Mouhahahaha ! J'aime ce chapitre… Je l'aime parce qu'il va bien vous frustrer :-P Et j'en connais qui ne vont pas apprécier ce qu dit Sirius dans ce chapitre… Je tiens juste à dire que personnellement, je suis d'accord avec lui vu les éléments qu'ils ont en main (et non, on n'est pas forcément d'accord avec ses persos, sinon ça voudrait dire que je crois tout ce que je fais dire à la famille Black ou au père de Severus /frissonne/ )
Carine ! Je sais que tu vas avoir des envies de meurtres une fois arrivée à la fin de la première partie de ce chapitre, mais n'oublie pas que si tu veux savoir, faut que je reste en vie, d'accord ? lol
Malice : ta rar est à la fin du chapitre -)
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Chapitre 16 : Interrogations, réponses et erreurs
Les vacances de Pâques s'étaient rapidement écoulées, principalement en raison des derniers préparatifs des élèves en vue des épreuves libres. James était rassuré de rentrer à Poudlard pour retrouver Remus. Le jour du départ, leur ami avait en effet été totalement introuvable et ils ne l'avaient pas vu dans le train. Extrêmement inquiets, lui et Sirius n'avaient été rassurés que le lendemain, lorsqu'une chouette était venue leur apporter une lettre du châtain leur expliquant que pour des raisons particulières il ne pouvait rentrer chez lui pour Pâques.
Par ailleurs, l'attitude étrange de sa mère n'avait pas été pour rassurer James. Le soir de leur arrivée, au repas, elle leur avait demandé des nouvelles de Remus avec un air peiné qu'ils n'avaient pas compris. Quand James lui avait demandé pourquoi la santé de leur ami semblait lui faire tant de souci, elle les avait observé un instant avec perplexité avant de leur demander s'ils lui avaient parlé avant de partir. Son fils lui avait alors expliqué qu'ils ne l'avaient pas vu de la journée et Mme Potter avait rapidement clos le sujet, restant sourde aux questions des deux adolescents. Elle semblait savoir quelque chose au sujet de Remus et c'était aussi frustrant qu'inquiétant.
Ils avaient pourtant retrouvé le garçon tel qu'ils l'avaient laissé, peut-être plus distant encore, et leurs interrogations à son égard étaient une fois de plus restées sans réponse.
- Comment ça tu ne vas pas y participer ? s'exclama James.
Les quatre garçons étaient installés dans la salle commune, près du feu, et James, Sirius et Peter fixaient Remus avec surprise.
- Mais je croyais que c'était obligatoire, remarqua Peter.
- Pas exactement. On est obligé d'avoir une note pour chaque épreuve, répondit vaguement Remus. J'aurai zéro pour celle-ci, tout simplement.
- Tout simplement ? Je ne comprends pas pourquoi tu n'essaies pas, intervint Sirius.
- Je n'ai pas d'idée, c'est tout. Ce n'est qu'un jeu de toute manière. Je ne vois pas ce qu'il y a de grave à ne pas participer à l'épreuve libre.
Il étouffa un bâillement et se leva.
- Je vais me coucher, bonne nuit !
- Pas d'idée ? répéta James, abasourdi, après qu'il soit parti. On n'a pas arrêté de lui en proposer ! J'étais persuadé qu'il s'était déjà inscrit.
- Il a raison, ce n'est pas grave, dit Sirius en haussant les épaules. A la limite, il vaut mieux qu'il ne fasse pas trop d'efforts dans son état actuel.
- Quand est-ce que vous passez ?
- Moi à la fin de la première semaine et Sirius tout le temps que dureront les épreuves libres, c'est bien ça ?
- Tant qu'il y aura des suicidaires en tout cas, confirma son ami avec un sourire moqueur.
- J'ai appris que les filles allaient passer en dernières, à la mi-mai, indiqua Peter. Je trouve ça plutôt bizarre dans la mesure où elles ont été les premières à déposer leurs projets.
- Ce sont elles qui ont voulu ça, supposa Sirius. Elles n'arrêtent pas de préparer ce qu'elles vont présenter depuis le début de l'année, je comprends qu'elles souhaitent clore les épreuves libres.
- En tout cas, ça commence dans une semaine, commenta James, une lueur dans les yeux, j'ai hâte de voir ce que ça va donner et de montrer mon talent aux autres.
- Ils l'ont déjà vu, lui fit remarquer Peter.
- Mais pas comme ça !
- Et on a aussi l'Anceps Ortus, ajouta son ami.
James se renfrogna alors que Sirius grimaçait.
- Ça commence à m'énerver de constater que les livres qu'on désire prendre sont toujours empruntés. Je me demande qui peut bien faire ces recherches en même temps que nous.
- D'un autre côté, on a quand même avancé, nous savons qu'il s'agit d'une hérédité.
- Je déteste les livres qui se contentent de citer les notions sans les expliquer. Ces hérédités complémentaires, dans lesquelles nous retrouvons les énergies réfléchissantes, l'Anceps Ortus ou encore les isotemporalités, sont assez rares pour… récita Sirius de mémoire avec un air méprisant. Le type qui a écrit ce bouquin n'a certainement jamais appris ce qu'était une référence. Mais nous verrons ça plus tard, j'ai bien envie d'aller faire un tour.
- Pareil pour moi ! Tu viens Peter ?
- Non, j'ai le devoir de potion à terminer, grimaça-t-il. Amusez-vous bien.
- Ne te fais pas de soucis pour ça !
