Disclaimer : cette histoire est basée sur celle de JK Rowling et la plupart des personnages lui appartiennent.

Merci pour vos reviews et vos encouragements.

Jdeheul, j'ai déjà répondu à tes questions sur l'autre site, désolé mais je n'ai pas le courage de les réécrire et je suppose que tu as déjà pu lire ce chapitre sur l'autre site.

Ange.Lou, je suis bien contente que tu ais du plaisir à me lire moi j'en ai beaucoup à écrire et beaucoup aussi à lire vos reviews. Sinon en ce qui concerne Eridan, j'essaie dans à peu près chaque chapitre de laisser quelques indices mais les véritables révélations devraient arriver dans les chapitres 17 et 18, enfin je pense.

Opalina, oui la fin est triste et ce chapitre l'est encore plus mais après ça ira un peu mieux.

Elda1, merci et voici la suite.

Quant à Eridan, c'est vrai qu'elle est étonnante mais elle a de bonnes raisons pour cela.

Sinon, pour ce chapitre, munissez-vous d'une tablette de chocolat, d'un pot de nutella ou de tout autre nourriture fortement chocolatée, et pour les plus émotifs d'entre vous d'un paquet de mouchoirs… Quant aux lecteurs déprimés, je ne saurai trop leur conseiller de commencer par retrouver le moral avant de lire ce chapitre. Par contre, j'ai encore laissé un tas d'indices, à vous de les découvrir !

Ceci dit, bonne lecture !

Chapitre 13 : Perdu dans le noir.

Finalement, madame Pomfresh les laissa sortir de l'infirmerie plus tôt que prévu. Aussitôt Hermione, entraînant Ron derrière elle, alla voir les autres et notamment Edouard Goblins dont le père avait été tué par les mangemorts. Elle voulait essayer de le réconforter le plus qu'elle pouvait…

La nuit, dans son dortoir, Harry n'arrêtait pas de penser à l'attaque, au jeune orphelin… Il ne s'était pas senti capable de se retrouver en face du garçon. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser que c'était de sa faute, que d'une manière ou d'une autre, il était responsable… Après tout, il était le seul soi-disant capable de vaincre Voldemort et il restait là, dans cette école. Bien sûr, s'il se battait contre Voldemort il se ferait tuer et cela ne changerait rien, il fallait encore qu'il apprenne, il le savait. Et il savait que c'était ce que ses amis lui diraient s'il leur expliquait. Mais il n'avait pas envie d'entendre cela. Ils ne pouvaient pas comprendre. Ils ne connaissaient pas la douleur que pouvait provoquer la culpabilité quand elle vous rongeait…

Dehors, la tempête faisait rage. Le vent soufflait en rafales, sifflant entre les branches nues des arbres. La pluie tombait violemment, remplaçant la neige des derniers jours. Des trombes d'eau se déversaient sur les toits de Poudlard, heurtant les vitres en faisant un bruit si fort qu'Harry ne comprenait pas comment ses camarades de dortoir pouvaient réussir à dormir.

Il se leva et s'approcha de la fenêtre, collant son front contre la vitre. Il observait, à travers les gouttes d'eau, les ombres décharnées des arbres de la forêt interdite qui étaient ballottées par la violence de la tempête. Soudainement, un éclair illumina la scène, faisant sursauter Harry. Les décharges d'électricité furent de plus en plus nombreuses et le tonnerre commença à se faire entendre.

Harry détourna les yeux de ce paysage apocalyptique. Maintenant c'était certain, il n'arriverait plus à dormir. Il attrapa le journal des maraudeurs et descendit dans la salle commune. Il aperçut une silhouette qui regardait par la fenêtre. Harry se dirigea silencieusement vers elle.

Tu ne dors donc jamais ?

Tu ne dors pas souvent non plus, remarqua Eridan.

Les deux adolescents regardaient l'orage et la tempête qui faisaient rage. De là, ils pouvaient apercevoir le lac. Des vagues énormes se déchaînaient sur les rivages et les eaux bouillonnaient à cause de la pluie et du vent.

Les tempêtes ont toujours eu un effet calmant sur moi, murmura la jeune fille. Comme si ma tension et ma colère pouvaient se libérer en même temps que les forces de la nature…

Et qu'est-ce qui t'a mis en colère ?

Pourquoi es-tu en colère Harry ?

Le jeune homme resta silencieux quelques instants, les yeux fixés sur la tempête.

A cause de Voldemort. De l'attaque. Des morts. Parce que je n'ai pas pu l'empêcher…

Eridan se tourna vers lui, fixant ses grands yeux verts sur lui.

Et parce que je sais que tout le monde me dirait que ce n'était pas de ma faute, que je ne pouvais rien faire…

Eridan replongea ses yeux vers le parc tourmenté.

