Disclaimer : cette histoire est basée sur celle de madame J K Rowling et la quasi totalité des personnages lui appartiennent.
Pour fêter Halloween, voilà un petit chapitre. Plus calme que les précédents, il faut bien souffler ! Sinon merci à Opalina pour sa fidélité et ses reveiws. En ce qui concerne Eridan, j'ai bien peur que le mystère ne fasse que s'épaissir pendant encore quelques chapitres. Mais j'essaie de laisser des indices dans chaque chapitre.
Bonne lecture !
Chapitre 10 : Noël au balcon.
Harry, Ron, Hermione et Ginny montèrent dans le Poudlard Express qui étaient surveillés par une bonne douzaine d'aurors qui allaient les accompagner tout au long du voyage ce qui était inutile de l'avis d'Hermione car après la défaite de Pré-au-Lard, Voldemort allait mettre du temps à reconstituer ses troupes.
Harry se laissa tomber sur l'une des banquettes du dernier compartiment. Ron et Hermione s'assirent en face de lui pendant que Ginny sortait du compartiment pour passer encore un peu de temps avec Dean avant les vacances.
Harry était soucieux.
Tu penses à Eridan ? demanda Hermione alors que le train démarrait.
Oui. Elle va passer Noël toute seule à Poudlard, même la majorité des professeurs ne restent pas...
Tu sais, je crois que cela ne lui fait pas grand chose, dit Ron. Après tout, elle nous a bien dit qu'elle n'avait jamais fêté Noël.
C'est vrai, approuva Hermione, elle n'avait pas l'air bouleversé, ni même touché.
En fait, je n'ai pas l'impression qu'elle soit touchée par beaucoup de choses, commença Ron.
Harry lui jeta un regard noir.
Je crois que ce que Ron veut dire, c'est que les attaques ne semblent pas l'avoir effrayée, que même devant les mangemorts elle est restée calme... expliqua Hermione.
On ne l'a jamais vu perdre totalement son calme, continua Ron. Même quand elle a fait voler Lestrange...
En fait, j'ai l'impression qu'elle se retient en permanence. Et je ne parle pas seulement du fait qu'elle semble réfréner ses colères, ses sentiments, analysa Hermione. Mais elle semble aussi retenir ses sorts, vous n'avez pas remarqué ?
Harry resta silencieux. Il voyait très bien ce que voulait dire Hermione. Eridan était presque tout le temps impassible alors qu'il aurait parié que son caractère était beaucoup plus emporté. Quant au fait de retenir ses sorts, s'il était indéniable que la jeune fille n'avait aucune difficulté pour exécuter les sorts que lui demandaient leurs professeurs, il avait souvent eu l'impression qu'elle les sabotait, qu'elle les affaiblissait...
Vous avez remarqué, en cas d'imprévu elle ne sort jamais sa baguette, finit par répondre Harry. Et pourtant, elle jette toujours ses sorts quand on en a besoin.
C'est vrai. Et quand elle a une baguette dans les mains, elle paraît très maladroite, à tel point qu'on ne croirait jamais qu'elle puisse réussir à lancer un sort correct, acquiesça Hermione.
Vous croyez qu'elle n'a pas besoin de baguette pour jeter des sorts ? demanda Ron d'un air un peu inquiet.
En tout cas, elle m'a dit qu'ils apprenaient à faire de la magie sans baguette en cours de magie ancestrale, raconta Harry. Mais je suppose que c'est bien plus facile d'utiliser une baguette, sinon on n'en aurait pas besoin.
Hermione hocha la tête.
Il est très difficile de faire de la magie sans baguette, et c'est d'autant plus difficile que le sort est puissant et complexe. Il paraît donc tout à fait incompréhensible de ne pas utiliser sa baguette quand on l'a sous la main... Mais en parlant de choses étranges, je n'arrive pas à trouver à la bibliothèque certains des sorts qu'Eridan utilise comme celui pour faire apparaître un épais brouillard ou une boule lumineuse dans sa main. Pareil pour le sort qu'elle a utilisé pour retrouver Ginny ! Il y a bien des sorts qui ressemblent mais jamais exactement les mêmes. Et c'est incroyable qu'elle ait pu utiliser la figure du pentagramme, les méditations magiques qui permettent d'en faire ont toutes été perdues...
Elle a peut être juste voulu nous impressionner, suggéra Ron.
