Merci pour vos reviews et tout particulièrement à mes deux fidèles lectrices Ange.Lou et Opalina. Quant à toi, Anagramme, décidément tu es partout !
Pour répondre à tes questions Opalina, il n'y a aucune référence à des voyages dans le temps dans cette fic. Quant au lien que tu suggère… si je te répondais, il n'y aurait plus de suspense ! Sinon, moi aussi je trouve que Ron et Hermione sont trop mignons. Et tu vas voir, cela continue…
J'ai un peu d'avance dans mes chapitres car je mets cette fic sur d'autre site. Alors si j'ai beaucoup de commentaires, je pourrais peut être poster un peu plus souvent jusqu'à ce que j'ai ratrappé le retard qu'il y a ici par rapport aux autres sites.
Aller, bonne lecture !
Chapitre 11 : Comme son nom l'indique, la forêt interdite est…
Harry avait repris le Poudlard Express avec une certaine joie mais aussi avec une certaine angoisse. Il craignait un peu ce qui allait encore lui tomber dessus à Poudlard et il n'aimait pas laisser Rémus seul avec ses tristes pensées. Surtout qu'il semblait encore plus triste depuis qu'il lui avait parlé de la jeune Serpentard. Mais Rémus n'avait rien voulu lui dire à ce sujet et la seule chose que Harry avait pu tirer de lui, c'était que la jeune fille avait beaucoup compté pour Sirius, mais cela il s'en était déjà aperçu !
Mais Harry était aussi heureux de pouvoir retrouver Eridan. Il se demandait bien comment la jeune fille avait passé les vacances de Noël et il ne pouvait nier qu'il s'était inquiété pour elle pendant les vacances. Mais Hermione avait sans doute raison quand elle disait que la jeune fille n'avait pas paru triste de rester seule à Poudlard et qu'il ne lui arriverait rien… Il y avait aussi autre chose. Il craignait un peu sa réaction par rapport au cadeau qu'il lui avait envoyé… Mais bien sûr, cette angoisse n'avait rien à voir avec les autres et de celle-là, il n'en avait pas parlée à Ron, Hermione et Ginny !
Ils croisèrent Eridan alors qu'ils se rendaient à la tour de Gryffondor. La jeune fille sourit en les voyant. Harry, lui, ne pouvait détacher son regard du collier qu'elle portait autour de son cou. C'était bien la licorne ailée qu'il lui avait offerte. Au moins, il pouvait se dire qu'il avait fait le bon choix. La licorne correspondait très bien à Eridan et elles semblaient bien s'entendre… La licorne battit des ailes en le voyant et Eridan jeta un regard amusé à Harry. Ce dernier releva vivement la tête. Il devait avoir l'air idiot et il était probablement devenu écarlate…
Les vacances se sont bien passées ? demanda Eridan.
Hermione entreprit de les lui raconter avec force détails :
… Et toi, tu ne t'es pas ennuyée toute seule ?
Je n'étais pas seule. Il y avait les professeurs Rogue, Hagrid et Firenze. J'ai beaucoup discuté avec eux… Et j'ai aussi discuté avec un certain elfe de maison nommé Dobby… Il m'a raconté des tas de choses intéressantes à propos de toi, répondit-elle en se tournant vers Harry.
Celui-ci se sentit rougir encore davantage. Il n'osait même pas imaginer ce qu'avait pu raconter l'elfe de maison ! Sans doute des choses très embarrassantes connaissant Dobby… et au vu du sourire d'Eridan !
Nous avons reçu une photo représentant Voldemort et Pettigrow, dit très vite Harry pour changer de sujet.
Une drôle de lueur passa dans les yeux d'Eridan et Harry aurait dit que maintenant c'était elle qui paraissait gênée. Mais cette impression ne dura qu'une seconde et Harry n'y pensa plus.
Une photo de Voldemort ! Vous savez qui l'a prise ? Non… Et qu'allez-vous en faire ?
Hermione lui expliqua son idée d'utiliser la presse dans la bataille contre Voldemort. Eridan sembla trouver l'idée très intéressante.
Il y aurait des tas de choses intéressantes à raconter sur Voldemort et que les gens ne connaissent pas. Rien que sur ses origines...
Les quatre autres hochèrent la tête.
Au fait, ajouta Eridan en s'adressant à Hermione, tu as trouvé le sortilège pour connaître l'empreinte magique de l'hydre ?
Non. Je n'ai pas trouvé la potion, pas même dans la réserve ! Pourtant je suis sûre que le professeur Rogue nous en a déjà parlée…
Peut être que cette potion fait partie de ses recherches et comme il n'a jamais pu les faire publier…
Les quatre autres adolescents la regardèrent les yeux éberlués.
Quelles recherches ?
Ses recherches en potion. Celles qu'il a faites juste après être sorti de Poudlard. Evidement, il ne s'y est pas consacrées longtemps mais il a pu obtenir des résultats. Je lui demanderai si vous voulez…
Harry eut du mal à cacher son étonnement. Etonnement qui n'était pas seulement dû au fait que Rogue ait fait des recherches en potion dans sa jeunesse mais surtout parce qu'Eridan le savait. Etait-ce Rogue qui le lui avait dit lorsqu'elle allait le voir ? Mais pourquoi se confiait-il à une élève et qui plus est à une Gryffondor ?! C'était au-dessus de l'entendement d'Harry…
Les cours reprirent, accompagnés des devoirs, des séances d'occlumencie avec Rogue, des entraînements de Quidditch et des réunions de l'AD. Harry était surtout pris par les entraînements de Quidditch car le match contre les Poufsouffles approchait. Et même si Harry doutait qu'il puisse être aussi difficile que celui contre les Serpentards, il voulait le gagner. En fait, il avait envie que son équipe remporte ses trois matchs pour la première fois depuis… très longtemps ! En tout cas, Gryffondor n'avait jamais gagné ses trois matchs depuis qu'il était lui-même élève de Poudlard mais cette année, ce serait différent. Cette année, Gryffondor remporterait tous ses matchs… après tout, aucun match ne pouvait être pire que le dernier. Il n'y avait sûrement rien de pire que de se faire attaquer par un groupe de harpies !