Ils ont raison. Mais ça ne change rien. Et puis, qu'en savent-ils finalement ? Comment savoir si cette attaque aurait pu être évitée ? Les responsables, ce sont les mangemorts qui tenaient les baguettes, Voldemort qui leur a donné des ordres ! Mais il ne sait même pas que la culpabilité est une arme. Il ne sait même pas ce que c'est…

Maintenant c'était Harry qui la regardait fixement. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi la jeune fille était, elle aussi, taraudée par la culpabilité, ni pourquoi elle semblait si bien comprendre son propre état d'esprit.

Chaque mort supplémentaire est une pierre de plus dans le puit des consciences… Combien peuvent comprendre cela ? On ne peut rien faire… Mais comment sait-on quand on peut faire quelque chose ? Si on ne fait rien, on est responsable, mais si on fait quelque chose…

Harry était profondément troublé. Il sentait que les paroles d'Eridan étaient très importantes, qu'il n'avait jamais été aussi près de découvrir les secrets de la jeune fille. Mais quelque chose lui échappait toujours et les paroles de la jeune fille l'entraînaient vers ses propres pensées, ses propres questions, appréhensions, colères…

Les deux adolescents restèrent silencieux une dizaine de minutes puis Eridan se retourna vers Harry, un léger sourire aux lèvres.

J'ai encore dû dire des bêtises, il vaut mieux ne pas y faire attention…

Harry la regarda, encore plus étonné qu'auparavant si c'était possible.

Comment fais-tu ?

Comment je fais quoi ?

Pour passer d'un état où la culpabilité te ronge à un état où tu ne sembles même plus savoir ce que c'est ?

Eridan replongea ses regards vers le parc où la tempête faisait rage.

Je fais semblant, murmura-t-elle. C'est presque naturel chez moi !

Elle avait dit cette dernière phrase d'un ton profondément ironique. Mais derrière cette ironie, Harry percevait surtout le désespoir de la jeune fille. Elle faisait semblant… mais à propos de quoi ? De tout… ou presque ?

On ferait mieux d'aller dormir, finit par dire la jeune fille. Demain, ce sera la journée de deuil national… Cela risque d'être assez éprouvant sans qu'on rajoute une nuit d'insomnie en plus…

Harry hocha la tête et la regarda monter dans son dortoir. Il préférait rester encore un peu dans la salle commune, devant le feu qui brûlait dans la cheminée et une page du journal des maraudeurs…

Harry reprit la lecture du journal. C'était une page de Pettigrow, la première du journal. Harry hésita à la lire. Pettigrow était un sale traître, un sale mangemort ! A cause de lui, ses parents étaient morts, Sirius avait passé douze ans de sa vie emprisonné à Azkaban… Mais une certaine curiosité le poussait à lire cette page. Il voulait comprendre. Comprendre comment on pouvait trahir ses meilleurs amis. Comprendre pourquoi lui-même était maintenant Le Survivant

Harry s'aperçut rapidement que cette page n'avait rien de magique. Cette fois, aucune incursion dans des souvenirs, aucune image… juste des mots alignés les uns derrière les autres et dans une orthographe qui aurait fait hurler Hermione :

Je comprens toujours pas pourquoi je suis a Gryffondor. Je ne suis pas comme James, Sirius ou Rémus, moi je ne suis pas fort, je ne suis pas courageu… Et les autres ne si trompent pas. Si un Serpentard rencontre James, Sirius ou Rémus, il va immédiatement sortir sa baguette et se préparer à la bagare. Mais s'il ni a que moi, il ne me remarque même pas. Je ne suis que le petit gros, le poltron, le minable… celui qui travaille pendant des heures et n'arrive même pas à avoir un acceptable en cours ! celui a qui on dit tout le temps : travaillez plus, insuffisant, peut mieux faire… celui qui a comme matière préféré histoire de la magie, celui qui n'est pas capable de se défendre tout seul… Pourquoi le choixpeau m'a envoyé à Gryffondor ? J'aurai été mieux a Poufsouffle. Mais le choixpeau a dit que cette maison ne m'irai pas. Il a dit aussi que Serdaigle n'irai pas non plus et qu'a Serpentard, j'aurai trop d'ennui. C'est pour sa que je suis a Gryffondor, parce que le choixpeau ne trouvait pas de maison qui m'irai ! prené exemple sur vos amis ! sa aussi on me le dit tout le temps, sauf quand on se fait punir. Alors la j'ai droit a des : ne vous laissé pas influencer ! et a moi, on me reproche tout le temps de faire perdre des points ! pas a James, Sirius ou Rémus ! non, eu ils ratrapent des points avec le Quidditch, avec les cours et puis, toute les filles leur courent après. Mais ien a aucune qui s'intéresse a moi. Non, je suis juste Pettigrow, l'insignifiant, l'ami des maraudeurs, c'est comme sa qu'ils disent. Je suis un maraudeur ! moi aussi j'en fait parti ! moi aussi je sors la nuit dans Poudlard alors que c'est interdi, moi aussi je fais des blagues au Serpentards… même si je tremble de peur des que j'enten un bruit, un miaulement et que je suis la victime préféré de Peeves. Mais c'est pas du courage sa, de vincre sa peur tous les jours ? c'est pas beaucoup plus courageu que de faire des choses parce qu'on a pas peur ? et puis, faut bien que jai quelque chose sinon, je serai pas l'ami des stars de l'école !