Ils montèrent dans le dortoir pour prendre la cape d'invisibilité mais figèrent sur le seuil en voyant le carnage à l'intérieur. Des affaires étaient éparpillées dans toute la pièce et un bureau avait été renversé au sol, des encriers brisés déversant leur liquide noir sur la pierre. Remus se tenait près de la fenêtre, leur tournant le dos et les yeux fixés sur ses mains ensanglantées, des gouttes écarlates tombant sur le verre cassé de la vitre qu'il avait dû briser à coups de poing.
- Remus !
James se précipita vers lui mais Sirius le retint au moment où leur ami se tourna vers eux. Le jeune Potter regarda son meilleur ami avec surprise mais celui-ci portait toujours son regard vers Remus avec une certaine méfiance. Contrairement à James, il avait vu au fond des yeux ocre cette lueur dangereuse qui ne présageait rien de bon.
- Remus, qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'inquiéta James, que Sirius tenait toujours par le bras. Pourquoi tu ne nous dis rien ? On est là, Remus ! On est là pour toi !
- Comment vous pourriez le comprendre ? demanda le châtain d'une étrange voix rauque, entre fatigue et menace.
Son corps était parcouru de frissons et ses yeux ne restaient pas sur les deux autres, ils ne cessaient au contraire de rouler dans leurs orbites avec lenteur, comme cherchant quelque chose. Sans se soucier de ses plaies sanguinolentes, il porta les mains à son visage et le frotta comme s'il avait espéré en arracher la peau.
- Il court dans la plaine, il court dans mes veines, il va refermer ses crocs, très bientôt, souffla-t-il en tournant la tête vers la fenêtre cassée. Pas le choix, jamais, il n'y a qu'une solution… qu'une solution…
Il gémit en crispant ses doigts sur son front puis releva des yeux un peu perdus sur son environnement, la lueur inquiétante disparue de son regard. Celui-ci tomba sur ses deux amis et il eut un léger mouvement de recul avant de porter ses mains devant son visage avec surprise, comme s'il n'avait pas réalisé qu'elles étaient blessées.
- Re… commença James.
- Désolé, le coupa brusquement son ami sans oser croiser son regard. Je… Je crois que la fatigue me rend plus sensible aux effets précédents la pleine lune.
Il attrapa sa baguette tombée à terre et dut s'y reprendre à deux fois pour remettre la vitre en état puis le bureau.
James se dégagea de la prise désormais molle de Sirius pour s'approcher de Remus et prendre ses mains pour les examiner, ne rencontrant pas de résistance de sa part.
- Il faut que tu ailles voir Mme Pomfresh.
- Non, ça va aller, j'ai ce qu'il faut dans la salle de bain. Je suis désolé, répéta-t-il, ça ne se reproduira plus.
Il passa devant Sirius en évitant son regard perçant et s'enferma dans la salle d'eau.
- Je ne me rappelle pas avoir jamais vu la pleine lune lui faire cet effet-là trois jours avant son apparition, remarqua le garçon en fixant la porte comme s'il avait voulu voir au travers.
- Sirius…
Il se décida à accorder un regard à James, qui portait dans ses yeux un appel à l'aide. Il avait tout essayé avec son ami lycanthrope, tout ! Il ne savait vraiment plus quoi faire. Sirius lança un sortilège de surdité sur la porte de la salle de bain avant de répondre avec franchise.
- Je ne peux rien faire, James. Et même si je pouvais, je ne le voudrais pas. Remus ne peut s'en prendre qu'à lui-même s'il ne voit pas qu'on veut l'aider.
- Mais nous ne…
- James ! Si son choix est de rester seul, je n'irai pas à son encontre. Je refuse de lui courir après comme nous l'avions fait en seconde année. Il doit comprendre par lui-même, tu saisis ? Si nous le forçons au point de l'attacher jusqu'à ce qu'il nous révèle tout, je ne pourrai jamais savoir quelle confiance lui accorder… et j'avoue qu'en ce moment, celle-ci n'est pas à son beau fixe.
- Pourquoi dis-tu ça ?
- Remus est assez fort pour combattre le garou, je l'ai compris il y a longtemps, ce qui veut dire qu'il a une très grande force mentale. J'ignore totalement ce qu'il lui arrive mais s'il ne lutte pas comme il devrait le faire, comme il peut le faire, c'est qu'il n'est pas totalement innocent dans ce qui est en train de lui arriver. Je le respecte plus que tu ne le crois, James, et c'est pourquoi je ne peux lui faire aucune concession sur ce plan-là.
- Il doit y avoir une raison ! Un facteur quelconque !
- Un facteur extérieur ? Et qui serait quoi ? S'il s'agissait d'un sort qui lui aurait été lancé ou d'une malédiction, Dumbledore l'aurait senti. Tu ne te souviens pas de l'an dernier et de Fitevil ? Pourquoi crois-tu qu'elle en avait après lui ? Toi et moi, on est des surdoués en magie, Remus est un bon sorcier mais sans plus, sauf qu'il est un loup-garou ! Aucun loup-garou n'avait été accepté en école avant lui. Pour la magie avec baguette, ça ne change rien, mais la magie intuitive, c'est une autre paire de manche ! La transformation en garou est d'ordre magique, qu'adviendrait-il d'un lycanthrope capable de lier cette énergie à sa magie propre ? Tu es intelligent James, tu sais tout ça.
- Attends, tu n'es pas en train de me dire que tu crois que Remus…
James ne termina pas sa phrase mais ses yeux écarquillés parlaient pour lui.