Au premier cours de soins aux créatures magiques, Harry se dirigea vers Hagrid sous les regards d'Hermione. Tous les deux avaient parlé pendant les vacances et ils en étaient venus à la conclusion qu'ils devaient parler à Hagrid. Harry ne se souvenait plus comment il se faisait que c'était lui qui devait s'y coller mais il savait qu'il n'avait pas le choix.
Harry jeta un coup d'œil autour de lui pour s'assurer que personne ne pouvait l'entendre. Tout le monde était trop occupé par les snorks qu'ils devaient étudier. Les snorks étaient de petites bêtes poilus aux grands yeux rouges, aux longues oreilles poilues et aux dents tranchantes comme des lames de rasoirs. En plus de ça, leurs bras se terminaient par deux pinces comme un sécateur et s'ils ne mesuraient guère plus d'une vingtaine de centimètres de haut, ils semblaient particulièrement agressifs. D'après ce qu'avaient dit Hagrid, avec ravissement, ils étaient très dangereux quand ils étaient en bande et suffisamment courageux (Malfoy avait dit stupides et Harry était pour une fois et pour son plus grand déplaisir assez d'accord avec lui) pour attaquer un troll. Apparemment, ils ne se souciaient guère du fait que la plupart d'entre eux finissaient aplatis comme des crêpes et continuaient d'attaquer jusqu'à avoir tué leur proie en lui inoculant un poison qui infectait ses blessures et pourrissait ses chairs, ou que plus un snork ne soit vivant.
Harry avait la nausée rien qu'en y pensant et il se demanda si finalement il ne préférait pas parler à Hagrid.
Hagrid, chuchota-t-il. Qu'avez-vous fait de Graup ?
Il est toujours dans la forêt ! Il a fait de gros progrès en anglais ! Mais je n'ai pas pu lui chercher une compagne, je n'en ai pas eu le temps cet été…
Harry ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement.
Il est beaucoup plus calme, continuait Hagrid sans s'apercevoir de l'air qu'affichait Harry. Ça serait bien que toi et tes amis alliez lui rendre une petite visite. Je pense qu'il faut qu'il s'habitue à voir d'autres sorciers que moi…
Hagrid paraissait tellement ravi de parler de son demi-frère qu'il n'aperçut pas la grimace d'horreur et de panique d'Harry.
D'ailleurs, il se souvient très bien d'Hermione. Il m'en a souvent parlé. Tu sais qu'il l'appelle Hermy ?
Harry hésita entre éclater de rire ou prendre ses jambes à son cou. Il se souvenait aussi qu'Hermione n'avait accepté le surnom que parce qu'elle était terrifiée… Et à raison !
Il serait vraiment très content de la voir… Il est si gentil… et si petit…
Harry faillit s'étouffer avec sa langue.
Quand il retourna vers ses amis, il décida qu'il aurait préféré étudier les snorks plutôt que de parler à Hagrid. Et quand il leur rapporta sa conversation avec le demi-géant, il put constater qu'Hermione avait profondément blêmi à tel point qu'elle rivalisait presque avec Malfoy question blancheur.
Il avait bien sûr dû expliquer à Eridan qui était Graup mais étonnamment la jeune fille n'avait eu aucune réaction particulière en apprenant que son professeur de soins aux créatures magiques était un demi-géant et qu'il avait laissé son demi-frère, un géant à part entière celui-là, dans la forêt interdite.
Il me l'avait déjà dit, leur avait-elle simplement répondu sous leurs regards ahuris. Pendant les vacances…
Harry faillit s'étonner de la confiance d'Hagrid avant de se rappeler que le demi-géant faisait confiance à la grande majorité des gens et qu'en plus, Eridan avait la confiance et l'amitié de Buck.
C'était le premier samedi de février et Harry devait retrouver les autres joueurs de Gryffondor sur le terrain de Quidditch. Le match contre les Poufsouffles approchait de plus en plus et Harry avait redoublé les séances d'entraînements malgré le froid, la neige et le brouillard… et au grand déplaisir de la plupart des joueurs. Le seul qui ne se plaignait pas était Ron mais Harry savait que cela n'avait rien à voir avec le Quidditch. C'était juste que son ami préférait penser au match qu'à la saint Valentin qui approchait elle aussi.
Harry sourit en voyant l'air de Ron. Aurait-il le courage de franchir le pas cette fois-ci ?
Tout le monde sur son balai ! cria Harry alors que le soleil se levait à peine.
Mais il fait encore plus froid là-haut ! se plaignit Katie.
Et tu nous as fait lever avant le soleil, grogna Mélina.
Alors qu'on est le week-end ! continua Mathias.
Arrêtez de vous plaindre ! Il faut absolument qu'on gagne contre les Poufsouffles ! Et les conditions du match peuvent être encore pires !
Une tempête de neige, peut être ? ironisa Ginny.
La jeune fille tremblait et soufflait sur ses mains pour essayer de les empêcher de geler. Harry se sentit un peu coupable mais il se reprit rapidement en pensant au prochain match.
Vous aurez plus chauds quand vous vous activerez !