Harry s'arrêta là dans sa lecture. Pettigrow commençait presque à lui faire de la peine et surtout, il lui faisait penser au Neville des premières années et il ne voulait surtout pas comparer Neville à ce traître qu'était devenu Pettigrow. Il ne voulait surtout pas éprouver de la pitié pour celui qui était responsable d'une grande part de ses malheurs. Il ne put s'empêcher de jeter un regard sur la suite du texte. Pettigrow y faisait part de son admiration pour les autres maraudeurs et de sa joie d'en faire partie. Harry n'y tint plus et referma le journal. Comment Pettigrow avait-il pu trahir ses amis ? Ceux qui l'avaient aidé, qui avaient été ses amis, ceux qui l'avaient protégé des moqueries… Harry commençait à comprendre ce qu'avait voulu dire Rémus, pendant les vacances de Noël lorsqu'il lui avait expliqué que pour que traître il y ait, il fallait qu'il y ait eu confiance… Oui, ils avaient eu confiance en Pettigrow, il avait été leur ami et même s'ils s'étaient parfois moqués de lui, il avait toujours beaucoup compté pour eux… Harry eut soudain envie de balancer le journal au feu mais il se retint à la dernière seconde. C'était les seuls souvenirs qu'ils pourraient avoir de son père et de Sirius, le seul moyen qu'il avait de les connaître un peu…

Harry eut soudain envie de pleurer. Ils étaient morts, ils ne les reverraient jamais. Jamais ! Et tout ce que lui réservait au mieux la vie, c'était de tuer Voldemort dans une bataille où il perdrait encore des gens qu'il aimait…

Il fut secoué d'un rire nerveux mais silencieux. Qu'est-ce que la vie avait encore à lui offrir ? Rien de bien réjouissant. Des larmes et des morts. Est-ce que cela en valait vraiment le coup ?

Harry en était là de ses pensées quand il entendit un bruit de pas derrière lui. Il vit Eridan se laisser tomber à côté de lui, près du feu qui faisait briller d'une lueur fantomatique ses grands yeux bleus. Elle lui sourit tristement :

Ce n'est pas comme si j'avais la moindre chance de me rendormir…

Les deux adolescents gardaient obstinément les yeux fixés sur le feu qui brûlaient dans la cheminée.

Pourquoi moi ? demanda Harry dans un murmure.

La vie est injuste. Mais tu dois toujours te souvenir qu'on a le choix, même si parfois, l'alternative est de mourir ou de faire semblant de vivre… Tu ne voudrais pas ressembler à Rogue ? Etre aussi aigri et désespéré que lui ?

Harry grommela quelque chose d'inintelligible.

Essaie de te mettre à sa place. Il a été mangemort. Il a trahi ses anciens amis, ses nouveaux alliés lui font rarement confiance… A ton avis, que voit-il quand il ferme les yeux ? Lui craint et puissant ? Non, il voit les visages de ses victimes, leur corps qu'il a torturé, leurs yeux ouverts sur l'horreur, le cri qui ne sortira jamais de leur bouche mais qui l'accuse d'autant plus qu'il est silencieux…

C'est lui qui t'a dit ça ?

Bien sûr que non… Mais c'est facile de l'imaginer…

Tu t'entends bien avec lui, vous parlez souvent ensembles.

Oui. Il a connu ma mère, il me parle d'elle…

Ils étaient amis ?

Non. Enfin je ne crois pas. Ça n'a pas d'importance…

Harry observa le visage de la jeune fille. Les ombres assombrissaient son visage, faisant ressortir ses yeux résolument secs mais qui exprimaient une si grande tristesse.

Je ne pleure jamais, murmura-t-elle. Jamais. Encore une résurgence de mon éducation !

L'ironie perçait encore dans sa voix, cette ironie qui exprimait sa douleur, ses regrets et sa mélancolie.

Quand il se réveilla le lendemain matin, dans son lit qu'il avait finalement regagné vers les cinq heures du matin après avoir à peu près raconté toute sa vie à Eridan, Harry comprit que cette journée allait être encore plus difficile qu'il ne l'avait craint.

Dans le dortoir, il n'y avait pas un bruit, les quatre autres profitaient des quelques minutes qu'ils leur restaient pour dormir avant que le réveil ne sonne. Harry observa ses camarades endormis. Ils avaient l'air si paisible, si serein… pourtant aux dehors des murs de Poudlard, la guerre faisait rage. Non pas une guerre ouverte avec des fronts et des batailles mais une guerre avec deux camps, des malheureux au milieu qui seraient probablement parmi les premières victimes, des attentats et des morts… Et au milieu de tout ça, il y avait lui. Lui avec ce sentiment de culpabilité qui le rongeait, avec cette envie de prendre la fuite et d'oublier tout ça. Mais il ne le ferait pas. Il ne le pouvait pas. Tout le monde comptait sur lui. Il était leur seule chance… du moins c'était ce qu'ils pensaient tous… tous sauf lui ! Lui qui n'avait rien demandé, qui aurait tant aimé être comme tout le monde et non pas Harry Potter, Le Survivant !