- Ce que je vois, c'est que Remus nous cache quelque chose depuis quelque temps. Je ne crois rien, James. Simplement quelque chose a changé durant les vacances. Il disparaît on ne sait où pendant des heures et la dernière fois, il était couvert de terre, comme s'il était sorti, et il ne nous répond pas clairement quand on lui demande où il s'est rendu. Il nous connaît lui aussi, pourquoi nous cacherait-il ça ?
- Il peut y avoir un tas de raisons, remarqua James d'une petite voix, les paroles de son ami le touchant plus qu'il ne voulait l'admettre.
- Dans ce cas j'aimerai les connaître.
Il y eut un silence durant lequel Remus ressortit de la salle de bain, les salua rapidement et se dépêcha d'aller se coucher en refermant les rideaux de son baldaquin sur lui. James l'observa un instant puis fronça les sourcils et se rapprocha de Sirius en plantant son regard dans le sien avec assurance.
- Moi aussi je le respecte, dit-il plus bas pour ne pas être entendu par Remus, et c'est pourquoi j'accepte qu'il puisse flancher. Je me refuse à faire des conclusions trop hâtives. Tu as raison sur un point par contre : on ne peut pas l'aider contre sa volonté. Mais je ne le lâcherai pas, Sirius. Je ne le lâcherai jamais.
- Je n'en doutais pas, sourit doucement son ami. On sort ?
James alla chercher sa cape d'invisibilité et marqua une pause devant le lit de Remus en songeant qu'il leur faudrait rapidement arriver à devenir des animagi. Peut-être qu'en accompagnant le loup-garou lors de ses transformations, celui-ci comprendrait à quel point il comptait pour eux.
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Avec la douce chaleur du mois de mai débutèrent les projets libres, transfigurant de manière impressionnante le château en un palais des expositions éclectique. Des couloirs aux murs d'ordinaire nus se recouvrirent de tableaux peints par différents élèves avec plus ou moins de talent – Sirius n'en trouva aucun qui puisse arriver à la hauteur de ceux de son oncle – et certaines salles jusqu'alors abandonnées accueillirent des sculptures en tout genre.
Les plus belles expositions vinrent sans aucun doute d'Agathe Kwartz, qui avait créé plusieurs statues dans de la glace éternelle avec un talent incontestable, et de Léopold Fraister, qui avait fabriqué un modèle réduit de Poudlard dont les murs devenaient transparents sous une incantation, révélant tous les personnages miniatures qu'il avait réalisé à l'image exacte des différents habitants de l'école.
D'autres idées originales telles que les origamis animés d'Elsa Keeper ou encore les représentations grandeur nature de différents coins du globe par Carl Graster et Justin Hilton remportèrent également un franc succès, mais les élèves attendaient surtout les spectacles promis qui commencèrent le premier week-end et ils ne furent pas déçus.
Le premier fut un spectacle de magie élémentaire présenté par quatre Serpentard : Lucius Malefoy pour l'air, Conrad Forester pour la terre, Eline Pratz pour l'eau et Anne Sinclair pour le feu. Si Malefoy menait clairement la représentation, les trois autres se montrèrent particulièrement doués pour suivre le rythme et aucun ne put trouver à redire à la fin du spectacle, les yeux encore écarquillés par cette démonstration de puissance magique.
D'autres spectacles magiques suivirent dans la semaine sans parvenir à égaler cet étalage de toute beauté, hormis celui que présentèrent Franck Londubat, Sygmor Talarage et Kyle Hightlaw. Les deux Poufsouffle et le Gryffondor avaient entraîné par leur magie les élèves dans des mondes féeriques plus vrais que nature, leur donnant par moments l'impression de voler parmi les étoiles aux côtés de dragons ou de côtoyer les fées dans de luxuriantes forêts. Les spectateurs eurent du mal à réaliser à la fin de la représentation qu'ils n'avaient en réalité jamais quitté la Grande Salle.
Tous les projets libres ne se déroulèrent cependant pas aussi bien que ceux-ci. Précéns Smith, par exemple, avait essayé de dresser des lutins pour une représentation, mais ceux-ci avaient totalement échappé à son contrôle et il avait fallu une bonne heure avant que tous soient capturés, heure durant laquelle l'école connut un capharnaüm tel qu'on en avait rarement vu, même depuis l'arrivée des Maraudeurs.
Nelly Dinissier et Élise Ray n'eurent pas plus de chance que le Poufsouffle. La première était restée sur son idée de défilé de mode avec des vêtements de sa création, et si l'accompagnement à la harpe de son amie fut apprécié à sa juste valeur, les élèves ne tardèrent pas à faire comprendre à la Serpentard le ridicule de ses robes fanfreluches et dentelles en éclatant de rire. Elle fut d'ailleurs sèchement sommée par le reste de sa maison qui ne souhaitait pas subir les railleries des autres maisons d'arrêter le massacre à la deuxième robe d'un rose écœurant.
Il en fut différemment du spectacle de patinage artistique de Morine Johnson. Elle n'utilisa pas une fois la magie pour apporter du suprême à son art et personne ne sembla le constater comme la jeune fille virevoltait avec une grâce impressionnante sur la surface magiquement gelée du lac.
Mais s'il est une chose dont on parla continuellement durant cette première semaine de projets libres, ce fut de l'initiative de Sirius Black. Celui-ci n'avait pas décidé de jouer sur le spectaculaire, il avait simplement annoncé, au tout premier jour, qu'il accepterait tous les duels qu'on lui proposerait, et ce jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne à vouloir s'opposer à lui ou qu'il perde – ce qui lui avait paru d'une absurdité sans nom à sa manière de le dire.
