Nda :
/sautille/ MERCREDIIIIIIIIIIIIIII ! /sautille/
(le premier qui me demande ce qu'il y a mercredi…)
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Rqe : J'ai vraiment tiré au sort le tableau des premiers duels et ce sont les résultats que j'ai obtenu ! Et j'ai systématiquement tiré d'abord les Gryffondor puis les Serpentard, j'ai halluciné lol. Par contre j'ai arrangé l'ordre de passation des duels pour que ça corresponde à ce que je voulais par la suite. (Je vais me faire assassiner…)
NOTE TRES IMPORTANTE ! Je rappelle qu'il est interdit de tuer l'auteur, pour quelque raison que ce soit ! Je voudrais éviter d'avoir à trahir ma promesse de terminer cette série jusqu'au huitième volet pour cause de mort prématurée due à des lecteurs mécontents de certaines… situations… Merci beaucoup ! :-) /Va écrire son testament, au cas où…/
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Chapitre 14 : Duels
Une photo s'étalait pleine page au devant de la Gazette, présentant le ministre Alan Herbert en train de serrer la main à une femme d'une quarantaine d'année qui adressait des regards noirs aux journalistes alentours. La Une titrait : « Transparence des informations : l'O.C.D.I à la charge du ministère » ; s'ensuivait un article sur la réunion entre la responsable de l'Organisme de Contrôle de Diffusion des Informations et le ministre de la magie, qui avait abouti à un traité stipulant une mainmise quasiment totale du ministère sur les dossiers de l'OCDI.
Jusqu'alors cette organisation n'avait été que partiellement affiliée au ministère de la Magie, elle avait certes un bureau au ministère même mais conservait une indépendance absolue pour ce qui concernait les décisions sur les transmissions de données. Ce nouvel accord signait en réalité la dissolution de cet organisme, cela avait fait de même avec le service des Ombres, une dizaine d'années auparavant.
En fait de service, les Ombres avaient eu le même statut que l'OCDI jusqu'en 1962, date à laquelle le même type d'accord avait été arrangé avant que le service d'espionnage ne se retrouve totalement disloqué, quatre ans plus tard. La seule différence était que personne n'avait jamais su qui dirigeait les Ombres.
Severus eut un reniflement sceptique face à l'article. La mesure était compréhensible avec la montée en puissance de Voldemort, mais l'OCDI avait toujours eu d'excellents résultats, savait filtrer les informations nécessaires et surtout sélectionner ses agents. Il y avait fort à parier qu'avec cette fusion, certains d'entre eux poseraient leur démission malgré la menace du mage noir, faisant de ce fait perdre de son efficacité à l'organisme. Rajouté à cela que le contrôle ministériel allait sans nul doute imposer son habituelle censure et négligence "involontaire" de certaines données, l'OCDI pouvait entamer son compte à rebours avant sa disparition.
Le Serpentard survola les pages intérieures remplies d'articles sur des disparitions ou des attaques meurtrières. Il y a quelques mois encore, ces informations prenaient la totalité des premières pages avec photos à l'appui, témoignages et autres renseignements sordides récoltés par les journalistes friands d'articles chocs. Mais avec le temps, même les reporters s'étaient calmés sur cela, tous paraissant craintifs et dégoûtés de ce qu'ils devaient montrer. Les photos s'étaient faites moins nombreuses et moins choquantes, les articles étaient devenus sobres, brefs et concis, juste pour donner l'information, comme si cela aurait pu calmer la réalité, comme si le fait de rapporter ces événements à la rubrique des faits divers pouvait les rendre moins terribles, presque normaux.
Deux conséquences étaient ressorties de cette technique d'aveugle sur la population sorcière. La première était l'intensification des rumeurs. Les articles se faisant moins précis, les gens extrapolaient à leur manière autour des informations reçues, permettant ainsi à la terreur de monter crescendo – à tel point que certains craignaient même de nommer le mage à l'origine de tout cela. La deuxième conséquence s'étalait pleine page sur la Une du journal que Severus tenait. Les projecteurs de tous les médias, et par conséquent de toute la population, avaient été braqués plein feu sur le ministère. La moindre prise de décision, la plus petite action engagée, était décortiquée, analysée, critiquée, lacérée par les hordes de reporters et jusque dans les pubs les plus miteux par le commun des citoyens.
C'était cette tendance qui avait relégué les affaires de meurtres et de disparitions aux tréfonds du grand quotidien sorcier alors que les décisions ministérielles s'affichaient, photos et débats inutiles mais féroces à l'appui, sur les pages principales.
Après avoir survolé un article au sujet d'une bataille qui avait eu lieu entre Mangemorts et Aurors, Severus laissa tomber la Gazette sur la table basse où il l'avait trouvée et s'enfonça dans son fauteuil, pensif.
A l'abri dans Poudlard, tous ces événements semblaient terriblement lointains, presque irréels. Le domaine du château était un No Man's Land que tout le monde reconnaissait comme tel, y compris le Seigneur des Ténèbres. De fortes présomptions portaient sur une attaque dirigée contre Poudlard, mais en l'état actuel des choses, le seul moyen d'atteindre ceux qui se trouvaient dans l'école était de les en faire sortir, or Dumbledore n'était pas assez fou pour offrir cela à Voldemort. Même durant les sorties à Pré-au-Lard, la sécurité était de mise – bien que les élèves à l'avoir remarqué fussent rares.
Severus, pour sa part, avait du mal à distinguer la position qu'il devait prendre par rapport à ces événements. Il avait conscience de se trouver dans une situation charnière et il détestait cela. Chez lui, il en apprenait trop sur ce qui se passait sans en savoir assez pour se faire une idée claire, et à Poudlard, il était partagé entre ses condisciples de Serpentard impliqués totalement dans cette presque guerre et l'école elle-même qui était une assurance de sécurité.
Le garçon savait avoir un esprit fin et analytique mais il lui manquait des données essentielles pour trouver les solutions. Son père, sa mère, Jugson, ses camarades, jusqu'à Fitevil et son étrange attitude de l'an passé avant sa disparition, et même Carvi, qui avait semblé vouloir le protéger d'une quelconque influence de Jugson quelques temps auparavant, trop de personnes, trop d'avis et pas assez d'informations. Quelque part, il savait qu'il devait faire un choix, mais à côté de cela, il y avait cette sensation que ce n'était pas à lui de décider, qu'il n'avait qu'un chemin à suivre et rien d'autre. Cela ne l'embêtait pas vraiment puisqu'il était assez égoïste et que son intérêt passait avant celui des autres, mais alors pourquoi hésitait-il autant ?
La salle commune était plutôt vide à cette heure comme la majorité des élèves se trouvaient dans la Grande Salle pour déjeuner. Severus n'avait pas eu cours l'heure précédente et en avait profité pour manger rapidement avant l'arrivée des autres élèves, laissant Rosier et Wilkes s'entraîner pour l'épreuve de duel avec pour spectateurs Nott et Avery. Seuls quelques seconde année étaient installés dans les fauteuils de taffetas vert et, près d'une fenêtre, Wanda Canaris faisait glisser une plume sur un parchemin déjà bien noirci, un air révulsé sur le visage.