Cinq de ses joueurs grimacèrent, soupirèrent mais finirent par enfourcher leur balai. Ron gardait les yeux baissés et Harry dut le secouer plusieurs fois avant qu'il ne reprenne pied dans la réalité.
Harry devait reconnaître que les joueurs ne s'étaient jamais autant démenés qu'en cette séance d'entraînement mais les trois quarts de leurs actions étaient parfaitement inutiles et la plupart du temps inefficaces.
Concentrez-vous un peu ! s'exclama Harry.
Je ne peux pas tenir ma batte, j'ai les doigts gelés ! se défendit Mélina approuvée par Mathias qui laissa tomber sa batte et feignit de ne pouvoir éviter un cognard.
Et nous on ne peut pas voir les anneaux car le vent nous fait pleurer ! continua Ginny approuvée par les deux autres poursuiveurs.
De plus, le souaffle glisse tant il est recouvert de glace ! cria Katie qui venait de laisser tomber la grosse balle pour la douzième fois au moins.
Plus qu'une dernière figure ! finit par dire Harry devant les regards suppliants de ses camarades.
C'était une figure complexe qui demandait la participation de tous les joueurs mais qui permettait de feinter toutes sortes d'adversaires et de marquer un but.
Au bout de trois heures d'entraînement, Harry finit par laisser partir les joueurs. Avant de partir, Ginny lui jeta un regard noir, à lui glacer les sangs s'il n'était pas déjà entièrement gelé. Seul Ron l'attendit et ne lui adressa aucune plainte. Harry le trouvait beaucoup trop songeur, même compte tenu de l'approche de la saint Valentin. Il y avait quelque chose qui n'allait pas, quelque chose qu'il leur cachait…
Ils furent étonnés de ne trouver ni Hermione ni Eridan dans la salle commune et ils commencèrent à s'inquiéter quand ils ne les trouvèrent pas non plus à la bibliothèque. Ils finirent par tomber sur Pattenrond qui leur présenta un papier accroché à son collier. Harry le saisit et lut à voix haute.
9h30 Eridan et moi sommes allés rendre visite à Graup dans la forêt interdite. Hagrid a tellement insisté quand nous sommes allés le voir… Et Eridan doit transmettre un message de Firenze aux centaures. Nous devrions être de retour vers onze heures, onze heures trente… signée Hermione.
Elles sont complètement folles ! s'horrifia Ron. Quant à Hagrid…
Harry ne répondit rien, il n'était pas loin de penser la même chose que son meilleur ami. Mais qu'est-ce qu'il leur avait pris ?!
Il est plus de midi, s'inquiéta Ron en regardant sa montre.
Elles devraient déjà être rentrées… Il leur est peut être arrivé quelque chose…
Evidemment qu'il leur est arrivé quelque chose ! Elles sont allées voir un géant ! Et des centaures qui attaquent les humains ! Sans compter les araignées, les… les… tout ce qui traîne dans cette forêt !
Je n'arrive pas à comprendre comment elles ont pu aller là-bas ! Hermione connaît pourtant bien les dangers de cette forêt…
Ron pâlit tout d'un coup, attirant l'attention d'Harry.
Il, il y a quelque chose que je ne vous ai pas dit… bredouilla le jeune homme. Hier, j'ai… j'ai vu Eridan. Elle parlait avec Malfoy ! Et ils n'avaient pas du tout l'air de se disputer… Je n'ai pas pu entendre leur conversation car je ne voulais pas qu'ils m'aperçoivent, mais Eridan semblait demander à Malfoy de faire quelque chose…
Et à ton avis, il allait le faire ?
Ron hocha la tête. Harry ne répondit rien. Il ne voulait surtout pas penser à ce que tout cela pouvait signifier. La veille, Eridan parlait avec Malfoy, le fils d'un mangemort, et ce jour là, elle et Hermione se rendaient dans la forêt. Et n'en revenaient pas ! Harry ne voulait pas penser qu'Eridan put être une traître, encore moins qu'elle ait pu emmener Hermione dans un piège… mais c'était troublant… Et le fait que Malfoy soit prêt à obéir à quelqu'un l'était tout autant. Car connaissant le blond, cela ne pouvait qu'être quelqu'un de très important et pas une mystérieuse inconnue venant d'Amérique du Sud !
Si ça se trouve, elles sont sur le chemin du retour. Si on s'avançait à leur rencontre, proposa Harry en essayant de faire fuir ses doutes et ses craintes.
Ron hocha la tête. Les deux garçons reprirent leurs capes et sortirent dans le froid de février.
Ils s'enfonçaient dans la neige qui couvrait tout en couche épaisse ce qui les ralentit un peu. La neige se mit à tomber et le vent redoubla. Harry et Ron pressèrent le pas pour se mettre à l'abri de la forêt.
La forêt était déjà peu engageante en temps normal mais là, elle était carrément effrayante. Le soleil qui n'arrivait déjà presque pas à percer les nuages ne passait pas dans la forêt qui était aussi sombre qu'en pleine nuit. Et il y régnait un silence angoissant, à peine troublé par le bruit de la neige qui tombait.
Les deux adolescents s'arrêtèrent un instant à l'orée de la forêt, hésitant à faire un pas de plus.
Elles ont peut être besoin d'aide, finit par dire Harry.