Jusqu'alors, le Gryffondor n'avait pas eu moins de quinze duels, qu'il avait remportés haut la main, et celui dont il était le plus fier était sans nul doute celui où il avait envoyé Malefoy au tapis. Le septième année était incontestablement d'un niveau supérieur au sien – il restait une différence entre un septième et un quatrième année, aussi doué soit-il – mais le Serpentard avait été trop sûr de lui et Sirius avait profité qu'il se pavane pour lui asséner le coup de grâce.
Le garçon attendait pourtant quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui ne se décidait pas à venir l'affronter. Cette personne ne se fit cependant guère attendre lorsqu'il apparut que plus aucun élève ne souhaitait se faire humilier par Sirius, à la fin de la première semaine.
- Maintenant que je t'ai laissé t'amuser, il est temps de passer aux choses sérieuses, lança une voix féminine alors qu'il discutait tranquillement avec James.
Un sourire satisfait étira ses lèvres et il se tourna vers la Serpentard.
- Canaris ! Je commençais à croire que tu avais peur de moi à force d'attendre.
- Même pas dans tes rêves les plus fous, Black, sourit-elle narquoisement. Mais tu peux aussi déclarer immédiatement forfait si tu as peur de te ridiculiser.
- Ma chère demoiselle, si je rejette de nombreuses choses dans mon éducation, je considère la galanterie comme un trait important de tout homme bien éduqué, c'est pourquoi vous ne me verrez jamais vous refuser un tel divertissement, déclara-t-il en prenant un air noble.
- Ta galanterie ne t'amènera pas à me laisser gagner j'espère, dit-elle d'un ton moqueur.
- La galanterie passe aussi par le respect de la gente féminine, je ne saurai te faire cet affront.
- Dans ce cas, assez parlé et annonçons le duel.
- Je le sens étrange ce combat… dit James comme ils se rendaient à la Grande Salle.
- Quoi ? Tu ne me crois pas capable de la battre ? s'amusa Sirius.
- Loin de moi cette idée mais ça risque d'être… intéressant.
Une demi heure plus tard, Sirius faisait face à une Wanda Canaris bien décidée à le faire tomber de son piédestal. Contrairement à l'épreuve de duels, Sirius avait décrété qu'aucune règle ne régissait ses affrontements, ce qui convenait à tout le monde, même si en l'instant, personne ne doutait du fair-play des deux adversaires – du moins sur ce duel les opposant.
Aucun coup d'envoi n'était donné, c'était au bon vouloir des adversaires, et ceux-ci ne semblaient pas vouloir directement entamer le duel.
- Honneur aux dames, s'inclina galamment Sirius, la baguette prête.
- Prétendrais-tu que je ne suis pas capable d'engager ce duel par moi-même ? répliqua la jeune fille, clairement moqueuse.
- On me prétend fou et je mentirai en le niant, mais pas au point de chercher à t'offenser lorsque tu as déjà la baguette en main, lui assura-t-il.
- Je vois que ta prétention mal placée te prête une rapidité que tu n'as pas.
- Il ne tient qu'à toi de le découvrir.
Tout un chacun avec un minimum de sens de l'observation pouvait dire que l'attitude de Wanda Canaris s'était modifiée depuis quelques temps : les sarcasmes dédaigneux d'antan s'étaient presque transformés en amicales moqueries et leurs disputes continuelles étaient réellement devenues un jeu entre eux deux. Ce que tout un chacun ignorait en revanche, c'était la raison de ce changement, et seul Severus Rogue, qui était l'unique à connaître la situation familiale de la Serpentard et le fait qu'elle avait renié son nom, aurait pu apporter une réponse si cela l'avait intéressé outre mesure.
Le duel s'engagea comme l'avait fait celui entre James et Youri Destov, à la différence qu'il fut moins rapide. Il apparut vite que Sirius se retenait pour faire durer le duel. Canaris n'était pas particulièrement moins forte en la matière, mais elle manquait visiblement d'entraînement et avait tendance à moins faire confiance à son instinct, ce qui jouait sur sa rapidité.
- Le respect dans la galanterie passe aussi par la franchise, Black ! lança Canaris entre deux sortilèges. Pourquoi retiens-tu tes coups ? Madide mades !
- Sobrare ! N'as-tu pas dit toi-même que tu désirais me laisser m'amuser ?
- Tingis luteum ! Avec les autres, sombre crétin ! J'avoue que ton manque de confiance à mon égard me déçoit.
- Palleo ! Tu pensais être plus forte que moi ?
- Là, tu insultes mon intelligence. Vello ! Je ne m'attends pas à gagner mais à un combat loyal, ce que tu ne m'offres pas.
- Sine cera ! C'est vraiment ce que tu veux ?
- Oui, et si tu pouvais déjà arrêter de juste riposter ! s'énerva-t-elle soudain.
- A ta guise.
Le garçon se déporta soudain sur le côté en évitant un nouveau sort et lui en envoya un destiné à la déstabiliser. Profitant des effets de son maléfice, il passa derrière elle pour lui coincer un bras dans le dos, sans pour autant lui prendre sa baguette.
- Je trouverai ça plus amusant si tu déclarais forfait, avoua-t-il.
- C'est galant et respectueux ça ? se moqua-t-elle.
- Mon esprit Maraudeur prend malheureusement le pas sur ma bonne éducation à certains moments inappropriés pour les autres.
- Je vais te faire une leçon par démonstration en douceur, Black, répliqua la jeune fille.
Avant qu'il ait plus répliquer, elle lui envoya son coude libre dans le ventre, lui faisant lâcher prise.
- Expelliarmus !
- Protego ! En douceur ? grimaça Sirius en se frottant le ventre.
- Dis-toi que j'aurai pu viser plus bas, ça te convaincra. Immobilis !
