Quoiqu'en ce moment, ça n'ait pas l'air d'être le grand amour...

Tu as remarqué ça tout seul Malfoy ? Comme tu es observateur !

Tu ne sais même pas à quel point...

Harry l'aurait frappé, lui et son petit air suffisant !

Et Granger, elle n'est pas trop jalouse ? Qu'est-ce que ça lui fait, à ton avis, de n'être plus la meilleure ? Tu crois que tu vas pouvoir gérer ça ? Mais les ennuis ça te connaît... n'est-ce pas Potter ? Et tu n'es pas près de les résoudre...

Est-ce des menaces ? Tu vas finir comme ton père ! A Azkaban après avoir rampé aux pieds de Voldemort !

Laisse mon père où il est. Et sache qu'un Malfoy ne rampe jamais devant personne !

Harry faillit lâcher sa baguette qu'il tenait toujours fermement dans sa poche. Malfoy avait dit sa première phrase presque avec indifférence alors que la seconde avait crispé ses traits alors qu'il gardait généralement l'émotion la plus neutre possible. C'était l'inverse de la réaction à laquelle il s'était attendu. Malfoy aurait dû, comme l'année précédente, défendre son père et jurer de le venger et, au lieu de cela, voilà qu'il avait l'air de... trouver que son père était très bien là où il était.

Malfoy enfonça ses mains dans ses poches d'un air parfaitement ennuyé :

Tu ne sais rien Potter. Absolument rien et tu ne t'en doutes même pas. Venez, vous autres ! Nous allons être en retard pour le dîner...

Et Malfoy et ses acolytes qui paraissaient un peu perturbés, laissèrent là un Harry qui ne comprenait plus rien.

Harry ne sortit de son ébahissement que quand il entendit un bruit de course qui se dirigeait vers lui.

Harry, ça va ? demanda Hermione en essayant de reprendre son souffle. Comme tu n'arrivais pas, on a commencé à s'inquiéter...

Et puis on t'a vu entourer de ces sales Serpentards ! Ils ne t'ont rien fait ?

Dans la voix de Ron, Harry perçut autant d'inquiétude que d'étonnement.

Rien. En ce moment, je ne comprends vraiment pas à quoi joue Malfoy.

Et il leur raconta ce qui venait de se passer en évitant de s'appesantir sur le fait que Malfoy avait dit que Ron était un mauvais gardien et qu'Hermione était jalouse d'Eridan.

Allons manger, finit par dire Ron. De toute façon, on s'en fiche de comprendre Malfoy !

Hermione poussa un soupir d'exaspération mais elle ne fit aucun commentaire et tous les trois se rendirent dans la grande salle.

Quand ils franchirent le portrait de la grosse dame après un repas toujours aussi délicieux, Harry demanda à Ron et Hermione de rester dans la salle commune.

J'ai quelque chose d'important à vous dire...

Avisant Eridan qui se dirigeait vers son dortoir, il l'appela :

Eridan, j'aimerais que tu restes aussi.

La jeune fille parut assez étonnée mais elle vint s'asseoir avec eux dans un coin de la salle commune. Etonnamment, ce soir-là, la salle se vida très vite. Harry grimaça, à croire qu'il y avait quelque part quelqu'un qui tenait absolument à ce qu'il parle à ses amis de tout ce qu'il leur cachait depuis la fin de l'année et qui le rongeait de l'intérieur. Il croisa le regard d'Eridan alors qu'il cherchait d'éventuels retardataires. La jeune fille avait l'air amusé et même un peu moqueur.

Harry comprit qu'il n'avait pas le choix, il ne pouvait plus reculer.

Il y a des choses que je ne vous ai pas dites, commença-t-il. A propos de ce qui s'est passé en juin dernier.

L'attention de Ron et d'Hermione redoubla.

Sirius m'avait fait cadeau d'un miroir qui aurait dû me permettre de le contacter facilement et sans risque...