Ron hocha la tête et les deux garçons s'engagèrent sous le couvert des arbres. Le silence qui y régnait était encore plus pesant, l'angoisse palpable et le danger étouffant. Harry n'avait jamais ressenti une telle angoisse même lorsque pour la première fois dans la forêt interdite, il avait rencontré l'ombre de Voldemort. Comme cette fois là, il avait l'impression d'une présence étrangère à la forêt qui voulait la rejeter sans le pouvoir. Mais cette fois-ci, la présence n'avait rien d'affaibli, elle était prête à combattre… Et Harry avait l'impression qu'une fois de plus, il était la proie. Décidément, cela devenait une habitude… Mais ce n'était pas Voldemort qui était dans cette forêt, et s'il y était pour quelque chose, en tout cas sa cicatrice ne s'était pas manifestée. Mais Harry n'était pas certain de trouver cela rassurant pour autant car lors de l'attaque des hydres, celle des harpies et même celle des mangemorts, elle ne s'était pas particulièrement fait sentir… Le lien s'affaiblirait-il ? Pourtant il l'avait senti avant l'attaque des mangemorts sur Azkaban…
Harry et Ron marchaient dans la forêt, en direction de l'endroit où Harry pensait qu'était Graup. Les bruits de leurs pas étaient étouffés par la couche de neige qui avait réussi à passer les arbres mais leurs respirations résonnaient bizarrement dans cette atmosphère oppressante. Soudain, un bruit se fit entendre derrière eux, les faisant sursauter puis se retourner brusquement, la baguette levée.
Ce n'était qu'une branche brisée par la neige, soupira de soulagement Harry. Mais il vaut mieux rester vigilant et garder nos baguettes sorties…
Ron hocha la tête sans rien dire. Harry pouvait voir qu'il se faisait un sang d'encre pour Hermione. Ils n'avaient pas aperçu les traces des jeunes filles à cause de la neige qui tombait encore et toujours et rien n'indiquait qu'elles étaient passées par-là…
Ils s'enfonçaient toujours plus profondément dans la forêt sans rencontrer la moindre âme qui vive ni la moindre trace mais au moins la neige s'était arrêtée de tomber. Soudain une flèche fila, passant entre leurs têtes pour aller se ficher dans le tronc de l'arbre immédiatement derrière eux. Les deux adolescents pointèrent leurs baguettes dans la direction d'où venait la flèche. Des bruissements se faisaient entendre dans les fourrés et bientôt, une dizaine de centaures à l'air inquiet en sortirent.
Ce ne sont que des élèves de Poudlard, soupira un centaure au pelage blanc tâché de noir.
Ils n'ont rien à faire ici ! s'exclama un autre centaure dans lequel Harry reconnut Bane.
Les deux adolescents n'avaient pas baissé leurs baguettes mais ils hésitaient, n'osant pas bouger de peur de déclencher une réaction de la part des centaures.
Calme-toi, Bane ! Tu vas finir par tuer quelqu'un… dit le premier centaure.
Bane a raison sur un point, vous ne devriez pas être ici, dit un centaure roux d'une voix triste.
Harry reconnut Ronan.
C'est dangereux, il y a quelque chose qui rôde dans les sous-bois…
Les autres centaures jetèrent des regards inquiets autour d'eux.
Nous cherchons nos amies, bredouilla Harry. Vous les avez vues ?
Elles sont sûrement mortes et vous n'allez pas tarder à les rejoindre si vous ne quittez pas notre forêt !
Et bien Bane, tu étais beaucoup plus poli tout à l'heure ! se moqua le centaure à la robe bicolore.
Je ne vois pas ce que tu veux dire !
Je vous entends bien mademoiselle, mais il a enfreint nos lois… C'est vrai mademoiselle, vous avez raison… Nous en parlerons au conseil, mademoiselle… dit le centaure noir et blanc d'une voix obséquieuse.
Bane releva la tête d'un air hautain mais il était rouge brique.
Harry et Ron se lançaient des regards, ne sachant pas s'ils devaient rire ou s'inquiéter.
Si les personnes que vous cherchez sont deux jeunes filles dont l'une porte en collier une licorne ailée alors oui, nous les avons vues, coupa Ronan. Nous avons essayé de les dissuader de continuer car de grands dangers se cachent dans cette forêt, et des choses qui ne devraient pas s'y trouver… Mais elles ont dit qu'elles avaient quelque chose à faire ici…
Qu'est-ce qui se cache dans la forêt ? demanda Ron, inquiet.
Nous n'en savons rien mais c'est dangereux…
Les autres centaures l'approuvèrent en frappant le sol de leurs sabots.
Il y a longtemps que vous les avez vus ? demanda Harry.
Plusieurs heures déjà… Elles se dirigeaient vers la clairière où Hagrid cache son monstre… Si le destin le veut, elles y sont encore… mais j'en doute…
Ronan fit une geste de la tête aux autres centaures et tous disparurent à nouveau dans les fourrés.
Prenez garde à vous, dit Ronan en disparaissant à son tour.
Il ne resta bientôt plus que Bane devant eux qui avaient l'air tiraillé par des pensées contradictoires.
Si vous les retrouvez vous pourrez dire à celle qui porte le nom d'une constellation qu'elle n'aura jamais rien à craindre des habitants de la forêt, finit-il par grommeler avant de disparaître.
Laissés seuls, les deux garçons commencèrent à se poser des questions.
Qu'est-ce qui se cache dans la forêt et qui peut effrayer les centaures ? demanda Ron d'un air inquiet.
Et comment Eridan fait-elle pour se faire apprécier par les personnes et les êtres qui détestent tout le monde ?
Ron haussa les épaules.