Harry soupira. De toute manière, il ne pouvait rien changer… et puis, il était à Gryffondor, le courage était sensé être sa plus grande caractéristique ! Même si Eridan disait que cela ne signifiait rien et que le Choixpeau envoyait surtout les élèves là où ils le voulaient…

Le réveil sonna. Harry commença à se préparer alors que ses camarades s'éveillaient avec peine. Contrairement à l'habitude, aucun cri ni aucun rire ne se faisait entendre dans le dortoir, tous étaient graves et silencieux, le regard baissé et les pensées tournées vers les sept morts de l'attaque des mangemorts. Et vers leurs proches, vers ceux qui restaient et qui devaient endurer cette absence, cette douleur, cette perte effroyable… Et il y avait la peur. La peur qui planait sur ce silence et cette tristesse. La peur pour soi ou pour ses proches. Cette peur qui était présente depuis le début de l'année mais qui n'avait fait que prendre de l'ampleur tout au long de l'année pour atteindre un maximum après l'attaque sur le Chemin de Traverse. Harry pouvait la sentir, oppressante, étouffante qui s'infiltrait partout. Il fit un geste de la main comme pour la chasser, l'écarter de lui. Ils ne l'emporteront pas, avait dit Eridan. Eridan qui ne montrait aucune peur devant les mangemorts, qui parlait de Voldemort comme d'un abruti et d'un psychopathe, Eridan qui préférait mourir que se soumettre, Eridan qui semblait si bien le comprendre…

Quand ils furent tous prêts, tous entièrement vêtus de noir avec une écharpe blanche, ils descendirent et retrouvèrent les autres Gryffondors dans la salle commune. Ils prirent alors tous le chemin de la Grande Salle. Aucun mot n'avait été échangé…

La Grande Salle avait été entièrement tapissée de noir, les portraits des sept victimes, des portraits étonnamment immobiles, avaient été installés sur l'un des murs et des bouquets d'orchidées blanches étaient posés un peu partout.

Tous les élèves étaient debout devant leur table, silencieux et immobiles.

Harry observa ses camarades. A la table des Gryffondors, Harry pouvait voir que les élèves avaient tendance à se rapprocher les uns des autres, comme s'ils avaient besoin de contact physique pour se rassurer. Ils seraient solidaires, ils feraient front ensembles… Ron et Hermione étaient l'un à côté de l'autre et leurs mains s'effleuraient, Dean et Ginny eux avaient franchi le pas, Neville avait les poings serrés mais ses lèvres tremblaient… A la table des Poufsouffles, les élèves avaient laissé vide la place d'Edouard Goblins dont le père avait été assassiné et qui avait rejoint sa famille. C'était mieux ainsi, Harry imaginait mal comment on pouvait supporter une telle cérémonie quand l'une des victimes était de sa famille… Chez les Serdaigles, même Luna avait quitté ses vêtements fantaisies pour adopter la tenue de deuil et tous gardaient les yeux baissés sur leur peine et leur peur.

Harry jeta un regard vers la table des Serpentards. Ces derniers semblaient comme divisés en deux par une ligne invisible. Certains étaient semblables à tous les autres élèves mais un petit nombre d'entre eux cachait mal une certaine satisfaction. Harry serra les poings. Des enfants de mangemorts qui n'espéraient que suivre la trace de leurs parents. Lestrange avait même été jusqu'à tâcher son écharpe blanche de rouge sang et affichait un réel sourire. Comment pouvait-on être aussi ignoble ? Comment de telles personnes pouvaient-elles être humaines ?

Le regard d'Harry tomba sur Malfoy. Le jeune homme était encore plus pâle qu'à l'habitude, ses mains étaient cachées sous la table et il fixait son assiette comme si sa vie en dépendait. Harry s'interrogea une nouvelle fois sur le comportement de son ennemi. Son père avait sans doute participé à l'attaque. Pourquoi n'affichait-il pas le même petit sourire satisfait que les autres enfants de mangemorts ? Pourquoi ne réagissait-il pas comme on pouvait le prévoir depuis le début de l'année ?

Harry porta à nouveau ses regards vers la table des Gryffondors. Seule de toute la salle, Eridan gardait les yeux levés. Et dans ses yeux bleus ne brillaient pas la peur mais la colère, la détermination…

Il y aura d'autres attaques, murmura-t-elle. D'autres morts… Mais un jour, ils seront vaincus. Voldemort tombera. Je le jure !