Harry vit Hermione jeter un regard étonné vers Eridan. En effet, cette dernière n'ayant pas réagi en entendant le nom de Sirius ou l'allusion aux événements du mois de juin, cela ne pouvait signifier qu'une chose, qu'elle savait. Harry repensa immédiatement aux paroles de Malfoy et il espérait de tout cœur que le Serpentard avait tort et qu'Hermione n'était pas jalouse d'Eridan.

Mais si tu avais ce miroir, pourquoi ne l'as-tu pas utili...

Hermione ne finit pas sa phrase. Elle étouffa un cri de douleur et jeta un regard furieux à Ron. Manifestement, il venait de lui envoyer un coup de pied sous la table pour la faire taire.

Je ne savais pas ce que c'était et je m'étais promis de ne pas l'utiliser car je craignais de mettre Sirius en danger... Et quand j'ai vraiment crû qu'il était en danger... j'avais totalement oublié le paquet qu'il m'avait donné...

Hermione et Ron restèrent silencieux. Harry se mordait les lèvres, attendant leur verdict.

Ce n'est pas de ta faute, tu ne voulais que protéger Sirius... finit par dire Hermione.

Mais je vous ai mis en danger pour rien !

Si je me souviens bien, tu ne voulais pas qu'on t'accompagne, c'est nous qui avons insisté.

Alors vous ne m'en voulez pas ?

Ron et Hermione se regardèrent en s'efforçant de ne pas rire, Eridan elle souriait d'un air moqueur.

Il est vraiment idiot quand il s'y met ! s'exclama Ron en se tournant vers Hermione qui l'approuva, souriante.

Harry croisa le regard d'Eridan. Elle avait eu raison. Maintenant, il fallait qu'il leur dise le reste. La prophétie.

Il y a autre chose qu'il faut que je vous dise... En fait, la prophétie n'a pas été totalement perdue... Dumbledore en a gardé un double en quelque sorte.

Ron et Hermione s'étaient penchées vers lui alors que Eridan avait froncé les sourcils au simple mot prophétie.

C'est Trelawney qui l'a énoncée devant Dumbledore il y a seize ans. Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit..., cita Harry de mémoire.

Ron et Hermione en restèrent d'abord sans voix.

Ça, ça signifie que...commença Hermione.

Qu'il faut que je tue Voldemort ou que lui me tue ! continua Harry, amère.

Ron et Hermione ne dirent rien, catastrophés.

Mais, tu y crois vraiment ?

Les trois amis se retournèrent vers Eridan. La jeune fille avait l'air véritablement étonné.

Je veux dire qu'il me semblait que cette Trelawney est réputée pour raconter n'importe quoi alors pourquoi la croyez-vous cette fois-ci ?

Elle a déjà fait une prédiction qui s'est réalisée. Elle a prédit à la fin de notre troisième année que son serviteur rejoindrait le Seigneur des Ténèbres et Peter Pettigrew s'est enfui et a retrouvé Voldemort !

Eridan ne répondit rien mais elle n'avait absolument pas l'air convaincu. Harry se souvint que lorsqu'il l'avait rencontré dans le Poudlard Express, elle avait dit que les prophéties n'étaient que des bêtises mais il ne lui posa pas de question. Maintenant qu'il avait tout révélé à ses amis, tout ce qu'il voulait s'était allé se coucher et ne surtout plus repenser à cette prophétie.

Le lendemain, Harry ne savait plus s'il devait remercier Eridan de l'avoir convaincu de révéler la prophétie à ses amis ou la maudire. Ron et Hermione ne cessaient de lui demander s'il allait bien, de lui dire que s'il avait besoin de parler, ils étaient là, qu'ils seraient toujours là pour lui... Bien sûr, cela partait de bonnes intentions et c'était agréable de savoir qu'il pouvait compter sur ses amis mais en même temps, c'était un peu lourd. Et cela ne s'était pas arrangé quand il l'avait révélée à Ginny, Neville et Luna, en évitant bien sûr de rappeler à Neville que cette prophétie aurait pu le concerner lui aussi. Certes Luna ne semblait pas y avoir prêté la moindre attention mais Neville et Ginny s'étaient eux aussi mis de la partie et Harry avait été obligé de leur dire littéralement qu'il savait qu'il pouvait compter sur eux mais qu'il préférerait qu'ils soient plus discrets pour qu'enfin, il puisse soupirer sans que l'un d'eux ne se précipite vers lui pour lui demander si ça allait ! Quoi qu'il en soit, Harry devait bien reconnaître qu'il avait le cœur bien plus léger après s'être confié à ses amis et s'être entendu dire, et même crier, qu'ils ne lui reprochaient pas de les avoir mis en danger stupidement.