Je n'en ai pas l'impression, murmura Hermione. Il y a vraiment quelque chose de bizarre chez elle...
Elle m'inspire confiance ! Et elle me rappelle quelqu'un. C'est comme si je la connaissais depuis longtemps...
C'est vrai que par moments, elle me fait aussi penser à quelqu'un, dit Hermione. Mais je ne sais vraiment pas à qui ! Essayons de regrouper tout ce que nous savons sur elle.
C'est son grand-père qui l'a élevée, sa mère est morte quand elle était bébé, elle n'a jamais connu son père et elle est née en Angleterre, commença Harry.
Elle était avant dans une école en Amérique du Sud...
C'est ce qu'elle dit ! s'exclama Hermione. Je n'ai pas réussi à trouver la moindre information à propos d'une école située en pleine forêt amazonienne ! C'est vrai que ça ne veut pas dire grand chose si comme je le pense d'après ce qu'elle dit, c'est une école très spéciale qui cherche à protéger son enseignement... Continuons !
Elle n'a pas l'air de s'entendre avec son grand-père, elle déteste Voldemort et ses mangemorts mais elle n'a pas l'air de les craindre...
Elle semble retenir ses émotions et ses sorts et est maladroite dès qu'elle a une baguette dans les mains sans pour autant que ça nuise le moins du monde à ses sortilèges...
Elle porte des gants en permanence, des vêtements moldus et n'a aucune affaire qui sorte du strict nécessaire...
Elle passe son temps à lire des grimoires étranges, souvent sur la magie originaire qu'elle trouve dans la réserve grâce à un mot du professeur Rogue.
Rogue et Malfoy ont un comportement bizarre non seulement avec elle mais aussi quand elle est dans les parages...
Elle sait utiliser la magie combinée et faire ce qu'elle veut des épouvantards ce qui fait qu'on ne connaît pas sa plus grande peur...
Elle dit qu'elle n'est pas venue au match de Quidditch pourtant on est au moins trois à l'y avoir vue...
Elle n'a pas laissé Pomfresh l'examiner...
Vous arrivez à quelque chose, vous ? demanda Ron. Moi franchement, toute cette énumération ne m'apporte aucune réponse.
Harry hocha la tête. Les deux garçons se tournèrent vers Hermione.
Ne me regardez pas comme si j'avais les réponses à toutes les questions !
C'est que d'habitude, c'est le cas, rappela Ron.
Hermione sembla hésiter entre sourire de fierté ou soupirer d'exaspération. Finalement elle dit :
Puisque nous n'arrivons à rien, il ne nous reste qu'à décider si oui ou non nous lui accordons notre confiance...
Pour Harry, on sait déjà ce qu'il en est ! se moqua Ron.
Dans ce cas, nous lui ferons nous aussi confiance ! En espérant que nous ne nous trompons pas...
De toute façon, si elle était à la solde de Voldemort, elle ne nous aurait pas aidés quand nous nous sommes faits attaquer. Il était bien plus facile de nous laisser nous faire tuer...
Ni Ron ni Hermione ne répondirent. Harry se demanda si cela se voyait tellement qu'il essayait avant tout de se convaincre lui-même. Mais Harry préféra chasser ces pensées de sa tête. Il savait qu'il était incapable d'accepter le fait qu'Eridan pouvait être une traître, alors à quoi cela servait-il de discuter avec sa raison même si celle-ci lui criait qu'il y avait quelque chose de bizarre chez la jeune fille.
En fait, tu as trouvé la formule de la potion pour connaître l'empreinte des hydres ? demanda Harry pour changer de sujet.
Non, alors que grâce à ta cape d'invisibilité, j'ai pu fouiller la réserve mais je n'ai rien trouvé. Pourtant je suis sûre et certaine que le professeur Rogue en a déjà parlée...
Il l'a peut être inventée pour impressionner les élèves qui l'écoutent... proposa Ron d'un air moqueur.
Bien sûr que non ! s'exclama Hermione, exaspérée.
De toute façon, il faut bien que cette formule existe sinon qu'elle serait l'intérêt de marquer les hydres, commenta Harry.