Après un instant de réflexion, Severus se leva pour aller s'installer en face d'elle. L'espace d'un instant, elle leva vivement la tête de ce qu'elle écrivait mais se remit presque immédiatement à son ouvrage en constatant de qui il s'agissait.
- Tu ferais mieux d'aller voir ton correspondant si tu as autant à lui raconter, remarqua le garçon en notant la présentation du long parchemin.
- Je n'ai pas l'intention de rétablir un contact de quelque nature qu'il soit avec cette personne, répondit Canaris sans lever le nez de son manuscrit.
- Lettre d'adieu ?
Un étrange sourire apparut sur les lèvres de la Serpentard.
- De reniement, corrigea-t-elle. J'aime avoir un hibou d'avance sur ce qui me concerne.
Severus se demanda si elle faisait allusion à sa famille mais le sujet lui semblait plutôt secondaire. Il s'était créé un certain lien entre lui et Canaris. Ils n'étaient pas vraiment amis mais il leur arrivait plus ou moins fréquemment de discuter de sujets et d'autres. En fait, ces conversations se déroulaient toujours à demi-mot et se terminaient invariablement de manière inachevée. La jeune fille cessa enfin d'écrire et tapota le parchemin de sa baguette pour faire sécher l'encre avant de le rouler et de le sceller.
- Je vais le faire envoyer, annonça-t-elle en se levant, laissant ainsi le choix à Severus de la suivre ou non.
N'ayant rien de mieux à faire, il lui emboîta le pas et ils marchèrent un moment en silence avant que Canaris ne prenne à nouveau la parole.
- L'agitation depuis le début de l'année ne cesse d'augmenter.
- Effets du concours, remarqua Severus comme s'il ne savait pas de quoi elle parlait.
- C'est dans ces moments-là que je comprends mieux pourquoi tu as si peu d'interlocuteurs, répliqua Canaris.
- Toujours mieux que d'en avoir des mauvais. On croirait presque que tu ne peux plus te passer de Black.
- Est-ce ma faute s'il ne cesse de me chercher ? demanda-t-elle en se renfrognant.
- Chercher est une chose, trouver en est une autre, constata calmement Severus.
- Je n'ai pas à me justifier à cet égard devant toi, surtout lorsque j'ignore où tu en es.
- Tu me laisses pourtant t'accompagner pour envoyer une lettre qui ne sera guère en accord avec certains projets de ta famille, qui pourraient eux-mêmes potentiellement avoir un rapport avec ce que tu crains de moi, nota-t-il sarcastiquement.
- Comme si j'avais l'intention de m'en cacher, dit-elle. Je ne crains rien tant que je suis à Poudlard de toute manière, même de la part de Malefoy et ses acolytes. Le danger ne viendra qu'à la fin de nos études, je ne fais que prévoir où je me trouverai à ce moment là.
- On ne peut prévoir sur un si long terme, la contredit Severus.
- Tu ne peux le faire, le reprit-elle. Il suffit d'être constant et assuré dans nos décisions et opinions pour le pouvoir. Moi je le suis, depuis toujours, et cela me suffit à savoir.
- Quand bien même tu es assurée sur tes positions, certains événements peuvent t'obliger à aller à leur encontre, murmura le garçon. C'est le risque que l'on prend en s'attachant à quelqu'un.
- Peut-être, mais c'est le genre de risque qu'on ne peut que prendre. Toi-même, tu t'es attaché à Tara, alors si tu es capable de cela, tout le monde l'est.
Le Serpentard aurait pu se sentir insulté mais il se contenta de hocher la tête sans contredire sa camarade, ce qu'elle disait était vrai après tout. Un couple apparemment en train de se disputer apparut au bout du couloir qu'ils traversaient.
- Je pouvais m'en occuper seule ! disait la fille d'un air exaspéré.
- Je sais très bien, je voulais juste t'aider, répliqua le garçon presque suppliant.
- Non, tu me surveillais, grimaça son amie.
- Pas toi ! Je les ai entendus qui voulaient s'en prendre à toi pour s'exercer, alors je les ai suivis.
- Tu aurais tout aussi bien pu me prévenir, cingla la fille en stoppant net et en le regardant avec reproche.
- Mais je ne…
- Je ne suis pas une faible fille sans protection.
- Je le sais ça ! Mais enfin tu ne pouvais quand même pas t'occuper seule de…
- Fiona était là également. Ce n'est pas la première fois que tu fais ça. Je comprends que tu veuilles me protéger mais je t'ai déjà dit que je n'avais pas besoin d'un…
Elle s'arrêta net en repérant tout à coup les deux Serpentard. Il y eut un moment de silence durant lequel chacun se jaugea avec prudence, sauf le Gryffondor qui gardait un œil inquiet sur son amie. Severus avait reconnu Evans assez rapidement, mais il ignorait quel était le nom du garçon, bien qu'il les ait souvent vus ensemble ces derniers mois. Le couple semblait battre de l'aile…
- N'interrompez surtout pas cette petite scène de ménage pour nous, lança soudain Canaris, nous ne faisions que passer.
- Il n'y a aucune scène de ménage, répliqua Evans en lui lançant un regard noir. Viens Gary, rentrons à la tour.
Ils s'éloignèrent et Canaris eut un soupir dramatique.
- C'est tellement triste un couple qui se déchire…
Severus la regarda bizarrement et elle sourit.
- Le meilleur moyen de ne pas se prendre la tête avec son copain, c'est encore de ne pas en avoir à long terme, déclara-t-elle philosophiquement.
Arrivés à la volière, Canaris observa un instant tous les hiboux de l'école avant de choisir celui qui avait l'aspect le plus miteux.
- On appelle ça de la provocation, lui fit remarquer Severus.
- Moi j'appelle ça du mépris, répondit-elle en haussant les épaules. Dis-moi Rogue…
- Quoi ?
Canaris le regarda pensivement puis poussa un soupir un peu triste.
- Non, rien. Certaines fois je me demande ce qui aurait été différent si…
Elle rigola soudain, comme se moquant d'elle-même.
- Avec des si, on mettrait Poudlard dans une fiole ! Bon, ce fut une intéressante promenade mais je vais te laisser maintenant. Bon après-midi.
Severus la regarda partir avant de reporter son attention sur les différents hiboux. Peu d'oiseaux se trouvaient là malgré le fait que ce soit la mi-journée, preuve que de nombreux courriers avaient été envoyés – la plupart pour se rassurer de l'état de sa famille. Il eut une pensée pour sa mère, espérant que son père serait assez occupé pour ne pas s'intéresser à elle.
Au retour des vacances, le garçon avait hésité à garder une relation aussi proche qu'il avait avec Tara, les soupçons de son père l'ayant assez ébranlé, mais l'homme avait semblé accepter ses explications et, s'il devait être totalement honnête avec lui-même, il n'avait aucune envie de perdre ce qui s'était construit entre lui et sa cousine.