Cependant, son moral retomba quand il dut se rendre au cours de potions. Mais le professeur Rogue avait à peine commencé à leur lancer ses habituels sarcasmes de bienvenue qu'un fantôme apparut et lui dit qu'il devait aller retrouver le professeur Dumbledore immédiatement.

Très bien. Je suis donc obligé de m'absenter, dit Rogue de sa voix nasillarde. Mais je ne veux pas le moindre chahut. Si j'apprends qu'il s'est passé quoi que ce soit, je retire cinquante points à chaque élève.

A chaque élève concerné ? demanda un des rares Poufsouffles qui assistaient aux cours de potion.

A chaque élève de cette classe ! Maintenant taisez-vous et faites donc ce qui est inscrit au tableau.

Le professeur fit un geste et le tableau se couvrit de sa fine écriture : Listez les ingrédients nécessaires à la préparation d'une potion de camouflage puis indiquer les étapes de la préparation.

Rogue sortit du cachot qui lui servait de salle de cours en claquant la porte derrière lui, faisant ainsi sursauter quelques élèves.

Harry n'avait pas la moindre idée de la composition d'une potion de camouflage aussi se tourna-t-il vers Hermione. Ron l'imita manifestement aussi ignorant que lui. Du coin de l'œil, Harry put remarquer qu'Eridan avait déjà couvert la moitié d'un parchemin de sa petite écriture en caractères d'imprimerie.

Hermione soupira d'autant plus fort qu'elle s'aperçut rapidement qu'il n'y avait que cinq personnes qui semblaient capables de faire le travail demandé par le professeur Rogue : Malfoy, l'élève de Serpentard qui assistait aux cours de métamorphoses, un élève de Serdaigle, Eridan et elle-même. La jeune fille entreprit donc d'expliquer à ses amis augmentés d'un certain nombre d'élèves de Serdaigle et Poufsouffle la préparation de la potion de camouflage.

Encore en train de faire la maligne, Granger ?

Tous les Gryffondors se tournèrent au son de cette voix aux intonations particulièrement désagréables.

Harry n'eut aucun mal à reconnaître Adolf Lestrange, le nouvel élève de Serpentard.

Tu crois que tout apprendre par cœur fait de toi une sorcière ? Tu ne seras jamais qu'une sale sang-de-bourbe !

Harry et Ron se levèrent d'un seul mouvement, tirant leurs baguettes mais Eridan les devança sans qu'ils ne comprennent vraiment comment elle avait pu arriver aussi vite devant le Serpentard.

Quel mot as-tu employé ?

La jeune fille avait posé cette question d'un ton très calme mais Harry avait vu ses yeux briller d'une inquiétante couleur tempête.

Sang-de-bourbe ! Tu veux que je t'explique ce que ça signifie ?

Alors tu te sens supérieur à elle parce que tes parents ont effacé de leur généalogie tout lien avec des moldus ? Et tu es aussi fier sans doute du fait qu'ils ont passé près de quatorze ans de leur vie à Azkaban ou qu'ils n'espèrent rien de mieux que de ramper aux pieds de Voldemort en embrassant sa robe ?!

Au fur et à mesure qu'elle parlait, Eridan avait haussé la voix et elle cria presque les derniers mots dans une expression de pur mépris et dégoût.

Harry sentit la colère monter en lui en comprenant que ce type était bien le fils de Bellatrix Lestrange. De l'assassin de Sirius. Et de celle qui avait réduit les parents de Neville à l'état dans lequel ils se trouvaient. En effet, Harry put constater que Neville venait lui aussi d'établir clairement le lien entre le Serpentard et les mangemorts qui avaient torturé ses parents.