On ferait mieux de se remettre en route, dit-il. Je crois que moins on restera dans cette forêt plus nous aurons de chance de ne pas y rencontrer la chose qui s'y cache et qui effraie tant les centaures…
Les deux adolescents reprirent donc leur route, s'enfonçant davantage encore dans les profondeurs de la forêt. Ils furent rapidement obligés d'utiliser leurs baguettes pour s'éclairer car il faisait aussi sombre que par une nuit de nouvelle lune. Et comble de malchance, un épais brouillard s'était levé, stagnant en masses brumeuses entre les arbres dans une impression fantomatique. Les deux garçons n'y voyaient pas à deux pas malgré la lumière produite par leur baguette et ils étaient obligés d'avancer à l'aveuglette, les bras en avant pour ne pas se cogner aux troncs des arbres qu'ils ne voyaient qu'à la dernière seconde.
Tu es sûr que nous sommes dans la bonne direction ? demanda Ron d'un air inquiet.
Je ne suis sûr de rien, je ne vois rien ! Et pour tout te dire, je ne sais même plus où nous sommes…
Malgré l'obscurité et le brouillard, Harry vit Ron se crisper d'inquiétude.
Graup est dans une clairière, une grande clairière pour qu'elle puisse le contenir. Et nous devrions y voir mieux sans le couvert des arbres. De plus, avec sa taille, on ne risque pas de le manquer !
Tu parles, on ne voit pas les arbres et pourtant, eux aussi, ils font plusieurs mètres de haut !
Et qu'est-ce que tu proposes ? Que je l'appelle ? Non seulement je doute qu'il se souvienne de moi mais il pourrait très bien nous écraser par mégarde en cherchant où nous sommes. Sans compter que je n'ai pas vraiment envie d'attirer sur nous l'attention de la créature qui rôde dans la forêt et qui effraie les centaures…
Ron grommela quelque chose que Harry ne comprit pas.
Qu'est-ce que tu dis ?
Qu'avec la chance que nous avons, les filles sont rentrées depuis longtemps et nous attendent au chaud devant un bon feu ou dans la grande salle en train de prendre leur déjeuner !
Voilà pourquoi tu es de mauvaise humeur, tu as faim ! Je croyais que c'était toi qui t'inquiétais de ce qui était arrivé aux filles. Et si tu veux mon avis, je préférerai qu'elles soient bien tranquillement devant le feu ou devant un bon ragoût que toutes seules dans cette maudite forêt !
Ron hocha la tête.
De toute façon, elles sont dans la forêt. Tu le sens comme moi n'est-ce pas ?
Harry hocha la tête. Oui, lui aussi avait ce mauvais pressentiment qu'elles étaient dans la forêt et qu'il leur était arrivé quelque chose. Peut être qu'elles avaient été attaquées par cette chose dans la forêt…
Harry se figea soudain en entendant un bruit étrange. On aurait dit une respiration mais une respiration amplifiée.
Ron, tu entends ? chuchota Harry sans savoir pourquoi il baissait la voix.
Oui. On dirait quelqu'un qui a le rhume et qui renifle…
Je crois que c'est Graup.
Mais nous le verrions si c'était lui ! Tu m'as dit qu'il mesurait cinq mètres !
Il est encore loin, c'est pour ça qu'on ne l'entend pas beaucoup… Allez viens, on n'a plus qu'à suivre le bruit !
Si c'est le vent, nous serons définitivement perdus, protesta Ron.
Mais Harry ne l'écouta pas et se dirigea vers l'endroit d'où le son semblait provenir. Ron finit par le rejoindre.
Les arbres se firent moins nombreux et moins serrés, le brouillard moins opaque. Ils étaient arrivés dans une large clairière. Harry distinguait deux sortes de collines brunes qui ressortaient dans le blanc de la neige.
Regarde ! Ce sont ces jambes. Il est assis…
Ron ouvrit la bouche mais il ne put prononcer le moindre mot quand il vit une énorme main balayer la neige qui se trouvait au sommet de l'une des collines, le genou du géant. Il l'ouvrit et la ferma plusieurs fois dans un geste qui le faisait ressemblait à une grosse carpe rousse.
Il est fou, murmura-t-il. Hagrid est fou…
Harry lui donna une claque dans le dos pour le sortir de son ébahissement.
Voilà Graup. Hagrid a dit qu'il avait fait des progrès en anglais, voyons ça. Graup ! hurla-t-il.
Une énorme main heurta le sol, le faisant trembler.
QUI APPELLE GRAUP ? rugit le géant.
De la neige s'envola, comme soufflée par un vent violent. Du brouillard apparut la tête difforme du géant qui essayait manifestement d'apercevoir ceux qui l'avaient dérangé. Harry sentit tout son courage s'évanouir à la vue de la main qui cherchait à l'atteindre mais il continua vaillament.
Graup, c'est moi Harry ! Tu te souviens ? Hagrid nous a présentés…
AMIS HAGRID ?
Oui, oui ! C'est ça nous sommes des amis de Hagrid, il ne serait pas content si tu nous faisais du mal…
GRAUP PAS FAIRE MAL AMIS HAGRID ! assura le géant ce qui rassura quelque peu Harry.
Il jeta un coup d'œil à Ron qui n'avait pas bougé, tétanisé.
Il ne nous fera rien, ne t'inquiète pas…
Mais pourquoi Dumbledore l'a laissé le ramener ici ?! Et il est fou pour envoyer Hermione voir ce… ce monstre !
Hagrid n'a jamais considéré comme nous ce qui était dangereux…
Tu veux dire qu'il est totalement inconscient oui !
Harry hocha lentement la tête. Le moment était plutôt mal choisi pour parler d'Hagrid et de sa passion par tout ce qui pouvait brûler, écraser, déchirer, dévorer… les êtres humains.
Graup, nous cherchons nos amies. Eridan et Hermione…
HERMY ?
Oui, c'est ça Hermy ! Tu l'as vue ?