Harry fut troublé. Il y avait décidément quelque chose d'inquiétant chez son amie. Peut être cette absence de peur, cette connaissance qu'elle avait de Voldemort et des mangemorts, cette colère qu'il sentait en elle mais qui jamais n'explosait… Mais il y avait aussi cette profonde tristesse qui l'habitait… Harry haussa les épaules. Eridan semblait surtout être la seule qui refusait de se laisser intimider par Voldemort, la seule qui semblait prête au combat…

Dumbledore annonça que les cours étaient annulés en raison de la journée de deuil national. Personne n'afficha la moindre joie ni même le plus petit sourire. Harry aurait préféré avoir cours. Cela lui aurait changé les idées au lieu de l'enfermer dans ses noires pensées.

Dumbledore commença à énoncer les noms et les qualités de ceux qui avaient été tué. A chaque fois, un portrait grandeur nature de la victime dont il parlait apparaissait derrière lui. Harry trouvait tout cela macabre mais tous les élèves dont les familles étaient sorcières semblaient trouver toute cette cérémonie parfaitement normale. Harry en déduisit que ce devait être la manière sorcière de rendre hommage à ses morts. Le jeune homme se demanda si ses parents avaient bénéficié du même traitement et surtout, il se demanda où ils avaient été enterrés. Existait-il des cimetières sorciers ? Il aurait tant voulu pouvoir se recueillir sur leurs tombes. Et il aurait voulu pouvoir assister à l'enterrement de Sirius… mais il n'y avait pas eu d'enterrement, son parrain n'avait pas de tombe car on n'avait pas pu retrouver son corps… Et il était encore considéré comme l'un des pires criminels que l'Angleterre sorcière ait porté, il n'avait donc pas eu droit à une cérémonie. Harry serra le poing. Il prouverait que Sirius n'était pas un criminel ! Il prouverait qu'il avait été condamné alors qu'il était innocent… que les sorciers avaient fait une erreur et une erreur d'autant plus grande qu'ils ne l'avaient même pas jugé !

Quand le portrait de la fillette apparut, Harry détourna les yeux. Ce n'était qu'une petite fille, une petite fille qui avait d'abord vu sa famille se faire assassiner puis que les mangemorts avaient tué sans la moindre pitié ! Harry sentit une larme rouler sur sa joue et il s'aperçut que la grande majorité des élèves pleuraient. A la table des professeurs, Hagrid cachait son visage derrière un grand mouchoir, le professeur McGonagall avait pincé les lèvres pour tenter d'empêcher leur tremblement. Quant au professeur Dumbledore, il avait le regard triste et il débitait son discours d'une voix rendue tremblante par l'émotion. Harry jeta un coup d'œil au professeur Rogue. Il avait la même attitude que Malfoy, le regard baissé et les mains cachées sous la table. Harry s'efforça de distinguer ses yeux. Le redoutable professeur de potions avait le regard vide et Harry comprit qu'il devait être dans ses pensées. Peut être se souvenait-il de ses propres victimes… C'était ce qu'avait dit Eridan la veille, qu'il était taraudé par les souvenirs de ses crimes et par la culpabilité… Harry n'avait jamais pensé à cela quand il pensait au professeur Rogue. Pourtant, cela semblait tellement logique… Harry commençait à ressentir une certaine pitié pour son professeur détesté et il détestait cela. C'était pour ses victimes qu'il devrait ressentir de la pitié pas pour leur bourreau ! Mais le portrait qu'en avait fait Eridan lui inspirait bien davantage de la compassion que de la haine… A nouveau, Harry observa à la dérobée la jeune fille. Elle savait de quoi elle parlait quand elle lui avait expliqué les malheurs de Rogue. Pourtant, elle avait dit qu'il ne lui avait pas raconté. Qu'est-ce que cela signifiait ? Harry n'était pas certain de vouloir le savoir… La vérité n'est pas toujours bonne à dire… ni à entendre !

Dumbledore avait fait le tour des sept victimes. Maintenant il parlait des mangemorts, de la guerre qui avait commencé et des camps qu'il faudrait choisir. Il parlait de courage, d'entraide et de défense… Harry l'écouta à peine. Il connaissait parfaitement le discours du directeur, le même qu'il répétait depuis qu'Harry lui avait annoncé le retour de Voldemort. Harry laissa son esprit vagabonder sur ce qui les attendait, sur la fameuse prophétie, sur ses propres morts…

Harry sortit de ses pensées quand le silence retentit dans la Grande Salle comme un coup de canon. Dumbledore s'était tû et il n'y avait pas le moindre bruit, comme si quelqu'un avait lancé un silencio sur la pièce. Le silence stagna pendant une demi-douzaine de minutes puis Dumbledore saisit à deux mains la coupe d'argent qui venait d'apparaître devant lui et la leva à hauteur de son visage. Les autres professeurs l'imitèrent et Harry entendit remuer tout autour de lui. Il s'aperçut que des coupes d'argent étaient apparues devant chaque élève et que tous en avaient pris une et la levaient. Harry s'empressa de les imiter sans pouvoir s'empêcher de jeter un coup d'œil sur le contenu. Le liquide était d'une étonnante couleur argentée, apparemment beaucoup plus épais que de l'eau et dégageant une brume étonnante, comme si le liquide était brûlant mais quand il saisit la coupe, le contact fut presque glacial. Harry en fut si surpris qu'il faillit en lâcher la coupe et son regard rencontra celui d'Eridan. Elle semblait aussi étonnée que lui et regardait le contenu de sa coupe d'un air suspicieux.