Mais avant que l'un ou l'autre des garçons ne puissent réagir, le Serpentard cracha :

Ne prononce pas Son Nom ! Quelqu'un comme toi ne peut que souiller le Nom de notre Maître !

Eridan éclata d'un rire sans joie qui avait quelque chose d'effrayant, à faire froid dans le dos.

Voldemort n'est qu'un imbécile qui ne se rend même pas compte qu'il a lui-même créé ce qui l'amènera à sa perte. Et ce n'est pas un dégénéré comme toi qui me feras penser le contraire, répondit la jeune fille en détachant bien chaque syllabe. Et en plus, ton cher Maître qui ne supporte pas les sorciers ayant une ascendance moldue est lui-même le fils d'un moldu. Tu ne le savais pas ?

Le Serpentard, qui avait pris une teinte écrevisse, se jeta sur la jeune fille dans une tentative purement moldue de la faire taire. Mais avant qu'il ait pu la toucher, il se retrouva la tête en bas, se balançant dans les airs au son de ses glapissements de peur et de rage.

Cela refroidit immédiatement les quelques Serpentards qui avaient voulu suivre le fils Lestrange et ils se reculèrent précipitamment, le plus loin possible de la jeune fille.

Que se passe-t-il ici ? demanda soudain une voix que Harry connaissait bien.

Tout le monde se retourna vers le professeur Rogue qui venait de refermer sans bruit la porte du cachot derrière lui.

La première pensée d'Harry fut que Gryffondor allait atteindre un seuil de points astronomiques dans les négatifs. Il n'y eut pas de seconde pensée :

Monsieur Lestrange et moi-même avons eu une petite discussion et nous n'étions absolument pas d'accord. Comme il a argumenté ses propos avec des insultes et des menaces, j'ai pensé qu'il serait plus simple de lui montrer qu'il se fourvoyait complètement, répondit Eridan comme si c'était la chose la plus naturelle du monde.

Je vois. Je vous prierais de faire redescendre monsieur Lestrange avant que ces glapissements me donnent la migraine...

Mais avec plaisir, professeur !

Et elle le laissa tomber. Mais comme sa chute n'avait pas dépassé un mètre, le Serpentard n'avait aucun blessure physique. Juste un bel accro à sa suffisance toute serpentardesque.

Vous aurez trois heures de retenue, monsieur Lestrange, dit le professeur Rogue en regardant son élève d'un air dégoûté. Maintenant, je veux que vous prépariez tous la potion de camouflage et je vous conseille de la réussir car vous la testerez !

Eridan se rassit calmement sous les regards abasourdis de tous les élèves.

Mais l'attitude de Rogue envers Eridan n'était pas la seule chose vraiment étrange. Malfoy n'avait pas une seule fois pris part à ce qui venait de se passer et il affichait la même expression indéchiffrable que durant toute la dispute.

La fin du cours empêcha Rogue de faire tester la moindre potion ce qui rassura une grande partie des élèves, dont Harry, qui avaient été assez peu attentifs à leurs potions après avoir entendu Rogue punir un élève de sa maison au lieu d'une Gryffondor.

Comment tu fais ? demanda Ron à Eridan alors qu'ils étaient tous les quatre dans la salle commune à faire leurs devoirs.

Comment je fais quoi ?

C'est vrai que t'as suspendu Lestrange par les pieds et que Rogue ne t'a pas punie ? demanda Dean, Ginny à ses côtés.

Comment tu fais ça !

Un sort de lévitation...

En fait, je crois que Ron te demandait comment tu arrivais à faire en sorte que le professeur Rogue ne te punisse pas, proposa Hermione.

C'était la faute de ce Lestrange, c'est normal que ce soit lui qui soit puni...

Rogue déteste tous les Gryffondors et d'habitude, il se fiche bien d'être injuste s'il peut nous faire perdre des points ou avantager sa maison ! rétorqua Ginny.

La jeune fille haussa les épaules.