HERMY VENIR VOIR GRAUP MAIS PARTIE MAINTENANT.
D'accord, il y a longtemps qu'elle est partie ?
Graup le regarda sans comprendre. Manifestement, le temps n'était pas un concept qu'il comprenait.
C'est pas grave Graup… Dis-moi juste par où elles sont parties…
Le géant sembla réfléchir ce qui lui donnait une expression très bizarre et un peu inquiétante sur le visage. Ses paupières étaient plissées sur ses petits yeux, ses sourcils de la même couleur que les broussailles s'étaient rapprochés ne formant plus qu'une seule ligne et sa bouche était figée dans un rictus qui laissait apparaître un nombre trop important pour un humain de dents jaunes. Harry ne put s'empêcher de reculer de quelques mètres. Certes, le géant semblait s'être beaucoup calmé mais Harry ne tenait pas à ce qu'il puisse le toucher, même s'il avait de bonnes intentions.
PARTIES LA-BAS ! finit par dire le géant en pointant son énorme main vers sa droite vers ce qui semblait être un chemin.
Harry et Ron se dirigèrent vers l'endroit qu'indiquait le géant. Ils n'avaient pas fait quelques mètres que Graup se désintéressait déjà d'eux et entamait de faire une monstrueuse boule de neige.
Qu'est-ce qu'elles sont encore allées faire ? Je croyais qu'elles devaient juste aller voir Graup et les centaures… s'inquiéta Ron.
Elles auront vu un animal ou une plante rare… Que veux-tu que j'en sache ?!
Harry ne voulait surtout pas que Ron prononce à nouveau ses doutes quant à la loyauté d'Eridan. Il ne voulait pas l'entendre à nouveau dire qu'elle parlait avec Malfoy et qu'elle semblait lui donner des ordres. Il ne voulait surtout pas penser à tout ce qui était bizarre chez elle ni à toutes les attaques qu'ils ne cessaient d'essuyer cette année. Des attaques dans l'enceinte de Poudlard ! Il essayait de se rassurer en se disant qu'à presque toutes les attaques, elle avait été aussi en danger que les autres et qu'elle les avait aidés à survivre… Il ne voulait pas non plus penser que les filles étaient dans la forêt avec une créature qui effrayait les centaures, qu'ils marchaient depuis des heures sans avoir trouvé de traces d'elles… et que comble de malchance, la neige s'était remise à tomber en gros flocons tourbillonnants, transformant un peu plus le paysage. Ils n'avaient pourtant pas besoin de cela pour être complètement perdus !
Harry leva les yeux au ciel. Un ciel blanc qui ne laissait filtrer qu'une lueur fantomatique.
Aide-moi Sirius ! J'ai besoin de toi… murmura-t-il de manière à ce que Ron ne puisse pas l'entendre. Aide-nous à retrouver les filles ! Aide-moi à savoir si je dois me fier à mon instinct et faire confiance à Eridan...
Tout en disant cette dernière phrase, Harry se demanda s'il avait bien raison de demander cela à Sirius. Après tout, c'était lui qui avait suggéré à ses parents de prendre Pettigrow comme gardien du secret alors qu'il s'était révélé être un traître à la solde de Voldemort. Sirius n'était peut être pas la personne la plus à même de lui dire à qui faire confiance… Mais à qui demander de l'aide ? Rémus, Ron et Hermione préféraient ne pas se prononcer, Dumbledore lui aurait probablement dit de se méfier d'Eridan vu comment il se comportait avec la jeune fille ! Mais cela ne voulait rien dire, Harry avait appris à ne plus compter sur Dumbledore, à ne plus croire qu'il était infaillible et qu'il savait tout !
Les deux garçons avançaient depuis près d'une heure sur l'étroit sentier que leur avait indiqué Graup. Ils n'avançaient pas vite à cause de la neige et des branches qui étaient tombées, brisées sous le poids de la neige. De plus, en s'enfonçant à nouveau dans les sous-bois, ils avaient dû de nouveau utiliser leurs baguettes pour s'éclairer.
Un profond silence régnait dans la forêt et le moindre bruit résonnait d'une manière inquiétante.
Harry ne pouvait s'empêcher de regarder de tous côtés, de tressaillir à chaque bruit même le plus minime et il n'arrêtait pas de trébucher. Il se maudit de n'avoir pas emporté la boite offerte par Hagrid et dans laquelle il rangeait son Eclair de Feu. Le froid le mordait cruellement, il était trempé et ses jambes commençaient à le faire souffrir. A côté de lui, Ron avait cessé de se plaindre, probablement trop fatigué pour continuer et trop découragé. Cela faisait bien longtemps qu'ils n'avaient plus la moindre idée de l'endroit où ils se trouvaient et ils n'étaient même pas certains de se trouver encore sur le sentier. La neige avait tout recouvert et les arbres et les fourrés avaient tout envahis.
Il y eut soudain du mouvement dans le fourré devant eux. Les deux garçons pointèrent leurs baguettes, d'abord pour essayer d'apercevoir ce qui remuait et ensuite pour se défendre car la chose paraissait assez grosse… Une longue branche de l'épaisseur d'une cuisse jaillit du fourré, faisant sursauter les deux garçons. Une branche poilue et articulée…
Ron et Harry se jetèrent un regard paniqué. La branche semblait animée d'une vie propre. Ils ne furent pas longs à comprendre que ce qu'ils avaient pris pour une branche n'était autre qu'une patte. Une gigantesque patte appartenant à une énorme araignée.
Harry essaya de tirer Ron en arrière avant que l'animal n'apparaisse en entier mais Ron était comme paralysé.