Aux victimes ! déclara Dumbledore.

Et il porta la coupe à ses lèvres. Aussitôt, tout le monde l'imita. Harry et Eridan se jetèrent un regard puis ils portèrent leur coupe à leurs lèvres. Harry faillit tout recracher tant il était surpris. C'était à la fois glacé et comme s'il buvait de la fumée. Sa langue, son palais étaient comme insensibilisés par le froid et la brume semblait l'étouffer. A voir la tête que faisait Eridan, Harry put constater qu'elle était aussi surprise que lui et, en fait, qu'une partie des élèves, sans doute ceux qui venaient de familles moldues.

Harry se força à avaler la totalité de sa coupe puis la reposa au même moment que les autres. Ensuite, les élèves se mirent à circuler dans la salle pour prendre des fleurs. Les garçons en glissaient une à leur boutonnière, les filles dans leurs cheveux. Harry les imita puis, quand tous sortirent de la salle, il retrouva ses amis dans une salle de classe vide.

C'est toujours comme ça que ça se passe ? demanda-t-il.

C'est la tradition sorcière, répondit Hermione.

Harry lui jeta un regard interrogatif.

Tu devrais lire Traditions et coutumes sorcières, lui répondit-elle. C'est très instructif.

Tu as sans doute raison. Je ne m'attendais pas à cela…

Eridan hocha la tête.

Les sorciers ne font pas leur deuil de cette manière en Amérique du Sud, lui demanda Hermione.

Je n'en ai aucune idée. Mon grand-père a toujours laissé les cadavres là où ils étaient tombés sans s'en soucier davantage…

Harry regarda Eridan. Il aurait crû qu'elle se contenterait de dire que les traditions étaient différentes d'un pays à l'autre mais peut être la jeune fille s'était-elle dit qu'Hermione s'était renseignée sur les traditions sorcières dans tous les pays. Elle en était bien capable ! En même temps, Harry avait l'impression qu'Hermione avait cherché à confondre Eridan et il ne savait pas comment il devait prendre cela. Ni en fait comment il devait comprendre la réponse d'Eridan ! Certes elle avait toujours parlé de son grand-père comme d'un sorcier désagréable, étrange et qu'elle détestait mais là… n'était-elle pas en train de sous-entendre qu'il était un assassin ?

Quelque chose ne va pas Harry ? demanda Hermione. Tu as l'air soucieux…

Harry ne voulait pas parler des doutes qu'il avait au sujet d'Eridan ou de son grand-père.

Je me pose des questions sur ma cicatrice. Depuis Halloween, je ne l'ai pas senti une seule fois, pourtant on ne peut pas dire que Voldemort soit resté inactif ! Et même à Halloween, je l'ai à peine sentie…

Hermione fronça les sourcils.

C'est vraiment étrange. Tu en as parlé avec le professeur Dumbledore ?

Je ne vois pas pourquoi j'irai le voir ! M'a-t-il seulement adressé la parole depuis la rentrée ?

C'est peut être à cause de tes cours d'occlumencie, proposa Ron.

L'occlumencie doit servir à empêcher Voldemort de s'introduire dans l'esprit d'Harry, cela ne peut pas couper le lien ! répondit Hermione.

Harry se tourna vers Eridan pour lui demander ce qu'elle en pensait mais il s'aperçut que la jeune fille semblait profondément plongée dans un livre. Si profondément que Harry trouvait cela étrange et peu naturel.

Qu'est-ce que tu lis ?

Le sixième tome des aventures d'Enya Noctae, j'ai réussi à me procurer tous les tomes pendant les vacances de Noël.

Harry savait qu'elle n'avait pas pu se rendre à Pré-au-Lard pour acheter les romans. Elle avait donc dû demander à un professeur. Et il était plus que probable qu'elle s'était adressée au professeur Rogue. Harry était partagé entre le mécontentement de voir l'entente entre Eridan et le professeur qu'il détestait le plus à Poudlard, et l'amusement d'imaginer Rogue en train d'acheter les six tomes du roman. Cette vision fit sourire Harry mais ne parvint pas à chasser l'attaque des mangemorts et leurs sept victimes de son esprit.

Quel est le programme de la journée ? finit par demander Eridan.

Ce midi, il y aura deux minutes de silence en hommage aux victimes, un autre toast sera porté et le professeur Dumbledore lira le discours du ministère. Ce soir, il y aura un dernier toast et les portraits seront magiquement brûlés, expliqua Hermione.

Eridan grimaça et Harry n'était pas loin de l'imiter. Il n'aimait guère toute cette cérémonie.

Cela m'étonnerait qu'ils fassent des cérémonies nationales pour chaque victime de Voldemort, dit soudain Eridan.