Il comptait retourner dans les cachots lorsqu'une phrase prononcée par Carvi à l'attention de Jugson lui revint en mémoire. « Certains peuvent bien avoir la naïveté de vous croire mais je reste persuadé que vous avez accepté l'Anceps Ortus au point de le partager. Vous n'aurez pas ce que vous êtes venus chercher ici. »
Le Serpentard n'était pas vraiment du genre à se mêler des affaires des autres mais Jugson l'intriguait fortement depuis les vacances de Noël. Il sentait que quelque chose de pourtant flagrant lui échappait le concernant. Décidé à éclaircir cette histoire, il prit le chemin de la bibliothèque, réfléchissant à où il pourrait commencer ses recherches. C'était cependant montrer un optimisme déconcertant de sa part que de croire qu'il parviendrait à la bibliothèque sans rencontrer le moindre obstacle.
- Severus ! Lily m'a dit qu'elle t'avait croisé !
L'avantage d'avoir une cousine qui vous sautait constamment sur le dos était que cela vous permettait de le muscler – après avoir passé le cap des multiples courbatures.
- Je m'interroge, dit-il d'une voix lente. Tu connais la totalité des occupants de cette école, tu sembles passer autant de temps avec chacun et j'ai pourtant l'impression que tu accapares les trois quarts du mien.
- Une équation problématique, confirma Tara en hochant vigoureusement la tête. La possibilité que j'aie un retourneur de temps est nulle, celle que je puisse arrêter le temps l'est encore plus, donc… Ah ! Je sais ! Tu as découvert mon pouvoir ! C'est ça ?
Ses yeux brillants semblaient demander une confirmation et Severus poussa un profond soupir de lassitude – d'épuisement – avant de hausser les épaules.
- Oublions ça. Je me rendais à la bibliothèque.
- Alors je fais le chemin avec toi ! Tu veux travailler sur le devoir d'arithmancie ?
Il ne répondit pas immédiatement mais finit par juger qu'il pouvait bien en parler à Tara. Elle parlait beaucoup mais ne disait jamais rien qui ne la concernait.
- Non, sur l'Anceps Ortus.
- Cool ! C'est quoi ?
- C'est justement ce que je vais chercher à la bibliothèque, lui fit remarquer Severus.
- Tu ne sais même pas de quoi il s'agit ? s'étonna Tara. Un sort ? Un rituel ? Juste avec le nom, ça va être dur de faire des recherches.
- Je sais, mais il s'agit d'une chose que je dois découvrir.
- Pourquoi ça ? D'où tu sors ce… enfin, ce que tu cherches.
- D'une conversation, et ça concerne Jugson.
Tara passa brusquement devant lui, le faisant s'arrêter et la regarder avec étonnement. La fille avait les yeux un peu plissés, perplexe, et elle l'observait avec un air vague un peu sérieux.
- Tu connais bien Jugson ? demanda-t-elle.
Grimaçant, le Serpentard l'attrapa par le bras pour la mener dans une salle vide, vérifiant que personne ne se trouvait dans le couloir lorsqu'il referma la porte.
- Mon père le connaît en tout cas, répondit-il enfin. Tu as l'air de t'intéresser à lui également.
- Sauf que je m'intéresse à tout le monde, lui fit judicieusement remarquer la Gryffondor en s'asseyant en tailleur sur un des bureaux. Alors ? C'est quoi cette conversation ?
- Une énième dispute entre Carvi et Jugson. Et moi en ligne de mire, grommela-t-il. C'est Carvi qui a parlé de l'Anceps Ortus. Il disait que Jugson l'avait accepté, contrairement à ce que d'autres pensaient, et aussi partagé. Il parlait également de quelque chose que Jugson cherchait ici.
Tara avait posé la paume de ses mains sur le bureau, les yeux levés vers le plafond, et se balançait légèrement d'avant en arrière. Ses yeux ouverts et la petite moue qu'elle arborait montraient qu'elle réfléchissait à quelque chose.
- Anceps Ortus… murmura-t-elle.
Elle finit par hausser les épaules et décroisa ses jambes pour s'asseoir au bord de la table.
- Jamais entendu parlé pour ma part. C'est peut-être une protection, non ?
- J'y ai pensé, mais je verrai bien ce que donneront mes recherches.
- Alors autant que tu les commences vite ! lança Tara en sautant de son bureau pour aller ouvrir la porte de la salle. Tu sais qu'on a découvert des Mirlilipi en Autriche ? C'est André Lovegood qui me l'a dit, autant pour ceux qui disaient que c'était une légende ! Bon, bien sûr, ce n'est qu'un témoignage, on ne peut être sûr de rien, mais…
Tandis que le babillage continuait, Severus ne put empêcher ses lèvres d'esquisser un faible sourire. Il y avait une différence flagrante entre les moments qu'il passait avec Canaris et Tara. En fait, cette différence se retrouvait toujours, à qui que Severus la compare. Wanda Canaris, son père, les Serpentard, certains de ses professeurs, tous ces gens qui lui parlaient avaient pour but de l'obliger à choisir un camp, entre celui des "méchants pas beaux" de Voldemort et des "bons tout blanc" de ceux qui le contraient. Même ces fichus Maraudeurs qui le plaçaient d'office dans la première catégorie s'attendaient à le voir choisir, mais pas Tara…
Malgré tous les sujets qu'elle pouvait aborder, malgré le fait qu'elle soit sans contestation possible du côté des "bons", elle n'avait jamais cherché à l'influencer de quelque façon que ce soit. Elle donnait certes parfois son avis mais ne s'offusquait pas lorsque Severus lui en donnait un allant totalement à l'encontre de tous ses idéaux. La plupart du temps, elle se contentait de rire, ou alors elle le fixait un moment avant d'avoir un sourire et de repartir sur un autre sujet. C'était peut-être aussi ça, en plus d'autres choses, qui le faisait se sentir si bien en sa présence. Il se sentait étrangement libre et détaché de tout quand ils étaient ensemble, comme si le poids de toutes ses interrogations, de ce choix qu'il devrait un jour faire, n'avait plus la moindre importance.
La jeune fille pouvait bien plaisanter, elle avait réellement le pouvoir d'arrêter le temps, de le rendre totalement futile, de donner à son infinité une dérision totale face aux périodes qu'elle rendait éternelles. Elle faisait de ces pertes de temps, de ces instants éphémères, les souverains absolus du temps auxquels ils étaient pourtant sensés appartenir. Quelque chose, dans sa façon d'être, de parler, donnait envie de prendre un temps qu'on n'avait pourtant pas et son pouvoir était de l'offrir. Les alchimistes avaient cherché à faire de l'or à partir du plomb, elle était parvenue à faire du temps à partir du néant. Sa cousine n'avait peut-être pas acquis de sa mère le don de confectionneuse mais elle était née alchimiste du temps, un pouvoir qu'aucune magie au monde ne pouvait procurer.
- Ah ben nous y voilà ! annonça soudain la voix de Tara, coupant dans son propre monologue. J'vais rejoindre Millea, elle veut s'entraîner pour les duels !