En fait, ce n'est pas forcé, précisa Hermione. Il existe une autre formule qu'on obtient avec le cœur de l'animal qui est l'endroit véritable sur lequel porte l'empreinte. Mais je me rappelle très bien que Rogue a dit qu'il existait une potion pour retrouver l'empreinte avec seulement quelques gouttes de sang de la créature. Et je n'arrive pas à trouver cette formule !
Le voyage se continua sans incident mais plus on approchait de l'arrivée plus Ron se renfrognait. Harry savait très bien pourquoi. Hermione allait passer les vacances avec ses parents et Ron ne la verrait pas pendant deux semaines. Une éternité ! se moqua intérieurement Harry avant de s'avouer que deux semaines loin de la mystérieuse Eridan risquaient d'être bien longues.
Sur le quai, Harry, Ron, Hermione et Ginny rejoignirent le groupe formé par les parents de Ron, Rémus et les parents d'Hermione, tous les cinq en grande discussion. Tonks et Maugrey qui avaient fait le voyage les rejoignirent alors que madame Weasley manquait étrangler les quatre adolescents en même temps.
J'ai eu tellement peur qu'il vous soit arrivé quelque chose ! Ginny, ma petite Ginny ! Comment te sens-tu ? Tu es sûre que tu n'as plus mal...
Molly, tu les étrangles ! se moqua gentiment monsieur Weasley en fixant Ginny, sans doute pour s'assurer lui aussi qu'elle allait bien.
Harry s'en voulut. C'était de sa faute si Ginny avait reçu un doloris. C'était de sa faute si ses amis étaient en danger. Ils feraient mieux de s'éloigner de lui, il était un vrai danger pour les autres... Harry se rappela le rire d'Eridan quand il avait dit qu'il la mettait en danger. Ce n'était pas un rire pour le réconforter comme aurait pu faire Ron, Hermione ou Ginny. Non, elle avait réellement trouver cela très drôle. Et elle avait dit qu'elle n'avait pas besoin de lui pour s'attirer des ennuis avec Voldemort. Qu'est-ce que cela signifiait ? Comment une adolescente sensée avoir vécu en Amérique du Sud pouvait-elle avoir des ennuis avec Voldemort ? Quel lien y avait-il entre cette mystérieuse adolescente venue d'Amazonie et le mage noir qui mettait l'Angleterre à feu et à sang ?
Tu es bien songeur, Harry...
Harry leva les yeux vers Rémus. Ce dernier paraissait encore plus pâle et fatigué qu'après une nuit de pleine lune. Harry lui sourit pour le rassurer.
Je t'expliquerai plus tard mais ne t'inquiète pas.
Harry jeta un coup d'œil vers Ron et Hermione qui se disaient au revoir. Ron avait l'air d'une écrevisse ébouillantée et Harry l'entendait bafouiller. Son sourire s'élargit. Et dire que Ron était l'un des premiers à avoir traité Hermione de miss-je-sais-tout !
Hermione quitta la gare la première à la suite de ses parents. Les trois autres prirent un portoloin, une vieille chaussette, qui les conduisit directement au 12, square Grimmaurd.
En reconnaissant la maison des Black et la dernière prison de son parrain, Harry sentit son cœur se serrer. Pourrait-il jamais voir cette demeure autrement que comme un mauvais souvenir, l'un des instruments de la mort de Sirius ?
Harry sentit la mélancolie lui tomber à nouveau dessus. Il se tourna vers Ron, cherchant un soutien. Mais le jeune homme était de mauvaise humeur. Sûrement à cause de l'absence d'Hermione, et il partit s'enfermer dans sa chambre pour pouvoir ruminer sans avoir à subir les regards moqueurs de sa sœur. Ginny, elle, était lancée dans une grande discussion avec Tonks. Harry sortit de la cuisine où ils avaient atterri et se laissa tomber dans l'un des fauteuils devant la cheminée du salon. Rémus le rejoignit et s'assit dans le fauteuil qui lui faisait face.
Je croyais que tu devais m'expliquer pourquoi tu étais si pensif tout à l'heure.
Harry releva la tête.
Tu savais qu'il y avait deux nouveaux élèves cette année ? Et les deux en sixième année ?
Rémus hocha la tête.
L'un est à Serpentard, c'est le fils de Bellatrix Lestrange !
Harry s'efforça de se calmer. A chaque fois qu'il prononçait le nom de cette femme une haine sourde prenait possession de lui. Et il savait que la haine ne le conduirait qu'au désastre.