- Protego ! Accidis malacum expelliarmus ! enchaîna-t-il aussitôt.
La jeune fille ne fut pas assez rapide pour échapper au triptyque et fut projetée au sol, qui était devenu moelleux sous l'effet du second sortilège. Sirius, les deux baguettes en main se rapprocha d'elle en souriant alors que les élèves acclamaient sa victoire.
- Galant, tu as amorti ma chute, respectueux, tu as usé d'un triptyque pour me vaincre, énuméra la Serpentard en le regardant avec un sourire en coin. Tu montes dans mon estime.
- A croire que même un Maraudeur peut avoir une bonne éducation finalement, commenta-t-il en lui tendant la main pour l'aider à se relever.
Elle lui lança un regard significatif et se remit seule sur pieds.
- On s'en approche, mais ce n'est pas encore ça, Black, souffla-t-elle. Tu restes un crétin imbu de lui-même et j'attendrais que tu aies mûri sur certains aspects pour accepter cette main.
- Au moins aurai-je une jauge personnelle de l'évolution de ma maturité, remarqua-t-il en riant. En tout cas tu te défends bien Canaris, et j'espère bien te voir prendre ta revanche.
- Souhait que tu regretteras un jour mais que tu n'avais pas à formuler. Cela va de soi.
Elle s'éloigna sans un mot de plus sous le regard amusé de Sirius qui ne remarqua James que lorsque celui-ci plaça son bras autour de ses épaules.
- Toujours aussi réticent à ne pas sortir avec une Serpentard ? demanda-t-il avec un haussement de sourcil suggestif.
Son ami éclata de rire à la remarque.
- Cela ne pourrait même pas arriver sous l'emprise d'un Imperium, je te rassure ! Mais cette fille est très intéressante. Affaire à suivre, si j'en doutais encore.
Le même jour, James passa à son tour son projet libre, qui consistait en une démonstration de vol acrobatique sur balai. Le Gryffondor avait été assez surpris – et frustré – que Dorie Létanaut, une Serpentard de sixième année qui n'appartenait même pas à l'équipe de Quidditch, ait eu la même idée.
Elle passa avant lui et James fut forcé de reconnaître qu'elle s'en sortait mieux que bien, s'étonnant un instant qu'elle ne fasse pas partie de l'équipe de Serpentard avant de se souvenir qu'il s'agissait justement des Serpentard.
Lorsque ce fut le tour du Gryffondor, les élèves s'attendaient à un spectacle à la hauteur de leurs espérances, mais certainement pas au-delà. Des cris de frayeur fusèrent dans les gradins lorsque le garçon sortit d'un coffre quatre cognards qu'il transforma en véritables boules de feu avant de les laisser partir et de s'envoler. Le reste ne fut plus que hurlements d'effroi et exclamations de ravissement dans les tribunes alors que James évoluait avec une facilité déconcertante entre ces quatre sphères incandescentes bien décidées à le faire tomber à terre tout en exécutant des prouesses acrobatiques hors du commun.
Les félicitations fusaient encore de toutes parts dans la salle commune le soir à l'intention d'un James Potter rouge de plaisir.
- Je l'avais dit que j'allais leur en mettre plein la vue !
- En toute franchise, tu m'as épaté moi aussi, reconnut Sirius comme s'il lui en coûtait de l'admettre.
- Et moi donc ! s'exclama Peter, surexcité. Tu es né avec un balai entre les mains, c'est pas possible autrement !
- L'adresse, la témérité, les réflexes, il suffit d'avoir les bonnes qualités pour rendre un talent inné, se vanta l'attrapeur.
- Prend garde que ta qualité de grosse tête ne t'empêche de garder un bon équilibre sur ton balai, se moqua Sirius.
- Je contrebalancerai avec les chevilles, lança négligemment le garçon, trop heureux de sa performance pour se sentir vexé.
- Potter ! Une chouette vient de t'amener un courrier, annonça Suzie Pockad en lui tendant une enveloppe. Je ne t'ai pas félicité pour le spectacle de cet après-midi, mais dis-moi, tu te retiens pendant les matchs ?
- Quoi ? Je suis le meilleur attrapeur ! s'indigna James.
- Oui, bon, on en reparlera. Salut !
Renfrogné par les paroles de son capitaine, James adressa un regard noir à Sirius qui était clairement en train de se moquer de lui et ouvrit l'enveloppe. L'air méprisant laissa cependant rapidement place à de la surprise avant que son visage ne devienne dangereusement pâle, faisant cesser les ricanements de Sirius.
- Mauvaises nouvelles ? demanda Peter d'une toute petite voix en voyant que leur ami était sous le choc.
Il leva un air effaré vers eux puis tendit la lettre à Sirius, incapable de dire quoi que ce soit. Peter lut par-dessus l'épaule de Sirius la missive venant de Mme Potter.
James,
J'espère que tout se passe bien à Poudlard et que ce n'est pas trop dur pour ton ami Remus. Si je n'ai pas envoyé ce courrier plus tôt, c'est parce que je me doute qu'il lui a fallu un certain temps pour se remettre du choc qu'il a dû avoir en apprenant la mort de son père, et je préfère passer par toi pour lui présenter mes condoléances, au cas où il aurait encore du mal à l'accepter.
Je pense également à toi, Sirius et Peter, je sais combien il est dur de soutenir un ami dans une telle situation, car il n'existe pas de mots pour alléger la peine. Ne vous inquiétez pas, pour avoir déjà vécu cela, je sais que le mieux est encore de sentir que quelqu'un est proche de nous, sans pour autant que cette personne ait à dire quoi que ce soit.