Elle déposa rapidement un baiser sur sa joue puis s'éloigna dans le couloir. Severus s'apprêtait à rentrer dans la bibliothèque lorsque Tara resurgit à côté de lui, plantant son regard noir dans le sien.
- J'allais oublier ! Je suis un peu jalouse de Jugson que tu prennes autant d'efforts pour lui. Tu me demandes, tu le sais. J'y vais !
Le Serpentard resta sur le pas de la bibliothèque à cligner des yeux sans comprendre. Lui demander quoi ? Et puis il se souvint ce jour, lointain maintenant, où il avait trouvé Tara dans une pièce, seule, penchée sur un parchemin, la tête reposant dans la paume de sa main gauche tandis qu'elle crayonnait d'un air un peu vague. Elle ne l'avait pas entendu entrer et il s'était permis de s'approcher pour regarder ce qu'elle faisait. Ce qui était certain, c'était que Tara ne ferait jamais carrière dans le dessin, mais il avait reconnu malgré tout sur le papier une licorne sous laquelle était dessinée une étoile à cinq branches et au-dessus deux oiseaux. Le crayon avait cessé de griffonner lorsque Tara avait relevé les yeux vers son cousin, ne semblant pas vraiment surprise de le trouver là, puis elle avait eu un de ses immenses sourires.
« Certaines choses sont vraiment difficiles à comprendre ! C'est marrant parce que parfois, on sait que quelque chose est caché mais on n'ose pas vraiment aller voir ce que c'est. Parfois, il suffit juste de demander pour avoir la solution. »
Implicitement, la Gryffondor lui avait offert la possibilité de l'interroger sur le secret qu'elle semblait porter, mais Severus ne lui avait toujours rien demandé. Il ne savait pas vraiment pourquoi, nul doute qu'un jour il le ferait, mais pour le moment, il ne préférait pas.
- Vous comptez rester planté comme une statue ici toute la journée ! s'exclama soudain la voix de Mme Pince.
Il entra dans la bibliothèque sans accorder la moindre attention au regard noir de son cerbère.
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Peter remettait de l'ordre dans ses cours de la journée, installé en tailleur sur son lit. James et Sirius s'étaient montrés assez excités comme le lendemain devaient avoir lieu les premiers duels et n'avaient pas aidé à la concentration durant les cours. Ils se trouvaient d'ailleurs en retenue avec Achear en ce moment, certainement séparés et en grande conversation via les révéliroirs.
Un passage de son cours de défense était totalement incompréhensible au garçon et il redressa la tête pour demander ses notes à Remus. Il eut la surprise de le trouver endormi, le livre qu'il avait commencé à lire était retombé sur son torse et sa tête était légèrement penchée de côté. Peter s'approcha de lui et retira doucement le bouquin pour le poser sur la table de nuit puis recouvrit son ami d'une couverture, l'observant un instant. Ce n'était pas le genre de Remus de s'endormir ainsi et aussi profondément, sauf dans les jours suivant la pleine lune et la veille. Constatant cependant que son visage était détendu dans son sommeil, il se dit que cela ne pouvait que lui être bénéfique et prit ses notes de cours sur son bureau avant de retourner sur son lit.
Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur lorsqu'il déroula le parchemin du cours de Jugson. L'écriture de Remus était totalement chaotique. Les lettres mal formées semblaient avoir été écrites à la hâte et de nombreux pâtés rendaient illisibles certains mots, mais encore fallait-il réussir à les déchiffrer. D'un geste nerveux, Peter attrapa les autres rouleaux pour constater qu'ils étaient tout aussi mal écrits. D'ordinaire, les cours de Remus étaient très soignés et bien présentés, son écriture était claire et nette, agréable à lire, il était dur de croire que ces parchemins soient de sa main.
Cela faisait un mois que Peter n'avait pas eu à demander ses notes à Remus et il hésita un instant avant de retourner à son bureau pour ouvrir un des tiroirs, sortant les cours précédents qui y étaient rangés. Il constata que l'écriture de son ami avait déjà commencé à se détériorer le mois précédent, mais de manière quasiment imperceptible. Elle semblait se dégrader au fil des semaines pour arriver au résultat du jour.
Le garçon se laissa tomber sur la chaise devant le bureau et posa son regard sur son ami endormi. Ils s'étaient évidemment rendus compte, avec James et Sirius, que quelque chose n'allait pas avec Remus, mais les papiers qu'il tenait en main étaient bien la preuve que quelque chose était en train de se produire. D'un certain côté, il avait l'air de faire une dépression, mais il ne voyait absolument pas quelle aurait pu en être la raison.
Après un instant d'hésitation, Peter ouvrit les autres tiroirs du bureau et en sortit les cours du premier semestre, mais ceux-ci étaient parfaitement clairs. Il les remettait en place lorsque la porte du dortoir s'ouvrit, laissant passer James et Sirius en grande discussion.
- Faites attention, il dort ! chuchota Peter assez fort pour qu'ils l'entendent.
Les deux garçons le regardèrent avec étonnement avant de se tourner vers Remus, qui s'était retourné dans son sommeil sans se réveiller au bruit qu'ils avaient fait. James et Sirius échangèrent un regard soucieux assez éloquent sur la manière dont ils appréhendaient la situation puis reportèrent leur attention sur Peter. James écarquilla les yeux en le voyant au bureau de Remus, tous les tiroirs ouverts.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? dit-il à voix basse en s'avançant.
Il semblait assez réprobateur et Peter mit un instant à comprendre ce qu'il lui reprochait.
- Je ne fouillais pas, assura-t-il rapidement. Je regardais les cours de Remus. Regardez dans quel état sont ceux d'aujourd'hui.
Les sourcils des deux amis se haussèrent dans un étrange synchronisme lorsqu'ils virent l'écriture du garçon.
- Si on avait besoin d'une confirmation… grommela James. Mais qu'est-ce qu'il peut bien se passer dans sa tête ?
- La dernière fois qu'on lui a demandé, il nous a répondu que tout allait bien, je ne vois pas pourquoi ça changerait, remarqua Sirius. Et puis…
- Qu'est-ce que vous faites ?
Remus les regardait avec surprise malgré l'air encore endormi et un peu perdu de ceux qui se sont fait réveiller brusquement qu'il affichait. Ses yeux parcoururent la scène offerte par ses trois amis qui le fixaient avec une certaine gêne puis son bureau et les parchemins étalés dessus. Il sembla à Peter qu'un tremblement parcourut le corps de son ami mais il n'en était pas sûr et sa réaction coupa court à toute réflexion supplémentaire.
- Vous fouillez dans mes affaires ? s'exclama-t-il en se levant brusquement.
- On regardait juste… commença James.
- Rien ! Qui vous a permis de regarder dans mes affaires ? hurla-t-il, furieux. Vous ne pouvez donc jamais vous mêler de ce qui vous regarde ?
Il sortit ensuite du dortoir à grands pas, claquant la porte derrière lui et laissant ses trois amis abasourdis.
- On le suit ? demanda Sirius.
- Je crois qu'il vaut mieux le laisser se calmer, considéra James, qui avait toujours les yeux exorbités. C'est pas son genre de réagir comme ça…
- C'est le genre de personne, nota timidement Peter.