L'autre est à Gryffondor. Elle s'appelle Eridan Droujes, du moins c'est ce qu'elle dit...
Tu doutes que ce soit son vrai nom ? s'étonna Rémus.
Je ne sais pas. Elle est vraiment mystérieuse...
Et Harry énuméra toutes les bizarreries qui suivaient la jeune fille.
... et Rogue a l'air de bien l'aimer...
Et cela t'embête ? Je peux t'assurer que le professeur Rogue est de notre côté, il n'aiderait jamais Voldemort.
Harry hocha lentement la tête. Bien sûr il le savait, même s'il avait du mal à l'avouer.
Et puis, Dumbledore doit savoir qui elle est...
Lui par contre, il n'a pas l'air de beaucoup l'apprécier. Et il ne m'a pas parlé depuis le mois de juin ! Mais elle m'inspire confiance ! Je ne sais pas pourquoi...
Je suppose que ce serait stupide de te dire de te méfier de tes sentiments... Mais n'oublie pas que pour que traître il y ait, il faut qu'il y ait eu confiance...
Harry voyait très bien où il voulait en venir. A Peter Pettigrow. Leur ancien ami, le traître qui avait donné ses parents et permis à Voldemort de retrouver sa puissance !
Je sais... Mais tu crois vraiment qu'un mangemort pourrait dire que Voldemort est un abruti doublé d'un psychopathe ?
Rémus étouffa un rire.
Elle a vraiment dit ça ?
Ce sont ses mots exacts.
Et bien, il me paraît difficile que Voldemort permette à l'un de ses serviteurs de l'insulter. Mais en tout cas, en voilà une qui ne semble guère craindre celui-dont-seul-le-nom-terrorise ! Je ne sais pas quoi te dire. Ne faire confiance à personne, c'est s'imposer une vie bien triste. A toi de voir, je ne vois pas quel conseil judicieux je pourrais te donner. Mais si tu veux vraiment mon avis, et d'après ce que tu m'en as dit, elle me paraît bien sympathique ! Et qu'en pensent Ron et Hermione ?
Ils ne savent pas trop. Ils la trouvent mystérieuse mais ils me font confiance... Ils ont peut être tort, c'est moi qui les mets en danger...
Harry ! Je t'interdis de dire ça, même de le penser !
Eridan m'a dit la même chose...
Et bien au moins, elle me paraît très sensée cette jeune fille. Et de bon conseil ! J'essayerai toujours de voir ce que je peux tirer du professeur Rogue...
Tu vis ici maintenant ? finit par demander Harry.
Oui. La famille Weasley y passe la plus grande partie et Tonks et Maugrey aussi quand ils ne sont pas en mission du moins...
Mais il t'arrive d'être seul, n'est-ce pas ?
Rémus détourna la tête mais trop tard. Harry avait vu ses yeux se voiler de tristesse. Ils restèrent silencieux quelque temps, tous deux plongés dans cette tristesse qu'ils partageaient, ressentant le même vide...
Ils furent troublés par la voix de madame Weasley qui les appelait pour manger. Harry vit alors Rémus changer totalement d'expression. Il s'était composé un masque d'impassibilité. Pour cacher sa tristesse aux autres. Le même masque qu'Eridan affichait presque en permanence et que ne révélait que la couleur de ses yeux, ses yeux qui passaient si facilement du vert sapin au bleu le plus clair...
Alors papa, que vas-tu décider pour les élections ? demanda Ginny alors qu'ils étaient tous à table.
Arthur Weasley eut l'air gêné.
Je ne me sens pas vraiment la fibre d'un Premier ministre, bredouilla-t-il. Bien sûr, je suis honoré d'avoir été nominé mais...
Il avait maintenant le même air que Ron quand il était embarrassé. Harry se tourna vers ce dernier. Il avait exactement le même air "je te l'avais bien dit" qu'Hermione affichait souvent. Harry sourit mais il se rembrunit en repensant à ce qu'Eridan avait dit lorsqu'ils avaient parlé des élections.
Il paraît que Gédéon Ulric Charon est un proche de Voldemort, ou du moins son banquier, dit-il soudain.
Qui t'a dit cela ?! demanda Maugrey, suspicieux.
Harry se tourna vers Rémus, cherchant un soutien. Rémus ne parut tout d'abord pas comprendre puis il ouvrit des yeux surpris.