Dans ce cas, je ne sais pas quoi vous répondre. Sous entendriez-vous que le choixpeau s'est trompé de maison et qu'il aurait dû m'envoyer à Serpentard ?

Bien sûr que non ! répondit Harry brusquement ce qui déclencha quelques gloussements de la part des Gryffondors qui les entouraient, eux aussi curieux de savoir comment une élève de Gryffondor pouvait réussir à se mettre Rogue dans la poche.

Cela dura ainsi toute la soirée et tout le repas étant donné que l'histoire avait bien évidemment fait tout le tour de l'école.

Harry y repensait encore quand il se rendit dans le bureau de Rogue pour son cours d'occlumencie. Il parvint cependant à éviter que Rogue ne fouille trop son esprit mais il ne réussit toujours pas à accéder à l'esprit de son professeur à sa grande déception. Il était persuadé que Rogue savait des choses qui auraient pu l'éclairer sur le mystère Eridan.

Il n'était pas encore minuit quand Harry sortit du bureau du professeur Rogue, sa cape d'invisibilité sur lui. Alors qu'il traversait les quartiers des Serpentards, il entendit des éclats de voix. N'écoutant que sa curiosité, il se dirigea vers les voix le plus silencieusement possible. C'était Malfoy et son cousin, Adolf Lestrange. Ils semblaient en pleine dispute. Malfoy tenait son cousin par le col et l'avait plaqué contre le mur.

Harry se rapprocha le plus possible pour entendre ce qu'ils disaient.

Je t'avais dit de ne pas t'approcher de cette fille ! disait Malfoy dont la fureur se lisait sur le visage. Et tout ce que tu trouves à faire, c'est de l'attaquer !

Elle a prononcé Son Nom ! Elle L'a insulté et a insulté mes parents !

Malfoy rapprocha encore plus son visage de celui de son cousin, serrant davantage sa prise sur son cou. Harry se rapprocha lui aussi, ayant compris qu'ils parlaient d'Eridan.

Ne... l'approche... plus... jamais !

Sinon quoi ? Tu vas me tuer ? se moqua Lestrange.

Tu n'imagines même pas de quoi je suis capable !

Qu'est-ce qu'elle a cette fille ? Tu n'es quand même pas amoureux d'une Gryffondor !

Malfoy parut si surpris par les propos de son cousin qu'il le lâcha brusquement, un air totalement ébahi sur son visage habituellement si impénétrable.

Ne sois pas idiot ! Je peux avoir une très bonne raison de te dire de la laisser. Contrairement à toi, je sais parfaitement à qui j'ai affaire...

Ton père est à Azkaban !

Malfoy lui jeta un regard méprisant.

Tes parents y sont restés bien plus longtemps, ils ne savent absolument rien de ce qui s'est passé depuis cette nuit d'halloween... Tu m'as bien compris ? Ne t'approche plus de cette fille ou tu le regretteras vraiment et tu ne seras pas le seul !

Lestrange hocha la tête tout en se massant la nuque mais Harry pouvait voir la folie meurtrière qui brillait dans ses yeux. Malfoy le regarda partir puis il le suivit laissant-là un Harry totalement perdu par ce qu'il venait d'entendre. Malfoy savait qui était Eridan et il voulait que les Serpentards la laissent en paix ! Qu'est-ce que cela voulait dire ?

Harry n'avait pas la moindre idée de la manière dont il avait réussi à rejoindre la salle commune de Gryffondor ni son lit tant il était obnubilé par ce qu'il venait d'entendre. Eridan n'était pas une mangemorte. Ce n'était pas possible ! L'histoire ne pouvait pas se répéter. Pas un autre traître ! Il ne le supporterait pas... Mais ce n'était pas possible. Un mangemort ne prononcerait pas le nom de Voldemort et dirait encore moins que c'était un abruti et un psychopathe ! Et puis, si elle voulait le conduire à Voldemort, elle ne se conduirait pas ainsi, elle n'essayerait pas de le rapprocher de ses amis, au contraire ! Elle ne se montrerait pas parfois si distante... Et puis, elle lui rappelait tellement quelqu'un, elle lui inspirait confiance... tout cela ne pouvait pas être faux ! Harry réussit à s'en convaincre mais il ne voulait pas en parler à Ron et Hermione. Au cas où ils n'auraient pas été du même avis...