Rien ne rendra son père à Remus, mais il n'est pas seul et s'il a du mal à le réaliser en ce moment – bien que j'espère qu'il ait surmonté du moins en partie cette disparition – il finira par le comprendre.
Prenez bien garde à vous,
Maman.
Peter avait suivi de peu le cheminement expressif de James alors que Sirius fronçait les sourcils en même temps qu'il analysait l'information donnée par Jenny Potter.
- Alors tout ça… c'est pour ça… murmura James d'une voix blanche.
Sirius redressa la tête, les sourcils toujours froncés.
- Non.
Le ton autant que l'affirmation fit que James fixa son ami avec stupeur sans trouver quoi répliquer. Peter regardait également Sirius avec étonnement, se demandant ce qu'il voulait dire.
- Tu sais à quand ça remonte ? A la veille des vacances, c'est pour ça que ta mère était étrange le soir de notre arrivée à la Sérénité.
- Ils lui auraient annoncé la… mort de son père, dit difficilement Peter, le jour du départ en vacances.
- Non, je viens de vous dire que c'est la veille, lorsque Remus a été convoqué chez Dumbledore. On n'a jamais su ce qu'il lui voulait, je suis certain que c'était pour ça.
- Mais Remus était normal en revenant ! s'exclama Peter. Il n'a pas pu apprendre ça à ce moment-là, c'est impossible. Il aurait été effondré si…
- Ce que je veux dire, le coupa Sirius sans quitter James des yeux, c'est qu'il était déjà bizarre avant cela. Je… ne crois pas que Remus puisse réagir à ça en ce moment.
- Mais… il s'agit de son père, s'horrifia Peter.
Il passait son regard de James à Sirius sans comprendre ce qu'il se passait. Ils avaient déjà parlé tous les trois de l'état de Remus, mais Peter savait que les deux autres en avaient discuté entre eux et qu'ils avaient dû plus avancer que lui dans leurs réflexions. Et en l'instant, alors que James regardait Sirius avec un air incertain, sa peau moins pâle, il se demandait à quelles conclusions ils en étaient venus pour si peu réagir face à cette situation.
- On ne peut pas faire comme si on ne savait pas… remarqua lentement James.
Peter gigota, mal à l'aise, ce n'était pas habituel de voir James ainsi, comme attendant une approbation de Sirius. En règle générale, il savait toujours quoi faire, il ne lui demandait son avis que par principe, connaissant celui de son ami, mais là… il semblait bien qu'il s'en remettait à Sirius pour comprendre ce qu'il se passait.
- Il fait comme si de rien n'était, pourquoi pas nous ? Vous faites ce que vous voulez les gars, mais moi je n'irai pas aborder le sujet parce que je sais que là, maintenant, ça ne servirait à rien. Après, c'est à vous de voir.
James leva un regard préoccupé sur Peter puis poussa un profond soupir.
- Je pense que Sirius a raison Peter.
- Mais ce ne serait pas comme… l'abandonner ? s'inquiéta Peter.
Le regard perçant que lui adressa James le fit frissonner.
- On n'abandonne personne, Peter, dit-il sèchement, et certainement pas Remus. Nous ne pouvons que faire ce que dit ma mère pour le moment : être là pour lui. Qu'il laisse paraître le moindre signe d'appel à l'aide et je lui saute dessus, mais pour le moment…
- On a tout tenté, ça ne dépend plus que de lui, termina Sirius.
Les deux regardaient maintenant Peter dans l'attente d'une confirmation et celui-ci finit par plier sous le poids des deux regards. Après tout, il s'agissait de James Potter et Sirius Black, ils savaient ce qu'il convenait de faire.
La seconde semaine de mai se déroula au rythme des derniers projets libres et des révisions pour les examens. Mais pour les Maraudeurs, la fin de semaine ne rimait pas seulement avec la fin du concours mais surtout avec "Anceps Ortus". Mme Pince les avait assuré que le livre qu'ils recherchaient serait de retour dans la bibliothèque pour le samedi – jour où les filles de Gryffondor allaient enfin présenter leurs projets.
Ils avaient passé la semaine à attendre ce moment tout en gardant un œil sur Remus, du moins lorsqu'ils le pouvaient puisque le jeune homme continuait à disparaître mystérieusement sans qu'ils parviennent à le réaliser. Enfin, samedi arriva et les trois garçons se retrouvèrent à une table de la bibliothèque, le livre "Hérédités complémentaires et compléments réédités" fermé devant James.
- Je pique une crise s'il n'y a rien dans ce livre, assura très sérieusement Sirius.
- Tu ne seras pas le seul, soupira James avant de regarder la table des matières.
Son regard s'illumina alors qu'il pointait du doigt une ligne et tournait fébrilement les pages. Il resta un long moment sans parler, lisant le texte sous le regard des deux autres. Successivement, ses yeux puis sa bouche s'ouvrirent béatement avant qu'il ne redresse la tête.
- Voilà pourquoi les autres profs ne lui font pas confiance et Dumbledore si, souffla-t-il.
Il passa le bouquin aux deux autres qui lurent rapidement l'article sur l'Anceps Ortus.
- Mais alors… s'exclama Peter sans pouvoir continuer.
- Lequel ? demanda Sirius, surpris. Ça explique beaucoup de choses mais ça veut dire qu'il y a bel et bien un Mangemort. Comment Dumbledore peut-il savoir qui contrôle Jugson ?