Il n'y aura peut être pas d'autres victimes…

Tu es naïve, répondit Eridan.

Et toi cynique !

Réaliste. C'est bien le problème…

Harry préféra ne pas intervenir dans la discussion des deux filles. Il savait parfaitement qu'Eridan avait raison mais il comprenait aussi parfaitement l'attitude d'Hermione. Que ne donnerait-il pas pour qu'il n'y ait plus aucune victime !

Les quatre adolescents décidèrent de regagner leur salle commune et de rejoindre leurs camarades de maison. En chemin, Harry put s'apercevoir que tout le château avait été tendu de noir et que partout se trouvaient des bouquets d'orchidées blanches. La journée allait être difficile.

Au dîner, Harry regarda les portraits brûler sans pouvoir avaler la moindre nourriture. Les flammes léchaient les tableaux, attaquant la peinture qui se délitait pendant que les toiles qui semblaient animées d'une vie propre se recourbaient, se rétractaient et que les cadres grésillaient… On avait jeté des bouquets d'orchidées sur les tableaux. En brûlant, ils libéraient une odeur entêtante et oppressante.

Harry regardait les images disparaître, avalées par les flammes et il avait l'impression qu'on les tuait une seconde fois. Pourtant, et alors qu'il sentait la nausée l'envahir, il ne pouvait pas détacher son regard des portraits enflammés. Et c'était comme si une partie de lui partait en fumée avec les images des victimes de Voldemort.

Harry prit une décision. Au prochain cours qu'il aurait avec McGonagall, il demanderait où avaient été enterrés ses parents. Elle devait le savoir…

Les cours reprirent et comme Harry l'avait décidé, il alla voir le professeur McGonagall à la fin du premier cours qu'il eut avec elle. Il se sentait oppressé alors qu'il avançait vers elle, son cœur se contractait et il s'aperçut que ses mains tremblaient. Il s'efforça de se calmer, respira un grand coup.

Que voulez-vous Potter ? lui demanda son professeur.

Est-ce que… Est-ce que vous savez où mes parents ont été enterrés ?

Le professeur le regarda d'un air compatissant.

Je suppose qu'on ne vous a jamais rien dit… En fait, les corps de vos parents ont disparu peu après qu'on ait pu… constater leurs décès. En plus, comme tout le monde pensait que Vous-Savez-Qui avait été vaincu…

Vous voulez dire qu'ils n'ont jamais été enterrés ?

Le professeur hocha la tête.

Ça va aller Potter ?

Harry hocha la tête. Il ne savait pas ce qu'il devait en penser, il ne savait même pas ce qu'il ressentait. Il avait toujours crû que ses parents reposaient paisiblement et ensembles quelque part. Et au lieu de cela, il apprenait que Voldemort, car ce ne pouvait être qu'à cause de lui, l'avait définitivement privé de tous liens avec eux. Ses parents ne reposaient pas en paix dans un petit cimetière tranquille. Non, Voldemort avait fait disparaître leurs corps ! Il les avait tués une deuxième fois. Et Harry se trouvait une fois de plus privé du réconfort de pouvoir se recueillir sur la tombe de ceux qu'il aimait.

Harry reconnut le sentiment qui montait en lui. La colère ! De rage, il envoya son poing dans l'un des murs du château. Et grimaça immédiatement. En relevant la tête, il croisa le regard d'Eridan.

Je doute que cela te serve beaucoup de te briser la main dans ton combat contre Voldemort. Et ça ne soulage même pas, n'est-ce pas ?

Harry hocha la tête, l'air un peu honteux.

Ce n'est pas moi qui vais te reprocher de perdre ton calme. Montre-moi ta main !

Tu le perds rarement, toi ! répondit-il en lui tendant sa main.

La jeune fille la prit et murmura une sorte de formule. Harry eut l'impression qu'il avait plongé sa main au milieu de flammes puis dans un bac de glaçons puis tout redevint normal. Il n'avait plus mal.

J'ai suffisamment vu ce que j'étais capable de provoquer. Voilà, c'est comme si tu n'avais pas essayer de tester la solidité des murs de Poudlard !

Merci… Ce soir, il y a une réunion de l'AD, c'est un groupe pour apprendre à se défendre de Voldemort. Tu voudrais venir ?

Je veux bien venir observer. Mais je ne veux pas participer…

Tu pourrais nous donner des conseils, tu sembles en connaître un rayon en défense contre les forces du mal…

Peut être, mais je ne saurai pas l'enseigner !

De la même manière que tu l'as appris…

Sûrement pas !

Harry fut surpris par la violence de sa réaction mais il hocha la tête. Il ne voulait pas la contrarier et tout ce qui lui importait, c'était qu'elle assiste à la réunion.