Mais Harry ne parvint pas à s'endormir. Trop de questions trottaient dans sa tête. Aussi prit-il le journal. Les maraudeurs étaient en deuxième année et ils s'apprêtaient à faire une blague aux Serpentards...

Le mardi après-midi, Harry, Ron et Hermione assistèrent à leur premier cours d'option : devenir un animagus. Mais Harry déchanta très vite quand il comprit qu'il était peu probable qu'il en devienne un avant au moins sa septième année.

McGonagall leur avait fait un récapitulatif de toutes les étapes par lesquelles il faudrait passer : se changer de coupes et de couleur de cheveux, allonger ou rétrécir des parties de son corps, modifier totalement son apparence tout en restant sous forme humaine... et enfin arriver à se changer en un animal, d'abord avec la baguette magique puis par une simple formule d'abord prononcée puis ensuite seulement pensée. Et bien sûr, ils devaient parfaitement maîtriser les métamorphoses objet-animal, animal-objet et animal-animal. Harry commençait à se demander s'il y arriverait jamais. Comment son père et Sirius avaient-ils réussi à devenir des animagi sans aide extérieure ? Peut être que quand il arriverait à cette période dans le journal, il aurait une réponse...

Le soir avait lieu la première séance de l'AD. Il y avait des membres en moins : évidement ceux qui avaient fini leur scolarité mais aussi Cho Chang ou Marietta Edgecombe mais aussi quelques membres en plus tels Seamus Finnigan et d'autres élèves des trois maisons qui avaient été convaincus par son interview dans le Chicaneur mais aussi des élèves de deuxième année qui n'avaient pas osé prendre parti pendant leur première année à Poudlard et bien sûr les trois nouveaux membres de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Et puis, cette année, c'était un peu différent. Non seulement le retour de Voldemort était officiel mais en plus, si l'AD n'était pas parfaitement légale au moins tous les professeurs, Dumbledore compris, étaient au courant. Du moins c'est ce que se disait Harry.

Il avait hésité à inviter Eridan à cette séance. Il y avait finalement renoncé en repensant à ce qui s'était passé la veille. Il voulait se donner encore un peu de temps avant de la mettre dans la confidence. Dans cette confidence aussi. Il ne lui en avait donc pas parlé et la jeune fille n'avait pas paru vexée d'être tenue écartée de certaines de leurs conversations ce qui renforça l'idée qu'elle ne pouvait pas être du côté de Voldemort.

Le mercredi matin, Harry eut son premier cours de combat magique. Il eut la mauvaise surprise de voir que Malfoy avait lui aussi choisi cette option. En tout, ils étaient onze élèves qui avaient assisté, très impressionnés, à une démonstration par le professeur Androji. L'amazone avait tiré son épée de sa ceinture et l'avait brandie au-dessus de sa tête tout en murmurant une étrange litanie. Aussitôt, l'épée s'était nimbée d'une sorte d'aura lumineuse qu'elle leur expliqua être la manifestation physique de la magie à l'état pure. Elle leur montra aussi comment transformer sa baguette en épée et même comment créer une épée de pure magie juste avec la force de sa magie intérieure. Puis, le travail commença. Comme Harry s'y était attendu, cela se révéla très difficile et fatigant et pour le moment, il ne s'agissait que de produire une aura de magie autour de sa baguette ! Harry observa les autres élèves. La plupart n'arrivait pas à produire la moindre nuée de magie. Seul Malfoy et lui-même arrivait à produire une certaine lueur. Le Serpentard semblait vouloir atteindre son but sans se soucier de sa santé, atteint d'une détermination farouche qui n'inspirait aucune confiance à Harry. Harry lui réussissait en se concentrant un peu comme pour produire un Patronus. Quant à Eridan, Harry l'avait vue se concentrer sans faire le moindre mouvement pendant de longues minutes puis elle avait murmuré quelque chose et sa baguette s'était auréolée de magie. Harry aperçut un éclair d'étonnement dans les yeux de son professeur puis celle-ci retrouva son air dur et sévère.