Les deux autres le regardèrent et il eut une grimace gênée.
- Je veux dire, si moi je réagissais comme ça à cause de quelqu'un qui fouille mes affaires, je me dépêcherai de rassembler ce qui m'appartient pour le mettre hors de portée, je partirai pas en laissant l'occasion à l'autre de continuer à fouiner.
- Vrai, mais tant qu'il voudra pas en parler, je vois pas ce qu'on peut faire, remarqua Sirius. Attendons voir ce qu'il va faire maintenant.
Comme ils ne pouvaient qu'attendre, Sirius se concentra sur son animagus, James ouvrit une revue sur le Quidditch et Peter reprit son travail en s'aidant de ses livres et des quelques notes des deux autres. Il eut un faible soupir arrivé aux potions en songeant que ses recherches pour soigner sa mère n'avaient pas vraiment porté leurs fruits, même s'il ne désespérait pas de trouver une solution.
Remus réapparut une heure et demie plus tard. Il traversa le dortoir et se laissa tomber assis sur son lit en mettant la tête entre ses mains sous le regard de ses trois amis. Un court silence suivit avant qu'il ne prenne la parole.
- Je suis désolé pour tout à l'heure, s'excusa-t-il. Je n'étais pas vraiment réveillé et… je ne sais pas ce qui m'a pris.
Il gardait toujours la même position et James fut le premier à se lever pour venir s'asseoir à côté de lui, passant un bras autour de ses épaules.
- Remus… Qu'est-ce qu'il se passe ? On sait que tu n'aimes pas parler de toi mais… On est là, vieux, et on a besoin de savoir ce qui ne va pas.
Les mains du garçon se crispèrent imperceptiblement sur son front.
- Si seulement je le savais…
Il releva un regard complètement perdu vers le jeune Potter.
- Tu crois que je suis en train de devenir fou ? demanda-t-il d'une voix rauque.
Ne sachant que répondre, James le força à poser sa tête sur son épaule et le serra contre lui, croisant le regard intrigué et presque suspicieux de Sirius puis celui effrayé de Peter.
- Tu traverses une mauvaise passe, dit-il, incertain, resserrant encore son emprise, comme s'il avait peur de le voir s'échapper. Ça finira par aller mieux, j'en suis certain.
- Je contrôle plus rien, sanglota le garçon en s'agrippant à lui. J'oublie… Je sais plus ce que je fais… qui je suis… Je suis en train de me perdre… et je sais pas pourquoi.
Sirius s'était à son tour levé mais ne s'était pas approché, regardant ses deux amis avec les sourcils froncés. Peter passait son regard de lui aux deux autres, sans savoir comment interpréter ce que venait de dire Remus. Il vit James ouvrir la bouche puis la refermer en repoussant un peu Remus pour le regarder, constatant ainsi qu'il s'était endormi, une larme solitaire accrochée à sa joue. Le garçon se redressa en le couchant puis se retourna vers ses autres amis. Peter attendait, espérant que James ou Sirius auraient une solution quelconque. Ils en avaient toujours après tout.
- Comment fait-on pour trouver un ami quand on ignore où il s'est perdu ? demanda alors James, le regard fixé sur Sirius.
Celui-ci tourna une nouvelle fois ses yeux vers Remus puis un instant vers Peter avant de revenir à James.
- On espère qu'il saura nous entendre l'appeler.
Le lendemain, l'incident sembla clos. Remus s'excusa de nouveau et assura en souriant qu'il avait juste l'esprit un peu embrouillé la veille au soir par un mauvais rêve qu'il avait fait. Les autres préférèrent ne pas insister pour le moment. Remus semblait moins pâle et mieux se porter, autant le laisser tranquille et reprendre les conversations à ce sujet plus tard.
Les duels devaient avoir lieu par ordre décroissant d'années, ce qui fit que les septième année passèrent le samedi matin sous les encouragements des autres élèves. L'épreuve se déroulait dans la Grande Salle, qui avait été de nouveau modifiée afin de laisser un espace libre en son centre pour les duellistes l'espace de combat était une estrade encerclée d'un bouclier protecteur afin d'éviter les sortilèges perdus aux spectateurs.
Les septièmes années firent de rapides duels pour les premiers avant d'offrir un véritable spectacle sur les derniers, mais ce ne fut une surprise pour personne de voir Malefoy et Londubat arriver tous deux en finale. Le combat fut épique, les sortilèges pleuvant à une vitesse hallucinante et étant tout aussi rapidement déviés. Il dura de longues minutes mais Malefoy finit par prendre Londubat par surprise, le désarmant de justesse et prenant ainsi sa revanche sur la victoire du Poufsouffle à l'épreuve de défense.
Les duels des sixième année virent en finale la victoire de Carl Graster, de Poufsouffle, sur Eline Pratz, de Serpentard, ramenant ainsi un sentiment de justice dans le cœur des Maraudeurs qui avaient été dégoûtés par la victoire de Malefoy.
Le lendemain matin, Elsa Keeper vainquit Wilbur Peterson en finale, utilisant des techniques d'esquive qui tenaient autant de la magie que de sa condition physique d'attrapeur.
Treize heures sonnèrent finalement en ce dimanche de la fin mars, annonçant le début de l'épreuve pour les quatrième année.
- Nous allons procéder au tirage au sort, annonça Dumbledore en agitant sa baguette pour faire apparaître les noms les uns après les autres sur l'écran mis à cette occasion.
Lily Evans - Morine Johnson
Serge Morris - Evan Rosier
Remus Lupin - Rica Histey
Gerald Hargow - Terence Hill
Tara Milten - Nelly Dinissier
Sirius Black - Christopher Wilkes
Millea Stimpson - Elise Ray
Eleanore Tarkey - James Potter
Marianne Hofhoud - Youri Destov
- Ce tableau ne me plaît pas, grommela James après l'avoir consulté.
Sirius hocha la tête.
- Tout à fait d'accord, mais nous aviserons quand nous y arriverons, déclara-t-il.
- Compte tenu du nombre impair de couples de duellistes en première partie, les vainqueurs des deux avant-dernières paires devront se combattre l'un l'autre et le gagnant aura pour adversaire celui du dernier duel aux quarts de final. Mais commençons sans plus tarder, j'appelle Lily Evans et Morine Johnson !
Les deux jeunes filles s'avancèrent et se saluèrent avant de se mettre en position pour le combat qui s'engagea au signal de Flitwick. Le duel dura une minute avant que Lily ne désarme son amie et les rencontres se succédèrent, la plupart du temps rapides comme un adversaire se trouvait nettement plus doué que l'autre. Millea Stimpson et James Potter sortirent vainqueurs de leurs duels et durent s'affronter après le duel Hofhoud–Destov. Le combat dura un petit moment car même si James était clairement plus doué en attaque, Stimpson avait une excellente défense, mais elle finit malgré tout par se faire avoir, James sortant vainqueur. Le tableau des quarts de finale s'afficha aussitôt après.