Deux yeux jaunes apparurent entre les branchages. Ils semblaient scruter les alentours et se posèrent quelques instants sur les deux garçons. Harry se sentit frémir sous le regard glacé du monstre mais il se rendit compte qu'il était incapable de faire un pas. Ses membres ne lui obéissaient plus !
Une autre patte apparut.
On va se faire dévorer vivant ! cria Ron.
Harry ne répondit rien, trop occupé à essayer d'obliger ses jambes à se soulever. Le résultat fut encore pire, il se retrouva étalé dans la neige qui s'insinua dans ses vêtements. Il releva la tête juste à temps pour voir apparaître deux mandibules que la bête faisait claquer d'une manière qui n'avait rien d'engageante.
Le monstre apparut tout entier. Il devait facilement atteindre les deux mètres de hauteur et ses yeux jaunes brillaient d'une inquiétante lueur. Un des enfants d'Aragog, sûrement ! Mais Harry s'aperçut rapidement que c'était de la peur qui brillait au fond des yeux de l'araignée géante. Et savoir que quelque chose avait réussi à terroriser une telle bête le rendait au bord de la panique.
L'araignée cracha sur eux une mixture gluante qui leur colla les bras au corps, les jambes entre elles, les empêchant de faire le moindre mouvement. Mais contrairement à ce que craignait Harry, elle ne s'arrêta pas pour les dévorer et continua son chemin le plus rapidement possible compte tenu de ses jambes trop longues et trop fines pour sa corpulence. Une fois qu'elle fut partie, Harry et Ron tentèrent de se libérer mais plus ils bougeaient, plus ils s'engluaient.
Je crois que le froid solidifie la toile, dit Ron au bout d'un certain temps.
Harry constata qu'il avait raison. Et une fois solide, la toile devenait aussi cassable.
Les deux garçons s'enfoncèrent donc le plus possible dans la neige, restant ensuite sans bouger en attendant que le froid solidifie leurs liens gluants.
Harry tremblait et claquait des dents. Il aurait parié que ses lèvres étaient bleues et cela faisait déjà longtemps qu'il ne sentait plus ni ses doigts ni ses orteils. Quant à son nez, il avait l'impression que le moindre choc le briserait en mille morceaux.
Il finit par réussir à s'extirper de la neige et se jeta sur un arbre pour briser ses liens. Le choc lui fit moins mal que ce qu'il avait craint mais c'était sans doute le froid qui l'anesthésiait. Très probablement, il se retrouverait avec d'énormes ecchymoses quand il parviendrait à sortir de cette forêt. S'ils y arrivaient !
Harry vit Ron qui avait lui aussi réussi à se débarrasser de ses liens. Le jeune homme venait de se jeter un sort de réchauffement.
C'est Hermione qui me l'a appris, expliqua-t-il. Pour que je puisse jouer au Quidditch sans mourir geler...
Bonne idée ! Il faudra l'apprendre aux autres joueurs pour qu'ils arrêtent de se plaindre…
Il faudrait déjà qu'on puisse les revoir… les autres joueurs !
Harry ne répondit rien. Il ne voulait surtout pas penser au fait qu'ils allaient peut être mourir dans cette forêt, qu'Hermione et Eridan étaient peut être déjà mortes… Il ne supporterait pas que d'autres personnes meurent à cause de lui ! Et ce serait à cause de lui ! Et il savait aussi qu'il serait incapable de se remettre de la mort de ses amis. Il ne pourrait pas supporter cela une nouvelle fois…
Je me demande pourquoi elle ne nous a pas dévorés, dit soudain Ron.
Harry s'était lui aussi posé la question et la conclusion qu'il avait tirée de ses réflexions l'inquiétait particulièrement.
Elle avait trop peur pour s'attarder, finit par répondre Harry.
Qu'est-ce qui peut faire peur à un tel monstre ?!
Harry ne répondit rien. Là était bien la question…
En tout cas, je n'ai aucune envie de rencontrer la chose qui effraie une araignée de deux mètres !
Sur ces mots, les deux garçons reprirent leur marche avançant droit devant eux puisqu'il n'y avait plus trace d'un chemin.
Harry n'aurait jamais crû que la forêt interdite fut si grande. Ils marchaient depuis des heures sans arriver à un bout de la forêt. A moins évidemment qu'ils ne tournent en rond depuis tout ce temps… Et puisque c'était samedi, personne ne s'apercevrait de leur disparition avant le soir au plus tôt. Car le week-end, il n'était pas très grave de ne pas assister aux repas. Mais peut être que Ginny ou Neville s'inquiéteraient et préviendraient quelqu'un… Malheureusement, ils avaient emporté le mot des filles et personne ne saurait donc où ils se trouvaient.
Harry se souvint du sort qu'Eridan avait utilisé pour retrouver Ginny. Ce sort aurait été bien pratique mais il se rappelait aussi qu'Hermione avait dit qu'elle n'avait trouvé nulle trace de ce sort dans les livres de la bibliothèque. Encore un des mystères d'Eridan…
Tu as entendu ? demanda Ron, troublant ses réflexions.
Quoi ?
Ecoute…
Le vent s'était levé, soufflant dans leur direction, portant le son de deux voix jusqu'à eux. Les deux garçons tendirent l'oreille.
Si on reste ici plus longtemps on va mourir gelée !
Mais si tu as une idée pour sortir, n'hésite pas ! Je suis prête à toutes les suggestions…
Harry et Ron reconnurent, avec surprise et soulagement, la voix des deux jeunes filles.
Tu ne connais aucun sort pour nous sortir de là ? demanda la voix d'Hermione.