C'était la première réunion de l'AD depuis l'attaque des mangemorts. Et les participants étaient encore plus nombreux et déterminés à apprendre à se défendre. Quelques Serpentards, menés par Callista Prince, avaient demandé à être du nombre, par l'intermédiaire d'Eridan. Hermione avait accueilli cette demande avec joie, au contraire de Ron évidemment, et Harry s'était laissé convaincre par ses deux amies. L'arrivée de la demi-douzaine de Serpentards produisit un certain froid. Personne ne pouvait ignorer l'hostilité d'un certain nombre des membres de l'AD. Mais les Serpentards ne semblèrent pas s'en formaliser et acceptèrent sans broncher tout ce que demanda Harry. De son côté, Eridan avait attrapé un livre dans la bibliothèque et commencé à l'étudier. Mais Harry savait qu'elle ne cessait d'observer du coin de l'œil tout ce qu'ils faisaient…

Le même désir de se battre animait les élèves du cours de combat magique. Tout le monde avait fait de gros progrès mais il était indéniable qu'Eridan surpassait de loin tous les autres élèves. Ensuite, Malfoy et Harry étaient à égalité, à leur plus grand mécontentement à tous les deux.

Après un échauffement épuisant, le professeur mit les élèves par groupes de deux de même niveau. Harry se trouva évidemment face à Malfoy. Les deux adolescents firent apparaître leur épée et se mirent en garde mais Harry cherchait à savoir qui était l'adversaire d'Eridan.

Elle va se battre contre le professeur, dit Malfoy.

Harry lui jeta un drôle de regard.

Elle se débrouille plutôt bien. Elle arrive à inquiéter la prof… Mais tu ferais mieux de te concentrer sur notre combat ! Si tu crois que je vais te faire des cadeaux…

Harry s'aperçut que Malfoy disait vrai. Les élèves étant en nombre impair, Eridan se retrouva face à leur professeur, sans que cela ne la gêne aucunement apparemment. Androji donna le signal et les combats s'engagèrent. Harry dut se concentrer sur son combat. Malfoy était un adversaire coriace mais contrairement à ce qu'Harry avait craint, il ne cherchait pas à l'avoir par des mauvais coups mais juste en déployant plus d'adresse que lui.

Au bout d'une demi-heure de combat, aucun des deux garçons n'avait réussi à prendre l'avantage et ils commençaient tous les deux à être épuisés.

Le professeur Androji donna un coup de sifflet pour arrêter les combat. Elle fit asseoir les élèves autour d'un cercle puis demanda à Eridan de faire une démonstration avec elle.

Le professeur fit apparaître son épée, ou plutôt un large sabre recourbé d'une froide couleur métallique. Eridan fit apparaître une fine épée couleur émeraude et au pommeau orné de serpents. Harry observait l'épée sans trop savoir ce qu'il devait en penser. Cela lui paraissait plus être l'épée d'une Serpentard que d'une Gryffondor pourtant le Choixpeau avait bien envoyé la jeune fille à Gryffondor. Cela rappela à Harry l'épée de Gryffondor qu'il avait fait apparaître en deuxième année lorsqu'il avait dû combattre le basilic. Il se demanda si les fondateurs participaient à des combats magiques. Il avait comme l'impression que si c'était le cas, l'épée de Salazar Serpentard aurait ressemblé comme deux gouttes d'eau à celle qu'Eridan créait à partir de magie pure.

Le professeur Androji porta le premier coup. Eridan para puis les coups s'enchaînèrent à une vitesse impressionnante. Eridan semblait faire corps avec son épée. Elle faisait beaucoup moins de gestes que son professeur mais elle la mettait en danger et aucun de coups du professeur Androji ne l'atteignit. Harry était très impressionné, comme les autres élèves, et bien que le combat dura longtemps, personne ne le remarqua. Le professeur Androji mit fin au combat alors qu'elle commençait à être véritablement en difficulté. Malfoy murmura qu'elle avait peur de perdre contre une de ses élèves. Harry ne répondit rien. Non seulement il pensait qu'il avait raison mais en plus, il ne voyait pas pourquoi il défendrait le professeur Androji !

Harry attendit Eridan pour retrouver leurs amis dans la salle commune.

Belle épée !

Eridan pâlit légèrement et se contenta de sourire, comme si elle n'avait pas compris le sous-entendu.

Les deux adolescents restèrent silencieux alors qu'ils parcouraient les couloirs.

Ça ne t'intéresse pas de devenir un animagus ? finit par demander Harry. Tu n'as pas pris l'option…

Eridan sourit.

Tu veux savoir pourquoi je n'ai pas pris cette option ? Suis-moi !

La jeune fille ouvrit une salle de classe vide, entraînant Harry derrière elle.

Referme la porte !

Harry obéit et quand il se retourna, Eridan avait disparu. A la place se trouvait un petit cheval entièrement noir en dehors d'une étoile argentée sur le front.

Harry ouvrit la bouche pour dire quelque chose puis il s'abstint. Décidément, Poudlard allait être réputée pour ses animagi !

Eridan reprit sa forme initiale.

Animagus non déclaré, je suppose ?

Eridan hocha la tête.

Je ne dirai rien…

Je sais.