Lily Evans - Evan Rosier
Remus Lupin - Gerald Hargow
Tara Milten - Sirius Black
James Potter - Youri Destov
- Super ! On va se mesurer tous les deux ! s'exclama Tara en agrippant Sirius par le bras.
- Quel dommage de te voir retirée de la compétition si vite, répondit Sirius avec un sourire.
- C'est vrai mais ne crois pas que tu vas m'éliminer aussi facilement, j'espère bien te donner du fil à retordre !
- J'y compte bien, rigola le garçon.
- Voilà qui risque d'être intéressant, murmura Distort en regardant Evans et Rosier se mettre en place.
Le silence se fit dans la salle et le professeur de sortilèges donna le signal de départ.
- Expelliarmus !
Les deux sorts étaient partis en même temps et alors que Lily évitait celui de Rosier, le garçon lançait un sortilège de protection. Les sortilèges pleuvaient des deux côtés, prouvant l'égalité des forces des deux adversaires bien que Lily ait souvent une avance sur le Serpentard, économisant ses sorts de manière à mieux réfléchir à la façon d'agir alors que Rosier en lançait autant qu'il le pouvait.
Un sortilège d'immobilisation manqua de justesse la Gryffondor qui répliqua avec un sort de jambencoton et enchaîna avec celui de saucissonnage, mais Rosier parvint à contrer le second et se lança rapidement le contre sort du premier pour revenir à la charge.
Lily était plus rapide que lui mais le Serpentard commençait à s'énerver et à devenir un peu plus violent. James le vit esquisser un sourire narquois à un moment donné et fronça les sourcils, sentant venir le mauvais coup. Peu après, les deux adversaires se retrouvèrent très proches l'un de l'autre et, profitant que la jeune fille utilise un contre sort, il leva sa baguette.
- Caeco fulgor !
Un flash éblouissant aveugla la totalité de la Grande Salle l'espace d'une seconde et lorsque leur vue revint à la normale, Evan Rosier faisait tourner la baguette de Lily dans sa main, la jeune fille se tenant légèrement repliée sur elle-même et le regardant d'un air scandalisé.
- Evan Rosier, vainqueur ! annonça Flitwick.
Alors que les Serpentard applaudissaient, Lily se précipita sur le professeur pour lui dire quelque chose. Ils eurent un bref entretien durant lequel les garçons virent Flitwick regarder suspicieusement Rosier avant de dire quelque chose à la Gryffondor, l'air fataliste. Celle-ci revint vers ses condisciples l'air furieux.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda aussitôt Fiona Distort.
- Ce tricheur m'a donné un coup dans l'estomac ! souffla furieusement Evans. Il savait que même aveuglée, je contrerai ses sorts ou que je ne lâcherai pas ma baguette, alors il m'a frappée au moment où il a lancé le sortilège d'aveuglement pour se saisir de ma baguette.
- C'est pas réglementaire ! s'exclama Océane Runaway.
- Mais je n'ai pas les moyens de prouver qu'il ne m'a pas simplement prise par surprise avec l'éblouissement, grommela son amie. Je te jure que je ne laisserai pas passer ça !
- C'est au tour de Remus, intervint la voix tendue de Peter.
Il n'était pas très rassuré pour son ami compte tenu de la réputation de Hargow. Le Serdaigle était un excellent élève mais également très impopulaire du fait de son mépris des autres et de sa supériorité cruelle lorsqu'il jetait à la figure des autres élèves ce qu'il savait de leurs relations familiales problématiques ou autres. Par ailleurs, Remus n'avait jamais apprécié le garçon et Tara elle-même semblait un peu nerveuse lorsque les deux garçons se placèrent face à face.
- Ça va être un plaisir de t'écraser Lupin, lança Hargow sans même le saluer.
- Je te trouve bien sûr de toi.
- Face à toi je serai toujours vainqueur, répliqua l'autre avec hargne.
Les Maraudeurs avaient eu l'occasion de constater que le Serdaigle, à l'instar de nombreux Serpentard, les détestait, et Remus semblait venir en second de sa haine derrière Sirius – les raisons en restaient encore obscures.
Au signal, le sort d'immobilisation et celui d'expulsion se percutèrent et se perdirent dans le bouclier de protection autour du terrain de duel. Remus marqua un instant de surprise alors que Hargow le regardait d'un air mauvais.
- Si tu croyais que j'allais la jouer en douceur, ricana-t-il.
- Cet excrément de veracrasse le paiera s'il lui fait le moindre mal, s'énerva James, furieux comme beaucoup d'autres que Hargow ait utilisé un sortilège aussi violent que celui d'expulsion.
- Ignivagus !
Un jet de flamme fonça droit sur Remus, qui se jeta sur le côté tout en levant sa baguette.
- Parmaquae !
Une vague d'eau engloba le feu et le fit disparaître, mais le Gryffondor ne s'arrêta pas là et exécuta un nouveau mouvement de baguette en même temps que Hargow.
- Glacium !
- Sectum locus !
L'enchantement de Remus gela l'eau qui était retombée sur le terrain jusqu'au Serdaigle qui se retrouva avec les pieds emprisonnés dans la glace, mais il n'eut pas le temps d'en profiter comme l'incantation de ce dernier avait ouvert une faille dans l'estrade, lui faisant perdre l'équilibre.
- Distrahere !
Roulant sur le côté, Remus échappa au nouveau sortilège et se redressa promptement. Ses amis purent cependant se rendre compte que ses réactions manquaient de vivacité, ses réflexes semblant ralentis, ses décisions hésitantes.
- Dar…
- Abrumpere !
La main droite de Remus s'ouvrit violemment, lui arrachant un cri de douleur alors que Hargow faisait venir à lui la baguette de son adversaire avec un sourire satisfait. A peine sa victoire annoncée et le bouclier levé, les trois garçons se précipitèrent sur leur ami, qui était tombé à genou, tenant sa main contre lui, le visage crispé. Mme Pomfresh se trouvait déjà à côté de lui et prit délicatement sa main pour l'examiner.
- Luxation de toutes les articulations de la main, pronostiqua-t-elle. On va aller arranger ça à l'infirmerie mais tu as eu de la chance que ce ne soit pas plus grave.
Flitwick, qui se trouvait à côté, hocha la tête et alla dire quelque chose à Dumbledore. Le directeur acquiesça et demanda le silence.
- Monsieur Hargow est déclaré vainqueur mais il lui est donné trois points de pénalité pour utilisation trop violente d'un sortilège qui aurait pu avoir de graves conséquences, comme le stipule le règlement.
Hargow lança un regard noir aux Maraudeurs mais ne protesta pas.
- Il va profondément le regretter, grogna dangereusement James, approuvé par Sirius tandis que Remus partait en compagnie de l'infirmière.
- Miss Milten et monsieur Black ! appela Flitwick. Dégagez l'estrade les autres !
- Allez ! Pomfresh va nous le remettre en état ! déclara joyeusement Tara en grimpant sur la tribune pour rendre le sourire aux garçons.
Ceux-ci ne répondirent pas et se retirèrent, laissant Sirius face à elle.