- Comment savoir lequel il est… murmura James en laissant son regard vaguement parcourir le texte. Et ce qu'il cherche…
Les trois amis se regardèrent avec perplexité. Ils ne s'étaient pas attendus à ce que la connaissance de l'Anceps Ortus leur apporte plus de questions que de réponses mais c'était pourtant le cas.
- A part en interrogeant Jugson lui-même, on ne pourra jamais savoir, grommela Sirius en se levant. Autant aller au spectacle des filles, ça ne devrait plus tarder si ça commence bien à quatorze heures.
Les deux autres hochèrent la tête, la même déception se lisant sur leurs visages alors que James allait ranger le grimoire et qu'ils sortaient de la bibliothèque pour se rendre dans la Grande Salle.
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La salle commune était vide depuis un moment déjà alors que Remus restait assis à fixer les flammes ardentes de la cheminée dans l'espoir que se concentrer sur quelque chose l'aiderait à mettre de l'ordre dans ses idées.
Les choses allaient en empirant depuis le mois d'avril. La plus flagrante preuve de cette aggravation étant ces moments d'oubli où il se retrouvait brusquement dans un coin du château ou du parc sans pouvoir expliquer comment il y était arrivé. Et plus que tout, il y avait le garou.
Il avait réalisé – difficilement – qu'il était plus irritable depuis quelques temps, mais il savait qu'il ne s'agissait là que d'un effet secondaire de la lycanthropie qu'il contrôlait en temps ordinaires. Les problèmes étaient survenus lors de la dernière transformation, quand il avait laissé la place au garou… ou plutôt qu'il avait "oublié" de se retirer.
D'une manière ou d'une autre, son esprit humain ne s'était pas reclus quand la métamorphose s'était achevée et il était resté en même temps que le garou, sauf qu'il n'était pas dans son état normal. Pour l'avoir déjà côtoyé en seconde année, Remus avait pu comprendre que quelque chose n'allait pas. C'était ridicule à penser mais le garou avait semblé totalement ivre, soûl, déconnecté de ce qui l'entourait. Son esprit vacillait, entraînant celui de Remus, bien qu'il n'arrêtât pas de se mutiler. Mais même les mutilations n'étaient faites que par automatisme, sans rage ni violence, et Remus ne comprenait pas, il n'arrivait pas à comprendre.
Maintenant, dans son corps d'humain, installé dans un fauteuil, il essayait d'analyser ces données sans parvenir à rien. Toutes ses idées n'arrivaient à se regrouper que sur ses instincts primaires qui, en ce moment, étaient focalisés sur la peur du garou. Il n'en pouvait tout simplement plus de tout cela…
Le passage de la Grosse Dame s'ouvrit et Lily Evans passa en trombe dans la salle commune pour monter à son dortoir en quatrième vitesse. Un coin de l'esprit de Remus s'étonna qu'elle ne se trouve pas dans la Grande Salle, prête à présenter son projet libre. Un moment passa durant lequel il oublia que la fille auburn était montée mais elle dévala bientôt les escaliers en sens inverse et se mit à fouiller comme une forcenée dans la salle commune. Elle s'arrêta néanmoins en remarquant brusquement la présence de Remus.
Son air perdu et maladif lui fit oublier ce qu'elle cherchait et elle s'approcha de lui. Étrangement, il ne réagit que lorsqu'elle l'appela par son prénom.
- Oh Evans… Tu n'es pas avec les autres ?
Un sourire avait tenté de s'ébaucher sur ses lèvres, mais sans grand succès.
- J'ai perdu mon badge, expliqua-t-elle, je suis venue le chercher.
Elle voulut ajouter quelque chose mais arrêta de parler en le voyant décrocher sa propre broche et la lui tendre.
- Ce sont tous les mêmes de toute manière, et je n'ai plus envie de participer, alors prend le, il ne m'est d'aucune utilité.
- Quoi ? Mais… Pourquoi tu ne veux plus ? Je croyais que tu passais juste avant nous. Tu es en bonne voie et…
- Je n'ai plus envie, c'est tout, la coupa-t-il en se levant et en lui fourrant son badge entre les mains. Bonne chance pour le spectacle, ajouta-t-il avant de sortir.
Lily était restée interdite par la scène et gardait les yeux rivés sur la sortie maintenant vide. Elle avait réalisé que quelque chose n'allait pas avec Remus mais les rares fois où elle avait pu lui parler, elle n'en avait rien tiré. Elle poussa un soupir et accrocha la broche – qui changea de couleur pour prendre celle de sa position – à sa veste en se promettant d'aller voir Potter et les autres pour comprendre ce qui arrivait à leur ami. Elle grimaça mentalement, il faudrait qu'elle se défasse de cette manie d'appeler les autres par leur prénom lorsqu'ils allaient mal.
En retard pour la représentation de Tara, elle fila dans le couloir en s'excusant à peine lorsqu'elle percuta une personne qui courait dans le sens inverse, ne réalisant pas qu'il s'agissait de Peter Pettigrow.
Peter surgit dans la salle commune déserte et regarda autour de lui avant de monter dans le dortoir puis de redescendre, incertain. Il était venu chercher Remus, James et Sirius étant allés chercher ailleurs, et il espérait qu'ils l'avaient trouvé. Désappointé, il se laissa tomber sur un fauteuil pour se redresser aussi vite avec un cri de douleur. Il venait de se piquer avec une broche de participation dont le fermoir était ouvert.
Il hésita un instant avant de la prendre et de l'accrocher à sa robe pour ne pas la perdre en se disant qu'un des participants la cherchait forcément et ressortit de la salle commune.
Pendant ce temps, Remus frappait à la porte du bureau de Carvi.