C'est un lieu d'anti-magie ! La magie ne fonctionne pas ici !
Harry et Ron se jetèrent un regard étonné. Eridan avait l'air à deux doigts de la panique, elle qui ne perdait jamais son calme. Ils se mirent à courir vers l'endroit d'où provenaient les voix.
Il faut sortir d'ici ! assena Hermione.
On ne peut pas faire de magie ! Je ne peux rien faire !
Tu devrais commencer par te calmer…
Je ne peux pas me calmer ! Il n'y a aucune magie ici !
Les moldus arrivent bien à se débrouiller sans magie…
Ben pas moi !
Il y eut un moment de silence. Harry et Ron s'inquiétèrent. S'ils ne les entendaient plus, ils n'arriveraient jamais à les retrouver…
On pourrait peut être essayer d'escalader. Il n'y a qu'une dizaine de mètres… proposa Hermione.
Tu peux toujours essayer mais dans mon cas, ça ne sert à rien. Je n'y arriverai pas !
Tu n'as même pas essayé…
Je sais très bien ce dont je suis capable. Sans magie, je n'y arriverai jamais !
On peut très bien vivre sans magie ! s'énerva Hermione.
Pas moi !
Besoin d'un petit coup de main ?
Ron ! s'exclama Hermione d'un air rassuré.
Harry s'approcha. Les deux filles étaient dans une sorte de fosse d'une dizaine de mètres de profondeur et d'environ une douzaine de large et presque autant de long. Alors qu'Hermione se tenait debout au milieu du trou pour apercevoir les garçons, Eridan était assise, dos au mur et les genoux sous le menton. Elle gardait la tête baissée et les bras autour de ses genoux. C'était la première fois que Harry la voyait aussi fragile, démunie… et mal en point !
Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il.
Nous sommes tombés dans ce trou il y a plusieurs heures déjà. Nous avions entendu un bruit et tout d'un coup, le sol s'est dérobé sous nos pas. On a bien essayé de remonter mais aucun sort ne fonctionnait, expliqua Hermione. Apparemment nous sommes dans un lieu d'anti-magie…
Et c'est quoi un lieu d'anti-magie ? demanda Ron.
Un lieu où nulle magie ne fonctionne. C'est très difficile à créer, c'est un acte de haute magie… pour annihiler la magie !
Mais dans quel but ? s'étonna Harry.
Comme prison pour les sorciers ou les créatures magiques, murmura Eridan.
Mais pourquoi y aurait-il une prison dans la forêt interdite ? rétorqua Ron. C'est absurde…
Vous pouvez nous sortir de là ? demanda Hermione.
Comment ? Nous n'avons pas d'échelle ni de corde…
Vous, vous devriez pouvoir utiliser la magie. Enfin j'espère…
Harry et Ron se concertèrent pour savoir quel sort utiliser.
Le sort de Jackricot fait apparaître une échelle de corde, leur expliqua Hermione.
La jeune fille dut leur apprendre à utiliser ce sort et ils mirent bien une demi-heure pour faire apparaître une échelle qui ne s'effondre pas sous son propre poids.
Hermione se précipita et en quelques minutes, elle avait rejoint le sol de la forêt. Eridan mit beaucoup plus de temps. Elle avait l'air au bord de l'évanouissement et chaque fois qu'elle agrippait l'échelle d'une main, elle grimaçait de douleur. Elle s'écroula presque sur le sol en arrivant. Harry la vit serrer ses mains gantées par ses étranges gants renforcés.
Tu ne sens plus tes doigts ? lui demanda-t-il en pensant qu'elle avait peut être des engelures.
Je les sens très bien !
La jeune fille se redressa rapidement. Elle semblait soudain aller beaucoup mieux. Harry lui jeta un regard étonné. Il aurait pourtant juré qu'elle était au bord de l'évanouissement un instant auparavant. Mais dès qu'elle était enfin sortie de son trou, elle avait paru en pleine forme, peut être même plus que les trois autres.
Harry, Ron et Hermione étaient penchés au-dessus de la fosse d'anti-magie, essayant de comprendre à quoi elle avait bien pu servir. Eridan avait refusé de s'en approcher et elle lui tournait le dos.
Vous pouvez vous relever, dit-elle tout d'un coup. Je pense que je sais à quoi elle servait…
Les trois autres se tournèrent vers elle. Devant eux se tenait un être monstrueux. A peine moins grand que Graup, il portait une tunique de berger et une énorme massue dans sa main de la taille d'une table. Et, au milieu de son front, il arborait un unique œil.
Un cyclope ! bredouilla Hermione.
A mon avis, c'est lui qui était dans la fosse, reprit Eridan calmement.
Mais pourquoi ? s'inquiéta Ron.
Les quatre adolescents n'avaient pas bougé, fixant le cyclope qui pour le moment ne semblait pas s'être aperçu de leur présence.
Une autre attaque, proposa Eridan.
Il n'y avait plus la moindre trace de panique dans sa voix.
On devrait partir d'ici très vite ! murmura Harry.
Les autres hochèrent la tête mais, alors qu'ils contournaient la fosse, le cyclope s'aperçut de leur présence. Il poussa un grognement féroce et donna un coup de massue dans leur direction. Aucun d'eux ne fut touché ayant pu s'écarter à temps. Mais ils n'auraient pas forcément autant de chance la prochaine fois !
Harry essayait de trouver un moyen de battre le cyclope ou au moins de lui échapper mais il n'y en avait aucun. Ils étaient pris au piège entre la fosse et le géant borgne.
Décidément, on ne s'ennuie jamais ici ! ironisa Eridan. A votre avis, ça sera quoi la prochaine fois ?