- Tu vas nous la jouer puce sauteuse, n'est-ce pas ? demanda le garçon avec amusement.
- Je vais te faire bouger, confirma la fille en riant.
- Vous êtes prêts ? Commencez !
Aussitôt, Sirius voulut envoyer le sortilège de désarmement, espérant la prendre par surprise, mais la jeune fille était bien trop vive et le rayon passa à plusieurs centimètres d'elle comme elle avait sauté sur le côté au moment où le sort fusait.
Pendant un certain moment, il ne se passa que cela : Sirius tirait et Tara esquivait. Elle envoyait quelquefois des sorts mais Lily s'étonna qu'elle ne cherche jamais à renvoyer un sortilège de protection à la rencontre des sorts de Black. Elle la vit d'ailleurs clairement sur le point d'envoyer un sortilège à un moment donné mais se retenir in extremis alors que Black en lançait un, comme voulant éviter d'en jeter un en même temps que lui.
- Tu t'es lancé un sortilège de ressort ou quoi ? demanda Sirius à un moment donné, agacé du petit jeu de sa camarade.
- Je te fais confiance pour trouver une solution, rigola-t-elle en évitant un nouveau sortilège.
Sirius eut un sourire en coin et décida que la représentation avait assez duré.
- Tu connais les enchaînements triptyques ?
Elle lui lança un regard interrogateur mais il ne répondit pas, donnant soudain des mouvements rapides à sa baguette.
- Faciéor Astatis Expelliarmus !
Un unique rayon fonça sur elle et elle voulut l'éviter mais aux tiers de la distance, un rayon se sépara du principal et vint frapper la surface sur laquelle elle prenait appui, un deuxième faisceau la frappa, la plaquant au sol, et le dernier vint également la percuter, lui arrachant la baguette des mains qui sauta dans celle de Sirius.
- Technique moderne qui permet de bloquer un sortilège jusqu'à ce qu'on décide de l'envoyer, définit-il en souriant. Pour le moment, possible uniquement avec trois sorts, mais qui sait un jour…
Tara éclata de rire, toujours au sol, et accepta la main du garçon pour se relever, lui sautant au cou pour le féliciter de sa victoire que Flitwick – le moment de stupeur passé – venait d'annoncer.
- Dommage que Remus n'ait pas assisté à ça, commenta James en souriant à son ami.
- S'il revient pour les autres duels, tu pourras toujours lui montrer, répondit Sirius avec un clin d'œil.
- C'est beau l'esprit de sacrifice, commenta Tara comme James montait à son tour sur l'estrade avec Youri Destov.
- Je ne considère pas cela comme un sacrifice si ça concerne James, répondit simplement Sirius sous le regard amusé de la fille.
James ne connaissait pas vraiment Youri Destov, le garçon étant un élève plutôt calme et discret, mais l'ayant vu se battre contre Marianne Hofhoud, il savait qu'il était un bon duelliste et surtout qu'il avait un certain esprit stratégique. Ils se saluèrent et se positionnèrent, mais aucun sort ne fut lancé au signal de Flitwick. Tous deux se jaugeaient, semblant attendre que l'autre soit le premier à attaquer. James fut le premier à amorcer un mouvement pour se déplacer, toujours sans jeter de sortilège, et Destov le suivit, le regard braqué sur son visage.
Les duellistes s'analysaient l'un l'autre pour juger de la manière dont l'autre évaluait la situation, James put ainsi constater que son adversaire, tout comme lui, ne baissait qu'à de brefs reprises les yeux sur la main tenant la baguette, préférant se fier à l'expression faciale pour prévoir un coup à venir. Pour le Gryffondor, c'était la meilleure méthode pour ne pas se laisser avoir par du bluff, mais il espérait pour le Poufsouffle qu'il ne comptait pas que sur cette tactique, qui ne servirait plus à grand-chose lorsqu'ils auraient appris les sortilèges informulés.
Le duel s'engagea avec une telle rapidité que personne ne put dire qui avait lancé le sortilège, mais ce qui était certain, c'était que hormis celui de Malefoy et Londubat, aucun combat n'avait été aussi rapide et condensé que celui-là. Les sortilèges et contre sorts s'enchaînaient à une vitesse hallucinante, les deux adversaires étant aussi rapides pour contrer ou esquiver qu'attaquer. Sirius remarqua le sourire affiché sur le visage de James et secoua la tête avec amusement, comprenant que son ami soit heureux de se retrouver face à un tel adversaire.
Les autres élèves étaient totalement incapables de suivre ce qu'il se passait sur l'estrade, il leur semblait assister à un feu d'artifice incessant comme les faisceaux de différentes couleurs se croisaient ou se percutaient. Ils furent à un moment si rapides que pas moins de six rayons se retrouvèrent en même temps dans les airs – et pourtant James n'avait pas utilisé d'enchaînement triptyque.
Le Gryffondor devait reconnaître que Destov lui donnait du fil à retordre et s'il ne voulait pas que le duel se termine à cause de la fatigue de l'un d'entre eux, il serait bien vu de changer de stratégie d'attaque. Il avait remarqué un léger ralentissement dans la fréquence des sorts lancés par le Poufsouffle, ce qui lui fit penser qu'il songeait la même chose que lui et il préféra le laisser engager une nouvelle tactique, comptant sur ses réflexes pour la détourner à son avantage.
Le changement ne tarda pas. Destov recula brusquement en s'entourant d'un bouclier, arrêtant d'envoyer des sorts. Le règlement ne l'autorisait à garder ce type de protection que durant un temps limité et il se mit à courir vers James, qui continuait à lui envoyer des sortilèges. Il savait que cela ne servait à rien mais avait également compris que Destov avait compté sur le fait qu'il insiste, et s'il ne le faisait pas, l'autre garçon changerait de tactique. Arrivé à un mètre de James, Destov leva sa baguette, certain que son adversaire se retrouverait déstabilisé après tous ces sorts envoyés, mais pris dans sa course, il n'avait pas réalisé que le Gryffondor s'était contenté de lancer des jets de lumière qui ne lui avaient donc demandé aucune réflexion sur comment contourner le bouclier.
Alors que Destov ouvrait la bouche pour toucher son adversaire de plein fouet, James enfonça sa baguette à l'intérieur du bouclier, qui n'était qu'énergétique, et prononça le sortilège de désarmement en même temps que l'autre. L'emprisonnement du sort de James dans le bouclier de Destov amplifia sa puissance alors que James lui-même était protégé de celui du Poufsouffle comme sa main se trouvait au-delà du champ de protection. Le Gryffondor fut éjecté un peu plus loin mais sans que sa baguette lui soit soutirée alors que celle de Destov volait dans les airs et retombait en bout d'estrade, le garçon tombant à genou, le souffle coupé.
Il y eut un silence puis de nombreux applaudissements, bien que peu de gens dans le public aient suivi ce qui venait de se passer. Destov se remit vite sur pied et la victoire de James fut annoncée, au désappointement des Poufsouffle.
- Un duel époustouflant ! félicita Sirius quand James revint près d'eux.