Et bien, voilà une adolescente bien renseignée, murmura-t-il.
En effet, il semblerait qu'il soit loin d'être l'honnête homme d'affaires qu'il prétend être, dit Arthur Weasley. Malheureusement, il est très bien vu par les électeurs sorciers et a d'importantes chances d'être élu...
On ne peut pas laisser élire un proche de Voldemort ! s'exclama Harry.
Les autres hochèrent la tête mais ne dirent rien. Sans doute ne savaient-ils pas comment faire. Harry s'étonna. Quelle que soit la manière dont Eridan avait obtenu cette information, elle était juste ! Mais c'était étrange. D'après la réaction de Maugrey, cette information était plutôt secrète... Mais ce n'était pas la seule information sur les mangemorts et Voldemort qu'Eridan connaissait. Après tout, elle savait que Voldemort avait été à Poudlard, à Serpentard dont il était l'héritier... Elle devait probablement savoir aussi son véritable nom puisqu'elle savait aussi que son père était un moldu, cela elle l'avait crié à Lestrange quand il avait insulté Hermione. Décidément, Eridan savait beaucoup de choses sur Voldemort. Trop pour que ce soit normal ! Il faudrait quand même qu'un jour il sache qui elle était. Qui elle était vraiment et pourquoi elle semblait mieux connaître Voldemort que le monde sorcier ! Et aussi, il faudrait qu'il découvre à qui elle lui faisait penser. Parce qu'elle lui faisait vraiment penser à quelqu'un parfois. Surtout quand ses yeux devenaient bleus mais parfois c'était juste des expressions qu'il lui semblait déjà avoir vues. Mais quand et sur qui ?
Après le repas, Harry s'installa à nouveau devant la cheminée. Ron et Ginny discutaient, manifestement à propos d'Hermione et Harry ne tenait absolument pas à être pris à partie. Il préférait de loin se plonger dans le journal de Sirius. La dernière fois qu'il l'avait ouvert, c'était le fameux match Gryffondor contre Serpentard qu'il avait lu la veille de Halloween. C'était encore une lettre de Sirius qui résumait les deux mois qui suivaient le match. Il reparlait de la jeune Serpentard mais comme dans la lettre précédente, son nom et son visage étaient comme brouillés. A ce que pouvait voir Harry, la jeune fille s'était parfaitement intégrée au groupe des maraudeurs ce qui était doublement étonnant. D'une part parce qu'il paraissait difficile pour une fille de s'intégrer dans un groupe typiquement masculin mais surtout parce qu'elle était Serpentard parmi des Gryffondors ! C'était surtout cela qui paraissait aberrant à Harry. Il n'aurait jamais pu imaginer que son père et son parrain pouvaient faire abstraction des rivalités entre la maison du lion et celle du serpent. Cette amitié, à cette époque comme dans celle d'Harry, paraissait impossible. Mais il devait reconnaître que cela avait un réel intérêt pour les Gryffondors. En effet, la jeune fille livrait le mot de passe des Serpentards ou attaquait même ses camarades de maison dans leurs propres quartiers sans le moindre problème. Mais ce qui étonnait encore plus Harry c'était l'absence de réaction de la part des autres Serpentards, et aussi dans une moindre mesure de la part des professeurs. La jeune fille semblait bénéficier d'une certaine impunité qu'Harry ne comprenait pas.
Il sortit donc du journal de Sirius. Le seul qui pourrait le renseigner maintenant, c'était Rémus. Mais Rémus était en réunion avec les autres membres de l'Ordre et bien sûr, il lui était impossible d'assister à la réunion ! Ce fut donc un peu boudeur qu'Harry rejoignit Ron et Ginny.
Trois jours passèrent dans une ambiance de préparation de fête. Les trois adolescents avaient été recrutés pour décorer la maison et madame Weasley cuisinait presque du matin jusqu'au soir. Ron était particulièrement lunatique : il passait de la mauvaise humeur à la mélancolie en quelques secondes à peine et Harry et Ginny passaient leur temps ou à le consoler ou à fuir ses mouvements d'humeur.
Le matin du 24 décembre, Bill et Fleur Delacour arrivèrent square Grimmaurd. Ils furent suivis par Maugrey et les jumeaux, puis un peu plus tard Charlie et Tonks arrivèrent en même temps sous les regards scrutateurs de Ginny.