- Remus ? Tu n'es pas à la représentation ? s'étonna le professeur. J'allais m'y rendre justement.
- Professeur, je… Je sais que ce n'est pas le moment mais… J'ai besoin de vous…
Le ton de son élève renforça l'inquiétude de Carvi, qui le fit entrer et asseoir, s'agenouillant face à lui.
- Que se passe-t-il, Remus ?
- Je… Je suis complètement perdu ! Je ne sais plus quoi faire, je ne comprends plus rien ! se mit-il soudain à sangloter. J'ai l'impression d'oublier qui je suis et…
- Remus, regarde moi ! Est-ce que ça a un rapport avec le garou ?
Le garçon se força à rester concentré sur les yeux soucieux de son professeur et, comme rien d'autre ne lui venait à l'esprit, il hocha la tête.
- J'ai tellement peur… Mais…
Quelque chose lui revint soudain en mémoire et il leva un regard suppliant vers Carvi.
- Je suis prêt à tout, professeur, assura-t-il. Vous m'avez parlé d'un ami qui pourrait m'aider. Je… Je veux le voir ! Je veux essayer !
- Tu en es sûr ? Je t'ai prévenu que…
- Il y a autant de risques à ne rien faire ! Je vous en prie ! Je vous en supplie…
Le professeur de botanique le sonda un instant.
- Tu me fais confiance, Remus ? Réponds moi, c'est important.
- Plus qu'à n'importe qui, assura le Gryffondor.
L'homme hocha la tête et se rendit à son bureau pour prendre une plume à laquelle il appliqua un sortilège. Il ouvrit ensuite un tiroir et en sortit un parchemin sur lequel il griffonna quelque chose avant de lui appliquer un coup de baguette puis sortit un autre papier qu'il examina avant de revenir auprès de Remus en laissant le dernier parchemin sur le bureau.
- Je l'ai prévenu, nous pouvons y aller maintenant. Tu es prêt ?
- portoloin ? demanda Remus en essuyant ses larmes.
Le professeur acquiesça et le garçon, totalement confiant, attrapa la plume qu'il tenait. Quelques secondes plus tard, il se sentit tirer par le nombril et son corps lui sembla totalement flasque, jusqu'à ce qu'il tombe assez rudement au sol à l'arrivée.
Il eut à peine le temps de voir les lourds pavés qui recouvraient le sol de la salle avant que son professeur ne l'aide à se relever.
- Ça va aller Remus ?
- Oui professeur.
- C'était tout juste, Wilhelm, lança une voix sifflante mais satisfaite.
Remus se tourna vers l'origine de la voix pour tomber sur un être enveloppé dans une immense robe noire munie d'une capuche derrière laquelle scintillaient deux yeux rouges.
- Sois le bienvenu dans mon repaire, Remus Lupin.
(à suivre…)
Les sorts du duel : Madide madeo = être complètement ivre Sobrio = rendre sobre ("tempérant", mais bon…) tingis = teindre luteum = jaune paleo = se décolorerVello = épiler (arracher les poils) sine cera = sans cire (traduction littéral) (NdA : J'ai jamais fait de latin alors on oublie la conjugaison, mais j'avoue que je me suis éclatée à trouver ces sorts et "contre sorts" loool)
Question de la plus haute importance : Nombre d'entre vous avaient des doutes sur Carvi durant la 3ème année, doutes qui semblaient s'être estompés après la mort de Fitevil. La question est : vous avez été nombreux à la voir arriver celle-là ? :-S
NdA : C'est prétentieux mais… J'ADORE CE CHAPITRE ! /sautille/ Pas de panique, les réponses vont arriver… au compte goutte lol.
Malice : Malice topine ! /plaque deux bisous bien baveux sur chaque joue de Malice/ (et après je me demande pourquoi les revieweurs m'évitent le plus possible -.-) Nan nan nan ! Les mouchoirs, c'est pour dans… euh… trois ou quatre chapitres… ça va dépendre de comment je vais avancer -) Et je suis bien contente que tu sois de l'avis de Sirius, surtout parce qu'il n'a pas complètement tort : le p'tit Remus ferait bien de remarquer que ses potes sont là pour lui ! L'explication de son état comateux, par ailleurs, ne saurait trop tarder. Pour ce qui est de la famille de Peter, James et Sirius n'ont tout simplement aucune raison de s'en inquiéter ! J'avoue que je n'ai mis aucune scène là-dessus, surtout parce que je n'en voyais pas l'utilité, mais Peter leur a simplement dit qu'il vivait avec sa mère et que celle-ci travaillait beaucoup, ils n'ont pas la moindre raison de s'intéresser plus que ça à ses parents ! Je veux dire, est-ce que tu vas chercher à en savoir un maximum sur les parents de tes amis, personnellement ? Ce n'est pas qu'ils ne s'intéressent pas à lui, c'est qu'ils n'ont aucune raison de s'occuper de ses parents, d'ailleurs, les filles n'apprennent que très tard la mort de la mère de Tara, parce que ce n'est pas un sujet qu'on aborde à toutes les conversations « alors ? comment vont tes parents ? » Surtout quand on a 14 ans, lol. Pour la mère de James, je te rassure, elle réagit comme ça d'abord parce qu'elle est assez nerveuse en ce moment et ensuite parce qu'il s'agit de Skeeter ! Je ne doute pas que face à toi elle redeviendrait l'aimable femme qu'elle a toujours été :-D bisous ! PS : tu pourrais mettre ton mail quand tu laisses une review ? C'est pas que ça me dérange de mettre en rar ici mais les admins de ff . net sont bien capables de me supprimer mon compte juste pour ça (les crétins -.-)