Harry était particulièrement impressionné par Eridan. Elle réussissait tous les exercices que demandaient les professeurs sans la moindre difficulté apparente et pourtant, Harry avait l'impression qu'elle ne prononçait jamais la bonne formule ou ne faisait le bon geste. Parfois, elle avait même l'air maladroite avec sa baguette, manquant la faire tomber et pourtant elle ne ratait jamais un seul sort. En même temps qu'il était admiratif, il était aussi méfiant et inquiet. Eridan était décidément quelqu'un d'étrange et qui provoquait des réactions inattendues chez des personnes qui avaient des liens avec Voldemort. Mais Harry ne pouvait pas croire qu'elle cherchait à le trahir. Il ne voulait pas le croire ! La trahison était le pire supplice qu'il pouvait imaginer et il commençait à comprendre ce qu'avaient dû ressentir Sirius comprenant la trahison de Pettigrow, Remus croyant celle de Sirius et Sirius et Remus devant le véritable traître. Mais Eridan n'était pas une traître...

Harry ne réussit à chasser toutes ces sombres pensées que pendant l'entraînement de Quidditch. Il prenait plaisir à voler et était fier des membres de son équipe. Ron avait véritablement fait des progrès depuis le départ des jumeaux et Harry aurait parié qu'il s'était entraîné tout l'été. Katie avait l'expérience de nombreuses années de Quidditch derrière elle et Ginny celle donnée par un long entraînement et l'observation de ses six frères. Mathias et Mélina avaient pour eux non seulement une folle hardiesse qui virait à l'inconscience mais aussi une sorte d'intuition de ce que l'autre ferait. Quant à Nathanael, Harry appréciait de plus en plus son calme réfléchi et sa manière de voler, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Harry se rappelait ce qu'avait dit Hermione. Ils se ressemblaient tous les deux, ils avaient la même manière intuitive de voler, le même plaisir de quitter la terre ferme... Oui, Nathanael Abydos lui ressemblait, comme aurait pu lui ressembler le petit frère qu'il n'aurait jamais...

Après l'entraînement de Quidditch, Harry, Ron et Ginny attendirent dans la salle commune que reviennent Hermione et Eridan de la bibliothèque. Les deux jeunes filles semblaient apprécier autant l'une que l'autre la bibliothèque et les livres. Mais elles divergeaient dans ce qu'elles en faisaient. Hermione lisait tout ce qui pouvait lui permettre de prendre de l'avance sur ses devoirs, parfois une avance de plusieurs années, d'apprendre des choses sur Poudlard ou Voldemort ou encore d'apprendre des moyens de lutter contre ce dernier. Eridan elle lisait généralement d'énormes et très vieux grimoires écrits dans des langues que Harry ne connaissaient même pas et il aurait été bien incapable de dire quels sujets ils traitaient. La seule chose dont il était sûr, c'était qu'ils n'avaient rien à voir avec leurs devoirs !

Les deux jeunes filles revinrent enfin. Si Eridan semblait aussi calme et mystérieuse qu'à l'habitude, Hermione paraissait fortement ébranlée. Elle respirait fort et vite, paraissait stressée et inquiète et avait l'air particulièrement mal à l'aise. A tel point que même Ron le remarqua !

Qu'est-ce qu'il y a, Hermione ? demanda-t-il. Ça ne va pas ?

Il n'y a rien, bredouilla-t-elle. Tout va très bien...

Mais elle ne convainc personne. Eridan lui jeta un drôle de regard puis elle haussa les épaules et leur dit qu'elle voulait se reposer.

Hermione la regarda partir d'un air où se mêlaient le soulagement, l'embarras et l'inquiétude.

Vas-tu nous dire ce qu'il y a maintenant ? demanda Ginny.