Harry se sentait bien dans cette ambiance festive, d'autant plus qu'il était entouré des gens qu'il aimait. Il était comme en famille, particulièrement avec les Weasley qui le considérait ou comme un frère supplémentaire ou comme un fils.
Les jumeaux avaient utilisé leur poudre arc-en-ciel pour mettre de l'ambiance, tout le monde riait, une délicieuse odeur de cuisine flottait dans toute la maison... Mais Harry ne pouvait s'empêcher de penser que le Noël précédent, ils l'avaient passé avec Sirius et que cette fois-ci, il ne serait pas là. Il ne serait plus jamais là... Mais à l'instar de Rémus, Harry se forçait à offrir aux autres un visage gai et détendu. Il ne voulait pas leur gâcher la fête !
En fin d'après-midi, Harry n'y tint plus et il monta discrètement dans sa chambre. Il s'assit sur son lit, perdu dans ses pensées. Hedwige se posa sur ses genoux, comme pour le consoler. Harry sursauta. Il avait failli oublier quelque chose ! Il tira un petit paquet de sous son lit et l'accrocha à la patte de la chouette. Il réussit à extirper de ses affaires un morceau de parchemin et une plume. Mais il fut très vite arrêté dans son élan. Que pouvait-il lui écrire ? Et de toute manière, avait-il raison de lui envoyer un cadeau ? Comment allait-elle réagir ?
Harry secoua la tête. Il n'y avait pas de raison qu'elle prenne cela mal, surtout si comme il le pensait, elle n'avait jamais reçu de cadeaux à Noël ! Il prit sa plume et inscrivit : Joyeux Noël Eryn ! Il ne signa pas, la chouette et le surnom étaient assez significatifs. Du moins, il espérait qu'elle comprendrait...
Il lança la chouette par la fenêtre au moment où Ron entrait dans la chambre pour se changer.
Tu as envoyé ton cadeau à Eridan ? demanda-t-il.
Et toi, tu l'as envoyé à Hermione ?
Pas encore, je...
Il fut interrompu par la sonnerie de la porte d'entrée. Les deux adolescents se jetèrent un regard étonné puis dévalèrent les escaliers pour voir qui étaient le ou les nouveaux venus.
Ron poussa un cri de joie en reconnaissant Hermione et ses parents. Manifestement, monsieur et madame Weasley les avaient invités et avaient voulu faire une surprise à leurs enfants et Harry. Les parents d'Hermione paraissaient un peu intimidés mais Arthur Weasley entreprit de les mettre à l'aise en leur posant des questions qui, pour des moldus, avaient vraiment quelque chose de risible, notamment à propos des prises et de l'électricité.
Harry et Ginny échangèrent un regard à la fois ravi et amusé en voyant l'expression de Ron. Celui-ci souriait aux anges et Harry et Ginny devaient se forcer à ne pas éclater de rire.
C'est vraiment génial que tu sois là, Hermione ! s'exclama Ginny. Depuis quand savais-tu que tu allais nous rejoindre ?
Mes parents me l'ont dit il y a à peine quelques heures et je vais passer le reste des vacances ici...
Harry sourit. Il était très heureux qu'Hermione soit avec eux et le bonheur de Ron faisait plaisir à voir !
La fête battait son plein et Harry avait réussi à chasser ses sombres pensées de son esprit. Il avait décidé de profiter de l'instant présent, de profiter de ses amis... même si ce devait être la dernière fois ! Même si le lendemain en se levant, tout lui paraissait encore plus noir, même s'il se sentait encore plus seul... même si le désespoir l'engloutissait... Ce soir là, il ferait la fête avec ses amis, sa famille et il oublierait pour une soirée le destin qui l'emprisonnait, les ombres de ceux qui étaient morts par sa faute...
Cette fête fut mémorable par bien des aspects : Tonks faisant dégringoler tout le buffet en dansant, les jumeaux provoquant par leurs pitreries des «Mais c'est insenseu ! » de la part de Fleur Delacour, Ron finissant par inviter Hermione pour la dernière danse de la soirée...
Le lendemain, Hermione et Ginny jaillirent dans la chambre des garçons alors qu'ils ouvraient leurs cadeaux. Hermione tenait dans sa main un petit objet scintillant. En le voyant, Ron se leva et sortit de la chambre presque en courant sous les regards étonnés des trois autres.