- Destov était pas mal, reconnut James, encore un peu essoufflé. Il a gagné mon estime.
- Nous entrons dans les demi finales ! annonça la voix de Dumbledore. Le premier duel opposera Evan Rosier à Gerald Hargow et le second Sirius Black à James Potter.
Il y eut un brouhaha surexcité à l'annonce de ce duel mais certains étaient également sceptiques : il était dur d'imaginer les deux Gryffondor se combattre et encore plus de prévoir qui l'emporterait. La plupart était en fait convaincu que tout cela finirait par un score nul.
- Ce serait bien s'ils s'entre-tuaient, remarqua rêveusement James tandis que Rosier et Hargow se plaçaient face à face.
- Ils en seraient capables mais je crains que les professeurs ne viennent les en empêcher, commenta Sirius d'un air fataliste.
- Dans ce cas j'espère que Hargow va se faire démolir, murmura Peter en songeant à Remus.
- Pas moi ! s'exclama James. S'il l'emporte sur Rosier, ce sera moi ou Sirius qui s'occupera de son cas, alors je préfère de loin qu'il vainque pour la demi finale.
- On saura dans quelques instants, déclara Sirius alors que le duel débutait.
Ce combat-ci mit les spectateurs mal à l'aise plus que celui qui avait opposé Hargow à Lupin. Les duellistes étaient aussi hargneux l'un que l'autre mais semblaient accepter des deux côtés le fait de jeter des sortilèges plus ou moins dangereux. Les professeurs semblaient d'ailleurs hésiter à les laisser continuer mais comme Dumbledore ne disait rien, ils assistaient au duel en se tenant prêts à intervenir à n'importe quel moment.
Finalement, au grand dam de James, ce fut Rosier qui l'emporta en prenant Hargow par surprise avec un sortilège d'immobilisation – ironique quand on considérait tous les sorts de projection qu'ils avaient utilisés.
- Je déteste avoir des dettes envers les gens, grommela Sirius alors que Rosier était annoncé comme vainqueur.
- Ça je le sais, remarqua James, surpris.
- Parfait ! Dans ce cas, c'est toi qui m'en dois une ! lança son ami d'un air plus joyeux.
James eut un immense sourire à cette annonce.
- Crois bien que je te le revaudrai !
Ils grimpèrent sur l'estrade et suivirent les instructions de Flitwick jusqu'à ce qu'il donne le signal. Les respirations s'étaient suspendues dans la salle, chacun attendant avec impatience le spectacle qu'ils étaient assurés de trouver dans ce duel. Cette attente fébrile fut certainement la cause du silence impressionnant qui suivit le geste de Sirius : le garçon balança sa baguette derrière son épaule et haussa les épaules.
- Oups ! Je suis désarmé ! Bravo pour ta victoire James.
- Je me disais bien aussi, commenta Tara en secouant la tête, mais elle fut bien la seule à réagir.
- Mais vous devez vous battre en duel, dit soudain Flitwick, revenant de sa surprise.
- Vainqueur par forfait, rien ne l'interdit dans le règlement, lui fit remarquer Sirius en ramassant sa baguette. Vous pensiez quand même pas qu'on allait retourner nos baguettes l'une contre l'autre ?
- Si vous avez cru ça, j'ignore où vous étiez ces trois dernières années, s'esclaffa James.
- Attendez ! Potter doit faire ce duel, il n'y a pas de raisons ! intervint Rosier.
- Mais James a eu le même nombre de duel que toi puisqu'il en a eu un supplémentaire avant les quarts de finale, lui fit remarquer Sirius avec un sourire en coin. Il n'y a rien qui empêche qu'il se retrouve en finale.
- Si tel est le choix de monsieur Black, rien ne s'y oppose en effet, assura Dumbledore. Je déclare donc monsieur James Potter vainqueur par forfait. Monsieur Rosier, si vous voulez bien vous avancer pour la finale.
- Je te préviens que je double la dette si tu ne l'humilies pas devant toute l'école, promit très sérieusement Sirius.
- Je vais te faire honneur dans ce cas, s'inclina James. Il ne va pas comprendre ce qui lui arrive.
Sirius lui fit un clin d'œil et descendit. Son ami resté sur place avait compris comment fonctionnait Rosier, il savait que dès le signal donné, il lancerait un sortilège aussi puissant que violent, mais qu'il lui faudrait un délai avant d'en jeter un nouveau. S'il désirait tenir sa promesse à Sirius, il allait devoir compter sur sa condition physique autant que magique.
- Prêts ? Commencez !
- Contundis !
James prit appui sur ses jambes et sauta de toutes ses forces pour éviter le sortilège, mais dans le même temps, il engagea un enchaînement triptyque.
- Emollio Turben Accio baguette !
Rosier n'eut même pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait que son corps devint aussi mou que de la guimauve sous l'impact du premier sort, le second le fit tourner comme une toupie, ses membres se balançant ridiculement autour de lui, et le dernier amena sa baguette droit dans la main de James qui riait allègrement.
- T'es pas assez rapide Rosier, faut pas te demander pourquoi t'es devenu une guimauve !
Un éclat de rire mêlé à une acclamation victorieuse envahit la Grande Salle. Les élèves ne s'étaient absolument pas attendus à ce que le dernier duel se finisse aussi rapidement mais Rosier n'avait eu aucune chance avec le triptyque de James.
- Ça c'était bien joué ! s'écria Sirius en sautant sur l'estrade pour l'attraper par le cou et lui frotter vivement les cheveux.
- Le vainqueur pour les quatrième année est James Potter !
Les huées des Serpentard se perdirent sous les applaudissements redoublant des autres élèves.
- Tu étais fantastique ! déclara Peter, des étoiles plein les yeux.
- Pour une fois Potter, je te soutiens à cent pour cent, acquiesça Evans, se recevant un regard franchement surpris de la part de James.
- On n'en attendait pas moins de toi.
- Remus ! Ta main va bien ?
- J'en ai pour deux jours à ne pas pouvoir l'utiliser mais je n'allais pas manquer ta victoire, sourit-il.
Les accolades cessèrent un instant comme Flitwick s'approchait d'eux.
- Excusez-moi monsieur Potter, mais auriez-vous l'obligeance de défaire monsieur Rosier de l'emprise de vos sortilèges je vous prie ?
Le sourire innocent de James ne trompa personne, il avait fait exprès d'utiliser des sortilèges personnalisés.
à suivre…
RAR : Bon, on va bien voir ce que donne le nouveau système de ff . net ! Désolée pour ceux qui aiment lire toutes les RAR. Remarquez, z'avez tjs la possibilité de me les demander mdr ! Pour les reviews anonymes en revanche, je compte qd même y répondre en mettant ces RAR là sur les chapitres, mais tant que faire se peut, mettez vos adresses mail qd vous faîtes des reviews anonymes -) (Je trouve ça morne un envoi sans RAR… snif ! Méchants admin de ff ! Nan mais qu'est-ce que ça peut leur faire qu'on réponde sur nos chapitres ? T.T Je veux laisser mes rarrrrrrrrrrrrrrrr ! bouhouhou !)