Hermione se laissa tomber sur un fauteuil, regarda autour d'elle si personne ne pouvait les entendre puis après quelques secondes de silence qui lui permirent de reprendre son souffle, elle murmura :

Le nouvel élève de Serpentard, Adolf Lestrange, nous a tendu une embuscade dans l'un des couloirs entre la bibliothèque et la tour de Gryffondor. Il nous attendait avec une bande de Serpentards. Dès qu'ils nous ont vues, ils ont fait apparaître des serpents de leurs baguettes et après leur avoir ordonné de nous attaquer, ils sont partis en courant. Il y avait des serpents partout !

Hermione se mit à frissonner alors qu'elle se remémorait la scène. Ron qui était assis à côté d'elle lui tapota la main dans un geste qui aurait fait sourire Harry si le contexte avait été moins inquiétant.

La jeune fille inspira profondément et continua son récit :

Nous avions beau jeter des sorts, il ne se passait rien ! Comme si on nous avait coupé toute magie ! Alors, Eridan s'est agenouillée devant les serpents et elle leur a parlé !

Parler ? Tu veux dire... commença Ginny.

Qu'elle est Fourchelangue ! Ensuite les serpents ont disparu et nous sommes revenus. Vous vous rendez compte, elle est Fourchelangue !

Et alors, moi aussi ! s'exclama Harry qui ne voulait absolument pas entendre quoi que ce soit qui puisse l'inciter à penser qu'Eridan n'était pas digne de confiance.

Harry, tu es Fourchelangue parce que Voldemort l'est et qu'il t'a transmis une part de ses pouvoirs !

Etre Fourchelangue ne signifie pas être du côté de Voldemort ! D'habitude, c'est toi qui nous prouve que tous ces trucs là ne sont que de la superstition ! Et puis, elle vous a sauvées !

Elle aurait dû nous le dire...commença Ron.

Parce que tu crois que moi je le lui ai dit ?! Tout le monde rejette les Fourchelangues uniquement parce qu'ils sont Fourchelangues et que ce don a mauvaise réputation...

Hermione baissa la tête.

Tu as raison, murmura-t-elle. Je crois que j'ai eu tellement peur que je n'ai pas réfléchi...

Mais pourquoi la défends-tu à ce point ? demanda Ginny qui était restée silencieuse jusque là.

Ron souffla quelque chose qui commençait par amou mais Hermione et Ginny ne semblaient pas de son avis.

Tu as peur de ne pas pouvoir lui faire confiance, n'est-ce pas ? demanda Hermione. Pourquoi ?

Harry hésita puis il finit par leur révéler la scène à laquelle il avait assisté la veille dans les quartiers des Serpentards. Ron, Hermione et Ginny le regardaient l'air hébété.

Cette fois-ci, je crois qu'on ne peut plus faire semblant que tout est normal, dit Ginny. Il ne nous reste qu'une solution...

Qu'est-ce que tu proposes ? demanda Hermione.

Il faut fouiller ses affaires !

Ron, Ginny et Hermione se tournèrent vers Harry, attendant sa décision. Le jeune homme leur fit signe qu'il était d'accord mais il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir une grosse boule dans la gorge.

La fouille eut lieu le lendemain après-midi alors qu'Eridan avait son premier cours de magie ancestrale. Ron et Harry attendirent les filles dans la salle commune, incapables de se concentrer sur le devoir de métamorphose qu'ils devaient rendre le lendemain.

Alors ? demanda Ron quand il vit sa sœur et Hermione redescendre.

Alors rien. Il n'y a que des vêtements moldus, des affaires de toilette et des affaires pour les cours. Absolument rien d'autre !

Aucune photo, aucun objet personnel, du moins rien qu'elle ne porte pas sur elle...

Harry ne savait pas ce que cela signifiait. Ils n'avaient rien trouvé qui puisse sous-entendre qu'elle était une espionne de Voldemort ou quelque chose dans le même genre mais en même temps, il était étrange que la jeune fille n'ait rien qui sorte du nécessaire. Harry ne savait plus que penser, croire... Il savait juste qu'il y avait quelque chose au fond de lui qui lui disait de lui faire confiance, quels que soient les mystères qui entouraient leur nouvelle amie.

Au prochain chapitre, un Halloween très mouvementé. Trop même !