Après la sortie précipitée de Ron, Harry tourna à nouveau ses regards vers les deux filles.
Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.
Hermione lui montra le petit objet scintillant. Il avait la forme d'une épingle à cheveux plate et large d'un demi-centimètre dans un métal doré qui était probablement de l'or. L'objet était couvert de fines gravures représentant les différents alphabets connus et même des hiéroglyphes et des idéogrammes chinois. Les gravures ressortaient d'autant plus qu'elles dégageaient une lueur cuivrée et se déplaçaient sur l'objet.
C'est un marque-page magique qui empêche des inconnus d'ouvrir le livre dans lequel il se trouve et comme c'est aussi un magnifique bijou, on peut aussi le mettre en broche ou dans les cheveux, expliqua Hermione. Tu sais qui me l'a offert ?
Harry resta interdit quelques secondes avant de comprendre. Il ne s'était pas attendu à cela, c'était trop bien trouvé, presque trop beau... Il s'efforça de ne pas rire mais le résultat n'était pas très concluant. Hermione et Ginny le regardaient sans comprendre.
Je crois que c'est Ron, réussit-il à dire.
Ginny ouvrit la bouche d'étonnement. Quant à Hermione, elle avait soudain rougi.
Pourquoi s'est-il enfui dans ce cas ?
Il a dû croire que tu n'aimais pas son cadeau...
Hermione rougit de plus belle plus elle se précipita en dehors de la chambre. Harry supposa qu'elle était partie à la recherche de Ron.
Tu l'as aidé à choisir ? demanda Ginny.
Non. Il ne voulait même pas me montrer ce qu'il avait acheté...
Tu veux dire qu'il a trouvé ça tout seul ?!
Manifestement Ginny ne voulait pas croire que son frère habituellement si maladroit quand il était question de filles et encore plus d'Hermione, si jaloux, si peu subtil, si... Ron ! puisse avoir trouvé le cadeau idéal. Harry devait bien avouer qu'il ne s'y attendait pas non plus par contre la réaction de Ron, elle, était tout à fait normale !
Harry et Ginny finirent par descendre et rejoindre les autres pour le petit déjeuner. Ron et Hermione étaient assis l'un en face de l'autre sans oser n'échanger un seul regard mais Hermione avait mis le bijou dans ses cheveux. Harry et Ginny eux arrivaient à peine à se retenir de rire en regardant leurs amis et cela donnait une ambiance assez étonnante mais les adultes préférèrent ne pas poser de questions.
Ils déjeunaient donc quand le faucon apparut. Harry n'aurait pu dire par où il était arrivé car il ne l'avait pas remarqué avant qu'ils ne battent des ailes, perché sur la poignée d'un meuble. Tous les regards se tournèrent vers le rapace qui les fixait de ses yeux perçants.
Maugrey se leva et, la baguette pointée vers l'animal, il voulut s'en approcher mais il avait à peine tendu la main vers l'oiseau qu'il la recula précipitamment pour ne pas se la faire déchiqueter. L'oiseau s'était mis à pousser des cris perçants et continuait de battre les ailes, manifestement dans l'intention d'attirer l'attention sur lui.
Maugrey leva sa baguette avec la nette intention de l'utiliser quand Harry comprit. Il arrêta le vieil auror de justesse et se dirigea vers l'oiseau. Il tendit sa main, paume ouverte sans cesser de fixer l'oiseau des yeux. Il espérait qu'il avait bien compris et que l'oiseau ne l'attaquerait pas. Mais il avait aperçu la lettre que l'animal portait à la patte et au point où il en était, il pouvait bien croire que c'était pour lui !
L'oiseau s'envola et vint se poser sur le bras d'Harry. Le jeune homme plia sous le poids du rapace et grimaça en sentant les serres s'enfoncer dans sa chair. Mais l'oiseau le laissa prendre la lettre avant de s'envoler et de disparaître.
Harry ouvrit la lettre. Elle ne contenait qu'une photographie sans le moindre mot. Harry manqua la laisser tomber en reconnaissant les personnes qui s'y trouvaient. Peter Pettigrow embrassant la robe de Voldemort ! Qui avait bien pu lui envoyer cela ? Et surtout pourquoi ?
Tu peux utiliser cette photo pour innocenter et réhabiliter Sirius ! s'écria Hermione qui s'était approchée avec Ron et Ginny.
Harry se tourna vers elle. Il n'avait pas du tout penser à cela mais elle avait raison... Mais Maugrey lui arracha pratiquement la photographie des mains et les adultes partirent s'enfermer dans l'une des pièces malgré les protestations d'Harry.
Quand ils se retrouvèrent seuls, Harry demanda :
Et comment penses-tu t'y prendre pour réhabiliter Sirius ? En vérité, cette photo ne constitue pas une preuve, cela pourrait être un montage...
C'est vrai, mais on peut l'utiliser pour inscrire le doute dans l'esprit des gens...
Comment ça ? demanda Ginny.
Il faut publier cette photo dans un journal ! Avec un article où Harry révélera la vérité...
Et tu crois vraiment que le ministère va nous laisser publier qu'il a commis une grave erreur et condamner un innocent ? ironisa Ron.
Il suffit d'attendre les élections et que nous ayons un nouveau ministre de la magie, proposa Ginny.
Ce n'est pas la peine. On va faire comme la dernière fois...
Les trois autres se tournèrent vers elle.
On va utiliser le Chicaneur, je suis sûre que Luna acceptera d'en parler à son père !
Et tu crois que Rita Skeeter acceptera d'écrire l'article ? demanda Harry.
Hermione haussa les épaules.
S'il le faut je l'écrirai, ça ne doit pas être trop difficile si elle y arrive !
Ginny approuva et lui proposa son aide avec une certaine excitation.
Et tu crois vraiment que ça convaincra les gens ? s'inquiéta Harry.
En tout cas, ça les ferra douter ! Franchement, Harry Potter défendant celui qui est accusé d'avoir livré ses parents à Voldemort, si tu confirmes il n'y a aucune raison qu'ils pensent qu'on leur ment !
Harry hocha la tête. Réhabiliter Sirius. Cela au moins, il pouvait le faire pour lui... Du moins s'il parvenait à récupérer la photographie ! Mais ce ne devrait pas être trop difficile de convaincre Rémus s'ils lui disaient que c'était pour innocenter Sirius...
Ça m'a donné une idée ! s'exclama soudain Hermione.
Encore ! murmura Ron sous les rires des trois autres.
On va pouvoir utiliser les médias comme arme contre Voldemort. Pour essayer de détourner ceux qui seraient éventuellement tenter de le suivre... On pourrait raconter qui il est vraiment, ce que sont ses mangemorts pour lui, comment il les punit...
Harry, Ron et Ginny la regardaient avec des yeux ronds.
Bien sûr, on commencera par s'occuper de l'histoire de Sirius...
La suite des vacances se passa dans l'attente de la réponse de Luna aux propositions faîtes par Hermione et dans la rédaction de l'article, travail dans lequel Ginny montra des dispositions certaines qui inquiéta un peu Harry. Il n'était pas sûr de pouvoir un jour faire confiance à des journalistes !
La veille du retour à Poudlard, Harry se rappela qu'il voulait parler à Rémus de la jeune Serpentard du journal de Sirius. Il chercha donc le maraudeur. Il le trouva assis, tout seul, devant la cheminée du salon.
J'ai bien avancé dans le journal... commença-t-il.
Et ça te plaît ?
Oui beaucoup. Mais il y a un problème. Il y a un personnage dont le nom et le visage restent cachés...
Tiens, c'est étonnant. Je suppose que Sirius a jeté un sort sur le journal pour le cacher quand il a décidé de le continuer l'année dernière...
Mais toi tu vas pouvoir me dire qui elle était. C'était une jeune Serpentard qui est devenue votre amie après un match de Quidditch. Tu dois bien t'en souvenir...
Rémus devint soudain très pâle. Manifestement il voyait très bien de qui il parlait.
Qui était-elle ? Tu crois que je pourrais la rencontrer ?
Rémus ne répondit rien aussi Harry insista-t-il.
Si Sirius a jugé bon de cacher son nom et son visage, je suppose que je dois respecter sa décision...
Harry voulut s'insurger mais il se calma en voyant le regard empli de tristesse de Rémus.
Tu peux me dire au moins ce qu'elle est devenue ?
Non. Je n'en sais rien. Je n'ai plus entendu parler d'elle depuis une quinzaine d'années...
